90e régiment d'infanterie

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90e régiment d'infanterie
Image illustrative de l’article 90e régiment d'infanterie
Insigne régimentaire du 90e Régiment d’Infanterie.

Création 1691
Dissolution 1998
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Garnison Châteauroux
Surnom Le Magenta
Inscriptions
sur l’emblème
Valmy 1792
d'Austerlitz 1805
Isly 1844
Magenta 1859
Ypres 1914
Verdun 1916
L'Ailette 1918
Anniversaire Saint-Maurice
Guerres Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Campagne des Dix-Jours
Conquête de l'Algérie par la France
Campagne d'Italie
Guerre de 1870
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918
Décorations La Croix de guerre 1914-1918
deux palmes
une étoile de vermeil
insigne de béret d'infanterie

Le 90e régiment d'infanterie (90e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française. À double héritage, créé sous la Révolution à partir du régiment de Chartres, un régiment français d'Ancien Régime, et du 15e régiment d'infanterie légère créé à partir des éléments restant de la dissolution des 2e, 3e et 4e bataillons de volontaires de Corse. Caserné à Châteauroux à partir de 1877, il est dissous en 1998.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

Le 90e régiment d’infanterie a la particularité, comme tous les régiments d’infanterie portant un numéro entre le 76e et le 99e, d’être l'héritier des traditions de deux régiments : le 90e régiment d'infanterie de ligne, et le 15e régiment d'infanterie légère.

Colonels/Chef de brigade[modifier | modifier le code]

  • 5 février 1792 : Étienne Guillaume Picot de Bazus[5]
  • 8 mars 1793 : Étienne Le Bé[5]
  • 1795 : chef de brigade Lambert[2]
  • 1798 : Rémy Grillot
  • le no 90 est vacant de 1803 à 1854
  • 1er janvier 1855 : colonel Charlier[6]
  • 16 juin 1859 : colonel Guilhem
  • 24 janvier 1866 : Henri Roussel de Courcy
  • 23 septembre 1870 : colonel Vilmette
  • 22 mai 1871 : colonel de Brem
  • 1877 : colonel Raison
  • 1883 : Colonel Lucas
  • 1885 : Colonel Sénart
  • 1891 : Colonel Bécat
  • 1891 : Colonel Humbel
  • 1899 : Colonel Calvel
  • 1902 : Colonel Appert
  • 1908 : Colonel Soucher
  • 1909 : Colonel Tocanne
  • 1912 : Colonel Simon
  • 1914 : Lieutenant-colonel Eugène Joseph Alquier (†)[Note 1]
  • 1915 : Lieutenant-colonel Carlier
  • 1918 : Lieutenant-colonel Detanger
  • 1918 : Lieutenant-colonel Couranjon
  • 1920 : Lieutenant-colonel Cambell
  • 1922 : Colonel Mercier
  • 1925 : Colonel Jacquard
  • 1926 : Lieutenant-colonel Gillain
  • 1926 : Lieutenant-colonel De Witkowski
  • 1929 : Lieutenant-colonel Rabusseau
  • 1929 : Dissous
  • 1940 : Lieutenant-colonel Gillot
  • 1945 : Dissous
  • 1963 : Lieutenant-colonel Angot
  • 1965 : Colonel de Montesquieu
  • 1968 : Colonel Pinguet
  • 1970 : Colonel Baudoin
  • 1975 : Colonel Borie
  • 1980 : Colonel Giraud
  • 1984 : Colonel Polit
  • 1988 : Colonel de la Guerande
  • 1991 : Colonel Lamoureux
  • 1994 :Colonel Genichon
  • 1998 : Dissous

Historique des garnisons, combats et batailles du 90e de ligne[modifier | modifier le code]

Ancien Régime[modifier | modifier le code]

90e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Chartres (1791-1793)[modifier | modifier le code]

L'ordonnance du 1er janvier 1791 fait disparaître les diverses dénominations, et les corps d'infanterie ne sont désormais plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux. Ainsi, 101 régiments sont renommés. Les régiments sont toutefois largement désignés avec le terme ci-devant, comme 90e régiment d'infanterie ci-devant Chartres.
La nouvelle organisation donne au régiment 2 bataillons chacun de 9 compagnies, dont une de grenadiers. Chaque compagnie formait peloton pour les manœuvres.
Le 1er bataillon eut le drapeau tricolore, et le 2e bataillon l'ancien drapeau de Chartres, sans armoiries, devises, ni marques féodales.
Les deux drapeaux avaient la cravate tricolore et portaient, brodé sur la flamme, d'un côté : « 90e régiment d'infanterie », et de l'autre : « discipline et obéissance à la loi.
Pierre Marie chevalier de Grave, ancien colonel lieutenant du régiment de Chartres, conserve le commandement comme colonel. Mais cet officier, ayant émigré, il est remplacé le 5 février 1792 par le colonel Picot de Bazus. Peu après, le 2e bataillon prend le drapeau tricolore, et tout le régiment arbore la cocarde tricolore.

Guerres de la Révolution et de l'Empire[modifier | modifier le code]

Le 1er mars 1792, les deux bataillons, forts ensemble de 1 421 hommes, quittent Bergues pour Lille et sont rattachés à l'armée du Nord.
Alors que le 1er bataillon est dans placé dans la division du général Théobald Dillon, le 2e bataillon reste en garnison à Lille. Le 1er bataillon fait avec sa division la sortie du 28 avril sur Tournai, opération qui se termina par une panique et la rentrée en désordre du corps à Lille le 30 au matin[7].
Le 1er mai, les deux bataillons sont à Lille, et comptent ensemble 1 515 hommes.
Au mois de juin, le 1er bataillon va rejoindre au camp de Famars la division Beurnonville. Cependant les forces coalisées préparant une invasion de la France, le gouvernement décide de rassembler une armée sous Metz et le camp de Famars est désigné pour en faire partie. Le 1er bataillon quitte le 12 juillet le camp de Famars avec sa division, et campe le 27 juillet à Longeville, près Saint-Avold. Faisant alors partie de l'armée du Centre, sous le commandement du maréchal Luckner, ce bataillon est désigné pour la division Lynch, et va la rejoindre le 4 août à Richemont, entre Metz et Thionville, puis il vient camper le 1er septembre à Frescaty.
Dans cet intervalle, l'armée prussienne était entrée en France, avait pris Longwy et Verdun, et s'avançait en Champagne, forçant les passages de l'Argonne. Kellermann met son armée en marche pour rejoindre Dumouriez en position à Sainte-Menehould. Le 4 septembre, le 1er bataillon, avec la division Lynch, quitte Frescaty, et se porte, par Pont-à-Mousson, sur Fresnes, où Kellermann rassemble ses troupes. Le 19 Kellermann, rejoignant Dumouriez, vient camper sur les hauteurs de Dammartin-la-Planchette (division Lynch), appuyé au moulin de Valmy. Le 20 septembre, pendant la canonnade de Valmy, le 1er bataillon est en première ligne près du moulin et y reste toute la journée sous le feu de l'ennemi. Le 21 au matin, Kellermann change la position de ses troupes, et le bataillon va occuper le village de Gizaucourt, où il reste jusqu'au 1er octobre. Il suit alors pas à pas le mouvement de retraite des Prussiens et occupe Longwy le 24.Passé dans l'armée de la Moselle, commandée par Beurnonville, ce bataillon fait partie de la brigade La Barolière, avant-garde de cette armée. Le 1er décembre, il prend part à l'expédition sur Trêves, et est cité pour sa bravoure aux combats de la Montagne-Verte (5 décembre), de Pellingen (12 décembre) et de Biebelhausen (15 décembre). Ne pouvant forcer la position ennemie, Beurnonville se replia sur Metz, et le 24 décembre le 1er bataillon est cantonné au village de Latanges.
Pendant ce temps, le 2e bataillon en garnison à Lille, où au 5 septembre il était fort de 513 hommes, prend part à la défense de la place assiégée par un corps autrichien, qui ayant bloqué la ville le 24 septembre, la bombarde pendant sept jours et sept nuits, et doit lever le siège le 8 octobre. Compris dans la division La Bourdonnaye, le bataillon quitte Lille le 20 octobre, pour occuper Tournai du 8 au 14 novembre, et arrive le 21 à Anvers, où il reste en garnison.

En 1793, Le régiment quitte son ancien uniforme pour prendre celui des volontaires, qui devenait l'uniforme de toute l'infanterie : habit bleu de roi, avec revers rouges, veste et pantalon blancs, chapeau avec plumet rouge pour les grenadiers.

1er bataillon

Le 8 mars 1793, Étienne Guillaume Picot de Bazus, nommé général de brigade, est remplacé dans le commandement du régiment par le colonel Étienne Le Bé, qui commande le 1er bataillon à l'armée de la Moselle. Ce bataillon, fort de 795 hommes fait partie de la brigade Picot de Bazus, division Schauenburg. Le 28 mars, ce bataillon va à Fontoy, et le 19 avril à Forbach, où se rassemble la division.


Second Empire[modifier | modifier le code]

Le décret du 24 octobre 1854 réorganise les régiments d'infanterie légère les corps de l'armée française. À cet effet le 15e régiment d'infanterie légère prend le numéro 90 et devient le 90e régiment d'infanterie de ligne.

En 1863 : Un bataillon est en garnison à Reims

Guerre de 1870-1871[modifier | modifier le code]

Le régiment combat lors de la guerre franco-allemande de 1870.

Le dépôt du 90e de ligne, situé à Saint-Germain-en-Laye, forme à partir d' de nombreux bataillons et compagnies, affectés à divers régiments de marche[15].

Le 3 septembre 1871, le 90e régiment de marche fusionne dans le 90e régiment d'infanterie de ligne[17].

1871 à 1914[modifier | modifier le code]

En 1877, il s'installera à Châteauroux, caserne Bertrand[14].

Lors de la réorganisation des corps d'infanterie de 1887, le 3e bataillon forme le 151e régiment d'infanterie

A l'occasion du 1er mai 1906 et des manifestations liées à la grève pour la journée de 8 heures, le 90e régiment d'infanterie est engagé à Paris, comme troupe de maintien de l'ordre (2 bataillons), le 3e reste stationné à Châteauroux[18]

Affiche de 1892 présentant l'histoire du 90e régiment d'infanterie de ligne et du 15e régiment d'infanterie légère.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1914 casernement : Châteauroux, 33e BI, 17e DI, 9e corps d'armée[19].

À la 17e division d'infanterie d' à [19].

1914[modifier | modifier le code]

  • A la mobilisation, par dédoublement de son effectif d'encadrement du temps de paix, il met en place le 290e régiment d'infanterie, son régiment de réserve.
  • Gedine, La Sormonne, Bethoncourt, La Marne, l'Yser.

1915[modifier | modifier le code]

- Artois, Roclincourt, Loos, Les Cornouailles (Liévin), Neuville-St-Vaast, Loos.

1916[modifier | modifier le code]

- Verdun, La Somme, Sailly-Saillisel, Bouchavesnes.

1917[modifier | modifier le code]

- L'Aisne, Hurtebise.

1918[modifier | modifier le code]

- Somme: Ferme d'Anchin. L'Aisne, Ravin de Mareuil, Orme de Montécouvé, Froidmont-Cohantelle, Bauvré.

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

A compter du et jusqu'à sa dissolution, le 90e RI est réparti sur 2 garnisons Châteauroux et Tours (3e bataillon). Il est dissout le à Châteauroux[14],[20].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

1940[modifier | modifier le code]

Formé le au camp La Courtine avec des éléments de la 18e DI et d'autres unités. Il appartient à la 17e DLI. ; il est mis sur pied par le centre mobilisateur d'infanterie 91 (Tours)[21].

Le 66e RI avait donné au 90e RI les compagnies régimentaires et le premier Bataillon; le 77e RI fournit le deuxième Bataillon et le 125e RI le troisième.

Unité combattante du 1er juin au . Ensuite dissout.

1944[modifier | modifier le code]

Le 90e régiment d’infanterie est mis sur pied en 1944 avec le bataillon Comte (AS), le secteur Indre-Nord no 2 et le bataillon Lalingerie, des éléments du groupe Indre-Ouest, le maquis du Luant (AS Indre). Aux ordres du commandant André Petit, il compte 797 hommes à sa création en 1944. Dissous pour former à Châteauroux, le , le 1er BCP du commandant Paoli puis du commandant Perot. À noter que des éléments du 90e RI iront par ailleurs au bataillon de sécurité V/12.

De 1945 à nos jours[modifier | modifier le code]

Recréé le , comme régiment de réserve, mis sur pied par le CM90[Quoi ?] puis par l'ESMAT[réf. nécessaire]. Il est chargé de la protection du périmètre extérieur du centre de transmissions de la Marine nationale de Rosnay[22].

Dissout le

Insigne[modifier | modifier le code]

insigne du 90e Régiment D infanterie

Drapeau et Décorations[modifier | modifier le code]

Il porte, brodées en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions[23] :

Fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 1914-1918
Fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 1914-1918

Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée (deux palmes) puis une citation à l'ordre du corps d'armée (étoile de vermeil).

Il a le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.

Personnages célèbres ayant servi au 90e RI[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Belhomme 1875, p. 1.
  2. a et b Belhomme 1875, p. 28.
  3. Belhomme 1875, p. 29.
  4. Belhomme 1875, p. 2.
  5. a et b Belhomme 1875, p. 6.
  6. Belhomme 1875, p. 199.
  7. Le général Theobald de Dillon est tué par ses soldats — Lille 28 avril 1792
  8. a et b Belhomme 1875, p. 21.
  9. Belhomme 1875, p. 20-21.
  10. Belhomme 1875, p. 22.
  11. a et b Belhomme 1875, p. 24.
  12. Belhomme 1875, p. 25.
  13. Belhomme 1875, p. 26.
  14. a b et c « 90 e régiment d'infanterie : un nouveau drapeau », La Nouvelle République,‎ (lire en ligne)
  15. a et b Aristide Martinien, La mobilisation de l'armée, mouvement des dépôts (armée active) du 15 juillet 1870 au 1er mars 1871 : guerre de 1870-1871, Paris, L. Fournier, , 463 p. (lire en ligne), « 91e régiment - dépôt », p. 175-177
  16. Opération du 13e corps et de la 3e armée durant le Siège de Paris (1870) par le général Vinoy, pages 7 et 15
  17. Belhomme 1902, p. 567.
  18. « Le 90ème RI, "1906, va-t-on faire donner la troupe contre les grévistes?" - Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI », sur indre1418.canalblog.com, (consulté le )
  19. a et b « Parcours et historique des Régiments d'Infanterie durant 14/18 », sur www.chtimiste.com, (consulté le )
  20. Association des anciens de la 17e DI, « Adieux au 90e Régiment d'Infanterie », Bulletin annuel n°37,‎
  21. « Regiments français », sur www.atf40.fr (consulté le )
  22. Bruno Mascle, « Cent poilus et cent drapeaux », La Nouvelle République,‎ (lire en ligne)
  23. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]