Charles Albert Guichard

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Charles Albert Guichard
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CommercyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Charles Albert Xavier Guichard est un médecin français (Troyes, 22 juillet 1874 – Commercy, 17 avril 1913) qui s’est distingué sous différents pseudonymes dont celui d’Éric Simac (jeu de mots, allusion au médecin Érixymaque du Banquet de Platon), par ses travaux bibliographiques et ses recherches sur l’homosexualité durant la Belle Époque. Selon Kevin Dubout[1], il est possible que ce soit le Dr Guichard qui se cache sous les pseudonymes de J. de la Foncazeaux[2],  H. Routhier[3], de Guy Delrouze[4], auteurs d’articles remarqués sur l’homosexualité.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils du médecin Auguste Guichard[5] (1823-1874) membre de la Société académique de l’Aube, et de Marie Émilie Bédel, une Alsacienne ayant opté pour la nationalité française.

Alors qu’il est âgé d’à peine trois mois, son père est assassiné le 19 octobre 1874 devant le palais de justice de Troyes par un ouvrier bonnetier sorti de prison. Ce dernier tenant le Dr Guichard pour responsable, en raison de son expertise psychiatrique, de la peine de 5 ans de détention qu’il s’est vu infligée, se venge en lui tirant deux balles dans la poitrine.

Charles Guichard, orphelin d’un père médecin, effectue néanmoins des études classiques qu’il pousse jusqu’à l’obtention d’une thèse de médecine[6], soutenue à Paris en 1902.

Dans la première décennie du XXe siècle, il entre en contact avec le Wissenschaftlich-humanitäres Komitee allemand (Comité Scientifique Humanitaire). En 1908, il rencontre à Berlin Magnus Hirschfeld, ainsi qu’Eugène Wilhelm (Numa praetorius) dont il deviendra un ami. Il entre en contact avec les collaborateurs des Archives de l’Anthropologie criminelle du  Dr Alexandre Lacassagne et notamment avec le Dr Laupts (pseudonyme de Georges Saint-Paul) à qui il servira de traducteur en raison de sa bonne connaissance de la langue allemande.

Moins doué pour se procurer une riche clientèle de patients que pour ses recherches, il ne parvient pas à s’assurer une position aisée dans la ville de Commercy où il s’est retiré avec sa mère. Ses difficultés financières semblent avoir joué un rôle déterminant dans la décision qu’il prend de se suicider.

Travaux[modifier | modifier le code]

On doit au Dr Charles-Albert Guichard une bibliographie sur l’homosexualité couvrant la charnière entre le XIXe et le XXe siècle (1896-1910), la plus exhaustive en langue française depuis la thèse de Julien Chevalier portant sur la période antérieure. Il a également servi un grand rôle dans l’information des médecins français sur les avancées des chercheurs allemands dans le domaine de l’homosexualité.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles publiés sous le nom d'Éric Simac :

  • « Le problème de la bisexualité. Weininger-Fliess-Hirschfeld », Archives de l´Anthropologie criminelle, vol. 24, 1909, p. 657-693 Lire en ligne.
  • « La question de l´inversion sexuelle en France depuis 1896 (Revue et bibliographie) », Annales médico-chirurgicales du Centre, 10e année, no 13, 27 mars 1910, p. 145-155 et no 14, 3 avril 1910, p. 160-172.   
  • Extrait d’un « travail inédit », dans : Dr Laupts : L´homosexualité et les types homosexuels. Nouvelle édition de Perversion et perversité, Paris: Vigot, 1910, p. 426-430. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58219798/f437.image.r=laupts
  • « Les types sexuels intermédiaires », Revue des Idées. Science. Philosophie. Critique générale, no 84, 7e année (15 décembre 1910), p. 401-417 : traduction de l'article de Magnus Hirschfeld, « Die Zwischenstufen „Theorie“ », Sexual-Probleme. Zeitschrift für Sexualwissenschaft und Sexualpolitik, 6e année, no 2, février 1910, p. 116-136.
  • « Des types sexuels intermédiaires (sexuelle Zwischenstufen), (d´après plusieurs ouvrages récents sur une question de sexualité) », Biologica. Revue scientifique du médecin, no 3, 15 mars 1911, p. 83-91.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Kevin Dubout 2014
  2. J. de la Foncazeaux, « De la prétendue dégénérescence des peuples romans et particulièrement de la France. Analyse de Näcke : " Zur angeblichen Entartung der romanischen Völker, speziell Frankreichs " Sonderbrück [sic] aus dem Archiv für Rassen- und Gesellschaftsbiologie, 3. Jg., Heft 3. », Archives de l´Anthropologie criminelle,‎ , p. 310-313 (lire en ligne)
  3. H. Routhier, « Homosexualité de naissance et pseudo-homosexualité. D'après le professeur Paul Näcke. », Gazette des hôpitaux civils et militaires,‎ , p. 1488-1490.
  4. Guy Delrouze, « Le préjugé contre les mœurs, son origine, sa valeur, ses dangers », Akademos,‎ , p. 17-24
  5. Le Brun-Dalbane, Le Dr Auguste Guichard, Troyes, impr. et lith. Dufour-Bouquot,, (lire en ligne)
  6. Charles-Albert Guichard, De la ténotomie du talon d'Achille dans la fracture de jambe., Paris, Boyer,

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Kevin Dubout, Éric Simac (1874-1913) un oublié du « mouvement de libération » homosexuel de la Belle Époque., Paris, Quintes-feuilles, , 114 p. (ISBN 978-2-9532885-9-9)

Liens externes[modifier | modifier le code]