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{{homon|De Robertis}}
{{homon|De Robertis}}
{{Infobox Artiste
{{Infobox Artiste
| nom = Deborah De Robertis
| nom = Deborah De Robertis
| date de naissance = 12 février 1984
| date de naissance = 12 février 1984
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}}
'''Deborah De Robertis''', née le {{date de naissance|12|février|1984}} à [[Luxembourg (ville)|Luxembourg]]<ref name="Deborah De Robertis : nue debout">{{Article|auteur1=Clémentine Gallot|titre=Deborah De Robertis : nue debout|périodique=Libération|date=2-1-2017|lire en ligne=https://next.liberation.fr/arts/2017/01/02/deborah-de-robertis-nue-debout_1538684|archiveurl=https://web.archive.org/web/20170105140930/https://next.liberation.fr/arts/2017/01/02/deborah-de-robertis-nue-debout_1538684|archivedate=5-1-2017}}.</ref>, est une [[artiste]] [[Performance (art)|performeuse]] [[Luxembourg (pays)|luxembourgeoise]], surtout connue pour des performances dénudées dans des lieux publics qui lui ont valu de nombreux démêlés judiciaires.

'''Deborah De Robertis''', née le {{date de naissance|12|février|1984}} à [[Luxembourg (ville)|Luxembourg]]<ref name="Deborah De Robertis : nue debout">{{Article|auteur1=Clémentine Gallot|titre=DEBORAH DE ROBERTIS : NUE DEBOUT|périodique=Libération|date=2-1-2017|lire en ligne=https://next.liberation.fr/arts/2017/01/02/deborah-de-robertis-nue-debout_1538684|archiveurl=https://web.archive.org/web/20170105140930/https://next.liberation.fr/arts/2017/01/02/deborah-de-robertis-nue-debout_1538684|archivedate=5-1-2017}}</ref>, est une [[artiste]] [[Performance (art)|performeuse]] [[Luxembourg (pays)|luxembourgeoise]],

Elle est surtout connue pour des performances dénudées dans des lieux publics qui lui ont valu de nombreux démêlés judiciaires.


== Biographie ==
== Biographie ==
{{…}}
Née d'un père italien et d’une mère française<ref name="Deborah De Robertis : nue debout"/>, Deborah De Robertis étudie la performance et la vidéo à l'[[École de recherche graphique]] de [[Bruxelles]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=Alexandra Parachini |titre=Deborah De Robertis : « Je n'aime pas la provocation » |url=https://lequotidien.lu/culture/deborah-robertis-je-naime-pas-provocation/ |site=Le Quotidien |consulté le=2023-03-28}}</ref>.
Née d'un père italien et d’une mère française<ref name="Deborah De Robertis : nue debout"/>, Deborah De Robertis étudie la performance et la vidéo à l'[[École de recherche graphique]] de [[Bruxelles]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=Alexandra Parachini |titre=Deborah De Robertis : "Je n'aime pas la provocation" |url=https://lequotidien.lu/culture/deborah-robertis-je-naime-pas-provocation/ |site=Le Quotidien |consulté le=2023-03-28}}.</ref>.


En 2013, elle est désignée par le ministère luxembourgeois de la Culture pour la résidence d'artiste à la [[Cité internationale des arts de Paris]]<ref>[https://www.gouvernement.lu/2819433/16-robertis-paris Voir sur gouvernement.lu.]</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Deborah De Robertis Selected for Paris Artist Residency|périodique=Chronicle Luxemburg|date=16-7-2013|lire en ligne=http://www.chronicle.lu/categoriesluxembourgabroad/item/3947-deborah-de-robertis-selected-for-paris-artist-residency|archiveurl=https://web.archive.org/web/20160304235803/http://www.chronicle.lu/categoriesluxembourgabroad/item/3947-deborah-de-robertis-selected-for-paris-artist-residency|archivedate=4-3-2016}}</ref>.
En 2013, elle est désignée par le ministère luxembourgeois de la Culture pour une résidence d'artiste à la [[Cité internationale des arts de Paris]]<ref>[https://www.gouvernement.lu/2819433/16-robertis-paris Voir sur gouvernement.lu.]</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Deborah De Robertis Selected for Paris Artist Residency|périodique=Chronicle Luxemburg|date=16-7-2013|lire en ligne=http://www.chronicle.lu/categoriesluxembourgabroad/item/3947-deborah-de-robertis-selected-for-paris-artist-residency |archiveurl=https://web.archive.org/web/20160304235803/http://www.chronicle.lu/categoriesluxembourgabroad/item/3947-deborah-de-robertis-selected-for-paris-artist-residency|archivedate=4-3-2016}}.</ref>.


== Œuvres ==
== Œuvres (performances) ==
Deborah De Robertis est une artiste visuelle, vidéaste et performeuse qui travaille sur le point de vue du modèle féminin. À ce sujet elle affirme dans ''[[Les Inrockuptibles]]'' : {{Citation bloc|Montrer son corps nu est une réflexion qui peut avoir une portée politique. Mais ce n'est pas tant le corps qui est politique, que la réflexion qu'il entraîne<ref name="Boinet"/>.}} Elle est connue pour réinterpréter des œuvres majeures de l'histoire de l'art sous la forme de performances{{Refnec|date=6 mai 2024}}.
Deborah De Robertis est une artiste visuelle, vidéaste et performeuse qui travaille sur le point de vue du modèle féminin. À ce sujet elle affirme dans ''[[Les Inrockuptibles]]'' : {{Citation bloc|Montrer son corps nu est une réflexion qui peut avoir une portée politique. Mais ce n'est pas tant le corps qui est politique, que la réflexion qu'il entraîne<ref name="Boinet"/>.}} Elle est connue pour réinterpréter des œuvres majeures de l'histoire de l'art sous la forme de performances{{Refnec|date=6 mai 2024}}.


=== ''Miroir de l'origine'' au musée d'Orsay (2014) ===
=== Performances ===
==== ''Miroir de l'origine'' au musée d'Orsay (2014) ====
Une de ses performances est médiatisée le 29 mai 2014, lorsque l'artiste expose son sexe au [[musée d'Orsay]] à Paris, juste au-dessous de l'œuvre de [[Gustave Courbet]] intitulée ''[[L'Origine du monde]]''.
Une de ses performances est médiatisée le 29 mai 2014, lorsque l'artiste expose son sexe au [[musée d'Orsay]] à Paris, juste au-dessous de l'œuvre de [[Gustave Courbet]] intitulée ''[[L'Origine du monde]]''.


Cette dernière performance est accompagnée par la voix préenregistrée de l'artiste, qui répète comme une litanie les mots {{Citation|Je suis l'origine / Je suis toutes les femmes / Tu ne m'as pas vue / Je veux que tu me reconnaisses / Vierge comme l'eau / Créatrice du sperme}}, avec l'''[[Ellens dritter Gesang|Ave Maria]]'' de [[Franz Schubert|Schubert]] en fond sonore<ref>Vidéo de la performance : {{Lien web|url=http://vimeo.com/97606144|titre=Vagina activism|site=[[Vimeo]]|consulté le=22 août 2014}}.</ref>.
Cette dernière performance est accompagnée par la voix préenregistrée de l'artiste, qui répète comme une litanie les mots {{Citation|Je suis l'origine/ Je suis toutes les femmes/ Tu ne m'as pas vue/ Je veux que tu me reconnaisses/ Vierge comme l'eau/ Créatrice du sperme}}, avec l'''[[Ellens dritter Gesang|Ave Maria]]'' de [[Franz Schubert|Schubert]] en fond sonore<ref>Vidéo de la performance : {{Lien web|url=http://vimeo.com/97606144|titre=Vagina activism|site=[[Vimeo]]|consulté le=22 août 2014}}.</ref>.

Selon De Robertis, sa performance ne vise pas une reproduction banale (du genre du « [[tableau vivant]] ») de la posture du sujet de l'œuvre de Courbet, mais plutôt une réinterprétation de celle-ci, vu que la performeuse tient le sexe ouvert avec ses deux mains pour en montrer l'ouverture que le tableau ne révèle pas<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2014/06/05/a-orsay-un-remake-de-l-origine-du-monde_4432340_3246.html|titre=À Orsay, un remake de ''L'Origine du monde''|auteur=Malik Teffahi-Richard|site=[[Le Monde|lemonde.fr]]|en ligne le=5 juin 2014|consulté le=22 août 2014}}.</ref>.


Selon De Robertis, {{Citation bloc|il y a un "trou" dans l'histoire de l'art, le point de vue absent de l'objet du regard. Dans sa peinture réaliste, le peintre montre des cuisses ouvertes, mais le sexe reste fermé. Je ne montre pas mon sexe, mais je dévoile ce que l'on ne voit pas dans le tableau, cet œil enfoui qui au-delà de la chair répond à l'infini, l'origine de l'origine. Face à la surexposition du sexe dans notre monde contemporain, il n'y a plus rien à dévoiler, sauf l'annonce d'un monde nouveau où les grands maîtres se laissent regarder par les femmes. Je propose le miroir inversé du tableau de Courbet, qui nous rappelle que l'histoire se raconte dans le deux<ref name="Secondsexe">{{Lien web|url=http://secondsexe.com/magazine/le-miroir-de-l-origine.html|titre=Le miroir de l'origine|site=Secondsexe.com|en ligne le=2 juin 2014|consulté le=16 novembre 2014}}.</ref>.}}
Selon De Robertis, sa performance ne vise pas une reproduction banale (du genre du « [[tableau vivant]] ») de la posture du sujet de l'œuvre de Courbet, mais plutôt une réinterprétation de celle-ci, vu que la performeuse tient le sexe ouvert avec ses deux mains pour en montrer l'ouverture que le tableau ne révèle pas<ref>{{Lien web
|url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2014/06/05/a-orsay-un-remake-de-l-origine-du-monde_4432340_3246.html|titre=À Orsay, un remake de ''L'Origine du monde''|auteur=Malik Teffahi-Richard|site=[[Le Monde|lemonde.fr]]|en ligne le=5 juin 2014|consulté le=22 août 2014}}.</ref>.


Pour le site ''Secondsexe.com'', {{Citation|en prenant la pose, [De Robertis] sort de l'image, elle incarne la vie et l'expose au monde<ref name="Secondsexe"/>.}}
Selon De Robertis, {{Citation|il y a un "trou" dans l'histoire de l'art, le point de vue absent de l'objet du regard. Dans sa peinture réaliste, le peintre montre des cuisses ouvertes, mais le sexe reste fermé. Je ne montre pas mon sexe, mais je dévoile ce que l'on ne voit pas dans le tableau, cet œil enfoui qui au-delà de la chair répond à l'infini, l'origine de l'origine. Face à la surexposition du sexe dans notre monde contemporain, il n'y a plus rien à dévoiler, sauf l'annonce d'un monde nouveau où les grands maîtres se laissent regarder par les femmes. Je propose le miroir inversé du tableau de Courbet, qui nous rappelle que l'histoire se raconte dans le deux<ref name="Secondsexe">{{Lien web|url=http://secondsexe.com/magazine/le-miroir-de-l-origine.html|titre=Le miroir de l'origine|site=Secondsexe.com|en ligne le=2 juin 2014|consulté le=16 novembre 2014}}.</ref>.}} Pour le site ''Secondsexe.com'', {{Citation|en prenant la pose, [De Robertis] sort de l'image, elle incarne la vie et l'expose au monde<ref name="Secondsexe"/>.}}


Selon Jérôme Lefèvre, sur ''Dust-distiller.com'', l'artiste propose, dans sa série de photographies intitulée ''Mémoire de l'origine'', de reconsidérer le tableau de Courbet autrement, et la performance de Deborah de Robertis au musée d'Orsay résume la démarche de l'artiste : {{Citation|Dans le dispositif qu'elle déploie, le public devient partie intégrante de l'œuvre, un peu à la manière du ''[[4′33″]]'' de [[John Cage|Cage]]<ref name="Distiller">{{Lien web
Selon Jérôme Lefèvre, sur ''Dust-distiller.com'', l'artiste propose, dans sa série de photographies intitulée ''Mémoire de l'origine'', de reconsidérer le tableau de Courbet autrement, et la performance de Deborah de Robertis au musée d'Orsay résume la démarche de l'artiste : {{Citation|Dans le dispositif qu'elle déploie, le public devient partie intégrante de l'œuvre, un peu à la manière du ''[[4′33″]]'' de [[John Cage|Cage]]<ref name="Distiller">{{Lien web
|url=http://www.dust-distiller.com/art/deborah-de-robertis-memoires-de-lorigine/|auteur=Jérôme Lefèvre|titre=Deborah De Robertis – Mémoire de l'origine|site=Dust-distiller.com|en ligne le=18 juillet 2014|consulté le=16 novembre 2014}}.</ref>.}} Jérôme Lefèvre estime ainsi que {{Citation|le geste ne se suffit pas à lui-même}} et qu'{{Citation|il intègre non seulement l'action, son projet et les images qui lui survivront comme dans les performances habituelles, mais également le public et sa perception subjective<ref name="Distiller"/>.}} La performance de Deborah de Robertis est ainsi interactive car elle {{Citation|adresse le regard}} de la même façon qu'on {{Citation|adresse la parole}}, {{Citation|entamant ainsi un dialogue avec le regardeur<ref name="Distiller"/>.}} Quant à l'utilisation de l'''Ave Maria'', elle {{Citation|permet appuyer le sens initial du geste de Courbet}} mais aussi d'{{Citation|affirmer la volonté d'un acte tant critique que radicalement transcendantal}}<ref name="Distiller" />. La performance de Deborah de Robertis a également une dimension critique : {{Citation|Le rôle du musée dans la transmission de l'art, la fonction de l'art au sein de l'institution culturelle et politique, le rôle des décideurs de l'art<ref name="Distiller"/>.}} Dans ''[[Les Inrockuptibles]]'', De Robertis déclare: {{Citation|Ma performance pose des questions sur les rapports de pouvoir. Se mettre nu, c'est vraiment accessoire, c'est presque la chose la plus facile de la performance. Les gens pensent que c'est le cœur, mais non, ce n'est pas un strip-tease. Ce qui m'intéresse c'est la confrontation. [...] Ce sont aussi les procédures du musée qui m'intéressent énormément, le rapport à l'institution, à la loi<ref name="Boinet">{{Lien web
|url=http://www.dust-distiller.com/art/deborah-de-robertis-memoires-de-lorigine/|auteur=Jérôme Lefèvre|titre=Deborah De Robertis – Mémoire de l'origine|site=Dust-distiller.com|en ligne le=18 juillet 2014|consulté le=16 novembre 2014}}.</ref>.}} Jérôme Lefèvre estime ainsi que {{Citation|le geste ne se suffit pas à lui-même}} et qu'{{Citation|il intègre non seulement l'action, son projet et les images qui lui survivront comme dans les performances habituelles, mais également le public et sa perception subjective<ref name="Distiller"/>.}} La performance de Deborah de Robertis est ainsi interactive car elle {{Citation|adresse le regard}} de la même façon qu'on {{Citation|adresse la parole}}, {{Citation|entamant ainsi un dialogue avec le regardeur<ref name="Distiller"/>.}} Quant à l'utilisation de l'''Ave Maria'', elle {{Citation|permet appuyer le sens initial du geste de Courbet}} mais aussi d'{{Citation|affirmer la volonté d'un acte tant critique que radicalement transcendantal}}<ref name="Distiller"/>. La performance de Deborah de Robertis a également une dimension critique : {{Citation|Le rôle du musée dans la transmission de l'art, la fonction de l'art au sein de l'institution culturelle et politique, le rôle des décideurs de l'art<ref name="Distiller"/>.}} Dans ''[[Les Inrockuptibles]]'', De Robertis déclare: {{Citation|Ma performance pose des questions sur les rapports de pouvoir. Se mettre nu, c'est vraiment accessoire, c'est presque la chose la plus facile de la performance. Les gens pensent que c'est le cœur, mais non, ce n'est pas un strip-tease. Ce qui m'intéresse c'est la confrontation. [] Ce sont aussi les procédures du musée qui m'intéressent énormément, le rapport à l'institution, à la loi<ref name="Boinet">{{Lien web|url=http://www.lesinrocks.com/2016/01/22/actualite/lartiste-qui-sest-expos%C3%A9e-nue-au-mus%C3%A9e-dorsay-raconte-ce-n%C3%A9tait-pas-un-strip-tease-mais-bien-une-performance-11799895/
|titre=L'artiste qui s'est exposée nue au musée d'Orsay raconte : “Ce n'était pas un strip-tease mais bien une performance”|auteur=Carole Boinet|site=lesinrocks.com|en ligne le=22 janvier 2016}}.</ref>.}}
|url=http://www.lesinrocks.com/2016/01/22/actualite/lartiste-qui-sest-expos%C3%A9e-nue-au-mus%C3%A9e-dorsay-raconte-ce-n%C3%A9tait-pas-un-strip-tease-mais-bien-une-performance-11799895/
|titre=L'artiste qui s'est exposée nue au musée d'Orsay raconte: “Ce n'était pas un strip-tease mais bien une performance”|auteur=Carole Boinet|site=lesinrocks.com|en ligne le=22 janvier 2016}}.</ref>.}}


De Robertis dénonce cet {{Citation|aveuglement}} qui réduit sa posture au simple fait {{Citation|d'écarter les cuisses}}<ref name="Freydier">{{Lien web
De Robertis dénonce cet {{Citation|aveuglement}} qui réduit sa posture au simple fait {{Citation|d'écarter les cuisses}}<ref name="Freydier">{{Lien web
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|titre=Deborah de Robertis réflèchit l'origine du monde au musée d'Orsay. Miroir de l'origine, 세상의 기원|auteur=Serge Freydier|année=2014|site=sfreydier.canalblog.com|consulté le=24 novembre 2014|id=}}.</ref>, précisant ainsi que la recherche de son travail porte justement sur l'inverse, c'est-à-dire sur le regard que porte ce sexe féminin qui est surexposé dans notre monde contemporain. Elle considère ainsi que cet aveuglement revient à nier le travail qu'elle fait pour justement faire exister ce point de vue. D'après elle, {{citation|l'origine du monde c'est toutes les femmes<ref name="Freydier"/>. Selon elle, il est également réducteur de faire un parallèle trop rapide entre sa performance et des gestes d'autres artistes qui semblent proches du sien<ref name="Freydier"/>.}}
|titre=Deborah de Robertis réflèchit l'origine du monde au musée d'Orsay. Miroir de l'origine, 세상의 기원|auteur=Serge Freydier|année=2014|site=sfreydier.canalblog.com|consulté le=24 novembre 2014|id=}}.</ref>, précisant ainsi que la recherche de son travail porte justement sur l'inverse, c'est-à-dire sur le regard que porte ce sexe féminin qui est surexposé dans notre monde contemporain. Elle considère ainsi que cet aveuglement revient à nier le travail qu'elle fait pour justement faire exister ce point de vue. D'après elle, {{citation|l'origine du monde c'est toutes les femmes<ref name="Freydier"/>. Selon elle, il est également réducteur de faire un parallèle trop rapide entre sa performance et des gestes d'autres artistes qui semblent proches du sien<ref name="Freydier"/>.}}


Le web Magazine ''Beware'' apporte un regard différent du reste des médias sur le travail de l'artiste performeuse à la suite de son appréhension pour exhibition sexuelle le 27 mars 2016 dans le cadre d'une "action" à la [[maison européenne de la photographie]]. L'utilisation des médias et leur rôle déterminant dans l'œuvre de l'artiste y est évoqué, détaillé. On y évoque aussi que {{citation|Déborah De Robertis n'est véritablement née aux yeux du public que le jeudi {{date-|29 mai 2014}} – jour de l'Ascension comme le précise pratiquement chaque média<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=La ch**te à Déborah De Robertis - Beware!|périodique=Beware Magazine|date=2016-04-12|lire en ligne=http://bewaremag.com/chxxte-a-deborah-de-robertis/|consulté le=2016-12-14}}</ref>.}}
Le web Magazine ''Beware'' apporte un regard différent du reste des médias sur le travail de l'artiste performeuse à la suite de son appréhension pour exhibition sexuelle le 27 mars 2016 dans le cadre d'une "action" à la [[maison européenne de la photographie]]. L'utilisation des médias et leur rôle déterminant dans l'œuvre de l'artiste y est évoqué, détaillé. On y évoque aussi que {{citation|Déborah De Robertis n'est véritablement née aux yeux du public que le jeudi {{date-|29 mai 2014}} – jour de l'Ascension comme le précise pratiquement chaque média<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=La ch**te à Déborah De Robertis - Beware!|périodique=Beware Magazine|date=2016-04-12|lire en ligne=http://bewaremag.com/chxxte-a-deborah-de-robertis/|consulté le=2016-12-14}}.</ref>.}}


Sa performance est citée par [[Jennifer Tyburczy]] dans son livre consacré aux expositions sexuelles dans les [[Musée|musées]]<ref>{{en}} Jenifer Tyburczy, ''Sex museums. The politics and performance of display'', The University of Chicago Press, Chicago, 2016, {{p.|52-58}} {{ISBN|978-0-226-31524-9}}.</ref>.
Sa performance est citée par [[Jennifer Tyburczy]] dans son livre consacré aux expositions sexuelles dans les [[Musée|musées]]<ref>{{en}} Jenifer Tyburczy, ''Sex museums. The politics and performance of display'', The University of Chicago Press, Chicago, 2016, {{p.|52-58}} {{ISBN|978-0-226-31524-9}}.</ref>.
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Elle récidive le 6 mai 2024 au [[Centre Pompidou-Metz]]<ref name="OrigineDuMonde">{{article|titre=''L'Origine du monde'' taguée : l'artiste luxembourgeoise Deborah de Robertis impliquée|périodique=Le Quotidien indépendant luxembourgeois|lire en ligne=https://lequotidien.lu/a-la-une/lorigine-du-monde-taguee-une-galerie-du-musee-pompidou-metz-fermee/|date=6 5 2024}}.</ref> (cf. [[#On ne sépare pas la femme de l'artiste|ci-dessous]]).
Elle récidive le 6 mai 2024 au [[Centre Pompidou-Metz]]<ref name="OrigineDuMonde">{{article|titre=''L'Origine du monde'' taguée : l'artiste luxembourgeoise Deborah de Robertis impliquée|périodique=Le Quotidien indépendant luxembourgeois|lire en ligne=https://lequotidien.lu/a-la-une/lorigine-du-monde-taguee-une-galerie-du-musee-pompidou-metz-fermee/|date=6 5 2024}}.</ref> (cf. [[#On ne sépare pas la femme de l'artiste|ci-dessous]]).


==== Exposition au Casino Luxembourg, Forum d'art contemporain (2015) ====
=== Exposition au Casino Luxembourg, Forum d'art contemporain (2015) ===
En 2015, Deborah De Robertis prépare une exposition au Casino Luxembourg - Forum d'art contemporain, mais cette manifestation est annulée ce qui crée une polémique avec les organisateurs<ref name="lequotidien15">{{Lien web
En 2015, Deborah De Robertis prépare une exposition au Casino Luxembourg - Forum d'art contemporain, mais cette manifestation est annulée ce qui crée une polémique avec les organisateurs<ref name="lequotidien15">{{Lien web|url=http://www.lequotidien.lu/culture/expo-annulee-deborah-de-robertis-crie-a-la-censure/|titre=Expo annulée : Deborah de Robertis crie à la censure|site=[[Le Quotidien (Luxembourg)|lequotidien.lu]]|en ligne le=21 septembre 2015|consulté le=9 février 2016}}.</ref>. Deborah de Robertis réagit alors en parlant de {{Citation|[[censure]]}} : {{Citation|S'agit-il d'une censure du sexe ou bien d'une censure insidieuse et impalpable qui s'exerce sur le point de vue du sexe féminin dans l'art comme dans le monde<ref name="lequotidien15"/> ?}} Elle annonce aussi avoir saisi la justice pour faire reconnaître les préjudices subis<ref name="lequotidien15"/>.
|url=http://www.lequotidien.lu/culture/expo-annulee-deborah-de-robertis-crie-a-la-censure/
|titre=Expo annulée : Deborah de Robertis crie à la censure
|site=[[Le Quotidien (Luxembourg)|lequotidien.lu]]
|en ligne le=21 septembre 2015
|consulté le=9 février 2016
}}.</ref>. Deborah de Robertis réagit alors en parlant de {{Citation|[[censure]]}} : {{Citation|S'agit-il d'une censure du sexe ou bien d'une censure insidieuse et impalpable qui s'exerce sur le point de vue du sexe féminin dans l'art comme dans le monde<ref name="lequotidien15"/>. Elle annonce aussi avoir saisi la justice pour faire reconnaître les préjudices subis<ref name="lequotidien15"/> ?}}


Sur la plateforme ''On Kraut'', elle dénonce les intentions du Casino : {{Citation|Ils m'ont invitée en tant qu'artiste mais ils ont voulu m'exposer comme un modèle. J'ai organisé une conférence de presse suite intitulé “Une mécanique de la censure” pour dénoncer ce mécanisme qui consiste à “nier le point de vue du sexe féminin”<ref name="onkraut16">{{Lien web|url=http://onkraut.lu/2016/02/06/la-nudite-dans-mon-travail-est-un-vetement/|titre=La nudité dans mon travail est un vêtement|site=onkraut.lu|en ligne le=6 février 2016|consulté le=9 février 2016}}.</ref>.}} Pour compléter ses propos, elle cite la philosophe [[Geneviève Fraisse]] : {{Citation bloc|S'agit-il de reconnaître les femmes ou de les instrumentaliser, ou les deux à la fois<ref name="onkraut16"/> ?}}
Sur la plateforme ''On Kraut'', elle dénonce les intentions du Casino : {{Citation|Ils m'ont invitée en tant qu'artiste mais ils ont voulu m'exposer comme un modèle. J'ai organisé une conférence de presse suite intitulé “Une mécanique de la censure” pour dénoncer ce mécanisme qui consiste à “nier le point de vue du sexe féminin”<ref name="onkraut16">{{Lien web|url=http://onkraut.lu/2016/02/06/la-nudite-dans-mon-travail-est-un-vetement/|titre=La nudité dans mon travail est un vêtement|site=onkraut.lu|en ligne le=6 février 2016|consulté le=9 février 2016}}.</ref>.}} Pour compléter ses propos, elle cite la philosophe [[Geneviève Fraisse]] : {{Citation bloc|S'agit-il de reconnaître les femmes ou de les instrumentaliser, ou les deux à la fois<ref name="onkraut16"/> ?}}


==== ''Olympia'' (2016) ====
=== ''Olympia'' (2016) ===
Le 16 janvier 2016, toujours au musée d'Orsay, elle s'allonge, nue, devant l'[[Olympia (Manet)|''Olympia'']] de [[Édouard Manet|Manet]]. Elle est arrêtée par la police<ref>{{Article|titre=Paris : elle pose nue pour une "performance", une artiste arrêtée pour exhibitionnisme|périodique=LCI|date=17-1-2016|lire en ligne=http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/paris-une-artiste-pose-nue-pour-une-performance-elle-se-fait-arreter-8707289.html|archiveurl=https://web.archive.org/web/20160202160645/http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/paris-une-artiste-pose-nue-pour-une-performance-elle-se-fait-arreter-8707289.html|archivedate=2-2-2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=de |auteur=Claude Molinaro |titre=Luxemburgerin in Museum festgenommen |url=https://www.tageblatt.lu/nachrichten/luxemburgerin-in-museum-festgenommen-30446777/ |site=tageblatt.lu |consulté le=2023-03-28}}.</ref> et elle fait l'objet de 48 heures de garde à vue, dont une nuit au service psychiatrique et d'un [[rappel à la loi]] de la part du [[Ministère public (France)|parquet]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=Alexandra Parachini |titre=Rappel à la loi pour Déborah de Robertis, nue au musée d'Orsay |url=https://lequotidien.lu/culture/rappel-a-la-loi-pour-deborah-de-robertis-nue-au-musee-dorsay/ |site=Le Quotidien |consulté le=2023-03-28}}</ref>. Elle est défendue par l'avocate pénaliste [[Marie Dosé]]<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=Tiberi|prénom1=Jacques|titre=Marie Dosé, avocate de l'inconfort intellectuel|url=https://www.lezephyrmag.com/marie-dose-avocate-de-linconfort-intellectuel/|site=Le Zéphyr|date=2018-01-14|consulté le=2019-03-09}}.</ref>.
Le 16 janvier 2016, toujours au musée d'Orsay, elle s'allonge, nue, devant l'[[Olympia (Manet)|''Olympia'']] de [[Édouard Manet|Manet]]. Elle est arrêtée par la police<ref>{{Article|titre=Paris : elle pose nue pour une "performance", une artiste arrêtée pour exhibitionnisme|périodique=LCI|date=17-1-2016|lire en ligne=http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/paris-une-artiste-pose-nue-pour-une-performance-elle-se-fait-arreter-8707289.html|archiveurl=https://web.archive.org/web/20160202160645/http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/paris-une-artiste-pose-nue-pour-une-performance-elle-se-fait-arreter-8707289.html|archivedate=2-2-2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=de |auteur=Claude Molinaro |titre=Luxemburgerin in Museum festgenommen |url=https://www.tageblatt.lu/nachrichten/luxemburgerin-in-museum-festgenommen-30446777/ |site=tageblatt.lu |consulté le=2023-03-28}}.</ref> et elle fait l'objet de 48 heures de garde à vue, dont une nuit au service psychiatrique et d'un [[rappel à la loi]] de la part du [[Ministère public (France)|parquet]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=Alexandra Parachini |titre=Rappel à la loi pour Déborah de Robertis, nue au musée d'Orsay |url=https://lequotidien.lu/culture/rappel-a-la-loi-pour-deborah-de-robertis-nue-au-musee-dorsay/ |site=Le Quotidien |consulté le=2023-03-28}}.</ref>. Elle est défendue par l'avocate pénaliste [[Marie Dosé]]<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=Tiberi|prénom1=Jacques|titre=Marie Dosé, avocate de l'inconfort intellectuel|url=https://www.lezephyrmag.com/marie-dose-avocate-de-linconfort-intellectuel/|site=Le Zéphyr|date=2018-01-14|consulté le=2019-03-09}}.</ref>.


Sur le blog ''Lunettes rouges'', le critique Marc Lenot écrit : {{citation bloc|Le vrai scandale est là, dans le fait qu'Olympia ose nous regarder. Cette femme de rien, faite pour être reluquée dans une vitrine, elle que l'affiche du Musée d'Orsay vous invite à venir regarder avec vos enfants (26 ans après la fameuse affiche des Guerrilla Girls à propos du Metropolitan Museum), cette chair offerte, désirable, passive qui ne devrait pas prendre d'initiative, ne pas racoler, et bien voilà qu'elle ose nous regarder en face, droit dans les yeux, effrontée, impudique, défiante. Certes, peut-être un jour, grâce à notre charme, ou plus probablement à notre argent, la possèderons-nous, comme on dit, mais ce ne sera pas une possession, plutôt une soumission...<ref>{{Lien web
Sur le blog ''Lunettes rouges'', le critique Marc Lenot écrit : {{citation bloc|Le vrai scandale est là, dans le fait qu'Olympia ose nous regarder. Cette femme de rien, faite pour être reluquée dans une vitrine, elle que l'affiche du Musée d'Orsay vous invite à venir regarder avec vos enfants (26 ans après la fameuse affiche des Guerrilla Girls à propos du Metropolitan Museum), cette chair offerte, désirable, passive qui ne devrait pas prendre d'initiative, ne pas racoler, et bien voilà qu'elle ose nous regarder en face, droit dans les yeux, effrontée, impudique, défiante. Certes, peut-être un jour, grâce à notre charme, ou plus probablement à notre argent, la possèderons-nous, comme on dit, mais ce ne sera pas une possession, plutôt une soumission…<ref>{{Lien web|url=http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/2016/02/05/olympia-te-regarde-ou-qui-a-peur-de-deborah-de-robertis/|titre=Olympia te regarde, ou "Qui a peur de Deborah De Robertis ?"|auteur=Marc Lennot (alias Lunettes rouges)|site=lunettesrouges.blog.lemonde.fr|en ligne le=5 février 2016}}.</ref>}}
|url=http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/2016/02/05/olympia-te-regarde-ou-qui-a-peur-de-deborah-de-robertis/|titre=Olympia te regarde, ou "Qui a peur de Deborah De Robertis ?"|auteur=Marc Lennot (alias Lunettes rouges)|site=lunettesrouges.blog.lemonde.fr|en ligne le=5 février 2016}}.</ref>}}


==== ''La Joconde'' (2017) ====
=== ''La Joconde'' (2017) ===
L'artiste réalise une performance au [[musée du Louvre]] devant ''[[La Joconde]]'', en hommage à [[Valie Export]], qu'elle réinterpréte dans son court métrage ''Ma chatte, mon copyright''<ref>{{Lien web|langue=de|auteur=|titre=Devant la Joconde : Déborah de Robertis s'est une nouvelle fois dénudée |jour=28|mois=septembre|année=2017|url=https://www.wort.lu/de/kultur/devant-la-joconde-deborah-de-robertis-s-est-une-nouvelle-fois-denudee-59ccf6ec56202b51b13c413d|site=Wort.lu|consulté le=16 janvier 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Deborah de Robertis, qui pose le sexe à l'air dans les musées, annonce ''Ma chatte mon copyright''|jour=28|mois=avril|année=2017|url=https://www.madmoizelle.com/deborah-de-robertis-ma-chatte-mon-copyright-763797|site=madmoiZelle.com|consulté le=16 janvier 2021}}.</ref>. Elle réalise deux performances au Louvre qui aboutissent à un procès pour exhibition sexuelle<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Paris : l'artiste qui s'était dénudée devant la Joconde jugée ce mercredi|jour=18|mois=octobre|année=2017|url=https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-l-artiste-qui-s-etait-denudee-devant-la-joconde-jugee-ce-mercredi-18-10-2017-7339719.php|site=leparisien.fr|consulté le=16 janvier 2021}}.</ref>. Le parquet fait appel mais l'artiste, défendue par la pénaliste [[Marie Dosé]], finit par être relaxée<ref>{{Lien web |auteur= |titre=L'artiste Deborah De Robertis, jugée pour exhibition sexuelle au Musée du Louvre, a été relaxée |url=https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/10/18/l-artiste-deborah-de-robertis-jugee-pour-exhibition-sexuelle-au-musee-du-louvre_5202444_1653578.html |site=Le Monde.fr |jour=18 |mois=octobre |année=2017 |issn=1950-6244 |consulté le=16 janvier 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur= |titre=Exhibition: relaxe pour Déborah de Robertis |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/10/18/97001-20171018FILWWW00307-exhibition-relaxe-pour-deborah-de-robertis.php |site=lefigaro.fr |date=18-10-2017 |issn=0182-5852 |consulté le=16 janvier 2021}}.</ref>.
L'artiste réalise une performance au [[musée du Louvre]] devant ''[[La Joconde]]'', en hommage à [[Valie Export]], qu'elle réinterprète dans son court métrage ''Ma chatte, mon copyright''<ref>{{Lien web|langue=de|auteur=|titre=Devant la Joconde : Déborah de Robertis s'est une nouvelle fois dénudée |jour=28|mois=septembre|année=2017|url=https://www.wort.lu/de/kultur/devant-la-joconde-deborah-de-robertis-s-est-une-nouvelle-fois-denudee-59ccf6ec56202b51b13c413d|site=Wort.lu|consulté le=16 janvier 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Deborah de Robertis, qui pose le sexe à l'air dans les musées, annonce ''Ma chatte mon copyright''|jour=28|mois=avril|année=2017|url=https://www.madmoizelle.com/deborah-de-robertis-ma-chatte-mon-copyright-763797|site=madmoiZelle.com|consulté le=16 janvier 2021}}.</ref>. Elle réalise deux performances au Louvre qui aboutissent à un procès pour exhibition sexuelle<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Paris : l'artiste qui s'était dénudée devant la Joconde jugée ce mercredi|jour=18|mois=octobre|année=2017|url=https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-l-artiste-qui-s-etait-denudee-devant-la-joconde-jugee-ce-mercredi-18-10-2017-7339719.php|site=leparisien.fr|consulté le=16 janvier 2021}}.</ref>. Le parquet fait appel mais l'artiste, défendue par la pénaliste [[Marie Dosé]], finit par être relaxée<ref>{{Lien web |auteur= |titre=L'artiste Deborah De Robertis, jugée pour exhibition sexuelle au Musée du Louvre, a été relaxée |url=https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/10/18/l-artiste-deborah-de-robertis-jugee-pour-exhibition-sexuelle-au-musee-du-louvre_5202444_1653578.html |site=Le Monde.fr |jour=18 |mois=octobre |année=2017 |issn=1950-6244 |consulté le=16 janvier 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur= |titre=Exhibition: relaxe pour Déborah de Robertis |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/10/18/97001-20171018FILWWW00307-exhibition-relaxe-pour-deborah-de-robertis.php |site=lefigaro.fr |date=18-10-2017 |issn=0182-5852 |consulté le=16 janvier 2021}}.</ref>.


==== Lourdes (2018) ====
=== Lourdes (2018) ===
Le {{date|1|septembre|2018}}, elle est interpellée et placée en garde en vue par la police, pour s'être montrée nue le 14 août 2018 devant la [[grotte de Massabielle]], à [[Lourdes]], seulement vêtue d'un voile bleu sur la tête<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/hautes-pyrenees/tarbes/performeuse-luxembourgeoise-interpellee-nue-sanctuaire-lourdes-sera-jugee-mai-1534106.html|titre=Drôle d'apparition à Lourdes : une artiste interpellée nue sera jugée pour exhibition sexuelle|éditeur=[[France 3]]|date=2 septembre 2018|consulté le=7 mai 2024}}.</ref>. Elle doit comparaître devant le [[Tribunal correctionnel (France)|tribunal correctionnel]] de [[Tarbes]] en mai 2019 pour « [[exhibition sexuelle]] »<ref>{{Lien web|titre=Une artiste sera jugée pour exhibition sexuelle dans le sanctuaire de Lourdes|url=http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2018/09/02/03015-20180902ARTFIG00059-une-artiste-sera-jugee-pour-exhibition-sexuelle-dans-le-sanctuaire-de-lourdes.php|périodique=[[Le Figaro]]|date=02/09/2018}}.</ref>. Deux fois reportée, l'audience s'est tenue le 25 juin 2020 à [[Tarbes]]<ref>{{Lien web |titre=Tribunal de Tarbes : est-ce un délit de poser nue devant la grotte de Lourdes ? |url=https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/tribunal-de-tarbes-est-ce-un-delit-de-poser-nue-devant-la-grotte-de-lourdes-1593094665 |site=francebleu.fr |date=25/06/2020}}.</ref>. Elle a été condamnée à {{unité|2000|euros}} d'amende, dont {{formatnum:1000}} avec sursis. Son [[Avocat (métier)|avocate]] a indiqué sa volonté d'interjeter appel<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.leparisien.fr/societe/sanctuaire-de-lourdes-l-artiste-deborah-de-robertis-condamnee-pour-exhibition-sexuelle-06-08-2020-8364432.php|titre=Sanctuaire de Lourdes : l'artiste Deborah de Robertis condamnée pour exhibition sexuelle|périodique=[[Le Parisien]]|date=6 août 2020|consulté le=7 mai 2024}}.</ref>.
Le {{date|1|septembre|2018}}, elle est interpellée et placée en garde en vue par la police, pour s'être montrée nue le 14 août 2018 devant la [[grotte de Massabielle]], à [[Lourdes]], seulement vêtue d'un voile bleu sur la tête<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/hautes-pyrenees/tarbes/performeuse-luxembourgeoise-interpellee-nue-sanctuaire-lourdes-sera-jugee-mai-1534106.html|titre=Drôle d'apparition à Lourdes : une artiste interpellée nue sera jugée pour exhibition sexuelle|éditeur=[[France 3]]|date=2 septembre 2018|consulté le=7 mai 2024}}.</ref>. Elle doit comparaître devant le [[Tribunal correctionnel (France)|tribunal correctionnel]] de [[Tarbes]] en mai 2019 pour « [[exhibition sexuelle]] »<ref>{{Lien web|titre=Une artiste sera jugée pour exhibition sexuelle dans le sanctuaire de Lourdes|url=http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2018/09/02/03015-20180902ARTFIG00059-une-artiste-sera-jugee-pour-exhibition-sexuelle-dans-le-sanctuaire-de-lourdes.php|périodique=[[Le Figaro]]|date=02/09/2018}}.</ref>. Deux fois reportée, l'audience s'est tenue le 25 juin 2020 à [[Tarbes]]<ref>{{Lien web |titre=Tribunal de Tarbes : est-ce un délit de poser nue devant la grotte de Lourdes ? |url=https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/tribunal-de-tarbes-est-ce-un-delit-de-poser-nue-devant-la-grotte-de-lourdes-1593094665 |site=francebleu.fr |date=25/06/2020}}.</ref>. Elle a été condamnée à {{unité|2000|euros}} d'amende, dont {{formatnum:1000}} avec sursis. Son [[Avocat (métier)|avocate]] a indiqué sa volonté d'interjeter appel<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.leparisien.fr/societe/sanctuaire-de-lourdes-l-artiste-deborah-de-robertis-condamnee-pour-exhibition-sexuelle-06-08-2020-8364432.php|titre=Sanctuaire de Lourdes : l'artiste Deborah de Robertis condamnée pour exhibition sexuelle|périodique=[[Le Parisien]]|date=6 août 2020|consulté le=7 mai 2024}}.</ref>.


==== Manifestation des Gilets jaunes (2018) ====
=== Manifestation des Gilets jaunes (2018) ===
Le 15 décembre 2018, en marge d'une [[Mouvement des Gilets jaunes en France|manifestation des Gilets jaunes]] sur les [[Avenue des Champs-Élysées|Champs-Élysées]], elle organise un [[happening]] durant laquelle cinq femmes se présentent [[seins nus]] face aux gendarmes, avec un costume évoquant [[Marianne]]<ref>{{Lien web
Le 15 décembre 2018, en marge d'une [[Mouvement des Gilets jaunes en France|manifestation des Gilets jaunes]] sur les [[Avenue des Champs-Élysées|Champs-Élysées]], elle organise un [[happening]] durant laquelle cinq femmes se présentent [[seins nus]] face aux gendarmes, avec un costume évoquant [[Marianne]]<ref>{{Lien web|url=https://www.nouvelobs.com/rue89/20181215.OBS7205/qui-est-deborah-de-robertis-l-artiste-sextremiste-qui-a-realise-une-performance-en-pleine-manif-des-gilets-jaunes.html|titre=Qui est Déborah de Robertis, l'artiste "sextrémiste" qui a réalisé une performance en pleine manif des "Gilets jaunes"|auteur=Marie Vaton|site=[[L'Obs|nouvelobs.com]]|en ligne le=15 décembre 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=|titre=Des Marianne sur les Champs Élysées|url=http://www.leparisien.fr/economie/gilets-jaunes-des-marianne-seins-nus-sur-les-champs-elysees-15-12-2018-7969473.php|site=Le Parisien|date=15/12/2018|consulté le=15/12/2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=|titre=Gilets jaunes seins nus|url=https://www.bfmtv.com/societe/gilets-jaunes-seins-nus-des-femmes-grimees-en-marianne-manifestent-sur-les-champs-elysees-1589293.html|site=bfmtv.com|date=15/12/2018|consulté le=15/12/2018}}.</ref>.
|url=https://www.nouvelobs.com/rue89/20181215.OBS7205/qui-est-deborah-de-robertis-l-artiste-sextremiste-qui-a-realise-une-performance-en-pleine-manif-des-gilets-jaunes.html|titre=Qui est Déborah de Robertis, l'artiste "sextrémiste" qui a réalisé une performance en pleine manif des "Gilets jaunes"|auteur=Marie Vaton|site=[[L'Obs|nouvelobs.com]]|en ligne le=15 décembre 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=|titre=Des Marianne sur les Champs Élysées|url=http://www.leparisien.fr/economie/gilets-jaunes-des-marianne-seins-nus-sur-les-champs-elysees-15-12-2018-7969473.php|site=Le Parisien|date=15/12/2018|consulté le=15/12/2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=|titre=Gilets jaunes seins nus|url=https://www.bfmtv.com/societe/gilets-jaunes-seins-nus-des-femmes-grimees-en-marianne-manifestent-sur-les-champs-elysees-1589293.html|site=bfmtv.com|date=15/12/2018|consulté le=15/12/2018}}.</ref>.


==== On ne sépare pas la femme de l'artiste ====
=== « On ne sépare pas la femme de l'artiste » ===
Le {{date|6|mai|2024}}, Deborah de Robertis, avec des complices, s'attaque à l'exposition ''Lacan'' au [[Centre Pompidou Metz]]. À la peinture rouge, les femmes écrivent le mot [[Mouvement MeToo|#MeToo]] à l'aide d'un tube de peinture rouge sur la vitre de protection de ''[[L'Origine du monde]]'', de [[Gustave Courbet]] (à laquelle l'artiste avait déjà consacré une performance dix ans plus tôt), mais aussi des œuvres de [[Valie Export]] (''Aktionhose: Genitalpanik (1969-2001)''), [[Louise Bourgeois]], [[Rosemarie Trockel]], [[Annette Messager]], et d'elle-même<ref name="OrigineDuMonde"/>.
Le {{date|6|mai|2024}}, Deborah de Robertis, avec des complices, s'attaque à l'exposition ''Lacan'' au [[Centre Pompidou Metz]]. À la peinture rouge, les femmes écrivent le mot [[Mouvement MeToo|#MeToo]] à l'aide d'un tube de peinture rouge sur la vitre de protection de ''[[L'Origine du monde]]'', de [[Gustave Courbet]] (à laquelle l'artiste avait déjà consacré une performance dix ans plus tôt), mais aussi des œuvres de [[Valie Export]] (''Aktionhose: Genitalpanik (1969-2001)''), de [[Louise Bourgeois]], de [[Rosemarie Trockel]], d'[[Annette Messager]] et d'elle-même<ref name="OrigineDuMonde"/>.


Avec un post de blog<ref>{{lien web|titre=On ne sépare pas la femme de l'artiste|date= 6 5 2024|site=Le Club Médiapart|url=https://blogs.mediapart.fr/deborahderobertis/blog/060524/ne-separe-pas-la-femme-de-lartiste|auteur=Déborah de Robertis}}.</ref> et une vidéo<ref>{{lien web|titre=On ne sépare pas la femme de l'artiste|url=https://vimeo.com/manage/videos/943070435|date=5 5 2025|site=Vimeo|format=video}}.</ref>, l'artiste s'adresse nommément à un certain nombre d'hommes du monde de l'art à qui elle reproche des abus sexuels sur fond de condescendance :
Avec un post de blog<ref>{{lien web|titre=On ne sépare pas la femme de l'artiste|date= 6 5 2024|site=Le Club Médiapart|url=https://blogs.mediapart.fr/deborahderobertis/blog/060524/ne-separe-pas-la-femme-de-lartiste|auteur=Déborah de Robertis}}.</ref> et une vidéo<ref>{{lien web|titre=On ne sépare pas la femme de l'artiste|url=https://vimeo.com/manage/videos/943070435|date=5 5 2025|site=Vimeo|format=video}}.</ref>, l'artiste s'adresse nommément à un certain nombre d'hommes du monde de l'art à qui elle reproche des abus sexuels sur fond de condescendance :
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== Filmographie (réalisation) ==
== Filmographie (réalisation) ==
* ''Les Hommes de l'art''<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Deborah de Robertis et son ''Origine du monde'': «Je veux mettre à nu tous les regards» |auteur1=Valérie Duponchelle|url=https://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2014/06/06/03015-20140606ARTFIG00430-deborah-de-robertis-et-son-origine-du-monde-je-veux-mettre-a-nu-tous-les-regards.php |site=[[Le Figaro]] |date=2014-06-06 |consulté le=2023-03-28}}.</ref>
* ''Les Hommes de l'art''<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Deborah de Robertis et son ''Origine du monde'': "Je veux mettre à nu tous les regards" |auteur1=Valérie Duponchelle|url=https://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2014/06/06/03015-20140606ARTFIG00430-deborah-de-robertis-et-son-origine-du-monde-je-veux-mettre-a-nu-tous-les-regards.php |site=[[Le Figaro]] |date=2014-06-06 |consulté le=2023-03-28}}.</ref>
* ''Le Modèle à la caméra''
* ''Le Modèle à la caméra''


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références nombreuses|taille=24}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==

Version du 9 mai 2024 à 18:35

Deborah De Robertis
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Naissance
Nationalité
Activité
Formation

Deborah De Robertis, née le à Luxembourg[1], est une artiste performeuse luxembourgeoise, surtout connue pour des performances dénudées dans des lieux publics qui lui ont valu de nombreux démêlés judiciaires.

Biographie

Née d'un père italien et d’une mère française[1], Deborah De Robertis étudie la performance et la vidéo à l'École de recherche graphique de Bruxelles[2].

En 2013, elle est désignée par le ministère luxembourgeois de la Culture pour une résidence d'artiste à la Cité internationale des arts de Paris[3],[4].

Œuvres (performances)

Deborah De Robertis est une artiste visuelle, vidéaste et performeuse qui travaille sur le point de vue du modèle féminin. À ce sujet elle affirme dans Les Inrockuptibles :

« Montrer son corps nu est une réflexion qui peut avoir une portée politique. Mais ce n'est pas tant le corps qui est politique, que la réflexion qu'il entraîne[5]. »

Elle est connue pour réinterpréter des œuvres majeures de l'histoire de l'art sous la forme de performances[réf. nécessaire].

Miroir de l'origine au musée d'Orsay (2014)

Une de ses performances est médiatisée le 29 mai 2014, lorsque l'artiste expose son sexe au musée d'Orsay à Paris, juste au-dessous de l'œuvre de Gustave Courbet intitulée L'Origine du monde.

Cette dernière performance est accompagnée par la voix préenregistrée de l'artiste, qui répète comme une litanie les mots « Je suis l'origine/ Je suis toutes les femmes/ Tu ne m'as pas vue/ Je veux que tu me reconnaisses/ Vierge comme l'eau/ Créatrice du sperme », avec l'Ave Maria de Schubert en fond sonore[6].

Selon De Robertis, sa performance ne vise pas une reproduction banale (du genre du « tableau vivant ») de la posture du sujet de l'œuvre de Courbet, mais plutôt une réinterprétation de celle-ci, vu que la performeuse tient le sexe ouvert avec ses deux mains pour en montrer l'ouverture que le tableau ne révèle pas[7].

Selon De Robertis,

« il y a un "trou" dans l'histoire de l'art, le point de vue absent de l'objet du regard. Dans sa peinture réaliste, le peintre montre des cuisses ouvertes, mais le sexe reste fermé. Je ne montre pas mon sexe, mais je dévoile ce que l'on ne voit pas dans le tableau, cet œil enfoui qui au-delà de la chair répond à l'infini, l'origine de l'origine. Face à la surexposition du sexe dans notre monde contemporain, il n'y a plus rien à dévoiler, sauf l'annonce d'un monde nouveau où les grands maîtres se laissent regarder par les femmes. Je propose le miroir inversé du tableau de Courbet, qui nous rappelle que l'histoire se raconte dans le deux[8]. »

Pour le site Secondsexe.com, « en prenant la pose, [De Robertis] sort de l'image, elle incarne la vie et l'expose au monde[8]. »

Selon Jérôme Lefèvre, sur Dust-distiller.com, l'artiste propose, dans sa série de photographies intitulée Mémoire de l'origine, de reconsidérer le tableau de Courbet autrement, et la performance de Deborah de Robertis au musée d'Orsay résume la démarche de l'artiste : « Dans le dispositif qu'elle déploie, le public devient partie intégrante de l'œuvre, un peu à la manière du 4′33″ de Cage[9]. » Jérôme Lefèvre estime ainsi que « le geste ne se suffit pas à lui-même » et qu'« il intègre non seulement l'action, son projet et les images qui lui survivront comme dans les performances habituelles, mais également le public et sa perception subjective[9]. » La performance de Deborah de Robertis est ainsi interactive car elle « adresse le regard » de la même façon qu'on « adresse la parole », « entamant ainsi un dialogue avec le regardeur[9]. » Quant à l'utilisation de l'Ave Maria, elle « permet appuyer le sens initial du geste de Courbet » mais aussi d'« affirmer la volonté d'un acte tant critique que radicalement transcendantal »[9]. La performance de Deborah de Robertis a également une dimension critique : « Le rôle du musée dans la transmission de l'art, la fonction de l'art au sein de l'institution culturelle et politique, le rôle des décideurs de l'art[9]. » Dans Les Inrockuptibles, De Robertis déclare: « Ma performance pose des questions sur les rapports de pouvoir. Se mettre nu, c'est vraiment accessoire, c'est presque la chose la plus facile de la performance. Les gens pensent que c'est le cœur, mais non, ce n'est pas un strip-tease. Ce qui m'intéresse c'est la confrontation. […] Ce sont aussi les procédures du musée qui m'intéressent énormément, le rapport à l'institution, à la loi[5]. »

De Robertis dénonce cet « aveuglement » qui réduit sa posture au simple fait « d'écarter les cuisses »[10], précisant ainsi que la recherche de son travail porte justement sur l'inverse, c'est-à-dire sur le regard que porte ce sexe féminin qui est surexposé dans notre monde contemporain. Elle considère ainsi que cet aveuglement revient à nier le travail qu'elle fait pour justement faire exister ce point de vue. D'après elle, « l'origine du monde c'est toutes les femmes[10]. Selon elle, il est également réducteur de faire un parallèle trop rapide entre sa performance et des gestes d'autres artistes qui semblent proches du sien[10]. »

Le web Magazine Beware apporte un regard différent du reste des médias sur le travail de l'artiste performeuse à la suite de son appréhension pour exhibition sexuelle le 27 mars 2016 dans le cadre d'une "action" à la maison européenne de la photographie. L'utilisation des médias et leur rôle déterminant dans l'œuvre de l'artiste y est évoqué, détaillé. On y évoque aussi que « Déborah De Robertis n'est véritablement née aux yeux du public que le jeudi – jour de l'Ascension comme le précise pratiquement chaque média[11]. »

Sa performance est citée par Jennifer Tyburczy dans son livre consacré aux expositions sexuelles dans les musées[12].

Elle récidive le 6 mai 2024 au Centre Pompidou-Metz[13] (cf. ci-dessous).

Exposition au Casino Luxembourg, Forum d'art contemporain (2015)

En 2015, Deborah De Robertis prépare une exposition au Casino Luxembourg - Forum d'art contemporain, mais cette manifestation est annulée ce qui crée une polémique avec les organisateurs[14]. Deborah de Robertis réagit alors en parlant de « censure » : « S'agit-il d'une censure du sexe ou bien d'une censure insidieuse et impalpable qui s'exerce sur le point de vue du sexe féminin dans l'art comme dans le monde[14] ? » Elle annonce aussi avoir saisi la justice pour faire reconnaître les préjudices subis[14].

Sur la plateforme On Kraut, elle dénonce les intentions du Casino : « Ils m'ont invitée en tant qu'artiste mais ils ont voulu m'exposer comme un modèle. J'ai organisé une conférence de presse suite intitulé “Une mécanique de la censure” pour dénoncer ce mécanisme qui consiste à “nier le point de vue du sexe féminin”[15]. » Pour compléter ses propos, elle cite la philosophe Geneviève Fraisse :

« S'agit-il de reconnaître les femmes ou de les instrumentaliser, ou les deux à la fois[15] ? »

Olympia (2016)

Le 16 janvier 2016, toujours au musée d'Orsay, elle s'allonge, nue, devant l'Olympia de Manet. Elle est arrêtée par la police[16],[17] et elle fait l'objet de 48 heures de garde à vue, dont une nuit au service psychiatrique et d'un rappel à la loi de la part du parquet[18]. Elle est défendue par l'avocate pénaliste Marie Dosé[19].

Sur le blog Lunettes rouges, le critique Marc Lenot écrit :

« Le vrai scandale est là, dans le fait qu'Olympia ose nous regarder. Cette femme de rien, faite pour être reluquée dans une vitrine, elle que l'affiche du Musée d'Orsay vous invite à venir regarder avec vos enfants (26 ans après la fameuse affiche des Guerrilla Girls à propos du Metropolitan Museum), cette chair offerte, désirable, passive qui ne devrait pas prendre d'initiative, ne pas racoler, et bien voilà qu'elle ose nous regarder en face, droit dans les yeux, effrontée, impudique, défiante. Certes, peut-être un jour, grâce à notre charme, ou plus probablement à notre argent, la possèderons-nous, comme on dit, mais ce ne sera pas une possession, plutôt une soumission…[20] »

La Joconde (2017)

L'artiste réalise une performance au musée du Louvre devant La Joconde, en hommage à Valie Export, qu'elle réinterprète dans son court métrage Ma chatte, mon copyright[21],[22]. Elle réalise deux performances au Louvre qui aboutissent à un procès pour exhibition sexuelle[23]. Le parquet fait appel mais l'artiste, défendue par la pénaliste Marie Dosé, finit par être relaxée[24],[25].

Lourdes (2018)

Le , elle est interpellée et placée en garde en vue par la police, pour s'être montrée nue le 14 août 2018 devant la grotte de Massabielle, à Lourdes, seulement vêtue d'un voile bleu sur la tête[26]. Elle doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Tarbes en mai 2019 pour « exhibition sexuelle »[27]. Deux fois reportée, l'audience s'est tenue le 25 juin 2020 à Tarbes[28]. Elle a été condamnée à 2 000 euros d'amende, dont 1 000 avec sursis. Son avocate a indiqué sa volonté d'interjeter appel[29].

Manifestation des Gilets jaunes (2018)

Le 15 décembre 2018, en marge d'une manifestation des Gilets jaunes sur les Champs-Élysées, elle organise un happening durant laquelle cinq femmes se présentent seins nus face aux gendarmes, avec un costume évoquant Marianne[30],[31],[32].

« On ne sépare pas la femme de l'artiste »

Le , Deborah de Robertis, avec des complices, s'attaque à l'exposition Lacan au Centre Pompidou Metz. À la peinture rouge, les femmes écrivent le mot #MeToo à l'aide d'un tube de peinture rouge sur la vitre de protection de L'Origine du monde, de Gustave Courbet (à laquelle l'artiste avait déjà consacré une performance dix ans plus tôt), mais aussi des œuvres de Valie Export (Aktionhose: Genitalpanik (1969-2001)), de Louise Bourgeois, de Rosemarie Trockel, d'Annette Messager et d'elle-même[13].

Avec un post de blog[33] et une vidéo[34], l'artiste s'adresse nommément à un certain nombre d'hommes du monde de l'art à qui elle reproche des abus sexuels sur fond de condescendance :

« Messieurs, quelle ignorance d’imaginer une seule seconde que l’abus ne ferait pas mal lorsqu’il est commis sans violence explicite. Ce torrent de foutre dont vous vous êtes déchargés a laissé en moi à jamais la trace blanchâtre de votre profond mépris. Combien d’années ai-je perdues sans parvenir à m’aimer assez pour vous adresser ces mots ? Combien de tourments et d’errances psychiques des plus sombres avant que, avec l’aide de ma psychanalyste, je n’accepte l’évidence ? »

Filmographie (réalisation)

  • Les Hommes de l'art[35]
  • Le Modèle à la caméra

Notes et références

  1. a et b Clémentine Gallot, « Deborah De Robertis : nue debout », Libération,‎ (lire en ligne [archive du ]).
  2. Alexandra Parachini, « Deborah De Robertis : "Je n'aime pas la provocation" », sur Le Quotidien (consulté le ).
  3. Voir sur gouvernement.lu.
  4. « Deborah De Robertis Selected for Paris Artist Residency », Chronicle Luxemburg,‎ (lire en ligne [archive du ]).
  5. a et b Carole Boinet, « L'artiste qui s'est exposée nue au musée d'Orsay raconte : “Ce n'était pas un strip-tease mais bien une performance” », sur lesinrocks.com, .
  6. Vidéo de la performance : « Vagina activism », sur Vimeo (consulté le ).
  7. Malik Teffahi-Richard, « À Orsay, un remake de L'Origine du monde », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  8. a et b « Le miroir de l'origine », sur Secondsexe.com, (consulté le ).
  9. a b c d et e Jérôme Lefèvre, « Deborah De Robertis – Mémoire de l'origine », sur Dust-distiller.com, (consulté le ).
  10. a b et c Serge Freydier, « Deborah de Robertis réflèchit l'origine du monde au musée d'Orsay. Miroir de l'origine, 세상의 기원 », sur sfreydier.canalblog.com,‎ (consulté le ).
  11. « La ch**te à Déborah De Robertis - Beware! », Beware Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (en) Jenifer Tyburczy, Sex museums. The politics and performance of display, The University of Chicago Press, Chicago, 2016, p. 52-58 (ISBN 978-0-226-31524-9).
  13. a et b « L'Origine du monde taguée : l'artiste luxembourgeoise Deborah de Robertis impliquée », Le Quotidien indépendant luxembourgeois,‎ (lire en ligne).
  14. a b et c « Expo annulée : Deborah de Robertis crie à la censure », sur lequotidien.lu, (consulté le ).
  15. a et b « La nudité dans mon travail est un vêtement », sur onkraut.lu, (consulté le ).
  16. « Paris : elle pose nue pour une "performance", une artiste arrêtée pour exhibitionnisme », LCI,‎ (lire en ligne [archive du ]).
  17. (de) Claude Molinaro, « Luxemburgerin in Museum festgenommen », sur tageblatt.lu (consulté le ).
  18. Alexandra Parachini, « Rappel à la loi pour Déborah de Robertis, nue au musée d'Orsay », sur Le Quotidien (consulté le ).
  19. Jacques Tiberi, « Marie Dosé, avocate de l'inconfort intellectuel », sur Le Zéphyr, (consulté le ).
  20. Marc Lennot (alias Lunettes rouges), « Olympia te regarde, ou "Qui a peur de Deborah De Robertis ?" », sur lunettesrouges.blog.lemonde.fr, .
  21. (de) « Devant la Joconde : Déborah de Robertis s'est une nouvelle fois dénudée », sur Wort.lu, (consulté le ).
  22. « Deborah de Robertis, qui pose le sexe à l'air dans les musées, annonce Ma chatte mon copyright », sur madmoiZelle.com, (consulté le ).
  23. « Paris : l'artiste qui s'était dénudée devant la Joconde jugée ce mercredi », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  24. « L'artiste Deborah De Robertis, jugée pour exhibition sexuelle au Musée du Louvre, a été relaxée », sur Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  25. « Exhibition: relaxe pour Déborah de Robertis », sur lefigaro.fr, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  26. « Drôle d'apparition à Lourdes : une artiste interpellée nue sera jugée pour exhibition sexuelle », France 3, (consulté le ).
  27. « Une artiste sera jugée pour exhibition sexuelle dans le sanctuaire de Lourdes », Le Figaro, .
  28. « Tribunal de Tarbes : est-ce un délit de poser nue devant la grotte de Lourdes ? », sur francebleu.fr, .
  29. « Sanctuaire de Lourdes : l'artiste Deborah de Robertis condamnée pour exhibition sexuelle », Le Parisien, (consulté le ).
  30. Marie Vaton, « Qui est Déborah de Robertis, l'artiste "sextrémiste" qui a réalisé une performance en pleine manif des "Gilets jaunes" », sur nouvelobs.com, .
  31. « Des Marianne sur les Champs Élysées », sur Le Parisien, (consulté le ).
  32. « Gilets jaunes seins nus », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  33. Déborah de Robertis, « On ne sépare pas la femme de l'artiste », sur Le Club Médiapart, .
  34. « On ne sépare pas la femme de l'artiste » [vidéo], sur Vimeo, .
  35. Valérie Duponchelle, « Deborah de Robertis et son Origine du monde: "Je veux mettre à nu tous les regards" », sur Le Figaro, (consulté le ).

Voir aussi

Article connexe

Liens externes