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{{sous-titre|Échinodermes}}
{{sous-titre|Échinodermes}}
{{Taxobox début | animal | Echinodermata | Echinodermata.png | Différents échinodermes : crinoïdes, étoiles de mer, ophiures, oursin, concombres de mer. | règne=cacher}}
{{Taxobox début|animal|Echinodermata|Echinodermata.png|Différents échinodermes : [[Crinoidea|lys de mer]], [[Étoile de mer|étoiles de mer]], [[Ophiuroidea|ophiures]], [[Echinoidea|oursins]] et [[Holothuria|concombres de mer]].|règne=cacher}}
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{{Taxobox taxon | animal | embranchement |Echinodermata|[[Jean-Guillaume Bruguière|Bruguière]], [[1791]]<ref>http://www.marinespecies.org/aphia.php?p=taxdetails&id=1806 WoRMS taxon details</ref><br />[ex [[Jacob Theodor Klein|Klein]], [[1734]]] }}
{{Taxobox taxon|animal|embranchement|Echinodermata|[[Jean-Guillaume Bruguière|Bruguière]], [[1791]]<ref>http://www.marinespecies.org/aphia.php?p=taxdetails&id=1806 WoRMS taxon details</ref><br />[ex [[Jacob Theodor Klein|Klein]], [[1734]]]}}
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{{Taxobox taxons|sous-embranchement|
* [[Crinozoa]]
* [[Crinozoa]]
* clade [[Eleutherozoa]]:
* clade [[Eleutherozoa]]:
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{{Taxobox fin}}
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Les '''échinodermes''' ('''Echinodermata''') forment un [[embranchement (biologie)|embranchement]] d'animaux marins [[benthique]]s présents à toutes les profondeurs océaniques, et dont les premières traces fossiles remontent au [[Cambrien]]<ref name="PalaeosEchino">{{Lien web |langue= |auteur=Christopher Taylor |lien auteur= |coauteurs= |url=http://palaeos.com/metazoa/echinodermata/echinodermata.htm|titre=Echinodermata |série= |jour= |mois= |année= |site=Palaeos |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 18 décembre 2013 |id= }}. Nous ne retenons pas la classification proposée par ce site, non consensuelle.</ref>.
Les '''échinodermes''' ('''Echinodermata''') sont un [[embranchement (biologie)|embranchement]] d'animaux marins [[benthique]]s présents à toutes les profondeurs océaniques. Les environ {{unité|6500|espèces}}<ref>Article « Échinodermes » dle l{{'}} ''Encyclopédie Larousse'' [https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/%C3%A9chinoderme/45445].</ref> sont toutes exclusivement marines : on ne connaît aucune espèce terrestre ni d'eau douce. Elles sont actuellement regroupées en cinq classes : les [[étoile de mer|étoiles de mer]], les [[Ophiuroidea|ophiures]], les [[Echinoidea|oursins]], les [[Holothuria|concombres de mer]] et les [[Crinoidea|lys de mer]].
Ils regroupent actuellement cinq classes : les [[étoile de mer|étoiles de mer]], les [[Echinoidea|oursins]], les [[Holothurie]]s, les [[Crinoidea|Crinoïdes]] et les [[Ophiuroidea|Ophiures]]. Toutes les espèces sont exclusivement marines : on n'en connaît aucune espèce terrestre ni d'eau douce.


Très originaux, les représentants de ce groupe possèdent un certain nombre de caractéristiques uniques dans le monde animal. Les principales sont une symétrie générale pentaradiée (symétrie centrale d'ordre 5, en forme d'étoile, bien qu'ils restent biologiquement des [[bilatériens]]<ref name="Mah why five"/>), l'existence d'un squelette constitué de plaques osseuses articulées et percées de nombreuses canalicules, et la présence d'un [[système aquifère]]. Dans l'arbre de l'évolution, ils constituent un groupe proche des [[chordés]] au sein des [[deutérostomiens]].
Les représentants de ce groupe possèdent des caractéristiques uniques dans le monde animal. Les principales sont une [[Symétrie#Symétrie radiaire d'ordre 5|symétrie générale pentaradiée]] (bien qu'ils restent biologiquement des [[bilatériens]]<ref name="Mah why five"/>), un squelette externe constitué de plaques osseuses articulées et percées de nombreuses canalicules, et la présence d'un [[système aquifère]]. Dans la [[biodiversité]] de l'[[Évolution (biologie)|évolution]], ils constituent un groupe [[Deuterostomia|deutérostomien]] proche des [[chordés]].


Plusieurs milliers d'espèces d'échinodermes éteintes sont recensées par les paléontologues, leur squelette très calcifié permettant généralement une bonne fossilisation.
Outre les espèces actuelles, plusieurs milliers d'[[Extinction des espèces|espèces éteintes]] d'échinodermes sont recensées par les [[Paléontologie|paléontologues]], leur squelette très calcifié permettant généralement une bonne [[fossilisation]]. Leurs plus anciennes traces [[fossile]]s remontent au [[Cambrien]]<ref name="PalaeosEchino">{{Lien web|langue=|auteur=Christopher Taylor|lien auteur=|coauteurs=|url=http://palaeos.com/metazoa/echinodermata/echinodermata.htm|titre=Echinodermata|série=|jour=|mois=|année=|site=Palaeos|éditeur=|isbn= |page=|citation=|en ligne le=|consulté le=18 décembre 2013|id=}}. Nous ne retenons pas la classification proposée par ce site, car elle n'est pas consensuelle.</ref>.


== Caractéristiques morphologiques ==
== Caractéristiques morphologiques ==
[[Fichier:5 pointed star urchin.jpg|thumb|upright=1.1|La symétrie pentaradiée des échinodermes est diversement visible suivant les groupes et les espèces. Elle est rarement perceptible chez les oursins, mais cet individu l'illustre grâce à ses piquants bicolores.]]
[[Fichier:5 pointed star urchin.jpg|thumb|upright=1.1|La [[Symétrie#Symétrie radiaire d'ordre 5|symétrie pentaradiée]] des échinodermes est diversement visible suivant les groupes et les espèces. Elle est moins perceptible chez les oursins, mais cet individu l'illustre grâce à ses piquants bicolores.]]
Les échinodermes sont des animaux ([[métazoaire]]s [[triblastique]]s) caractérisés par leur [[endosquelette]] dermique (structure appelée « [[stéréome]] ») constitué de monocristaux de [[calcite]] monoaxiaux{{Bioref|Tolweb|2 mars 2014|afficher=ref}}, formant des spicules ([[holothurie]]s) ou des plaques, qui peuvent être mobiles ([[Asteroidea|étoiles de mer]], [[ophiure]]s, [[crinoïde]]s) ou soudées ([[oursin]]s, dans ce cas on appelle le squelette le « [[test (zoologie)|test]] »)<ref name="Stéréome">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.ucmp.berkeley.edu/echinodermata/echinomm.html |titre=Echinodermata: Morphology |série= |jour= |mois= |année= |site=UCMP.Berkeley.edu |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 19 décembre 2013 |id= }}.</ref>. De nombreuses espèces sont également hérissées de piquants<ref name="PalaeosEchino"/>. Ces pièces squelettiques, quand elles ne sont pas soudées, sont tenues entre elles par un réseau de ligaments composés majoritairement de [[collagène]] (plus précisément « MCT », ''mutable collagenous tissue''), dont la rigidité est commandée par influx nerveux ; cela permet aux échinodermes de rigidifier ou de ramollir leur corps à volonté, notamment pour maintenir des positions contractées sans effort musculaire ; cela est particulièrement le cas pour les holothuries, au corps peu calcifié{{Bioref|Tolweb|2 mars 2014|afficher=ref}}.
Les échinodermes sont des animaux ([[métazoaire]]s [[triploblastique]]s) caractérisés par leur [[endosquelette]] dermique (structure appelée « [[stéréome]] ») constitué de monocristaux de [[calcite]] monoaxiaux{{Bioref|Tolweb|2 mars 2014|afficher=ref}}, formant des spicules ([[holothurie]]s) ou des plaques, qui peuvent être mobiles ([[Asteroidea|étoiles de mer]], [[ophiure]]s, [[crinoïde]]s) ou soudées ([[Echinoidea|oursin]]s, dans ce cas on appelle le squelette le « [[test (zoologie)|test]] »)<ref name="Stéréome">{{Lien web|langue=en|auteur=|lien auteur=|coauteurs=|url=http://www.ucmp.berkeley.edu/echinodermata/echinomm.html|titre=Echinodermata: Morphology|série=|jour=|mois=|année=|site=UCMP.Berkeley.edu|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le= 19 décembre 2013|id=}}.</ref>. De nombreuses espèces sont également hérissées de piquants<ref name="PalaeosEchino"/>. Ces pièces squelettiques, quand elles ne sont pas soudées, sont tenues entre elles par un réseau de ligaments composés majoritairement de [[collagène]] (plus précisément « MCT », ''mutable collagenous tissue''), dont la rigidité est commandée par influx nerveux ; cela permet aux échinodermes de rigidifier ou de ramollir leur corps à volonté, notamment pour maintenir des positions contractées sans effort musculaire ; cela est particulièrement le cas pour les holothuries, au corps peu calcifié{{Bioref|Tolweb|2 mars 2014|afficher=ref}}.


La caractéristique la plus frappante est sans doute le fait que la forme adulte est organisée autour d'une symétrie pentaradiée (symétrie centrale d'ordre 5) pour la plupart des structures<ref name="Mah why five">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.com/2015/05/why-five-mysteries-in-symmetry.html |titre=Why five ? Mysteries in Symmetry! |série= |jour=05 |mois=05 |année=2015 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref> : cela est particulièrement visible sur les [[asteroidea|étoiles de mer]] par exemple, mais ce caractère n'est pas toujours aussi manifeste chez toutes les espèces, notamment les [[holothurie|concombres de mer]] ou les [[Irregularia|oursins irréguliers]]<ref name="Mah why five"/>. Toutefois, leur symétrie interne et les formes embryonnaires, à symétrie clairement bilatérale<ref name="FAO Oursins et holoth">{{Lien web |langue=fr |auteur=E. Tortonese & C. Vadon |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.fao.org/3/a-x0169f/x0169f81.pdf |titre=Oursins et holothuries (échinodermes) |série= |jour= |mois= |année= |site=www.fao.org |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, les rangent aux côtés des [[chordés]] dans le groupe des [[deuterostomia|deutérostomiens]] : ils partagent d'ailleurs avec eux bon nombre de caractéristiques biochimiques<ref name="PalaeosEchino"/>. Cette symétrie pentaradiaire n'est donc que secondaire<ref name="Mah why five"/>, pas toujours complète et non respectée par certains organes comme le [[madréporite]], souvent unique.
La caractéristique la plus frappante est la [[Symétrie#Symétrie radiaire d'ordre 5|symétrie pentaradiée (symétrie centrale d'ordre 5)]] pour la plupart des structures de la forme adulte<ref name="Mah why five">{{Lien web|langue=en|auteur=Christopher Mah|lien auteur=|coauteurs=|url=http://echinoblog.blogspot.com/2015/05/why-five-mysteries-in-symmetry.html|titre=Why five ? Mysteries in Symmetry!|série=|jour=05|mois=05|année=2015|site=Echinoblog|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=|id=}}.</ref> : cela est particulièrement visible sur les [[asteroidea|étoiles de mer]] par exemple, mais ce caractère n'est pas toujours aussi manifeste chez toutes les espèces, notamment les [[holothurie|concombres de mer]] ou les [[Irregularia|oursins irréguliers]]<ref name="Mah why five"/>. Toutefois, leur symétrie interne et les formes embryonnaires, à symétrie clairement bilatérale<ref name="FAO Oursins et holoth">{{Lien web|langue=fr|auteur=E. Tortonese & C. Vadon|lien auteur=|coauteurs=|url=http://www.fao.org/3/a-x0169f/x0169f81.pdf|titre=Oursins et holothuries (échinodermes)|série=|jour=|mois=|année=|site=www.fao.org|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le= |consulté le=|id=}}.</ref>, les rangent aux côtés des [[chordés]] dans le groupe des [[deuterostomia|deutérostomiens]] : ils partagent d'ailleurs avec eux bon nombre de caractéristiques biochimiques<ref name="PalaeosEchino"/>. Cette symétrie pentaradiaire est donc secondaire<ref name="Mah why five"/>, pas toujours complète et ne concerne pas certains organes comme le [[madréporite]], souvent unique.


En plus de se retrouver dans la morphologie générale, leur symétrie pentaradiée se retrouve également dans l'ensemble de l'organisation du corps, depuis le système nerveux jusqu'au squelette calcifié constitué de plaques et d'épines qui entourent et protègent l'intérieur du corps<ref name="FAO Oursins et holoth"/>. L'animal ne présente donc généralement pas de face « ventrale » et « dorsale » (typiques des [[bilatériens]] [[chordés]]) mais une face ''orale'' (où se situe la bouche) et une face ''aborale'' (où se trouve généralement l'anus, l'appareil respiratoire et les gonades, ou le pied chez les [[crinoïde]]s fixés). Ils n'ont donc pas non plus de tête : les systèmes digestif, circulatoire et nerveux sont tous répartis en cinq branches symétriques ramifiantes parcourant le corps<ref name="Guille"/>. Ces 5 éléments radiaires sont appelés « rayons » (comme les bras des étoiles de mer), et peuvent éventuellement être ramifiés (notamment chez les crinoïdes ou les ophiures gorgonocéphales). Ces rayons se développent depuis des plaques oculaires, d'où apparaissent des plaques ambulacraires sur deux rangées alternativement. Ce phénomène est bien visible sur le test des oursins<ref name="David Mooi 2000">Rich Mooi & Bruno David (2000) "What a new model of skeletal homologies tells us about asterid evolution" ''American Zoologist'' 40: 326-339.</ref>.
En plus de se retrouver dans la morphologie générale, leur symétrie pentaradiée se retrouve également dans l'ensemble de l'organisation du corps, depuis le système nerveux jusqu'au squelette calcifié constitué de plaques et d'épines qui entourent et protègent l'intérieur du corps<ref name="FAO Oursins et holoth"/>. L'animal ne présente donc généralement pas de face « ventrale » et « dorsale » (typiques des [[bilatériens]] [[chordés]]) mais une face ''orale'' (où se situe la bouche) et une face ''aborale'' (où se trouvent généralement l'anus, l'appareil respiratoire et les gonades, ou le pied chez les [[crinoïde]]s fixés). Ils n'ont donc pas non plus de « tête » : les systèmes digestif, circulatoire et nerveux sont tous répartis en cinq branches symétriques ramifiées parcourant le corps<ref name="Guille"/>. Ces 5 éléments radiaires sont appelés « rayons » (comme les bras des étoiles de mer), et peuvent éventuellement être ramifiés (notamment chez les crinoïdes ou les ophiures [[Gorgonocephalidae|gorgonocéphales]]). Ces rayons se développent depuis des plaques oculaires, d'où apparaissent des plaques ambulacraires sur deux rangées alternativement. Ce phénomène est bien visible sur le test des oursins<ref name="David Mooi 2000">Rich Mooi & Bruno David (2000) "What a new model of skeletal homologies tells us about asterid evolution" ''American Zoologist'' 40: 326-339.</ref>.


Leur système vasculaire est réduit et relativement ouvert, sans organe pulsatile<ref name="FAO Oursins et holoth"/>. Ils disposent en plus d'un système aquifère propre à ce groupe, qui assure quelques-unes des fonctions du [[sang]] et quelques autres : échanges gazeux, locomotion (par jeu de pression différentielle dans les [[podia]]) et nutrition ; il est alimenté par un organe filtreur appelé [[madréporite]]<ref name="Echinologia M">{{Lien web |langue=fr |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinologia.com/Glossaire/Glossaire%20M.htm |titre=Madréporite |série= |jour= |mois= |année= |site=Echinologia |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Le système digestif est complet et parfaitement fonctionnel, proche de celui des chordés<ref name="Internal organs">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/insides.html |titre=Internal organs |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Le [[système nerveux]] est constitué d'un anneau nerveux autour de la bouche (anneau périoral) d'où partent des nerfs selon une structure radiaire en 5 cordons nerveux (pas de système nerveux central)<ref name="PalaeosEchino"/>.
Leur système vasculaire est réduit et relativement ouvert, sans organe pulsatile<ref name="FAO Oursins et holoth"/>. Ils disposent en plus d'un système aquifère propre à ce groupe, qui assure quelques-unes des fonctions du [[sang]] et quelques autres : échanges gazeux, locomotion (par jeu de pression différentielle dans les [[podia]]) et nutrition ; il est alimenté par un organe filtreur appelé [[madréporite]]<ref name="Echinologia M">{{Lien web |langue=fr |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinologia.com/Glossaire/Glossaire%20M.htm |titre=Madréporite |série= |jour= |mois= |année= |site=Echinologia |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Le système digestif est complet et parfaitement fonctionnel, proche de celui des chordés<ref name="Internal organs">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/insides.html |titre=Internal organs |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Le [[système nerveux]] est constitué d'un anneau nerveux autour de la bouche (anneau périoral) d'où partent des nerfs selon une structure radiaire en 5 cordons nerveux (pas de système nerveux central)<ref name="PalaeosEchino"/>.


La larve est généralement [[pélagique]], et l'individu mature [[benthique]] (sauf quelques rares [[crinoïde]]s et [[holothurie]]s nageurs, dont une holothurie [[pélagique]]). Ils peuvent être [[Sessilité (zoologie)|sessiles]] (comme les [[crinoïdes]] pédonculés) ou vagiles : certaines [[ophiure]]s et [[étoile de mer|étoiles de mer]] carnivores sont même capables de mouvements assez rapides<ref name="Moving preys"/>.
La larve est généralement [[pélagique]], et l'individu mature [[benthique]] (sauf quelques rares [[crinoïde]]s et [[holothurie]]s nageurs, dont une holothurie [[pélagique]]). Ils peuvent être [[Sessilité (zoologie)|sessiles]] (comme les [[crinoïdes]] pédonculés) ou vagiles : certaines [[ophiure]]s et [[étoile de mer|étoiles de mer]] carnivores sont même capables de mouvements assez rapides<ref name="Moving preys"/>.

Sur le plan développemental, une étude de génétique du développement a montré, sur la base d'une cartographie de l'expression des gènes développementaux, que {{"|du point de vue de la structuration de l'ectoderme, les échinodermes sont des animaux principalement constitués d'une tête}}, n'exprimant nulle part les gènes typiques des régions postérieures<ref name="Formery">{{article|langue=en|auteurs=Formery, L., Peluso, P., Kohnle, I. ''et al.'' |titre=Molecular evidence of anteroposterior patterning in adult echinoderms|périodique=[[Nature (revue)|Nature]]|volume=623|numéro=|année=2023|pages=555–561|issn=|doi=10.1038/s41586-023-06669-2|url=}}.</ref>.


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Fichier:Red-knobbed.starfish.arp.jpg|Une [[étoile de mer]].
Red-knobbed.starfish.arp.jpg|Une [[étoile de mer]].
Fichier:Ophiura ophiura.jpg|Une [[ophiure]].
Ophiura ophiura.jpg|Une [[ophiure]].
Fichier:Feather Star 1.jpg|Un [[crinoïde]].
Feather Star 1.jpg|Un [[crinoïde]].
Fichier:Paracentrotus lividus profil.JPG|Un [[Oursin (animal)|oursin]].
Paracentrotus lividus profil.JPG|Un [[Oursin (animal)|oursin]].
Fichier:Actinopyga echinites1.jpg|Un [[concombre de mer]].
Actinopyga echinites1.jpg|Un [[concombre de mer]].
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=== Reproduction ===
=== Reproduction ===
[[Fichier:Haeckel Asteridea Larvae.jpg|thumb|upright=0.7|Les trois stades larvaires des étoiles de mer : [[scaphularia]], [[bipinnaria]], [[brachiolaria]].]]
Les sexes sont séparés et la reproduction [[gonochorique]], mais il n'existe pas de [[dimorphisme sexuel]]. La disposition de l'appareil reproducteur varie selon les espèces : à l'apex (sommet) des oursins et de certaines étoiles, au niveau des pinnules chez les crinoïdes, dans la cavité centrale des holothuries, au niveau des bras pour les ophiures et la plupart des étoiles<ref name="Guille"/>. La plupart des espèces émettent une grande quantité de gamètes (jusqu'à plusieurs millions d’œufs peuvent être fécondés en une seule reproduction) : le [[sperme]] et les [[ovocyte]]s sont libérés dans le milieu de manière synchrone grâce à un signal phéromonal, et la [[fécondation]] a ensuite lieu au hasard dans l'eau. Les larves évoluent ensuite parmi le plancton pendant plusieurs semaines (où elles sont la proie de nombreux planctonivores), subissant des métamorphoses caractéristiques des différentes classes (mais toutes sont encore à symétrie bilatérale)<ref name="Conand">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Chantal Conand|auteur2=Sonia Ribes-Beaudemoulin|auteur3=Florence Trentin|auteur4=Thierry Mulochau|auteur5=Émilie Boissin|titre=Oursins, étoiles de mer & autres échinodermes|sous-titre=Biodiversité de La Réunion|éditeur=Les éditions du Cyclone|lieu=La Réunion|année=2016|pages totales=168|isbn=979-10-94397-04-6}}.</ref>. Arrivées au terme de leur dernier cycle larvaire, elles se rapprochent du fond jusqu'à s'y poser pour entamer leur dernière métamorphose en juvénile, et commencer leur cycle de vie<ref name="Guille"/>.
Les sexes sont séparés et la reproduction [[gonochorique]], mais il n'existe pas de [[dimorphisme sexuel]]. La disposition de l'appareil reproducteur varie selon les espèces : à l'apex (sommet) des oursins et de certaines étoiles, au niveau des pinnules chez les crinoïdes, dans la cavité centrale des holothuries, au niveau des bras pour les ophiures et la plupart des étoiles<ref name="Guille"/>. La plupart des espèces émettent une grande quantité de gamètes (jusqu'à plusieurs millions d’œufs peuvent être fécondés en une seule reproduction) : le [[sperme]] et les [[ovocyte]]s sont libérés dans le milieu de manière synchrone grâce à un signal phéromonal, et la [[fécondation]] a ensuite lieu au hasard dans l'eau. Les larves évoluent ensuite parmi le plancton pendant plusieurs semaines (où elles sont la proie de nombreux planctonivores), subissant des métamorphoses caractéristiques des différentes classes (mais toutes sont encore à symétrie bilatérale)<ref name="Conand">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Chantal Conand|auteur2=Sonia Ribes-Beaudemoulin|auteur3=Florence Trentin|auteur4=Thierry Mulochau|auteur5=Émilie Boissin|titre=Oursins, étoiles de mer & autres échinodermes|sous-titre=Biodiversité de La Réunion|éditeur=Les éditions du Cyclone|lieu=La Réunion|année=2016|pages totales=168|isbn=979-10-94397-04-6}}.</ref>. Arrivées au terme de leur dernier cycle larvaire, elles se rapprochent du fond jusqu'à s'y poser pour entamer leur dernière métamorphose en juvénile, et commencer leur cycle de vie<ref name="Guille"/>.


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Certaines espèces ont cependant développé des modes de reproduction particuliers : absence de stade planctonique<ref name="Reproduction and life history">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/reproduction.html |titre=Reproduction and life history |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, autofécondation, reproduction par division (chez les étoiles et les holothuries)<ref name="Aquilonastra reproduction">{{Chapitre|langue=en|prénom1=S.|nom1=Ooka|prénom2=M.|nom2=Takeda|prénom3=M.|nom3=Komatsu|prénom4=C.|nom4=Conand|titre chapitre=Sexual reproduction of the small fissiparous seastar ''Aquilonastra conandae'' (Asteroidea: Asterinidae) in La Réunion Island|auteurs ouvrage= Larry G. Harris, S. Anne Böttger, Charles W. Walker et Michael P. Lesser |titre ouvrage=Echinoderms: Durham |sous-titre ouvrage=Proceedings of the 12th International Echinoderm Conference, 7-11 August 2006, Durham, New Hampshire, U.S.A.|lieu=Londres|éditeur=Taylor & Francis|année=2010|mois=|jour=|passage=|pages=467-472|lire en ligne=http://www.crcnetbase.com/doi/abs/10.1201/9780203869543-c72|DOI=10.1201/9780203869543-c72|ISBN=978-0-415-40819-6|consulté le=}}.</ref>, etc.
Certaines espèces ont cependant développé des modes de reproduction particuliers : absence de stade planctonique<ref name="Reproduction and life history">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/reproduction.html |titre=Reproduction and life history |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, autofécondation, reproduction par division (chez les étoiles et les holothuries)<ref name="Aquilonastra reproduction">{{Chapitre|langue=en|prénom1=S.|nom1=Ooka|prénom2=M.|nom2=Takeda|prénom3=M.|nom3=Komatsu|prénom4=C.|nom4=Conand|titre chapitre=Sexual reproduction of the small fissiparous seastar ''Aquilonastra conandae'' (Asteroidea: Asterinidae) in La Réunion Island|auteurs ouvrage= Larry G. Harris, S. Anne Böttger, Charles W. Walker et Michael P. Lesser |titre ouvrage=Echinoderms: Durham |sous-titre ouvrage=Proceedings of the 12th International Echinoderm Conference, 7-11 August 2006, Durham, New Hampshire, U.S.A.|lieu=Londres|éditeur=Taylor & Francis|année=2010|mois=|jour=|passage=|pages=467-472|lire en ligne=http://www.crcnetbase.com/doi/abs/10.1201/9780203869543-c72|DOI=10.1201/9780203869543-c72|ISBN=978-0-415-40819-6|consulté le=}}.</ref>, etc.



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Haeckel Asteridea Larvae.jpg|Les trois stades larvaires des étoiles de mer : ''[[scaphularia]], [[bipinnaria]]'' et ''[[brachiolaria]]''.
Fichier:Haeckel Ophiodea 8 Ophiura albida.png|Larve [[ophiopluteus]] d’ophiure.
Haeckel Ophiodea 8 Ophiura albida.png|Larve [[Ophiopluteus|ophioplutée]] d’ophiure.
Fichier:Late starfish brachiolaria.JPG|Larve [[brachiolaria]] d'étoile de mer.
Late starfish brachiolaria.JPG|Larve [[Brachiolaria|brachiolaire]] d'étoile de mer.
Fichier:Haeckel Amphoridea-10.jpg|Larve [[echinopluteus]] d'oursin.
Fichier:Haeckel Amphoridea-12.jpg|Larve [[Auricularia (holothurie)|auricularia]] d'holothurie.
Haeckel Amphoridea-10.jpg|Larve [[Echinopluteus|échinoplutée]] d'oursin.
Haeckel Amphoridea-12.jpg|Larve [[Auricularia (holothurie)|auriculaire]] d'holothurie.
Fichier:EB1911 Larval Forms - Larva of Antedon.jpg|Stade larvaire en tonnelet d'un crinoïde.
EB1911 Larval Forms - Larva of Antedon.jpg|Larve [[Doliolaria|doliolaire]] d'un crinoïde.
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=== Locomotion ===
=== Locomotion ===
[[File:Pycnopodiahelianthoides-tubefeet.jpg|thumb|upright=0.8|Gros plan sur les podia d'une ''[[Pycnopodia helianthoides]]''.]]
[[Fichier:Pycnopodiahelianthoides-tubefeet.jpg|thumb|upright=0.8|Gros plan sur les ''podia'' d'une ''[[Pycnopodia helianthoides]]''.]]
Presque tous les échinodermes sont [[benthique]]s : cela signifie qu'ils vivent posés sur le fond, à l'exception de certaines rares espèces d'[[holothurie]]s capables de vivre en pleine eau (comme ''[[Pelagothuria natatrix]]'', mais plusieurs autres espèces peuvent nager un moment<ref name="MahPélagiques">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2012/09/deep-sea-swimming-sea-cucumbers-and.html |titre=Deep-Sea Swimming Sea Cucumbers and the "most bizarre holothurian species in existence" ! |série= |jour=18 |mois=Septembre |année=2012 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, tout comme certaines [[comatule]]s<ref name="Some Stunning & Swimming Feather Star (Crinoid) Pics">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2013/10/some-stunning-feather-star-crinoid-pics.html |titre=Some Stunning & Swimming Feather Star (Crinoid) Pics |série= |jour=7 |mois=Octobre |année=2013 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>).
Presque tous les échinodermes sont [[benthique]]s : cela signifie qu'ils vivent posés sur le fond, à l'exception de certaines rares espèces d'[[holothurie]]s capables de vivre en pleine eau (comme ''[[Pelagothuria natatrix]]'', mais plusieurs autres espèces peuvent nager un moment<ref name="MahPélagiques">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2012/09/deep-sea-swimming-sea-cucumbers-and.html |titre=Deep-Sea Swimming Sea Cucumbers and the "most bizarre holothurian species in existence" ! |série= |jour=18 |mois=Septembre |année=2012 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, tout comme certaines [[comatule]]s<ref name="Some Stunning & Swimming Feather Star (Crinoid) Pics">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2013/10/some-stunning-feather-star-crinoid-pics.html |titre=Some Stunning & Swimming Feather Star (Crinoid) Pics |série= |jour=7 |mois=Octobre |année=2013 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>).


De nombreuses espèces sont « [[Sessilité (zoologie)|sessiles]] », ce qui signifie qu'elles vivent fixées au substrat, où elles se nourrissent en filtrant l'eau : c'est le cas de nombreux [[crinoïdes]] et de certaines [[holothurie]]s (et dans une moindre mesure de certaines espèces des trois autres classes). À l'inverse, les échinodermes capables de se déplacer sont dits « vagiles », et certaines étoiles de mer et ophiures sont capables de mouvements relativement rapides<ref name="Moving preys">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2009/04/starfish-feeding-when-starfish-capture.html |titre=Starfish Feeding : When Starfish Capture moving Prey |série= |jour=6 |mois=Avril |année=2009 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>.
De nombreuses espèces sont « [[Sessilité (zoologie)|sessiles]] », ce qui signifie qu'elles vivent fixées au substrat, où elles se nourrissent en filtrant l'eau : c'est le cas de nombreux [[crinoïdes]] et de certaines [[holothurie]]s (et dans une moindre mesure de certaines espèces des trois autres classes). À l'inverse, les échinodermes capables de se déplacer sont dits « vagiles », et certaines étoiles de mer et ophiures sont capables de mouvements relativement rapides<ref name="Moving preys">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2009/04/starfish-feeding-when-starfish-capture.html |titre=Starfish Feeding : When Starfish Capture moving Prey |série= |jour=6 |mois=Avril |année=2009 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>.


Pour se déplacer et adhérer à des surfaces dures, les oursins, les étoiles de mer et les holothuries sont pourvus de minuscules « pieds ambulacraires » en forme de tubes mous, munis à leur extrémité de cellules collantes et appelés '''[[podia]]'''<ref name="PalaeosEchino"/>{{,}}<ref>Cohen-Rengifo, M., Moureaux, C., Dubois, P., & Flammang, P. (2017). ''Attachment capacity of the sea urchin Paracentrotus lividus in a range of seawater velocities in relation to test morphology and tube foot mechanical properties''. Marine Biology, 164(4), 79 | [https://link.springer.com/article/10.1007/s00227-017-3114-0 résumé]</ref>. Ceux-ci peuvent développer une force d'adhérence extrêmement efficace<ref name="Mah">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2013/01/echinoderms-dont-suck-they-stick.html |titre=Echinoderm Tube Feet Don't Suck! They Stick! |série= |jour=29 |mois=Janvier |année=2013 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, comme chez l'oursin-tortue ''[[Colobocentrotus atratus]]''<ref name="Colobo Mah">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/04/holding-on-in-rough-world.html |titre=Holding on in a Rough World: ''Colobocentrotus atratus'' - the Shingle Urchin |série= |jour=21 |mois=Avril |année=2008 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}</ref>.
Pour se déplacer et adhérer à des surfaces dures, les oursins, les étoiles de mer et les holothuries sont pourvus de minuscules « pieds ambulacraires » en forme de tubes mous, munis à leur extrémité de cellules collantes et appelés '''[[podia]]'''<ref name="PalaeosEchino"/>{{,}}<ref>Cohen-Rengifo, M., Moureaux, C., Dubois, P., & Flammang, P. (2017). ''Attachment capacity of the sea urchin Paracentrotus lividus in a range of seawater velocities in relation to test morphology and tube foot mechanical properties''. Marine Biology, 164(4), 79|[https://link.springer.com/article/10.1007/s00227-017-3114-0 résumé]</ref>. Ceux-ci peuvent développer une force d'adhérence extrêmement efficace<ref name="Mah">{{Lien web|langue=en|auteur=Christopher Mah|lien auteur=|coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2013/01/echinoderms-dont-suck-they-stick.html|titre=Echinoderm Tube Feet Don't Suck! They Stick!|série=|jour=29|mois=Janvier|année=2013|site=Echinoblog|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=|id=}}.</ref>, comme chez l'oursin-tortue ''[[Colobocentrotus atratus]]''<ref name="Colobo Mah">{{Lien web|langue=en|auteur=Christopher Mah|lien auteur=|coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/04/holding-on-in-rough-world.html|titre=Holding on in a Rough World: ''Colobocentrotus atratus'' - the Shingle Urchin|série=|jour=21|mois=Avril|année=2008|site=Echinoblog|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=|id=}}</ref>.


=== Alimentation ===
=== Alimentation ===
[[File:Olympic Coast National Marine Sanctuary 2010 Solaster dawsoni attacking Hippasteria spinosa.jpg|thumb|upright=0.8|Deux étoiles de mer : une ''[[Solaster dawsoni]]'' attaquant une ''[[Hippasteria spinosa]]''.]]
[[Fichier:Olympic Coast National Marine Sanctuary 2010 Solaster dawsoni attacking Hippasteria spinosa.jpg|thumb|upright=0.8|Deux étoiles de mer : une ''[[Solaster dawsoni]]'' attaquant une ''[[Hippasteria spinosa]]''.]]
Les différentes espèces d'échinodermes ont adopté une grande variété de régimes alimentaires. Ils peuvent être des prédateurs carnivores (principalement les étoiles de mer, mais aussi certains oursins et ophiures), charognards (étoiles, oursins et ophiures), brouteurs herbivores (la plupart des oursins), dépositivores (oursins, holothuries, ophiures) fouisseurs (oursins irréguliers) ou encore filtreurs (crinoïdes, holothuries). Leur bouche est généralement très développée et adaptée au régime, avec par exemple des tentacules digités ou ramifiés en fractales pour filtrer le plancton ou le sédiment chez les [[holothurie]]s<ref name="Guille"/>, un estomac pouvant être dévaginé pour assurer la digestion externe de grosses proies chez de nombreuses [[asteroidea|étoiles de mer]]<ref name="Guille"/>, ou encore une puissante mâchoire dentée (appelée « [[lanterne d'Aristote]] ») chez les [[oursin]]s<ref name="Lantern">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher L. Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2013/07/what-and-how-do-sea-urchins-eat-sea.html |titre=What (and How) do Sea Urchins Eat? Sea Urchin Feeding Roundup !|série= |jour=9 |mois=Juillet |année=2013 |site=The Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}</ref>.
Les différentes espèces d'échinodermes ont adopté une grande variété de régimes alimentaires. Ils peuvent être des prédateurs carnivores (principalement les étoiles de mer, mais aussi certains oursins et ophiures), charognards (étoiles, oursins et ophiures), brouteurs herbivores (la plupart des oursins), dépositivores (oursins, holothuries, ophiures) fouisseurs (oursins irréguliers) ou encore filtreurs (crinoïdes, holothuries). Leur bouche est généralement très développée et adaptée au régime, avec par exemple des tentacules digités ou ramifiés en fractales pour filtrer le plancton ou le sédiment chez les [[holothurie]]s<ref name="Guille"/>, un estomac pouvant être dévaginé pour assurer la digestion externe de grosses proies chez de nombreuses [[asteroidea|étoiles de mer]]<ref name="Guille"/>, ou encore une puissante mâchoire dentée (appelée « [[lanterne d'Aristote]] ») chez les [[Echinoidea|oursin]]s<ref name="Lantern">{{Lien web|langue=en|auteur=Christopher L. Mah|lien auteur=|coauteurs=|url=http://echinoblog.blogspot.fr/2013/07/what-and-how-do-sea-urchins-eat-sea.html|titre=What (and How) do Sea Urchins Eat? Sea Urchin Feeding Roundup !|série= |jour=9|mois=Juillet|année=2013|site=The Echinoblog|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=|id=}}</ref>.


On constate que le régime suspensivore sessile, qui semble être le plus ancien dans ce groupe, est une caractéristique ponctuellement récurrente chez toutes les classes malgré leur diversité : des ordres d'étoiles de mer (comme les [[Brisingida]]), d'ophiures (comme les [[Euryalida]]), d'holothuries ([[Dendrochirotida]]) et même certains oursins (''[[Dendraster excentricus]]''<ref name="Lifestyle2">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/lifestyle2.html |titre=Lifestyle - sand dollars |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, peut-être aussi ''[[Dermechinus horridus]]''<ref name="MahDermechinus">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/10/dermechinus-horridus-trick-or-treat.html |titre=Dermechinus horridus ! Trick or Treat ? |série= |jour=29 |mois=Octobre |année=2008 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 27 octobre 2013 |id= }}</ref>) sont revenus à ce mode de vie primitif qui est celui des [[crinoïdes]] (et avant eux de groupes archaïques comme les [[Eocrinoidea]]), développant des convergences morphologiques (principalement de longs bras rétractiles ramifiés en fractales ciliées).
On constate que le régime suspensivore sessile, qui semble être le plus ancien dans ce groupe, est une caractéristique ponctuellement récurrente chez toutes les classes malgré leur diversité : des ordres d'étoiles de mer (comme les [[Brisingida]]), d'ophiures (comme les [[Euryalida]]), d'holothuries ([[Dendrochirotida]]) et même certains oursins (''[[Dendraster excentricus]]''<ref name="Lifestyle2">{{Lien web|langue=en|auteur=|lien auteur=|coauteurs=|url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/lifestyle2.html|titre=Lifestyle - sand dollars|série=|jour=|mois=|année=|site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]]|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=|id=}}.</ref>, peut-être aussi ''[[Dermechinus horridus]]''<ref name="MahDermechinus">{{Lien web|langue=en|auteur=Christopher Mah|lien auteur=|coauteurs=|url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/10/dermechinus-horridus-trick-or-treat.html|titre=Dermechinus horridus ! Trick or Treat ?|série=|jour=29|mois=Octobre|année=2008|site=Echinoblog|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le= 27 octobre 2013|id=}}</ref>) sont revenus à ce mode de vie primitif qui est celui des [[crinoïdes]] (et avant eux de groupes archaïques comme les [[Eocrinoidea]]), développant des convergences morphologiques (principalement de longs bras rétractiles ramifiés en fractales ciliées).


Dans les groupes carnivores actifs, la prédation intra-embranchement n'est pas rare : ainsi de nombreuses étoiles de mer se nourrissent principalement d'autres échinodermes, comme les ''[[Solaster]]''<ref name="SolasterPredator">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2011/04/what-eats-starfish-aka-what-do-starfish.html?spref=tw |titre=What Eats Starfish ? (aka What do starfish fear ?) - The Top Starfish Predator : ''Solaster dawsoni''|série= |jour=5 |mois=Avril |année=2011 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Cette grande diversité en fait des animaux extrêmement importants dans les cycles biologiques marins, présents à tous les niveaux trophiques en grande abondance. Ainsi, leurs fluctuations de population sont susceptibles d'avoir des effets importants sur tout l'écosystème.
Dans les groupes carnivores actifs, la prédation intra-embranchement n'est pas rare : ainsi de nombreuses étoiles de mer se nourrissent principalement d'autres échinodermes, comme les ''[[Solaster]]''<ref name="SolasterPredator">{{Lien web|langue=en|auteur=Christopher Mah|lien auteur=|coauteurs=|url=http://echinoblog.blogspot.fr/2011/04/what-eats-starfish-aka-what-do-starfish.html?spref=tw|titre=What Eats Starfish ? (aka What do starfish fear ?) - The Top Starfish Predator : ''Solaster dawsoni''|série=|jour=5|mois=Avril|année=2011|site=Echinoblog|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=|id=}}.</ref>. Cette grande diversité en fait des animaux extrêmement importants dans les cycles biologiques marins, présents à tous les niveaux trophiques en grande abondance. Ainsi, leurs fluctuations de population sont susceptibles d'avoir des effets importants sur tout l'écosystème.


=== Respiration ===
=== Respiration ===
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== Records ==
== Records ==
[[Fichier:Synapta maculata Réunion - 1.jpg|thumb|L'holothurie ''[[Synapta maculata]]'' est le plus grand échinoderme actuel, capable d'atteindre {{unité|3|mètres}} de long.]]
[[Fichier:Synapta maculata Réunion - 1.jpg|thumb|L'holothurie ''[[Synapta maculata]]'' est le plus grand échinoderme actuel, pouvant atteindre {{unité|3|mètres}} de long.]]


Le plus long échinoderme connu est sans conteste l'holothurie serpentiforme ''[[Synapta maculata]]'', qui peut atteindre {{unité|3|m}} de long, pour seulement quelques centimètres de large (et un poids très limité, sa densité étant à peine supérieure à celle de l'eau)<ref name="BourjonCordon">{{lien web|langue=fr|auteur=Philippe Bourjon|lien auteur=|coauteurs=|url=http://fran.cornu.free.fr/affichage/affichage_nom.php?id_espece=1184|titre=Synapta maculata|série=|jour=|mois=|année=|site=Sous Les Mers|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=6 décembre 2013|id=}}.</ref>.
Le plus long échinoderme connu est sans conteste l'holothurie serpentiforme ''[[Synapta maculata]]'', qui peut atteindre {{unité|3|m}} de long, pour seulement quelques centimètres de large (et un poids très limité, sa densité étant à peine supérieure à celle de l'eau)<ref name="BourjonCordon">{{lien web|langue=fr|auteur=Philippe Bourjon|lien auteur=|coauteurs=|url=http://fran.cornu.free.fr/affichage/affichage_nom.php?id_espece=1184|titre=Synapta maculata|série=|jour=|mois=|année=|site=Sous Les Mers|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=6 décembre 2013|id=}}.</ref>.
Les échinodermes les plus lourds atteignent {{unité|6|kg}} : ce poids a été mesuré chez certaines étoiles du genre ''[[Thromidia]]''<ref name="MahBiggestStars">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2008/07/what-are-worlds-largest-starfish.html |titre=What Are the World's LARGEST Starfish ? |série= |jour=27 |mois=Juillet |année=2008 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}.</ref> et l'holothurie géante ''[[Thelenota anax]]''<ref name="Thelenota anax">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.sealifebase.org/summary/Thelenota-anax.html |titre=Thelenota anax |série= |jour= |mois= |année= |site=sealifebase.org |éditeur= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>.
Les échinodermes les plus lourds atteignent {{unité|6|kg}} : ce poids a été mesuré chez certaines étoiles du genre ''[[Thromidia]]''<ref name="MahBiggestStars">{{Lien web|langue=en |auteur=Christopher Mah|lien auteur=|coauteurs=|url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2008/07/what-are-worlds-largest-starfish.html|titre=What Are the World's LARGEST Starfish ?|série=|jour=27|mois=Juillet|année=2008 |site=Echinoblog|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=|id=}}.</ref> et l'holothurie géante ''[[Thelenota anax]]''<ref name="Thelenota anax">{{Lien web|langue=en|auteur=|lien auteur=|coauteurs=|url=http://www.sealifebase.org/summary/Thelenota-anax.html|titre=Thelenota anax|série=|jour=|mois=|année=|site=sealifebase.org|éditeur=|page=|citation=|en ligne le= |consulté le=}}.</ref>.


L'échinoderme vivant le plus profond est sans doute une holothurie, l'espèce ''[[Myriotrochus bruuni]]'' ayant été collectée à {{unité|10687|mètres}} de profondeur, dans la [[fosse des Mariannes]]<ref name="MahDeepest"/>.
L'échinoderme vivant le plus [[Abysse|abyssal]] est probablement l'[[holothurie]] ''[[Myriotrochus bruuni]]'' collectée à {{unité|10687|mètres}} de profondeur, dans la [[fosse des Mariannes]]<ref name="MahDeepest"/>.


Peu d'échinodermes sont dangereux pour les humains : on ne connaît qu'une ou deux étoiles de mer venimeuses (notamment ''[[Acanthaster planci]]''), et quelques familles d'oursins ([[Diadematidae]], [[Echinothuriidae]] et [[Toxopneustidae]]) : seule une espèce d'oursin semble pouvoir être occasionnellement mortelle pour l'Homme, l'oursin-fleur ''[[Toxopneustes pileolus]]''<ref name="Toxopneustes">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2014/02/what-we-know-about-worlds-most-venomous.html |titre=What we know about the world's most venomous sea urchin Toxopneustes fits in this blog post! |série= |jour=4 |mois=Février |année=2014 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 5 février 2014 |id= }}.</ref>.
Peu d'échinodermes sont dangereux pour les humains : on ne connaît qu'une ou deux étoiles de mer venimeuses (notamment ''[[Acanthaster planci]]''), et quelques familles d'oursins ([[Diadematidae]], [[Echinothuriidae]] et [[Toxopneustidae]]) : seule une espèce d'oursin semble pouvoir être occasionnellement mortelle pour l'Homme, l'oursin-fleur ''[[Toxopneustes pileolus]]''<ref name="Toxopneustes">{{Lien web|langue=en|auteur=Christopher Mah|lien auteur=|coauteurs=|url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2014/02/what-we-know-about-worlds-most-venomous.html|titre=What we know about the world's most venomous sea urchin Toxopneustes fits in this blog post!|série=|jour=4|mois=Février|année=2014|site=Echinoblog|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le= 5 février 2014|id=}}.</ref>.


Il est difficile d'établir l'espèce d'échinoderme la plus répandue à l'échelle mondiale, d'autant plus qu'il conviendrait de distinguer entre effectif (valorisant les espèces minuscules) et biomasse ; cependant l'ophiure ''[[Ophiactis savignyi]]'', très généraliste et capable de se reproduire par voie asexuée, est signalée dans quasiment toutes les mers du globe<ref name="The Most Common brittle star in the world">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2010/07/most-common-brittle-star-in-world.html |titre="The Most Common brittle star in the world" ? The tropical-global invasion of ''Ophiactis savignyi'' |série= |jour=13 |mois=Juillet |année=2010 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Plus visible, l'échinoderme littoral le plus facilement rencontré est probablement l'oursin tropical ''[[Echinometra mathaei]]'', extrêmement abondant de la Mer Rouge à la Californie<ref name="DORIS Mathaei">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Philippe Le Granché |auteur2=Frédéric Ducarme |lien auteur= |coauteurs= |url=http://doris.ffessm.fr/Especes/Echinometra-mathaei-Oursin-perforant-2380 |titre=Echinometra mathaei (Blainville, 1825) |série= |jour=4 |mois=10 |année=2016 |site=[[Données d'observations pour la reconnaissance et l'identification de la faune et de la flore subaquatiques|DORIS]] |éditeur=([[Muséum national d'histoire naturelle|MNHN]]) |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>. Cependant, plusieurs espèces abyssales ont sans doute une répartition et des effectifs encore plus importants, les surfaces exploitables étant très supérieures.
Il est difficile d'établir l'espèce d'échinoderme la plus répandue à l'échelle mondiale, d'autant plus qu'il conviendrait de distinguer entre effectif (valorisant les espèces minuscules) et biomasse ; cependant l'ophiure ''[[Ophiactis savignyi]]'', très généraliste et capable de se reproduire par voie asexuée, est signalée dans quasiment toutes les mers du globe<ref name="The Most Common brittle star in the world">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2010/07/most-common-brittle-star-in-world.html |titre="The Most Common brittle star in the world" ? The tropical-global invasion of ''Ophiactis savignyi'' |série= |jour=13 |mois=Juillet |année=2010 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Plus visible, l'échinoderme littoral le plus facilement rencontré est probablement l'oursin tropical ''[[Echinometra mathaei]]'', extrêmement abondant de la Mer Rouge à Hawaï<ref name="DORIS Mathaei">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Philippe Le Granché |auteur2=Frédéric Ducarme |lien auteur= |coauteurs= |url=http://doris.ffessm.fr/Especes/Echinometra-mathaei-Oursin-perforant-2380 |titre=Echinometra mathaei (Blainville, 1825) |série= |jour=4 |mois=10 |année=2016 |site=[[Données d'observations pour la reconnaissance et l'identification de la faune et de la flore subaquatiques|DORIS]] |éditeur=([[Muséum national d'histoire naturelle|MNHN]]) |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>. Cependant, plusieurs espèces abyssales ont sans doute une répartition et des effectifs encore plus importants, les surfaces exploitables étant très supérieures.


Enfin, on ne connaît à l'heure actuelle qu'une seule espèce [[pélagique]], c'est-à-dire vivant en permanence dans la colonne d'eau sans jamais se poser sur le fond : l'énigmatique holothurie ''[[Pelagothuria natatrix]]''<ref name="MahPélagiques"/>. En dehors de cette espèce très particulière, seule une poignée d'holothuries et de crinoïdes sont capables de nager.
Enfin, on ne connaît à l'heure actuelle qu'une seule espèce [[pélagique]], c'est-à-dire vivant en permanence dans la colonne d'eau sans jamais se poser sur le fond : l'énigmatique holothurie ''[[Pelagothuria natatrix]]''<ref name="MahPélagiques"/>. En dehors de cette espèce très particulière, seule une poignée d'holothuries et de crinoïdes sont capables de nager.


== Origine phylogénétique ==
== Origine phylogénétique et registre paléontologique ==
Les échinodermes sont un groupe extrêmement ancien, et dont l'histoire évolutive est relativement bien documentée grâce à leur squelette calcaire très minéralisé, qui permet souvent une excellente fossilisation<ref name="Mah fossil history">{{Lien web|langue=en|auteur=Christopher Mah|lien auteur=|coauteurs=|url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2014/10/five-points-about-fossil-history-of.html|titre=Five Points About The Fossil History of Echinoderms|série=|jour=15|mois=octobre|année=2014|site=Echinoblog|éditeur=|isbn=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=|id=}}.</ref>.
[[Fichier:Tribrachidium.jpg|thumb|upright=1|''[[Tribrachidium|Tribrachidium heraldicum]]'', une possible forme ancestrale des échinodermes.]]

[[Fichier:EarlyEchinoderms NT.jpg|thumb|upright=1.1|Représentation de quelques échinodermes paléozoïques.]]
[[Fichier:Haeckel Amphoridea-6.jpg|thumb|upright=0.7|[[Eocrinoidea|Éocrinoïde]] dessiné par [[Ernst Haeckel]] (1904).]]
Les plus anciens [[fossile]]s attestés d'échinodermes remontent à -{{nombre|525|millions}} d'années ([[Cambrien inférieur]])<ref name="PalaeosEchino"/>, mais d'autres fossiles leur ressemblant pourraient être plus vieux encore{{Bioref|Tolweb|2 mars 2014|afficher=ref}}.
Les plus anciens [[fossile]]s attestés d'échinodermes remontent à -{{nombre|525|millions}} d'années ([[Cambrien inférieur]])<ref name="PalaeosEchino"/>, mais d'autres fossiles leur ressemblant pourraient être plus vieux encore{{Bioref|Tolweb|2 mars 2014|afficher=ref}}.


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Plusieurs clades majeurs d'échinodermes sont ainsi complètement éteints : les [[homalozoa]] (animaux du [[Cambrien]] à symétrie bilatérale pourvus d'un bras unique appelé aulacophore), les [[Helicoplacoidea]] (échinodermes du Cambrien en forme de pelotes), les [[Cyclocystoidea]] (en forme de tambourins), les [[Edrioasteroidea]] (petits animaux sessiles étoilés), les [[Somasteroidea]] (premiers animaux mobiles en forme d'étoile), les [[Ophiocistioidea]] (sortes d'oursins sans piquants munis de longs bras), les [[Eocrinoidea]] (ressemblant aux cinoïdes mais sans tige différenciée), les [[blastoidea]] (en forme de noix pédonculée) ou encore les [[Cystoidea]] (en forme de massues pédonculées)<ref name="PalaeosEchino"/>. Aucun de ces groupes n'a passé la [[Extinction Permien-Trias|crise Permien-Trias]], qui mit fin à l'ère [[Paléozoïque]]<ref name="Mah fossil history"/>.
Plusieurs clades majeurs d'échinodermes sont ainsi complètement éteints : les [[homalozoa]] (animaux du [[Cambrien]] à symétrie bilatérale pourvus d'un bras unique appelé aulacophore), les [[Helicoplacoidea]] (échinodermes du Cambrien en forme de pelotes), les [[Cyclocystoidea]] (en forme de tambourins), les [[Edrioasteroidea]] (petits animaux sessiles étoilés), les [[Somasteroidea]] (premiers animaux mobiles en forme d'étoile), les [[Ophiocistioidea]] (sortes d'oursins sans piquants munis de longs bras), les [[Eocrinoidea]] (ressemblant aux cinoïdes mais sans tige différenciée), les [[blastoidea]] (en forme de noix pédonculée) ou encore les [[Cystoidea]] (en forme de massues pédonculées)<ref name="PalaeosEchino"/>. Aucun de ces groupes n'a passé la [[Extinction Permien-Trias|crise Permien-Trias]], qui mit fin à l'ère [[Paléozoïque]]<ref name="Mah fossil history"/>.


Par la suite, les échinodermes ont cependant continué de laisser d'abondantes traces grâce à leur squelette calcaire très minéralisé<ref name="Mah fossil history">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2014/10/five-points-about-fossil-history-of.html |titre=Five Points About The Fossil History of Echinoderms |série= |jour=15 |mois=octobre |année=2014 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, en particulier les groupes des [[crinoïde]]s et des [[oursins]], qui sont présents dès l'[[Ordovicien]] et abondants à partir du [[Carbonifère]], et dont les corps durs permettent une excellente fossilisation (ce qui n'est pas le cas des [[holothurie]]s, par exemple<ref name="Fossiles">{{article|langue=en|auteur1=M. Reich|auteur2=|titre=How many species of fossil holothurians are there?|périodique=Echinoderms in a Changing World|volume=|numéro=|année=2013|pages=|issn=|isbn=978-1-138-00010-0|url=}}.</ref>). Au total {{nobr|'''{{formatnum:13000}}''' [[espèce]]s}} éteintes ont été identifiées (contre environ {{nombre|7000 vivantes}} aujourd'hui){{Bioref|Tolweb|2 mars 2014|afficher=ref}}.
Par la suite, les échinodermes survivants à cette crise ont cependant continué de laisser d'abondantes traces, en particulier les groupes des [[crinoïde]]s et des [[oursins]], qui sont présents dès l'[[Ordovicien]] et abondants à partir du [[Carbonifère]], et dont les corps durs permettent une excellente fossilisation (ce qui n'est pas le cas des [[holothurie]]s, par exemple<ref name="Fossiles">{{article|langue=en|auteur1=M. Reich|auteur2=|titre=How many species of fossil holothurians are there?|périodique=Echinoderms in a Changing World|volume=|numéro=|année=2013|pages=|issn=|isbn=978-1-138-00010-0|url=}}.</ref>). Au total {{nobr|'''{{formatnum:13000}}''' [[espèce]]s}} éteintes ont été identifiées (contre environ {{nombre|7000 vivantes}} aujourd'hui){{Bioref|Tolweb|2 mars 2014|afficher=ref}}.


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| [[Crinoidea]] || -470 Ma ([[Ordovicien]])|| actuel|| [[Crinoïde]]s et [[comatule]]s
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| [[Asteroidea]] || -440 Ma ([[Ordovicien]])|| actuel|| [[Asteroidea|Étoiles de mer]]
| [[Asteroidea]] || -440 Ma ([[Ordovicien]])|| actuel|| [[Asteroidea|Étoiles de mer]]
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EarlyEchinoderms NT.jpg|Représentation de quelques échinodermes paléozoïques par le [[paléoart]]iste [[Nobu Tamura]].
Fichier:Gogia spiralis.JPG|Fossile d'[[Eocrinoidea|éocrinoïde]] (''Gogia spiralis'').
Tribrachidium.jpg|''[[Tribrachidium|Tribrachidium heraldicum]]'', possible forme ancestrale des échinodermes.
Fichier:Haeckel Amphoridea-1a.jpg|Un [[homalozoa]]ire par [[Ernst Haeckel|Haeckel]] (1904).
Streptaster vorticellatus (13 mm across) from the Bellevue Formation (Upper Ordovician) at the Maysville West roadcut of northern Kentucky, USA.jpg|Fossile de ''[[Edrioasteroidea|Streptaster vorticellatus]]'' ([[Edrioasteroidea]]).
Fichier:Haeckel Cystoidea.jpg|Des [[Cystoidea]] (''ibid'').
Ophiocystioidea.jpg|Dessin d{{'}}''[[Ophiocistioidea]]''.
Fichier:Haeckel Blastoidea.jpg|Des [[Blastoidea]] (''ibid'').
Gogia spiralis.JPG|Fossile d'[[Eocrinoidea|éocrinoïde]] (''Gogia spiralis'').
Fichier:Streptaster vorticellatus (13 mm across) from the Bellevue Formation (Upper Ordovician) at the Maysville West roadcut of northern Kentucky, USA.jpg|Fossile de ''[[Streptaster vorticellatus]]'' ([[Edrioasteroidea]]).
Haeckel Amphoridea-6.jpg|Un [[Eocrinoidea|éocrinoïde]] dessiné par [[Ernst Haeckel]] (1904).
Fichier:Ophiocystioidea.jpg|Dessin d'[[Ophiocistioidea]]
Haeckel Amphoridea-1a.jpg|Un [[homalozoa]]ire par [[Ernst Haeckel|Haeckel]] (1904).
Fichier:Fossile-seelilie.jpg|Fossiles de [[crinoïdes]].
Fichier:Stuertzia leptosoma.jpg|Fossile de [[Somasteroidea]] (''Stuertzia leptosoma'').
Haeckel Cystoidea.jpg|Des [[Cystoidea|cystoïdes]] (''ibid'').
Haeckel Blastoidea.jpg|Des [[Blastoidea|blastoïdes]] (''ibid'').
Fichier:Archaeocidaris brownwoodensis MHNT.jpg|Fossile d'oursin ''[[Archaeocidaris brownwoodensis]]''.
Fossile-seelilie.jpg|Fossiles de [[crinoïdes]].
Fichier:Cothurnocystis elizae CRF.jpg|Fossile d'[[Homalozoa]]ire (''[[Cothurnocystis elizae]]'').
Fichier:Pleurocystites squamosus.jpg|Fossile de [[Rhombifera|rhombifère]] (''[[Pleurocystites squamosus]]'').
Stuertzia leptosoma.jpg|Fossile du [[Somasteroidea|somastéroïde]] (''Stuertzia leptosoma'').
Archaeocidaris brownwoodensis MHNT.jpg|Fossile de l'oursin ''[[Archaeocidaris brownwoodensis]]''.
Cothurnocystis elizae CRF.jpg|Fossile d'[[Homalozoa]]ire (''[[Cothurnocystis elizae]]'').
Pleurocystites squamosus.jpg|Fossile du [[Rhombifera|rhombifère]] (''[[Pleurocystites squamosus]]'').
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=== Histoire scientifique ===
=== Histoire scientifique ===
[[Fichier:Encyclopedie volume 5-113.png|thumb|upright=1.1|Planche d'oursins de l’''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'' de [[Diderot]] et [[d'Alembert]] ({{1ère}} édition, 1751, vol. 5), avec des oursins réguliers, irréguliers et [[cidaroida|cidaroïdes]].]]
[[Fichier:Encyclopedie volume 5-113.png|thumb|upright=1.1|Planche d'oursins de l’''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'' de [[Diderot]] et [[d'Alembert]] ({{1ère}} édition, 1751, vol. 5), avec des oursins réguliers, irréguliers et [[cidaroida|cidaroïdes]].]]
L'un des plus anciens textes scientifiques concernant les échinodermes remonte à [[Aristote]], dans son ''[[Histoire des animaux (Aristote)|Histoire des Animaux]]'' (vers -343) : il y décrit succinctement les étoiles de mer et plus longuement les oursins, et nomme un animal « holothurie » sans le décrire (il le rapproche des éponges car c'est un animal qui semble dépourvu de sens) ; ce nom sera conservé par la suite pour nommer les concombres de mer (classe [[holothuroidea]]). Le nom du Philosophe sera quant à lui attribué à l'appareil masticateur des oursin, à travers une métaphore de son cru : la « [[lanterne d'Aristote]] »<ref name="Aristote">{{Ouvrage|nom1=Aristote|titre=Histoire des Animaux|volume=IV|éditeur=|année=-343|isbn=|lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/animaux4.htm}}.</ref>. En Europe, Aristote demeure l'inspiration principale de la plupart des traités d'histoire naturelle de l'antiquité et du Moyen Âge, et [[Pline l'Ancien]] s'en inspire ouvertement quand il aborde les mollusques (au rang desquels il compte les échinodermes) au livre IX de son ''[[Histoire naturelle (Pline l'Ancien)|Histoire Naturelle]]'' (vers 77)<ref name="Pline">{{Ouvrage|langue=fr|nom1=[[Pline l'Ancien]]|titre=Histoire Naturelle|volume=IX|éditeur=|année=77|lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/erudits/plineancien/livre9.htm}}.</ref>.
L'un des plus anciens textes scientifiques concernant les échinodermes remonte à [[Aristote]], dans son ''[[Histoire des animaux (Aristote)|Histoire des animaux]]'' (vers -343) : il y décrit succinctement les étoiles de mer et plus longuement les oursins, et nomme un animal « holothurie » sans le décrire (il le rapproche des éponges car c'est un animal qui semble dépourvu de sens) ; ce nom sera conservé par la suite pour nommer les concombres de mer (classe [[holothuroidea]]). Le nom du philosophe sera quant à lui attribué à l'appareil masticateur des oursins, à travers une métaphore de son cru : la « [[lanterne d'Aristote]] »<ref name="Aristote">{{Ouvrage|nom1=Aristote|titre=Histoire des Animaux|volume=IV|éditeur=|année=-343|isbn=|lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/animaux4.htm}}.</ref>. En Europe, Aristote demeure l'inspiration principale de la plupart des traités d'histoire naturelle de l'antiquité et du Moyen Âge, et [[Pline l'Ancien]] s'en inspire ouvertement quand il aborde les mollusques (au rang desquels il compte les échinodermes) au livre IX de son ''[[Histoire naturelle (Pline l'Ancien)|Histoire naturelle]]'' (vers 77)<ref name="Pline">{{Ouvrage|langue=fr|nom1=[[Pline l'Ancien]]|titre=Histoire Naturelle|volume=IX|éditeur=|année=77|lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/erudits/plineancien/livre9.htm}}.</ref>. Ces deux auteurs demeureront les références majeures pendant plus d'un millénaire et demi, repris jusque chez


Les scientifiques européens recommencent à s'intéresser aux échinodermes à partir de la Renaissance, et en 1553 [[Pierre Belon]] est le premier à proposer des affinités entre holothuries, étoiles de mer et oursins<ref name="Smirnov 2012">{{article|langue=en|auteur1=A.V. Smirnov|auteur2=|titre=System of the Class Holothuroidea|périodique=Paleontological Journal|volume=46|numéro=8|année=2012|pages=|issn=|doi=10.1134/s0031030112080126|url=https://doi.org/10.1134/s0031030112080126}}.</ref>. En 1554, [[Guillaume Rondelet]] corrige et enrichit les descriptions antiques, et commence lui aussi à noter chez certains {{"|zoophytes}} ce plan d'organisation {{"|en rose}}<ref name="Rondelet">[[Guillaume Rondelet]], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97271k ''De piscibus marinis, libri XVIII, in quibus veræ piscium effigies expressæ sunt''], Lyon, apud Matthiam Bonhomme, 1554.</ref>.
Les scientifiques occidentaux recommencent à s'intéresser aux échinodermes à partir de la Renaissance, et en 1553 [[Pierre Belon]] est le premier à proposer des affinités entre holothuries, étoiles de mer et oursins<ref name="Smirnov 2012">{{article|langue=en|auteur1=A.V. Smirnov|auteur2=|titre=System of the Class Holothuroidea|périodique=Paleontological Journal|volume=46|numéro=8|année=2012|pages=|issn=|doi=10.1134/s0031030112080126|url=https://doi.org/10.1134/s0031030112080126}}.</ref>. Les véritables progrès arrivent avec le [[siècle des Lumières]] : en 1751 les oursin, les holothuries et les étoiles de mer ont leur article dans l'[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]], mais sont encore dispersés et classés parmi les mollusques, avec quelques hésitations<ref>[[Louis Jean-Marie Daubenton|Daubenton]], [[Louis de Jaucourt|Jaucourt]], L’''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'', {{1re|édition}}, 1751 (Tome 11, {{p.|716-718}}). [[:s:L’Encyclopédie/1re édition/OURSIN|lire en ligne]].</ref>. En 1758, [[Carl von Linné|Carl Von Linné]] énumère de nombreuses espèces dans son ''[[Systema Naturae|Systema naturae]]'', les plaçant chacune dans un seul genre (''Echinus'', ''Holothuria'', etc), toujours parmi les mollusques. C'est [[Jacob Theodor Klein]] qui le premier avait eu l'idée, en 1734, de regrouper les oursins non plus parmi les mollusques mais avec les étoiles de mer, concombres de mer, ophiures et crinoïdes, sous l'appellation d'« [[échinoderme]]s » (sur le critère du plan d'organisation pentaradié) ; mais il faudra attendre que ses travaux soient poursuivis par [[Nathanael Gottfried Leske]] (1778) puis systématisés par [[Jean-Guillaume Bruguière]] en 1791 pour que le clade des échinodermes soit définitivement incorporé aux classifications scientifiques. En 1801, ce groupe est encore rapproché par [[Jean-Baptiste de Lamarck|Lamarck]] des [[cnidaire]] qui partagent un plan d'organisation radiaire (il parle de « radiaires échinodermes »), classification qui perdurera jusqu'à Louis Agassiz (dans les années 1830), avant que les données embryologiques démontrent l'éloignement de ces groupes. Au début du {{s-|XIX}}, de nombreux explorateurs scientifiques décrivent des dizaines de nouvelles espèces en quelques décennies, qui furent rapidement divisées en nouveaux genres, puis familles et ordres. Dans les années 1880 sont publiés les épais volumes du ''Report Of The Scientific Results of the Exploring Voyage of H.M.S. Challenger during the years 1873-76'' qui suivit l'[[expédition du Challenger]], et permit la description d'une énorme quantité de nouveaux taxons, notamment en eaux profondes. Les premiers travaux de phylogénie scientifique apparaissent à partir du milieu du siècle (avec [[Louis Agassiz]] et [[Pierre Jean Édouard Desor|Edouard Desor]] pour les oursins). Sous l'impulsion de Mortensen entre 1928 et 1951 (''Monograph of Echinoidea''), les critères squelettiques commencent à être préférés pour la classification des échinodermes (se fondant sur les plaques chez les étoiles de mer et ophiures, et les spicules chez les holothuries), permettant de réunir les classifications fossile et naturaliste<ref name="Lawrence">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John M.|nom1=Lawrence|titre=Sea Urchins|sous-titre=Biology and Ecology|éditeur=[[Elsevier (éditeur)|Elsevier]]|lieu=Londres|année=2013|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=B322HrCUvNEC&printsec=frontcover}}</ref>. En plus de Mortensen, plusieurs importantes monographies auront ainsi marqué la première moitié du {{s-|XX|e}}, comme la ''Monograph of the Existing Crinoidea'' d'Austin H. Clark (à partir de 1915), ou encore les ''Starfish Monographs'' de Walter K. Fisher (1906-1940)<ref name="MahBooks">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/11/big-echinoderm-big-book-blog.html |titre=The Big Echinoderm Big Book Blog |série= |jour=17 |mois=Novembre |année=2008 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>.


Les véritables progrès arrivent avec le [[siècle des Lumières]] : en 1751 les oursins, les holothuries et les étoiles de mer ont leur article dans l{{'}}''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'', mais sont encore dispersés et classés parmi les mollusques, avec quelques hésitations<ref>[[Louis Jean-Marie Daubenton|Daubenton]], [[Louis de Jaucourt|Jaucourt]], L’''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'', {{1re|édition}}, 1751 (Tome 11, {{p.|716-718}}). [[:s:L’Encyclopédie/1re édition/OURSIN|lire en ligne]].</ref>. En 1758, [[Carl von Linné]] énumère de nombreuses espèces dans son ''[[Systema naturae]]'', les plaçant chacune dans un seul genre (''Echinus'', ''Holothuria'', etc.), toujours parmi les mollusques. C'est [[Jacob Theodor Klein]] qui le premier avait eu l'idée, en 1734, de regrouper les oursins non plus parmi les mollusques mais avec les étoiles de mer, concombres de mer, ophiures et crinoïdes, sous l'appellation d'« échinodermes » (sur le critère du plan d'organisation pentaradié) ; mais il faudra attendre que ses travaux soient poursuivis par [[Nathanael Gottfried Leske]] (1778) puis systématisés par [[Jean-Guillaume Bruguière]] en 1791 pour que le clade des échinodermes soit définitivement incorporé aux classifications scientifiques. En 1801, ce groupe est encore rapproché par [[Jean-Baptiste de Lamarck|Lamarck]] des [[cnidaire]]s qui partagent un plan d'organisation radiaire (il parle de « radiaires échinodermes »), classification qui perdurera jusqu'à Louis Agassiz (dans les années 1830), avant que les données embryologiques démontrent l'éloignement de ces groupes. Au début du {{s-|XIX}}, de nombreux explorateurs scientifiques décrivent en quelques décennies des dizaines de nouvelles espèces, qui furent rapidement divisées en nouveaux genres, puis familles et ordres. Dans les années 1880 sont publiés les épais volumes du ''Report Of The Scientific Results of the Exploring Voyage of H.M.S. Challenger during the years 1873-76'' qui suivit l'[[expédition du Challenger]], et permit la description d'une énorme quantité de nouveaux taxons, notamment en eaux profondes. Les premiers travaux de phylogénie scientifique apparaissent à partir du milieu du siècle (avec [[Louis Agassiz]] et [[Pierre Jean Édouard Desor|Edouard Desor]] pour les oursins). Sous l'impulsion de Mortensen entre 1928 et 1951 (''Monograph of Echinoidea''), les critères squelettiques commencent à être préférés pour la classification des échinodermes (se fondant sur les plaques chez les étoiles de mer et ophiures, et les spicules chez les holothuries), permettant de réunir les classifications fossile et naturaliste<ref name="Lawrence">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John M.|nom1=Lawrence|titre=Sea Urchins|sous-titre=Biology and Ecology|éditeur=[[Elsevier (éditeur)|Elsevier]]|lieu=Londres|année=2013|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=B322HrCUvNEC&printsec=frontcover}}</ref>. En plus de Mortensen, plusieurs importantes monographies auront ainsi marqué la première moitié du {{s-|XX|e}}, comme la ''Monograph of the Existing Crinoidea'' d'Austin H. Clark (à partir de 1915), ou encore les ''Starfish Monographs'' de Walter K. Fisher (1906-1940)<ref name="MahBooks">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/11/big-echinoderm-big-book-blog.html |titre=The Big Echinoderm Big Book Blog |série= |jour=17 |mois=Novembre |année=2008 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>.
La science des échinodermes est devenue un champ d'études consacré en 1963, avec l'organisation à Washington du premier ''Symposium on Physiology of Echinodermata'' (à l'origine une émanation du {{16e}} ''International Congress of Zoology''). À partir de 1968, la communauté des biologistes travaillant sur les échinodermes est fédérée par ''The Echinoderm Newsletter''<ref name="Echinoderm Newsletter">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.marinespecies.org/echinodermfiles/enl_archive.htm |titre=The Echinoderm Newsletter Archive |série= |jour= |mois= |année= |site=marinespecies.org/echinodermfiles |éditeur= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>, à défaut d'une revue dédiée (contrairement à la plupart des autres embranchements du vivant), suivie par ''Echinoderm Studies'' de 1983 à 2001, puis le ''SPC Beche-de-mer Information Bulletin'' à partir de 1990 (plus spécialement consacré aux holothuries). Des publications ponctuelles semi-régulières permettent cependant de constituer des pierres de touche dans le progrès de la recherche, comme ''Echinoderms'', ''Echinoderm Nutrition'', ou ''Edible Sea Urchins''<ref name="Ziegler">{{article|langue=en|prénom1=Alexander|nom1=Ziegler|prénom2=Michel |nom2=Jangoux|prénom3=Georgy |nom3=Mirantsev|prénom4=Andreas|nom4=Kroh|titre=Historical aspects of meetings, publication series, and digital resources dedicated to echinoderms|périodique=Zoosystematics and Evolution|volume=90|numéro=1|année=2014|pages=45-56|issn=|DOI=10.3897/zse.90.7201 |url=https://zse.pensoft.net/articles.php?id=1090}}.</ref>. En 1999, ''The Echinoid Directory'' est le premier site internet contenant une base de données de référence tenue à jour par des spécialistes, permettant notamment une homogénéisation de la taxinomie ; cette base de données est intégrée en 2008 au [[World Register of Marine Species]], regroupant tous les échinodermes (et tous les autres règnes du vivant marin), qui constitue toujours la base de données en ligne de référence<ref name="Ziegler"/>.


La science des échinodermes est devenue un champ d'études consacré en 1963, avec l'organisation à Washington du premier ''Symposium on Physiology of Echinodermata'' (à l'origine une émanation du {{16e}} ''International Congress of Zoology''). À partir de 1968, la communauté des biologistes travaillant sur les échinodermes est fédérée par ''The Echinoderm Newsletter''<ref name="Echinoderm Newsletter">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.marinespecies.org/echinodermfiles/enl_archive.htm |titre=The Echinoderm Newsletter Archive |série= |jour= |mois= |année= |site=marinespecies.org/echinodermfiles |éditeur= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>, à défaut d'une revue dédiée (contrairement à la plupart des autres embranchements du vivant), suivie par ''Echinoderm Studies'' de 1983 à 2001, puis le ''SPC Beche-de-mer Information Bulletin'' à partir de 1990 (plus spécialement consacré aux holothuries). Des publications ponctuelles semi-régulières permettent cependant de constituer des pierres de touche dans le progrès de la recherche, comme ''Echinoderms'', ''Echinoderm Nutrition'', ou ''Edible Sea Urchins''<ref name="Ziegler">{{article|langue=en|prénom1=Alexander|nom1=Ziegler|prénom2=Michel |nom2=Jangoux|prénom3=Georgy |nom3=Mirantsev|prénom4=Andreas|nom4=Kroh|titre=Historical aspects of meetings, publication series, and digital resources dedicated to echinoderms|périodique=Zoosystematics and Evolution|volume=90|numéro=1|année=2014|pages=45-56|issn=|DOI=10.3897/zse.90.7201 |url=https://zse.pensoft.net/articles.php?id=1090}}.</ref>. En 1999, ''The Echinoid Directory'' est le premier site internet contenant une base de données de référence tenue à jour par des spécialistes, permettant notamment une homogénéisation de la taxinomie ; cette base de données est intégrée en 2008 au ''[[World Register of Marine Species]]'', regroupant tous les échinodermes (et tous les autres règnes du vivant marin), qui constitue toujours la base de données en ligne de référence<ref name="Ziegler"/>.
On connaît à l'heure actuelle environ '''7000''' espèces vivantes d'échinodermes. Le groupe le plus diversifié est celui des [[ophiure]]s avec près de {{nombre|2100|espèces}}, devant les étoiles de mer (autour de {{nombre|1900|espèces}}), puis les holothuries ({{nombre|1250|espèces}} environ), les oursins ({{nombre|950|espèces}}) et les crinoïdes ({{nombre|600|espèces}})<ref name="MahOphiureDiversity">{{Lien web |langue=en |auteur=Dr. Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2014/01/brittle-star-diversity-how-many-are.html |titre=Brittle Star Diversity! How many are there and where do they live? |série= |jour=28 |mois=Janvier |année=2014 |site=The Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 29 janvier 2014 |id= }}.</ref>. Cependant, ce sont les oursins qui ont la plus grande diversité phylogénétique avec 16 ordres actuels (et plus de {{nombre|70|familles}}, qui sont autant de plans d'organisation originaux), devant les étoiles (8 ordres), les holothuries (7), les ophiures (6 ordres) et les crinoïdes (4 ordres){{Bioref | WRMS| 24 mars 2018|afficher=ref}}.


On connaît à l'heure actuelle environ {{nobr|'''{{formatnum:7000}}''' espèces}} vivantes d'échinodermes. Le groupe le plus diversifié est celui des [[ophiure]]s avec près de {{nombre|2100|espèces}}, devant les étoiles de mer (autour de {{nombre|1900|espèces}}), puis les holothuries ({{nombre|1250|espèces}} environ), les oursins ({{nombre|950|espèces}}) et les crinoïdes ({{nombre|600|espèces}})<ref name="MahOphiureDiversity">{{Lien web |langue=en |auteur=Dr. Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2014/01/brittle-star-diversity-how-many-are.html |titre=Brittle Star Diversity! How many are there and where do they live? |série= |jour=28 |mois=Janvier |année=2014 |site=The Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 29 janvier 2014 |id= }}.</ref>. Cependant, ce sont les oursins qui ont la plus grande diversité phylogénétique avec 16 ordres actuels (et plus de {{nombre|70|familles}}, qui sont autant de plans d'organisation originaux), devant les étoiles ({{nobr|8 ordres}}), les holothuries (7), les ophiures ({{nobr|6 ordres}}) et les crinoïdes ({{nobr|4 ordres}}){{Bioref | WRMS| 24 mars 2018|afficher=ref}}.
Environ un millier d'espèces sont observables à l'œil nu dans le monde ({{nombre|1137|espèces}} recensées sur le site collaboratif ''[[iNaturalist]]''<ref name="iNat 1137">{{Lien web |langue=fr |auteur= |url=https://www.inaturalist.org/observations?place_id=any&taxon_id=47549&verifiable=any&view=species |titre=Observations > Echinodermes |jour=15 |mois=novembre |année=2020 |site=[[iNaturalist]] |éditeur= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}. </ref>), les autres étant au choix minuscules, cryptiques ou abyssales.

Environ un millier d'espèces sont observables à l'œil nu dans le monde ({{nombre|1454|espèces}} recensées sur le site collaboratif ''[[iNaturalist]]''<ref name="iNat 1137">{{Lien web |langue=fr |auteur= |url=https://www.inaturalist.org/observations?place_id=any&taxon_id=47549&verifiable=any&view=species |titre=Observations > Echinodermes |jour=15 |mois=novembre |année=2020 |site=[[iNaturalist]] |éditeur= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}. </ref>), les autres étant au choix minuscules, cryptiques ou abyssales, ou vivant dans des zones inaccessibles.


=== Classifications actuelles ===
=== Classifications actuelles ===
{{Article détaillé|Echinodermata (classification phylogénétique)}}
{{Article détaillé|Echinodermata (classification phylogénétique)}}
[[Fichier:Various echinoderms at North Friskies Pinnacle P5197840.JPG|thumb|upright=1.4|Des [[oursin]]s, des [[holothurie]]s, des [[crinoïde]]s et des [[ophiure]]s en [[Afrique du Sud]].]]
[[Fichier:Various echinoderms at North Friskies Pinnacle P5197840.JPG|thumb|upright=1.4|Des [[Echinoidea|oursin]]s, des [[holothurie]]s, des [[crinoïde]]s et des [[ophiure]]s en [[Afrique du Sud]].]]
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Selon {{Bioref | WRMS| 28 août 2013}} :
Selon {{Bioref|WRMS|28 août 2013}} :
* sous-embranchement [[Asterozoa]] <small>Zittel, 1895</small>
* sous-embranchement [[Asterozoa]] <small>Zittel, 1895</small>
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** classe [[Echinoidea]] <small>(Leske, 1778)</small> - [[Oursin (animal)|oursin]]
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** classe [[Holothuroidea]] <small>de Blainville, 1834</small> - [[concombre de mer]]
* sous-embranchement [[Blastozoa]] <small>Sprinkle, 1973</small> †
** classe [[Blastoidea]] <small>Say, 1825</small> †
** classe [[Diploporita]] <small>Müller, 1854</small> †
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* classe [[Ctenocystoidea]] <small>Robison & Sprinkle, 1969</small> †
* classe [[Cyclocystoidea]] <small>Miller & Gurley, 1895</small> †
* classe [[Edrioasteroidea]] <small>Billings, 1858</small> †
* classe [[Edrioblastoidea]] <small>Fay, 1962</small> †
* classe [[Helicoplacoidea]] <small>Durham & Caster, 1963</small> †
* classe [[Ophiocistioidea]] <small>Sollas, 1899</small> †
* classe [[Soluta]] <small>Jaekel, 1901</small> †
* classe [[Stylophora (Homalozoa)|Stylophora]] <small>Gill & Caster, 1960</small> †
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Selon {{Bioref | ITIS| 28 août 2013}} :
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** classe [[Crinoidea]]
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Classification complète incluant les groupes fossiles, selon {{Bioref|BioLib|5 janvier 2018}} :
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* genre ''[[Oryctoconus]]'' <small>Colchen & Ubaghs, 1970</small> †
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=== Place des échinodermes dans le règne animal ===
=== Place des échinodermes dans le règne animal ===
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Le chanteur français [[Gérard Manset]] a également composé une ''Ballade des échinodermes'', sortie en 1994<ref name="senscritique.com">{{Lien web |langue=fr |auteur= |url=https://www.senscritique.com/morceau/La_Ballade_des_echinodermes/2611939 |titre=La Ballade des échinodermes |jour= |mois= |année= |site=senscritique.com |éditeur= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}. </ref>.
Le chanteur français [[Gérard Manset]] a également composé une ''Ballade des échinodermes'', sortie en 1994<ref name="senscritique.com">{{Lien web |langue=fr |auteur= |url=https://www.senscritique.com/morceau/La_Ballade_des_echinodermes/2611939 |titre=La Ballade des échinodermes |jour= |mois= |année= |site=senscritique.com |éditeur= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}. </ref>.


Les échinodermes sont aussi une source d'inspiration pour le [[biomimétisme]] et la science des biomatériaux <ref>Ferrario, C., Leggio, L., Leone, R., Di Benedetto, C., Guidetti, L., Coccè, V., ... & Sugni, M. (2017). ''[http://repository.kaust.edu.sa/kaust/handle/10754/604714 Marine-derived collagen biomaterials from echinoderm connective tissues]''. Marine environmental research, 128, 46-57.</ref>.
Les échinodermes sont aussi une source d'inspiration pour le [[biomimétisme]] et la science des biomatériaux<ref>Ferrario, C., Leggio, L., Leone, R., Di Benedetto, C., Guidetti, L., Coccè, V., ... & Sugni, M. (2017). ''[http://repository.kaust.edu.sa/kaust/handle/10754/604714 Marine-derived collagen biomaterials from echinoderm connective tissues]''. Marine environmental research, 128, 46-57.</ref>.


== Annexes ==
== Annexes ==
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage|langue=fr|auteur1=[[René Koehler]]|titre=Faune de France|sous-titre=1 : Échinodermes|éditeur=Librairie de la Faculté des Sciences|collection= |lieu=Paris |année=1969 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn=|url=http://www.faunedefrance.org/bibliotheque/docs/R.KOEHLER%28FdeFr1%29Echinodermes.pdf }}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Chantal Conand]]|auteur2=[[Sonia Ribes-Beaudemoulin]]|auteur3=Florence Trentin|auteur4=Thierry Mulochau|auteur5=Émilie Boissin|titre=Oursins, étoiles de mer & autres échinodermes|sous-titre=Biodiversité de La Réunion|éditeur=Les éditions du Cyclone|lieu=La Réunion|année=2016|pages totales=168|isbn=979-10-94397-04-6}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Guille|prénom2=Pierre|nom2=Laboute|prénom3=Jean-Louis|nom3=Menou|titre=Guide des étoiles de mer, oursins et autres échinodermes du lagon de Nouvelle-Calédonie|éditeur=ORSTOM|année=1986|pages totales=244|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=-TX-DKLJJCsC&printsec=frontcover}}
* Raven ({{et al.}}) « Les échinodermes adultes ont une symétrie radiaire », ''Biologie'', Partie V : « Diversité de la vie terrestre ». Chapitre 33 : Les invertébrés cœlomates. - <small>[http://www.ravenbiologie.com/pdf/chapitre33.pdf Lire le document PDF]</small>
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=A.M.|nom1=Clark|prénom2=F.W.E.|nom2=Rowe|titre=Monograph of Shallow-water Indo-West Pacific Echinoderms|éditeur=Trustees of the British Museum (Natural History)|lieu=Londres|année=1971|pages totales=238|isbn=|url=http://www.abctaxa.be/downloads/additional-information-volume-1/works-famous-holothuroid-workers/fwe-rowe/MonographIndoWestPacific.pdf}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=A.M.|nom1=Clark|prénom2=F.W.E.|nom2=Rowe|titre=Monograph of Shallow-water Indo-West Pacific Echinoderms|éditeur=Trustees of the British Museum (Natural History)|lieu=Londres|année=1971|pages totales=238|isbn=|url=http://www.abctaxa.be/downloads/additional-information-volume-1/works-famous-holothuroid-workers/fwe-rowe/MonographIndoWestPacific.pdf}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Guille|prénom2=Pierre|nom2=Laboute|prénom3=Jean-Louis|nom3=Menou|titre=Guide des étoiles de mer, oursins et autres échinodermes du lagon de Nouvelle-Calédonie|éditeur=ORSTOM|année=1986|pages totales=244|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=-TX-DKLJJCsC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Chantal Conand]]|auteur2=[[Sonia Ribes-Beaudemoulin]]|auteur3=Florence Trentin|auteur4=Thierry Mulochau|auteur5=Émilie Boissin|titre=Oursins, étoiles de mer & autres échinodermes|sous-titre=Biodiversité de La Réunion|éditeur=Les éditions du Cyclone|lieu=La Réunion|année=2016|pages totales=168|isbn=979-10-94397-04-6}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Maria Byrne|auteur2=Timothy O'Hara|titre=Australian echinoderms|sous-titre=Biology, Ecology and Evolution|éditeur=CSIRO Publishing|année=2017|isbn=978-1-4863-0763-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=pj8uDwAAQBAJ&dq=Fr%C3%A9d%C3%A9ric+Ducarme}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Maria Byrne|auteur2=Timothy O'Hara|titre=Australian echinoderms|sous-titre=Biology, Ecology and Evolution|éditeur=CSIRO Publishing|année=2017|isbn=978-1-4863-0763-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=pj8uDwAAQBAJ&dq=Fr%C3%A9d%C3%A9ric+Ducarme}}.
* {{ouvrage|langue=fr|auteur1=[[René Koehler]]|titre=Faune de France|sous-titre=1 : Échinodermes|éditeur=Librairie de la Faculté des Sciences|collection= |lieu=Paris |année=1969 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn=|url=http://www.faunedefrance.org/bibliotheque/docs/R.KOEHLER%28FdeFr1%29Echinodermes.pdf }}.
* {{ouvrage|langue=|auteur1=Frédéric Ducarme|titre=Étoiles de mer, oursins et autres échinodermes de Mayotte et sa région|sous-titre=|éditeur=Les Naturalistes de Mayotte|collection= |lieu= |année=2023 |volume= |tome= |pages totales=336p |passage= |isbn=978-2-9521543-5-2 }}.


=== Références taxinomiques ===
=== Références taxinomiques ===
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* {{ADW|Echinodermata|''Echinodermata'' }}
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* {{NCBI|7586|''Echinodermata'' Klein, 1734 }}
* {{NCBI|7586|''Echinodermata'' Klein, 1734 }}
* {{uBIO|230469|''Echinodermata'' Klein, 1734 }}
* {{CatalogueofLife | CHN | Echinodermata | consulté le=30 mars 2023 }}
* {{CatalogueofLife | ECH | Echinodermata | consulté le=10 décembre 2020 }}
* {{UICN taxons | 100016 | Echinodermata | consulté le=5 janvier 2023}}
* {{UICN liste|Echinodermata }}


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===

Version du 30 avril 2024 à 20:21

Échinodermes

Les échinodermes (Echinodermata) sont un embranchement d'animaux marins benthiques présents à toutes les profondeurs océaniques. Les environ 6 500 espèces[2] sont toutes exclusivement marines : on ne connaît aucune espèce terrestre ni d'eau douce. Elles sont actuellement regroupées en cinq classes : les étoiles de mer, les ophiures, les oursins, les concombres de mer et les lys de mer.

Les représentants de ce groupe possèdent des caractéristiques uniques dans le monde animal. Les principales sont une symétrie générale pentaradiée (bien qu'ils restent biologiquement des bilatériens[3]), un squelette externe constitué de plaques osseuses articulées et percées de nombreuses canalicules, et la présence d'un système aquifère. Dans la biodiversité de l'évolution, ils constituent un groupe deutérostomien proche des chordés.

Outre les espèces actuelles, plusieurs milliers d'espèces éteintes d'échinodermes sont recensées par les paléontologues, leur squelette très calcifié permettant généralement une bonne fossilisation. Leurs plus anciennes traces fossiles remontent au Cambrien[4].

Caractéristiques morphologiques

La symétrie pentaradiée des échinodermes est diversement visible suivant les groupes et les espèces. Elle est moins perceptible chez les oursins, mais cet individu l'illustre grâce à ses piquants bicolores.

Les échinodermes sont des animaux (métazoaires triploblastiques) caractérisés par leur endosquelette dermique (structure appelée « stéréome ») constitué de monocristaux de calcite monoaxiaux[5], formant des spicules (holothuries) ou des plaques, qui peuvent être mobiles (étoiles de mer, ophiures, crinoïdes) ou soudées (oursins, dans ce cas on appelle le squelette le « test »)[6]. De nombreuses espèces sont également hérissées de piquants[4]. Ces pièces squelettiques, quand elles ne sont pas soudées, sont tenues entre elles par un réseau de ligaments composés majoritairement de collagène (plus précisément « MCT », mutable collagenous tissue), dont la rigidité est commandée par influx nerveux ; cela permet aux échinodermes de rigidifier ou de ramollir leur corps à volonté, notamment pour maintenir des positions contractées sans effort musculaire ; cela est particulièrement le cas pour les holothuries, au corps peu calcifié[5].

La caractéristique la plus frappante est la symétrie pentaradiée (symétrie centrale d'ordre 5) pour la plupart des structures de la forme adulte[3] : cela est particulièrement visible sur les étoiles de mer par exemple, mais ce caractère n'est pas toujours aussi manifeste chez toutes les espèces, notamment les concombres de mer ou les oursins irréguliers[3]. Toutefois, leur symétrie interne et les formes embryonnaires, à symétrie clairement bilatérale[7], les rangent aux côtés des chordés dans le groupe des deutérostomiens : ils partagent d'ailleurs avec eux bon nombre de caractéristiques biochimiques[4]. Cette symétrie pentaradiaire est donc secondaire[3], pas toujours complète et ne concerne pas certains organes comme le madréporite, souvent unique.

En plus de se retrouver dans la morphologie générale, leur symétrie pentaradiée se retrouve également dans l'ensemble de l'organisation du corps, depuis le système nerveux jusqu'au squelette calcifié constitué de plaques et d'épines qui entourent et protègent l'intérieur du corps[7]. L'animal ne présente donc généralement pas de face « ventrale » et « dorsale » (typiques des bilatériens chordés) mais une face orale (où se situe la bouche) et une face aborale (où se trouvent généralement l'anus, l'appareil respiratoire et les gonades, ou le pied chez les crinoïdes fixés). Ils n'ont donc pas non plus de « tête » : les systèmes digestif, circulatoire et nerveux sont tous répartis en cinq branches symétriques ramifiées parcourant le corps[8]. Ces 5 éléments radiaires sont appelés « rayons » (comme les bras des étoiles de mer), et peuvent éventuellement être ramifiés (notamment chez les crinoïdes ou les ophiures gorgonocéphales). Ces rayons se développent depuis des plaques oculaires, d'où apparaissent des plaques ambulacraires sur deux rangées alternativement. Ce phénomène est bien visible sur le test des oursins[9].

Leur système vasculaire est réduit et relativement ouvert, sans organe pulsatile[7]. Ils disposent en plus d'un système aquifère propre à ce groupe, qui assure quelques-unes des fonctions du sang et quelques autres : échanges gazeux, locomotion (par jeu de pression différentielle dans les podia) et nutrition ; il est alimenté par un organe filtreur appelé madréporite[10]. Le système digestif est complet et parfaitement fonctionnel, proche de celui des chordés[11]. Le système nerveux est constitué d'un anneau nerveux autour de la bouche (anneau périoral) d'où partent des nerfs selon une structure radiaire en 5 cordons nerveux (pas de système nerveux central)[4].

La larve est généralement pélagique, et l'individu mature benthique (sauf quelques rares crinoïdes et holothuries nageurs, dont une holothurie pélagique). Ils peuvent être sessiles (comme les crinoïdes pédonculés) ou vagiles : certaines ophiures et étoiles de mer carnivores sont même capables de mouvements assez rapides[12].

Sur le plan développemental, une étude de génétique du développement a montré, sur la base d'une cartographie de l'expression des gènes développementaux, que « du point de vue de la structuration de l'ectoderme, les échinodermes sont des animaux principalement constitués d'une tête », n'exprimant nulle part les gènes typiques des régions postérieures[13].

Écologie et comportement

Dermechinus horridus, oursins des abysses à plusieurs kilomètres de profondeur.

Habitat

Les échinodermes sont exclusivement marins : on n'en connaît aucune trace en eau douce, y compris parmi les formes fossiles. Ils peuplent pratiquement toutes les mers ouvertes du globe (ils ont cependant disparu des mers fermées comme la Caspienne), depuis la surface jusqu'aux abysses, et de l'équateur jusqu'aux mers subglaciales[4]. Ils font partie des groupes d'animaux supérieurs les plus représentés dans les profondeurs abyssales, plusieurs espèces de chaque classe étant présentes au-delà de 8 000 m de profondeur, et certaines espèces d'holothuries jusqu'à plus de 10 000 mètres[14]. Ils constituent une part très importante de la faune benthique, et jouent donc un rôle majeur dans les processus biologiques de ces milieux, notamment en ce qui concerne le recyclage des déchets par leurs régimes détritivores ou filtreurs.

On compte par exemple une centaine d'espèces en Méditerranée occidentale[15], réparties en 22 étoiles de mer, 23 ophiures, 2 crinoïdes, 22 oursins et 31 holothuries, toutes profondeurs confondues.

Reproduction

Les sexes sont séparés et la reproduction gonochorique, mais il n'existe pas de dimorphisme sexuel. La disposition de l'appareil reproducteur varie selon les espèces : à l'apex (sommet) des oursins et de certaines étoiles, au niveau des pinnules chez les crinoïdes, dans la cavité centrale des holothuries, au niveau des bras pour les ophiures et la plupart des étoiles[8]. La plupart des espèces émettent une grande quantité de gamètes (jusqu'à plusieurs millions d’œufs peuvent être fécondés en une seule reproduction) : le sperme et les ovocytes sont libérés dans le milieu de manière synchrone grâce à un signal phéromonal, et la fécondation a ensuite lieu au hasard dans l'eau. Les larves évoluent ensuite parmi le plancton pendant plusieurs semaines (où elles sont la proie de nombreux planctonivores), subissant des métamorphoses caractéristiques des différentes classes (mais toutes sont encore à symétrie bilatérale)[16]. Arrivées au terme de leur dernier cycle larvaire, elles se rapprochent du fond jusqu'à s'y poser pour entamer leur dernière métamorphose en juvénile, et commencer leur cycle de vie[8].

Les échinodermes, et particulièrement les oursins, ont été très utiles dans la compréhension du phénomène de fécondation, notamment en ce qui concerne les mouvements ioniques lors de la pénétration du spermatozoïde[17],[18].

Certaines espèces ont cependant développé des modes de reproduction particuliers : absence de stade planctonique[19], autofécondation, reproduction par division (chez les étoiles et les holothuries)[20], etc.

Locomotion

Gros plan sur les podia d'une Pycnopodia helianthoides.

Presque tous les échinodermes sont benthiques : cela signifie qu'ils vivent posés sur le fond, à l'exception de certaines rares espèces d'holothuries capables de vivre en pleine eau (comme Pelagothuria natatrix, mais plusieurs autres espèces peuvent nager un moment[21], tout comme certaines comatules[22]).

De nombreuses espèces sont « sessiles », ce qui signifie qu'elles vivent fixées au substrat, où elles se nourrissent en filtrant l'eau : c'est le cas de nombreux crinoïdes et de certaines holothuries (et dans une moindre mesure de certaines espèces des trois autres classes). À l'inverse, les échinodermes capables de se déplacer sont dits « vagiles », et certaines étoiles de mer et ophiures sont capables de mouvements relativement rapides[12].

Pour se déplacer et adhérer à des surfaces dures, les oursins, les étoiles de mer et les holothuries sont pourvus de minuscules « pieds ambulacraires » en forme de tubes mous, munis à leur extrémité de cellules collantes et appelés podia[4],[23]. Ceux-ci peuvent développer une force d'adhérence extrêmement efficace[24], comme chez l'oursin-tortue Colobocentrotus atratus[25].

Alimentation

Deux étoiles de mer : une Solaster dawsoni attaquant une Hippasteria spinosa.

Les différentes espèces d'échinodermes ont adopté une grande variété de régimes alimentaires. Ils peuvent être des prédateurs carnivores (principalement les étoiles de mer, mais aussi certains oursins et ophiures), charognards (étoiles, oursins et ophiures), brouteurs herbivores (la plupart des oursins), dépositivores (oursins, holothuries, ophiures) fouisseurs (oursins irréguliers) ou encore filtreurs (crinoïdes, holothuries). Leur bouche est généralement très développée et adaptée au régime, avec par exemple des tentacules digités ou ramifiés en fractales pour filtrer le plancton ou le sédiment chez les holothuries[8], un estomac pouvant être dévaginé pour assurer la digestion externe de grosses proies chez de nombreuses étoiles de mer[8], ou encore une puissante mâchoire dentée (appelée « lanterne d'Aristote ») chez les oursins[26].

On constate que le régime suspensivore sessile, qui semble être le plus ancien dans ce groupe, est une caractéristique ponctuellement récurrente chez toutes les classes malgré leur diversité : des ordres d'étoiles de mer (comme les Brisingida), d'ophiures (comme les Euryalida), d'holothuries (Dendrochirotida) et même certains oursins (Dendraster excentricus[27], peut-être aussi Dermechinus horridus[28]) sont revenus à ce mode de vie primitif qui est celui des crinoïdes (et avant eux de groupes archaïques comme les Eocrinoidea), développant des convergences morphologiques (principalement de longs bras rétractiles ramifiés en fractales ciliées).

Dans les groupes carnivores actifs, la prédation intra-embranchement n'est pas rare : ainsi de nombreuses étoiles de mer se nourrissent principalement d'autres échinodermes, comme les Solaster[29]. Cette grande diversité en fait des animaux extrêmement importants dans les cycles biologiques marins, présents à tous les niveaux trophiques en grande abondance. Ainsi, leurs fluctuations de population sont susceptibles d'avoir des effets importants sur tout l'écosystème.

Respiration

La respiration est passive chez la plupart des échinodermes, et s'effectue le plus souvent à travers la peau, et notamment au niveau du système aquifère. Elle est aussi assurée en partie de manière directe par les podia chez les espèces qui en sont pourvues, mais les espèces massives ayant de gros besoins sont souvent pourvues d'organes respiratoires plus spécialisés : organes arborescents chez certains ordres d'holothuries, branchies chez certains oursins réguliers (Echinacea), papules respiratoires chez certaines étoiles de mer, bourses branchiales chez les ophiures[8].

Records

L'holothurie Synapta maculata est le plus grand échinoderme actuel, pouvant atteindre 3 mètres de long.

Le plus long échinoderme connu est sans conteste l'holothurie serpentiforme Synapta maculata, qui peut atteindre 3 m de long, pour seulement quelques centimètres de large (et un poids très limité, sa densité étant à peine supérieure à celle de l'eau)[30]. Les échinodermes les plus lourds atteignent 6 kg : ce poids a été mesuré chez certaines étoiles du genre Thromidia[31] et l'holothurie géante Thelenota anax[32].

L'échinoderme vivant le plus abyssal est probablement l'holothurie Myriotrochus bruuni collectée à 10 687 mètres de profondeur, dans la fosse des Mariannes[14].

Peu d'échinodermes sont dangereux pour les humains : on ne connaît qu'une ou deux étoiles de mer venimeuses (notamment Acanthaster planci), et quelques familles d'oursins (Diadematidae, Echinothuriidae et Toxopneustidae) : seule une espèce d'oursin semble pouvoir être occasionnellement mortelle pour l'Homme, l'oursin-fleur Toxopneustes pileolus[33].

Il est difficile d'établir l'espèce d'échinoderme la plus répandue à l'échelle mondiale, d'autant plus qu'il conviendrait de distinguer entre effectif (valorisant les espèces minuscules) et biomasse ; cependant l'ophiure Ophiactis savignyi, très généraliste et capable de se reproduire par voie asexuée, est signalée dans quasiment toutes les mers du globe[34]. Plus visible, l'échinoderme littoral le plus facilement rencontré est probablement l'oursin tropical Echinometra mathaei, extrêmement abondant de la Mer Rouge à Hawaï[35]. Cependant, plusieurs espèces abyssales ont sans doute une répartition et des effectifs encore plus importants, les surfaces exploitables étant très supérieures.

Enfin, on ne connaît à l'heure actuelle qu'une seule espèce pélagique, c'est-à-dire vivant en permanence dans la colonne d'eau sans jamais se poser sur le fond : l'énigmatique holothurie Pelagothuria natatrix[21]. En dehors de cette espèce très particulière, seule une poignée d'holothuries et de crinoïdes sont capables de nager.

Origine phylogénétique et registre paléontologique

Les échinodermes sont un groupe extrêmement ancien, et dont l'histoire évolutive est relativement bien documentée grâce à leur squelette calcaire très minéralisé, qui permet souvent une excellente fossilisation[36].

Les plus anciens fossiles attestés d'échinodermes remontent à -525 millions d'années (Cambrien inférieur)[4], mais d'autres fossiles leur ressemblant pourraient être plus vieux encore[5].

Les échinodermes dériveraient de formes à symétrie bilatérale, les hétérostèles. La symétrie pentaradiée semble ne pas s'être imposée immédiatement, une forme précambrienne d'Ediacara (Tribrachidium) est en effet triradiée, mais son appartenance aux échinodermes est très controversée ; les homalozoa du Cambrien semblent quant à eux bilatériens, mais leur inclusion parmi les échinodermes est elle aussi parfois remise en question, le groupe étant accusé par certains d'être paraphylétique[37]. Les plus anciens animaux à symétrie pentaradiée sont les Arkarua[5], trouvés à l'état de traces dans des sédiments de l'édiacarien (vers -560 millions d'années), mais leur squelette ne semble pas structuré par un stéréome, trait normalement caractéristique des échinodermes (et ne connaissant pas d'autre exception connue, contrairement à la symétrie pentaradiaire). Le taxon des carpoïdes (rangé dans le groupe des mitrales au sein des homalozoa) est lui aussi encore difficile à situer : il s'agit d'une forme étrange de l'Ordovicien que quelques scientifiques classent parmi les chordés primitifs[37]. Les formes certaines les plus anciennes sont des organismes sessiles suspensivores et comprennent les éocrinoïdes, les cystoïdes et les blastoïdes, qui furent très abondants au Paléozoïque mais disparurent respectivement au Silurien, au Carbonifère et lors de l'extinction Permien-Trias.

Tous les spécimens du Mésozoïque et du Cénozoïque font partie des cinq classes actuelles, mais le registre Paléozoïque contient des animaux appartenant à d'autres classes, éteintes (jusqu'à 15)[5],[36]. Plusieurs clades majeurs d'échinodermes sont ainsi complètement éteints : les homalozoa (animaux du Cambrien à symétrie bilatérale pourvus d'un bras unique appelé aulacophore), les Helicoplacoidea (échinodermes du Cambrien en forme de pelotes), les Cyclocystoidea (en forme de tambourins), les Edrioasteroidea (petits animaux sessiles étoilés), les Somasteroidea (premiers animaux mobiles en forme d'étoile), les Ophiocistioidea (sortes d'oursins sans piquants munis de longs bras), les Eocrinoidea (ressemblant aux cinoïdes mais sans tige différenciée), les blastoidea (en forme de noix pédonculée) ou encore les Cystoidea (en forme de massues pédonculées)[4]. Aucun de ces groupes n'a passé la crise Permien-Trias, qui mit fin à l'ère Paléozoïque[36].

Par la suite, les échinodermes survivants à cette crise ont cependant continué de laisser d'abondantes traces, en particulier les groupes des crinoïdes et des oursins, qui sont présents dès l'Ordovicien et abondants à partir du Carbonifère, et dont les corps durs permettent une excellente fossilisation (ce qui n'est pas le cas des holothuries, par exemple[38]). Au total 13 000 espèces éteintes ont été identifiées (contre environ 7 000 vivantes aujourd'hui)[5].

Chronologie relative du registre fossile des principales classes d’échinodermes
Nom Apparition Disparition Remarques
Arkarua -635 millions d'années (Édiacarien) -542 millions d'années (Cambrien) Statut encore incertain, pas de stéréome
Helicoplacoidea -530 Ma (Cambrien) -516 Ma (Cambrien) Symétrie pas encore affirmée
Eocrinoidea -530 Ma (Cambrien) -298 Ma (Silurien)
Homalozoa -510 Ma (Cambrien) -300 Ma (Carbonifère) statut et cohérence discutés, symétrie bilatérale
Cystoidea -513 Ma (Cambrien) -392 Ma (Carbonifère)
Edrioasteroidea -516 Ma (Cambrien) -272 Ma (Permien)
Somasteroidea -490 Ma (Ordovicien) -350 Ma (Dévonien)
Cyclocystoidea -471 Ma (Ordovicien) -379 Ma (Dévonien)
Blastoidea -488 Ma (Ordovicien) -252 Ma (Permien)
Rhombifera -460 (Ordovicien) -390 Ma (Dévonien)
Ophiocistioidea -475 (Ordovicien) -254 Ma (Permien)
Crinoidea -470 Ma (Ordovicien) actuel Crinoïdes et comatules
Echinoidea -450 Ma (Ordovicien) actuel Oursins
Asteroidea -440 Ma (Ordovicien) actuel Étoiles de mer
Ophiuroidea -440 Ma (Ordovicien) actuel Ophiures
Holothuroidea inconnu (fossilisation rare) actuel Holothuries

Classification

Histoire scientifique

Planche d'oursins de l’Encyclopédie de Diderot et d'Alembert (1re édition, 1751, vol. 5), avec des oursins réguliers, irréguliers et cidaroïdes.

L'un des plus anciens textes scientifiques concernant les échinodermes remonte à Aristote, dans son Histoire des animaux (vers -343) : il y décrit succinctement les étoiles de mer et plus longuement les oursins, et nomme un animal « holothurie » sans le décrire (il le rapproche des éponges car c'est un animal qui semble dépourvu de sens) ; ce nom sera conservé par la suite pour nommer les concombres de mer (classe holothuroidea). Le nom du philosophe sera quant à lui attribué à l'appareil masticateur des oursins, à travers une métaphore de son cru : la « lanterne d'Aristote »[39]. En Europe, Aristote demeure l'inspiration principale de la plupart des traités d'histoire naturelle de l'antiquité et du Moyen Âge, et Pline l'Ancien s'en inspire ouvertement quand il aborde les mollusques (au rang desquels il compte les échinodermes) au livre IX de son Histoire naturelle (vers 77)[40]. Ces deux auteurs demeureront les références majeures pendant plus d'un millénaire et demi, repris jusque chez

Les scientifiques européens recommencent à s'intéresser aux échinodermes à partir de la Renaissance, et en 1553 Pierre Belon est le premier à proposer des affinités entre holothuries, étoiles de mer et oursins[41]. En 1554, Guillaume Rondelet corrige et enrichit les descriptions antiques, et commence lui aussi à noter chez certains « zoophytes » ce plan d'organisation « en rose »[42].

Les véritables progrès arrivent avec le siècle des Lumières : en 1751 les oursins, les holothuries et les étoiles de mer ont leur article dans l'Encyclopédie, mais sont encore dispersés et classés parmi les mollusques, avec quelques hésitations[43]. En 1758, Carl von Linné énumère de nombreuses espèces dans son Systema naturae, les plaçant chacune dans un seul genre (Echinus, Holothuria, etc.), toujours parmi les mollusques. C'est Jacob Theodor Klein qui le premier avait eu l'idée, en 1734, de regrouper les oursins non plus parmi les mollusques mais avec les étoiles de mer, concombres de mer, ophiures et crinoïdes, sous l'appellation d'« échinodermes » (sur le critère du plan d'organisation pentaradié) ; mais il faudra attendre que ses travaux soient poursuivis par Nathanael Gottfried Leske (1778) puis systématisés par Jean-Guillaume Bruguière en 1791 pour que le clade des échinodermes soit définitivement incorporé aux classifications scientifiques. En 1801, ce groupe est encore rapproché par Lamarck des cnidaires qui partagent un plan d'organisation radiaire (il parle de « radiaires échinodermes »), classification qui perdurera jusqu'à Louis Agassiz (dans les années 1830), avant que les données embryologiques démontrent l'éloignement de ces groupes. Au début du XIXe siècle, de nombreux explorateurs scientifiques décrivent en quelques décennies des dizaines de nouvelles espèces, qui furent rapidement divisées en nouveaux genres, puis familles et ordres. Dans les années 1880 sont publiés les épais volumes du Report Of The Scientific Results of the Exploring Voyage of H.M.S. Challenger during the years 1873-76 qui suivit l'expédition du Challenger, et permit la description d'une énorme quantité de nouveaux taxons, notamment en eaux profondes. Les premiers travaux de phylogénie scientifique apparaissent à partir du milieu du siècle (avec Louis Agassiz et Edouard Desor pour les oursins). Sous l'impulsion de Mortensen entre 1928 et 1951 (Monograph of Echinoidea), les critères squelettiques commencent à être préférés pour la classification des échinodermes (se fondant sur les plaques chez les étoiles de mer et ophiures, et les spicules chez les holothuries), permettant de réunir les classifications fossile et naturaliste[44]. En plus de Mortensen, plusieurs importantes monographies auront ainsi marqué la première moitié du XXe siècle, comme la Monograph of the Existing Crinoidea d'Austin H. Clark (à partir de 1915), ou encore les Starfish Monographs de Walter K. Fisher (1906-1940)[45].

La science des échinodermes est devenue un champ d'études consacré en 1963, avec l'organisation à Washington du premier Symposium on Physiology of Echinodermata (à l'origine une émanation du 16e International Congress of Zoology). À partir de 1968, la communauté des biologistes travaillant sur les échinodermes est fédérée par The Echinoderm Newsletter[46], à défaut d'une revue dédiée (contrairement à la plupart des autres embranchements du vivant), suivie par Echinoderm Studies de 1983 à 2001, puis le SPC Beche-de-mer Information Bulletin à partir de 1990 (plus spécialement consacré aux holothuries). Des publications ponctuelles semi-régulières permettent cependant de constituer des pierres de touche dans le progrès de la recherche, comme Echinoderms, Echinoderm Nutrition, ou Edible Sea Urchins[47]. En 1999, The Echinoid Directory est le premier site internet contenant une base de données de référence tenue à jour par des spécialistes, permettant notamment une homogénéisation de la taxinomie ; cette base de données est intégrée en 2008 au World Register of Marine Species, regroupant tous les échinodermes (et tous les autres règnes du vivant marin), qui constitue toujours la base de données en ligne de référence[47].

On connaît à l'heure actuelle environ 7 000 espèces vivantes d'échinodermes. Le groupe le plus diversifié est celui des ophiures avec près de 2 100 espèces, devant les étoiles de mer (autour de 1 900 espèces), puis les holothuries (1 250 espèces environ), les oursins (950 espèces) et les crinoïdes (600 espèces)[48]. Cependant, ce sont les oursins qui ont la plus grande diversité phylogénétique avec 16 ordres actuels (et plus de 70 familles, qui sont autant de plans d'organisation originaux), devant les étoiles (8 ordres), les holothuries (7), les ophiures (6 ordres) et les crinoïdes (4 ordres)[49].

Environ un millier d'espèces sont observables à l'œil nu dans le monde (1 454 espèces recensées sur le site collaboratif iNaturalist[50]), les autres étant au choix minuscules, cryptiques ou abyssales, ou vivant dans des zones inaccessibles.

Classifications actuelles

Des oursins, des holothuries, des crinoïdes et des ophiures en Afrique du Sud.

Selon World Register of Marine Species (28 août 2013)[51] :

Selon ITIS (28 août 2013)[52] :

Selon NCBI (28 août 2013)[53] :

Classification complète incluant les groupes fossiles, selon BioLib (5 janvier 2018)[54] :

Place des échinodermes dans le règne animal

Phylogénie des échinodermes d'après Telford et al. 2014[55] :

Bilateria

Xenacoelomorpha


Nephrozoa
Deuterostomia

Chordés (dont vertébrés)


Echinodermata

Echinozoa

Holothuroidea



Echinoidea



Asterozoa

Ophiuroidea



Asteroidea





Crinoidea




Protostomia

Ecdysozoa



Spiralia





Dans la culture

Animaux exclusivement marins et sans tête différenciée, les échinodermes constituent un groupe biologique faiblement représenté dans la culture occidentale, car peu anthropomorphiques. Ils figurent cependant (avec une rigueur scientifique et orthographique limitée) dans le célèbre roman sous-marin de Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers : « Dans les échinodermes, remarquables par leur enveloppe épineuse, les astéries, les étoiles de mer, les pantacrines, les comatules, les astérophons, les oursins, les holoturies, etc., représentaient la collection complète des individus de ce groupe. »

Le chanteur français Gérard Manset a également composé une Ballade des échinodermes, sortie en 1994[56].

Les échinodermes sont aussi une source d'inspiration pour le biomimétisme et la science des biomatériaux[57].

Annexes

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Articles connexes

Bibliographie

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  • Frédéric Ducarme, Étoiles de mer, oursins et autres échinodermes de Mayotte et sa région, Les Naturalistes de Mayotte, , 336p (ISBN 978-2-9521543-5-2).

Références taxinomiques

Liens externes

Notes et références

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  2. Article « Échinodermes » dle l' Encyclopédie Larousse [1].
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