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Utilisateur:Kondah/Brouillon 3

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Généralités[modifier | modifier le code]

La "Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme", en abrégé "CNPBM", est une institution créée le 23 janvier 2017 par décret du Président Paul Biya, Chef de l'état du Cameroun[1]. C'est un organe consultatif ayant une personnalité morale. Elle est placée sous la haute autorité du Président de la République[1].

S.E. Paul Biya
Paul Biya, Président de la République du Cameroun

Trois grands mots forment la base de l'action de la CNPBM: le respect de la Constitution camerounaise, la préservation de la paix sociale et l'unité nationale, le renforcement du vivre ensemble des camerounais[1]. Car "le Cameroun est un et indivisible. Il le demeurera"[2].

Causes[modifier | modifier le code]

Maladresses administratives[modifier | modifier le code]

La constitution camerounaise fait du français et de l'anglais deux langues officielles d'égale valeur[3]. Cette disposition de la constitution aurait été négligée depuis quelques décennies, même dans les services publics[4].

Dans la vie courante, les camerounais d'expression française sont des "francophones"[5], alors que ceux d'expression anglaise sont appelés "anglophones"[6].

Deux syndicats d'enseignants anglophones dont le TAC (Teachers Association of Cameroon) et le CATTU (Cameroon Teachers Trade Union )  lancent un appel à la grève  pendant deux jours pour dénoncer la "francophonisation" du système éducatif anglophone[7]. Cette manifestation a bel et bien eu lieu et aurait fait un mort côté grévistes[7].

Avant les enseignants, et ce en octobre 2016, les avocats anglophones étaient descendus dans les rues de Bamenda  pendant quatre jours pour revendiquer la traduction des lois et des textes juridiques en anglais[7]. Le représentant de BBC Afrique à Bamenda, Frédéric Takang, souligne dans un article paru le 12 octobre 2016 que les documents mis en cause sont le code civil et les "actes uniformes" de l' OHADA (Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires), un organisme international dont le Cameroun est l'un des dix-sept membres[8].

Malaises et déceptions chez les anglophones[modifier | modifier le code]

La revendication profonde et majeure des anglophones est la sécession[9], c'est-à-dire le retour du Cameroun à un pays composé de deux états dont l'un francophone et l'autre anglophone comme c'était le cas avant le 20 mai 1972, date de naissance de la République Unie du Cameroun et, évidemment, de la mort de la République Fédérale du Cameroun. Les anglophones camerounais ne se retrouvent pas dans la globalisation né en 1972[9].

Composition[modifier | modifier le code]

Théorique[modifier | modifier le code]

La Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme au Cameroun est composée de 15 membres nommés par décret du Président de la République[1].

Trois décrets exceptionnels du Président de la République nomment l'un le Président de la Commission, l'autre son Vice-Président et enfin le troisième son Secrétaire Général[1].

Le bureau technique et administratif de la Commission est placé sous l'autorité du Secrétaire Général[1].

Pratique[modifier | modifier le code]

Le 15 mars 2017, le Président Paul Biya signe un décret nommant les membres de la "Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme"[10]. On trouve quatre femmes parmi ces quinze premiers élus de l'histoire de la Commission[10].

Dans la même journée, le Chef de l'Etat va signer deux autres décrets pour nommer l'un le Président de la Commission[11], et l'autre son Vice-Président[12]. Ils s'appellent successivement Peter Mafany Musonge et Oumarou Djika Saidou.

Peter Mafany Musonge, premier président de la CNPBM, est un Bakweri qui fut Premier Ministre camerounais du 19 septembre 1996 au 8 décembre 2004. Il est né le 3 décembre 1942 et est membre du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC)[13].

Son Vice-Président, Oumarou Djika Saïdou, est un fonctionnaire à la retraite[14].

Rôles[modifier | modifier le code]

La Commission n'a qu'un seul rôle à jouer sur toute l'étendue du territoire camerounais, et cette tâche s'énonce clairement dans son nom de naissance: elle est chargée de promouvoir le "bilinguisme et le multiculturalisme" dans l'optique de faire respecter la constitution camerounaise, de préserver la paix sociale et l'unité nationale, renforcer l'intégration nationale[1].

Critique[modifier | modifier le code]

Les rapports de la "Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme" seront entourés du même flou que ceux de la CONAC (Commission Nationale Anti Corruption), puisqu'ils ne sont adressés qu'au Président de la République[1].

Scepticisme[modifier | modifier le code]

C'est une commission de plus pour laquelle devra saigner le contribuable camerounais du point de vue du financement[15].

Le décret de création focalise l'activité de la commission sur les services publics, les organismes parapublics et les institutions privées bénéficiant des subventions de l'Etat camerounais. le citoyen ordinaire n'est pas pris en compte[1].

Les jeunes camerounais n'ont aucune chance de faire partie des membres de la commission, car dans son chapitre trois, article 4, alinéa 2, il est expressément dit: "Les membres de la commission sont choisis parmi des personnalités de nationalité camerounaise, reconnues pour leurs compétence, leur intégrité morale, leur honnêteté intellectuelle et leur sens patriotique[1]."

Scandale médiatique[modifier | modifier le code]

Le décret est expressément anti-sécessionniste et camer.be rapporte les propos scandaleux d'un certain Saidou Maidadi: "Dans la situation que nous vivons, les anglophones camerounais sincères et honnêtes sont ceux qui revendiquent de manière officielle et ouverte la sécession. Tout le reste est composé de manipulateurs, d'hypocrites, d'adeptes de la danse des sorciers[15]."

  1. a b c d e f g h i et j « Création commission »
  2. « Message du Chef de l’Etat à la Nation à l’occasion de la fin d’année 2015 et du Nouvel An 2016 », sur www.prc.cm (consulté le )
  3. « Constitution », sur www.prc.cm (consulté le )
  4. « Les six facettes du problème anglophone »
  5. « Cameroun français », Wikipédia,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) « Southern Cameroons », Wikipedia,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a b et c « Pourquoi le malaise de la partie anglophone du Cameroun persiste », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  8. (en-GB) « Cameroun : les avocats anglophones en grève », BBC Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a et b (en-GB) « Cameroun : "le fédéralisme, seule solution" », BBC Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. a et b « Nommination des membres »
  11. « Nommination Président de la commission »
  12. « Nommination vice président »
  13. (en) « Peter Mafany Musonge », Wikipedia,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. (en-US) « Cameroon-Tribune », sur www.cameroon-tribune.cm (consulté le )
  15. a et b « Cameroun,PROBLEME ANGLOPHONE: Position de SAIDOU MAIDADI :: CAMEROON - Camer.be », camer.be,‎ (lire en ligne, consulté le )