Nasser Zefzafi

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Nasser Zefzafi (en berbère : Naṣer Azefzaf, ⵏⴰⵚⵔ ⴰⵣⴼⵣⴰⴼ), né le à Al Hoceima (Rif) , est un militant politique marocain rifain[1],[2].

Il participe depuis au mouvement de contestation, le mouvement populaire du Rif, réclamant l'amélioration de la situation socio-économique de la Région du rif .En avril 2021, il fait annoncer, alors qu'il est incarcéré à la prison de Tanger, ne plus vouloir être un leader du hirak rifain[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Nasser Zefzafi est né à Al Hoceima dans le Rif, dans le nord du Maroc. Sa mère a grandi à Al Hoceima et appartient à la tribu des Aït Ouriaghel. Son père est originaire d’Izefzafen, un petit village des Aït Ouariaghel, tribu à laquelle appartenait aussi Abdelkrim el-Khattabi[4]. Zefzafi descend d'une famille de militants[5]. Son grand-père fut ministre de l’Intérieur de la "République du Rif" tandis que son oncle, assassiné en 1978 près de Larache, était le directeur de cabinet d'Abdelkrim el-Khattabi[5]. Son père fut aussi un militant de première heure de l’Union nationale des forces populaires, puis de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) de laquelle il a démissionné lorsque le parti entra au gouvernement[5]. Zefzafi fut aussi membre du mouvement du 20-Février à Al Hoceima lors des contestations de 2011[6].

Contestation[modifier | modifier le code]

Nasser Zefzafi participe aux manifestations suivant la mort de Mohcine Fikri, un vendeur de poissons de 31 ans mortellement écrasé dans une benne à ordures le . Dans une interview donnée au site d'actualité El Español en janvier 2017, il déclare : « Ce qui est arrivé à Fikri nous affecte également : si nous restons silencieux aujourd'hui, cela continuera. C'est pourquoi nous devons sortir pour arrêter cela »[7]. Depuis , le mouvement n'a pas faibli et continua de sortir dans les rues d'Al Hoceima et son agglomération mais aussi, Nador et Berkane.

Cette contestation prend une tournure politique et identitaire à partir d' [réf. nécessaire], Rabat ayant dans un premier temps accusé la mouvance rifaine de velléités indépendantistes et d'être piloté secrètement depuis l'étranger, alors que Zefzafi nie ces accusations en bloc avant de faire marche arrière et de reconnaître les revendications du mouvement légitime[réf. nécessaire].

Le , lors de la prière du vendredi à la mosquée Mohammed-V d'Al Hoceima, Nasser Zefzafi interrompt le prédicateur lors de son prêche, prononçant un discours improvisé critiquant les institutions, et accusant l'imam de se servir de la religion pour faire un discours politique, et d'être à la solde du makhzen ». Le jour même, le procureur de la cour d’appel d’Al Hoceima ouvre une enquête et lance un mandat d’arrêt contre Nasser Zefzafi[8].

Arrestation[modifier | modifier le code]

Démonstration à Paris demandant la libération des prisonniers du Hirak du Rif, dont Nasser Zefzafi

Nasser Zefzafi est arrêté[9] par la police le matin du pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », et est transféré le même jour à Casablanca au siège du bureau national de la police judiciaire[10]. Il est également accusé de « perturber la prière du vendredi et de porter atteinte à l'exercice du culte ». Il est notamment accusé « d'atteinte à la sécurité intérieure de l'État » et « pour trahison » [réf. nécessaire].

Le , Nasser Zefzafi est condamné à 20 ans de prison avec 41 autres opposants politiques[11].

Post-arrestation[modifier | modifier le code]

Dans un audio de plus d'une heure[12] qui a été diffusé le sur les réseaux sociaux, Nasser Zefzafi annonce rompre le lien d'allégeance au roi et abandonner la nationalité marocaine. Il déclare « Nous avons rendu publique notre décision d'abandonner la nationalité et de rompre le lien d’allégeance, ce positionnement n’était pas arbitraire, mais fondé ». Il y dénonce notamment la déportation des Rifains et le siège imposé sur le Rif.

Mauvais traitement[modifier | modifier le code]

Le , une vidéo dans laquelle Nasser Zefzafi apparaît dans sa cellule à moitié-nu avec des ecchymoses le long de son corps circule sur internet avant d'être supprimée. Il aurait été torturé dans le centre de détention d'Oukacha, à Casablanca[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Maroc: d'où vient le mouvement «Al Hirak» qui proteste à Al Hoceïma? », sur RFI, (consulté le ).
  2. « Qui est vraiment Nasser Zefzafi ? , H24info »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur h24info.ma (consulté le ).
  3. (en-US) « Nasser Zefzafi annonce ne plus être un leader du Hirak rifain », sur Le Desk (consulté le ).
  4. G., Dossier : la Guerre du Rif (lire en ligne), « En ce temps-là, Mohamed Abdelkrim el Khattabi, né en 1882 à Ajdir dans la tribu des Aït Ouariaghel de la région d'Al-Hoceïma [...] »..
  5. a b et c « Qui est Zafzafi, le leader du mouvement d’Al Hoceima et que veut-il? », Le Site Info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Mohammed Amine Harmach, « Qui est vraiment Nasser Zefzafi ? », H24info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Que veut Nasser Zafzafi, l’activiste qui mène la contestation rifaine? », sur Le Desk, (consulté le ).
  8. Courrier du Rif, « Il y a deux ans, Nasser Zefzafi a été arrêté »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Courrier du Rif (consulté le ).
  9. [source insuffisante]« Courrier du Rif », sur Courrier du Rif (consulté le ).
  10. « Nasser Zefzafi arrêté pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat » », sur Telquel.ma, (consulté le ).
  11. « Hirak marocain, les peines prononcées sont une honte pour la justice », sur levif.be, .
  12. [source insuffisante]« Courrier du Rif », sur Courrier du Rif (consulté le ).
  13. « MAROC – Les vieilles habitudes… | The Maghreb and Orient Courier », sur lecourrierdumaghrebetdelorient.info.