Paul Pirlot

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Paul Pirlot
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Association des écrivains de langue française
Société canadienne d'histoire et de philosophie des sciences (d)
Académie des sciences de New York
Société scientifique de Bruxelles (d)
Society for the Study of Evolution
American Society of Naturalists (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Professeur émérite (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Paul Léon Ghislain Pirlot, né le à Mettet (Belgique) et mort le à Frelighsburg (Québec, Canada), est un zoologiste et écrivain de l’université de Montréal. Il est surtout connu pour ses recherches sur les chauves-souris. Il a écrit le plus important manuel de biologie publié au Canada français[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Léon Paul Pirlot, fonctionnaire d'État. Il grandit auprès de son ainé Jules Pirlot, qui deviendra plus tard chanoine et directeur de la section de philosophie au Grand Séminaire de Namur[2]. Malgré l’éloignement géographique avec ses parents et son frère, il communique régulièrement avec eux durant toute son existence.

Le , il épouse Renée Violette Tarlost à Greenwich, durant ses études à Londres. Le couple s’établit à différents endroits pour suivre les recherches de Pirlot. Les époux immigrent au Québec en 1958 avec leur trois enfants, Marie-Antoinette, Jean-Paul et Brigitte. Ils possèdent une demeure à Hampstead ainsi qu’une propriété à Frelighsburg. Au début des années 1970, il quitte la maison familiale et utilise son bureau de l’Université de Montréal comme lieu de communication, dû à ses absences pour des voyages de recherches[2].

Formation[modifier | modifier le code]

Il commence ses études universitaires au Jury Central de Bruxelles, où il obtient sa licence en philosophie et lettres en 1942. Il rédige un mémoire à propos de l’astronomie, spécifiquement sur Théon de Smyrne, sous la direction d’Abbé Lemaître. Deux ans plus tard, il envoie sa candidature à l’université de Louvain afin d’étudier en sciences géologiques. Il obtient par la suite sa licence en sciences naturelles en 1946 et agrégé de l’enseignement à la même université, en 1949. Durant la même année, il obtient son doctorat en zoologie de l’université de Londres[3] sous la direction du paléontologue David Meredith Seares Watson. Toujours à la même université, il acquiert son doctorat en sciences pour ses nombreuses publications en 1959[2].

Carrière[modifier | modifier le code]

Lors de ses études, Pirlot commence sa carrière au musée de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique dans la collection zoologique. En 1949, il décide d’aller en Afrique centrale pour travailler comme assistant de recherche à temps partiel. De 1951 à 1957, il devient assistant de recherche à temps plein au Congo belge à l’Institut pour la recherche scientifique en Afrique centrale[3]. À cet endroit, il étudie la morphologie et l’écologie des animaux sauvages. Pendant son séjour, il assiste à la montée indépendantiste de la population. Il est partagé dans sa position lors du conflit, puisqu’il reconnaît les lacunes du système colonialiste, mais il justifie la présence belge au pays par la nécessité de le développer, puisqu’il était l'un des moins développés de l'Afrique à l’époque[2].

À partir de son engagement à l’université de Montréal, il se focalise sur l’organisation quantitative du cerveau en relation avec le comportement[2].

Tout au long de sa carrière de scientifique, il voyage dans plusieurs pays dont le Congo belge, le Venezuela, la Colombie, l’Argentine, le Brésil, le Pérou, la Malaisie, l’Indonésie, la Chine, le Japon, l’Allemagne, l’Australie, l’Israël ainsi que la région des Antilles[3]. Il parle le français, l’anglais et l’espagnol tout en se débrouillant en allemand, en portugais et en kiswaili[2].

Par ses voyages, il tisse des relations avec des scientifiques de différents pays. Certaines de ses collaborations se continuent jusqu’à la fin de son existence. Au Japon, il rencontre le Dr Toshiro Kamiya. En Allemagne, il collabore avec le Dr H. Stephan sur l’étude de la volumétrie des cerveaux[4]. En Argentine, il travaille avec la Dra. N Bee de Speroni. En Chine, il fait la connaissance du Dr S.S. Joao avec qui il étudie les pandas[2].

Il a étudié les marsupiaux, les ours, les pandas, les rongeurs et les dauphins, mais sa spécialité a été les chauves-souris. Lors de ses recherches, il découvre un intérêt pour ces animaux peu appréciés. Il a effectué des recherches approfondies sur ces animaux qu’il a capturé lui-même, entre autres sur leur anatomie[5], leur ossature, leur cerveau, la structure de leurs ailes ou leur reproduction[4]. Il analyse également leur milieu de vie ainsi que leurs interactions sociales. C’est lors d’une étude sur le terrain au Venezuela qu’il est attaqué par une chauve-souris vampire[6].

En 1958, il devient professeur adjoint de zoologie au département des sciences biologiques de l’université de Montréal, où il enseigne tout en continuant ses recherches. En 1963, il reçoit une promotion en acquérant le titre de professeur titulaire[7]. Bien qu'il fût apprécié par ses élèves, il était fortement critiqué par ses collègues. Il était considéré comme étant trop traditionnel dans ses méthodes d'enseignement, notamment avec des examens à long développement. Il présumait que ce genre d'examen était nécessaire afin d'utiliser le potentiel d'intelligence et de jugement de ses élèves. Il se retire de l’enseignement en 1985. De 1986 à 1988, il est chercheur invité à l’université[2].

Parmi ses nombreux ouvrages, Morphologie évolutives des Chordées a été le plus marquant. Cet ouvrage a permis à l'intégration de la langue française dans le monde scientifique de la zoologie, où les ouvrages et rédactions sont principalement en anglais[1]. Cet ouvrage servira aussi à des fins d'enseignement universitaire[3].

Engagement scientifique[modifier | modifier le code]

De 1966 à 1968 et de 1970 à 1973, Pirlot est scientifique et animateur à l’émission Connaissance d’aujourd’hui, diffusée à Radio-Canada[8].

Il est très actif dans le milieu scientifique. Il faisait partie de plusieurs associations scientifiques: l’Association des écrivains de langue française, Society for the Study of Evolution, la Société scientifique de Bruxelles, Canadian Society of Zoologists, Canadian Society for the History and Philosophy of Science, American Society for Anatomists, New York Academy of Sciences, American Society of Naturalists et National Geographic Society. Il s’investit davantage lorsqu’il devient vice-président de la Canadian Society of Zoologists en 1964. L’année suivante, il est nommé le président[2].

Il avait pour ambition de développer les relations internationales avec les collaborateurs et scientifiques étrangers. L'un de ses nombreux collaborateurs, le professeur Henri Atlan, avait une grande importance à ses yeux, puisqu'il tente par tous les moyens possibles de le faire venir au Québec. Il avait planifié 5 conférences pour que celui-ci puisse partager son expérience et ses connaissances à l'Université de Montréal[2].

Mort[modifier | modifier le code]

Pirlot souffrait de problèmes cardiaques à la fin de sa vie, ce qui l’obligea à diminuer ses déplacements à travers le monde. Il a passé les derniers hivers de sa vie en Espagne, puisque l’hiver québécois était trop difficile pour sa condition. Le , il décède dans sa résidence de l’Estrie au Québec[9].

Publications[modifier | modifier le code]

  • 1968 : L’homme dans son milieu, Éditions Guérin.
  • 1969 : Morphologie évolutive des Chordés, Les Presses de l’Université de Montréal.
  • 1969 : Le pays entre l’eau et le feu, Beauchemin.
  • 1977 : Organe et fonction : essai de biophilosophie, Éditions Maloine. En collaboration avec Réjane Bernier.
  • 1989 : Brains and Behaviours, Orbis Publications.

De 1949 à 1989, Pirlot a aussi publié plus d’une centaine d’articles scientifiques en différentes langues dont le français, l’anglais et l’espagnol pour une variété de revue scientifique[3].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Prevost, Roland, « Le plus important manuel de biologie publié au Canada français », La Presse,‎ , p. 71, article no 36 (lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d e f g h i j et k Fonds : Pirlot, Paul (1920-1990). Cote : P225. Montréal : Université de Montréal (présentation en ligne).
  3. a b c d et e « Le jeune scientifique », Presses de l'Université de Montréal, vol. 7, no 5,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b Meunier, Charles et Collins, Pierre Jacques, « Les ancêtres de Dracula : La réputation des Chauve-Souris réhabilitée par la science », Québec Science, vol. 15, no 1,‎ , p. 32-37 (lire en ligne, consulté le )
  5. M., L., « L'oeuvre d'art en contestation », Le progrès du golfe, no 48,‎ , p. 6 (lire en ligne, consulté le )
  6. Prevost, Roland, « A la poursuite de la faune tropicale : Un biologiste canadien se fait mordre par un vampire, au Venezuela », La Presse, no 273,‎ , p. 16 (lire en ligne, consulté le )
  7. « Le pays entre l’eau et le feu », Le courrier de St-Hyacinthe, no 35,‎ , p. 33 (lire en ligne, consulté le )
  8. Brousseau, Camille, « La radio de Radio-Canada, au service de la culture et de la science : Histoire, arts, science, littérature, théâtre, documents humains, langue française », ICI Radio-Canada, vol. 1, no 24,‎ , p. 12 (lire en ligne, consulté le )
  9. « Décès, prières, remerciements », La Presse,‎ , p. 19 (lire en ligne, consulté le )
  10. « UdeM Laurentides: Pavillon Paul-Pirlot », sur Plan Campus - Université de Montréal (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Fonds : Pirlot, Paul (1920-1990). Cote : P225. Montréal : Université de Montréal (présentation en ligne).
  • Prevost, Roland, « A la poursuite de la faune tropicale : Un biologiste canadien se fait mordre par un vampire, au Venezuela », La Presse, no 273,‎ , p. 16 (lire en ligne, consulté le )
  • Meunier, Charles et Collins, Pierre Jacques, « Les ancêtres de Dracula : La réputation des Chauve-Souris réhabilitée par la science », Québec Science, vol. 15, no 1,‎ , p. 32-37 (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Thérèse Cabana, Animals in their environment : A tribute to Paul Pirlot, Orbis, , 250 p.
  • « Décès, prières, remerciements », La Presse,‎ , p. 19 (lire en ligne, consulté le )
  • H., R., « L’avenir de la biologie », ICI Radio-Canada, no 59,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le )
  • « Le jeune scientifique », Presses de l'Université de Montréal, vol. 7, no 5,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le )
  • M., L., « L'oeuvre d'art en contestation », Le progrès du golfe, no 48,‎ , p. 6 (lire en ligne, consulté le )
  • « Le pays entre l’eau et le feu », Le courrier de St-Hyacinthe, no 35,‎ , p. 33 (lire en ligne, consulté le )
  • Prevost, Roland, « Le plus important manuel de biologie publié au Canada français », La Presse,‎ , p. 71, article no 36 (lire en ligne, consulté le )
  • Meunier, Charles et Collins, « Un projet de recensement de la faune », La Presse, no 141,‎ , p. 17 (lire en ligne, consulté le )
  • Brousseau, Camille, « La radio de Radio-Canada, au service de la culture et de la science : Histoire, arts, science, littérature, théâtre, documents humains, langue française », ICI Radio-Canada, vol. 1, no 24,‎ , p. 12 (lire en ligne, consulté le )
  • Prevost, Roland, « L’Université de Montréal sur les traces du Frère Marie-Victorin », La Presse, no 128,‎ , p. 23 (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]