Ninnan Santesson

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ninnan Santesson
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata
Fjärås church parish (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
Paroisse Adolphe-Frédéric (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Gertrud Paulina SantessonVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
Ninnan SantessonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Famille
Santesson (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Bertel Bertel-Nordström (en) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Lena Santesson-Carlson (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maître
Sigrid Blomberg (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Personne liée
Sigrid Fridman (en) (collègue)Voir et modifier les données sur Wikidata

Ninnan Santesson (Fjärås, 1891Stockholm, 1969) est une sculptrice et dessinatrice suédoise. Les sculptures monumentales de Santesson et les portraits intimes de ses contemporaines sont considérés comme ses plus grands succès créatifs.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Gertrud Paulina Santesson naît le au sein d'une famille aisée dans le manoir de Tjolöholm (devenu le château de Tjolöholm), près de Fjärås, dans le comté de Halland, dans le sud de la Suède[1],[2],[3]. Elle est la deuxième des trois filles de Berndt Ehrenfried Santesson et de son épouse Edith Elisabet (née Bergman). Elle grandit au domaine de Mälby, dans le Södermanland, au nord-est du Halland, mais son père meurt lorsqu'elle a douze ans[1],[2],[3].

La famille déménage à Stockholm, où Ninnan reçoit ses premières leçons de sculpture de l'amie de sa mère, Sigrid Blomberg (en). Elle étudie à partir de 1911 dans le département de sculpture de l'Académie royale suédoise des Beaux-Arts, mais, comme d'autres étudiants, elle n'apprécie pas la pédagogie et part terminer sa formation à Paris[1],[2]. Elle y étudie le dessin à l'Académie Colarossi et la sculpture monumentale à l'Académie de la Grande Chaumière auprès d'Antoine Bourdelle[1],[2]. Elle se lie d'amitié avec les artistes suédoises Siri Derkert, Anna Petrus et Lisa Bergstrand. Pendant cette période, elle voyage en Algérie pendant un an et demi, et son voyage est déterminant dans son évolution stylistique. Elle réalise notamment un portrait intitulé Monsieur Iffa[4], qui sera plus tard exposé, avec d'autres œuvres, à côté de celles de l'artiste finlandais Engelbert Bertel-Nordström (en) à la Konstnärshuset de Stockholm. Santesson épouse Bertel-Nordströmat en 1917[1],[2],[3]. Elle a une fille avec lui, Lena Santesson-Carlson (sv) (1918-1997) qui deviendra elle aussi une artiste. Le couple divorce en 1928[3].

Carrière[modifier | modifier le code]

Bas-relief en granit du maréchal Erik Dahlbergh (1916).

Ninnan Santesson travaille sur la plupart de ses sculptures monumentales avant 1930, et la plupart d'entre elles sont associées à la ville de Göteborg. Elle accepte la commande de sa première œuvre de grande envergure dans la ville : la rénovation de la maison du consul Forsberg à Lorensberg (sv), pour laquelle elle fournit quatre figures en chêne, quatorze cariatides et un plafond peint[1]. En 1912, elle décore l'église de Masthugg (en), qui est considérée comme l'une des meilleures œuvres de Santesson. Quatre ans plus tard, elle conçoit un bas-relief en granit du maréchal suédois Erik Dahlbergh. La même année, elle achève une sculpture intitulée Genius på högt postament (« Génie sur un piédestal élevé »), une statue du poète Viktor Rydberg, qu'elle verra érigée en monument public dix ans plus tard. La sculpture est conçue dans le style classique, et représente la double nature du poète : son idéalisme et son réalisme[a][1]. Son œuvre de 1930, Kunskapens träd à Skövde (« L'arbre de la connaissance à Skövde »), a également été conçue dans le même style, et est sa dernière production classique[1].

Flicka med hund (1968).

À partir de 1930, Santesson cesse de travailler sur des sculptures monumentales et se consacre à des modèles de petite taille en argile, en terre cuite et en bronze. À cette époque, elle peint des portraits de ses amies artistes contemporaines bien connues, notamment Naïma Wifstrand[5], Marianne Frestadius (sv) et Hanna Rydh[6]. Son atelier devient un lieu de rencontre pour ses anciens amis, où Berta Hansson (en) travaille sur les croquis, Siri Derkert s'occupe des sculpteurs, et Maj Bring (en) servait de modèle. La sculpture du corps entier de Bring par Santesson[7] est souvent considérée comme un chef-d'œuvre. Flicka med hund (« Fille avec un chien »), son œuvre finale est conçue en style libre. Le modèle a été élevé à Mälarhöjden (en), dans la banlieue de Stockholm, à titre posthume[1],[2],[3].

Ninnan Santensson a tenu plusieurs expositions individuelles à Stockholm, Göteborg, Uppsala, Lund et Borås. Ses œuvres ont été présentées dans de nombreuses expositions importantes en Suède et au Danemark, notamment l'exposition d'art nordique à Göteborg et les « Optimistes » au Liljevalchs konsthall, ainsi que celles organisées par l'Association générale des arts de Suède[1],[2],[3].

Ninnan Santesson meurt à Stockholm le [1] ses cendres ont été éparpillées dans un jardin commémoratif[1],[b].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Ninnan Santesson sculpte principalement sur bois ou pierre, et occasionnellement le béton, la terre cuite et le bronze. Elle réalise en particulier des bustes, mais aussi des groupes de sculptures, des reliefs et des statuettes telles que Goran et le Dragon, Le Prince, La Fille comme clé à molette, Berger à l'Agneau, notamment. Elle s'est surtout fait connaître pour ses sculptures monumentales, telles que le retable de l'église de Masthugg (en), qui est considéré son chef d'œuvre[3].

Le critique d'art suédois Ulf Linde a déclaré : « Les sculptures et les dessins de Ninnan Santesson ont un incroyable vibrato sur toutes les surfaces de la forme. [...] Elle révèle la nature sensible des choses dans le sens le plus extrême du terme. Elle n'est jamais banale »[1].

Ses œuvres sont notamment conservées au Nationalmuseum[9], au Moderna Museet[10] et dans les musées de Göteborg, Malmö et Borås (sv)[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le bras gauche de la statue est tendu vers le ciel et le monde des idées, tandis que le bras droit tient une épée qui le ramène sur terre et dans la réalité.
  2. Le site svenskagravar.se, qui répertorie les tombes en Suède, affirme plutôt qu'elle est enterrée au cimetière boisé de Stockholm[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m (en) Bergström, Irja, « Ninnan Santesson », sur Svenskt kvinnobiografiskt lexikon, (consulté le ).
  2. a b c d e f et g Görts 2002, p. 439.
  3. a b c d e f g et h (sv) « Gertrud Paulina "Ninnan" Santesson 1891-1969 », sur Signaturer.se (consulté le ).
  4. (en) « Notice de l'œuvre Monsieur Iffa », sur Moderna Museet (consulté le ).
  5. (en) « Notice du portrait de Naïma Wifstrand », sur Moderna Museet (consulté le ).
  6. (sv) « Notice de la sculpture de Hanna Rydh », sur Nationalmuseum (consulté le ).
  7. (sv) « Notice de la sculpture de Maj Bring », sur Nationalmuseum (consulté le ).
  8. (sv) « Santesson, Gertrud Paulina », sur svenskagravar.se (consulté le ).
  9. (sv) « Œuvre de Ninnan Santesson », sur Nationalmuseum (consulté le ).
  10. (en) « Œuvre de Ninnan Santesson », sur Moderna Museet (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (sv) B. Brecht (trad. E. Santesson), Betraktande av konst o konsten att betrakta: anteckn:ar till en skulptur av N S (otr ms) [L'art du regard et l'art du regard : notes sur une sculpture de NS (otr ms)], KB.
  • (sv) Maria Görts, « G Paulina (Ninnan) Santesson », dans Svenskt biografiskt lexikon, vol. 31, Stockholm, Ministère de la Culture (Suède), (lire en ligne), p. 439. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (sv) B. Hansson, « Den otroliga verkligheten »: 13 kvinnliga pionjärer [« L'incroyable réalité » : 13 femmes pionnières], éd. L Robbert, 1994.
  • (sv) B. Hansson, Kamratporträtt [Portrait d'un ami], 1984.
  • (sv) R. Söderberg, Den sv konsten under 1900-talet [L'art suédois au XXe siècle], 1970.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :