Fosse La Naville

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Fosse La Naville ou no 7 des mines de Douchy
La fosse La Naville vers 1910.
La fosse La Naville vers 1910.
Puits La Naville
Coordonnées 50,31068, 3,361456[BRGM 1],[BRGM 2]
Début du fonçage 1846
Profondeur 912 mètres
Étages des accrochages ... 478 mètres ...
Arrêt 1936 (extraction)
1955 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1958
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Commune Lourches
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Douchy
Groupe Groupe de Valenciennes
Ressources Houille
Concession Douchy

Géolocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse La Naville ou no 7 des mines de Douchy
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse La Naville ou no 7 des mines de Douchy

La fosse La Naville ou no 7 de la Compagnie des mines de Douchy est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Lourches. La fonçage commence en 1846 le long de la rivière La Naville. Des corons sont bâtis à proximité de la fosse. La fosse est arrêtée à l'extraction en 1936, elle assure alors l'aérage et le service pour la fosse Schneider.

La Compagnie des mines de Douchy est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes. La fosse La Naville cesse toute activité en 1955, lorsqu'elle est utilisée pour remonter le matériel du fond de la fosse Schneider, à la suite de l'inondation de celle-ci. Le puits est comblé trois ans plus tard et les installations détruites. Les corons sont tous détruits, et le site rendu à la nature.

La fosse est réutilisée en 1977 par Charbonnages de France qui y installe une station de pompage de grisou. Celui-ci est expédié six ans plus tard à la centrale d'Hornaing. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête du puits La Naville. Gazonor arrête le captage de grisou en 2010, mais ne le reprend pas à cause du vol des installations métalliques.

La fosse[modifier | modifier le code]

Fonçage[modifier | modifier le code]

Le fonçage de la fosse La Naville commence en 1846 à Lourches[A 1], sur la rive gauche du petit cours d'eau dont elle porte le nom[F 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 76 mètres[F 1],[JD 1]. L'orifice du puits est situé à l'altitude de 30 mètres[JD 1].

Les terrains recoupés, au XIXe siècle.

Exploitation[modifier | modifier le code]

Le dernier accrochage de la fosse est, en 1886, à la profondeur de 478 mètres, mais il est prévu d'en établir un autre plus bas. Le gisement présente à cette fosse un aspect tout spécial[F 1]. Il semble que les terrains aient subi, de haut en bas, un violent effort de compression ayant une direction presque verticale, qui aurait fait replier les veines plusieurs fois parallèlement à elles-mêmes au voisinage de l'affleurement. Ordinairement, les dressants et les plateures consécutifs font entre eux un angle assez ouvert[F 2]. À la fosse La Naville, au contraire, les deux droits qu'on y connaît et le plat qui les unis offrent un parallélisme presque complet. L'action mécanique qui a produit cette allure singulière a eu pour effet de rejeter à une profondeur relativement grande les lignes de plissement qui servent de jonction, dans les diverses veines, entre leur droit supérieur et le plat qui lui succède. En outre, l'intervalle des couches, compté normalement à la stratification, est moindre en plat qu'en droit, ce qui prouve que l'effort de compression a produit son effet maximum sur le plat, qui a été en quelque sorte laminé entre les deux droits[F 2]. En même temps, les terrains ont été sillonnés par un assez grand nombre de déchirures presque parallèles, dirigées généralement nord 45° ouest, et plongeant de 70 à 80° au sud-ouest ; elles ont été produites par l'inégalité de répartition de l'effort de compression sur la totalité du gisement. Leur effet a été d'enfoncer les terrains dans la direction du sud-ouest, et de rendre le grand plat de La Naville a peu près inexploitable[F 2].

Albert Olry disait en 1886 que la fosse La Naville ne serait probablement plus jamais approfondie, et que son champ d'exploitation serait repris par la fosse de Douchy[F 2]. Cette même année, le puits est profond de 478 mètres[A 1].

La fosse vers 1910.

Huit fosses sont exploitées par la Compagnie des mines de Douchy en 1936 : l'extraction est assurée par Schneider, La Naville et Boca, l'aérage par Douchy, Saint-Mathieu, l'Éclaireur et Gantois, tandis que la fosse Désirée assure l'épuisement des eaux[A 2]. Cette même année, l'extraction cesse à la fosse La Naville et cette dernière assure le service et l'aérage pour la fosse Schneider[B 1], sise dans la même commune[A 2] à 1 145 mètres au nord-ouest[note 1].

La Compagnie des mines de Douchy est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes[B 1]. La fosse La Naville est utilisée en 1955 pour remonter le matériel du fond de la fosse Schneider, qui a subi une inondation. Le puits, profond de 912 mètres, est remblayé trois ans plus tard, en 1958[B 1]. Les installations de surface sont ensuite détruites.

Reconversion[modifier | modifier le code]

La fosse est réutilisée en 1977 par Charbonnages de France qui y installe un captage de grisou. Six ans plus tard, le gaz commence à être expédié à la centrale thermique d'Hornaing. La fosse Désirée[A 3], sise à 950 mètres à l'ouest[note 1], dispose d'installations similaires[B 1].

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête du puits La Naville. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1]. Les seuls vestiges de la fosse sont le mur d'enceinte et les piliers situés au niveau de l'entrée[2],[3]. Le site de La Naville a été mis à l'arrêt, un important vandalisme lié au vol de métaux a eu lieu sur le carreau de fosse de fin 2010 à début 2011[4]. Une plateforme trimodale est en projet au début des années 2020[5].

Les cités[modifier | modifier le code]

Les corons.

Des corons ont été construits sur deux axes près de la fosse La Naville, mais ils ont été entièrement détruits, et le site a été rendu à la nature[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. a et b Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. a et b Dubois et Minot 1991, p. 47
  2. a et b Dubois et Minot 1991, p. 49
  3. Dubois et Minot 1991, p. 48
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord, Imprimerie Quantin. Paris,
  1. a b et c Olry 1886, p. 278
  2. a b c et d Olry 1886, p. 279
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a et b Gosselet 1913, p. 156

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 47-49. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord : Études des gîtes minéraux de la France, Imprimerie Quantin. Paris, , 414 p. (lire en ligne), p. 278-279. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris, , p. 156. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article