Opération Kreml

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Opération Kreml, dite aussi Opération Kremlin (Fall Kreml en allemand), a été une opération d'intoxication allemande réussie contre l'état-major militaire de l'Union soviétique en mai et juin 1942.

Description[modifier | modifier le code]

Après que les troupes allemandes ont conquis la ville de Kharkov (Ukraine) en lors de la Première bataille de Kharkov, le haut commandement allemand a planifié une offensive pour détruire les forces soviétiques vers le secteur sud du front de l'Est. Pour détourner l'attention des Soviétiques de la poussée qui allait conduire à la bataille de Stalingrad, le , le haut commandement allemand veut persuader l'état-major adverse de leur volonté d'une attaque sur Moscou[1]. Une opération d'intoxication est décidée le par le général Franz Halder[1].

Le fait qui rendait plausible l'opération Kremlin pour le haut commandement soviétique, la Stavka, était qu'elle coïncidait avec les attentes des Soviétiques, sans que les Allemands ne le sachent[1].

Dans le cadre de l'opération Kreml, la Luftwaffe a augmenté les vols de reconnaissance au-dessus et autour de Moscou, que les Soviétiques avaient défendu avec succès lors de la bataille de Moscou entre et , mais ne repoussant les troupes allemandes qu'à 140 kilomètres de la capitale de l'URSS[1]. Le ministre de la propagande du gouvernement nazi, Joseph Goebbels alimente cette rumeur par des articles de presse et de fausses indiscrétions diplomatiques[1]. Les officiers chargés des interrogatoires des prisonniers de guerre ont reçu des listes de questions à poser concernant les défenses de Moscou et des paquets scellés de cartes de Moscou ont été distribués jusqu'au niveau régimentaire[1].

Selon l'historien Jean Lopez, si que les récits soviétiques d'après-guerre aient insisté sur l'échec de l'opération Kreml, le haut commandement soviétique et l'état-major général semblent avoir plus été induits en erreur par leur autosuggestion que par l'opération de désinformation[2].. Staline, la Stavka et l'état-major général, apparemment, n'ont cru à aucun moment que l'attaque principale allemande serait dirigée ailleurs que sur Moscou. Dans ses Mémoires, le général soviétique Alexandre Vassilievski écrit : « Dans le secteur sud-ouest, on a déposé moins de forces que dans celui de l'ouest. Les réserves stratégiques ont été concentrées dans le secteur de Toula, Voronej, Stalingrad et Saratov »[2].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Lopez 2022, p. 50.
  2. a et b Lopez 2022, p. 51.