Dragan Vikić

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Dragan Vikić
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Dragan Vikić né le , à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) était commandant de l'unité des forces spéciales du ministère de l'Intérieur de la République de Bosnie-Herzégovine, pendant la Guerre de Bosnie-Herzégovine.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et carrière sportive[modifier | modifier le code]

Il est né d'un mariage mixte avec un père croate et une mère serbe.

Après ses études secondaires, il est diplômé à la Faculté de culture physique en 1980 à Sarajevo.

En tant que membre du club de karaté "Bosna", il a été triple champion poids lourd de l'ex-Yougoslavie et, en tant que membre de l'équipe nationale, a remporté des médailles lors des championnats d'Europe par équipes de 1977 à 1983.

Commandant d'unité pendant la guerre[modifier | modifier le code]

Au début de la guerre, le , le président Alija Izetbegović lui confie le commandement des forces conjointes de la Force de défense territoriale et de la police. Vikić lance une proclamation publique : « Les défenseurs de Sarajevo n'ouvriront pas le feu sur les membres de l'Armée populaire yougoslave et ne représenteront aucun danger pour les citoyens » ; cependant, en privé, il se montre moins confiant et avoue que la situation « échappait à tout contrôle »[1]. À l'Assemblée nationale de la République de Bosnie-Herzégovine et devant les caméras de télévision, il exhorte les citoyens de Sarajevo à défendre la ville contre l'attaque de l'armée yougoslave. À la tête de l'unité spéciale Bosna, il participe de manière décisive à l'organisation de la défense de Sarajevo et dans des combats acharnés[2],[3]. Il devient l'un des commandants légendaires de défense de Sarajevo[4],[5],[6],[7].

L'unité spéciale Bosna[8],[9] était une unité des forces spéciales du ministère de l'Intérieur de la République de Bosnie-Herzégovine, et faisait partie de l'armée de la République de Bosnie-Herzégovine, l'armée officielle du gouvernement de Bosnie en temps de guerre. Elle avait été créée en et était composée d'un millier d'hommes[10].

Avec le général Jovan Divjak, il fait partie des plus populaires défenseurs de Sarajevo, et de la Bosnie-Herzégovine multiethnique[11].

Après la guerre[modifier | modifier le code]

À partir de , il devient chef du Secteur de la recherche et de l'application des méthodes et moyens de lutte contre le terrorisme au Ministère des affaires intérieures de la République de Bosnie-Herzégovine.

Il poursuit sa carrière sportive et devient président de la Fédération de karaté de Bosnie-Herzégovine.

En mars 2009, Croatia Libertas, une association croate de Bosnie-Herzégovine, dépose une plainte contre 375 personnalités religieuses et militaires bosniennes accusées d'avoir participé à l'ouverture de camps de concentration contre les non-Musulmans entre 1991 et 1995 : le nom de Dragan Vikić figure sur cette liste[12].

En décembre 2016, le parquet bosnien ouvre une procédure à son sujet : en avril 1992, les hommes sous son commandement auraient capturé et abattu 8 soldats de l'armée yougoslave[13]. Un de ses anciens lieutenant dément : « Si [Dragan Vikić] est coupable de quelque chose, c'est d'avoir défendu Sarajevo[14] ». En , il est convoqué devant le tribunal bosnien des crimes de guerre pour répondre de l'accusation de meurtre de 8 soldats yougoslaves tués en avril 1992 près du Grand Parc (Veliki Park) de Sarajevo. Il dément ces accusations : « Mes mains et celles des hommes que je commandais sont propres[15] ». En septembre 2019, Bakir Izetbegović, président de la Chambre des peuples de Bosnie-Herzégovine, qualifie ces accusations contre les défenseurs de Sarajevo de « crucifixion judiciaire[16] ». Le , le héros de la défense de la ville de Sarajevo, Dragan Vikić, a été acquitté de toutes les charges de crimes de guerre par un verdict définitif[17].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Marié, il a un enfant, il vit à Sarajevo.

Distinctions[modifier | modifier le code]

En tant que commandant d’unité spéciale dans la police de Bosnie-Herzégovine, il a été récompensé à plusieurs reprises. Ses décorations les plus importantes sont la « Plaquette de sécurité » et le « Décoration couronné d’argent » de l'ex-Yougoslavie.

Avec son unité Bosna, il reçoit les plus hautes décorations honorifiques pour bravoure et mérite : « Insigne police d'or », « Spécial Badge » et « Lis d'or ».

Il a été chanté dans la chanson de "Tifa"- "Apportez le drapeau, Dragan Vikić."

En 2004, il reçoit le prestigieux « Prix du 6 avril de la ville de Sarajevo » pour ses services sportifs et de la guerre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) William Glenn Robertson, Block by Block: The Challenges of Urban Operations, US Army General Staf College Press, (ISBN 1780396716, lire en ligne), p.256
  2. « Bosnie-Herzégovine Il y a dix ans, les forces serbes commençaient le siège de la capitale Sarajevo retrouve la force de son pluralisme ethnique Le fil de trois ans et demi passés sous les bombes et les tirs de snipers Un geste d'ouverture en République serbe », sur Le Soir, (consulté le )
  3. « ICTY Case Prlic transcription 11/03/2009 p. 37932 »
  4. Robert J. Donia, Sarajevo: A Biography, University of Michigan Press, (ISBN 047211557X), p.285
  5. Gérard de Villiers, Mes carnets de grand reporter, Filipacchi, (ISBN 2850182532), p.175
  6. « ISTORIJAT SPECIJALNE JEDINICE », sur veterani-bosna.com.ba.
  7. « Dragan Vikić o 2. maju 1992. godine: Patriotske snage i policija BiH su taj dan pretvorile u dan pobjede », sur klix.ba, .
  8. « Godišnjica formiranja jedinice "Bosna": 1.500 specijalaca branilo je BiH od agresije », sur klix.ba, .
  9. Mario Trojer, « Specijalna policija MUP R BiH - Građani Sarajeva su u ratu uz njih mirno spavali », sur brzevijesti.ba, .
  10. (en-US) Paul Quinn-Judge, « Sarajevo snipers increasingly take aim at civilians », sur baltimoresun.com, (consulté le )
  11. Stephen Schwartz, « Jovan Divjak and Dragan Vikic: Two Bosnian Heroes », sur opednews.com,
  12. (en) « Bosnian Croats sue 357 for war crimes », sur b92.net, B92, (consulté le ).
  13. « Des policiers de Sarajevo accusés d'avoir exécuté des prisonniers serbes pendant la guerre », sur 7sur7.be, 7 sur 7, (consulté le ).
  14. (bs) « Dragan Vikić „kriv za odbranu Sarajeva“ », sur dw.com, Deutsche Welle, (consulté le ).
  15. (en) « Bosnian Police Officials’ War Crimes Trial Opens », sur balkaninsight.com, Balkan Insight, .
  16. Office of the High Representative, 56th report of the High Representative for Implementation of the Peace Agreement on Bosnia and Herzegovina, 5 novembre 2019 [1]
  17. (en) « BiH Court frees Dragan Vikic and others of all war crimes charges »,