Colocolo

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Le Colocolo, également appelé Chat des pampas, est une espèce (Leopardus colocolo) de félins ou une sous-espèce (Leopardus colocolo colocolo) du Chat des pampas. Son statut taxonomique est débattu depuis les années 1990, les analyses morphologiques et génétiques donnant des résultats contradictoires. Le Colocolo est considéré tantôt comme une sous-espèce (par exemple par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)) tantôt comme une espèce (par exemple par la CITES ou Mammal Species of the World).

L'UICN classe le Chat des pampas comme quasi-menacé.

Dénomination

Le nom scientifique est Leopardus colocolo lorsqu'il est considéré comme une espèce et Leopardus colocolo colocolo pour une sous-espèce. Des synonymes du terme Leopardus existent : Oncifelis et Lynchailurus[1],[2].

Description

Taxonomie

Leopardus : la lignée des ocelots

Arbre phylogénétique du genre Leopardus[3]

   Leopardus   


 Leopardus wiedii - Marguay



 Leopardus pardalis - Ocelot






 Leopardus jacobita - Chat des Andes



 Leopardus colocolo - Chat des Pampas





 Leopardus tigrinus - Chat-tigre



 Leopardus guigna - Kodkod



 Leopardus geoffroyi - Chat de Geoffroy





La phylogénie s'est longtemps basée sur l'étude des fossiles d'un animal afin de préciser l'apparition et l'évolution d'une espèce. La phylogénie moderne s'appuie essentiellement sur les analyses génétiques en raison du nombre peu important de fossiles de félins. Le premier félin est apparu il y a onze millions d'années[3].

Les félins ont divergé en huit lignées distinctes. La lignée des ocelots, correspondant au genre Leopardus est la quatrième par ordre de divergence. Il y a neuf millions d'années, les félins migrent pour la première fois vers le continent américain en passant par la Béringie[Note 1],[3].

Le niveau des océans remontent à nouveau au cours du Miocène, et les précurseurs des lignées de l'ocelot, du lynx et du puma se trouvent isolés des populations du vieux continent. La lignée de l'ocelot commence à diverger il y a huit millions d'années. Elle se distingue notamment par un nombre de chromosomes différents de celui des autres lignées : 36 chromosomes au lieu de 38. Durant le Pliocène, il y a deux à trois millions d'années, le niveau des océans baisse à nouveau : l'isthme de Panama émerge et permet aux félins, et notamment à la lignée de l'ocelot, de conquérir l'Amérique du Sud[Note 2]. La diversification en espèces s'opère durant cette période et le dernier ancêtre commun du genre Leopardus est daté d'il y a 2,9 millions d'années[3].

Le cas du Chat des pampas

Un « Chat des pampas » dont la subdivision en espèce ou sous-espèces est encore très débattue.

La classification du Chat des pampas (Leopardus colocolo), et donc du Colocolo qui en découle, est encore fortement débattue. Dans les années 1990, des études morphologiques, basées sur la couleur et le patron du pelage, des mesures crâniennes et l'observation de l'habitat tendent vers la séparation de l'espèce en trois espèces distinctes Leopardus braccatus (Cope, 1889), Leopardus pajeros et Leopardus colocolo[4],[5].

Les études génétiques n'ont pas validé cette hypothèse[6],[7] amenant certaines autorités et notamment l'Union internationale pour la conservation de la nature à considérer le Colocolo comme une sous-espèce en attendant que de nouvelles études puissent valider définitivement ce statut taxonomique[1], d'autres pensant qu'il s'agit « quasiment d'une espèce distincte »[8] et la validité des études génétiques est discutée[9].

Sous-espèces

Lorsque le Colocolo est considéré comme une espèce englobant Leopardus pajeros et Leopardus braccatus, huit sous-espèces sont reconnues[10] :

Lorsque le Colocolo est considéré comme une espèce séparée, deux sous-espèces sont reconnues[11] :

  • Leopardus colocolo colocolo (Molina, 1782) – Province du Valparaiso[8],[9].
  • Leopardus colocolo wolffsohni (García-Perea, 1994)[8],[9].

Distribution et habitat

Aire de répartition du Chat des pampas en tant qu'espèce unique (en rose) et aire de répartition théorique du Colocolo (en rouge).

L'Union internationale pour la conservation de la nature considère Colocolo (Leopardus colocolo) comme « quasi-menacé » (NT) en raison de la réduction importante de son habitat. La résolution du statut taxonomique du Chat des pampas est considéré comme un point important pour la sauvegarde de ces félins[1]. La CITES considère le liste en annexe II[12].

Notes et références

Notes

  1. La Béringie correspond au détroit de Béring. Il s'agit d'un pont de terre entre l'Asie et l'Amérique qui est apparu plusieurs fois au cours des récentes périodes géologiques.
  2. Cette période est appelée Grand échange interaméricain. L'Amérique du Sud était isolée des autres continents depuis des dizaines de millions d'années. L'arrivée des félins correspond notamment à la disparition des grands prédateurs du continent sudaméricain.

Références

  1. a b et c (en) Référence UICN : espèce Leopardus colocolo
  2. (en) Référence Mammal Species of the World (3e  éd., 2005) : Leopardus Gray, 1842
  3. a b c et d Stephen O'Brien et Warren Johnson, « L'évolution des chats », Pour la science, no 366,‎ (ISSN 0153-4092) basée sur (en) W. Johnson et al., « The late Miocene radiation of modern felidae : a genetic assessment », Science, no 311,‎ et (en) C. Driscoll et al., « The near eastern origin of cat domestication », Science, no 317,‎
  4. (en) R. Garcia-Perea, « The pampas cat group (Genus Lynchailurus Severertzov 1858) (Carnivora: Felidae), A systematic and biogeographic review », American Museum Novitates, no 3096,‎ , p. 1-35 (lire en ligne)
  5. Rémy Marion (dir.), Cécile Callou, Julie Delfour, Andy Jennings, Catherine Marion et Géraldine Véron, Larousse des félins, Paris, Larousse, , 224 p. (ISBN 2-03-560453-2 et 978-2035604538, OCLC 179897108)., « Chat des Pampas Leoparuds Colocolo », p. 94
  6. (en) W. E. Johnson et al., « Disparate phylogeographic patterns of molecular genetic variation in four closely related South American small cat species », Molecular Ecology, vol. 8, no s1,‎ , S79-S94 (DOI 10.1046/j.1365-294X.1999.00796.x)
  7. (en) D. Macdonald et A. Loveridge, The Biology and Conservation of Wild Felids, Presse universitaire d'Oxford, (ISBN 978-0-19-923445-5)
  8. a b et c (en) D. E. Wilson et R. A. Mittermeier, Handbook of the Mammals of the World, Barcelone, Lynx Edicions, (ISBN 978-84-96553-49-1), « Colocolo (Leopardus colocolo) »
  9. a b et c (en) A.L. Barstow et D.M. Leslie, « Leopardus braccatus (Carnivora: Felidae) », Mammalian Species, vol. 44, no 1,‎ , p. 16–25 (DOI 10.1644/891.1)
  10. (en) The Pampas Cat
  11. (en) Référence Mammal Species of the World (3e  éd., 2005) : Leopardus colocolo Molina, 1782.
  12. (fr) Référence CITES : taxon Leopardus colocolo (Molina, 1782) (sur le site du ministère français de l'Écologie)

Annexes

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Articles connexes

Références taxinomiques