Centre de recherche sur l'anti-corruption

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Centre de recherche sur l'anti-corruption
Histoire
Fondation
Cadre
Sigles
CERC, (en) ACRCVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Forme juridique
Siège
Pays
Organisation
Effectif
13 employés ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateur
Heri Bitamala (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Chiffre d'affaires
2,2 G CFVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web

En République démocratique du Congo, le Centre de recherche sur l'anti-corruption, plus connu sous son sigle CERC est une organisation non gouvernementale ayant pour principale vocation la lutte contre la corruption dans les institutions gouvernementales et dans la mise en œuvre des services publics notamment dans les secteurs de l'éducation et de la santé[1]. Elle a été fondée par Heri Bitamala en 2017 et a aujourd'hui un rayonnement national, possédant des bureaux dans 3 provinces de la République démocratique du Congo.

Création et historique[modifier | modifier le code]

L'organisation a été fondée en 2017 à Uvira par Heri Bitamala[2], ancien directeur des programmes de la Fondation Chirezi entre 2013-2017[3]. Elle a été créé en réponse au besoin croissant de données indépendantes sur la corruption et la qualité de la gouvernance.

Les objectifs de CERC sont d'explorer systématiquement les causes et les conséquences de la corruption et des défaillances réglementaires en utilisant une approche interdisciplinaire. En outre, le CERC vise également à aider les citoyens à demander des comptes aux gouvernements en utilisant des preuves solides.

Depuis 2020, CERC est membre ordinaire de la coalition pour la mise en œuvre de la Convention des Nations unies contre la corruption[4], de l'Alliance des ONG sur la prévention du crime et la justice criminelle[5] et de l'Alliance Mondiale pour le Renforcement de l'Action Citoyenne et de la Société Civile dans le monde (Civicus Alliance). Il est financé par des subventions de fondations, des fonds de recherche et effectue également des évaluations des risques de corruption dans les ONG et les entreprises publiques et privées à la demande.

Statut juridique[modifier | modifier le code]

CERC est régi par la loi no 004/2001 du portant dispositions générales applicables aux associations sans but lucratif et aux établissements d'utilité publique en République démocratique du Congo.

Rôle et domaine d'expertise[modifier | modifier le code]

D'après l'arrêté portant sa création, CERC a pour missions :

  • de susciter l’engagement des institutions gouvernementales, de la société civile, ainsi que d’autres organisations internationales compétentes dans l’opérationnalisation de la lutte contre la corruption en République démocratique du Congo;
  • de promouvoir la pensée, la recherche et la réflexion stratégique en matière de lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo et procéder à des échanges d’expériences, de bonnes pratiques, d’outils normalisés, de techniques et d’approches dans la promotion de l’intégrité ;
  • de renforcer les capacités des organisations de la société civile œuvrant dans la promotion de la transparence ;
  • de susciter l’engagement des citoyens à surveiller les prestataires de services par le biais d'enquêtes périodiques sur la prestation des services et l'implémentation des projets ;
  • de renforcer le rôle des confessions religieuses et les médias dans la promotion de l’intégrité ;
  • de promouvoir la coopération inter-organisationnelle dans la lutte contre la corruption ;
  • d'identifier et mettre en œuvre tout autre objectif déterminé par les membres.

Depuis sa création, CERC produit et diffuse les titres sur la corruption, la transparence et la redevabilité issus des recherches faites avec le soutien des universitaires et des journalistes[6]. Pour l'opérationnalisation de sa mission, plusieurs projets sont actuellement mise en œuvre dans le domaine de:

Sources de financement[modifier | modifier le code]

Pour la mise en œuvre de sa stratégie, ses programmes et ses projets, l'organisation CERC s'appuie sur le soutien financier et technique des organisations internationales telles que International Research and Exchanges Board[13],[14], Integrity Action[15], Accountability Lab[16], Partenariat mondial pour l'éducation[17], Oxfam International[18], TrueFootprint et Dyntra[19] et des agences gouvernementales telles que l'Agence des États-Unis pour le développement international[20],[21], l'Agence suédoise de développement et coopération internationale et l'Agence norvégienne pour le développement international.

Approche stratégique[modifier | modifier le code]

L'approche de recherche unique du CERC combine des méthodes qualitatives et quantitatives pour analyser le comportement des acteurs, générer des données concrètes sans précédent sur les phénomènes étudiés, rendre les résultats de la recherche accessibles au grand public et développer des solutions politiques efficaces. Le CERC est convaincu que ce n'est qu'en comprenant et en mesurant avec précision les activités du gouvernement que la bonne gouvernance peut être construite.

Le CERC est convaincu que la corruption ne peut être efficacement prévenue et traitée que si les gouvernements et les organisations du secteur public et privé mettent en œuvre des mécanismes de contrôle axés sur la lutte contre la corruption comme une partie nécessaire et essentielle de leur gestion quotidienne. Le CERC assiste la campagne anti-corruption en cours du gouvernement de la République démocratique du Congo par des recherches de haute qualité sur le contrôle de la corruption, la prévention de la corruption et la bonne gouvernance[22].

Le CERC aspire à devenir un important groupe de réflexion sur les politiques de lutte contre la corruption en République démocratique du Congo.

Statut consultatif spécial à l'ONU[modifier | modifier le code]

En juillet 2021, le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) a accordé au Centre de Recherche sur l'Anti-Corruption le statut consultatif spécial, qui permet aux représentants du Centre d'assister à des réunions du Conseil économique et social des Nations unies et les corps apparentés, permettant au CERC de soumettre des déclarations et des rapports. Étant la seule organisation congolaise non gouvernementale indépendante focalisée sur la lutte contre la corruption a disposé de ce statut[réf. nécessaire], elle participera à des séances de l'Organisation des Nations unies et aura la possibilité de soumettre des déclarations sur la lutte contre la corruption et les droits de l'Homme[23][source insuffisante].

Mise en oeuvre de la Convention des Nations Unies contre la corruption[modifier | modifier le code]

En mars 2022, avec le soutien financier de l'Agence norvégienne de cooperation au développement et du ministère des Affaires étrangères du Danemark, le CERC a publié le tout premier rapport sur la mise en œuvre des dispositions relatives à la prévention et au recouvrement des avoirs de la Convention des Nations unies contre la corruption par la République démocratique du Congo[22]. Le rapport souligne les récents développements qui sont de bon augure pour les efforts de lutte contre la corruption, comme l'engagement public de la présidence de la RDC à atteindre niveaux plus élevés d'intégrité, transparence et de la  responsabilité dans la gestion des finances publiques. En conclusion du rapport, le CERC interpelle le gouvernement à travers des recommandations notamment : renforcer la capacité et l'indépendance des organes de la prévention et la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent, introduire des sanctions en cas de non-respect des dispositions légales et intensifier les efforts de coopération internationale[24].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Uvira : l’ONG CERC lance la campagne anti-corruption dans les écoles », sur radiookapi.net, (consulté le )
  2. Salomé Parent, « L’argent des Africains : Heri, directeur du Centre de recherche sur la lutte contre la corruption en RDC – 892 euros par mois », sur jeuneafrique.com, (consulté le )
  3. pmartinot, « Uvira : la Fondation CHIREZI sensibilise à lutter contre la corruption en milieu scolaire », sur IGL - Infos Grands Lacs, (consulté le )
  4. (en) « Centre de Recherche sur l'Anti-Corruption », sur uncaccoalition.org (consulté le )
  5. (en) « Members », sur crimealliance.org (consulté le )
  6. « "La transparence budgétaire est primordiale, mais difficile à réaliser dans le contexte où la RDC ne dispose d'aucune législation en matière d’accès à l’information" (Centre de recherche anti-corruption, CERC) », sur Politico.cd, (consulté le )
  7. Heri Bitamala, « EPSP : 35 chefs d’établissements et 97 élèves en formation sur les stratégies de lutte contre la corruption dans l’éducation », sur www.eduquepsp.education, (consulté le )
  8. Kgalalelo Gaebee, « RDC : ‘Il faudrait une plus grande implication de la société civile internationale pour mieux protéger les défenseurs congolais.’ », sur www.civicus.org (consulté le )
  9. « Centre de Recherche sur l'Anti-Corruption », sur Peace Insight (consulté le )
  10. « Kinshasa : lancement de la campagne sur les dangers de la corruption en milieux scolaires », sur Radio Okapi, (consulté le )
  11. « Sud-Kivu : une ONG exige la reconstruction des écoles détruites avant la reprise des cours à Uvira », sur Radio Okapi, (consulté le )
  12. « Uvira JIF 2018: le Centre de Recherche sur l’Anti-corruption CERC réfléchi deux fois et pense à la dégradation de la situation de la femme », sur La PrunelleRDC, (consulté le )
  13. (en) « Youth Excel New Anchor Partners - September 2021 », sur irex.org (consulté le )
  14. (en) « Youth Represent Democratic Republic of Congo (DRC) | IREX », sur www.irex.org (consulté le )
  15. « Integrity Action - citizen monitoring using tech for development », sur integrityaction.org (consulté le )
  16. (en-US) carron, « Home », sur Accountability Lab (consulté le )
  17. « Cinq organisations ainsi que leurs partenaires ont reçu des subventions de mise en œuvre dans le cadre du projet "Education à Voix Haute". », sur educationoutloud.org (consulté le )
  18. « Dix OSC nationales sélectionnées pour le processus de l’Année Zéro | Education Out Loud », sur educationoutloud.org (consulté le )
  19. (en-US) « [:es]Municipios de RD Congo[:en]Municipalities of DR Congo[:fr]Municipalités de la RD Congo[:] », sur Dyntra (consulté le )
  20. (en) Jenny Holden, Amy Harrison, Barry Smith, Integrity Action’s 2016-2020 SIDA Grant- MID-TERM EVALUATION, Afghanistan, Armenia, DRC, Kenya, Nepal, Palestine, and Tanzania, , 47 p. (lire en ligne), p. 14
  21. (en) « Youth Excel: Our Knowledge, Leading Change | IREX », sur www.irex.org (consulté le )
  22. a et b (en-US) « New Civil Society Report on the Democratic Republic of the Congo: Lack of effective, coordinated approach to preventing and fighting corruption is an obstacle to UNCAC implementation in the DRC », sur UNCAC Coalition, (consulté le )
  23. « Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour 54 organisations dont l’Association internationale Kofi Annan pour la promotion et la protection des droits de l’homme et la paix  | Couverture des réunions & communiqués de presse », sur www.un.org (consulté le )
  24. Heri Bitamala, Musa Nzamu, RAPPORT DE LA SOCIÉTÉ SOCIÉTÉ CIVILE SUR LA MISE EN OEUVRE DE LA CONVENTION CONVENTION DES NATIONS NATIONS UNIES CONTRE LA CORRUPTION EN RÉPUBLIQUE RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, Kinshasa, UNCAC Coalition, , 82 p. (lire en ligne), p. 7-69