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[[Image:Ch42_nioumiya.jpg|thumb|330px|Attribué à Tosa Mitsuoki (1617–1691) : ''Gengi monogotari'']]


[[Fichier:Genji emaki YADORIGI 2.JPG|vignette|redresse=1.5|''[[Rouleaux illustrés du Dit du Genji|Genji monogatari emaki]]'' ({{s-|XII}}). [[Musée d'Art Tokugawa]], [[Nagoya]].]]
Le {{Japonais|'''''yamato-e'''''|大和絵}} est un style de peinture [[japon]]ais qui se développe au début de l'[[époque de Heian]] ({{VIIIe}}-{{IXe}} siècle) dans la peinture profane de la cour impériale et la peinture bouddhique. Ce mouvement artistique et pictural est né de l’émergence d'une esthétique nationale japonaise, plus décorative, détaillée et inspirée de l'homme et de son quotidien au Japon, en opposition aux styles continentaux plus grandioses (surtout chinois) qui influençaient fortement tous les arts japonais depuis environ le {{IVe}} ou {{Ve}} siècle. Intimement lié au goût des aristocrates de [[Heian-kyō|Heian]], qui appréciait le raffinement, la poésie, la mélancolie, ou encore la retenue, le style induit plusieurs évolutions techniques et picturales, avec notamment la peinture profane sur porte coulissante (''[[shōji]]'') et sur longs rouleaux de papiers (''[[emaki]]'').
[[Fichier:Kozanji 01.jpg|vignette|redresse=1.5|[[Chōjū-giga|Rouleau des « Caricatures d’animaux ».]] (détail).<br/> ''[[Emaki]]'', {{2e}} quart du {{s-|XII}}. Encre sur papier, H. {{unité|30|cm}}.]]
[[Fichier:Hell Scroll Nara Iron Mortar.tif|vignette|redresse=1.5|[[Rouleaux des enfers|Rouleau enluminé des Enfers]] : ''L'Enfer du mortier de fer''. ''[[Emaki]]'', fin {{s-|XII}}. Couleurs sur papier, {{Dunité|26|434|cm}}. [[Musée national de Nara]].]]
[[Fichier:Scène de Sekiya du Roman de Genji par Sōtatsu.jpg|vignette|redresse=1.5|''Scène de Sekiya du Roman de Genji''. [[Tawaraya Sōtatsu]], début {{17e|s}}. Paravent à six feuilles, or et couleurs sur papier, H. 151,7 ; L. 354 cm. [[Musée d'art Seikadō Bunko]].]]
[[Fichier:Ch42_nioumiya.jpg|vignette|redresse=1.5|Attribué à [[Tosa Mitsuoki]] (1617-1691), ''Gengi monogotari''. Mary Griggs Burke Collection.]]
[[Fichier:Fukae Roshu Efeu.jpg|vignette|redresse=1.5|[[Fukae Roshu]] ([[école Rinpa]]), ''Le Chemin étroit'' (?). Paravent de 6 panneaux, couleur sur papier et feuilles d'or, av. 1757. Musée national de Tokyo.]]


Le {{Japonais|'''''yamato-e'''''|大和絵}} est un style de peinture [[japon]]ais qui se développe au début de l'[[époque de Heian]] ({{sp-|VIII|-|IX}}) dans la peinture profane de la cour impériale et la peinture bouddhique. Ce mouvement artistique et pictural est né de l’émergence d'une esthétique nationale japonaise, plus décorative, détaillée et inspirée de l'homme et de son quotidien au Japon, en opposition aux styles continentaux plus grandioses (surtout chinois), qui influençaient fortement tous les arts japonais depuis environ le {{s mini-|IV}} ou {{s-|V}}.
Par la suite, on le considère comme le style japonais traditionnel, en opposition au style plus moderne de l’''[[ukiyo-e]]''. Au {{XVe}} siècle, l'[[école Tosa]] a repris les thèmes du ''yamato-e'', dont elle se réclame. Le ''yamato-e'' a également eu une grande influence sur l'[[école Rimpa]] ({{langue|ja|琳派}}) et l’''ukiyo-e'' ({{langue|ja|浮世絵}}), ainsi que sur le ''[[nihonga]]'' ({{langue|ja|日本画}}).


L'émergence de ce style fait suite aux premiers usages de caractères ''kana'', syllabaires qui permettait une littérature en langue vernaculaire, dont la première compilation (fin {{sp-|VIII|-début|IX}}), de poésies ''[[Tanka (poésie)|tanka]]'', le [[Man'yōshū]], et le premier roman, ''[[Kaguya-hime|Taketori monogatari]]'' (le Conte du coupeur de bambous), aussi au début de l'époque de Heian<ref>{{Chapitre |auteur1=Iwao Seiichi |titre chapitre=Taketori monogatari |auteurs ouvrage=Iwao Seiichi et al. |titre ouvrage=Dictionnaire historique du Japon (tome 19 : lettre T) |lieu=Tokyo |éditeur=Publication de la Maison Franco-Japonaise |année=1993 |isbn= |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/dhjap_0000-0000_1993_dic_19_1_947_t1_0042_0000_7 |passage=42-43 }}.</ref>.
==Définition==
Il n'est pas forcément facile de définir le ''yamato-e''. Étymologiquement, ce sont les images ({{langue|ja|絵}}, ''e'') du Japon ancien ({{langue|ja|大和}}, ''Yamato'').


Intimement lié au goût des aristocrates de [[Heian-kyō|Heian]], qui appréciaient le raffinement, la poésie, la mélancolie, ou encore la retenue, le style induit plusieurs évolutions techniques et picturales, avec notamment la peinture profane sur porte coulissante (''[[shōji]]'') et sur longs rouleaux de papiers (''[[emaki]]'').
Cependant, de même que l'on peut définir le ''nihonga'' (日本画), la peinture japonaise, en l'opposant au ''yo-ga'' 西画), la peinture occidentale, on peut de la même façon définir le ''yamato-e'' comme étant la peinture de l'ancien Japon, par opposition au ''kara-e'', « image des Tang », d'origine chinoise, qui domine fortement l'art de l'[[époque de Nara]]<ref>[[Saburō Ienaga]] - The Heibonsha survey of Japanese art : "Painting in the Yamato style", page 9, ISBN 0-8348-1016-6</ref>.

Par la suite, on le considère comme le style japonais traditionnel, en opposition au style plus moderne de l’''[[ukiyo-e]]''. Au {{s-|XV}}, l'[[école Tosa]] a repris les thèmes du ''yamato-e'', dont elle se réclame. Le ''yamato-e'' a également eu une grande influence sur l'[[école Rinpa]] ({{langue|ja|琳派}}) et l’''ukiyo-e'' ({{langue|ja|浮世絵}}), ainsi que sur le ''[[nihonga]]'' ({{langue|ja|日本画}}) au cours de l'ère Meiji, et ensuite jusqu'à aujourd'hui.

== Définition ==
Il n'est pas forcément facile de définir le ''yamato-e''. Étymologiquement, ce sont les images ({{langue|ja|絵}}, ''e'') du Japon ancien ({{langue|ja|大和}}, ''yamato'').

Cependant, de même que l'on peut définir le ''nihonga'' (日本画), la peinture japonaise, en l'opposant au ''yo-ga'' (西画), la peinture occidentale, on peut de la même façon définir le ''yamato-e'' comme étant la peinture de l'ancien Japon, par opposition au ''kara-e'', « image des Tang », d'origine chinoise, qui domine fortement l'art de l'[[époque de Nara]]<ref>[[Saburō Ienaga]], ''The Heibonsha Survey of Japanese Art'', ''Painting in the Yamato Style'', livre 10, p. 9, {{ISBN|0-8348-1016-6}}.</ref>.


En ce sens, le ''yamato-e'' est un art du quotidien, faisant appel à des thèmes japonais, par opposition à l'art chinois, perçu comme une forme d'art savante, faisant appel à des thèmes chinois.
En ce sens, le ''yamato-e'' est un art du quotidien, faisant appel à des thèmes japonais, par opposition à l'art chinois, perçu comme une forme d'art savante, faisant appel à des thèmes chinois.
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En pratique, on peut retenir une acception large du terme ''yamato-e'', couvrant toute la peinture de genre sur des thèmes japonais, y compris en particulier les rouleaux peints ''[[emaki|e-makimono]]''.
En pratique, on peut retenir une acception large du terme ''yamato-e'', couvrant toute la peinture de genre sur des thèmes japonais, y compris en particulier les rouleaux peints ''[[emaki|e-makimono]]''.


==Histoire==
== Histoire ==
Même si le terme de peinture du ''yamato-e'' n'apparait probablement qu'à l'époque de l'empereur Uda (889-897), il existait déjà auparavant un style de peinture au Japon{{lequel}}, dès les périodes [[Jōmon]] et [[période Yayoi|Yayoi]]. {{refnec|C'est dès ces époques que l'on peut chercher l'origine du ''yamato-e''.}}
Même si le terme de peinture du ''yamato-e'' n'apparait probablement qu'à l'époque de l'empereur Uda (889-897), il existait déjà auparavant un style de peinture au Japon{{lequel}}, dès les périodes [[Jōmon]] et [[période Yayoi|Yayoi]]. {{refnec|C'est dès ces époques que l'on peut chercher l'origine du ''yamato-e''.}}


Le début de l'art du ''yamato-e'' en tant que tel remonte donc sans doute au milieu du {{IXe}} siècle.
Le début de l'art du ''yamato-e'' en tant que tel remonte donc sans doute au milieu du {{s-|IX}}.


On peut y voir une réaction au ''[[kara-e]]'', d'origine chinoise, qui n'irriguait guère qu'une toute petite partie de la haute société japonaise : après une période où le souci du Japon avait été de découvrir la culture chinoise, et de se mettre à l'étude de son organisation, de son art, de sa religion ([[Chan (bouddhisme)]]), et de ses techniques (papier, encre, pinceaux) et sciences (y compris l'écriture jusque là absente) est venu le moment de l'assimilation, ou plutôt de la redécouverte de la culture nationale, à la lumière de la découverte de la culture chinoise.
On peut y voir une réaction au ''[[kara-e]]'', d'origine chinoise, qui n'irriguait guère qu'une toute petite partie de la haute société japonaise. Après une période où le souci du Japon avait été de découvrir la culture chinoise et de se mettre à l'étude de son organisation, de son art, de ses techniques (papier, encre, pinceaux), de sa religion ([[Chan (bouddhisme)|bouddhisme]]) et de ses sciences (y compris l'écriture, jusque-là absente), est venu le moment de l'assimilation, ou plutôt de la redécouverte de la culture nationale, à la lumière de la découverte de la culture chinoise.


Dominant durant toute l'[[époque de Heian]] ainsi que celle de [[époque de Kamakura|Kamakura]], le genre perd de sa vigueur à l'[[époque de Muromachi]] au profit du ''[[sumi-e]]'', peinture au lavis de paysage fortement influencée par le [[Zen]]. L'[[école Tosa]] fait toutefois perdurer le ''yamato-e'' durant de nombreux siècles.
Dominant durant toute l'[[époque de Heian]] ainsi que celle de [[époque de Kamakura|Kamakura]], le genre perd de sa vigueur à l'[[époque de Muromachi]] au profit du ''[[sumi-e]]'', peinture au lavis de paysage fortement influencée par le [[zen]]. L'[[école Tosa]] fait toutefois perdurer le ''yamato-e'' durant de nombreux siècles.


==Principaux thèmes==
== Principaux thèmes ==
* Beautés de la nature, « Quatre saisons » (en pratique, lieux célèbres).
* Beautés de la nature, « Quatre saisons » (en pratique, lieux célèbres).
* Portraits : l'art du portrait n'est venu qu'assez tardivement, après l'époque Heian, notamment le portrait réaliste ou ''[[nise-e]]''.
* Portraits : l'art du portrait n'est venu qu'assez tardivement, après l'époque Heian, notamment le portrait réaliste, nommé ''[[nise-e]]''.
* Contes classiques : ''[[Le Dit du Genji|Genji monogatari]]'', ''Murasaki Shikibu nikki'' (tiré du célèbre [[journal de Murasaki Shikibu]]), ''Nezame monogatari''.
* Contes classiques : ''[[Le Dit du Genji|Genji monogatari]]'', ''Murasaki Shikibu nikki'' (tiré du célèbre [[journal de Murasaki Shikibu]]), ''Nezame monogatari''.
* Thèmes bouddhistes : ''[[Sūtra illustré des Causes et des Effets|Kako Genza Inga-kyo]]'' (Sūtra des Causes et des Effet, dans le passé et dans le présent), ''[[Rouleau des êtres affamés|Gaki zōshi]]'' (Rouleau des fantômes affamés), ''Jigoku Zoshi'' (''[[Rouleaux des enfers|Rouleau des enfers]]'').
* Thèmes bouddhistes : ''[[Sūtra illustré des Causes et des Effets|Kako Genza Inga-kyo]]'' (''Sūtra des Causes et des Effets, dans le passé et dans le présent''), ''[[Rouleau des êtres affamés|Gaki zōshi]]'' (''Rouleau des fantômes affamés''), ''Jigoku zoshi'' (''[[Rouleaux des enfers|Rouleau des enfers]]'').
* Peintures « d'actualité » : ''[[Gunki monogatari]]'' (Contes militaires), ''[[Hōgen monogatari]]'' (Contes de la rébellion Hōgen), ''[[Heiji monogatari]]'' (Contes de la rébellion Heiji).
* Peintures « d'actualité » : ''[[Gunki monogatari]]'' (''Contes militaires''), ''[[Hōgen monogatari]]'' (''Contes de la rébellion Hōgen''), ''[[Heiji monogatari]]'' (''Contes de la rébellion Heiji'').


==Quelques œuvres marquantes en particulier==
== Quelques œuvres marquantes en particulier ==
Parmi les œuvres marquantes du ''yamato-e'' qui ont survécu, on peut mentionner les peintures suivantes, qui sont le plus souvent des rouleaux, et dont l'auteur n'est pas toujours connu :
Parmi les œuvres marquantes du ''yamato-e'' qui ont survécu, on peut mentionner les peintures suivantes, qui sont le plus souvent des rouleaux, et dont l'auteur n'est pas toujours connu :
* {{refnec|Peinture murale polychrome, tumulus de Takamatsu-zuka, Asuka, préfecture de Nara, fin du {{VIIe}} siècle ;}}
* {{refnec|peinture murale polychrome, tumulus de Takamatsu-zuka, Asuka, préfecture de Nara, fin du {{s-|VII}} ;}}
* Peinture murale polychrome, Hōō-dō (Salle du Phénix) du [[Byōdō-in]], {{XIe}} siècle ;
* peinture murale polychrome, Hōō-dō (Salle du Phénix) du [[Byōdō-in]], {{s-|XI}} ;
* [[paravent avec paysage du Tô-ji]], {{s-|XI}} ou {{s-|XII}}, conservé au [[Musée national de Kyoto|Musée national de Kyôto]] ;
* ''[[Rouleaux illustrés du Dit du Genji]]'' (''Genji Monogotari Emaki''), début du {{XIIe}} siècle. Musée Gotō (Tōkyō) et [[musée d'art Tokugawa]] (Nagoya) ;
* ''[[Chōjū-giga|Rouleaux des animaux et des gens folâtrant]]'' (''Choju Jimbutsu Giga''), attribué à [[Toba Sōjō]] (première moitié du {{XIIe}} siècle). Kozan-ji, Kyōto ;
* ''[[Rouleaux illustrés du Dit du Genji]]'' (''Genji monogotari emaki''), début du {{s-|XII}}, musée Gotō (Tōkyō) et [[musée d'art Tokugawa]] (Nagoya) ;
* Portrait de Minamoto Yoritomo (''Minamoto Yoritomo Zo''), attribué à Fujiwara Takanobu (fin du {{XIIe}} siècle). Jingo-ji, Kyōto ;
* ''[[Chōjū-giga|Rouleaux des animaux et des gens folâtrant]]'' (''Choju jimbutsu giga''), attribué à [[Toba Sōjō]] (première moitié du {{s-|XII}}), Kozan-ji, Kyōto ;
* portrait de Minamoto Yoritomo (''Minamoto yoritomo zo''), attribué à Fujiwara Takanobu (fin du {{s-|XII}}, Jingo-ji, Kyōto ;
* ''[[Rouleau des enfers]]'' (''Jigoku Zoshi''), fin du {{XIIe}} siècle. Version Anju-in, Musée National de Tōkyō ;
* ''[[Rouleau des maladies]]'' (''Yamai no sōshi''), fin du {{XIIe}} siècle. Musée national de Kyōto, et musée Matsunaga, Odawara, préfecture de Kanagawa ;
* ''[[Rouleau des enfers]]'' (''Jigoku zoshi''), fin du {{s-|XII}}, version Anju-in, Musée national de Tōkyō ;
* ''[[Rouleau des maladies]]'' (''Yamai no sōshi''), fin du {{s-|XII}}, Musée national de Kyōto, et musée Matsunaga, Odawara, préfecture de Kanagawa ;
* ''[[Biographie illustrée du moine itinérant Ippen]]'' (''Ippen hijiri-e''), daté de 1299. Kankikō-ji, Kyōto ;
* ''[[Biographie illustrée du moine itinérant Ippen]]'' (''Ippen hijiri-e''), daté de 1299, [[Kankikō-ji]] (temple japonais), Kyōto ;
* ''[[Rouleaux illustrés du Dit de Heiji]]'' (''Heiji monogotari emaki''), seconde moitié du {{XIIIe}} siècle. Musée national de Tōkyō et musée des Beaux-Arts de Boston ;
* ''[[Kasuga gongen genki-e|Rouleaux des divinités shinto de Kasuga]]'' (''Kasuga Gongen Kenki''), de [[Takashina Takakane]], daté de 1309. Collection de la Maison impériale ;
* ''[[Rouleaux illustrés du Dit de Heiji]]'' (''Heiji monogotari emaki''), seconde moitié du {{s-|XIII}}, Musée national de Tōkyō et musée des Beaux-Arts de Boston ;
* ''[[Kasuga gongen genki-e|Rouleaux des divinités shinto de Kasuga]]'' (''Kasuga gongen kenki''), de [[Takashina Takakane]], daté de 1309, collection de la Maison impériale.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=}}
{{Références|colonnes=}}

==Bibliographie==
* [[Saburō Ienaga]] - [[Nihon no bijutsu|The Heibonsha survey of Japanese art]] : ''Painting in the Yamato style'' - ISBN 0-8348-1016-6


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* [[Ukiyo-e]]
* [[Saburō Ienaga]], ''[[Nihon no bijutsu|The Heibonsha Survey of Japanese Art]]'', ''Painting in the Yamato style'', livre 10, 1973 {{ISBN|0-8348-1016-6}}.

=== Articles connexes ===
* [[École Tosa]]
* [[École Tosa]]
* [[Hikime kagibana]]

* ''[[Ukiyo-e]]''


{{Portail|Japon|peinture}}
{{Portail|Japon|peinture}}

[[Catégorie:Peinture japonaise]]
[[Catégorie:Peinture japonaise]]

Dernière version du 20 avril 2022 à 15:04

Genji monogatari emaki (XIIe siècle). Musée d'Art Tokugawa, Nagoya.
Rouleau des « Caricatures d’animaux ». (détail).
Emaki, 2e quart du XIIe siècle. Encre sur papier, H. 30 cm.
Rouleau enluminé des Enfers : L'Enfer du mortier de fer. Emaki, fin XIIe siècle. Couleurs sur papier, 26 × 434 cm. Musée national de Nara.
Scène de Sekiya du Roman de Genji. Tawaraya Sōtatsu, début 17e s. Paravent à six feuilles, or et couleurs sur papier, H. 151,7 ; L. 354 cm. Musée d'art Seikadō Bunko.
Attribué à Tosa Mitsuoki (1617-1691), Gengi monogotari. Mary Griggs Burke Collection.
Fukae Roshu (école Rinpa), Le Chemin étroit (?). Paravent de 6 panneaux, couleur sur papier et feuilles d'or, av. 1757. Musée national de Tokyo.

Le yamato-e (大和絵?) est un style de peinture japonais qui se développe au début de l'époque de Heian (VIIIe – IXe siècle) dans la peinture profane de la cour impériale et la peinture bouddhique. Ce mouvement artistique et pictural est né de l’émergence d'une esthétique nationale japonaise, plus décorative, détaillée et inspirée de l'homme et de son quotidien au Japon, en opposition aux styles continentaux plus grandioses (surtout chinois), qui influençaient fortement tous les arts japonais depuis environ le IVe ou Ve siècle.

L'émergence de ce style fait suite aux premiers usages de caractères kana, syllabaires qui permettait une littérature en langue vernaculaire, dont la première compilation (fin VIIIe -début IXe siècle), de poésies tanka, le Man'yōshū, et le premier roman, Taketori monogatari (le Conte du coupeur de bambous), aussi au début de l'époque de Heian[1].

Intimement lié au goût des aristocrates de Heian, qui appréciaient le raffinement, la poésie, la mélancolie, ou encore la retenue, le style induit plusieurs évolutions techniques et picturales, avec notamment la peinture profane sur porte coulissante (shōji) et sur longs rouleaux de papiers (emaki).

Par la suite, on le considère comme le style japonais traditionnel, en opposition au style plus moderne de l’ukiyo-e. Au XVe siècle, l'école Tosa a repris les thèmes du yamato-e, dont elle se réclame. Le yamato-e a également eu une grande influence sur l'école Rinpa (琳派) et l’ukiyo-e (浮世絵), ainsi que sur le nihonga (日本画) au cours de l'ère Meiji, et ensuite jusqu'à aujourd'hui.

Définition[modifier | modifier le code]

Il n'est pas forcément facile de définir le yamato-e. Étymologiquement, ce sont les images (, e) du Japon ancien (大和, yamato).

Cependant, de même que l'on peut définir le nihonga (日本画), la peinture japonaise, en l'opposant au yo-ga (西画), la peinture occidentale, on peut de la même façon définir le yamato-e comme étant la peinture de l'ancien Japon, par opposition au kara-e, « image des Tang », d'origine chinoise, qui domine fortement l'art de l'époque de Nara[2].

En ce sens, le yamato-e est un art du quotidien, faisant appel à des thèmes japonais, par opposition à l'art chinois, perçu comme une forme d'art savante, faisant appel à des thèmes chinois.

En pratique, on peut retenir une acception large du terme yamato-e, couvrant toute la peinture de genre sur des thèmes japonais, y compris en particulier les rouleaux peints e-makimono.

Histoire[modifier | modifier le code]

Même si le terme de peinture du yamato-e n'apparait probablement qu'à l'époque de l'empereur Uda (889-897), il existait déjà auparavant un style de peinture au Japon[Lequel ?], dès les périodes Jōmon et Yayoi. C'est dès ces époques que l'on peut chercher l'origine du yamato-e.[réf. nécessaire]

Le début de l'art du yamato-e en tant que tel remonte donc sans doute au milieu du IXe siècle.

On peut y voir une réaction au kara-e, d'origine chinoise, qui n'irriguait guère qu'une toute petite partie de la haute société japonaise. Après une période où le souci du Japon avait été de découvrir la culture chinoise et de se mettre à l'étude de son organisation, de son art, de ses techniques (papier, encre, pinceaux), de sa religion (bouddhisme) et de ses sciences (y compris l'écriture, jusque-là absente), est venu le moment de l'assimilation, ou plutôt de la redécouverte de la culture nationale, à la lumière de la découverte de la culture chinoise.

Dominant durant toute l'époque de Heian ainsi que celle de Kamakura, le genre perd de sa vigueur à l'époque de Muromachi au profit du sumi-e, peinture au lavis de paysage fortement influencée par le zen. L'école Tosa fait toutefois perdurer le yamato-e durant de nombreux siècles.

Principaux thèmes[modifier | modifier le code]

Quelques œuvres marquantes en particulier[modifier | modifier le code]

Parmi les œuvres marquantes du yamato-e qui ont survécu, on peut mentionner les peintures suivantes, qui sont le plus souvent des rouleaux, et dont l'auteur n'est pas toujours connu :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Iwao Seiichi, « Taketori monogatari », dans Iwao Seiichi et al., Dictionnaire historique du Japon (tome 19 : lettre T), Tokyo, Publication de la Maison Franco-Japonaise, (lire en ligne), p. 42-43.
  2. Saburō Ienaga, The Heibonsha Survey of Japanese Art, Painting in the Yamato Style, livre 10, p. 9, (ISBN 0-8348-1016-6).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]