Discussion:Enfance délinquante

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Sociomediatique la délinquance juvénile ? Cette catégorie existe dans le droit français c'est donc déja une catégorie du droit. Ensuite cette catégorisation mais aussi cette catégorie ont été interrogés par la sociologie dans le cadre des recherches sur la déviance et c'est de cela dont parle l'article. Je fais un renommage peut être moins polémiste ...? PlexusSolaris (d) 3 juin 2009 à 21:30 (CEST)[répondre]

Il y avait un débat sur la notion. Il n'est pas sur que le renommage ue j'ai entrepri est changé le fond du débat.veuillez considerer l'historique PlexusSolaris (d)

Mise en page discussion section sociologie[modifier le code]

Je met cela en page discussion, il faut écarter tout ce qui ne relève pas du thème traité par cet article (la "délinquance juvénile"), en particulier les aspects biographiques qui sont traités par les pages biographiques en question, etc. Ahbon? (d) 16 juin 2009 à 21:36 (CEST)[répondre]

Quelques autres auteurs d'importance sur la question[modifier le code]

En plus, des auteurs français contemporains, d'autres auteurs font références sur la question de la délinquance juvénile.

Approches de la psychologie sociale[modifier le code]

Jacques Selosse, né le 12 avril 1923 à Lestrem dans le Pas-de-Calais, décédé le 9 novembre 1995, était éducateur et professeur émérite de psychologie sociale.

Il est recruté comme éducateur à Savigny-sur-Orge en 1946. En 1950, il est chargé à Savigny de la première classe de perfectionnement pour délinquants en observation. En 1951, il s'associe à l'ouverture du Centre de Formation et d'Etudes de l'Education Surveillée à Vaucresson.

Il est également expert en criminologie juvénile auprès du Conseil de l'Europe de 1968 à 1980. Il mène de nombreuses missions de conseil auprès de divers organismes et associations.

Dans un article des actes du congrès Violence délinquance psychopathie Rennes 1988, Jacques Selosse décrit l'accompagnement d'un jeune criminel selon une approche qui évoque beaucoup le travail dit thérapie primale.

Approches psychocliniques[modifier le code]

Robert Hare est un psychiatre canadien. Professeur émérite de l’Université de Colombie Britannique, il a consacré l'ensemble de sa carrière à l'étude de la psychopathie.

Selon Robert Hare, la différence entre psychopathie et sociopathie peut s'expliquer par l'origine du trouble[1]. La plupart des sociologues, des criminologues et même certains psychologues pensent que le trouble s'explique par l'environnement social et préfèrent parler de "sociopathes". Ceux qui, comme Hare, pensent que le trouble s'explique par une combinaison de facteurs psychologiques, biologiques, génétiques et environnementaux utiliseront de préférence le terme "psychopathe".

Selon David Lykken, la psychopathie et la sociopathie sont deux manifestations différentes du trouble de la personnalité antisociale. Il avance que les psychopathes naissent avec des caractéristiques psychologiques particulières comme l'impulsivité ou l'absence de peur, qui les conduisent à chercher le risque et les rendent incapables d'intégrer les normes sociales. Par opposition, les sociopathes ont un tempérament plus "normal"; leur trouble de la personnalité tient davantage à un environnement social défavorable (parents absents, proches délinquants, pauvreté, intelligence extrêmement faible ou développée). Ces deux troubles de la personnalité résultent d'une interaction de facteurs génétiques et de facteurs environnementaux, mais la psychopathie tient surtout à des facteurs héréditaires, tandis que la sociopathie tient surtout à des facteurs environnementaux[2].

La psychologie criminologie[modifier le code]

La psychologie criminologique prend comme objet d'étude les faits criminels. Dans les pays européens, au Canada et aux USA, elle est une branche de la "psychologie légale", qui couvre toutes les interventions des psychologues dans le champ judiciaire. Une part importante de la psychologie criminologique, peu développée en France, est la psychologie du témoignage. La psychologie du crime s'intéresse à l'ensemble des écarts à la loi, l'ensemble des écarts aux codes. Il en est ainsi autant de l'injure, des incivilités, des violences, des maltraitances, des actes délinquants, du crime de sang, des crimes de guerre, des crimes sexuels. La psychologie criminologique analyse le rapport du sujet auteur avec les éléments de l'environnement, de la scène criminelle, mais aussi le rapport de l'auteur à la victime, l'un construisant l'autre dialectiquement.

L'autre versant essentiel de la psychocriminologie est la victimologie.

Différentes expressions co-existent, et peuvent représenter des approches sensiblement différentes: criminologie, psychocriminologie, psychologie criminelle, psychologie criminologique, psychologie judiciaire, psychologie du crime, psychologie des violences. Le psychocriminologue travaille dans l'intersection dialectisée du droit, c'est-à-dire des écarts des personnes aux normes et aux valeurs, et des élaborations psychiques singulières avec la culpabilité psychologique, la honte, les dynamiques de passage à l'acte, la construction subjective de sens.

En France deux masters professionnels sont ouverts sur ce champ disciplinaire : celui de Rennes dirigé par Bernard Gaillard et Loïck Villerbu, celui de Grenoble. Le premier a été ouvert en 1999 comme DESS Cliniques criminologiques.

Robert King Merton et la notion de dysfonction sociale[modifier le code]

Robert King Merton, sociologue des Drapeau des États-Unis États-Unis, est né à Philadelphie en Pennsylvanie le 4 juillet 1910 et décédé à New York le 23 février 2003. Etudiant à Harvard, il a été l'élève de Pitirim Sorokin et de Talcott Parsons.

Il est le fondateur de la sociologie des sciences. Il se situe juste avant les interactionnistes, et il est tenant d'un fonctionnalisme dit de "moyenne portée".

Il s’est rendu compte que les individus dans une société agissent en fonction d’objectifs grâce à des moyens. Par exemple dans les années 50 aux États-Unis beaucoup d’individus ont comme objectif de s’enrichir mais Merton constate que de nombreux individus n’ont pas les moyens de le faire (manque d'argent, d'éducation, etc. ).

La représentation structuro-functionnelle de Merton de la déviance et l'anomie.

Il constate que ces individus vont alors utiliser des moyens illégaux pour atteindre le but de l’enrichissement personnel; il les appelle innovateurs même si ceux-ci sont considérés comme des criminels. Il a refusé la connotation morale pour mettre en avant ces individus. En les valorisant, il déplace le problème de la criminalité. L’origine du problème se trouve dans la vie sociale, exemple aux États-Unis l’enrichissement personnel avec des moyens différents selon les individus.

Il est à l'origine de la notion de dysfonction sociale, lorsque les conséquences d’un fait social empêchent le système de s’adapter et risquent de rendre difficile ou impossible son maintien.

Par exemple la criminalité urbaine entraine des conséquences dysfonctionnelles (insécurité, dégradation etc.).

Howard Saul Becker et l'interactionnisme symbolique[modifier le code]

Howard Saul Becker est un sociologue américain né le à Chicago dans l'Illinois.

Après avoir été professeur à l'université Northwestern (Chicago) et à l'Université de Washington à Seattle, il est aujourd'hui à la retraite.

Howard Becker est un des héritiers de la tradition de l'École de Chicago et s'inscrit ainsi dans le courant de l'interactionnisme symbolique. Il mena longtemps une carrière parallèle de pianiste de jazz, grâce à laquelle il a financé ses études. Il est aussi passionné de photographie, à laquelle il a consacré plusieurs articles.

Howard S. Becker a été étudiant à l'université de Chicago dans les années 1940. Il a ainsi suivi les enseignements des maîtres de l'École de Chicago, notamment Everett Hughes, dont l'œuvre le marqua en particulier. Il a réuni autour de la revue Social Problems dont il devient le rédacteur en chef en 1961 plusieurs des sociologues américains hostiles au courant fonctionnaliste, alors dominant aux États-Unis (Erving Goffman, Aaron Cicourel...)

Il est l'auteur de deux ouvrages marquants Outsiders et Les mondes de l'art. Il a exercé une importante influence sur la sociologie française à partir de la fin des années 1980 et a entamé vers la fin de sa carrière une collaboration active avec le sociologue français Alain Pessin. Il a reçu plusieurs distinctions en provenance d'université française, devenant Docteur Honoris Causa des universités Paris 8 et Pierre-Mendès-France de Grenoble.

Outsiders[modifier le code]

Dans Outsiders, Becker mène son étude en se fondant sur le monde des musiciens de jazz et sur les fumeurs de marijuana dans les années 1950. Il choisit de faire une observation participante, afin de connaître les représentations du monde de ses « déviants ».Il construit une théorie interactionniste de la déviance, en réaction à la tradition fonctionnaliste. Il refuse, en particulier, du fonctionnalisme l'idée que la déviance soit le produit de facteurs sociaux pesant sur les individus. L'acte déviant est pour lui le résultat d'un double processus:

  • Premièrement, l'acte doit être défini comme déviant par la société. Becker s'intéresse ainsi à ce qu'il nomme les entrepreneurs de morale, c’est-à-dire aux acteurs qui se mobilisent pour qu'une activité donnée soit catégorisée socialement comme déviante. Becker cherche ainsi à montrer que la marijuana n'est devenue illégale aux États-Unis qu'à la suite d'une campagne menée par des entrepreneurs de morale. Toute étude de la déviance, pour Becker, ne doit pas penser les actions comme, en soi, déviantes, mais comme ayant été définies comme telles par des entrepreneurs de morale.
  • D'autre part, il faut que l'acteur entreprenant une action déviante soit étiqueté comme tel lors d'une interaction sociale. Becker propose la typologie suivante :

Edwin H. Sutherland et l'« association différentielle »[modifier le code]

Edwin H. Sutherland (18831950) était un sociologue, criminologue et théoricien du comportement criminel américain. Il appartenait au courant de l'interactionnisme symbolique (École de Chicago) et il a introduit le concept d'« association différentielle ». En 1939, il est nommé président de l'American Sociological Association (ASA)

Edwin Sutherland a formulé une théorie générale du comportement criminel en termes de transmission culturelle. Il publiera sa thèse dans un livre, paru en 1947, sous le titre de Principes de criminologie. Dans cet ouvrage, il postule que le comportement criminel s'apprend au contact d'autres individus par un processus de communication, principalement dans des petits groupes. Cet apprentissage comporte 2 phases :

  1. un apprentissage des technique qui sont nécessaires pour commettre l'infraction.
  2. un apprentissage de l'orientation des mobiles, des pulsion, des rationalisation et des attitudes nécessaires pour permettre l'infraction. Ce sont ce qu'on appelle classiquement les « bonnes raisons » pour commettre l'infraction.

Le second apprentissage est surtout issu du principe de l'« association différentielle ». Il s'agit d'un processus d'interprétation (favorable ou non) que l'individu fait des dispositions légales. Si les interprétations sont favorables à la transgression de la loi, l'individu est susceptible de devenir un délinquant.

Sutherland insiste, toutefois, qu'il ne parle pas d'associations entre criminels et d'associations entre non criminels. Il s'agit d'associations entre interprétations favorables à la transgression et d'associations défavorable. Il va donc que diverses formes de comportements criminels peuvent être défavorables pour un délinquant : il s’agit là d'un voleur qui est contre le meurtre. L'inverse est aussi possible chez des personnes conformistes et respectables qui sont favorables a une attitudes pro-délictueuses : comme par exemple une fraude fiscale.

Le principe d'« association différentielle » est influencé par divers facteurs :

  • la fréquence : plus un individu est exposé au modèle criminel, plus le risque s’accroît de devenir un criminel ;
  • la durée : plus les contacts avec les modèles criminels sont longs et plus le risque s’accroît de les adopter pour son propre comportement ;
  • l'antériorité : elle exerce une influence décisive en ce sens qu’en règle générale, le comportement conformiste ou criminel développé dans l'enfance peut persister toute la vie. L’enfant peut être donc éduqué comme délinquant au sein même de sa famille d’origine durant son enfance ;
  • l'intensité : c’est ce qui se rapporte au prestige du modèle criminel ou non criminel ;

Donc:

  1. S'il rapporte une gratification au comportement, qu'il soit légitime ou criminel, il sera répété.
  2. Le comportement criminel est apprit tout comme le comportement approprié.
  3. L'apprentissage de la conformité ou de la criminalité s'effectue selon le groupe de référence.
  4. Le criminel doit apprendre à être un bon criminel comme un citoyen apprend à être un bon citoyen.
  5. Un individu devient criminel parce qu'il est en présence de criminels, qu'il n'a pas de modèles autres ou que ceux-ci ne semblent pas aussi attrayant.

Sutherland insiste enfin sur le fait que les valeurs et besoins sont les mêmes pour le délinquant et le conformiste. C’est la culture globale qui est hétérogène et qui comporte des définitions contradictoires du même comportement, dont l’un est avalisé par le législateur. Les taux et la fréquence de chaque type de comportement criminel dépendent donc de la manière dont l’organisation sociale stimule ou inhibe l’association aux modèles criminels ou aux modèles non criminels.

Dans la théorie de Sutherland, on peut toutefois approcher 2 critiques : il escamote les problèmes de personnalité (il manque donc une analyse psychologique du délinquant) et il oublie les problèmes liés a la structure sociale (pourquoi il existe une culture délinquante a transmettre?)

L'enfance délinquante et les sciences sociales[modifier le code]

les différentes approches des sciences sociales sur la question de l'Enfance délinquante[modifier le code]

Du poit de vue des sciences sociales, on distingue donc Le phénoméne individuel, Le phénoméne de bande et Le phénoméne de société.

Parmis les ouvrages sur cette question, l'ouvrage d'Albert Ogien sur cette question fait référence car il fait le point sur les différentes approches et les différents auteurs, à l'Université. Albert Ogien est un sociologue français, directeur de recherche au CNRS et membre du CEMS. Ses travaux portent principalement sur l'ethnométhodologie, mais aussi sur l'analyse des pratiques de rationalisation et des systèmes d'information. Ses recherches portent aussi sur la sociologie de la connaissance en acte, la sociologie de l'action, l'analyse de la politique publique de santé, les formes du raisonnement gestionnaire dans le domaine politique et, plus largement, les habitudes et dispositions des acteurs sociaux. Albert Ogien défend le droit à une sociologie critique, même si elle ne se réfère ni aux institutions ni à l'histoire. Pour lui l'ethnométhodologie — en rendant compte de façon détaillée des procédures qui constituent l'action en train de se faire et en saisissant l'ordre social non comme une entité qui domine de l'extérieur les individus mais comme un « phénomène ordinaire, diffus et collectivement partagé » — peut être une critique radicale du « rapport de pouvoir », comme il a tenté de le montrer à propos du fonctionnement de l'esprit gestionnaire dans les instances de l'État.

A noter qu'édité dans les années 90 ( En 1995 précisemment), son ouvrage la Sociologie de la déviance, ne fait - de fait - plus le point sur les apporches contemporaines menées depuis 10 ans et donc aussi actuellement.

- Le phénoméne individuel, qui est étudié principalement par les approches psychologiques ( psychologie, psychanalyse, et psychiatrie)

Parmis les auteurs contemporains en France, de cette appproche, il y a Frederic Fappani. Il est cadre éducatif pour la protection de l'enfance et chercheur en sciences de l'éducation[3] pour laquelle il gére une structure de prévention spécialisée Il mène, en outre, ses questionnements dans le cadre de l'éducation spécialisée et de l'action sociale, où il questionne l'éducation des jeunes des quartiers populaires.Ces écrits sont référés à la psychologie analytique et aux sciences de l'éducation. Il préconise un approche éducative et en autre que la bonne éducation commence par soi même, et que ce n'est que fort de ce nouveau sovoir que l'on peut apporter à la jeunesse.

- Le phénoméne de bande, qui est étudié principalement par les approches de psychologie des groupes et de sociologie dîtes des petits groupes. Dans c'est deux approches, on distingue le terme de groupe à celui de bande. On utilisera le terme de bande quand le groupe manifeste un objetif commun impliquant pdes comportements prohibés par la loi et les règlements.Ce qui implique au regard de cette définition que par exemple tout les groupes adolescents ne sont pas des bandes.

Parmis les auteurs contemporains en France, de cette appproche, il y a Joëlle Bordet. Elle est (née le ) est une psychosociologue du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) depuis 1989.

Elle a, depuis 1994, développé un travail sur les questions de la prévention de la délinquance, et de la lutte contre la violence. Elle s'intéresse particulièrement à l'éducation des adolescents dans les quartier d'habitat social, en particulier les plus marginalisés, aux prises avec la plus grande exclusion, ou qui plus probablement vivent dans des situations de précarisation. Sa collaboration avec Jacques Selosse sur la question des modes de socialisation des jeunes dans les quartiers d'habitat social s'est traduite par le livre Les « jeunes de la cité ». En tant que psychosociologue, elle s'efforce d'associer les habitants au travail qu'elle mène auprès des équipes de professionnels, en relation avec les élus. Cette démarche l'a amenée à travailler dans des villes très différentes, et sur des sujets qui relèvent toujours de cette question de la préoccupation du territoire, du lien social et du politique, et plus globalement sur le rôle de la communauté d'adultes dans l'éducation et la prévention. Elle développe par ailleurs un travail comparatif sur ces questions, avec le Brésil et la Russie.

- Le phénoméne de société, qui est étudié principlement par les approches sociologiques.

Parmis les auteurs contemporains en France, de cette appproche, il y a Sebastian Roché et Laurent Mucchielli .

Sebastian Roché, né le 8 juin 1961 (Gassin, 83), est un sociologue français dont les travaux portent essentiellement sur les questions de délinquance et d'insécurité.

Laurent Mucchielli est un sociologue français né en 1968. Il est directeur du CESDIP (Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales) et un des animateurs du groupe CLARIS. À la suite des émeutes de novembre 2005, il a également ouvert un chantier de recherches sur les problèmes spécifiques aux quartiers populaires, avec une petite équipe de jeunes chercheurs de terrain. Laurent Mucchielli enseigne la sociologie de la délinquance à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Il intervient aussi dans des écoles de formation professionnelle telles que l'École nationale de la magistrature et les Instituts Régionaux du Travail Social.


Pourquoi pour les sciences sociales : la délinquance n'est pas la déviance ?[modifier le code]

La déviance est une notion de sociologie désignant des comportements non conformes aux normes sociales. La loi n'est alors qu'une de ces normes. De ce point de vue le délinquant est un déviant mais un déviant n'est donc pas nécessairement un délinquant. Il faut donc qu'il soit juger en justice comme tel, pour l'être et il n'y est pas forcément conduit devant la justice et n'y est pas forcément condamné.

De la déviance[modifier le code]

La récurrence démontre que ces conduites échappent à la pression sociale, menaçant dès lors le système dans sa globalité. Mais, à leur tour, les conduites déviantes démontrent le caractère changeant des sociétés : les normes étant sujettes à des modifications, certaines conduites déviantes peuvent donc devenir conformistes.

Toute conduite déviante n'est pas forcément négative. Une déviance s'écartant des normes pour s'élever vers un modèle idéal (valeurs, vertus, ...) constitue, en fait, une "déviance positive". Mais cette notion demeure aussi relative.

Relativité de la notion de déviance[modifier le code]

La sociologie ne porte pas un jugement de valeur sur la déviance; il n'y a pas de « bonne » ou « mauvaise » déviance. Par exemple, puisque la déviance est définie en sociologie comme étant une déviation à une ou des normes socialement admises, elle ne se retrouve pas qualifiée systématiquement de maladie.

Pour les tenants de la sociologie de la déviance, comme Albert Ogien, la notion de déviance est relative car elle diffère selon les sociétés étudiées et les époques. La déviance étant considérée comme une attitude ou des comportements non conformes aux normes et valeurs véhiculées par une société, si ces valeurs ou normes évoluent, alors la perception de la déviance évolue aussi.

Cela renvoie à un facteur essentiel de la notion de déviance : les entrepreneurs de morale. Un entrepreneur de morale est l'individu par le prisme duquel un acte observé sera qualifié de déviant. C'est donc par le regard d'autrui qu'un acte sera ou non déviant selon Howard Becker dans Outsiders.

Plus largement, c'est la société dans laquelle s'insère l'individu qui déterminera, en fonction de ses valeurs et normes, si un acte est déviant ou non. On peut donc aussi ajouter qu'un même individu, s'adonnant aux mêmes actes (considéré comme déviants par sa société), pourra ne pas l'être dans une autre société ou à une autre époque si les normes et valeurs en place diffèrent.

Howard Becker (sociologue du XXe) note que le caractère déviant dépend de la manière dont les autres vont réagir, plutôt que de l'acte en lui même. C'est à dire que l'acte lui même n'est pas déviant mais qu'il le devient vis à vis du regard d'autrui.

Nous retrouvons là l'esprit de la définition que Simmel donne des pauvres : « Ce n’est qu’à partir du moment où ils sont assistés - ou peut-être dès que leur situation globale aurait dû exiger assistance, bien qu’elle n’ait pas encore été donnée - qu’ils [les pauvres] deviennent membres d’un groupe caractérisé par la pauvreté. Ce groupe ne demeure pas uni par l’interaction de ses membres, mais par l’attitude collective que la société, en tant que tout, adopte à leur égard »[4]. Georg Simmel note en effet que cette définition s'applique également pour la déviance. Selon lui, « ceci est analogue à la manière dont le crime, dont la définition substantive engendre de telles difficultés, est défini comme une action punie par des sanctions publiques » [5].

Références[modifier le code]

  1. Robert D. Hare, Without Conscience: The Disturbing World of Psychopaths Among Us, (New York: Pocket Books, 1993) page 23.
  2. David T. Lykken, The Antisocial Personalities (1995).
  3. Formé aux sciences de l'éducation et aux approches analytiques, Frédéric Fappani, 40 ans, travaille depuis dix-sept ans dans les quartiers. Il est désormais cadre au sein d'une oeuvre de protection de l'enfance.Ivan Levaï, 28 avril 2009, France Inter.
  4. Georg Simmel, 1908, Les pauvres, Trad. 1998, Paris, PUF, coll. Quadrige, p. 98 de la traduction de 1998
  5. Ibidem, p. 96-97