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Ville morte (grève africaine)

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Les villes mortes, ou journées villes mortes, sont une forme de grève générale mise en place dans certains pays d'Afrique.

Principe[modifier | modifier le code]

Lors de journées villes mortes, la grève générale est déclarée. Ces actions ont souvent lieu dans certains pays d'Afrique[1],[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le mouvement est né au début des années 1990 au Cameroun[3] avec le large mouvement de démocratisation des pays africains.

Les jeunes partis d'opposition ont alors fait face aux pouvoirs en place en dénonçant le manque d'écoute de ces derniers. La seule solution invoquée par ces partis était d'appeler la population à la grève générale, ici caractérisée par la fermeture des commerces, des services et des entreprises. En , la force et la contrainte des jeunes organisés en groupes (au Cameroun : Cap liberté) a paralysé toute la ville de Douala et les grandes agglomérations de l'ouest et du littoral. Les dégâts ont été graves au Cameroun où le régime a été inflexible.

De nombreuses journées villes mortes se sont tenues depuis lors. C'est notamment le cas depuis plusieurs années au Cameroun, où le mouvement est régulièrement suivi dans les régions anglophones du pays à l'appel des séparatistes[2],[4],[5],[6],[7] pour faire pression sur le gouvernement, ou en République démocratique du Congo à l'initiative de l'opposition pour exiger le respect des règles démocratiques[1].

En , des journées ville-morte sont organisés à Goma à l'appel de la société civile pour exiger des opérations militaires devant déloger les rebelles du M23 qui contrôlent la cité de Bunagana. Les autorités interdisent ces journées[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « RDC : quel impact ont les journées villes mortes ? - Jeune Afrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  2. a et b « Cameroun : un lundi à Bamenda, ville morte où la colère est vive », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Maud Lasseur, « Cameroun :. Les nouveaux territoires de Dieu », Afrique contemporaine, vol. 215, no 3,‎ , p. 93–116 (ISSN 0002-0478, DOI 10.3917/afco.215.0093, lire en ligne, consulté le )
  4. « « Villes mortes » au Cameroun – Rebecca Enonchong : « Notre hub à Buea fermera à l’approche des élections » - Jeune Afrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  5. « Ville morte dans les régions anglophone du Cameroun », sur BBC News Afrique, (consulté le )
  6. « Les villes fantômes du Cameroun – DW – 30/10/2023 », sur dw.com (consulté le )
  7. « Grève générale et «villes mortes» en RDC: une mobilisation en demi-teinte », sur RFI, (consulté le )
  8. « RDC: des journées «ville-morte» à Goma à l'appel de la société civile », sur RFI, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) D. Malaquais , Blood Money: A Douala Chronicle, in « African Cities Reader»,  2003 (lire en ligne) p. 137-149.