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* Cooper T81 "Usine"
* Cooper T81 "Usine"
Le constructeur de [[Surbiton]] a préparé trois voitures pour l'épreuve monégasque, les deux habituelles deux [[Cooper T81|T81]] et une nouvelle version T81 B, allégée de vingt kilos par rapport aux modèles 1966 qui accusent 620 kg à vide sur la balance. Ces trois monoplaces à structure monocoque sont motorisées par un V12 [[Maserati]] dont la conception remonte à plus de dix ans. Devenu premier pilote après le départ de [[John Surtees]] pour [[Honda]], [[Jochen Rindt]] fera débuter la T81B, son ancienne T81 (sur laquelle sera testée la dernière évolution du V12) faisant désormais office de [[Mulet (automobile)|mulet]]. Son coéquipier [[Pedro Rodríguez de la Vega|Pedro Rodríguez]] pilotera de nouveau la T81 avec laquelle il s'était imposé à [[Circuit du Kyalami|Kyalami]]. Alimenté par un système d'injection Lucas et doté d'un double allumage (24 bougies), le moteur Maserati délivre environ 360 chevaux à 9000 tr/min dans sa configuration à deux soupapes par cylindres, la version 36 soupapes montée sur le mulet promettant 400 chevaux à 10000 tr/min. Équipées d'une boîte ZF à cinq rapports, les Cooper utiisent des pneus Firestone<ref>{{article|prénom1=Gérard|nom1=Gamand|titre=Cooper 1966-1968|sous-titre=La lente agonie de la Formule 1|périodique=Revue Autodiva|numéro=11|mois=avril|année=2012}}</ref>.
Le constructeur de [[Surbiton]] a préparé trois voitures pour l'épreuve monégasque, les deux habituelles deux [[Cooper T81|T81]] et une nouvelle version T81 B, allégée de vingt kilos par rapport aux modèles 1966 qui accusent 620 kg à vide sur la balance. Ces trois monoplaces à structure monocoque sont motorisées par un V12 [[Maserati]] dont la conception remonte à plus de dix ans. Devenu premier pilote après le départ de [[John Surtees]] pour [[Honda]], [[Jochen Rindt]] fera débuter la T81B, son ancienne T81 (sur laquelle sera testée la dernière évolution du V12) faisant désormais office de [[Mulet (automobile)|mulet]]. Son coéquipier [[Pedro Rodríguez de la Vega|Pedro Rodríguez]] pilotera de nouveau la T81 avec laquelle il s'était imposé à [[Circuit du Kyalami|Kyalami]]. Alimenté par un système d'injection Lucas et doté d'un double allumage (24 bougies), le moteur Maserati délivre environ 360 chevaux à 9000 tr/min dans sa configuration à deux soupapes par cylindres, la version 36 soupapes montée sur le mulet promettant 400 chevaux à 10000 tr/min. Équipées d'une boîte ZF à cinq rapports, les Cooper utilisent des pneus Firestone<ref name="Cooper">{{article|prénom1=Gérard|nom1=Gamand|titre=Cooper 1966-1968|sous-titre=La lente agonie de la Formule 1|périodique=Revue Autodiva|numéro=11|mois=avril|année=2012}}</ref>.
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Version du 28 avril 2024 à 13:03

Compteur de contributions


                            En cours : Monaco 1967

ébauche (exemple)

Le Rallye de Grande-Bretagne 1971 (27th Daily Mirror RAC Rally), disputé du 20 au [1], est la seizième manche du Championnat international des marques (IRC) courue depuis 1970 et la neuvième et dernière manche du Championnat international des marques 1971.

Classement général

Pos No  Pilote Copilote Voiture Temps Écart Groupe
1 2 Stig Blomqvist Arne Hertz Saab 96 V4 7 h 30 min 47 s 2
2 3 Björn Waldegård Lars Nyström Porsche 911 S 7 h 30 min 47 s + 3 min 13 s 4
3 24 Carl Orrenius Lars Persson Saab 96 V4 7 h 40 min 01 s + 9 min 14 s 2
4 12 Hannu Mikkola Gunnar Palm Ford Escort RS1600 7 h 40 min 05 s + 9 min 18 s 2
5 16 Timo Mäkinen Henry Liddon Ford Escort RS1600 7 h 41 min 00 s + 10 min 13 s 2
6 7 Simo Lampinen John Davenport Lancia Fulvia coupé HF 7 h 45 min 16 s + 14 min 29 s 4
7 8 Per Eklund Sölve Andreasson Saab 96 V4 7 h 49 min 12 s + 18 min 25 s 2
8 1 Harry Källström Gunnar Häggbom Lancia Fulvia coupé HF 7 h 52 min 47 s + 22 min 00 s 4
9 14 Sandro Munari Mario Mannucci Lancia Fulvia coupé HF 7 h 53 min 49 s + 23 min 02 s 4
10 44 Seppo Utriainen Klaus Lehto Saab 96 V4 7 h 54 min 07 s + 23 min 20 s 2

Notes et références

  1. (en) John Davenport et Reinhard Klein, Group 2 : The genesis of world rallying, McKlein Publishing, , 256 p. (ISBN 978-3-927458-73-4)

Contexte avant la course

Le championnat du monde

Ayant succédé en 1973 au championnat international des marques (en vigueur de 1970 à 1972), le championnat du monde des rallyes comprend généralement une douzaine manches, comprenant les plus célèbres épreuves routières internationales, telles le Rallye Monte-Carlo, le Safari ou le RAC Rally. Depuis 1979, le championnat des constructeurs a été doublé d'un championnat pilotes, ce dernier remplaçant l'éphémère Coupe des conducteurs, organisée à seulement deux reprises en 1977 et 1978. Le calendrier 1986 intègre treize manches pour l'attribution du titre de champion du monde des pilotes mais seulement onze sélectives pour le championnat des marques (le Rallye de Côte d'Ivoire et le Rallye Olympus en étant exclus). Les épreuves sont réservées aux catégories suivantes :

  • Groupe N : voitures de grande production de série, ayant au minimum quatre places, fabriquées à au moins 5000 exemplaires en douze mois consécutifs ; modifications très limitées par rapport au modèle de série (bougies, amortisseurs).
  • Groupe A : voitures de tourisme de grande production, fabriquées à au moins 5000 exemplaires en douze mois consécutifs, avec possibilité de modifications des pièces d'origine ; poids minimum fonction de la cylindrée.
  • Groupe B : voitures de grand tourisme, fabriquées à au moins 200 exemplaires en douze mois consécutifs, avec possibilité de modifications des pièces d'origine (extension d'homologation portant sur 5% de la production[1]).

Dernière épreuve du championnat et comptant uniquement pour le championnat pilotes, le Rallye Olympus aurait dû arbitrer le duel entre Juha Kankkunen et Markku Alén pour l'attribution du titre mondial, au terme d'une saison assombrie par une série d'accidents mortels[Note 1]. Toutefois, l'exclusion, décidée par les autorités sportives italiennes, d'exclure les Peugeot officielles du dernier Rallye Sanremo a entraîné un appel du constructeur français, la FIA devant statuer dans les semaines à venir sur la validité de la victoire de la Lancia d'Alén dans cette épreuve. Les deux protagonistes sont donc dans l'incertitude la plus complète avant d'aborder la dernière manche.

L'épreuve

Créé en 1968, le Rallye Olympus se déroule intégralement dans la péninsule Olympique, au nord-ouest de l'État de Washington. Se courant presque exclusivement sur terre, l'épreuve fut intégrée au championnat des États-Unis dès 1973, puis quelques années plus tard à la Coupe d'Amérique du Nord des rallyes. C'est la première fois que l'épreuve compte pour le championnat du monde des pilotes. Dernier vainqueur en date, Hannu Mikkola y a imposé son Audi en 1985.

Le parcours

  • départ : de Tacoma
  • arrivée : à Olympia
  • distance : 1 385 km dont 525,89 sur 39 épreuves spéciales (40 spéciales initialement prévues pour un total de 540,65 km)
  • surface : terre (99%) et asphalte (1%)
  • Parcours divisé en trois étapes[2]

Première étape

  • Tacoma - Shelton - Tumwater - Olympia, du 4 au
  • distance : 538 km dont 186,79 sur 16 épreuves spéciales (17 spéciales initialement prévues pour un total de 201,55 km)

Deuxième étape

  • Olympia - Raymond - Westport, le
  • distance : 391 km dont 142,01 sur 11 épreuves spéciales

Troisième étape

  • Westport - Raymond - Olympia, le
  • distance : 456 km dont 197,09 sur 12 épreuves spéciales

MC

  • départ : 19 janvier 1986 (choix entre six villes de départ)
  • arrivée : 24 janvier 1986 à Monaco
  • distance : de 3912 km à 4139 km (selon ville de départ) dont 881,1 km sur 36 épreuves spéciales
  • surface : asphalte (conditions hivernales)
  • Parcours divisé en quatre étapes : itinéraire de concentration, étape de classement, étape commune et étape finale[3]

Itinéraire de concentration

  • Six parcours possibles, du 18 au 19 janvier :
  1. Itinéraire de Bad Homburg (935 km) : Bad Homburg - Pont-à-Mousson - Neufchâteau - Champlitte - Seurre - Louhans - Bourg-en-Bresse - La Côte-Saint-André - Bourgoin-Jallieu - Ruffieux - Aix-les-Bains
  2. Itinéraire de Barcelone (1119 km) : Barcelone - Portbou - Argelès - Saint-Affrique - Mende - Le Puy-en-Velay - Bourg-Argental - La Côte-Saint-André - Bourgoin-Jallieu - Ruffieux - Aix-les-Bains
  3. Itinéraire de Lausanne (1052 km) : Lausanne - Pontarlier - Luxeuil - Recey-sur-Ource - Bar-le-Duc - Neufchâteau - Champlitte - Seurre - Louhans - Bourg-en-Bresse - La Côte-Saint-André - Bourgoin-Jallieu - Ruffieux - Aix-les-Bains
  4. Itinéraire de Monte-Carlo (908 km) : Monte-Carlo - Grasse - Digne - Oraison - Courthézon - Mende - Le Puy-en-Velay - Bourg-Argental - La Côte-Saint-André - Bourgoin-Jallieu - Ruffieux - Aix-les-Bains
  5. Itinéraire de Paris (892 km) : Paris - Reims - Bar-le-Duc - Neufchâteau - Champlitte - Seurre - Louhans - Bourg-en-Bresse - La Côte-Saint-André - Bourgoin-Jallieu - Ruffieux - Aix-les-Bains
  6. Itinéraire de Sestrières (977 km) : Sestrières - Turin - Alexandrie - Brescia - Milan - Aoste - Tunnel du Mont-Blanc - Ugine - Ruffieux - Aix-les-Bains

Étape de classement

Étape commune

Étape finale

Les forces en présence

  • Peugeot
Peugeot 205 T16
Une seule Peugeot 205 Turbo 16 a été engagée par l'usine.

Peugeot Talbot Sport engage une 205 Turbo 16 Évolution 2 groupe B à transmission intégrale pour Juha Kankkunen afin de lui permettre de défendre ses chances au championnat du monde des conducteurs. Son moteur quatre cylindres, en position centrale arrière, a une cylindrée de 1775 cm3 ; alimenté par un système d'injection électronique Bosch associé à un turbocompresseur Garrett, il délivre, avec une pression de suralimentation tarée à 3 bars, 450 chevaux à 7500 tr/min. La 205 T16 pèse 910 kg. Kankkunen utilise des pneus Michelin. Le pilote américain Jon Woodner dispose quant à lui d'une 205 T16 première version (environ 350 chevaux[4]).

  • Lancia

Tout comme Peugeot, la Scuderia Lancia n'engage qu'une seule voiture pour Markku Alén. Il dispose de son habituelle Delta S4 groupe B, à moteur central arrière et transmission intégrale. D'une cylindrée de 1759 cm3, le quatre cylindres à injection électronique Magneti Marelli est doté d'un double système de suralimentation, un compresseur volumétrique à lobes Abarth 'etant associé à un turbocompresseur KKK. La puissance maximale est de 450 chevaux à 8000 tr/min pour une pression de turbo de 2,65 bars. La Delta S4 est chaussée de pneus Pirelli et pèse 890 kg[4]. Bénéficiant de l'assistance de l'usine, le Team Roncaglia engage une voiture identique pour Paolo Alessandrini[5].

  • Toyota

Le Toyota Team Europe aligne trois coupés Celica Twin Cam Turbo groupe B pour Björn Waldegård, Lars-Erik Torph et Steve Millen. Ces coupés à transmission classique pèsent un peu plus d'une tonne. Leur moteur quatre cylindres de 2090 cm3, alimenté par un système d'injection électronique Nippon Denso associé à un turbocompresseur KKK, fournit 385 chevaux à 7000 tr/min. Ils sont équipés de pneus Pirelli[4].

  • Audi

Multiple champion des États-Unis, John Buffum participe à son épreuve nationale sur une Sport Quattro groupe B privée. Ce coupé à moteur longitudinal avant et transmission intégrale pèse environ 1050 kg. Son cinq cylindres de 2 110 cm3 est alimenté par injection électronique Bosch et d'un turbocompresseur KKK. Sa puissance maximale est de l'ordre de 400 chevaux à 7500 tr/min[4]. Buffum utilise des pneus Michelin. Son compatriote Paul Choiniere, qui pilote une berline 4000 Quattro (désignation américaine de la 80 Quattro), est l'un des favoris du groupe N[5].

  • Mazda

Le pilote néo-zélandais Rod Millen a préparé deux Familia 4WD groupe A, la seconde étant aux mains de son compatriote Neill Allport. Ces petites berlines à transmission intégrale pèsent environ une tonne et sont chaussées de pneus Bridgestone. Leur moteur 1,6 litre turbo développe 220 chevaux[5].

  • Subaru

Possum Bourne s'aligne sur Leone RX groupe A. Cette berline à transmission intégrale est dotée d'un moteur quatre cylindres à plat de 1782 cm3, suralimenté par un turbocompresseur IHI. La Subaru pèse environ une tonne et sa puissance est de l'ordre de 180 chevaux.

  • Volkswagen

Le pilote canadien Walter Boyce a engagé une Golf GTI 16V groupe A, une traction motorisée par un quatre cylindres de 1781 cm3 à seize soupapes, alimenté par injection mécanique Bosch, d'une puissance de 195 chevaux à 7200 tr/min[5].

Déroulement de la course

Première étape

Tacoma - Tumwater

Les cinquante équipages s'élancent de Tacoma le jeudi soir, sous une pluie fine. La première épreuve chronométrée est la seule disputée sur asphalte. Markku Alén impose facilement sa Lancia et s'empare du commandement de la course, six secondes devant la Peugeot de Juha Kankkunen, ce dernier étant parti avec des pneus «terre». Dès le deuxième tronçon chronométré, Alén tombe en panne de direction assistée et ne peut empêcher Kankkunen de prendre la tête. Alors qu'il était troisième sur sa 205 T16 privée, Jon Woodner sort de la route et abandonne. Kannkkunen accentue son avance dans les tronçons suivants, la direction de la Lancia ne pouvant être remplacée avant le secteur de Eels Hill, Alén accusant alors douze secondes de retard sur son rival. Il parvient ensuite à faire jeu égal avec son compatriote, l'écart restant de l'ordre d'une dizaine de secondes en vue de Tumwater. Kankkunen s'apprête à rallier le parc fermé en tête mais une erreur de son assistance, oubliant de remplacer la grosse batterie (utilisée pour les redémarrages dans les régions froides et humides) par la batterie habituelle, plus légère. Son copilote Juha Piironen ne peut pointer à temps et l'équipage encaisse une minute de pénalisation. Kankkunen se retrouve avec une petite cinquantaine de secondes de retard au moment d'aborder la dernière épreuve nocturne. Il en perd encore deux dans celle-ci, Alén ralliant le parc fermé avec quarante-neuf secondes d'avance sur la Peugeot. Troisième sur son Audi, John Buffum est à près de deux minutes de la Lancia de tête. Il précède les trois Toyota de Lars-Erik Torph, Björn Waldegård et Steve Millen, ce dernier étant juste devant la Mazda de son frère Rod, qui mène le groupe A.

classement à la halte de Tumwater[5]
Pos. Pilote Copilote Voiture Groupe Temps Écart
1 Markku Alén Ilkka Kivimäki Lancia Delta S4 B 38 min 8 s
2 Juha Kankkunen Juha Piironen Peugeot 205 Turbo 16 E2 B 38 min 59 s + 51 s
3 John Buffum Neil Wilson Audi Sport Quattro B 40 min 04 s + 1 min 56 s
4 Lars-Erik Torph Bo Thorszelius Toyota Celica Twincam Turbo B 41 min 01 s + 2 min 53 s
5 Björn Waldegård Fred Gallagher Toyota Celica Twincam Turbo B 41 min 32 s + 3 min 24 s
6 Steve Millen Hans Thorszelius Toyota Celica Twincam Turbo B 43 min 09 s + 5 min 01 s
7 Rod Millen John Bellefleur Mazda Familia 4WD A 43 min 35 s + 5 min 27 s
8 Paolo Alessandrini Alessandro Alessandrini Lancia Delta S4 B 43 min 34 s + 6 min 26 s
9 Dough E. Shepherd Virginia Reese Toyota Corolla GT A 46 min 37 s + 9 min 29 s
10 Clive Smith Harry Ward Toyota Corolla GT A 46 min 38 s + 9 min 30 s

Tumwater - Olympia

Les concurrents repartent de Tumwater le vendredi matin, après sept heures de repos. Kankkunen attaque au maximum et grignote peu à peu son retard sur Alén. Il parvient à revenir à seulement quinze secondes de son adversaire avant que celui-ci ne réagisse et hausse le rythme, se montrant le plus rapide dans les deux dernières épreuves spéciales de la journée pour rallier Olympia avec vingt-six secondes d'avance sur la Peugeot. Derrière les deux favoris, Bossum est toujours troisième devant les trois Toyota, alors que la Lancia de Paolo Alessandrini est maintenant septième, le pilote italien ayant dépassé la Mazda d'Allport.

classement à la fin de la première étape[5]
Pos. Pilote Copilote Voiture Groupe Temps Écart
1 Markku Alén Ilkka Kivimäki Lancia Delta S4 B 1 h 49 min 15 s
2 Juha Kankkunen Juha Piironen Peugeot 205 Turbo 16 E2 B 1 h 49 min 41 s + 26 s
3 John Buffum Neil Wilson Audi Sport Quattro B 1 h 54 min 56 s + 5 min 41 s
4 Lars-Erik Torph Bo Thorszelius Toyota Celica Twincam Turbo B 1 h 57 min 30 s + 8 min 15 s
5 Björn Waldegård Fred Gallagher Toyota Celica Twincam Turbo B 1 h 58 min 49 s + 9 min 34 s
6 Steve Millen Hans Thorszelius Toyota Celica Twincam Turbo B 2 h 03 min 17 s + 14 min 02 s
7 Paolo Alessandrini Alessandro Alessandrini Lancia Delta S4 B 2 h 04 min 35 s + 15 min 20 s
8 Rod Millen John Bellefleur Mazda Familia 4WD A 2 h 07 min 46 s + 18 min 31 s
9 Clive Smith Harry Ward Toyota Corolla GT A 2 h 08 min 02 s + 18 min 47 s
10 Neil Allport Rodger Freeth Mazda Familia 4WD A 2 h 12 min 03 s + 22 min 48 s
11 Possum Bourne Jim Scott Subaru RX Turbo A 2 h 16 min 41 s + 27 min 26 s
12 Paul Choiniere Tom Grimshaw Audi 4000 S Quattro N 2 h 18 min 08 s + 28 min 53 s

Deuxième étape

Le départ de la deuxième étape a lieu le samedi matin, à huit heures. Le temps est sec mais il règne un froid glacial. La première épreuve spéciale se déroule dans le brouillard et dans ces conditions Kankkunen va perdre une quinzaine de secondes sur Alén. Steve Millen sort de la route et doit abandonner. Une crevaison du pilote Lancia dans le secteur suivant permet à Kankkunen de se rapprocher à une demi-minute de son rival, les deux hommes faisant ensuite pratiquement jeu égal au cours de la matinée. En début d'après-midi, Alén hausse le rythme et accroit progressivement son avance. À l'issue du secteur de Smith Creek, son adversaire se trouve relégué à près d'une minute. Kankkunen ne baisse cependant pas les bras mais une crevaison dans l'épreuve suivante lui coûte plus de quarante secondes. Alén lâche ensuite quelques secondes mais rallie cependant Westport avec plus d'une minute et demie d'avance sur son rival. Les autres sont très loin, Buffum, confortable troisième malgré un tête-à-queue en début de matinée, étant à plus de dix minutes du leader. Il précède toujours les deux Toyota de Torph et Waldegård et la Lancia d'Alessandrini. Septième devant son coéquipier Neil Allport, Rod Millen reste largement en tête du groupe A.

classement à la fin de la deuxième étape[5]
Pos. Pilote Copilote Voiture Groupe Temps Écart
1 Markku Alén Ilkka Kivimäki Lancia Delta S4 B 3 h 20 min 41 s
2 Juha Kankkunen Juha Piironen Peugeot 205 Turbo 16 E2 B 3 h 22 min 13 s + 1 min 32 s
3 John Buffum Neil Wilson Audi Sport Quattro B 3 h 31 min 30 s + 10 min 49 s
4 Lars-Erik Torph Bo Thorszelius Toyota Celica Twincam Turbo B 3 h 37 min 13 s + 16 min 32 s
5 Björn Waldegård Fred Gallagher Toyota Celica Twincam Turbo B 3 h 40 min 28 s + 19 min 47 s
6 Paolo Alessandrini Alessandro Alessandrini Lancia Delta S4 B 3 h 45 min 09 s + 25 min 28 s
7 Rod Millen John Bellefleur Mazda Familia 4WD A 3 h 50 min 30 s + 29 min 49 s
8 Neil Allport Rodger Freeth Mazda Familia 4WD A 3 h 58 min 15 s + 37 min 34 s
9 Clive Smith Harry Ward Toyota Corolla GT A 4 h 00 min 02 s + 39 min 21 s
10 Possum Bourne Jim Scott Subaru RX Turbo A 4 h 00 min 24 s + 39 min 43 s
11 Paul Choiniere Tom Grimshaw Audi 4000 S Quattro N 4 h 09 min 53 s + 49 min 12 s
12 Walter Boyce Martin Headland Volkswagen Golf GTI 16V A 4 h 14 min 07 s + 53 min 26 s

Troisième étape

Les équipages restant en lice s'élancent de Westport le dimanche matin, avant l'aube. Dans la première épreuve spéciale, le brouillard est très épais et la visibilité réduite à vingt mètres. Kankkunen va effectuer un tête-à-queue qui ne lui coûte que quelques secondes, tandis qu'Alén visite à plusieurs reprises les bas-côtés. Il perd une partie de son avance, Kankkunen revenant à moins d'une minute de son rival. Les deux hommes font jeu égal dans les trois secteurs suivants, Kankkunen, ne pouvant revenir à la régulière sur la Lancia de tête, préférant ensuite assurer sa deuxième place, suffisante pour lui valoir le titre mondial dans l'hypothèse plus que probable d'annulation des résultats du rallye Sanremo par le comité exécutif de la FIA. La course se termine sans changement notable, Alén remportant sa deuxième victoire de la saison avec plus d'une minute d'avance sur Kankkunen et plus de vingt sur Buffum. Les Toyota de Torph et Waldegård (qui a rencontré des problèmes d'allumage tout au long de la course) terminent aux quatrième et cinquième rangs, devant la Lancia d'Alessandrini et la Mazda de Millen, qui remporte le groupe A. Ayant heurté une souche après être sorti de la route, Allport a rétrogradé à la onzième place, juste derrière l'Audi de Paul Choiniere, qui s'impose en groupe N. vingt-sept voitures ont atteint l'arrivée.

Classements intermédiaires

Classements intermédiaires des pilotes après chaque épreuve spéciale[5]

Équipages de tête

Vainqueurs d'épreuves spéciales

Résultats des principaux engagés

No  Pilote Copilote Voiture Groupe Classement général Class. groupe
1 Juha Kankkunen Juha Piironen Peugeot 205 Turbo 16 E2 B 2e à 1 min 24 s 2e
2 Markku Alén Ilkka Kivimäki Lancia Delta S4 B 1er 1er
3 Björn Waldegård Fred Gallagher Toyota Celica Twincam Turbo B 5e à 30 min 22 s 5e
4 Lars-Erik Torph Bo Thorszelius Toyota Celica Twincam Turbo B 4e à 28 min 19 s 4e
5 John Buffum Neil Wilson Audi Sport Quattro B 3e à 22 min 14 s 3e
7 Jon Woodner Tony Sircombe Peugeot 205 Turbo 16 B ab. dans la 2e spéciale (sortie de route) -
8 Rod Millen John Bellefleur Mazda Familia 4WD A 7e à 44 min 46 s 1er
9 Neil Allport Rodger Freeth Mazda Familia 4WD A 11e à 1 h 19 min 34 s 4e
10 Possum Bourne Jim Scott Subaru RX Turbo A 8e à 52 min 17 s 2e
11 Paolo Alessandrini Alessandro Alessandrini Lancia Delta S4 B 6e à 33 min 45 s 6e
12 Steve Millen Hans Thorszelius Toyota Celica Twincam Turbo B ab. dans la 18e spéciale (sortie de route) -
14 Dough E. Shepherd Virginia Reese Toyota Corolla GT A ab. dans la 10e spéciale (demi-arbre) -
15 Chad DiMarco Kevin Gormley Subaru RX Turbo A ab. dans la 10e spéciale (boîte de vitesses) -
16 Clive Smith Harry Ward Toyota Corolla GT A 9e à 1 h 04 min 03 s 3e
20 Walter Boyce Martin Headland Volkswagen Golf GTI 16V A ab. après la 28e spéciale (exclusion) -
24 Alan Carter Ty Holmqvist Subaru RX Turbo A 12e à 1 h 21 min 00 s 5e
47 Paul Choiniere Tom Grimshaw Audi 4000 Quattro N 10e à 1 h 17 min 18 s 1er

Comité exécutif extraordinaire du 18 décembre de la FISA

À la suite de l'appel déposé par Peugeot lors du dernier Rallye Sanremo, la Fédération internationale du sport automobile (FISA) a convoqué un comité exécutif extraordinaire le 18 décembre 1984. Jugeant illégale l'exclusion de ses voitures au départ de la quatrième étape de la manche italienne du championnat, le constructeur français réclame soit un classement arrêté à l'issue de la troisième étape, soit l'annulation des résultats de cette épreuve[6]. À l'issue de cette réunion, décision a été prise de ne pas prendre en compte les résultats de cette manche ni pour le championnat du monde (constructeurs et conducteurs), ni pour le championnat national italien. L'appel aussitôt déposé par la Scuderia Lancia contre cette décision restera sans suite. Le classement du championnat du monde des constructeurs 1986 est établi sur la base de dix épreuves au lieu des onze disputées (avec retenue des sept meilleurs résultats), celui des conducteurs sur la base de douze épreuves au lieu des treize disputées (avec retenue des huit meilleurs résultats et non plus sept). L'effet a peu d'impact sur le championnat des constructeurs (Peugeot était déjà assuré du titre quelque soit la conclusion), mais en revanche le titre de champion du monde passe des épaules de Markku Alén (privé des vingt points de la victoires au SanRemo) à celles de Juha Kankkunen[2].

Classement final du championnat du monde après décision du comité exécutif de la FISA

Constructeurs

  • Attribution des points : 12, 10, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 respectivement aux dix premières marques de chaque épreuve, additionnés de 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 respectivement aux huit premières de chaque groupe (seule la voiture la mieux classée de chaque constructeur marque des points). Les points de groupe ne sont attribués qu'aux concurrents déclarés officiellement par le constructeur et ayant terminé dans les dix premiers au classement général.
  • Seuls les sept meilleurs résultats (sur dix épreuves) sont retenus pour le décompte final des points. Peugeot doit donc décompter les dix points marqués au Safari et Lancia les quatorze points marqués en Finlande[1].
  • L'impact de l'annulation des résultats du Rallye Sanremo fait rétrograder Austin Rover de la cinquième à la neuvième place, derrière Ford, Toyota, Renault et Subaru.
Classement des marques
Pos. Marque Points
M-C

SUE

POR

SAF

COR

ACR

NZ

ARG

FIN

RAC
1 Peugeot 137 (161) 10+7 12+8 - (6+4) 12+8 12+8 12+8 (8+6) 12+8 12+8
2 Lancia 122 (136) 12+8 10+7 - 8+6 - 10+7 10+7 12+8 (8+6) 10+7
3 Volkswagen 65 2+7 4+6 - - 3+6 4+7 4+8 6+8 - -
4 Audi 29 8+6 7+8 - - - - - - - -
5 Ford 24 - 8+6 - - - - - - - 6+4
6 Toyota 20 - - - 12+8 - - - - - -
7 Renault 14 - - - - 7+7 - - - - -
8 Subaru 13 - - - 5+8 - - - - - -
9 Austin Rover 12 - - - - - - - - 4+2 5+3
10 Citroën 10 - 5+5 - - - - - - - -
11 Mazda 9 - - - - - - - - - 1+8
12 Opel 5 - - - - - - - 1+4 - -

Pilotes

  • Attribution des points : 20, 15, 12, 10, 8, 6, 4, 3, 2, 1 respectivement aux dix premiers de chaque épreuve.
  • Les huit meilleurs résultats (sur douze épreuves) sont finalement retenus pour le décompte final des points. Aucun pilote ne doit déduire de résultat.
  • L'impact de l'annulation des résultats du Rallye Sanremo fait perdre le titre mondial à Markku Alén (vainqueur de cette manche), qui rétrograde à la deuxième place derrière Juha Kankkunen. Björn Waldegård accède au quatrième rang, gagnant une place au détriment de Massimo Biasion qui avait terminé troisième de l'épreuve italienne.
Classement des pilotes
Pos. Pilote Marque Points
M-C

SUE

POR

SAF

COR

ACR

NZ

ARG

FIN

CIV

RAC

USA
1 Juha Kankkunen Peugeot 118 8 20 - (8) - 20 20 - 15 - 12 15
2 Markku Alén Lancia 104 - 15 - 12 - - 15 15 (12) - 15 20
3 Timo Salonen Peugeot 63 15 - - - - - 8 - 20 - 20 -
4 Björn Waldegård Toyota 48 - - - 20 - - - - - 20 - 8
5 Massimo Biasion Lancia 47 - - - - - 15 12 20 - - - -
6 Lars-Erik Torph Toyota 40 - - - 15 - - - - - 15 - 10
7 Bruno Saby Peugeot 38 6 - - - 20 12 - - - - - -
8 Mikael Ericsson Audi & Lancia¹ 28 - 10 - - - - 10¹ - - - -
9 Kalle Grundel Ford & Lancia¹ 26 - 12 - - - - - - - 8 -
10 Kenneth Eriksson Volkswagen 25 2 4 - - 3 4 4 8 - - - -
11 Stig Blomqvist Peugeot 22 - - - - - - - 12 10 - - -
11= Erwin Weber Toyota 22 - - - 10 - - - - - 12 - -
13 Henri Toivonen Lancia 20 20 - - - - - - - - - - -
13= Joaquim Moutinho Renault 20 - - 20 - - - - - - - - -
15 Rudolf Stohl Audi 16 - - - - - 6 - 6 - 4 - -
16 Carlos Bica Lancia 15 - - 15 - - - - - - - - -
16= François Chatriot Renault 15 - - - - 15 - - - - - - -
18 Hannu Mikkola Audi 12 12 - - - - - - - - - - -
18= Giovanni del Zoppo Fiat 12 - - 12 - - - - - - - - -
18= Yves Loubet Alfa Romeo 12 - - - - 12 - - - - - - -
18= John Buffum Audi 12 - - - - - - - - - - - 12
22 Walter Röhrl Audi 10 10 - - - - - - - - - - -
22= Jorge Ortigão Toyota 10 - - 10 - - - - - - - - -
22= Jean Ragnotti Renault 10 - - - - 10 - - - - - - -
22= Saeed Al-Hajri Porsche 10 - - - - - 10 - - - - - -
22= Jorge Recalde Lancia 10 - - - - - - - 10 - - - -
22= Robin Ulyate Toyota 10 - - - - - - - - - 10 - -
22= Mikael Sundström Peugeot 10 - - - - - - - - - - 10 -

Classement provisoire du championnat de France

  • attribution des points[7] :
9, 6, 4, 3, 2, 1 respectivement aux six premiers de chaque manche
6, 4, 3, 2 respectivement aux quatre premiers de chaque groupe
5, 3, 2, 1 respectivement aux quatre premiers de chaque classe
Classement du championnat de France après les quatre premières épreuves
Pos. Pilote Marque Points
1 Guy Fréquelin Opel 60
2 Alain Oreille Renault 42
3 Bernard Béguin Porsche 39
4 Yves Loubet Alfa Romeo 38
5 Jean Ragnotti Renault 33
6 Jacques Panciatici Alfa Romeo 32
7 Bertrand Balas Alfa Romeo 24
8 Bruno Saby Peugeot 18
9 «Tchine» Opel 15
10 Dominique de Meyer Renault 12
10= Bernard Levallois Renault 12

Classement du championnat de France 1973

Place Pilote Voiture Points 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
1er Jean-Luc Thérier Renault 17 TS & Alpine A110 731 ab 1er 3e
2e Jean-Pierre Nicolas Renault 12 Gordini & Alpine A110 708 1er 3e 1er
3e Bernard Fiorentino Simca CG Proto MC 462 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er

Contexte avant la course

Le championnat du monde

Depuis la saison précédente, la Formule 1 a adopté la réglementation trois litres pour les monoplaces à moteur atmosphérique, avec également possibilité d'utilisation de moteurs suralimentés, un coefficient deux étant alors appliqué pour la cylindrée (soit un maximum de 1 500 cm3 en cas d'utilisation d'un compresseur volumétrique ou d'un turbocompresseur). La réglementation s'appuie sur les points suivants[8] :

  • pas de cylindrée minimale
  • cylindrée maximale : 3 000 cm3 si moteur atmosphérique ou 1 500 cm3 si moteur suralimenté
  • poids minimal : 500 kg (à sec)
  • roues non carénées
  • double circuit de freinage obligatoire
  • arceau de sécurité obligatoire (le haut du cerceau devant dépasser le casque du pilote)
  • démarreur de bord obligatoire
  • carburant commercial obligatoire
  • ravitaillement en huile interdit durant la course
  • distance minimale d'un Grand Prix : 300 km
  • distance maximale d'un Grand Prix : 400 km
  • distance minimale pour être classé : 90% de la distance parcourue par le vainqueur

Après une saison 1966 triomphale pour le pilote australien Jack Brabham sur une voiture portant son nom, 1967 a commencé par une surprise, le jeune Mexicain Pedro Rodríguez, nouvelle recrue de l'équipe Cooper s'étant imposé lors de l'épreuve inaugurale, en Afrique du Sud, après la déroute des principaux favoris. Les premières épreuves européennes, hors championnat, ont donné un aperçu plus réaliste des possibilités des nouveaux modèles. Lors de la Course des Champions, à Brands Hatch, Dan Gurney a remporté son premier succès en tant que pilote-constructeur ; le Britannique Mike Parkes a quant à lui fait triompher la nouvelle Scuderia Ferrari lors de l'International Trophy, à Silverstone[9]. Également très attendus, les nouveaux modèles de Lotus et de Brabham ne sont cependant pas encore prêts pour l'épreuve monégasque.

Le circuit

Williams
Un passage de la Bugatti de W. Williams qui va remporter le premier GP de Monaco, en 1929.

C'est en 1929, à l'initiative d'Antony Noghès, membre de l'ACM, qu'eut lieu le premier Grand Prix de Monaco, remporté par le pilote franco-britannique W. Williams, au volant d'une Bugatti, à 80,8 km/h de moyenne. Tracé dans les rues tortueuses de la principauté, le circuit emprunte le Boulevard Albert Ier, la montée du Casino, la descente vers la gare puis le tunnel passant sous le tir aux pigeons pour revenir au point de départ[10]. Il développe un peu plus de trois kilomètres et se révèle très exigeant en termes de pilotage, la piste, étroite, comportant très peu de zones de dégagement. Pratiquement inchangé depuis son origine, le circuit est devenu après-guerre un des lieux les plus prisés du championnat du monde de Formule 1[11]. Comptant chacun trois victoires, Stirling Moss et Graham Hill sont les pilotes les plus titrés à Monaco. Le record officiel du circuit est détenu par Lorenzo Bandini, qui a accompli un tour à 126,08 km/h de moyenne au volant de sa Ferrari lors du Grand Prix de 1966. Pour l'édition 1967, la ligne de départ et d'arrivée a été déplacée et se trouve désormais juste avant le virage de Sainte-Dévote et non plus à la sortie de l'épingle du Gazomètre, alors que la grille est restée à cet endroit ; les pilotes effectueront donc un premier tour lancé[12].

Monoplaces en lice

  • Brabham BT19 & BT20 "Usine"

La nouvelle BT24 n'est pas tout à fait prête et Jack Brabham s'aligne sur la BT19 qui lui a valu de nombreux succès en 1966. Cette monoplace à châssis multitubulaire est équipée d'un moteur V8 Repco développé à partir d'un bloc en aluminum d'Oldsmobile F-85, dans une version comportant des culasses à échappement central. Alimenté par un système d'injection mécanique Lucas, il développe 315 chevaux à 7250 tr/min. Deuxième pilote de l'équipe, Denny Hulme dispose quant à lui de son habituelle BT20, techniquement très proche de la BT19 mais dont la structure, légèrement renforcée, est constituée de tubes ronds et non plus ovales[13]. Sa voiture est dotée de la première version du V8 Repco, avec sorties d'échappement à l'extérieur du vé, développant 300 chevaux à 7250 tr/min. Sur les deux monoplaces, la transmission est assurée par une boîte cinq vitesses Hewland. La BT19 accuse environ 540 kg sur la balance, la BT20, plus rigide, pesant environ 30 kg de plus. Les Brabham sont chaussées de pneus Goodyear[14]. Récemment embauché par la société Repco, le jeune ingénieur John Judd a élaboré une évolution du moteur V8, désormais entièrement réalisé en alliage léger et doté d'un allumage transistorisé Bosch[15], toute la partie mécanique étant assurée par le motoriste alors que les moteurs précédents étaient assemblés à partir des blocs Oldsmobile. Un exemplaire de ce nouveau V8 est disponible pour Monaco, mais ne sera utilisé qu'en cas de problème sur une des deux voitures ; il développe plus de 330 chevaux à 8000 tr/min, sa conception permettant toutefois d'atteindre 9000 tr/min[16].

  • Brabham BT11 privée

Bob Anderson a engagé son ancienne Brabham BT11 à moteur quatre cylindres Climax FPF de 2,7 litres (260 chevaux à 6800 tr/min[17]). Anderson utilise des pneus Firestone[18].

Ferrari V12 tipo 242
Le nouveau moteur Ferrari V12, avec échappement central.
  • Ferrari 312 "Usine"

La Scuderia Ferrari étrenne à Monaco sa nouvelle version de la 312, avec profilage affiné et voies élargies par rapport au modèle 1966[19]. Trois monoplaces étaient initialement engagées pour Lorenzo Bandini, Ludovico Scarfiotti et Chris Amon, mais seuls deux châssis ont été achevés ; celui de Scarfiotti n'étant pas terminé, le pilote italien a dû déclarer forfait. Les deux voitures présentes sont dotées d'un moteur V12 à double allumage, avec distributions à trois soupapes par cylindre et tubulures d'échappement placées à l'intérieur du vé. L'alimentation est assurée par un système d'injection indirecte Lucas. La puissance maximale est donnée pour 390 chevaux à 10000 tr/min. Dotée d'une structure monocoque et d'une boîte cinq vitesses, ces voitures pèsent plus de 550 kg à vide et utilisent des pneus Firestone[20].

  • Cooper T81 "Usine"

Le constructeur de Surbiton a préparé trois voitures pour l'épreuve monégasque, les deux habituelles deux T81 et une nouvelle version T81 B, allégée de vingt kilos par rapport aux modèles 1966 qui accusent 620 kg à vide sur la balance. Ces trois monoplaces à structure monocoque sont motorisées par un V12 Maserati dont la conception remonte à plus de dix ans. Devenu premier pilote après le départ de John Surtees pour Honda, Jochen Rindt fera débuter la T81B, son ancienne T81 (sur laquelle sera testée la dernière évolution du V12) faisant désormais office de mulet. Son coéquipier Pedro Rodríguez pilotera de nouveau la T81 avec laquelle il s'était imposé à Kyalami. Alimenté par un système d'injection Lucas et doté d'un double allumage (24 bougies), le moteur Maserati délivre environ 360 chevaux à 9000 tr/min dans sa configuration à deux soupapes par cylindres, la version 36 soupapes montée sur le mulet promettant 400 chevaux à 10000 tr/min. Équipées d'une boîte ZF à cinq rapports, les Cooper utilisent des pneus Firestone[21].

  • Cooper T81 privées
Cooper T81
Moteur cassé lors de l'International Trophy à Silverstone, Guy Ligier n'a pu amener sa Cooper-Maserati T81 à Monaco.

Le Rob Walker Racing Team aligne sa Cooper T81 de 1966, toujours confiée au pilote suisse Joseph Siffert, qui vient de se classer troisième de la Course des Champions sur cette voiture[9], moins puissante que les Cooper officielles, son V12 Maserati à simple allumage ayant une puissance de l'ordre de 330 chevaux. Indisponible plusieurs mois après son accident au Grand Prix d'Allemagne 1966, Guy Ligier a racheté en début de saison l'ancien mulet de l'équipe officielle Cooper avec lequel il a disputé la Course des champions et l'International Trophy ; ayant cassé son moteur lors de cette dernière épreuve, Ligier a dû déclarer forfait pour Monaco[22] ; Joakim Bonnier a également renoncé à amener sa T81 personnelle, n'ayant pas eu le temps de faire réparer la fuite d'essence survenue à Silverstone[18].

  • BRM P83 & P 261 "Usine"

Lourd et peu fiable, le moteur seize cylindres conçu en interne est loin d'avoir répondu aux attentes de l'équipe BRM. Il sera cependant utilisé cette saison encore, le nouveau moteur V12 devant le remplacer n'étant encore qu'au stade de projet. L'écurie britannique a amené deux P83 pour Jackie Stewart et Mike Spence, mais a également mis à disposition de Stewart une ancienne BRM P261 à moteur V8 deux litres, modèle plus agile et parfaitement adapté aux rues tourmentées de la principauté. Accusant 700 kg sur la balance, la P83 pèse 200 kg de plus que la P261 et malgré les 400 chevaux (obtenus à 10000 tr/min) de son moteur H16 à injection indirecte Lucas, ne s'est jamais montrée plus rapide sur les circuits sinueux que l'ancien modèle qui ne dispose que de 260 chevaux[23]. Sur le circuit monégasque, les pneus tendres Firestone sont parfaitement adaptés à la P261 mais s'usent trop rapidement sur les lourdes P83, chaussées pour la circonstance de gommes Dunlop, plus résistantes[12].

  • BRM P261 privée

L'écurie dirigée par Tim Parnell aligne l'ancienne BRM P261 de Jackie Stewart, rachetée en début d'année à l'usine. Équipée d'un V8 2 litres de 260 chevaux et de pneus Dunlop, elle est confiée à Piers Courage[24].

  • Lotus 33 "Usine"

Le nouveau V8 Cosworth DFV dont le Team Lotus aura l'exclusivité cette saison vient d'être présenté à la presse, les débuts de la Lotus 49 avec ce moteur sur la étant prévus lors du prochain Grand Prix des Pays-Bas. L'équipe de Colin Chapman a définitivement remisé ses modèles 43 à moteur 16 cylindres BRM, jugeant les modèles 33 plus compétitifs sur le circuit monégasque. La monoplace de Jim Clark est équipée d'un moteur V8 Climax FWMV (version MkIX, 1970 cm3, 240 chevaux à 8800 tr/min[25]), celle de Graham Hill d'un V8 BRM (1998 cm3, 260 chevaux). Les deux voitures sont dotées d'une boîte cinq vitesses Hewland et pèsent 500 kg. Elles sont chaussées de pneus Firestone[26].

  • Eagle T1G "Usine"
McLaren M4A
La McLaren M4A de Formule 2 (ici équipée d'un moteur Cosworth FVA) a servi de base à la version F1 M4B à moteur BRM.

Après plusieurs mois de développement, le moteur V12 Weslake est désormais parfaitement au point et le pilote-constructeur Dan Gurney a démontré la compétitivité de l'Eagle T1G en remportant brillamment la Course des champions en mars dernier, l'équipe manquant de peu le doublé puisque sur un modèle identique Richie Ginther était deuxième avant rupture de la direction, à huit tours de l'arrivée[27]. Très bien finies, les Eagle, à structure monocoque, sont relativement lourdes (580 kg à vide) mais se révèlent très rapides en pointe grâce aux 410 chevaux délivrés par le V12. La nouvelle version allégée, en cours de réalisation chez Harvey Aluminium Inc., ne sera pas prête avant juin, Gurney et Ginther s'alignant une nouvelle fois sur les modèles 1966. Ces modèles sont dotés d'une boîte de vitesses Hewland à cinq rapports et utilisent des pneus Goodyear[28].

  • Honda RA273 "Usine"

L'équipe japonaise a mis deux RA273 à disposition de John Surtees, le pilote britannique ayant le choix entre un modèle à voies larges et un modèle à voies plus étroites, a priori plus maniable sur le tourniquet monégasque. Avec leur structure monocoque constituée de tôles d'aluminium rivetées, incluant neuf outres à essence cloisonnées (dont une placée sous le siège), ces monoplaces affichent 740 kg sur la balance et sont les plus lourdes du plateau. Leur moteur V12 à 48 soupapes, en position longitudinale, est alimenté par un système d'injection indirecte Honda et fournit environ 420 chevaux à 10500 tr/min, le moteur pouvant atteindre 11000 tr/min. Les Honda sont pourvues d'une boîte de vitesses à cinq rapports et de pneus Goodyear[29].

  • McLaren M4B "Usine"

Après les déboires rencontrés la saison précédente avec le V8 Ford dérivé des courses de championnat USAC, Bruce McLaren s'est tourné vers BRM pour la fourniture de moteurs de Formule 1, le constructeur de Bourne projetant une adaptation à la F1 son V12 initialement conçu pour les épreuves d'endurance. En attendant, McLaren peut disposer d'un V8 BRM de la série Tasman, qu'il a adapté sur un de ses châssis M4 de Formule 2. Dénommée M4B, la petite monoplace a été lestée pour atteindre le poids minimal de 500 kg. Dans sa version 2070 cm3, le V8 a une puissance de 280 chevaux. La McLaren utilise une boîte «5» Hewland et des pneus Goodyear[30].

  • Matra MS5/6 "Usine"

Acteur majeur du nouveau championnat d'Europe de Formule 2, Matra Sports a également décidé de s'orienter vers la F1 et a tenté une première expérience en engageant deux F2 lestées lors de la Course des champions, à Brands Hatch, en mars dernier. Les MS5/6 à moteur Cosworth FVA de Jacky Ickx et Jean-Pierre Beltoise avaient toutes deux abandonné pour des problèmes d'alimentation. L'équipe française effectue à Monaco sa deuxième apparition dans la cour des grands, Beltoise étant cette fois épaulé par Johnny Servoz-Gavin. Une plaque d'acier d'environ 80 kg a été placée sous la coque des deux monoplaces engagées pour satisfaire au poids réglementaire. Créées sous la réglementation F2 1000 cm3 en vigueur jusqu'en 1966, les Matra MS5 ont été modifiées pour recevoir le nouveau moteur Cosworth FVA (4 cylindres, 1594 cm3, 16 soupapes, injection mécanique Lucas, environ 230 chevaux à 9500 tr/min[31]) et pris la dénomination MS5/6, étant parfois simplement appelées MS6 ; ce sont des modèles intérimaires, la future MS7 étant en cours de réalisation[32].

Coureurs inscrits

Liste des pilotes inscrits[33]
no  Pilote Écurie Constructeur Modèle N° châssis Moteur Pneumatiques
1 Jean-Pierre Beltoise Matra Sports Matra Matra MS5/6 MS5/15 Ford Cosworth FVA L4 D
2 Johnny Servoz-Gavin Matra Sports Matra Matra MS5/6
Matra MS5/6
MS5/04[Note 2]
MS5/15[Note 3]
Ford Cosworth FVA L4
Ford Cosworth FVA L4
D
F
3 Guy Ligier Privé Cooper Cooper T81 F1-7-66 Maserati 9/F1 V12 D
4 Jackie Stewart Owen Racing Organisation BRM BRM P261 2616 BRM P60 V8 F
4T Jackie Stewart Owen Racing Organisation BRM BRM P83 8303 BRM P75 H16 D
5 Mike Spence Owen Racing Organisation BRM BRM P83 8302 BRM P75 H16 D
6 Piers Courage Reg Parnell Racing BRM BRM P261 2614 BRM P60 V8 F
7 John Surtees Honda R&D Company Honda Honda RA273 F103 Honda RA273E V12 F[Note 4]
7T John Surtees Honda R&D Company Honda Honda RA273 F102 Honda RA273E V12 F
8 Jack Brabham Brabham Racing Organisation Brabham Brabham BT19 F1-1-65 Repco 620 V8
Repco 740 V8
G
8T Jack Brabham Brabham Racing Organisation Brabham Brabham BT20 F1-1-66 Repco 620 V8 G
9 Denny Hulme Brabham Racing Organisation Brabham Brabham BT20 F1-2-66 Repco 620 V8 G
10 Jochen Rindt Cooper Car Company Cooper Cooper T81 B F1-1-67 Maserati 9/F1 V12 F
10T Jochen Rindt Cooper Car Company Cooper Cooper T81 F1-3-66 Maserati 9/F1 V12 F
11 Pedro Rodríguez Cooper Car Company Cooper Cooper T81 F1-6-66 Maserati 9/F1 V12 F
12 Jim Clark Team Lotus Lotus Lotus 33 33 R14 Coventry Climax FWMV V8 F
14 Graham Hill Team Lotus Lotus Lotus 33 33 R12 BRM P56 V8 F
15 Bob Anderson DW Racing Enterprises Brabham Brabham BT11 F1-5-64 Coventry Climax FPF L4 F
16 Bruce McLaren Bruce McLaren Motor Racing McLaren McLaren M4B M4B/1 BRM P111 V8 G
17 Joseph Siffert Rob Walker Racing Team Cooper Cooper T81 F1-2-66 Maserati 9/F1 V12 F
18 Lorenzo Bandini SpA Ferrari SEFAC Ferrari Ferrari 312/67 312/0001 Ferrari 242 V12 F
19 Ludovico Scarfiotti SpA Ferrari SEFAC Ferrari Ferrari 312/67 312/0005 Ferrari 242 V12 F
20 Chris Amon SpA Ferrari SEFAC Ferrari Ferrari 312/67 312/0003 Ferrari 242 V12 F
21 Joakim Bonnier Joakim Bonnier Racing Team Cooper Cooper T81 F1-5-66 Maserati 9/F1 V12 F
22 Richie Ginther Anglo-American Racers Eagle Eagle T1G 103 Weslake 58 V12 G
23 Dan Gurney Anglo-American Racers Eagle Eagle T1G 102 Weslake 58 V12 G

Qualifications

Trois séances qualificatives sont prévues, le jeudi après-midi, le vendredi matin et le samedi après-midi précédant la course. Les organisateurs ont garanti une place au départ pour les pilotes des équipes des écuries officielles ayant au moins trois ans d'existence, la liste des concurrents qualifiés d'office étant la suivante[34] :

Ludovico Scarfiotti, inscrit sur la troisième Ferrari, était également qualifié d'office, son forfait libérant une place sur la grille de départ. Seize pilotes étant admis au départ, huit pilotes vont se disputer les cinq places restantes :

Première séance - jeudi 4 mai

Il fait beau mais relativement froid lorsque commence les premiers essais officiels, le jeudi après-midi. Retardé par une grève des transports maritimes, le camion du Team Lotus n'est pas encore arrivé aussi Jim Clark et Graham Hill se retrouvent-ils sans volant. En début de session, la plupart des pilotes cherchent avant tout à trouver les meilleurs réglages et n'attaquent pas outre mesure, restant à plus de cinq secondes du record du tour. Ce n'est qu'en fin de séance que les premiers temps de référence vont être établis, Jackie Stewart se montrant finalement le meilleur au volant de l'ancienne BRM à moteur V8, tournant à 126,5 km/h de moyenne. Le pilote écossais a également essayé la «16 cylindres», qui s'est révélée moins performante. Dans un style très spectaculaire, Denny Hulme a réalisé le deuxième meilleur temps au volant de sa Brabham, devançant de peu la Ferrari de Lorenzo Bandini et l'Eagle de Dan Gurney. Jack Brabham a coulé une bielle avant d'avoir pu effectuer un tour rapide et se retrouve parmi les derniers, tout comme Bruce McLaren dont les essais ont été interrompus à la suite d'une rupture de suspension arrière.

BRM P261
Au volant de sa BRM V8, Jackie Stewart s'est montré le plus rapide lors de la première journée d'essais.
Résultats de la première séance[34]
Pos. Pilote Écurie Temps Écart
1 Jackie Stewart BRM 1 min 29 s 5
2 Denny Hulme Brabham-Repco 1 min 30 s 2 + 0 s 7
3 Lorenzo Bandini Ferrari 1 min 30 s 4 + 0 s 9
4 Dan Gurney Eagle-Weslake 1 min 30 s 5 + 1 s 0
5 Mike Spence BRM 1 min 31 s 1 + 1 s 6
6 John Surtees Honda 1 min 31 s 3 + 1 s 8
7 Joseph Siffert Cooper-Maserati 1 min 31 s 7 + 2 s 2
8 Piers Courage BRM 1 min 32 s 1 + 2 s 6
9 Bob Anderson Brabham-Climax 1 min 32 s 6 + 3 s 1
10 Jean-Pierre Beltoise Matra-Cosworth 1 min 32 s 9 + 3 s 4
11 Richie Ginther Eagle-Weslake 1 min 33 s 2 + 3 s 7
12 Bruce McLaren McLaren-BRM 1 min 33 s 4 + 3 s 9
13 Jack Brabham Brabham-Repco 1 min 34 s 0 + 4 s 5
14 Chris Amon Ferrari 1 min 34 s 1 + 4 s 6
15 Johnny Servoz-Gavin Matra-Cosworth 1 min 34 s 5 + 5 s 0
16 Jochen Rindt Cooper-Maserati 1 min 35 s 6 + 6 s 1
17 Pedro Rodríguez Cooper-Maserati 1 min 42 s 7 + 13 s 2

Deuxième séance - vendredi 5 mai

Les deux Lotus officielles sont arrivées dans la nuit et se montrent d'emblée compétitives lors des essais du vendredi matin, Clark établissement bientôt un temps record, à 127 km/h de moyenne. C'est cependant Surtees qui, tirant le maximum de sa lourde et puissante Honda, va se révéler le plus rapide de cette session, à 128 km/h et reléguant Clark à plus d'une demi-seconde. Stewart essaie ses deux voitures et, bien que réalisant un temps très acceptable avec la puissante H16, va une nouvelle fois se montrer plus performant avec la V8, avec laquelle il réalise le deuxième meilleur temps. Gurney a échangé sa voiture avec celle de son coéquipier Richie Ginther et se montre une seconde plus rapide que la veille. Brabham a fait monter un tout nouveau moteur sur sa monoplace et s'est contenté de le roder, n'accomplissant aucun tour rapide. Bandini est quant à lui sorti de la piste devant l'hôtel Mirabeau et a endommagé la suspension de sa Ferrari avant d'avoir pu réaliser une performance significative, alors que Jean-Pierre Beltoise n'a presque pas tourné, la suspension arrière de sa Matra s'étant affaissée en début de session. Son coéquipier Johnny Servoz-Gavin s'est quant à lui montré très impressionnant sur sa petite F2 lestée et semble en passe d'obtenir une place sur la grille de départ.

Honda RA273
La Honda RA273 de John Surtees a dominé la deuxième journée d'essais.
Résultats de la deuxième séance[34]
Pos. Pilote Écurie Temps Écart
1 John Surtees Honda 1 min 28 s 4
2 Jackie Stewart BRM 1 min 29 s 0 + 0 s 6
3 Jim Clark Lotus-Climax 1 min 29 s 1 + 0 s 7
4 Dan Gurney Eagle-Weslake 1 min 29 s 3 + 0 s 9
5 Denny Hulme Brabham-Repco 1 min 29 s 9 + 1 s 5
6 Graham Hill Lotus-BRM 1 min 29 s 9 + 1 s 5
7 Joseph Siffert Cooper-Maserati 1 min 30 s 0 + 1 s 6
8 Bruce McLaren McLaren-BRM 1 min 30 s 5 + 2 s 1
9 Mike Spence BRM 1 min 30 s 6 + 2 s 2
10 Piers Courage BRM 1 min 30 s 6 + 2 s 2
11 Jochen Rindt Cooper-Maserati 1 min 30 s 8 + 2 s 4
12 Chris Amon Ferrari 1 min 30 s 8 + 2 s 4
13 Johnny Servoz-Gavin Matra-Cosworth 1 min 31 s 8 + 3 s 4
14 Richie Ginther Eagle-Weslake 1 min 32 s 2 + 3 s 8
15 Bob Anderson Brabham-Climax 1 min 32 s 5 + 4 s 1
16 Lorenzo Bandini Ferrari 1 min 33 s 0 + 4 s 6
17 Pedro Rodríguez Cooper-Maserati 1 min 35 s 1 + 6 s 7
18 Jack Brabham Brabham-Repco 1 min 39 s 5 + 11 s 1
19 Jean-Pierre Beltoise Matra-Cosworth 1 min 52 s 5 + 24 s 1

Troisième séance - samedi 6 mai

Il a plu le samedi matin et la piste va rester mouillée une bonne partie de la journée. La dernière session qualificative se tenant en fin d'après-midi, après les deux séries éliminatoires de la course de Formule 3, la trajectoire a un peu séché lorsque les pilotes de F1 quittent les stands. La séance va être très disputée, les meilleurs luttant pour la pole position tandis que ceux devant se qualifier tentent à tout prix de décrocher une place sur la grille. Bandini va se montrer très rapide au volant de sa Ferrari, parvenant à battre d'un dixième de seconde le temps réalisé la veille par Surtees. Clark et Hulme ne sont pas loin derrière mais un problème de boîte de vitesses sur sa Lotus va empêcher Hill de défendre pleinement ses chances, le Britannique ne pouvant plus utiliser le second rapport. Rindt ayant endommagé la suspension de sa monoplace sur un trottoir et le moteur de Rodríguez ne fonctionnant pas correctement, les deux Cooper officielles sont hors du coup. Stewart a définitivement renoncé à utiliser sa «16 cylindres» et tourne assidument avec la V8, mais il ne parviendra pas à améliorer son chrono du vendredi. McLaren réalise quant à lui un temps très prometteur, assurant sa qualification. Sa performance de la veille a assuré à Gurney sa présence au départ ; il est ainsi pour Siffert qui avec sa Cooper privée a nettement battu les deux Cooper d'usine. Servoz-Gavin a une nouvelle fois stupéfait ses adversaires avant que ses essais ne soient brutalement interrompus à cause d'une fausse manœuvre de Bandini lorsque le pilote italien loupe un changement de vitesses dans le tunnel, le Français l'évitant au prix d'un contact avec le rail de sécurité endommageant sérieusement la coque de sa Matra. Son coéquipier Beltoise a quant à lui effectué un surrégime et cassé son moteur et n'a pu se qualifier, devancé par Courage qui obtient la dernière place disponible. les deux autres pilotes éliminés sont Bob Anderson et Richie Ginther. Alors que Bandini semblait s'être imposé, Brabham, a sorti le grand jeu dans son dernier tour lancé, accompli à 129,2 km/h de moyenne, battant de sept dixièmes de secondes le leader de la Scuderia Ferrari et s'assurant la pole position. Grâce à son excellent chrono du vendredi, Surtees s'élancera à la corde de la deuxième ligne, au côté de Hulme et devant Clark et Stewart.

Brabham BT19
La Brabham BT19 de Jack Brabham ; malchanceux lors des deux premières séances qualificatives, le champion en titre a réalisé un tour record dans la troisième et s'est octroyé la pole position.
Résultats de la troisième séance[34]
Pos. Pilote Écurie Temps Écart
1 Jack Brabham Brabham-Repco 1 min 27 s 6
2 Lorenzo Bandini Ferrari 1 min 28 s 3 + 0 s 7
3 Denny Hulme Brabham-Repco 1 min 28 s 8 + 1 s 2
4 Jim Clark Lotus-Climax 1 min 28 s 8 + 1 s 2
5 Jackie Stewart BRM 1 min 29 s 1 + 1 s 5
6 Bruce McLaren McLaren-BRM 1 min 30 s 0 + 2 s 4
7 Dan Gurney Eagle-Weslake 1 min 30 s 0 + 2 s 4
8 Joseph Siffert Cooper-Maserati 1 min 30 s 1 + 2 s 5
9 Graham Hill Lotus-BRM 1 min 30 s 2 + 2 s 6
10 Johnny Servoz-Gavin Matra-Cosworth 1 min 30 s 4 + 2 s 8
11 Bob Anderson Brabham-Climax 1 min 30 s 6 + 3 s 0
12 Chris Amon Ferrari 1 min 30 s 7 + 3 s 1
13 Mike Spence BRM 1 min 30 s 8 + 3 s 2
14 Jean-Pierre Beltoise Matra-Cosworth 1 min 31 s 0 + 3 s 4
15 Richie Ginther Eagle-Weslake 1 min 31 s 1 + 3 s 5
16 Jochen Rindt Cooper-Maserati 1 min 31 s 1 + 3 s 5
17 John Surtees Honda 1 min 31 s 5 + 3 s 9
18 Pedro Rodríguez Cooper-Maserati 1 min 32 s 4 + 4 s 8
19 Piers Courage BRM 1 min 33 s 7 + 6 s 1

Tableau final des qualifications

Résultats des qualifications à l'issue des deux séances d'essais
Pos. Pilote Écurie Temps Écart Commentaire
1 Jack Brabham Brabham-Repco 1 min 27 s 6 temps réalisé le samedi
2 Lorenzo Bandini Ferrari 1 min 28 s 3 + 0 s 7 temps réalisé le samedi
3 John Surtees Honda 1 min 28 s 4 + 0 s 8 temps réalisé le vendredi
4 Denny Hulme Brabham-Repco 1 min 28 s 8 + 1 s 2 temps réalisé le samedi
5 Jim Clark Lotus-Climax 1 min 28 s 8 + 1 s 2 temps réalisé le samedi
6 Jackie Stewart BRM 1 min 29 s 0 + 1 s 4 temps réalisé le vendredi
7 Dan Gurney Eagle-Weslake 1 min 29 s 3 + 1 s 7 temps réalisé le vendredi
8 Graham Hill Lotus-BRM 1 min 29 s 9 + 2 s 3 temps réalisé le vendredi
9 Joseph Siffert Cooper-Maserati 1 min 30 s 0 + 2 s 4 temps réalisé le vendredi
10 Bruce McLaren McLaren-BRM 1 min 30 s 0 + 2 s 4 temps réalisé le samedi
11 Johnny Servoz-Gavin Matra-Cosworth 1 min 30 s 4 + 2 s 8 temps réalisé le samedi
12 Mike Spence BRM 1 min 30 s 6 + 3 s 0 temps réalisé le vendredi
13 Piers Courage BRM 1 min 30 s 6 + 3 s 0 temps réalisé le vendredi
14 Bob Anderson Brabham-Climax 1 min 30 s 6 + 3 s 0 temps réalisé le samedi - 1er non qualifié
15 Chris Amon Ferrari 1 min 30 s 7 + 3 s 1 temps réalisé le samedi
16 Jochen Rindt Cooper-Maserati 1 min 30 s 8 + 3 s 2 temps réalisé le vendredi
17 Jean-Pierre Beltoise Matra-Cosworth 1 min 31 s 0 + 3 s 4 temps réalisé le samedi - 2e non qualifié
18 Richie Ginther Eagle-Weslake 1 min 31 s 1 + 3 s 5 temps réalisé le samedi - 3e non qualifié
19 Pedro Rodríguez Cooper-Maserati 1 min 32 s 4 + 4 s 8 temps réalisé le samedi

Grille de départ

Grille de départ du Grand Prix et résultats des qualifications[35]
1re ligne Pos. 1 Pos. 2

Brabham
Brabham
1 min 27 s 6

Bandini
Ferrari
1 min 28 s 3
2e ligne Pos. 3 Pos. 4

Surtees
Honda
1 min 28 s 4

Hulme
Brabham
1 min 28 s 8
3e ligne Pos. 5 Pos. 6

Clark
Lotus
1 min 28 s 8

Stewart
BRM
1 min 29 s 0
4e ligne Pos. 7 Pos. 8

Gurney
Eagle
1 min 29 s 3

G. Hill
Lotus
1 min 29 s 9
5e ligne Pos. 9 Pos. 10

Siffert
Cooper
1 min 30 s 0

Bruce McLaren
McLaren
1 min 30 s 0
6e ligne Pos. 11 Pos. 12

Servoz-Gavin
Matra
1 min 30 s 4

Spence
BRM
1 min 30 s 6
7e ligne Pos. 13 Pos. 14

Courage
BRM
1 min 30 s 6

Amon
Ferrari
1 min 30 s 7
8e ligne Pos. 15 Pos. 16

Rindt
Cooper
1 min 30 s 8

Rodriguez
Cooper
1 min 32 s 4

Déroulement de la course F1

Il fait beau et chaud lorsque les voitures sont alignées sur la grille, à la sortie du virage du Gazomètre, en début d'après-midi. Quand l'ancien pilote monégasque Louis Chiron libère les seize monoplaces, Lorenzo Bandini prend immédiatement l'avantage et aborde le virage de Sainte Dévote avec une longueur d'avance sur Jack Brabham. Bandini conserve la tête dans la montée du Casino, devant les deux Brabham officielles, le champion du monde étant talonné par son coéquipier Denny Hulme et par la BRM de Jackie Stewart. Derrière, la lourde Honda de John Surtees est moins vive que la Lotus de Jim Clark, qui tente de se porter à sa hauteur mais se fait surprendre lorsque Surtees se rabat devant lui ; le pilote écossais freine et rétrograde brutalement pour l'éviter, ne pouvant éviter un surrégime qui va légèrement endommager la distribution du V8, qui ne pourra plus tourner à plein régime. Peu avant l'hôtel Mirabeau, une bielle du V8 de Brabham casse et de l'huile asperge les roues arrières de sa monoplace, qui part aussitôt en tête-à-queue, semant la confusion au sein du peloton. Dans la mêlée, Siffert endommage le radiateur d'huile de sa Cooper et devra effectuer un long arrêt au stand pour le faire réparer, tandis que Jochen Rindt, sur sa Cooper d'usine, s'est habilement faufilé et a gagné de nombreuses places. Alors que Brabham, persuadé d'avoir un problème de transmission, regagne lentement son stand ignorant qu'il laisse des trainées de lubrifiant sur la piste, Bandini repasse devant les tribunes avec une seconde et demie d'avance sur Hulme. Troisième sur sa BRM, Jackie Stewart mène le reste de la meute, devant Surtees. Clark a rétrogradé à la septième place, derrière l'Eagle de Dan Gurney et la petite McLaren de Bruce McLaren. Moteur totalement hors d'usage, Brabham doit renoncer, tandis que Siffert perdra près d'une demi-heure avant que sa monoplace ne puisse reprendre la piste. Malgré le ciment répandu sur la piste par les commissaires de course, les abords de la chicane du port sont extrêmement glissants lorsque les concurrents l'abordent pour la deuxième fois. Voyant le drapeau rouge et jaune agité, Bandini a nettement levé le pied et a immédiatement été débordé par Hulme, Stewart dépassant le pilote italien aussitôt le virage. Persuadé qu'un carambolage va se produire à cet endroit, Clark préfère s'engouffrer dans l'échappatoire mais le reste du peloton passe sans encombre. Le champion écossais va devoir pousser sa Lotus pour la ramener sur la piste, repartant en quatorzième position après avoir perdu une demi-minute. Hulme compte alors une demi-seconde d'avance sur Stewart, Bandini venant une seconde plus loin, Surtees devançant le reste du peloton, bientôt privé de la Matra de Johnny Servoz-Gavin, qui va rester très longtemps immobilisé pour un problème d'injection. Gurney ne reste pas longtemps bloqué derrière Surtees, qu'il déborde Surtees au cours du troisième tour, puis d'epasse Bandini au suivant, s'emparant de la troisième place. Il se trouve alors à trois secondes de Stewart, et à quatre de Hulme, toujours en tête, et semble en mesure de revenir sur eux quand un problème d'entraînement de pompe à essence met soudainement fin à son beau début de course. Derrière Hulme et Stewart, toujours distants d'une seconde, Bandini retrouve la troisième place, à six secondes toutefois de la Brabham de tête. Surtees est une seconde plus loin, précédant Jochen Rindt qui vient de dépasser McLaren après avoir pris l'avantage sur la Lotus de Graham Hill. Les conditions d'adhérence s'améliorent peu à peu et Stewart hausse le rythme, revient dans le sillage de Hulme qu'il parvient à dépasser sur la ligne droite du port au cours du septième tour. Tournant de plus en plus vite, l'Écossais va dès lors se détacher progressivement. Il a porté son avance à près de sept secondes lorsque, au quinzième tour, il regagne son stand au ralenti, différentiel cassé ; l'abandon est inévitable. Rindt (qui venait de perdre la sixième place au profit de Clark, auteur d'une fulgurante remontée) abandonne également, boîte de vitesses hors d'usage. Hulme a repris le commandement de la course, six secondes devant Bandini. Surtees et McLaren viennent un peu plus loin. Désormais cinquième, Clark est à moins de vingt-secondes de la Brabham de tête et précède de quatre secondes son coéquipier Hill. L'écart entre les deux premiers va alors se creuser rapidement, Hulme tournant à près de 125 km/h de moyenne, doublant en quelques tours son avance sur la Ferrari. Pressé par Surtees et McLaren qui se sont rapprochés de lui, Bandini tente alors de contre-attaquer, stabilisant son retard sur le leader. Au quart de la course, quatorze secondes séparent les deux premiers, tandis que Surtees et McLaren, qui roulent de concert, ne sont qu'à deux secondes de la Ferrari. Cinquième, Clark revient peu à peu sur les voitures qui le précèdent, alors que son coéquipier Hill, handicapé par un embrayage qui patine, effectue une course d'attente et vient de se faire dépasser par la deuxième Ferrari, pilotée par Chris Amon. Le moteur de Surtees commence alors à fumer étrangement et le pilote britannique ne peut contenir longtemps McLaren, qui le double au cours du vingt-huitième tour. Le V12 perd de plus en plus de puissance et la Honda ralentit nettement, Clark la débordant au tour suivant pour s'emparer de la quatrième place. Surtees poursuit néanmoins sa course en tentant de ménager sa mécanique mais un piston a cédé et la monoplace japonaise n'achèvera pas son trente-troisième tour. Hulme possède alors près de dix-huit secondes d'avance sur Bandini, McLaren venant quatre secondes plus loin. Clark a nettement accéléré la cadence et se rapproche du pilote-constructeur. Respectivement cinquième et sixième, Amon et Hill sont beaucoup plus loin. Les autres pilotes restant en course sont à plus d'un tour.

Bien qu'ayant haussé le rythme, Bandini ne semble pas vraiment une menace pour Hulme et se voit même progressivement rattrapé par McLaren, mais la remontée de Clark tient le public en haleine. Le pilote écossais est alors, malgré un régime moteur limité depuis l'incident du départ à 8500 tr/min, le plus rapide en piste. Au trente-huitième tour, il s'attribue le record officiel du circuit, à 126,5 km/h de moyenne et n'est plus qu'à deux secondes de McLaren. Deux boucles plus tard, il est revenu dans les échappements du Néo-Zélandais. Après plusieurs tentatives infructueuses pour le dépasser, il s'apprête à l'attaquer de nouveau lorsque, à la fin du quarante-troisième tour, au virage du bureau de tabac, un porte-moyeu de la Lotus cède brusquement et Clark part en tête-à-queue, sa monoplace échouant dans le mur, suspension hors d'usage. Menacé par McLaren qui n'est que trois secondes derrière lui, Bandini a réduit son retard et ne se trouve plus qu'à une dizaine de secondes de Hulme. L'Italien va poursuivre son effort et, à la mi-course, il est revenu à huit secondes de la Brabham et a légèrement creusé l'écart sur McLaren. Amon roule isolé en quatrième position, ayant facilement distancé Hill, toujours ralenti par des problèmes d'embrayage mais qui assure sereinement sa cinquième place, très loin devant la BRM de Mike Spence et la Cooper de Pedro Rodríguez qui accusent plus de deux tours de retard. Malgré tous ses efforts, Bandini ne va pas parvenir pas à réduire significativement son retard sur Hulme, sept secondes séparant encore les deux hommes à l'issue du soixantième tour. McLaren n'a pu tenir le rythme et accuse désormais dix-sept secondes de retard sur l'homme de tête. Quatrième, Amon est une demi-minute derrière tandis que Hill, toujours cinquième, est à plus d'un tour. La victoire se dessine peu à peu pour Hulme, qui maintient une allure rapide et régulière alors que son adversaire commence à accuser la fatigue et à commettre de petites erreurs. L'écart grandit de nouveau, atteignant près de quinze secondes au soixante-dixième passage devant les stands. McLaren est toujours troisième, mais son moteur commence à avoir des ratés et le pilote-constructeur rejoint bientôt son stand pour faire remplacer sa batterie, une opération qui va lui coûter deux tours ; il repartira en cinquième position, derrière Amon et Hill. Dès lors, la course semble jouée. Bandini n'a pas baissé les bras mais il contrôle moins facilement sa monoplace et à deux reprises va manquer un changement de vitesses à l'épingle du gazomètre[18]. À vingt tours de l'arrivée, son retard atteint près de vingt secondes et les positions semblent acquises. Bien que sa deuxième place ne soit pas menacée, son coéquipier Amon, troisième, étant à quarante secondes de lui, Le pilote italien ne lève pas le pied. Alors qu'il aborde pour la quatre-vingt-deuxième fois la chicane du port, il ne parvient pas à tenir sa trajectoire et heurte la palissade, perdant le contrôle de sa monoplace qui se trouve projetée sur les balles de pailles appuyées contre une rembarde de fer, en sortie de virage. La Ferrari se retourne et s'embrase aussitôt, la paille attisant l'incendie. Aidés par des spectateurs courageux, les pompiers auront beaucoup de difficultés à atténuer les flammes et à dégager le pilote, après avoir retourné la voiture. Très sévèrement brûlé mais respirant encore, Bandini sera évacué vers l'hôpital le plus proche, dans un état désespéré, tandis que les commissaires de piste mettront une dizaine de minutes avant de maîtriser totalement l'incendie [36].

La course continue cependant, les monoplaces restant en course franchissant la chicane à vitesse réduite. Hulme a désormais plus d'une minute d'avance sur Amon et ne peut plus être inquiété. Hill, troisième, est à plus d'un tour et McLaren, quatrième, à plus de deux. Il ne reste plus que six voitures en course, Rodríguez, très attardé, occupant la cinquième place devant Spence. Les positions paraissent définitivement acquises mais, à moins de dix tours de l'arrivée, Amon éclate un pneu contre un trottoir et regagne lentement son stand pour faire remplacer sa roue arrière droite[18]. La jeune recrue de la Scuderia repartira en troisième position bien après le passage de Hill, qui hérite d'une deuxième place inespérée après avoir effectué presque toute la course avec un embrayage défaillant. L'épreuve se termine sans autre changement, Hulme remportant sa première victoire en Grand Prix et s'emparant de la tête du championnat du monde.

Classements intermédiaires F1

Classements intermédiaires des monoplaces aux premier, deuxième, troisième, quatrième, cinquième, huitième, dixième, douzième, quinzième, vingtième, vingt-cinquième, trentième, quarantième, cinquantième, soixantième, soixante-dixième, quatre-vingtième et quatre-vingt-dixième tours[34],[37].

Pole position et record du tour

Évolution du meilleur tour en course

Le meilleur tour fut amélioré vingt fois au cours de l'épreuve[34].

Classement général à l'issue de la course

  • Attribution des points : 9, 6, 4, 3, 2, 1 respectivement aux six premiers de chaque épreuve.
  • Pour la coupe des constructeurs, même barème et seule la voiture la mieux classée de chaque équipe inscrit des points.
  • Le championnat est divisé en deux demi-saisons, seuls les cinq meilleurs résultats (sur six épreuves) étant retenus pour la première et les quatre meilleurs (sur cinq épreuves) pour la deuxième[35].
Classement des pilotes
Pos. Pilote Écurie Points
AFS

MON

NL

BEL

FRA

GBR
1re
½ saison

ALL

CAN

ITA

USA

MEX
2e
½ saison
1 Denny Hulme Brabham 16 3 9 4 16
2 Pedro Rodríguez Cooper 11 9 2 - 11
3 Jim Clark Lotus 9 - - 9 9
4 Jack Brabham Brabham 7 1 - 6 7
Chris Amon Ferrari 7 - 4 3 7
6 John Love Cooper 6 6 - - 6
Graham Hill Lotus 6 - 6 - 6
8 John Surtees Honda 4 4 - - 4
9 Bruce McLaren McLaren 3 - 3 - 3
10 Bob Anderson Brabham 2 2 - - 2
Mike Parkes Ferrari 2 - - 2 2
12 Mike Spence BRM 1 - 1 - 1
Ludovico Scarfiotti Ferrari 12 - - 1 1
Coupe des constructeurs
Pos. Écurie Points
AFS

MON

NL

BEL

FRA

GBR
1re
½ saison

ALL

CAN

ITA

USA

MEX
2e
½ saison
1 Brabham-Repco 18 3 9 6 18
2 Cooper-Maserati 11 9 2 - 11
3 Lotus-Ford 9 - - 9 9
4 Ferrari 7 - 4 3 7
5 Cooper-Climax 6 6 - - 6
Lotus-BRM 6 - 6 - 6
7 Honda 4 4 - - 4
8 McLaren-BRM 3 - 3 - 3
9 Brabham-Climax 2 2 - - 2
10 BRM 1 - 1 - 1

Notes

  1. Lors du Rallye du Portugal 1986, la Ford RS200 pilotée par Joaquim Santos est sortie de la route, faisant de nombreuses victimes parmi les spectateurs ; au Tour de Corse, Henri Toivonen et son copilote Sergio Cresto ont péri dans l'accident de leur Lancia Delta S4 ; au Rallye d'Essen, la Ford RS200 pilotée par Marc Surer a percuté des arbres, entraînant la mort du copilote Michel Wyder.
  2. Voiture utilisée aux essais.
  3. Voiture initialement attribuée à Jean-Pierre Beltoise, utilisée en course.
  4. John Surtees a également testé des pneus Goodyear lors des essais.

photos

rallye

Toyota Celica TCT
La Toyota Celica TCT, tout juste homologuée en groupe B.
Mazda RX-7
La Mazda RX-7 groupe B.
Audi Quattro
L'Audi Quattro A2 groupe B
Audi S1
L'Audi Sport Quattro groupe B
Nissan 240RS
La Nissan 240R groupe B
205 T16
La Peugeot 205 Turbo 16 : moteur central arrière, 4 roues motrices.

F1

Jack Brabham
Jack Brabham.
Mike Parkes
Mike Parkes.
Denny Hulme
Denny Hulme.
M2B
La McLaren M2B.
Lotus 43
La Lotus 43 à moteur BRM 16 cylindres.
Eagle T1F
L'Eagle T1F à moteur Climax 4 cylindres.

BD

GGir/Brouillon
4e album de la série Une aventure de Jacques Gipar
Scénario Thierry Dubois
Dessin Jean-Luc Delvaux
Genre(s) franco-belge
aventure

Personnages principaux Jacques Gipar
Petit Breton

Éditeur Éditions Paquet
Collection Calandre
Première publication 2013
Nombre de pages 48
Albums de la série

La Femme du notaire est le quatrième album de la série de bande dessinée Une aventure de Jacques Gipar de Thierry Dubois (scénario) et Jean-Luc Delvaux (dessin). Il fut publié en janvier 2013 aux Éditions Paquet, dans la collection Calandre.

Résumé

Un soir de février 1954, à Albert, un représentant de commerce est abattu à sa descente de voiture. Les circonstances du crime étant mystérieuses, Jacques Gipar part enquêter sur place pour le compte de son journal, accompagné de son comparse Petit Breton. Alors que leurs investigations les conduisent à l'étude de Maître Delachaux, notaire d'un bourg voisin, ce dernier est également retrouvé assassiné. Un troisième crime viendra compliquer l'affaire, la police suspectant des gitans d'un campement proche. Gipar finira par élucider l'affaire et à confondre le vrai coupable.

Personnages principaux

  • Jacques Gipar : journaliste à la revue France Enquêtes
  • Petit Breton, collaborateur de Gipar
  • Georges Duteil, journaliste à la Dépêche picarde
  • Léa Delachaux, épouse du notaire de Château-Vieux
  • Rémy Gloudot, clerc du notaire Delachaux
  • Jean-Michel Cachin, demi-frère de madame Delachaux
  • Manolo, gitan
  • Gino, fils de Manolo
  • Général, inspecteur de police

Véhicules remarqués

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : Sources utilisées pour la rédaction de l'article.

Source : [38] [39]

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  6. Revue Auto hebdo no 550 - 26 novembre 1986
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  20. Alan Henry, Ferrari : Les monoplaces de Grand Prix, Editions ACLA, , 319 p. (ISBN 2-86519-043-9)
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  27. Revue L'Automobile no 252 - avril 1967
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