Remo Ruffini (entrepreneur)

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Remo Ruffini
Fonctions
Président et administrateur délégué
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (62 ans)
CômeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Activité
Père
Gianfranco Ruffini
Mère
Enrica Ruffini
Conjoint
Francesca Ruffini
Enfant
2Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Titre honorifique
Ordre du Mérite du travail

Remo Ruffini est un entrepreneur italien. Né à Côme, il reste plus particulièrement connu pour avoir acheté et fait évolué la marque Moncler. Il est président et administrateur délégué de cette marque et détient environ un cinquième des parts de l'entreprise.

Biographie[modifier | modifier le code]

Remo Ruffini est né le à Côme dans le nord de l'Italie, de parents liés au domaine de la mode et du textile : son père a fondé les chemises imprimées Nik Nik aux États-Unis dans les années 1970 et sa mère la marque pour enfants Chicca Ruffini[1]. Après des études de marketing, en dilettante et écourtées[2], à l'université de Boston au milieu des années 1980, il travaille pour son père puis revient dans son pays natal[3],[4] à 23 ans. Là, inspiré par les États-Unis, il fonde New England et Ingrose, deux entreprises de prêt-à-porter qu'il revend seize ans plus tard à Stefanel (it), en 2000[3],[5],[6].

Moncler[modifier | modifier le code]

Entre-temps en 1999, Remo Ruffini choisit de devenir le directeur artistique de la marque d'origine grenobloise Moncler, devenue italienne depuis déjà quelques années ; celle-ci, à la mode quelques décennies auparavant, est alors « vacillante », « pas loin de déposer le bilan »[5]. Il découvre que la marque est à vendre ; il l'achète en 2003[3], dans le but premier de la faire passer du domaine du sport à celui du luxe[7]. La réussite de l'introduction en bourse de l'entreprise à Milan[8] en 2013 fait de lui un milliardaire en dollars[9],[10]. Cette année là, il possède 32 % de Moncler[2],[n 1], puis 22 % en 2021[5] par l’intermédiaire de Ruffini Partecipazioni Srl, après une vente de parts en 2016.

Avec une grande sensibilité artistique, il s’investit personnellement depuis le début dans la marque, que ce soit pour la création d'un parfum ou pour les décors des boutiques[11]. C'est lui qui impose à Moncler, alors en plein succès au milieu des années 2010, de changer totalement de stylistes-vedettes, de gamme de produits ainsi que le rythme des présentations, refusant l'obligation des deux traditionnels défilés annuels[11]. Il précise alors que « pendant près d'une décennie, nous avons eu de grands défilés de mode avec des personnalités comme Giambattista Valli et Thom Browne. Mais ça a duré trop longtemps. […] à un moment donné, les plus jeunes ne poussaient plus les portes de nos magasins[12]. » Le « Moncler Genius project »[13] est lancé, avec la collaboration de plusieurs stylistes, des choix plus larges, des produits mieux adaptés aux réseaux sociaux car « les marques de mode ont besoin en permanence de contenu neuf » dit-il, ainsi que des commercialisations de nouveautés pouvant être mensuelles[14],[15] : la première collection, sous cette nouvelle stratégie, est présentée fin 2018 lors de la semaine de la mode de Milan[n 2], sans défilé[16],[17].

Le succès de Moncler attise les convoitises. Moncler réalise 62 millions de dollars lors de son rachat en 2003[2] ; le groupe fait 1,42 milliard d'euros en 2019[18]. Mais après que Remo Ruffini soit approché par Kering pour un éventuel rachat, il choisit au contraire de faire grossir le groupe en lui faisant acheter, en 2020, la marque Stone Island pour plus d'un milliard d'euros[5],[18] ; il a fallut un an de discussions entre Remo Ruffini et Carlo Rivetti, PDG de Stone Island, pour que l'affaire aboutisse[19].

Remo Ruffini est nommé chevalier de l'Ordre du Mérite du travail en 2018[6]. Il vit principalement à Côme dans la Villa Palatina, mais également entre Milan où il possède un appartement et son chalet de Saint-Moritz, tous décorés comme les boutiques de sa marque, par les architectes français Gilles & Boissier[2],[10],[11]. Sa femme Francesca dirige l'entreprise de vêtements For Restless Sleepers qu'elle a fondé[2]. Leurs deux fils travaillent avec leur père depuis le début des années 2020[12].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Lors de l'achat en 2003, il possède 52 % des parts. Fin 2008, Carlyle Group achète les 42 % restant appartenant à deux investisseurs italiens.
  2. Jusqu'à maintenant, Moncler défilait parfois à Milan, mais surtout à Paris et à New York.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Baudriller 2021, p. 68.
  2. a b c d et e (en) Andrea Lee, « How Did Remo Ruffini Turn the Humble Down Jacket into a Multibillion-Dollar Empire? », sur wmagazine.com, (consulté le )
  3. a b et c Martina Miotto, « Interview de Remo Ruffini PDG et directeur créatif du groupe Moncler » [archive], sur fashion-dailynews.com, Éditions Larivière, (consulté en )
  4. (en) Stephen Doig, « Remo Ruffini: ‘I still think of Moncler as a start-up’ », sur telegraph.co.uk, (consulté le )
  5. a b c et d Baudriller 2021, p. 66.
  6. a et b (en) « BoF 500 - Biography », sur The Business of Fashion (consulté en )
  7. Baudriller 2021, p. 66-68.
  8. « Moncler : une entrée triomphale en bourse », sur fashionunited.fr, (consulté en )
  9. (en) Nathan Vardi, « Remo Ruffini Could Become A Fashion Billionaire Selling $1,000 Puffy Jackets », sur forbes.com, (consulté en )
  10. a et b Hélène Guillaume, « Remo Ruffini, intérieur jour », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  11. a b et c Baudriller 2021, p. 69.
  12. a et b Simone Marchetti, « Remo Ruffini : «Ne me privez pas de mon énergie». », sur vanityfair.fr, (consulté en )
  13. Dominique Muret, « Moncler : les détails de l'approche stratégique de Remo Ruffini », sur fr.fashionnetwork.com, (consulté en )
  14. Maud Gabrielson, « La mode a besoin en permanence de contenu neuf », sur Le Monde, (consulté en )
  15. (en) Hayley FitzPatrick, « There's a full-length puffer gown from Moncler for your next freezing cold black tie event », sur abcnews.go.com, (consulté le )
  16. (en) Nicole Phelps, « Moncler 5 Craig Green », sur vogue.com, (consulté le )
  17. Caroline Rousseau, « La doudoune Moncler fait le grand huit », sur lemonde.fr, (consulté le )
  18. a et b Silvia Benedetti, « Remo Ruffini, le roi des doudounes de luxe », sur lecho.be, (consulté le )
  19. (en) Rob Nowill, « “It’s Fine-Tuning, Rather Than Change”: Moncler's Remo Ruffini Lays Out His Vision For Stone Island », sur hypebeast.com, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Presse[modifier | modifier le code]