Élection à la direction du Parti national écossais de 2024

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Élection à la direction du Parti national écossais de 2024
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John Swinney – SNP
Chef du Parti national écossais
Sortant Élu
Humza Yousaf
SNP
John Swinney
SNP

L'élection à la direction du Parti national écossais de 2024 se tiennent du au , pour élire le nouveau chef de file du Parti national écossais. Ce dernier, une fois désigné, doit ensuite devenir Premier ministre d'Écosse après le vote du parlement écossais. L'élection intervient à la suite de l'annonce de la démission du premier ministre Humza Yousaf le après la chute de sa coalition avec le Parti vert écossais.

Cette élection à la direction du parti a lieu près d'un an après la précédente élection à la suite également de la démission de la première ministre écossaise Nicola Sturgeon. Les candidatures sont ouvertes depuis la date de l'annonce de Yousaf et doivent prendre fin le .

Ainsi le , n'ayant au aucun autre candidat se présentant contre lui, John Swinney, ancien chef du SNP de 2000 à 2004 et ancien vice-Premier ministre dans les gouvernements de Nicola Sturgeon, est désigné à l'unanimité comme nouveau chef à la tête du SNP.

Contexte[modifier | modifier le code]

Après la démission de Nicola Sturgeon en (première ministre d'Écosse depuis 2014), des élections se tiennent pour désigner un nouveau chef de parti. C'est finalement Humza Yousaf, favori de l'élection et secrétaire à la Santé et à la Protection sociale depuis 2021, qui est élu le avec 26 032 voix sur 50 494 exprimées (soit 52,1 %)[1]. Il forme un gouvernement en suivant les termes de l'accord Bute House (en) entre le Parti national écossais (SNP) et le Parti vert écossais (SGP) ayant conduit au troisième gouvernement Sturgeon en et l'arrivée de deux ministres du SGP au gouvernement[2].

Yousaf soutien initialement cet accord et fait campagne sur sa poursuite lors des élections de 2023[3]. Plusieurs voix au sein du SNP se sont élevés au cours de la campagne et suivant la formation du nouveau gouvernement, critiquant l'accord et le SGP[4]. En , la secrétaire à l'Économie du bien-être, à la Neutralité carbone et à l'Énergie Màiri McAllan annonce que l'objectif initial de réduire les émission carbone de 75% d'ici à 2030 est « hors de portée » et retire ce projet des priorités du gouvernement[5]. Cette annonce entraine un scandale parmi le SGP qui annonce la tenue d'une assemblée générale pour discuter de l'avenir de l'accord gouvernemental. Prenant les devants, Yousaf annonce lors d'une réunion à la Bute House la fin de l'accord et le renvoi des deux ministres verts[6].

À l'annonce de la fin de l'accord de gouvernement avec les Verts écossais le , le gouvernement Yousaf se retrouve en minorité au parlement et devient rapidement la cible de deux motions de défiance à son encontre - l'une du parti conservateur et l'autre du parti travailliste[7]. Face à l'incertitude de ce scrutin, le premier ministre Humza Yousaf annonce le sa démission et appelle à de nouvelles élections au sein du SNP[8],[9].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Fonctionnement d'un vote à second tour instantané

Le chef du SNP est élu par les adhérents du parti selon un système de vote à second tour instantané[10]. Les adhérents inscrivent sur leur bulletin leurs premières puis secondes préférences parmi les candidats retenus. Si aucun n'arrive à avoir la majorité absolue des premières préférences, un second tour est automatiquement réalisé à partir des secondes préférences indiquées des voix du candidat arrivé dernier au premier tour.

Ce système permet d'avoir autant de tours que nécessaire jusqu'à ce qu'un candidat obtienne la majorité absolue tout en ne nécessitant d'appeler les électeurs qu'une seule fois.

Candidats[modifier | modifier le code]

La procédure de nomination commence dès l'annonce de la démission de Humza Yousaf. Elle nécessite que les candidates et candidats à la direction du parti obtiennent d'abord un soutien des adhérents à leur candidature. Ils doivent recueillir 100 nominations du parti au niveau national et 20 nomination au niveau local afin de pouvoir concourir[11]. La liste définitive doit être arrêté le .

Candidat (nom et âge)[n 1] Fonction(s) politique(s) Campagne Soutiens Notes
John Swinney[12]
(60 ans)
Membre du Parlement écossais
(depuis 1999)
Logo de John Swinney Neil Gray[13], Stephen Flynn[13], Màiri McAllan[13], Jenny Gilruth[13], Kate Forbes[14] [n 3]

Candidatures n'ayant pas abouti[modifier | modifier le code]

Initialement pressentis pour se présenter[15],[16], Neil Gray (secrétaire à la santé), Stephen Flynn (député), Màiri McAllan (secrétaire à l'économie) et Jenny Gilruth (secrétaire à l'éducation) se rangent derrière l'ancien vice-premier ministre John Swinney le [13].

Après avoir un temps envisagée de se présenter, l'ancienne secrétaire des Finances Kate Forbes a finalement annoncé le ne pas concourir et donne son soutien à John Swinney[14].

Campagne[modifier | modifier le code]

Dès le , seuls deux cadres du SNP semblent être en mesure de pouvoir concourir à la direction du parti : John Swinney, ancien vice-premier ministre de Sturgeon mais aussi président du SNP de 2000 à 2004, et Kate Forbes qui a déjà été candidate à la direction du parti lors des élections de 2023. Néanmoins des discussions ont lieu entre les deux potentiels candidats le jour suivant[17].

Ainsi le 2 mai, Forbes renonce officiellement à se présenter et se range derrière Swinney. Il est attendu à ce qu'elle obtienne un poste important dans le futur gouvernement que Swinney monterait en cas de victoire. Ce même jour, ce dernier officialise sa candidature.

Le , l'activiste et membre du SNP, Graeme McCormick annonce également sa candidature à la direction du parti et annonce pouvoir réunir les 100 pour concourir[18],[19]. Cette décision suscite une polémique au sein du parti[20]. Il se rétracte rapidement après avoir échangé avec Swinney[21].

Résultats[modifier | modifier le code]

Parvenu à réunir tous les potentiels opposants derrière lui, John Swinney est finalement désigné à l'unanimité comme successeur à la direction du SNP le . Il revient ainsi à la tête du parti 20 ans après l'avoir quitté[22],[23]. Il forme un nouveau gouvernement après été élu Premier ministre d'Écosse par le parlement le lendemain.

Références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Par convention, l'âge des candidats est calculé à la date de dépôt des candidatures.
  2. Il est simultanément Secrétaire du Cabinet pour l'Éducation et les Compétences (2016-2021) puis Secrétaire du Cabinet pour la Relance post-Covid (2021-2023) durant son mandat de vice-premier ministre.
  3. Il est l'ancien chef du SNP (2000-2004) et vice-premier ministre de Nicola Sturgeon (2014-2023), il ne s'est pas présenté lors des élections de 2023. Il est le favori lors de ces élections. Il officialise sa candidature le .

Références[modifier | modifier le code]

  1. « En Ecosse, Humza Yousaf élu par les indépendantistes pour devenir nouveau premier ministre », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Libby Brooks, « SNP and Scottish Greens confirm power-sharing deal in historic moment for Greens », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Libby Brooks, « Greens indicate deal will end if new SNP leader rejects ‘progressive values’ », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) PA Media, « Ex-minister hits out at Greens and calls for end to powersharing deal », sur STV News, (consulté le )
  5. (en) Jenness Mitchell, « Scottish government ditches flagship climate change target as it accepts it is 'out of reach' », sur Sky News, (consulté le )
  6. (en) Craig Meighan, « SNP breaks off power-share agreement with Scottish Greens », sur STV News, (consulté le )
  7. « Menacé par des votes de défiance, le Premier ministre écossais Humza Yousaf démissionne », sur RTS, (consulté le )
  8. Ingrid Feuerstein, « Ecosse : le Premier ministre Humza Yousaf fragilisé après la fin de sa coalition avec les Verts », sur Les Echos, (consulté le ).
  9. « Ecosse : le premier ministre, Humza Yousaf, démissionne quelques jours après avoir mis fin à la coalition avec les écologistes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en-GB) Scottish National Party, « SNP Leadership Election – Voting Results » [PDF], sur www.snp.org, (consulté le )
  11. (en-GB) Jonathon Shafi, « Here’s how SNP leadership elections work », sur Electoral Reform Society, (consulté le )
  12. (en) Craig Meighan, « John Swinney bids to be first minister with Kate Forbes' backing », sur STV News, (consulté le )
  13. a b c d et e (en) Kevin Schofield, « John Swinney Favourite To Be Scotland's Next First Minister As Rivals Row In Behind Him », sur Yahoo News, (consulté le )
  14. a et b (en) Craig Meighan, « Kate Forbes rules herself out of SNP leadership contest », sur STV News, (consulté le )
  15. (en) Jenness Mitchell, « Who could replace Humza Yousaf as Scotland's first minister? », sur Sky News, (consulté le )
  16. (en) Simeon Kerr, « Who will replace Humza Yousaf as Scotland’s first minister? », sur Financial Times, (consulté le )
  17. (en) Angus Cochrane, « Kate Forbes and John Swinney hold talks about SNP leadership », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. (en) James Walker, « Who is Graeme McCormick? The veteran activist looking to run as SNP leader », sur The National, (consulté le )
  19. (en) James Walker, « Veteran activist explains why he wants to challenge John Swinney for SNP leadership », sur The National, (consulté le )
  20. (en) Kathleen Nutt, « SNP member faces backlash over leadership bid as pro-Union figures rally to his cause », sur The Herald, (consulté le )
  21. (en) Mabel Banfield-Nwachi et Severin Carrell, « SNP activist abandons leadership bid and endorses John Swinney », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  22. « John Swinney, nouveau leader du parti indépendantiste SNP en Ecosse », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. « Who is John Swinney, the man likely to be the next first minister? », sur BBC, (consulté le )