Antoine Dieuzayde

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Antoine Dieuzayde
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Plaque commémorative

Antoine Dieuzayde — mieux connu sous le nom de « père Dieuzayde » —, né le à Toulouse (France) et décédé le à Bordeaux, est un prêtre jésuite français, aumônier de l'Association catholique de la jeunesse française (ACJF) dans l'entre-deux-guerres, et célèbre résistant[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Antoine Dieuzayde commence des études de droit à Toulouse, puis entre au noviciat de Rodez, dans la Compagnie de Jésus en 1899. Il est affecté à Bordeaux et aumônier de Association catholique de la jeunesse française à partir de 1914. Il est alors proche du Sillon[2]. En 1919, il met en place à Bordeaux un Secrétariat social, qui vise à «  faire connaitre la doctrine sociale de l’Église catholique et est à la fois un centre de documentation et de propagande ». Le Secrétariat incite en particulier à la formation de syndicats agricoles, ou d'employés, et à des réflexions sur les assurances sociales ou le salaire minimum[3].

Barèges - Camp Rollot
Chapelle du camp Rollot
Camp Rollot - monument commémoratif

En 1922, le père Dieuzayde fonde à 1 600 mètres d'altitude le camp de Barèges. En 1923, il est aumônier général du scoutisme[2]. Le camp Bernard Rollot de Barèges devient un lieu important de rencontres et de discussions sur le christianisme, la foi et l'engagement dans le monde moderne, jusqu'à la mort de Dieuzayde[4]. Y participent par exemple Paul Vignaux, Henri-Irénée Marrou[5] ou André Mandouze[1].

Le camp Rollot de Barèges est décoré de la Croix de Guerre[6], il rend hommage à Bernard Rollot (1898-1918), un des premiers garçons du père Dieuzayde, membre de l'Association catholique de la Jeunesse Française et tué au front le 24 juillet 1918[7] à l'âge de 19 ans, mort pour la France.

Dieuzayde fonde aussi rue du Pont-de-la-Mousque, à Bordeaux, en 1927, le foyer Henri Bazire, qui, avec sa chapelle et ses salles de réunion, devient un point de ralliement de jeunes catholiques bordelais[2]. Au moment de la guerre d'Espagne, il soutient les réfugiés, il joue aussi un rôle important dans l'opposition catholique à l'Action française[1]. Il est parfois surnommé le « jésuite rouge »[5],[8].

Dieuzayde et le groupe du foyer Bazire, qu'il désignera plus tard sous le nom des « Barégeois de Bordeaux », prennent position contre l'occupation allemande et participent à divers mouvements de résistance[9]. C'est par exemple le cas de la jeune biochimiste Laure Gatet, membre du réseau gaulliste Confrérie Notre-Dame (CND-Castille), déportée et morte à Auschwitz en 1943. Dieuzayde s'engage quant à lui dans le réseau Jade-Amicol[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Mandouze 2007, p. 15.
  2. a b et c Charbonnel et Golfier 2013, p. 35.
  3. [Les Semaines sociales à Bordeaux (page consultée le 23 juin 2013)].
  4. Cent écrits du père Dieuzayde 1958.
  5. a et b Hilaire 1999, p. 118-120.
  6. « GMCBR Camp-Rollot »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur gmcbr.fr consulté le=7 aout 2014.
  7. « Visionneuse - Mémoire des Hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  8. Riché 2003, p. 24.
  9. Dieuzayde 1947.
  10. Charbonnel et Golfier 2013, p. 28.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Antoine Dieuzayde, Barèges à ses morts, Desfossées, .
  • Dieuzayde, Antoine, Jacques Billoy Reconstitution historique de l'affaire Marie-Gimet. Pièce en 5 actes, Paris, Ed. Spes, 19.., 116 p. (lire en ligne)
  • Cent écrits du père Dieuzayde, Bordeaux, Association Bernard Rollot, .
  • « Le père Antoine Dieuzayde (13 juin 1877-13 juillet 1958) (numéro spécial) », Barèges, vol. 93-94,‎ 1958-1959.
  • Eric Petetin, Foi et engagement. Le Père Antoine Dieuzayde 1877-1958, Bordeaux, Institut d'Études politiques, , 193 p.
  • Jean-Marie Mayeur et Yves-Marie Hilaire, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Beauchesne, .
  • Yves-Marie Hilaire (éd.), De Renan à Marrou : L'histoire du christianisme et les progrès de la méthode historique, Lille, Septentrion, , 262 p. (ISBN 978-2-85939-602-2, BNF 37088752).
  • Pierre Riché, Henri-Irénée Marrou : historien engagé, Paris, Cerf, , 417 p. (ISBN 978-2-204-07079-9, BNF 38984176).
  • André Mandouze, Un chrétien dans son siècle : de Résistance en résistances, Paris, Karthala, , 376 p. (ISBN 978-2-84586-952-3, BNF 41178031)
  • Jacques Prévotat, « Un aumônier régional de l'Association catholique de la Jeunesse française : le jésuite Antoine Dieuzayde (1877-1958) », Revue du Nord, vol. 23 (hors série histoire),‎ , p. 21-36.
  • Daniel Charbonnel (dir.) et Michel Golfier (préf. Anne-Marie Cocula-Vaillières), Laure Gatet : une intellectuelle en Résistance, Périgueux, SPP Numérique et Cité scolaire Laure Gatet, , 64 p. (ISBN 978-2-7466-5789-2, BNF 43632574)
  • Les illustres de Bordeaux : catalogue, vol. 1, Bordeaux, Dossiers d'Aquitaine, , 80 p. (ISBN 978-2-84622-232-7, BNF 43504715, présentation en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]