Mbok

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Le Mbok ou Mbock est le fondement de la cosmogonie et de l'institution sociale du peuple Bassa.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot Mbok vient du verbe bog, qui se traduit dans la langue Bassa par entailler ou arranger, qui se dit Bogbe, s'éterniser, d'où mbog, le concubin notoire. Le mot mbog avec un accent circonflexe sur la lettre o se traduit par avancer, s'avancer, devancer d'où le terme mbôgna qui se traduit par le leader, ou mbôg l'ainé, le premier. A la fin le mot mbock traduit une idée d'éternité (l'univers comprenant toute la création : hommes, bêtes, plantes et éléments)[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans les fondements des institutions du peuple Bassa, neuf hommes, avec leurs femmes et leurs enfants seraient sortis de la grotte Ngog Lituba[2]. Parmi ses enfants, il y aurait eu Ngog, très intelligent qui aurait pris les rênes du groupe. Le troisième fils dénommé Mban était très obstiné et aurait été ensuite intronisé à la tête de cette nouvelle société en ces termes “Par ton endurance, tu resteras à la place de ton père et à la mienne. C’est toi qui récolteras le travail de l’espérance, tu arrangeras les choses de tous les côtés, tu béniras quelqu’un à l’assemblée selon sa volonté et ses œuvres”. Par ces mots, la tradition régit le droit de succession dans le peuple Bassa. Le commandement n'est pas forcément attribué en fonction de la primogéniture ni au hasard. Le leadership communautaire dépend des qualités nécessaires pour gouverner la société. Il est donc investi d’un triple rôle[3].

  • un rôle économique pour subvenir aux besoins matériels du groupe en organisant le travail
  • un rôle religieux, intitulé Mbombok ou chef de clan dont le pluriel est Mbambombok, il est dépositaire de la puissance divine.
  • un rôle social pour maintenir la cohésion sociale du groupe en réglant les conflits.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Marcel Eugene Wognon, Les Bassas du Cameroun - Monographie historique d'après la tradition orale, Burkina Faso, Harmattan Burkina, , 200 p. (ISBN 978-2-266-0-3528-6, lire en ligne), p. 123
  2. Joseph Mboui, Mbog Liaa, le pays de la grotte : ou le savoir social du peuple Basa : textes et documents Basa (Sud-Cameroun) : Thèse 3e cycle, Bordeaux,
  3. « Le fondement de l’institution Mbok chez les Bassa au Cameroun », sur auletch.com, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Achille Mbembe, 1996, La naissance du maquis dans le Sud-Cameroun (1920-1960). Histoire des usages de la raison en colonie, Paris, Karthala, 438 p., (ISBN 9782865376001)
  • Biya Ndebi. Le système Mbok chez les Bassa du Sud-Cameroun. 1976
  • Charles Minyem. Rationalité africaine et développement économique: L'école du savoir africain. Editions L'Harmattan, 1 nov. 2013 - 232 p.
  • Ndebi Biya. Etre, pouvoir et génération: le système mbok chez les Basa du Sud-Cameroun. L'Harmattan, 1987 - 134 p.
  • Dibombari Mbock. La Philosophie Égyptienne du Christ. Lulu.com, 2 déc. 2014 - 518 p.
  • Emmanuel Konde. Cameroon: Traumas of the Body Politic. Xlibris Corporation, 16 janv. 2015 - 238 p.
  • Bellnoun-Mohma. Proverbes et expressions bassa: Traduits en français. Editions L'Harmattan, 1 janv. 2013 - 262 p.
  • Alice Delphine Tang, Écriture féminine et tradition africaine : l'introduction du « Mbock Bassa » dans l'esthétique romanesque de Were Were Liking, L'Harmattan, Paris, 2009, 204 p. (ISBN 9782296075535), [lire en ligne]