Harusame monogatari

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le Harusame monogatari (kanji : 春雨物語 ; hiragana : はるさめものがたり), traduit par Les Contes de la pluie de printemps (moins souvent par Contes de la pluie de printemps) est la seconde fameuse collection d'histoires japonaise d'Ueda Akinari après le Ugetsu monogatari (Contes de pluie et de lune)[1].

Le recueil de dix histoires relève du genre yomihon de la littérature japonaise, exemple remarquable de la contribution du Japon aux débuts de la littérature moderne mondiale, bien que ce deuxième recueil de Ueda n'a pas été imprimé avant 1907, un siècle après sa mort en 1808[2]. L'édition de 1907 était basée sur un manuscrit incomplet et l'édition intégrale n'a été publiée qu'en 1950[3],[4].

Contenu[modifier | modifier le code]

Les récits semi-historiques reflètent l'intérêt d'Akinari pour les fictions historiques kokugaku[5].

  • Chikatabira (血かたびら?, La Robe ensanglantée), historique[6].
  • Amatsu otome (天津処女?, La Pucelle Amatsu), historique.
  • Kaizoku (海賊?, Le Pirate), historique[7].
  • Nise no en (二世の縁?, Le destin qui dure deux vies), aussi appelé Le Lien du mariage. L'histoire d'une relation réincarnée au moyen du sokushinbutsu[8].
  • Me hitotsu no kami (目ひとつの神?), historique.
  • Shinikubi no egao (死首の咲顔?, Le Sourire sur le visage du cadavre).
  • Suteishi maru (捨石丸?, Le Navire Suteishi). Le nom du vaisseau perdu Sute-ishi signifie une pierre rejetée dans un jardin sec, ou une pierre sacrifiée au jeu de go.
  • Miyagi ga tsuka (宮木が塚?, La Tombe de Miyagi).
  • Uta no homare (歌のほまれ?, À la louange des Song), historique.
  • Hankai (樊噲?, Récit picaresque de la vie mouvementée d'un jeune homme… qui plus tard se fait appeler Hankai)[9].

Comparaisons avec le Ugetsu monogatari[modifier | modifier le code]

Les deux ensembles partagent le « délice d'inspiration de Akinari (kokugaku) pour le mystérieux et le problématique[10]. Contrairement au Ugetsu monogatari le Harusame monogatari n'est pas essentiellement une collection d'histoires de fantômes[11]. Le style élégant de la collection précédente est remplacé par un style lapidaire « parfois agité[12] ».


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Shūichi Katō et Don Sanderson, A History of Japanese Literature: From the Man'yōshū to modern times, 1997, p. 191. « Akinari a écrit deux collections d'excellentes nouvelles, Ugetsu monogatari (Contes de pluie et de lune, achevé en 1768, publié en 1776), et Harusame monogatari (Contes de la pluie de printemps, posthumes) .»
  2. Susan L. Burns, Before the Nation: Kokugaku and the imagining of community, 2003, p. 246. « Le moderne Harusame monogatari a une histoire textuelle compliquée. Il a d'abord été imprimé en 1907, presque un siècle après la mort de Akinari. La version imprimée, basée sur un manuscrit appartenant à Tomioka Tessai (1836-1924), ne contient que […]. »
  3. Akinari Ueda et Barry Jackman, Harusame monogatari, 1975, p. xx. « Éditeurs de cette période. Quatre éditions imprimées ultérieures du Harusame monogatari ont été basées sur la version Fujioka. En 1939, cependant, Shigetomo Ki retourne vers le manuscrit Tomioka lui-même et prépare une édition qui adhère étroitement à […]. »
  4. Paul Gordon Schalow et Janet A. Walker, The Woman's Hand: Gender and Theory in Japanese Women's Writing, 1996, p. 194, note 1. Nise no en provient du recueil d'histoires d'Ueda Akinari, Harusame monogatari (Contes de la pluie de printemps; 1802-1809). Une version complète du texte ne devient disponible en version imprimée qu'en 1950.
  5. Monumenta Nipponica, Jōchi Daigaku, volume 25, 1970, p. 374. « […] pièces historiques et critiques qui sont un reflet clair de recherches nationales d'apprentissage d'Akinari (Chikatabira', Amatsu otome, Kaizoku, Me hitotsu no kami et Uta no homare) ; et des histoires d'intérêt psychologique et humaniste ('Nise[pas clair] […]. »
  6. Shūichi Katō et Don Sanderson, A History of Japanese Literature: From the Man'yōshū to modern times, 1997, p. 193. « Trois d'entre elles — Chikatabira (La Robe ensanglantée), Amatsu otome (La Pucelle Amatsu) et Kaizoku (Le Pirate) — représentent des personnes historiques, les cinq autres sont basées sur des contes populaires et des histoires vraies : Nise no en (Le Lien du mariage), Shinikubi no egao (Le Sourire sur le visage du cadavre), Suteishi maru, Miyagi ga tsuka (La Tombe de Miyagi) et Hankai.
  7. Susan L. Burns, Before the Nation: Kokugaku and the Imagining of Community in…, 2003, p. 127. « Kaizoku […] Les autres histoires qui composent le Harusame monogatari sont également positionnées entre histoire et fiction, et à partir de cet espace, Akinari tente d'explorer de façon critique le processus de changement historique du point de vue de l'individu […]. »
  8. Paul Gordon Schalow et Janet A. Walker, The Woman's Hand: Gender and Theory in Japanese Women's Writing, 1996, p. 174. « Très probablement, la principale source d'Akinari pour Le destin qui dure deux vies est Sanshu amagane no koto (À propos de la cloche de pluie de Sanshu [province de Sanuki]), de Kingyoku neji-bukusa (The Golden Gemmed Twisted Wrapper. », 1704).
  9. Jackman, 1975.
  10. Conrad Totman, Early Modern Japan, 1995, p. 414. « Au cours de sa vie, Akinari a également écrit deux recueils de contes qui ont exprimé son plaisir d'inspiration kokugaku pour le mystérieux et problématique, l'Ugetsu monogatari, écrit entre 1768 et 1776, et l'Harusame monogatari, daté de 1808. »
  11. Akinari Ueda et Barry Jackman, Harusame monogatari, 1975, p. xvi. « L'impression générale laissée par le Harusame monogatari n'est certainement pas de surnaturel, mais le Ugetsu monogatari est essentiellement une collection d'histoires de fantômes. Comparé au Ugetsu monogatari, le Harusame monogatari contient beaucoup plus […]. »
  12. Monumenta Nipponica, Jōchi Daigaku, volume 31, 1976, p. 97. « […] est minimal chez Harusame, et la langue élégante et polie du Ugetsu cède la place à un style clair, lapidaire, parfois agité dans le second recueil. Plus ostensiblement, comme le dit bien M. Jackman, “le Harusame monogatari est une œuvre d'” [Quoi ?] . »