Citrus hongheensis

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Citrus hongheensis, papeda du Honghe, en français papeda du Fleuve Rouge est une population polymorphes d'agrumes mi-sauvages ml-cultivés, endémiques de la région de la Préfecture autonome Hani et Yi de Honghe, dans le sud-est du Yunnan, région de climat de mousson du plateau subtropical (1 500 mm de précipitation par an).

L'espèce est en danger critique d'extinction (2023).

Dénomination[modifier | modifier le code]

红河 (Hónghé) est le Fleuve Rouge. 紅河橙 (Hónghé chéng) Oranger du Fleuve Rouge, en latin Citrus hongheensis. Yin‐Min Ye, LXiao‐Dong Liu, Su‐Qin Ding et Ming‐Qing Liang sont les descripteurs dans Citrus hongheensis a new species found from Subgen. Papeda Swingle in Citrus revue L. Acta Phytotaxon Sinensis en 1976. Les auteurs notent l'affinité avec C. latipes, le rattache à l'ex sous-genre Papeda de Swingle et illustrent la publication d'un étonnante vue de la feuille[1].

Alei est donné comme synonyme[2]: Ale est le Fleuve Rouge en langue locale Hani. On cite aussi Honghe Dayicheng ou Honghecheng[3].

Espèce nouvelle[modifier | modifier le code]

Il s'agit bien d'une espèce nouvelle admise[4] et non d'un synonyme d'une espèce déjà décrire (y compris de C. cavaleriei H. Lév. ex Cavalerie = C. ichangensis[5]). Les auteurs écrivent «Cette espèce a de grandes fleurs et la longueur des feuilles alaires est nettement plus longue que la feuille principale. Elle est différente de C. micrantha, C. celebica, C. macroptera et C. hystrix. Parmi les C. latipes publiées dans le monde avec des feuilles alaires plus longues que la feuille principale, on trouve C. latipes, C. macroptera var. annamensis (C. combara) et C. macroptera. var. kerii.  Ces espèces et variétés ont toutes de petites fleurs et des pétioles courts, de 7 à 11 cm, et se distinguent facilement des orangers du Fleuve Rouge»[1].

Description[modifier | modifier le code]

L'arbre est grand et le feuillage long et bipenné original[6]

Le spécimen type de la primo description a été collecté dans le Comté de Honghe à une altitude de 1 820 m (altitude moyenne de la population 800 à 2 000 m), il est conservé à l'Institut de recherche sur les agrumes de l'Académie chinoise des sciences agricoles.

Bel arbre d'environ 10 m de haut sur 9 à 10 m de circonférence, épineux. La feuille 5,5 cm de long, 2 cm de large, à un pétiole est extrêmement long jusqu'à 18 cm. Les fleurs groupées en 5 à 9 fleurs, avec boutons floraux sont oblongs, violets, de 1,5 cm de long et 0,8 cm de large avant ouverture. La fleur blanche est grande de 3 à 3,5 cm de diamètre, 4 ou 5 pétales, 16 à 18 étamines[1].

Le fruit plus petit qu'un pamplemousse de la taille d'une grosse orange[7] a une peau épaisse, les cellules huileuses sont saillantes, les graines sont grandes et mono-embryonnées. La végétation est continue dans son habitat naturel, avec 3 ou 4 fructifications abondantes par an chez l'arbre adulte[8].

Epines (b) et feuilles (c) de C. hongheensis (Feng-Juan Mou 2023)

Un spécimen est conservé à Givaudan Citrus Variety Collection at UC Riverside qui le décrit comme plus vigoureux qu'Ichang papeda[9].

Variétés[modifier | modifier le code]

La diversité génétique a été mesurée en 2021 sur la base des marqueurs ISSR , les auteurs qualifient «les variations détectées d'un niveau relativement élevé de diversité génétique intraspécifique» ce qui n'est pas sans poser des problèmes de conservation[10].

Z. Bao et al. (1988) ont décrit une variété locale Yuanjiang Papeda qui diffère du type par sa taille (17 m) ses énormes fleurs environ 4,1 cm de diamètre et ses feuilles aux pétioles ailés 1 à 2 fois plus longs que les limbes des feuilles. Les fruits de 15 cm de diamètre avec une peau très épaisse (3 cm)[11].

Un agrume mi-sauvage mi-cultivé[modifier | modifier le code]

La population locale de Hani cultive les Papeda du Fleuve Rouge. Les jeunes feuilles sont utilisées comme aromate. Les fruits ont le même usage médical que ceux du Poncirus trifoliata. Les arbres ont une signification religieuse apotropaïque. Le statut sauvage de la plante semble contesté, Yang Yang et al. écrivent que les 10 populations restantes du bassin versant de la Rivière Rouge (environ 50 individus chacune, 7 d'entre elles ne comptaient que 20 arbres en 2009) ne se trouvent qu'autour des villages sont des populations cultivées ou reliques. Elles sont faites d'arbres adultes, ils notent qu'il «n’est pas clair si leur utilisation par la population locale joue un rôle dans la conservation ou dans la dégradation de sa diversité génétique»[10].

Phylogénie[modifier | modifier le code]

La phylogénie de Zi-hao Zhang et al (2020) le rapproche du pamplemoussier[3].
L'arbre phylogénétique et le nombre de gènes KNOX dans le genre Citrus et ses espèces étroitement apparentées montre la grande proximité du Papeda du Fleuve Rouge et des pamplemousses[12].

Le génome a été séquencé 2010[13] puis complètement en 2020[14]. Il mesure 160 275 pb avec 80 gènes codant pour des protéines, 30 gènes d'ARNt et 4 gènes d'ARNr. Le papeda du Fleuve Rouge est génétiquement étroitement apparenté au pamplemoussier (Citrus maxima). Zi-hao Zhang et al. reconstituent un arbre phylogénétique où C. hongheensis diverge de C. maxima et C. sinensis[14]. En 2023, Zhi-Meng Gan et al. font une analyse pan-génomique des gènes KNOX chez 17 Citrinae. Leur arbre phylogénétique et le nombre de gènes KNOX dans le genre Citrus et ses espèces étroitement apparentées confirme la proximité avec le pamplemoussier (C. maxima = C. grandis) même si le feuillage n'a rien de comparable[12].

Écologie[modifier | modifier le code]

Yang Yang et al. décrivent le papeda du Fleuve Rouge comme espèce en danger critique d'extinction[15] (deuxième catégorie dans le Livre rouge de Chine[10] - équivalent CR de l'UICN). Gayle M. Volk et al. (2023) le classent dans les espèces faisant l'objet d'une surveillance en Chine[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Ye Yin‐Min, Liu Xiao‐Dong, Ding Su‐Qin et Liang Ming‐Qing, « Honghe Papeda—A New Species of Citrus from Yunnan », Journal of Systematics and Evolution, vol. 14, no 1,‎ , p. 57 (ISSN 1674-4918, lire en ligne, consulté le )
  2. « UniProt », sur www.uniprot.org (consulté le )
  3. a et b (en) Zi-hao Zhang, Chun-rui Long, Yan Jiang et Xue-jun Bei, « Characterization of the complete chloroplast genome of Citrus hongheensis , a key protected wild plant in Yunnan province of China », Mitochondrial DNA Part B, vol. 5, no 3,‎ , p. 3514–3515 (ISSN 2380-2359, PMID 33458224, PMCID PMC7782067, DOI 10.1080/23802359.2020.1825137, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « Citrus hongheensis Y. M. Ye et al. GRIN-Global », sur npgsweb.ars-grin.gov (consulté le )
  5. (en) « Citrus hongheensis Y.Ye, X.Liu, S.Q.Ding & M.Liang | Plants of the World Online | Kew Science », sur Plants of the World Online (consulté le )
  6. (en) Feng-Juan Mou, Jian-Qin Li, Yue-Yan Li et Ting-Yao Meng, « Notes on the morphological diversity, ethnobotanical uses, and conservation of Citrus hongheensis (Rutaceae): an endemic and endangered Papeda from southwest China », Other agricultural, veterinary and food sciences not elsewhere classified,‎ (DOI 10.6084/m9.figshare.22015556.v1, lire en ligne, consulté le )
  7. https://www.researchgate.net/figure/Fruit-characteristics-of-the-orange-subfamily-and-differences-in-fruit-citric-acid-levels_fig1_374385990
  8. « 识典百科 », sur shidian.baike.com (consulté le )
  9. (en) « Honghe papeda », sur Givaudan Citrus Variety Collection at UCR (consulté le )
  10. a b et c (en) Yang Yang, Yuezhi Pan, Xun Gong et Moutian Fan, « Genetic variation in the endangered Rutaceae species Citrus hongheensis based on ISSR fingerprinting », Genetic Resources and Crop Evolution, vol. 57, no 8,‎ , p. 1239–1248 (ISSN 1573-5109, DOI 10.1007/s10722-010-9571-7, lire en ligne, consulté le )
  11. https://eurekamag.com/research/008/009/008009195.php
  12. a et b (en) Zhi-Meng Gan, Xiao-Yan Ai, Chun-Gen Hu et Jin-Zhi Zhang, « Genome-Wide Classification and Evolutionary Analysis of the KNOX Gene Family in Plants », Horticulturae, vol. 9, no 11,‎ , p. 1174 (ISSN 2311-7524, DOI 10.3390/horticulturae9111174, lire en ligne, consulté le )
  13. « How to access research remotely », sur www.cabdirect.org (consulté le )
  14. a et b « ID 658652 - BioProject - NCBI », sur www.ncbi.nlm.nih.gov (consulté le )
  15. (en) Yang Yang, Yuezhi Pan, Xun Gong et Moutian Fan, « Genetic variation in the endangered Rutaceae species Citrus hongheensis based on ISSR fingerprinting », Genetic Resources and Crop Evolution, vol. 57, no 8,‎ , p. 1239–1248 (ISSN 1573-5109, DOI 10.1007/s10722-010-9571-7, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) Gayle M. Volk, Frederick G. Gmitter Jr. and Robert R. Krueger, A global strategy for the conservation and use of citrus genetic resources, Bonn, Global Crop Diversity Trust., , 78 p. (lire en ligne), p 34

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]