105-graphe de Thomassen

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105-Graphe de Thomassen
Nombre de sommets 105
Nombre d'arêtes 170
Distribution des degrés 3 (85 sommets)
4 (15 sommets)
5 (5 sommets)
Rayon 8
Diamètre 9
Maille 5
Nombre chromatique 3
Indice chromatique 5
Propriétés Hypohamiltonien
Planaire

Le 105-graphe de Thomassen est, en théorie des graphes, un graphe possédant 105 sommets et 170 arêtes. Il est hypohamiltonien, c'est-à-dire qu'il n'a pas de cycle hamiltonien mais que la suppression de n'importe lequel de ses sommets suffit à le rendre hamiltonien. Il est également planaire : il est possible de le représenter sur un plan sans qu'aucune arête n'en croise une autre.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les graphes hypohamiltoniens furent étudiés pour la première fois par Sousselier en 1963 dans Problèmes plaisants et délectables[1].

En 1967, Lindgren découvre une classe infinie de graphes hypohamiltoniens[2]. Il cite alors Gaudin, Herz et Rossi[3] puis Busacker et Saaty[4] en tant qu'autres précurseurs sur le sujet.

Dès le départ, le plus petit graphe hypohamiltonien est connu : le graphe de Petersen. Cependant la recherche du plus petit graphe hypohamiltonien planaire reste ouverte. La question de l'existence d'un tel graphe est introduite par Václav Chvátal en 1973[5]. La réponse est apportée en 1976 par Carsten Thomassen, qui exhibe un exemple à 105 sommets, le 105-graphe de Thomassen[6].

En 1979, Hatzel améliore ce résultat en introduisant un graphe hypohamiltonien planaire à 57 sommets : le graphe de Hatzel[7]. Ce graphe est battu en 2007 par le 48-graphe de Zamfirescu[8]. En 2009, le graphe de Zamfirescu est battu à son tour par le graphe de Wiener-Araya qui devient avec ses 42 sommets le plus petit graphe hypohamiltonien planaire connu[9].

Propriétés[modifier | modifier le code]

Propriétés générales[modifier | modifier le code]

Le diamètre du 105-graphe de Thomassen, l'excentricité maximale de ses sommets, est 9, son rayon, l'excentricité minimale de ses sommets, est 8 et sa maille, la longueur de son plus court cycle, est 5. Il s'agit d'un graphe 3-sommet-connexe et d'un graphe 3-arête-connexe, c'est-à-dire qu'il est connexe et que pour le rendre déconnecté il faut le priver au minimum de 3 sommets ou de 3 arêtes.

Coloration[modifier | modifier le code]

Le nombre chromatique du 105-graphe de Thomassen est 3. C'est-à-dire qu'il est possible de le colorer avec 3 couleurs de telle façon que deux sommets reliés par une arête soient toujours de couleurs différentes. Ce nombre est minimal.

L'indice chromatique du 105-graphe de Thomassen est 5. Il existe donc une 5-coloration des arêtes du graphe telles que deux arêtes incidentes à un même sommet soient toujours de couleurs différentes. Ce nombre est minimal.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. R. Sousselier, « Problème no. 29: Le cercle des irascibles », dans Claude Berge, Problèmes plaisants et délectables, vol. 7, Rev. Franç. Rech. Opérationnelle, , p. 405–406
  2. (en) W. F. Lindgren, « An infinite class of hypohamiltonian graphs », American Mathematical Monthly, vol. 74,‎ , p. 1087–1089 (DOI 10.2307/2313617), lien Math Reviews
  3. T. Gaudin, P. Herz et Rossi, « Solution du problème No. 29 », Rev. Franç. Rech. Opérationnelle, vol. 8,‎ , p. 214–218
  4. (en) R. G. Busacker et T. L. Saaty, Finite Graphs and Networks, McGraw-Hill,
  5. (en) V. Chvátal, « Flip-flops in hypo-Hamiltonian graphs », Canadian Mathematical Bulletin, vol. 16,‎ , p. 33–41, lien Math Reviews
  6. (en) C. Thomassen, « Planar and Infinite Hypohamiltonian and Hypotraceable Graphs », Disc. Math 14, 377-389, 1976
  7. (de) H. Hatzel, « Ein planarer hypohamiltonscher Graph mit 57 Knoten », Math Ann. 243, 213-216, 1979
  8. (en) C. T. Zamfirescu et T. I. Zamfirescu, « A Planar Hypohamiltonian Graph with 48 Vertices », J. Graph Th. 48 (2007), 338-342
  9. (en) G. Wiener et M. Araya, The Ultimate Question, 20 avril 2009, arXiv:0904.3012

Lien externe[modifier | modifier le code]

(en) Eric W. Weisstein, « Thomassen Graphs », sur MathWorld