Gare de Laluque

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Laluque
Image illustrative de l’article Gare de Laluque
Localisation
Pays France
Commune Laluque
Adresse 40465 Laluque
Coordonnées géographiques 43° 49′ 29″ nord, 0° 58′ 02″ ouest
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87673129
Services Fret SNCF
Caractéristiques
Ligne(s) Bordeaux à Irun
Laluque à Tartas (fret)
Voies 2 + voies de service
Quais 2
Altitude 62 m

Carte

La gare de Laluque est une gare ferroviaire française (fermée au service des voyageurs) de la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Irun, située à la limite sud du territoire de la commune de Laluque près de la commune de Pontonx-sur-l'Adour, dans le département des Landes en région Nouvelle-Aquitaine.

Situation ferroviaire[modifier | modifier le code]

Gare de bifurcation, elle est située au point kilométrique (PK) 133,755[1] de la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Irun. Elle est également l'origine de la ligne de Laluque à Tartas exploitée par VFL pour le fret.

Son altitude est de 62 m[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

La gare de Laluque ouvre en 1854 avec la création de la ligne Bordeaux-Dax part la compagnie du midi. En 1892 sont mises en service part la Société des chemins de fer d'intérêt local du département des Landes les lignes Laluque-Tartas et Laluque-Linxe, avec une halte au bourg de Laluque. En 1909 la Société des chemins de fer du Born et du Marensin ouvre la ligne Linxe-Saint-Girons-en-Marensin permettant de relier Tartas à Saint-Girons via une ligne longue de 49 km.

Le temps de la drôle de guerre, gare ferme aux voyageurs le 15 mai 1939 et réouvre le 15 juillet 1940. Très endommagée à la suite de l'explosion du train de munition le 27 juillet 1944, seule le hall à marchandise est conservée, agrandie et convertie en gare, la gare d'origine à colombage est détruite.

Le 27 avril 1950, la gare est fermée au voyageur avec l'ensemble de la ligne Tartas-Saint-Girons. La ligne Laluque-Saint-Girons ferme au fret le 1er septembre 1989. La ligne Laluque-Tartas est actuellement toujours ouverte au fret[3].

Le sabotage de la gare de Laluque[modifier | modifier le code]

À la suite du débarquement des troupes alliées en Normandie et de la percés d'Avranches par les troupes du général Patton, l'état-major allemand réclama des armements et des munitions à destination des ses troupes basées à Rennes. Il est décidé de l'acheminement depuis la gare de Laluque vers Rennes d'un stock d'armement du dépôt de Taller. Le train de munition, long de 69 wagons est constitué entre le 24 et 27 juillet 1944, le départ pour Rennes est annoncé pour le 27 juillet à 21h.

Ce même jour, sur ordre de Léonce Dussarat, chef départemental FFI, Henri Ferrand instituteur de 24 ans, membre du groupe de résistant de Pontonx, requis au STO pour travailler à l’entretien des voies et la surveillance des mouvements de trains du dépôt de Laluque, est désigné pour accomplir le sabotage. Il se procure des explosifs qu'il range dans une musette et se rend à la gare à 18h. Il se cache dans les WC pour armer ses deux bombes, puis il se rend sur la voie de garage en déjouant la vigilance des quatre soldats patrouillant autour des rames du convoi, il parvint à placer un pain de plastic par le vasistas ouvert du deuxième wagon, puis la seconde bombe dans le septième wagons lequel transportant de la poudre. Il parvint ensuite à s'enfuir en se mêlant au flot de voyageur et repart chez lui à Pontonx.

La première explosion intervient à 19h35, l'incendie se propage vite à l'ensemble du train, allumant la série d'explosion qui se termine à 1h du matin. Seul 12 wagons échappent au désastre et sont détachés par les hommes d’une locomotive qui venait de quitter le dépôt de Taller avec les treize derniers wagons destinés à compléter le train. Les dégâts sont considérables, 500 mètres de voies sont inutilisables, quatre voies de garage arrachées, tout les caténière sont détruit et la gare et le hall des marchandises sont sévèrement endommagés. Il n'y eu aucune victime.

Henri Ferrand retourne travaillé à la gare durant la nuit afin de ne pas éveillé les soupçons de la police nazis.

Radio Londres annonça la destruction du train de munitions le 30 juillet. Ce sabotage a empêché l’artillerie allemande de Rennes de recevoir les munitions qu’elle attendait et permit ainsi au général Patton d’atteindre la ville le 4 aout 1944. Ce dernier écrivit dans ses Cahiers de guerre que « La destruction du train de Laluque a provoqué avec le maximum d'opportunité l'asphyxie de l'artillerie allemande qui ne put s'opposer au franchissement de la Sélune par 100 000 hommes et 15 000 véhicules de l'armée américaine ».

Churchill lui-même dira qu’il s’agissait là de « l’un des sabotages les plus spectaculaires de l’été 44 »[4],[5],[6],[7],[8].

Un odonyme local (Place du 27-Juillet-1944 Ce lien renvoie vers une page d'homonymie) rappelle cet événement.

Le trafic ferroviaire[modifier | modifier le code]

Service voyageurs[modifier | modifier le code]

La gare est fermée au service des voyageurs.

Service des marchandises[modifier | modifier le code]

Cette gare est ouverte au service du fret[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Livre : Nouvelle géographie ferroviaire de la France, par Gérard Blier, tome 2, planche n° 56
  2. Fiche IGN.
  3. « Laluque/Tartas », sur reseau-train-ho-de-paquito40.e-monsite.com (consulté le )
  4. « La Résistance dans les Landes - Centre Pédagogique de la Résistance et de la Déportation », sur https://cprd-landes.org/ (consulté le )
  5. « Landes en vrac: LE SABOTAGE DE LALUQUE EN 1944 », sur Landes en vrac (consulté le )
  6. « 27 juillet 1944 : histoire d'un sabotage décisif dans les Landes », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le )
  7. Extraits du Procès-verbal de renseignements relatif à l’explosion d’un train de munitions en gare de Laluque du 27 juillet 1944 à 20h30. (lire en ligne)
  8. Témoignage de Henri Ferrand (lire en ligne)
  9. Site Fret SNCF : gare de Laluque

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]