Fixisme

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Le fixisme est une hypothèse aujourd'hui abandonnée par la communauté scientifique selon laquelle il n'y a pas plus de transformation des espèces végétales ou animales, que de modification de l'Univers depuis sa création. Elle suppose que le monde dans lequel l'homme vit est stable (créationnisme) ou revient toujours dans le même état selon des cycles (fixisme cosmologique qui transparaît dans la pensée grecque, hindoue, chinoise et égyptienne)[1].

Historique

« L'homme est à Dieu ce que le singe est au diable. »

— Martin Luther, Tischreden[2].

Il s'agit d'un cadre de pensée, inspiré à la fois par les récits originels religieux (par exemple : le septième jour de la création des hébreux) et les philosophies développées dans l'Antiquité (comme la description de l'Univers selon Aristote).

Le fixisme a dominé la pensée scientifique et religieuse jusqu'à la formulation des théories de l'évolution, de la dérive des continents, de la cosmologie, l'étude des fossilesetc. Il a été alors abandonné dans toutes les branches de la science et de la philosophie.

Le créationnisme est une résurgence du fixisme, motivé essentiellement par des considérations religieuses. Mais il se concentre sur l'explication des origines (alors que le fixisme ne s'en préoccupe pas), et s'oppose à certaines théories de l'évolution (alors que le fixisme est antérieur à ces théories).

Au cours de l'histoire des sciences, tous les intermédiaires ont été proposés entre le fixisme absolu et l'évolutionnisme intégral, depuis le progressionnisme, théorie antitransformiste dont le chef de file est Marcel de Serres, qui suppose le perfectionnement graduel des êtres organisés par remplacement successif des faunes et des flores au cours de l'histoire de la Terre, les nouvelles espèces étant créées indépendamment les unes (idée illustrée dans la Marche du Progrès; le continuisme qui suppose que ce progressionnisme se fait selon une succession ininterrompue (rejet du catastrophisme) ; le transformisme limité qui admet l'existence d'un lien généalogique entre espèces proches de la classification naturelle, mais qui refuse d'étendre ces connexions au-delà du genre ou de la famille biologique[3].

Notes et références

  1. Jean-François Toussaint, Bernard Swynghedauw, Gilles Bœuf, L'homme peut-il s'adapter à lui-même ?, Editions Quae, (lire en ligne), p. 113.
  2. Luther, Tischreden (Propos de table), XVIII, Jena, 1605.
  3. Cédric Grimoult, « Créationnisme continuiste et transformisme limité : les naturalistes français face à l’évolution biologique au xixe siècle », Archives Internationales d'Histoire des Sciences, vol. 54, no 3,‎ , p. 73-96 (DOI 10.1484/J.ARIHS.5.101842).

Voir aussi