Utilisateur:Leonard Fibonacci/Commentaire de la Caverne des Tresors

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La Caverne des trésors est un apocryphe syriaque attribué à Saint Ephrem (Éphrem le Syrien) sans que l'on puisse le confirmer, toutefois si Éphrem connaissait ce texte, certaines parties de celui-ci semble antérieures à Éphrem, puisqu'elles sont connues de . Andreas Su-Min Ri a écrit un livre en 2000 faisant le point sur l'ensemble des versions connues. Il s'intitule: Commentaire de la Caverne des Tresors: Etude sur l'Histoire du Texte et des sources[1]. Le lieu donné pour la compilation de la Caverne est en général Édesse, toutefois certains auteurs comme Andreas Su-Min Ri le situe, après analyse, dans la région voisine d'Adiabène.

Adiabène[modifier | modifier le code]

« J. M. Fiey constate que les Arsacides, suivi par les Arméniens, désignaient la province d'Adiabène par la forme Pehlevi: Nor-širakan[2]. » Andreas Su-Min Ri estime que « si cette conjecture est admissible, elle est cohérente avec les résultats de notre étude sur la Généalogie du Messie ou de la Vierge Marie, où l'on trouve plusieurs toponymes personnifiés de la région de l'Adiabène, de même pour les noms des femmes des patriarches et des ancêtres de ces femmes[2]. » Ainsi, il lui semble « possible d'affirmer que la Caverne a été écrite dans cette région de l'Adiabène. C'est dans cette province ou plus précisément dans cette ville de Nimrud, l'ancienne ville de Calah sur Le Tigre, que le souvenir de Nemrod s'est conservé dans les mémoires et les légendes[2]. »

Su-Min Ri s"appuyant sur Javier Texidor estime que « l'arrangement » entre Izatès II et Artaban III « a duré au moins jusqu'aux campagnes de Trajan (116) ». Il rappelle que l'Adiabène a très probablement exercé sa souveraineté sur un territoire allant de la rive droite du Tigre en Mésopotamie jusqu'au fleuve Chabour, en incluant Nisibe, les parties adiabaniennes de Sinğar et Hatra[3].

Ce que j'avais écrit:

« Avec Monobaze Ier (début du Ier siècle) l'Adiabène passe sous la domination d'une dynastie héréditaire appelée « Monobaze » tant dans le Talmud (Monbaz) et d'autres textes de la tradition juive, que par Flavius Josèphe. Sous Monobaze Ier (v. 20 - v. 30), la région de la rivière Khabour (Chaboras) qui dépendait de l'Osroène à l'époque de Tigrane II, tout comme la région de la ville de Carrhes, appartiennent ou sont vassales de l'Adiabène[4]. »

Su-Min Ri souligne deux faits qu'il trouve « étonnant: (1) une statue du roi 'tlw (d'Adiabène) découverte [dans un Temple] à Hatra et datée de la fin du IIe ou du début du IIIe siècle qui [d'après lui] représente le roi Izatès lui-même et (2) le fait que les sages juifs babyloniens identifiaient le Chabour à l'Adiabène dans la discussion exégétique du IIIe ou du IVe siècle (bQuidoushin 72a)[3]. »

Même si après 116, l'Adiabène perdit graduellement sa signification en Mésopotamie et Hatra put assurer son indépendance, les deux faits montrent que le souvenir du royaume d'Izatès comme une partie de leur propre histoire au moins jusqu'au milieu du IIIe siècle; ce qui est aussi et à plus forte raison valable pour les Juifs[3].

[Voir son commentaire sur l'exclusion d'Adiabène des villes créées par Nimrod (27.23 et 30.19), même dit-il si les rapports textuels de la Caverne avec les traditions des Targounim et des auteurs syriens sont évidents (pour la Caverne, l'Adiabène n'est pas le nom d'une ville ou d'une région situé entre le grand Zab et le petit Zab, mais plutôt le nom de plusieurs villes, dans une vaste région assyro-babylonienne incluant Harran et Azerbaïdjan, les villes construites selon la Caverne, par Nemrod.)]

Su-Min Ri compare la liste des villes créées par Nemrod selon les auteurs de la Caverne avec les autres textes. Pour lui, selon les exégètes juifs et syriens depuis Mar Ephrem, Hadyab (d'où vient le mot Adiabène) est construite par Nemrod[5]. Pour d'autres auteurs plus tardifs comme Isodad de Merv (IXe siècle) c'est Arbel en Hadyab. En revanche dans la Caverne, Hadyab ou aucune ville d'Adiabène n'est citée parmi les villes créées par Nemrod alors que la Séleucie, l'Azerbaïdjan (Adorbigân) et Harrân y sont incluses, ce qui est un élargissement du royaume de Nemrod[5].

Pour Su-Min Ri, alors que la Généalogie du Messie ou de la Vierge Marie que l'on trouve dans la Caverne « contient plusieurs toponymes personnifiés de la région de l'Adiabène » et qu'il en est « de même pour les noms des femmes des patriarches et des ancêtres de ces femmes[2] » cette exclusion de l'Adiabène dans la liste des villes créées par Nemrod lui semble rendre « possible d'affirmer que la Caverne a été écrite dans cette région de l'Adiabène. » Il souligne que « c'est dans cette province ou plus précisément dans cette ville de Nimrud, l'ancienne ville de Calah (Kalkhu) sur Le Tigre, que le souvenir de Nemrod s'est conservé dans les mémoires et les légendes[2]. » Mais en réalité, cette non-mention s'explique probablement par l'état de la région au moment où est écrite la Caverne. En effet, la très dure répression menée par Lusius Quietus lors de la campagne parthique de Trajan, prolongée par l'occupation de la province romaine d'Assyrie qui se poursuit jusqu'en 118, fais que probablement au moment où La Caverne est écrite (deuxième partie du IIe siècle) les grandes villes du cœur de l'Adiabène, cœur de la résistance juive à l'invasion, ne sont plus que des ruines suivants la pratiques habituelle de détruire les villes en représailles de leur résistance.

Origine de l’idolâtrie et de la magie (ch. VII)[modifier | modifier le code]

(De 25.8 à 27.23 de « la Caverne »)

Selon les écrits pseudo-clémentins, « la première « apparition de la magie » sur la terre, attribuée aux jours de Terah (26.1) » se fonde sur l'autorité de Nemrod qui est identifié à Zoroastre, le premier auteur de la magie (Rec. 1.30; 4,27s; Hom. 9, 3-5)[N 1],[6]. « De plus selon Hom. 8.14, les anges descendus du ciel ont appris aux femmes à initier les hommes à la magie, à l'époque anté-déluvienne, ainsi que le dit Julien l'Africain[N 2]. Il s'agit d'au moins trois traditions [différentes] attestées par les différents auteurs, parmi lesquelles se trouve aussi la tradition authentique de la Caverne[6]. »

Abgar[modifier | modifier le code]

L'auteur indique que d'après lui la Caverne est le seul texte qui parle de la volonté d'Abgar de dévaster le pays des Juifs après la crucifixion de Jésus. Il note toutefois qu'Eusèbe dit quelque chose d'équivalent et émet l'hypothèse qu'Eusèbe dépend de la Caverne.

Datation[modifier | modifier le code]

Selon A. Gortze, « l'œuvre originale de la Caverne aurait été compilée dès 350 » et Mar Ephrem et Aphraate n'aurait pas connu le texte de la Caverne; en revanche la Caverne aurait utilisé les œuvres de Mar Ephrem et Aphraate[7]. Andreas Su-Min Ri estime au contraire que Mar Ephrem et Aphraate « ont très probablement connu le texte de la Caverne » ce qui lui permet de fixer sa date de rédaction « au plus tard avant Mar Ephrem[7]. » Après un étude des dépendances des textes de la Caverne avec ceux de Mar Ephem et Aphraate il propose comme période de rédaction, la fin IIe début du IIIe siècle[7].

Addai[modifier | modifier le code]

La Chronique associe Mari à Addai pour l'évangélisation de l'Adiabène et de Garamée (Beth Garmai) comme on le trouve dans d'autres textes[8].

Généalogies[modifier | modifier le code]

Chaque ancêtre est signalé par sa femme et l'origine parentale (et parfois géographique ?) de cette femme[9].

Toponymes[modifier | modifier le code]

La généalogie de Marie (44.47) montre un aspect unique: la mère de Marie s'appelait « Hanah », fille de Péqŭd. Péqŭd est attesté comme nom d'une tribu araméenne de l'est de la Babylonie (Ez 23, 23) et aussi de la région de l'embouchure du Tigre et de l'Euphrate (Jr 50, 21). Nous constatons encore dans la généalogie après l'exil, que le nom des femmes de patriarches sont ceux de toponymes de Babylonie et d'Adiabène, ce qui doit être significatif de leur origine. Par exemple: « Zabith » (la femme des fleuves de Zab) femme d'Abioud; Wali (la région voisine d'Édesse) le beau-père d'Éléazar; « Hadbath » (femme de l'Adiabène) la mère de Joseph (femme de jacob); etc. Cela est d'autant plus curieux qu'Hérode a établi ses origines davidique par l'origine babylonienne de ses ancêtres (Antiquités judaïques XIV, 1, 3; 1, 9; voir aussi Neussner p. 35s. Par ailleurs, des personnalités comme Hillel, Rab Huna (v. 200) ou Rab Hiyya (v. 200) d'origine babylonienne, ont également prétendu représenter la lignée davidique, en rivalité avec Rabbi, patriarche de palestine (m. en 217)[10].

Les toponymes identifiés de la période ante-diluvienne — pour ne pas dire la totalité — renvoient à des lieux situés en Mésopotamie, souvent près du Tigre, voir même des îles situées sur le Tigre[9]. (Hadyath, Hadet (près de l'Euphrate ou près du Tigre au nord de Mossoul)

Post-diluviens
  • Arpakshad: Quardou montagne où a échoué l'arche de Noë ou île sur le Tigre
  • Eber: « Zabdai (attesté dans le NT, Zébédée). Beth Zabdai est aussi le nom de l'île du Tigre qui s'appelle également beth Quardou. Ce toponyme semble lié àla femme d'Arpakshad. Zabdai est en effet la soeur de Melkisédeq (Malak fils d'Arpakshad est le père de Melkisédeq (12.4 ; 23.8 ; 30.15))[11]. »
  • Péleg: Plusieurs variantes : Yahith, Hadith, Habdith, mais aussi Hadyab (Sinaï, Arabe n° 508). « Les variantes nous permettent de conjecturer que le nom original signifie « femme d'Adiabène ». Il est intéressant de noter que les variantes pour Adiabèneque dans les écrits rabbiniques omettent souvent le beth)[11]. »

Éléments sur les ancêtre directs[modifier | modifier le code]

  • Matthan: « le nom de sa femme est connu sous deux formes : Sakūth (à rapprocher du nom de la tradition musulmane: Fâqûdh) et Sabrath. Le premier est le nom du lieu biblique connu en hébreu comme Soukot qui désigne des huttes faites avec des branchages. Le deuxième, Sabrath doit signifier « l'espoir », on retrouve souvent le nom composé Sabarjesus. [Pinhas se trouve toujours dans la liste des prêtres bibliques ; selon Esd. 8, 32, il était le fils d'Éléazar prêtre de Jérusalem.][12] »
  • Jacob: (père de Joseph) L'auteur énumère 6 variantes en syriaque en indiquant que les 2 premières sont les plus fréquentes. « La première de ces variantes signifie probablement « femme d'Adiabène ». [le nom de la fille d'Éléazar (donnée en syriaque) souligne la lignée lévite, tout comme le nom de Pinhas][12]. »
  • Yonakir: père de Marie , appelé ailleurs Yoaqim. Sa femme « Hana » ou « Dina » n'est mentionnée que dans les manuscrit s(r)[12]. [« Hana », fille de Péqŭd. Péqŭd est attesté comme nom d'une tribu araméenne de l'est de la Babylonie (Ez 23, 23) et aussi de la région de l'embouchure du Tigre et de l'Euphrate (Jr 50, 21).]

Arbre généalogique (Selon la Caverne)[13][modifier | modifier le code]

 
 
 
 
 
 
 
 
Éléazar
 
 
 
Dahit
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Péqoud
 
 
 
 
 
 
 
Sakūth ou Sabrath
(Fâqûdh ?)
(Esta ?)
 
 
 
 
 
Matthan
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Hana
 
 
 
 
 
 
Yonakir
 
 
 
 
 
 
Jacob
 
 
 
Hadyath
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Marie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Joseph
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Dans la tradition musulmane, Élisabeth s'appelle Îsha (ou Ashâ`) et est bien sûr, l'épouse de Zacharie et la mère de Yahya (le Baptiste). Selon le Dictionnaire du Coran, des historiens anciens indiquent que Îsha et Hannah (Élisabeth et Anne) « seraient deux sœurs, filles de Fâqûdh[14]. » Le nom de la femme de Matthan est connue sous deux formes « Sakūth » et « Sabrath ». le premier est le nom du lieu biblique (p. ex. Gn 33, 17) connu en hébreu comme « soukot »[15], cabanes faites avec des branchages et fête du même nom.

Arbre généalogique (Selon Jules l'Africain[16] et Eusèbe de Césarée)[modifier | modifier le code]

« La lettre adressée à Aristide a été reproduite partiellement par Eusèbe, dans l'HE 1, 7 (G. Bardyn SC 31, p. 25s) et dans les Quaestiones ad Stephanum (PG 22, col. 900-901); W. Reichardt, Die briefe des Sextus Iulius Africanus an Aristide und Origenes, p. 53-63[16]. »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
David
 
 
Nathan
lignée légale
(selon Luc)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Salomon
lignée naturelle
(selon Matthieu)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Melchi
 
 
 
 
 
Esta
 
 
 
 
 
Matthan
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Héli
 
 
 
Hanah ?
 
 
 
Jacob
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Joseph
 
 
{{{-Marie }}}
 
 
 


  • Le nom Hana n'est pas donné chez Jules l'Africain. Le nom de la femme successivement mariée à Héli (mort sans fils) puis Joachim reste inconnue. Une inférence logique à partir des autres sources montre qu'il s'agit d'Hana.

« Héli s'est marié avec X et mourut sans un fils; X (ici nommée « Hana ? »), veuve d'Héli s'est remariée avec Jacob par la loi lévirate. (cf. Andreas Su-Min Ri[16]) »

Eusèbe, Hist ecclés. I, VII, 5-10[modifier | modifier le code]

on trouve que le troisième avant la fin est Mathan qui a engendré Jacob, père de Joseph ; selon Luc, depuis Nathan, fils de David, celui qui est semblablement le troisième avant la fin est Melchi : car Joseph est le fils d'Héli, fils de Melchi. [6] Eh bien, notre terme étant Joseph, il faut montrer comment tous les deux sont présentés comme son père, et Jacob, de la descendance de Salomon, et Héli, de celle de Nathan ; tout d'abord comment Jacob et Héli étaient frères ; auparavant comment leurs pères, Mathan et Melchi, quoique n'étant pus de même race, sont déclarés grands-pères de Joseph.

« [7] D'abord, Mathan et Melchi épousèrent successivement la même femmeet eurent des enfants; qui étaient frères utérins. La loi ne défendait pas à une femme sans mari, soit qu'elle fût répudiée, soit que le mari fût mort, de se remarier. [8] De cette femme dont on a conservé le nom, Estha, Mathan de la descendance de Salomon, eut d'abord un fils, Jacob, puis il mourut ; Melchi de la descendance de Nathan, épouse sa veuve. Il était de la même tribu, mais non de la même famille, comme je l'ai dit plus haut, et il eut d'elle Héli comme fils. [9] Ainsi donc Jacob et Héli, qui appartenaient à deux descendances différentes, étaient frères de mère. 67 Hêli mourut sans fils : alors, Jacob, son frère, épousa sa femme et troisièmement (voy. l'Appendice) eut d'elle Joseph, qui est son fils selon la nature (ainsi que le porte le texte où il est écrit : « Jacob a engendré Joseph »). Mais selon la loi, il était le fils d'Héli; car c'est à Héli que Jacob, en sa qualité de frère, avait suscité un descendant, [10] Voilà comment la généalogie, quant à lui, ne peut pas être considérée comme inexacte. Matthieu l'évangélise l'expose ainsi : « Jacob, dit-il. engendra Joseph ». Luc reprend à son tour : « lequel était fils, selon l'attribution (car il ajoute cette remarque), de Joseph, fils d'Héli, fils de Melchi »[17].

Un peu plus loin, Eusèbe se réfère à Jules l'Africain:

Parmi eux se trouvaient ceux dont j'ai parlé plus haut, qu'on nomme dominicaux à cause de leur parenté avec le Sauveur : partis des bourgs juifs de Nazareth et de Cochaba, ils s'étaient dispersés dans le reste du pays et avaient recherché avec tout le soin dont ils étaient capables la suite de leur lignée dans le Livre des Jours.

« [15] En est-il ainsi ou autrement ? je ne crois pas qu'il soit possible de trouver une explication plus claire et tout homme sensé est de cet avis. Qu'elle nous suffise donc, quoiqu'elle ne soit pas appuyée de preuves. Nous n'avons rien à dire de meilleur ni de plus vrai. Du reste, l'Évangile est entièrement dans la vérité. »

[16] A la fin de la même lettre, Africain ajoute ceci :

« Mathan descendant de Salomon, engendra Jacob ; Mathan mort, Melchi, de la race de Nathan, engendra de la même femme Héli : Héli et Jacob étaient donc frères utérins. Héli, mort sans enfant, Jacob lui suscita un descendant, il engendra Joseph qui était son fils selon la nature, et selon la loi était fils d'Héli. Voilà comment Joseph est le fils de tous deux. »

Telles sont les paroles d'Africain.

[17] La généalogie de Joseph ainsi établie, Marie apparaît forcément avec lui, comme appartenant à la même tribu que lui. La loi de Moïse ne permettait pas à un Israélite de contracter mariage dans d'autres tribus que la sienne : on devait se marier dans son bourg et dans la tribu où l'on était né, de façon à ce que le patrimoine ne passât pas d'une tribu à une autre.

Jules l'Africain[modifier | modifier le code]

Généalogies de Marie[modifier | modifier le code]

Dans « L'enseignement de Jacob », un texte qui semble avoir été écrit en Palestine dans les premières années de la conquêt arabe, « l'un des points abordés est la généalogie de Marie, dont l'origine davidique est niée par l'un des défenseurs de la foi juive, Isaakios (I, 41)[18]. Ce dernier admet toutefois le témoignage de Matthieu sur l'ascendance davidique de Joseph[18]. Pour le convaincre que Marie a la même origine, Jacob se réfère à la tradition d'un docteur juif de Tibériade, qui fait de son père Joachim, le petit-fils de Melchi et qui le rattache ainsi à la lignée de Nathan, mais qui combine cette généalogie de Marie avec l'histoire racontée par Africanus dans sa Lettre à Aristide (§ 15-17)[18]. Jacob complète cette tradition en justifiant la parenté entre Marie et Elizabeth par l'union des tribus de Juda et de Lévi[18]. »

Bar-Hebraeus et les Fragmenta florentina 4 (p. 65 13-24 Beyer) conservent un passage qu'ils attribuent à Jules l'Africain qui est inconnu par ailleurs. Selon Bar Hebraus (Grenier des mystères, p. 103, Carr), « Africanus dit que selon la tradition qu'il a reçu des généalogistes hébreux, Héli, Matthat et Lévi étaient des frères fils de Melchi et non comme le dit Luc : Héli fils de Matthat et Matthat fils de Lévi (D'après la traduction anglaise de Carr, elle-même traduite par Christophe Guignard)[19]. » Dans L'exposé des offices ecclésiastiques (I, 8, p. 37-42 Connoly (trad.)), il est dit que Matthat et Lévi seraient des frères d'Héli, morts sans enfants, auxquels Héli aurait dû susciter une descendance en vertu de la loi du Lévirat[19]. « C'est à c titre qu'ils seraient nommés parmi les descendants de Joseph qui, de la sorte, n'aurait pas seulement deux pères, mais quatre[19] ! »

Le dominicain Annius de Viterbe suggéra en 1502[20], que la généalogie dans Luc serait celle de Marie et non de Joseph[21]. On peut noter ainsi que :

  • Saint Irénée a affirmé à plusieurs reprises que Marie était elle-même descendante de David et que « C’est de Marie encore vierge qu’à juste titre il (Jésus) a reçu cette génération qui est la récapitulation d’Adam. »[22]. Dans le récit de l’Annonciation, l’ange dit à Marie : « Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père »[23] ; ce ne serait que par Marie qu’il pourrait être dit le véritable « fils de David », puisque quelques instants plus tard nous apprenions qu’il serait conçu du Saint-Esprit. Saint Irénée devait répéter que Marie était ce « sein de David », prédit par le psaume pour porter le Fils de Dieu[24].
  • Dans le Talmud, Marie, mère de Jésus, est formellement identifiée comme « fille d’Héli »[25],[26]. Héli, diminutif d’Eliachim (« El (Dieu) élève »), pouvait être l’équivalent de Joachim (« YHWH élève »), nom attribué par la tradition et le protévangile de Jacques au père de Marie.

Héli(akim), Talmud & Joachim[modifier | modifier le code]

Pour lui en Talmud de Jérusalem, (Chagigah, fol. 77.4), il est raconté le rêve qu'a fait une « certaine personne ». Il a vu « Marie, la fille d'Heli » « parmi les ombres ». R. Éléazar ben Joshua dit qu'elle « était pendue par la pointes de ses seins ». R. Joshua bar Hanania dit que « la grande barre de la porte de l'enfer était accrochée à son oreille. »

Dans le Talmud, « Marie est appelée fille d'Heli. Heli, Heliakim, Joachim sont synonymes en Hébreu. »

  • E. W. Bullinger, Number in Scripture, 2005, éd. Cosimo, New-York, p. 160 Sur l'identification de Maryam fille d'Héli dans le Talmud avec la mère de Jésus

Arbre généalogique (Selon Denys Bar Salibi et Salomon de Bassorah)[16][modifier | modifier le code]

Nous trouvons ensuite une fusion des deux schèmes dans une troisième étape  [sic], chez Denys Bar Salibi (XIIe siècle) et le Livre de l'abeille (33-34) de Salomon de Bassorah (XIIIe siècle)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
David
 
 
 
 
 
 
Salomon
lignée naturelle
(selon Matthieu)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nathan
lignée légale
(selon Luc)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Éléazar
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Lévi
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Yotam
 
 
 
 
 
 
Mathan
 
 
 
Esther
(Esta)
 
 
 
Matthat
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Sadoq
 
 
 
Dina
(Hanah)
 
 
 
Jacob
 
 
 
 
 
 
Héli
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Marie
 
 
 
Joseph
 
 
 
 


  • Nous savons que le mariage avec Jacob suit celui avec Héli car celui-ci n'avait pas donné lieu à la naissance d'un fils. Puisque le mariage avec Jacob a lieu en application de la loi du Lévirat Jacob et Héli sont frères (ou demi-frères). Reste à déterminer si le mariage avec Joachim est le premier ou le troisième mariage.

Arbre généalogique (Déduction finale)[modifier | modifier le code]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
David
 
 
 
 
 
 
Salomon
lignée naturelle
(selon Matthieu)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nathan
lignée légale
(selon Luc)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Éléazar
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Lévi
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Yotam
 
 
 
 
 
 
Mathan
 
 
 
Esther
(Esta)
 
 
 
Matthat
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Joachim
Héli
Sadoq
 
 
 
Dina
(Hanah)
 
 
 
Jacob
Cléopas
 
 
 
 
 
 
Salomae
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Marie
 
 
 
Joseph
 
Marie Jacobé
 
 
 
 
 
MarieSalomé
 
 
 
Zébédée
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Selon Wiki en anglais[modifier | modifier le code]

 
 
 
 
 
 
 
 
David
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Salomon
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nathan
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nombreuses générations
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nombreuses générations
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Eleazar
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Levi
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Matthan
 
 
 
 
Estha
 
 
 
 
Melchi
 
 
 
Panther
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jacob
 
(pas nommée)
 
Eli
 
 
Anne
 
Joachim
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Joseph
 
 
 
 
 
 
Marie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jésus
 

La tradition la plus solide[modifier | modifier le code]

     Aaron * 
 `Amrâm 
   Moïse * 
 Jokébed ° 
     Myriam * 
 et 
   'Îmran
Joachim * 
   Îsâ - Jésus * 
     Maryam 
 (Hannah)
Anne ° 
 Élisabeth
Asha ° 
     Yahyâ - le Baptiste
   Zacharie 
 ° Personnage non cité par son nom dans le Coran
 * Personnage cité sous un autre nom dans le Coran

Dans la tradition chrétienne, Jean le Baptiste est le fils du prêtre Zacharie et d'Élisabeth, qui serait une cousine de Marie, la mère de Jésus (l'évangile attribué à Luc dit qu'Élisabeth est « une parente » de Marie, « cousine » serait une précision apportée par la tradition orale).

Dans la tradition musulmane, Élisabeth s'appelle Îsha (ou Ashâ`) et est bien sûr, l'épouse de Zacharie et la mère de Yahya (le Baptiste). Selon le Dictionnaire du Coran, des historiens anciens indiquent que Îsha et Hannah (Élisabeth et Anne) « seraient deux sœurs, filles de Fâqûdh[14]. »

Pantera[modifier | modifier le code]

Dans le Talmud, Jésus est souvent appelé ben Pantera (fils de Pantera). Une partie de ces passages ont subi la censure des autorités catholiques au Moyen âge, la publication du talmud ayant été interdit à plusieurs reprises et n'ayant finalement être publiés qu'amputé de ces passages litigieux. Dans ces derniers Jésus est souvent appelé Jésus ben Pantera, c'est-à-dire Jésus fils de Pantera, ou Pentera[27]. Selon Simon Claude Mimouni, pour échapper à la censure chrétienne, la majorité des textes imprimés remplacent Pantera par Peloni, c'est-à-dire « fils de untel »[27]. Au sujet de ce nom de Pandera ou Pantera, les hypothèses avancées sont multiples[27]. « On l'a rapproché du grec pentheros le « beau-père ». On en a fait une déformation du grec parthenos, la « vierge »[28]. » D'autres ont estimé qu'il s'agirait d'un ancien surnom donné à Jésus dont on ne connaîtrait plus la signification[29].

Origène témoigne dans son Contre Celse que dès la seconde moitié du IIe siècle, les juifs colportaient des rumeurs polémiques au sujet de la naissance illégitime de Jésus, dont le père aurait été un soldat romain du nom de Pandera[29]. « Au IVe siècle, Épiphane affirme dans le Panarion 78, 7, que Pantera a été le surnom de Jacob, le père de Joseph, l'époux de Marie. Dans la Didascalie syriaque, un écrit liturgico-canonique du début du IIIe siècle, la mère de Jésus est fille de Joachim, fils de Pantera, frère de Melchi, de la famille de Nathan et fils de David[29]. » Pour Simon Claude Mimouni, « cette explication paraît assez vraisemblable, d'autant que la Didascalie syriaque rapporte nombre de traditions chrétiennes d'origine juive[29]. »

« Jean Damascène dit que Lévi, descendu de David par Nathan, eut pour fils Melchi et Panther. Panther engendra barpanther et de barpanther sortit Joachim, père de la sainte vierge. [...] Au reste, le système de Jean Damascène n'est pas soutenable, puisqu'il est contraire à l'évangile, qui ne met entre Lévi et la sainte Vierge que le sul Héli, qui est apparemment le même que Joachim[30]. »

Anne dans la Légende dorée[modifier | modifier le code]

Les enfants et les petits-enfants de Sainte-Anne[modifier | modifier le code]

Joachim épousa Anne, qui avait une sœur nommée Hismeria, et Hismeria eu deux filles, nommées Elizabeth, et Elind (ou Eliud). Elizabeth était la mère de Jean-Baptiste, et Eliud a engendré Eminen. Et d'Eminen est venu Saint-Servais, dont le corps repose à Maestricht, sur la rivière de la Meuse, dans l'évêché de Liège. Et Anne eu trois maris, Joachim, Cléophas, et Salomé, et de la première, elle a eu une fille nommée Marie, la Mère de Dieu, qui fur donné en mariage à Joseph, et qui a enfanté notre Seigneur Jesus Christ.

Et quand Joachim est mort, elle a pris Cléophas, le frère de Joseph, et a eu avec lui une autre fille nommée elle-aussi Marie, et elle était mariée à Alphée (synonyme pour Clopas).

Et Alpheus son mari avait par ses quatre fils, c'était Jacques le Mineur, Joseph le Juste, autrement nommé Barsabee, Simon et Jude.

Ensuite, le second mari étant mort, Anne s'est marié à un troisième nommé Salomé, et a eu avec lui une autre fille qui néanmoins elle-aussi a été appelée Marie qui s'est mariée avec Zébédée. Et cette Marie a eu de Zébédée deux fils, à savoir, James le Majeur, et Jean l'Evangéliste.

La généalogie de Marie[modifier | modifier le code]

La Nativité de la Sainte et glorieuse Vierge Marie, de la lignée de Juda et de la parenté royale de David son origine. Matthieu et Luc décrivent pas la génération de Marie, mais de Joseph, qui était loin de la conception du Christ. [1] Mais la coutume de l'écriture était d'une telle ordonnance que la génération des femmes n'est pas montré mais des hommes. Et en vérité, la sainte Vierge est descendu de la lignée de David, et il est certain que Jesus Christ est né de cette seule Vierge.

Il est certain qu'elle est venue de la lignée de David et de Nathan, David a eu deux fils, Nathan et Salomon parmi tous ses autres fils. Et comme Jean Damascène atteste que Nathan est descendu Levy et Levy engendré Melchion et Panthar, Panthar engendré Barpanthar, Barpanthar engendré Joachim, Joachim a engendré la Vierge Marie, qui était de la lignée de Salomon. Pour Nathan avait une femme, dont il engendra Jacob, et quand Nathan était Melchion mort, qui était le fils de Levy et frère de Panthar, épousé la femme de Nathan, mère de Jacob, et sur elle, il a engendré Eli, et ainsi de Jacob et Eli étaient frères d'une même mère, mais pas d'un père. Pour Jacob était de la lignée de Salomon et Eli de la ligne de Nathan, puis Eli de la ligne de Nathan est mort sans enfants, et son frère Jacob, qui était de la lignée de Salomon, a pris une femme et engendré et élevé la graine de son frère et engendré Joseph.

Joseph puis par nature est le fils de Jacob par descente de Salomon. C'est à savoir, Joseph est le fils de Jacob, et après la loi, il est le fils d'Eli qui descendait de Nathan. Pour le fils qui est né, a été par la nature de celui qui l'a engendré, et par la loi, il était le fils de celui qui était mort, comme il y est dit dans l'Histoire Scholastic.

Et Bede atteste dans sa chronique que, lorsque toutes les générations des Hébreux et d'autres étrangers ont été conservés dans les coffres les plus secrètes du temple, Hérode ordonna qu'ils fussent brûlés, Weening [espérant] ainsi à se rendre noble parmi les autres. Si les preuves de lignées ont été omis [manque], il devrait leur faire croire que sa lignée appartenu [appartenait] pour les d'Israël. Et il y en avait qui ont été appelé dominics, pour parce qu'ils étaient si près de Jesu Christ et étaient de Nazareth, et qu'ils avaient appris l'ordre de génération de notre Seigneur, une partie des pères de leurs grands-pères, et une partie par des livres qui qu'ils avaient dans leurs maisons et leur ont appris avant comme autant qu'ils le pourraient.

Transitus Mariae et Chroniques en géorgien[modifier | modifier le code]

Remarques sur la Transitusliteratur syrienne Selon Michel van Esbroeck, spécialiste de la littérature chrétienne antique en géorgien, dans la Transitus Mariae en six volumes, le deuxième livre raconte l'histoire bien connue du roi Abgar et l'échange de lettre que Jésus a eu avec lui. Il place le début de l'histoire en l'an 345, dans le mois de Novembre et appelle le gouverneur romain chargé de (l'intérim) la Syrie, Sabinus Tibèrius[31]. Selon Simon Claude Mimouni, il existe deux ères séleucide celle d'Antioche qui part d'octobre -312 et celle de Mésopotamie qui part du printemps -311[32]. Il y a donc entre 5 et 8 mois de différence entre les deux ères.

  • 340 de l'ère des Grecs (Moïse de Khorène - Laroubna d'Édesses ?) => ère d'Antioche : 29 ; ère de Mésopotamie : 30 ;
  • 344 => ère d'Antioche : 33 ; ère de Mésopotamie : 34 ;
  • novembre 345 => ère d'Antioche : 34 ; ère de Mésopotamie : 35 ;

Lucius Vitellius a été consul en 34 et est allé au bout de son consulat, on peut donc tabler sur son arrivée en Syrie au début 35. Selon Schwartz, s'appuyant sur Tacite, Pompeius Flaccus est mort en fonction et un remplaçant a obligatoirement été envoyé, vu l'importance du conflit avec les Parthes à ce moment. Ce remplaçant est probablement arrivé d'Alexandrie et obligatoirement avant 35. Le début de l'histoire racontée se situerait donc soit en novembre 33, soit en novembre 34. Les dates fournie par Moïse de Khorène, plus tardives et émanant d'un chrétien de la Grande Église correspondant à celles des positions ecclésiastiques lors de l'écriture de l’œuvre, c'est-à-dire après le VIe siècle.

Nous avons donc une période 33 - 35 pour l'arrivée d'un remplaçant appelé ici Sabinus Tibèrius, ce qui est complètement compatible avec au moins les deux dernières dates indiquées ci-dessus (mais même avec celle de Moïse de Khorène qui date le début de sa narration). Il faudrait analyser le texte pour voir ce qu'elles datent exactement. Début de la narration, voyage d'Abgar pour aller faire l'intercesseur entre Artaban III et ses frères, envoie d'Anania en Palestine, rencontre d'Ananias avec Sabinus à Beth-Guvrin, lettre de Jésus à Abgar ?

Ce que dit Schwartz

Dénoncé par son frère Aristobule le Mineur pour avoir accepté un « pot de vin » afin de favoriser un des deux camps dans une négociation, Agrippa perd la confiance de Flaccus et doit le quitter. Flaccus meurt en fonction à une date que Tacite situe en 33[33], mais que C. E. Schürer recule jusqu'en 35[34]. Pour Daniel R. Schwartz, il est possible qu'une interruption de l'administration romaine de la Syrie ait eu lieu entre la mort de Flaccus et l'arrivée de son successeur Lucius Vitellius[35].

En 35, Lucius Vitellius devient à son tour Légat de Syrie. Tibère lui confie « la direction de toutes les révolutions qui se préparaient en Orient ».


Commentaires[modifier | modifier le code]

Confusion[modifier | modifier le code]

Dans son Commentaire sur les Actes des Apôtres, Bède_le_Vénérable (mort en 735) semble citer un certain Isidore qui pourrait être le premier à faire une confusion entre Simon le Zélote (Ac. 1, 13) et Siméon le fils de Clopas, qui a succédé à Jacques comme « évêque » de Jérusalem. Après vérification, Bède indique qu'il n'a pas trouvé trace dans les sources de l'époque d'un autre auteur qui ait fait la même identification[36]. « Apparemment Bède espérait trouver confirmation de cette identification dans des sources plus anciennes et n'en ayant trouvé aucune, en est venu à avoir des doutes[37]. » « Isidore pense que c'est Simon qui après Jacques le frère du Seigneur, a administré l'église de Jérusalem, et qui sous Trajan a été couronné avec le martyre de la croix quand il avait 120 ans. Je l'ai suivi il y a un certain temps dans mon premier livre sur les Actes des apôtres. N'examinant pas assez scrupuleusement les choses qu'il écrivait, mais en se basant simplement sur ses mots[37]. » Il indique avoir alors supposé « de confiance » qu'Isidore reportait ce que disait « les anciens »[37].

En revanche, Bède est très sévère avec Jérôme de Stridon qui d'après lui se tromperait en disant que Thaddée envoyé au roi Abgar serait l'apôtre Thaddée, cité dans les listes des douze dans les évangiles. Il s'appuie sur Eusèbe de Césarée qui mentionne seulement son appartenance au « groupe des 70 » pour conclure que Thaddée-Addaïe n'est pas l'apôtre Thaddée mentionné dans les évangiles[37].

Pays de Nimrod et Adiabène[modifier | modifier le code]

Selon un Targoum sur la Génèse X, 8-14, « Et Cush engendra Nimrod, qui commença à être puissant dans le péché et à se rebeller devant le Seigneur sur la terre .

Il était un rebelle puissant devant le Seigneur : c'est pourquoi il est dit: à partir du jour où le monde a été créé, il n'a pas existé plus vaillant chasseur et rebelle devant le Seigneur que Nimrod.

Et le commencement de son royaume fut Babel la grande (Babel) et Hadas et Nezibin et Qtesiphon dans le pays de Pontos.

De ce pays Nimrod sortit et il a régné en Athur, parce qu'il ne voulait pas entrer dans le conseil de la génération des divisions . Et il a laissé (ou perdu) ces quatre villes, et le Seigneur l'a établi dans d'autres à la place, et il a construit d'autres villes, Ninive et la ville de Pelatyath et Hadyath (peut-être Arbel ?),

et Telasar qui a été construite entre Ninive et Hadyath, elle-même une grande ville .

Et Misraïm engendra Nivytai et la Maryutai et la Livyqai et la Pentaskinai

et la Nasyutai et la Pentapolitai dont sortirent les Philistins et le Qaphodiqai[38]. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Note de Andreas Su-Min Ri: Il s'agit d'une confluence de plusieurs traditions concernant la magie, celle de Nemrod selon Gn. 10.8 et les babyloniens, et celle de Zoroastre selon les Grecs, Rec. 1.30; 4.25s; Épiphane Pan., 3.3.3.
  2. Note de Andreas Su-Min Ri: Selon julien l'Africain dont les théories sont recueillies par Syncelle (éd. G. Dindorf, p. 34s), ce sont les anges qui ont enseigné aux femmes (les filles de Caïn) la magie, la sorcellerie et le mouvement des astres..

Références[modifier | modifier le code]

  1. Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Tresors: Etude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), (ISBN 2-87723-496-7)
  2. a b c d et e Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Tresors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 575.
  3. a b et c Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Tresors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 576.
  4. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XX II - 2. remacle.org
  5. a et b Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Tresors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 337.
  6. a et b Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Tresors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 309.
  7. a b et c Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Trésors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 545. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Su-Min Ri_545 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  8. Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Trésors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 578.
  9. a et b Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Tresors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 426.
  10. Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Tresors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 420.
  11. a et b Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Tresors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 429.
  12. a b et c Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Tresors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 435.
  13. Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Tresors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 436.
  14. a et b Mohamad Ali Amir-Moezzi Dir., Dictionnaire du Coran, Article « 'Imrân et sa famille », LAFFONT, Paris, 2007, pp. 417-418.
  15. Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Tresors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 435.
  16. a b c et d Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Tresors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 436. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Su-Min Ri_436 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  17. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique I, VII, 5-10
  18. a b c et d Christophe Guignard, La lettre de Julius Africanus à Aristide sur la généalogie du Christ ..., p. 102.
  19. a b et c Christophe Guignard, La lettre de Julius Africanus à Aristide sur la généalogie du Christ ..., p. 220.
  20. (en)Ante-Nicene Fathers/Volume VI/Julius Africanus/Elucidations
  21. Jean-Christian Petitfils, Jésus, éd. Fayard, 2011, p. 88.
  22. idem.
  23. Luc 1,32
  24. Psaumes 132,11.
  25. Chagig. 77,4
  26. Frédéric Godet, Commentaire sur l'évangile de Luc, Tome I.
  27. a b et c Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 108.
  28. Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 108-109.
  29. a b c et d Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 109.
  30. François Sabbathier, Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins ....
  31. (de) Michel van Esbroeck, Syriaca II, Volume 2, publié par Martin Tamcke, p. 359.
  32. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 331.
  33. Date déduite de Tacite, Annales, VI, 27 ; cf. Daniel R. Schwartz, op. cit., p. 183.
  34. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Schwartz_183
  35. Daniel R. Schwartz, Agrippa I : The Last King of Judaea, Annexe II: When was L. Poponius Flaccus Legate of Syria ?], éd. Mohr Siebeck, 1990, p. 184.
  36. Calvin B. Kendall, Faith Wallis, in Bède_le_Vénérable, Bede: On the Nature of Things and on Times, 2010, Liverpool University Press, Liverpool, p. 13.
  37. a b c et d Calvin B. Kendall, Faith Wallis, in Bède_le_Vénérable, Bede: On the Nature of Things and on Times, 2010, Liverpool University Press, Liverpool, p. 14.
  38. John Bowker , [http://ebooks.cambridge.org/chapter.jsf?bid=CBO9780511555381&cid=CBO9780511555381A026 The Targums and Rabbinic Literature An Introduction to Jewish Interpretations of Scripture]

Truc n'ayant rien à voir[modifier | modifier le code]

Bien que normalement, il suffise de mentionner des sources, on peut signaler que les historiens disposent de pas mal d'éléments qui leur permettent de dire que les passages sur ben Stada/ben Pandira concernent bien Jésus.

  • Au IIe siècle, l'auteur païen Celse écrit après s'être renseigné auprès d'un juif érudit. Il indique que Jésus était le fils d'un soldat appelé Pandera. À cette époque, il est absolument impossible que le christianisme ait influencé le judaïsme d'une quelconque façon, pour que cette information y existe.
  • Dans la Didascalie syriaque, un écrit liturgico-canonique du début du IIIe siècle, la mère de Jésus est fille de Joachim, fils de Pantera, frère de Melchi, de la famille de Nathan et fils de David.
  • Au IIIe siècle, Jules l'Africain indique que Jésus descendait de Panthera. On comprend à la lecture de son texte que pour affirmer cela, il se fonde sur des écrits historiques (probablement perdus aujourd'hui).
  • Au IVe siècle, Épiphane affirme dans le Panarion 78, 7, que Pantera a été le surnom de Jacob, le père de Joseph, l'époux de Marie.