No. 88 Squadron RAF

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

No. 88 Squadron RAF
Image illustrative de l’article No. 88 Squadron RAF
L'équipage d'un Blenheim IV du No. 88 Squadron descend de son avion à RAF Attlebridge (en) après un exercice de coopération avec l'armée de terre le 16 août 1941.

Création
Dissolution
Pays Royaume-Uni
Branche Royal Air Force
Type Squadron
Devise « En garde ! » (en français sur l'emblème de l'escadron)
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale

Le No. 88 Squadron RAF est un ancien escadron de la Royal Air Force formé à Gosport, dans le Hampshire en juillet 1917 en tant qu'escadron du Royal Flying Corps (RFC).

Histoire[modifier | modifier le code]

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Photo noir et blanc d'un tableau dessiné à la craie sur une ardoise noire
Tableau de bord répertoriant les revendications de victoires pour les pilotes de la No. 80 Wing entre juillet et novembre 1918. La 2e ligne représente les réclamations du No. 88 Squadron.

Après avoir été formé à Gosport en juillet 1917, le No. 88 Squadron est transféré en France en avril 1918 pour y mener des tâches de reconnaissance et de chasse. Il participe également au développement de la télégraphie sans fil air-air. Le , l'escadron est intégré à la No. 80 Wing RAF (en), une escadre aérienne spécialisée dans les attaques contre les aérodromes allemands.

Malgré son court passage au front, l'escadron remporte 147 victoires officielles pour deux tués au combat, cinq blessés au combat et dix disparus. Onze as ont servi dans l'unité au cours du conflit, dont Kenneth Burns Conn (en), Edgar Johnston (en), Allan Hepburn (en), Charles Findlay (en) et Gerald Frank Anderson (en)[1]. Le No. 88 Squadron est finalement dissous le [2].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le , le No. 88 Squadron est réformé à RAF Waddington en tant qu'escadron de bombardiers légers équipé du biplan Hawker Hind, puis est transféré à RAF Boscombe Down en juillet de la même année. En décembre 1937, il est rééquipé du bombardier monoplan Fairey Battle[3],[4].

Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, l'escadron est transféré du No. 1 Group RAF (en) à la RAF Advanced Air Striking Force, ce qui en fait l'un des premiers escadrons à être envoyés en France[5],[4],[6]. C'est un équipage de Fairey Battle du No. 88 Squadron qui remporte la première victoire aérienne de la guerre pour la RAF en abattant un avion allemand le [7].

Le No. 88 Squadron subit cependant de très lourdes pertes au cours des premiers jours de la bataille de France[7]. Dès le 15 mai, l'escadron doit battre en retraite, en détruisant au passage ses appareils en réparation, ainsi que tous ses stocks de pièces de rechange. Pour le reste de la campagne de France, il est limité aux opérations de nuit, pour réduire les pertes[8].

En juin 1940, l'escadron est rapatrié à RAF Sydenham (en) en Irlande, pour y effectuer des missions de patrouille sur des Fairey Battle, des Douglas Boston et des Bristol Blenheim[3].

Photo couleur d'avions alignés sur un terrain plat et herbeux
Douglas Boston III du No. 88 Squadron à RAF Attlebridge (en), 1941-1942.

En juillet 1941, l'escadron est déplacé à RAF Swanton Morley (en), en East Anglia[3], pour y être intégré au No. 2 Group RAF[9]. Une partie de l'escadron, équipée de Blenheim, est affectée au bombardement des navires allemands tentant de traverser la Manche [10],[11], tandis que le reste de l'unité évalue différents modèles de Douglas Boston[10]. Finalement, le , le No. 88 Squadron abandonne ses derniers Blenheim au profit des Boston, appréciés par les équipages[10]. A partir de janvier 1942, l'escadron prend part à des Missions cirque (en) sous le commandement du Wing commander James Pelly-Fry (en). Ces missions consistent à provoquer la Luftwaffe et la pousser au combat en envoyant des bombardiers lourdement escortés au-dessus de la France. Dans ce cadre, le No. 88 Squadron bombarde les quais de Saint-Malo le . Le , l'unité participe aux violents combats aériens du raid de Dieppe.

En septembre, le No. 88 Squadron est transféré à RAF Oulton (en), dans le Norfolk. Depuis cette base, l'escadron mène des missions contre les navires allemands dans la Manche, mais aussi contre des cibles côtières sur le littoral français. Le , le No. 88 Squadron est le fer de lance de l'opération Oyster (en), un raid de bombardement visant les usines Philips à Eindhoven.

En août 1943, l'escadron est transféré à RAF Hartford Bridge, dans le Hampshire en préparation de l'invasion de l'Europe occidentale. De là, le No. 88 Squadron attaque les lignes de communications et les aérodromes allemands. Lors du débarquement de Normandie, l'escadron est charger de créer un écran de fumée pour dissimuler la première vague de péniches de débarquement. En octobre 1944, l'escadron revient en France, à Vitry-en-Artois[12],[13] pour soutenir les armées alliées dans leur progression vers l'Allemagne. Le No. 88 Squadron est finalement dissous le [2].

Guerre froide[modifier | modifier le code]

Photo noir et blanc d'un grand hydravion posé sur un plan d'eau
Un Short Sunderland, similaire à ceux que le No. 88 Squadron utilise de 1946 à 1954.

Le , la No. 1430 Flight basé à RAF Kai Tak, à Hong Kong, et équipé d'hydravions Short Sunderland, est renommée pour devenir le No. 88 Squadron. Ainsi récréé, l'escadron sert à transporter des passagers, du courrier et du fret à Iwakuni à destination de la Force d'occupation britanniques au Japon[5],[14]. Il devient ensuite une unité de reconnaissance, effectuant en plus de ses transports des missions de patrouille maritime et de lutte contre la piraterie[5],[14]. En , la guerre civile chinoise touchant à sa fin, les forces communistes avancent vers Shanghai. Lorsque le navire de la Royal Navy HMS Amethyst, remontant le fleuve Yangtze jusqu'à Nankin pour relever HMS Consort essuie des tirs de l'artillerie de l'Armée populaire de libération (incident de l'Amethyst (en)), l'un des Sunderlands du No. 88 Squadron est déployé pour secourir le personnel du navire échoué. Au cours des deux opérations qu'il tente les 21 et 22 avril, l'appareil essuie des tirs des communistes chinois[15]. Le No. 88 Squadron participe ensuite à l'évacuation des ressortissants britanniques de Shanghai le 17 mai[16].

Le déclenchement de la guerre de Corée en 1950 pousse l'escadron à effectuer des patrouilles le long de la côte coréenne, avec des détachements opérant à partir d'Iwakuni. En , l'escadron s'installe à RAF Seletar à Singapour, où il rejoint les deux autres escadrons (209 (en)et 205) de la Far East Flying Boat Wing, la seule unité de la RAF affectée à la force internationale des Nations unies pendant la guerre de Corée[17]. En dehors de se smissions de patrouille et de recueil de données météo[17], le No. 88 Squadron mène une série d'autres opérations dans tout l'Extrême-Orient. Dans le cadre de l'opération Firedog (la contribution de la RAF à la répression de l'insurrection communiste malaise), ses pilotes effectuent des bombardements et des mitraillages au-dessus de la jungle malaise[17]. Ils soutiennent les polices locales aux Philippines, au nord de Bornéo et à Brunei dans des opérations contre la piraterie et la contrebandeg[17]. À la fin de la guerre de Corée, la principale raison d'être de l'escadron a disparu et il est donc dissous le [5],[14].

Le , le No. 88 Squadron est reformé une nouvelle fois à RAF Wildenrath (en) en tant qu'escadron d'interdiction équipé d'English Electric Canberra, censé attaquer les cibles ennemies de nuit à basse altitude[18]. À partir de cependant, il est intégré à la force britannique de frappe nucléaire, et équipé de bombes américaines Mark 7 appartenant aux États-Unis et fournies dans le cadre projet E[19]. En , l'escadron a été déployé à RAF Akrotiri à Chypre en raison des craintes que la crise libanaise ne dégénère[20], et en , il est brièvement déployé à Charjah en réponse aux menaces irakiennes contre le Koweït (Opération Vantage (en))[21],[22]. Le , l'escadron est renuméroté pour devenir le No. 14 Squadron RAF (en), actant la dernière dissolution du No. 88 Squadron[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Shores, Franks et Guest 1990, p. 39
  2. a et b « 88 Squadron », Royal Air Force Museum (consulté le )
  3. a b et c Halley 1980, p. 126–127
  4. a et b Moyes 1964, p. 118–119
  5. a b c d et e Halley 1980, p. 126
  6. Richards 1953, p. 406
  7. a et b Moyes 1964, p. 118
  8. Gifford 2004, p. 24
  9. Bowyer 1974, p. 485
  10. a b et c Bowyer 1990, p. 53
  11. Bowyer 1974, p. 158, 160
  12. « F/O Errol Barrow RAF Navigator World War II & Prime Minister of Barbados », BajanThings,
  13. « The Beautiful Blonde in the Bank – F/L Andrew Leslie Cole AFC RAF », BajanThings,
  14. a b et c Rawlings 1982, p. 96
  15. Delve 1989, p. 45–46
  16. Delve 1989, p. 47
  17. a b c et d Derek K. Empson, Sunderland Over Far Eastern Seas, Barnsley, East Yorkshire, Pen & Sword Books, (ISBN 9781783031061, lire en ligne)
  18. Jackson 1988, p. 40–41
  19. Brookes 2014, p. 78–80
  20. Brookes 2014, p. 78
  21. Jackson 1988, p. 56
  22. Brookes 2014, p. 79

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michael J. F. Bowyer, 2 Group R.A.F.: A Complete History, 1939–1945, London, Faber and Faber, (ISBN 0-571-09491-0)
  • Michael J. F. Bowyer, Action Stations: 1 Wartime military airfields of East Anglia 1939–1945, Wellingborough, UK, Patrick Stephens Limited, (ISBN 1-85260-377-1)
  • Andrew Brookes, RAF Canberra Units of the Cold War, Oxford, Osprey Publishing, coll. « Osprey Combat Aircraft », (ISBN 978-1-78200-411-0)
  • (en) Ken Delve, « Sunderland up the Yangtze », Air Enthusiast, no 38,‎ , p. 45–47 (ISSN 0143-5450)
  • James J. Halley, The Squadrons of the Royal Air Force, Tonbridge, Kent, UK, Air Britain (Historians) Ltd., (ISBN 0-85130-083-9)
  • (en) Simon Gifford, « Lost Battles : The Carnage of May 10 to May 16, 1940 », Air Enthusiast, no 109,‎ , p. 18–25 (ISSN 0143-5450.[à vérifier : ISSN invalide])
  • Robert Jackson, Canberra: The Operational Record, Shrewsbury, UK, Airlife Publishing Ltd., (ISBN 1-85310-049-8)
  • Philip Moyes, Bomber Squadrons of the R.A.F. and their Aircraft, London, Macdonald and Co. (Publishers) Ltd.,
  • John D. R. Rawlings, Coastal, Support and Special Squadrons of the RAF and their Aircraft, London, Jane's Publishing Company, (ISBN 0-7106-0187-5)
  • Denis Richards, Royal Air Force 1939–1945: Volume I: The Fight at Odds, London, Her Majesty's Stationery Office,
  • Christopher Shores, Norman Franks et Russell Guest, Above The Trenches: A Complete Record of the Fighter Aces and Units of the British Empire Air Forces 1915–1920, London, Grub Street, (ISBN 0-948817-19-4)