Banque Piguet Galland

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Piguet Galland & Cie SA
logo de Banque Piguet Galland

Création 1856 (Banque Michod)
Dates clés 1888 : la banque Michod devient la banque Piguet & Cie
1889 : fondation de la banque Galland & Cie
2011 : fusion de Franck Galland & Cie et de Piguet & Cie
Forme juridique Société par actions
Siège social Yverdon-les-Bains
Drapeau de la Suisse Suisse
Activité Banque privée
Gestion d'actifs
Société mère Banque Cantonale Vaudoise
Effectif 170 collaborateurs environ[1]
Site web http://www.piguetgalland.ch

Actifs sous gestion CHF 6 milliards (2018)

La Banque Piguet Galland & Cie SA est une banque privée suisse, filiale à 99 % de la Banque Cantonale Vaudoise (Groupe BCV)[2]. L'établissement est issu de la fusion effective en 2011 de la banque Piguet & Cie et de la banque Franck Galland & Cie à la suite du rachat de cette dernière en 2010 par le groupe BCV.

La banque Piguet Galland & Cie trouve ses origines en 1856, date de fondation de la banque Michod à Yverdon-les-Bains. En 2018, l'établissement emploie 170 collaborateurs en Suisse[3], dont 130 à Genève[1], où se trouve le siège administratif. Il conserve néanmoins son siège historique à Yverdon-les-Bains[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

En 1856, la banque Michod (également orthographiée Michaux[5]) est fondée à Yverdon-les-Bains par Louis Michod[6]. En plus de sa spécialisation d'origine dans les prêts hypothécaires[6], la banque Michod soutient également la construction d'infrastructures publiques : dès 1856, l'établissement finance ainsi le premier pont métallique enjambant la rivière du Buron dans le canton de Vaud[7]. La banque est reprise en 1888 par Alfred Piguet (gendre de Louis Michod) et son frère Armand Piguet, et devient alors la Banque Piguet & Cie[6],[8].

En 1889, Alfred Galland, vice-consul de Grande-Bretagne, fonde pour sa part Galland & Cie SA à Lausanne, société anonyme exerçant des activités de banque privée sous le nom de Banque Galland et Landis[5],[9]. L'établissement est à l'origine spécialisé dans la gestion de fortune de clients britanniques vivant dans la région de Lausanne[9]. À la fin du XIXe siècle, l'expansion du tourisme britannique en Suisse permet à Alfred Galland d'ouvrir deux agences saisonnières de la Banque Galland à Zermatt et à Grindelwald[5],[10]. L'agence de Grindelwald est néanmoins détruite dès 1892 lors d'un incendie[11]. En 1937, la direction de la société est reprise par Maurice Galland, fils d'Alfred Galland, qui sera également consul de Grande-Bretagne de 1938 à 1947 et cofondateur de la Chambre de commerce britannique de Suisse[9].

À la suite de la crise de 1929, les banques suisses connaissent des difficultés financières au début des années 1930. Les principales banques commerciales de Genève disparaissent[12], à l'instar de la banque de Genève (1931) ou de la Banque d'Escompte Suisse (1934)[13]. La disparition de ces établissements laisse notamment place au développement des banques privées, spécialisées dans le domaine de la gestion de fortune[13]. Les établissements Piguet & Cie et Galland & Cie parviennent ainsi à traverser la crise[5].

Intégration au sein de la Banque Cantonale Vaudoise[modifier | modifier le code]

En 1991, Piguet & Cie se transforme en société anonyme, prenant ainsi le nom de Banque Piguet & Cie SA, et devient une filiale à 100 % de la Banque Cantonale Vaudoise[14].

Au début des années 2000, la BCV devient actionnaire à 100 % de la banque Galland & Cie après avoir été actionnaire à 88 %[15]. En , la Banque Cantonale Vaudoise vend les activités de banque privée de la banque Galland & Cie à la banque Franck SA, cette dernière appartenant au holding Johnson Financial Group[16]. L'opération donne lieu à la création de la banque Franck Galland & Cie[17]. Sur l'ensemble des 31 collaborateurs de la banque Galland & Cie, 13 sont repris par la banque Franck Galland & Cie, tandis que les 18 autres restent au sein de la BCV[16].

En , la BCV annonce le rachat de la banque privée Franck Galland & Cie auprès du holding Johnson Financial Group. La BCV procède alors à une fusion interne entre Franck Galland & Cie et sa filiale Piguet & Cie, effective en [18], donnant naissance à la banque Piguet Galland & Cie SA[17]. À la suite de la fusion des deux entités, la masse sous gestion de la banque Piguet Galland & Cie SA atteint 8 milliards de francs suisses[19]. La fusion entre les deux entités s'accompagne d'un plan de réduction d'effectifs d'une trentaine de postes, lié à des départs naturels[19]. Les effectifs genevois et administratifs sont pour la plupart regroupés en 2013 au sein d'un même bâtiment situé dans le quartier de Champel à Genève : les Pléïades[20].

En plus de son siège social situé à Yverdon-les-Bains, la banque Piguet Galland & Cie SA possède des succursales à Genève (CA), Lausanne, Neuchâtel et Nyon[19].

Depuis 2017, la banque Piguet Galland est partenaire de la fintech Raizers[21].

En 2021, la banque privée ouvre une nouvelle agence à La Chaux-de-Fonds et renforce ainsi sa présence dans le canton de Neuchâtel[22].

Activités[modifier | modifier le code]

Banque privée[modifier | modifier le code]

La banque Piguet Galland & Cie SA exerce des activités de banque privée, c'est-à-dire d'accompagnement et de conseil patrimonial auprès d'une clientèle privée[2]. La banque explique viser une clientèle de particuliers dont le patrimoine se situe entre 500 000 et dix millions de francs suisses[20]. L'établissement apporte à cette clientèle une offre de planification patrimoniale, dans l'optique d'un accompagnement à long terme des clients dans la gestion de leurs projets de vie[20].

Dans une interview donnée en 2013 au quotidien Le Temps, Olivier Calloud, Directeur général, explique que la mission de la banque Piguet Galland & Cie SA auprès de ses clients est de leur « apporter un conseil patrimonial, qui inclut la gestion de fortune, la fiscalité, les prêts hypothécaires, la prévoyance, etc », ajoutant au sujet de l'établissement : « On pourrait parler de CFO familial, de directeur financier du patrimoine »[23].

Lors de la naissance de la banque Piguet Galland & Cie SA, le groupe BCV explique que la société sera « principalement orientée vers le marché Suisse et figurera parmi les principaux acteurs de la banque privée en Suisse romande »[17]. En 2021, environ 70 % de la clientèle de la banque Piguet Galland & Cie SA est d'origine suisse.

Gestion d'actifs[modifier | modifier le code]

L'établissement exerce également des activités de gestion d'actifs en proposant une gamme de SICAV de droit suisse et luxembourgeois, composée en 2018 de neuf fonds commercialisés sous la marque « Piguet Fund »[24]. La gamme se décompose en six fonds investis sur les marchés actions, deux fonds investis sur le marché obligataire et un fonds pondéré, investi en actions et en obligations[24].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Ricardo Payro, « Piguet Galland veut se concentrer sur la clientèle suisse », sur Finance Corner, (consulté le )
  2. a et b Sébastien Dubas, « Dans les banques, les salaires vont durablement se contracter », sur letemps.ch,
  3. Ricardo Payro, « Piguet Galland renforce son équipe de gestion d’actifs », sur Finance Corner, (consulté le )
  4. Daniel Droz, « La banque Piguet Galland veut s'adapter aux mutations », sur Arc Info,
  5. a b c et d Louis H. Mottet, Les grandes heures des banquiers suisses, Neuchâtel-Paris, Delachaux & Niestlé S.A., 1986, p.88
  6. a b et c « Banque Piguet & Cie (Yverdons-les-Bains) », sur Archives cantonales vaudoises
  7. Gilbert Salem, « 1856: Eclairage et hygiène », sur 24Heures.ch,
  8. Alain Clavien, « Piguet, Armand », sur Dictionnaire historique de la Suisse,
  9. a b et c Gilbert Marion, « Galland, Maurice », sur Dictionnaire historique de la Suisse,
  10. « Les Anglais à Lausanne au XIXe siècle », sur Gazette de Lausanne (Archives Le Temps),
  11. « Grindelwald incendié », sur Gazette de Lausanne (Archives Le Temps),
  12. Youssef Cassis, Les Capitales du Capital, Histoire des places financières internationales, 1780-2005, Genève, Éditions Slatkine, 2005, p.228
  13. a et b Youssef Cassis, Les Capitales du Capital, Histoire des places financières internationales, 1780-2005, Genève, Éditions Slatkine, 2005, p.229
  14. « Company Overview of Banque Piguet & Cie SA », sur Bloomberg
  15. May Piaget, « La Banque Galland plus séduisante grâce au versement d'un dividende », sur letemps.ch,
  16. a et b Jean-Claude Péclet, « Franck SA reprend la banque Galland », sur letemps.ch,
  17. a b et c « Franck Galland & Cie revient dans le giron de la BCV », sur letemps.ch,
  18. S.P. et Yves Hulmann, « Ni Franck Galland ni Piguet n’ont démarché de clients américains », sur letemps.ch,
  19. a b et c « La Banque cantonale vaudoise remet la main sur la Banque Franck Galland & Cie », sur ArcInfo,
  20. a b et c Jean-Claude Meier, « Piguet Galland se recentre sur la clientèle suisse », sur Bilan.ch,
  21. Raizers développe son crowdinvesting avec la banque Piguet Galland, swisslicon-valley.ch, 2 juillet 2017
  22. Arcinfo.ch, « La Chaux-de-Fonds: la banque privée Piguet Galland ouvre une agence », Arcinfo.ch, La Chaux-de-Fonds: la banque privée Piguet Galland ouvre une agence,‎ 2021-25-06 (lire en ligne)
  23. « «Dans les banques, les salaires vont durablement se contracter» », Quotidien,‎ , https://www.letemps.ch/ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  24. a et b « Piguet Galland & Cie SA », sur Swiss Fund Data

Liens externes[modifier | modifier le code]