Spriggan

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Spriggan
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Statue de Spriggan par Marilyn Collins à Parkland Walk
Origines

Les spriggans sont des créatures légendaires maléfiques des traditions féeriques de Cornouailles, et plus particulièrement de l'ouest de Penwith.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Spriggans est un mot dialetique avec le graphème <gg> comme /d͡ʒ/ (sprid-jan) et non sprigg-an. Adapté du pluriel spyrysyon en Cornique signifiant esprits[1].

Folklore[modifier | modifier le code]

Les spriggans étaient dépeints comme grotesquement laids, des vieillards avec de grosses têtes d'enfants. On disait qu'ils se trouvaient dans des ruines, des cairns et des tumulus pour garder des trésors enfouis[2]. Bien que petits, ils étaient généralement considérés comme les fantômes de géants et conservaient une force gigantesque. Dans une histoire recueillie par Robert Hunt, ils montraient leur capacité à se gonfler jusqu'à atteindre une taille énorme[3]. Hunt a associé ces esprits à la colline connue sous le nom de Trencrom Hill.

Les spriggans étaient réputés pour leurs caractère désagréable et adoraient semer la zizanie chez ceux qui les offensaient. Ils soulevaient de soudains tourbillons pour terrifier les voyageurs, envoyaient des tempêtes pour détruire les récoltes et parfois, enlevaient les enfants des mortels, laissant leurs affreux changelin à là place[3]. On les accusait si une maison était cambriolée ou si un bâtiment s'effondrait ou encore si du bétail était volé[4]. Dans une histoire, une vieille femme s'est débarrassée d'une bande de spriggans en retournant ses vêtements (le retournement des vêtements est censé être aussi efficace que l'eau bénite ou le fer pour repousser les fées) afin de récupérer leur butin[5].

La veille de Noël, les spriggans se réunissaient pour une messe de minuit au fond des mines profondes et les passants pouvaient les entendre chanter[6].Cependant, ce ne sont pas les spriggans mais les buccas ou knockers qui étaient associés aux mines d'étain et qui jouaient un rôle protecteur envers les mineurs[7].

En se basant sur les collections de Robert Hunt et William Bottrell, Katharine Briggs a caractérisé les spriggans comme des gardes du corps des fées. L'English Dialect Dictionary (1905) les compare aux trolls de Scandinavie.

Sculpture[modifier | modifier le code]

La sculpture d'un spriggan de Marilyn Collins est visible à Crouch End, à Londres, dans des arches bordant une section du Parkland Walk (une ligne de chemin de fer désaffectée). La sculpture a été installée en 1993. Si vous marchez le long du Parkland Walk de Finsbury Park à la gare de Highgate, le spriggan se trouve à droite juste avant les quais désaffectés de l'ancienne gare de Crouch End.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dr Ken George, An Gerlyver Meur, p. 600, Cornish Language Board, (ISBN 978-1902917849)
  2. Piskies, Spriggans, Knockers, and the Small People – Traditional Tales from Cornwall, Truro, Tor Mark Press, (ISBN 978-0850250435), p. 2
  3. a et b Robert Hunt, Popular Romances of the West of England, 3rd edition, 1916, p. 81, (ISBN 978-1605064604)
  4. Henry Frowde, The English Dialect Dictionary, Wright, Joseph, (lire en ligne), p. 690
  5. Robert Hunt, Popular Romances of the West of England, 3rd edition, 1916, The Old Woman Who Turned Her Shift, page 113-114
  6. Robert Hunt, Popular Romances of the West of England, 3rd edition 1916, page 349
  7. Robert Hunt, Popular Romances of the West of England, 3rd edition, 1916, page 82