Mammifère

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 4 janvier 2021 à 23:06 et modifiée en dernier par HOLA AMIGOS 12312 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

m

Les Mammifères (Mammalia) sont une classe d'animaux vertébrés qui ont pour caractéristique principale que les représentants femelles allaitent leurs juvéniles à partir d'une sécrétion cutanéo-glandulair

Les mammifères sont les uniques représen les sauropsides (reptiles et oiseaux) da

Les mammifères sont d'abord caractérisés – comme leur nom le rappelle – par l'allaitement.

Les mammifères forment une classe d'animaux vertébrés descendant des thérapsides.

Ils possèdent tous des glandes mammaires, lesquelles pourraient être issues des glandes sébacées ou des glandes sudoripares[1]. Ils nourrissent tous leurs jeunes avec du lait produit via ces glandes par les femelles. Chez certaines espèces comme Dyacopterus spadiceus et Pteropus capistratus (en), la lactation peut se faire chez les mâles[2],[3]. Parmi les mams physiologiques et morphologiques permettent de distinguer les mammifères d'autres clades.

Les modes de locomotion varient en fonction de la niche écologique occupée : vol battu chez les chiroptères et vol plané par homoplasie chez plusieurs lignées (Petaurus, Dermopteraetc.), quadrupédie chez la plupart des mammifères terrestres (qu'il s'agisse d'une qngolins terrestres[4], Pan, probablement certains des pl

En 2018, le groupe contient 6 495 espèces[5] qui, selon les classifications scientifiques, sont distribuées en près de 29 ordres, 153 familles et 1 200 genres[6].

Phanères

Les poils sont un trait plésiomorphe au sein des mammifères, peut-être même un héritage des reptiles mammaliens ayant conduit aux mammifères. C'est une formation dermique caractéristique, utile à la régulation thermique (ex : fourrure) et dans certains cas à la mécanoception (vibrisses), voire à la sélection sexuelle (crinière)[7]. Chez certaines lignées, la fourrure a évolué pour laisser place à des piquants ou des écailles (ex : pangolin, échidné), ou quasiment disparu comme chez les cétacés.

La quasi-totalité des espèces présentent aussi des griffes ou des sabots, sauf chez les espèces strictement aquatiques qui les ont perdus au cours de leur évolution.

Physiologie

Les mammifères sont tous homéothermes à deux très rares et très particulières exceptions près (le rat-taupe nu et une espèce caprine désormais éteinte). Pour maintenir leur température constante généralement aux alentours de 3 mammifères consomment beaucoup de dioxygène et d'énergie -- ce qui est rendu possible par la présence d'un tissu pule alvéolé ainsi qu'un diaphragme (séparant la cavité abdominale de la cavité thoracique) qui amplifie.

À noter que certaines espèces sont capables de survivre à des chutes de température corporelle importantes dans un état léthargique, éventuellement ces baisses de température participent du cycle saisonnier et donc des stratégies de survie de ces espèces (hibernation, estivation).

De même, la progéniture de certaines espèces n'est pas apte à réguler sa température à la naissance, ce qui confère un rôle parental supplémentaire (thermorégulation) à la mère en plus de l'allaitement.

Système circulatoire

Le cœur est constitué de deux demi-cœurs (circulations de sang complètement séparées), chacun composé d'un ventricule et d'une oreillette.

Cerveau

Le cerveau est pourvu d'une couche supplémentaire de tissus nerveux appelé néocortex.

Squelette

Étant des tétrapodes, les mammifères possèdent tous une ceinture scapulaire (dite aussi ceinture pectorale) et une ceinture pelvienne -- que cette dernière soit développée (ex : pattes des macropodidés) ou vestigiale (comme chez les cétacés ou les siréniens). Les membres antérieurs sont, comme chez les reptiles mammaliens, à autopode dirigé vers l’avant. Ancestralement, les pattes sont pentadactyles avec un carpe constitué d'une dizaine d'os évoluant différemment selon les mammifères[8].

La colonne vertébrale est différenciée, il y a présence de côtes et d’un diaphragme -- certaines caractéristiques physiologiques comme la ventilation pulmonaire à diaphragme expliquent potentiellement la disparition des côtes ventrales qu'on retrouve chez les non-mammifères (par exemple chez les pélycosauriens). La paléontologues pour déterminer si un fossile est bien un mammifère. Elle comporte notamment la chaine ossiculaire (marteau, enclume, étrier), considérée par les paléontologues comme la « signature » des mammifères vrais parmi les mammaliformes. De fait, l'os carré a évolué pour devenir l'enclume[9] et avec le marteau et l'étrier, compose l'oreille moyenne.

Les dents

La denture est un des éléments utilisés pour la classification des mammifères et pour leur évolution.

Les dents sont la partie la plus dure du squelette, c'est pourquoi de nombreux mammifères fossiles ne sont connus que par leurs dents, complétées parfois

La plupart des mammifères communiquent par divers moyens tels que :

  • cris, chez l'écrasante majorité des espèces observées ;
  • postures et mimiques : Il existe chez tous les mammifères des comportements plus ou moins génériques, telle l'agression ritualisée, ou la présentation de la jugulaire (inclinaison de la tête de côté) en signe de franche sympathie, ou mettre la queue entre les jambes en cas de terreur, etc. ;
  • odeurs, phéromones ;
  • marquages visuels de supports.

Histoire évolutive

Certains mammifères terrestres ont évolué et sont « (re)devenus » marins (cétacés, siréniens) comme ces grands dauphins.
L'évolution a doté certains mammifères, telles les chauves-souris de capacités particulières telles que le vol ou l'écholocation.

Les plus anciens fossiles connus datent d'environ -220 Ma au cours du Trias. La divergence d'avec les autres amniotes pourrait être plus ancienne. Les os de l'oreille moyenne sont clairement séparés de ceux de la mandibule ; trait qui, dans l'évolution des espèces, les distinguent des autres « reptiles mammaliens ».

Liste des sous-classes et ordres actuels

D'après ITIS et Mammal Species of the World, dans son édition de 2005, révisée en 2007[10] :


Le traditionnel ordre des Insectivores (Insectivora) est ici scindé en trois ordres : Afrosoricida (taupes dorées et tenrecidés), Erinaceomorpha (hérissons et gymnures) et Soricomorpha (musaraignes, taupes, etc.).

Le traditionnel super-ordre des Ongulés (Ungulata) correspond ici aux Artiodactyla, Perissodactyla, Cetacea, Proboscidea, Sirenia, Hyracoidea et Tubulidentata. Certains auteurs considèrent les ordres Artiodactyla et Cetacea comme étant en fait un seul et même ordre appelé Cetartiodactyla. Les divergences de point de vue sur ce sujet sont liées au caractère particulier de l'histoire évolutive des cétacés.

L'infra-classe des Marsupiaux (Marsupialia) correspond ici aux sept ordres suivants : Didelphimorphia, Paucituberculata, Microbiotheria, Notoryctemorphia, Dasyuromorphia, Peramelemorphia, Diprotodontia, auxquels il faut ajouter deux ordres désormais éteints (Yalkaparidontia et Sparassodonta).

Phylogénétique

Pour mieux comprendre l'évolution des mammifères, la recherche paléontologique des « chaînons manquants » et l'étude des espèces atypiques (ici Ornithorhynchus anatinus) sont aujourd'hui complétées par l'étude de l'ADN et ADN mitochondrial.

Le groupement des ordres mammifères entre eux est un sujet de recherche.

Le tableau indique une division correspondant plus ou moins aux ordres. Comme dans toute phylogénie, celle-ci reflète le savoir courant. Dans les zones d'incertitudes, citons la position des taupes dorées (ou rats-taupes, chrysochloridés) et des tenrecs (tenrécidés) qui pourraient devoir être séparés des Insectivora.

Classique

La classification des mammifères est complexe. D'une manière simplifiée, on reconnaît trois grands groupes de mammifères, dont le regroupement correspond au type de placentation (en) possédé par leurs représentants :

  • Les protothériens. Ce nom désigne le fait que ces animaux ne possèdent pas de placenta mais pondent des œufs cléidoïques, c'est-à-dire à coquille épaisse comme ceux des oiseaux et des reptiles[11]. Les petits, après éclosion, sont allaités par la mère. Il n'y a plus aujourd'hui que cinq espèces dans ce groupe : l'Ornithorynque (Ornithorynchus anatinus), et quatre espèces d'échidnés : Tachyglossus aculeatus, Zaglossus bartoni, Zaglossus attenboroughi et Zaglossus bruijni.
  • Les métathériens ou marsupiaux. Ces animaux ne possèdent qu'un placenta rudimentaire. Ils sont principalement présents en Australie et dans une moindre mesure en Océanie et en Amérique (principalement en Amérique du Sud). Leur particularité est de mettre au monde des larves qui termineront leur développement après la naissance : celles-ci s'agrippent aux poils pour rejoindre les mamelles, souvent situées dans une poche ventrale appelée marsupium, où elles se nourriront afin d'achever leur développement. Ce marsupium peut, selon les espèces, abriter le jeune plusieurs mois après que son développement est arrivé à terme. Les représentants les plus connus sont les kangourous, les wallabies, les koalas, les opossums et les wombats. Seules quelques espèces d'opossums vivent en dehors de l'Australie. Sur cette dernière, les marsupiaux occupent l'ensemble des niches écologiques dévouées aux placentaires sur les autres continents : il existe des taupes marsupiales blanches, comme des rats-kangourous et des opossums arboricoles.
  • Les euthériens ou placentaires. Ces animaux possèdent des placentas plus complexes qui permettent davantage d'échanges entre la mère et sa progéniture. Ils regroupent l'ensemble des autres mammifères. L'une des différences notables entre les placentaires et les marsupiaux tient au fait que les placentaires mettent au monde des juvéniles au lieu de larves.

L'étude des mammifères

La discipline qui étudie les mammifères se nomme la mammalogie.

Nombre d'espèces

Nombre d'espèces de mammifères globalement menacées dans chaque pays en 2000 :
  • de 64 à 140
  • de 28 à 63
  • de 13 à 27
  • de 0 à 12

Parmi les mammifères, les placentaires sont les plus nombreux avec environ 5 100 espèces regroupées dans 114 familles ; viennent en second les marsupiaux qui comptent 270 espèces regroupées en seize familles, et seulement cinq espèces en deux familles pour les monotrèmes. Ils sont présents sur l'ensemble de la Terre, dans tous les types de milieux terrestres. Chaque année, pour environ 10 000 nouvelles espèces animales découvertes, cinq à dix seulement sont des mammifères. Ce chiffre a considérablement augmenté, puisqu'on estime que durant la première décennie du XXIe siècle, ce sont plus de 300 nouvelles espèces qui ont été décrites[12]. Il faut voir là l'impact de l'outil génétique, qui permet de distinguer des espèces à l'apparence identique. Certains spécialistes pensent que 7 000 espèces sont encore inconnues, une partie d'entre elles étant menacées d'extinction[13].

État de la biodiversité des mammifères, pressions, menaces, prospective

L'étude paléontologique des mammifères qui ont disparu (ex. : smilodon), et des causes de leur disparition peut nous éclairer sur les enjeux et conséquences des extinctions récentes ou actuelles.

Il y a 10 000 ans, les Hommes et les animaux domestiqués représentaient 0,1 % de la biomasse des mammifères sur Terre, c’est-à-dire du poids total estimé des mammifères ; ils en représentaient 90 % au début du XXIe siècle[14]. Selon deux publications de la fin des années 2010, ce taux atteint alors 96 %[15],[16]. À eux seuls, les mammifères d’élevage représentent 60 % de la biomasse des mammifères[17]. Selon ces données, les humains et les animaux domestiqués représentent 18 % du total des vertébrés[16]. La biomasse de l’espèce humaine est dix fois supérieure à celle de l’ensemble des mammifères sauvages (5 500 espèces connues)[18]. Les bovins, ovins et porcins représentent une biomasse 14 fois plus importante que celle des mammifères sauvages ; les oiseaux d’élevage représentent une biomasse presque trois fois plus importante que les oiseaux sauvages[18].

Hormis l'Homme et quelques races de bétail ou d'animaux de compagnie, ou espèces commensales de l'Homme (rat, souris) ou espèces introduites (rat musqué, ragondin), la plupart des mammifères semblent en situation de vulnérabilité ou en voie de régression (en nombre d'individus, de populations, et en diversité génétique), et sont en train de subir une importante perte de diversité génétique, à cause de la réduction et fragmentation de leurs populations et de leurs habitats comme c'est le cas de l'orang-outan en Indonésie, ou à cause du braconnage comme c'est le cas par exemple de l'éléphant d'Afrique. Certaines espèces subissent des épidémies (zoonoses qui les déciment) et les modifications climatiques en menacent d'autres (l'ours polaire en particulier).

L'évaluation faite par l'UICN en 2008 révélait que, sur 5 487 espèces de mammifères, 1 181 étaient en danger d'extinction, soit environ 25 %, dont 188 « en danger critique d'extinction » et près de 450 « en danger ». Mais la situation réelle pourrait être bien pire, car 836 espèces de mammifères étaient classées dans la catégorie « données insuffisantes »[19].

Les espèces carnivores, ou piscivores dans le cas des mammifères marins, sont par leur situation haute de la chaîne alimentaire exposées aux effets encore mal évalués de cocktails de polluants dont perturbateurs hormonaux, toxiques, reprotoxiques, mutagènes, cancérogènes, aux captures accessoires de la pêche

Les stratégies de conservation sont aujourd'hui fondées sur l'étude des niveaux critiques de pression et sur une prolongation des tendances historiques en matière d'état, pression et réponse sur les mammifères[20]. Les gestionnaires et responsables de la biodiversité (dont mammalienne) doivent rapidement comprendre ce qui change, où et quand, comment et pourquoi, ce qu'on peut encore faire, et quelles sont les options politiques possibles et leurs enjeux. Or, la pression sur les écosystèmes et sur les mammifères évolue de façon plus rapide et différemment de ce que l'humanité passée a connu[21].

Les mesures de protection passent par la lutte contre le braconnage et le trafic d'animaux, ainsi que par la sensibilisation de la société civile sur les risques que de grandes multinationales font courir à de nombreuses espèces en encourageant la déforestation, responsable de la destruction des habitats naturels dans les forêts tropicales, comme c'est le cas du palmier à huile en Indonésie.

Les outils et logiciels destinés à la prospective (ex : GLOBIO + modèle IMAGE) appliqués à quatre scénarios prospectifs concluent que, sans efforts importants et sans réorientation des priorités, la situation des mammifères dans le monde va continuer à se dégrader[20]. En effet, pour les quatre scénarios, les endroits où les mammifères devraient être le plus menacés en 2050 ou 2100 ne sont pas ceux où les politiques de protection sont aujourd'hui les plus actives, et « les zones protégées pourraient ne pas être suffisantes pour atténuer les pertes »[20]. Les prospectivistes de la biodiversité invitent à établir de nouvelles priorités de conservation, sans abandonner celles qui sont en cours, en tenant mieux compte des futurs probables, tout en développant « d'autres politiques, luttant contre les causes profondes de la régression de la biodiversité, nécessaires, tant en Afrique que d'autres parties du monde »[20].

Notes et références

  1. « Evolutionary origin of the mammary gland »(en)
  2. (en) Nikhil Swaminathan, « Strange but True: Males Can Lactate », sur Scientific American.
  3. (en) Brock Fenton et Nancy B. Simmons, Bats : A World of Science and Mystery, Chicago (Illinois, États-Unis), University of Chicago Press, , 303 p. (ISBN 978-0-226-06512-0 et 978-0-226-06526-7, lire en ligne), p. 168.
  4. [1]
  5. François Moutou, « Les zoonoses, entre humains et animaux », sur La vie des idées.fr, (consulté le ).
  6. (en) Wilson, D. E., and Reeder, D. M. (eds), Mammal Species of the World, Johns Hopkins University Press, (ISBN 978-0-8018-8221-0 et 0-8018-8221-4, lire en ligne)
  7. (en) « Sexual selection, temperature, and the lion's mane »
  8. Raoul Tubiana, Traité de chirurgie de la main : Affections rhumatismales, affections vasculaires, unguéales et tumorales, Elsevier Masson, (lire en ligne), p. 578
  9. (en) « Mammaliformes: Overview - Palaeos »
  10. Mammal Species of the World, 3 rd edition (MSW3), consulté le 15 décembre 2014
  11. (en) « EMBRYOLOGY- LECTURE NOTES-I DIFFERENT TYPES OF EGGS WITH EXAMPLES Classification of Egg » [PDF], sur Université musulmane d'Aligarh (consulté le ), p. 1-8.
  12. ReeDer et al. (2007).
  13. Ceballos et Ehrlich (2009).
  14. Gilles Bœuf, « La biodiversité, de l'océan et la forêt, à la cité », conférence au collège de France, 19 décembre 2013, 33 min 10 s.
  15. « La vengeance du pangolin ? conversation avec François Moutou et Frédéric Keck », sur legrandcontinent.eu, (consulté le ).
  16. a et b Olivier Monod, « L'homme et les animaux domestiqués représentent-ils 97% de la masse des vertébrés ? », sur liberation.fr, (consulté le ).
  17. Olivier Monod, « Est-il vrai que l'ensemble des animaux d'élevage représente 93% de la biomasse totale ? », sur liberation.fr, (consulté le ).
  18. a et b Pascal Combemorel, « La répartition de la biomasse sur Terre », sur planet-vie.ens.fr, (consulté le ).
  19. UICN, « La Liste Rouge de l’UICN révèle la crise d’extinction des mammifères », .
  20. a b c et d Communiqué de Globio, Future hotspots of mammal loss, .
  21. GLOBIO (Modelling framework to calculate the impact of five environmental drivers on land biodiversity for past, present and future), consulté le .

Sources

  • Gerardo Ceballos et Paul Ralph Ehrlich (2009), « Discoveries of new mammal species and their implications for conservation and ecosystem services », Proceedings of the National Academy of Sciences, 106 (10) : 3841-3846. (ISSN 0027-8424).
  • DeeAnn Reeder, Kristofer M. Helgen et Don E. Wilson (2007), « Global Trends and Biases in New Mammal Species Discoveries », Occasional Papers, Museum of Texas Tech University, 269 : 35 p. (ISSN 0149-175X).

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes