Makimono

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Détail du Rouleau du sūtra Konkōmyōkyō, Kyōto (1192).

Le terme makimono (巻物?, litt. « chose qu'on enroule »), aussi appelé makemono ou makémono en français[1], désigne au Japon des rouleaux manuscrits ou peints destinés à être déroulés et lus horizontalement.

Présentation[modifier | modifier le code]

Il s’agit d’une adaptation dans la culture japonaise des rouleaux du même type importé de Chine et de Corée par des moines bouddhistes au VIe siècle[2]. Les makimonos se lisent en déroulant progressivement le rouleau ; ils correspondent donc à un système narratif semblables aux livres, les écrits pouvant d’ailleurs s’étendre sur plusieurs rouleaux[3]. Au Japon, ce mode d’écriture fut très répandu à l’époque féodale. Nombre d’auteurs contemporains ont tendance à ne désigner par ce terme que les rouleaux peu ou pas illustrés, ceux peints étant nommés plus spécifiquement emaki ou emakimono[4],[5].

Cette distinction n’est cependant pas systématique et le makimono peut désigner aussi bien le support des emaki[6] que les rouleaux illustrés eux-mêmes[7],[8]. Il n'y a en revanche aucune confusion possible avec les kakemono qui sont destinés à être suspendus au mur[9].

Le cadre d’usage des makimonos a été très large durant l’histoire du Japon. Ils étaient préférentiellement utilisés par les écoles d’arts martiaux pour la transmission de techniques ou de diplôme (appelées menkyo kaiden)[10],[11], mais encore pour consigner arbres généalogiques[12], paysages[13], récits (monogatari)[10], ainsi que très rapidement les choses du sacré[13].

Les makimonos sont composés de soie ou de papier (washi)[14]. Dans le domaine de la calligraphie, ils sont très souvent entreposés dans une boîte destinée à cet effet, parfois même signée ou décorée par l’artiste[15].

Le terme makimono peut aussi désigner les sushis enroulés (makizushi)[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « makemono » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  2. « Makimono/Emakimono, Ten Ryu, 2009 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  3. (en) Toshie M. Evans, A Dictionary of Japanese Loanwords, Greenwood Publishing Group, , 230 p. (ISBN 0-313-28741-4, lire en ligne), p. 104, 131.
  4. (en) Louis Frédéric, Japan Encyclopedia, Harvard University Press, (ISBN 0-674-01753-6, lire en ligne), p. 175.
  5. « Peintures et dessins », sur clickjapan.org (consulté le ).
  6. (en) « Emaki », sur britannica.com (consulté le ).
  7. (en) Henry P. Bowie, On the Laws of Japanese Painting, Read Books, (ISBN 978-1-4067-4224-4 et 1-4067-4224-4, lire en ligne), p. 21, 27.
  8. (en) H. G., Bulletin of the Art Institute of Chicago : Three Japanese Paintings of the Tosa School, vol. 20, t. 9, The Art Institute of Chicago, (lire en ligne), p. 119-121.
  9. Renée Vancoppenolle, Kumiko, une Japonaise à Bruxelles, Éditions Dricot, , 184 p. (ISBN 2-87095-202-3, lire en ligne), p. 133.
  10. a et b Gabrielle Habersetzer et Roland Habersetzer, Encyclopédie technique, historique, biographique et culturelle des arts martiaux de l'Extrême-Orient, Paris, Éditions Amphora, , 880 p. (ISBN 2-85180-660-2, lire en ligne), p. 141, 446, 475.
  11. (en) Fumon Tanaka, Samurai Fighting Arts : The spirit and the practice, Kodansha International, , 230 p. (ISBN 4-7700-2898-9, lire en ligne), p. 22, 25.
  12. (en) Susan C. Townsend, Yanaihara Tadao and Japanese Colonial Policy : Redeeming empire, Routledge, , 296 p. (ISBN 0-7007-1275-5, lire en ligne), p. 17.
  13. a et b (en) Stewart Dick, Arts and Crafts of Old Japan (1912), Read Books, , 220 p. (ISBN 978-1-4067-5297-7 et 1-4067-5297-5, lire en ligne), p. 23.
  14. (en) Yoshiyuki Nishio, Maintenance of East Asian Painting (Examination), The American Institute for Conservation, 1993.
  15. (en) Christopher J. Earnshaw, Sho : Japanese calligraphy, Boston/Rutland/Vermont, Tuttle Publishing, , 173 p. (ISBN 0-8048-1568-2, lire en ligne), p. 22.
  16. (en) « Sushi Roll », sur sushiencyclopedia.com (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (en) « Makimono », sur britannica.com (consulté le ).