Rhinotrachéite infectieuse bovine

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La rhinotrachéite infectieuse bovine (en anglais, infectious bovine rhinotracheitis ou IBR) est une maladie virale des bovins causée par l'herpèsvirus bovin de type 1 (BoHV-1) et qui se manifeste par une rhinotrachéite, une atteinte oculaire et des troubles de la reproduction.

Symptômes[modifier | modifier le code]

Les symptômes cliniques sont principalement respiratoires avec une inflammation des voies respiratoires supérieures avec des lésions ulcéreuses et nécrotiques sur la langue, la cavité nasale et buccale, puis sur le larynx et la trachée. En absence de complications, la guérison survient en une dizaine de jours. Cependant, l'infection peut toucher le poumon et ainsi dégénérer en pneumonie ou en bronchopneumonie et aller jusqu'à la mort de l'animal.

Des signes généraux sont aussi présents avec hyperthermie (41°C) très marquée, abattement, une perte d'appétit (anorexie), les performances de productions de l'animal sont donc impactées.

L'avortement est un symptôme rare mais qui peut être observé entre le 4ème et le 7ème mois de gestation. Une conjonctivite bilatérale est de temps en temps rencontrée, parfois associée à un chémosis ou une kératite.

Agent pathogène[modifier | modifier le code]

L'agent infectieux est l'herpèsvirus bovin de type 1 (BoHV-1), virus enveloppé à ADN bicaténaire, moyennement résistant dans le milieu extérieur (environ 4 à 5 semaines à 20 °C).

Contamination[modifier | modifier le code]

Les animaux porteurs sains constituent le principal réservoir de virus. Les animaux sains se contaminent par contact direct avec un animal porteur excréteur. Après contamination, l'animal excrète du virus pendant 2 à 4 semaines. Il développe en parallèle une immunité qui le protège contre les symptômes cliniques et stoppe l'excrétion. Il restera porteur latent toute sa vie et pourra éventuellement ré-excréter du virus en cas de stress (mise-bas par exemple).

Diagnostic[modifier | modifier le code]

La lutte passe par un dépistage sérologique proposé aux éleveurs, ces derniers effectue ce test au laboratoire pour la recherche des anticorps dans le lait ou le sang. Les animaux infectés pourront faire l'objet d'une réforme anticipée.

Prévention[modifier | modifier le code]

Les passages d’acteurs extérieurs dans une exploitation représentent un facteur de risque de propagation du virus. Des pratiques simples et régulières peuvent permettre l’élimination du virus dans l’environnement. Un nettoyage à l’eau chaude, la désinfection des bâtiment entre chaque lots, le port de bottes et autres équipements font la différence. L’isolement et le dépistage d’animaux achetés est important avant son introduction dans le troupeau. Les éleveurs vaccinent les bovins de tout âge, cela peut permettre la ré-excrétion du virus par les porteurs latents. Cela concerne donc les animaux positifs. Les coûts de la prophylaxie obligatoire (vaccination, analyse) sont pris en charge par le groupement de défense sanitaire (GDS).

Traitement[modifier | modifier le code]

Il n’existe pas de traitement curatif en dehors des mesures visant à soulager l’animal.

Enjeu principalement commercial[modifier | modifier le code]

Les symptômes cliniques étant relativement peu fréquents, l'IBR ne constitue pas un enjeu primordial pour la santé animale. Par contre, l'infection est assez répandue dans le monde et la maladie peut justifier des entraves au commerce, notamment en ce qui concerne la vente de reproducteurs. Cela explique les efforts menés par certains éleveurs et par les groupements de défense sanitaire (GDS) pour lutter contre cette maladie. De plus en plus d’éleveurs veulent bénéficier de garanties sanitaires, pour éviter qu’un animal acheté ré-excrète le virus dans un troupeau sain.

Réglementation[modifier | modifier le code]

L’Europe vise l’éradication sur une période de six ans (fin 2027), les pays devront s’adapter pour répondre à ces exigences. Les élevages qualifiés indemnes par le pays pourront à partir d’avril 2021 obtenir une qualification européenne. Pour la France cela pourrait être une économie d’environ 200 millions d’euros[1].

Notes et Références[modifier | modifier le code]

  1. « L’IBR fait son retour en Bretagne », L'éleveur laitier, no 290,‎ , p. 60
  • Santé animale bovins ovins caprins, Carole Drogoul et Hubert Germain, 1998
  • Maladies des bovins, 3ème édition, Institut de l’élevage, Éditions France Agricole, 2000
  • Maladies des bovins, 3ème édition, Institut de l’élevage, Éditions France Agricole, 2021