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{{Sous-titre|Échinoïdes, Échinides, Oursins}}
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{{Taxobox début | animal | Echinoidea | Tripneustes ventricosus (West Indian Sea Egg-top) and Echinometra viridis (Reef Urchin - bottom).jpg | ''[[Tripneustes ventricosus]]'' et ''[[Echinometra viridis]]'',<br />deux espèces d'oursins |classification=ITIS }}
{{Taxobox début | animal | Echinoidea | Tripneustes ventricosus (West Indian Sea Egg-top) and Echinometra viridis (Reef Urchin - bottom).jpg | ''[[Tripneustes ventricosus]]'' et ''[[Echinometra viridis]]'',<br />deux espèces d'oursins |classification=WoRMS }}
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Les '''Oursins''' sont un groupe d'[[animaux]] [[mer|marin]]s, formant la [[Classe (biologie)|classe]] des '''Echinoidea''' au sein de l'[[Embranchement (biologie)|embranchement]] des [[Échinodermes]]. Ils sont aussi appelés par les scientifiques '''Échinoïdes''' ou '''Échinides'''.
Les '''Oursins''' sont un groupe d'[[animal|animaux]] [[mer|marins]], formant la [[Classe (biologie)|classe]] des '''Echinoidea''' au sein de l'[[Embranchement (biologie)|embranchement]] des [[Echinodermata|échinodermes]]. Ils sont aussi appelés par les scientifiques '''Échinoïdes''' ou '''Échinides'''.


Ce sont des [[invertébré]]s de forme arrondie au corps recouvert de piquants, ce qui leur vaut d'être parfois désignés, par analogie, par l'expression populaire de '''hérissons de mer''' et plus rarement par l'expression vieillie de ''châtaignes de mer''.
Ce sont des [[invertébré]]s de forme arrondie au corps recouvert de piquants, ce qui leur vaut d'être parfois désignés, par analogie, par l'expression populaire de '''hérissons de mer''' et plus rarement par l'expression vieillie de ''châtaignes de mer''.


Comme leurs proches parents les [[Holothurie|concombres de mer]] et les [[étoile de mer|étoiles de mer]], ces organismes [[benthique]]s à l'état adulte ont une larve [[plancton|planctonique]].
Comme leurs proches parents les [[Holothurie|concombres de mer]] et les [[étoile de mer|étoiles de mer]], ces organismes [[benthos|benthiques]] à l'état adulte ont une larve [[plancton]]ique.


== Morphologie ==
== Morphologie ==
L'allure générale d'un oursin est classiquement celle d'une sphère sombre de 5 à {{unité|10|cm}} de diamètre, densément recouverte de piquants (plutôt que d'« épines ») durs et pointus : c'est la raison pour laquelle on les appelle parfois « [[châtaigne]]s de mer », ou « [[hérisson]]s de mer »<ref name="Guille"/> (ce dernier terme ayant la même origine étymologique que « oursin »<ref>Article « [http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=651784590; hérisson] » sur le [[Trésor de la Langue Française]].</ref>).
L'allure générale d'un oursin est classiquement celle d'une sphère sombre de 5 à {{unité|10|cm}} de diamètre, densément recouverte de piquants (plutôt que d'« épines ») durs et pointus : c'est la raison pour laquelle on les appelle parfois « [[châtaigne]]s de mer », ou « [[hérisson]]s de mer »<ref name="Guille"/>.


La couleur de l'animal est très variable<ref name="Guille"/> : elle peut aussi bien être noire que blanche, brune, pourpre, verte, rouge ou encore multicolore. Certaines espèces venimeuses signalent ainsi leur dangerosité aux prédateurs potentiels en arborant des robes très voyantes ([[Asthenosoma varium|oursin de feu]], [[Toxopneustes pileolus|oursin fleur]], [[astropyga radiata|oursin rouge]]...). D'autres préfèrent passer inaperçues avec des couleurs de camouflage (noir, brun, vert ou encore beige, suivant le substrat).
La couleur de l'animal est très variable<ref name="Guille"/> : elle peut aussi bien être noire que blanche, brune, pourpre, verte, rouge ou encore multicolore. Certaines espèces venimeuses signalent ainsi leur dangerosité aux prédateurs potentiels en arborant des robes très voyantes ([[Asthenosoma varium|oursin de feu]], [[Toxopneustes pileolus|oursin fleur]], [[astropyga radiata|oursin rouge]]...). D'autres arborent plutôt des couleurs de camouflage (noir, brun, vert ou encore beige, suivant le substrat).
La plupart des espèces présentent des tailles allant de 5 à {{unité|10|cm}} de diamètre, mais certaines espèces tropicales ou [[abysse|abyssale]]s peuvent dépasser {{unité|30|cm}}<ref name="Records">{{Lien web |langue=en |auteur=Julian Fell |lien auteur= |coauteurs=Ben Wigham, Yannick Dewael, Alexander Kerr, Jean-Pierre Feral |url=http://invertebrates.si.edu/echinoderm/body_records.htm |titre=Echinoderm world records |série= |jour= |mois= |année= |site=Invertebrates.si.edu |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. L’[[Strongylocentrotus franciscanus|Oursin rouge géant]] est, devant l'[[Echinus melo|oursin melon]], la plus grande espèce littorale connue, mesurant jusqu'à {{unité|20|cm}} sans les piquants, et elle peut vivre plus de {{unité|100|ans}}<ref name="Longlive">{{article|langue=en|prénom1=Thomas A.|nom1=Ebert|titre=Red sea urchins (''Strongylocentrotus franciscanus'') can live over 100 years: confirmation with A-bomb 14 carbon |périodique=Fishery Bulletin|volume=101|numéro=4|année=2003|pages=|issn=|url=http://fishbull.noaa.gov/1014/19ebertf.pdf}}.</ref> ; le record semble tenu par ''[[Sperosoma giganteum]]'' avec un diamètre moyen du test autour de {{unité|32|cm}}<ref name="The Phylum Echinodermata : records">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.earthlife.net/inverts/echinodermata.html |titre=The Phylum Echinodermata : records |série= |jour= |mois= |année= |site= |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Cependant, piquants compris, les plus grosses espèces sont à chercher chez les [[Cidaridae|oursins-lances]] ou les [[Diadematidae|oursins-diadèmes]], l'espèce ''[[Diadema setosum]]'' pouvant avoir des piquants de plus de {{unité|30|cm}} de long pour un test de {{unité|10|cm}} de diamètre, soit un diamètre total approchant les {{unité|70|cm}}<ref name="CoppardSpines">{{article|langue=en|prénom1=Simon Edward|nom1=Coppard|prénom2=Andrew C.|nom2=Campbell|titre=Taxonomic significance of spine morphology in the echinoid genera ''Diadema'' and ''Echinothrix''|périodique=Invertebrate Biology|volume=123|numéro=4|année=2004|pages=357-371|issn=|url=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1744-7410.2004.tb00168.x/abstract}}.</ref>.
La plupart des espèces présentent des tailles allant de 5 à {{unité|10|cm}} de diamètre, mais certaines espèces tropicales ou [[abysse|abyssale]]s peuvent dépasser {{unité|30|cm}}<ref name="Records">{{Lien web |langue=en |auteur=Julian Fell |coauteurs=Ben Wigham, Yannick Dewael, Alexander Kerr, Jean-Pierre Feral |url=http://invertebrates.si.edu/echinoderm/body_records.htm |titre=Echinoderm world records |site=Invertebrates.si.edu }}.</ref>. L’[[Strongylocentrotus franciscanus|Oursin rouge géant]] est, devant l'[[Echinus melo|oursin melon]], la plus grande espèce littorale connue, mesurant jusqu'à {{unité|20|cm}} sans les piquants, et elle peut vivre plus de {{unité|100|ans}}<ref name="Longlive">{{article|langue=en|prénom1=Thomas A.|nom1=Ebert|titre=Red sea urchins (''Strongylocentrotus franciscanus'') can live over 100 years: confirmation with A-bomb 14 carbon |périodique=Fishery Bulletin|volume=101|numéro=4|année=2003|pages=|url=http://fishbull.noaa.gov/1014/19ebertf.pdf}}.</ref> ; le record semble tenu par ''[[Sperosoma giganteum]]'' avec un diamètre moyen du test autour de {{unité|32|cm}}<ref name="The Phylum Echinodermata : records">{{Lien web |langue=en |url=http://www.earthlife.net/inverts/echinodermata.html |titre=The Phylum Echinodermata : records }}.</ref>. Cependant, piquants compris, les plus grosses espèces sont à chercher chez les [[Cidaridae|oursins-lances]] ou les [[Diadematidae|oursins-diadèmes]], l'espèce ''[[Diadema setosum]]'' pouvant avoir des piquants de plus de {{unité|30|cm}} de long pour un test de {{unité|10|cm}} de diamètre, soit un diamètre total approchant les {{unité|70|cm}}<ref name="CoppardSpines">{{article|langue=en|prénom1=Simon Edward|nom1=Coppard|prénom2=Andrew C.|nom2=Campbell|titre=Taxonomic significance of spine morphology in the echinoid genera ''Diadema'' and ''Echinothrix''|périodique=Invertebrate Biology|volume=123|numéro=4|année=2004|pages=357-371|url=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1744-7410.2004.tb00168.x/abstract}}.</ref>.


La plupart des espèces sont caractérisées par les piquants qui protègent la carapace (appelée « [[test (zoologie)|test]] »<ref name="Glossaire SdT"/>) : ceux-ci, appelés « radioles »<ref name="Glossaire SdT">Voir la définition du terme dans le {{Lien web |langue=fr |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.sciences-de-la-terre.com/Glossaire-echinodermes.php |titre=glossaire des échinodermes |série= |jour= |mois= |année= |site=le site sciences-de-la-terre.com |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, sont articulés à leur base et servent aussi bien à la locomotion qu'à la défense. Ils sont généralement longs et fins, de section ronde ; cependant l'évolution a donné naissance à une grande variété de tailles et de formes dans les radioles, en fonction de l'écologie de l'espèce - et ce depuis les périodes les plus reculées<ref name="Guille"/>. Ainsi certaines espèces ont des radioles extrêmement longues (chez les genres ''[[Diadema (animal)|Diadema]]'' ou ''[[Cidaris]]'' par exemple), d'autres très courtes (comme ''[[Sphaerechinus]]'') voire en duvet (notamment chez les oursins fouisseurs du groupe des [[Irregularia]]), d'autres encore en forme de baguettes épaisses (''[[Heterocentrotus]]'', ''[[Phyllacanthus]]'') ou même en forme d'écailles (''[[Colobocentrotus]]'') ou de massues (''[[Tylocidaris]]''<ref name="MahStrangeSpines"/>), voire encore plus complexes<ref name="MahStrangeSpines">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2013/08/strange-urchin-spines-past-and-present.html |titre=Strange Urchin Spines : past and Present |série= |jour=20 |mois=Août |année=2013 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 19 novembre 2013 |id= }}</ref> (''[[Prionocidaris]]'', ''[[Psychocidaris]]''<ref name="MahPsycho">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2010/03/about-which-little-is-known.html |titre=About Which Little Is Known... The sea urchin ''Psychocidaris'' |série= |jour=3 |mois=Mars |année=2010 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 19 novembre 2013 |id= }}</ref>, ''[[Goniocidaris]]''<ref name="MahStrangeSpines"/>, ''[[Plococidaris]]'', ''[[Chondrocidaris]]''...)<ref name="MahSpines2">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2015/05/what-is-going-on-with-cidaroid-sea.html |titre=What is Going on with cidaroid sea urchins and their WEIRD spines? |série= |jour=20 |mois=mai |année=2015 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}.</ref>. De nombreuses espèces ont aussi deux types de radioles différentes, appelées « primaires » (les plus longues) et « secondaires » (plus parfois des « miliaires »), plus ou moins différenciées : cela est particulièrement visible chez l'[[Echinothrix calamaris|oursin à doubles piquants]], par exemple. Leur densité et leur répartition sur le corps peuvent également varier (les [[Cidaroida]] ont des radioles primaires très clairsemées), avec parfois des zones nues (comme chez le genre ''[[Astropyga]]'' ou la famille des [[Temnopleuridae]]). Enfin, certaines espèces sont presque dépourvues de piquants : c'est notamment le cas de certaines espèces vivant enterrées dans le sable (comme certains [[Gnathostomata (Echinoidea)|Gnathostomata]])<ref name="Koehler">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=R.|nom1=Koehler|titre=Faune de France|sous-titre=Les Échinodermes|éditeur=Librairie de la Faculté des Sciences|lieu=Paris|année=1911|lire en ligne=http://www.faunedefrance.org/bibliotheque/docs/R.KOEHLER%28FdeFr1%29Echinodermes.pdf}}</ref>.
La plupart des espèces sont caractérisées par les piquants qui protègent la carapace (appelée « [[test (zoologie)|test]] »<ref name="Glossaire SdT"/>) : ceux-ci, appelés « radioles »<ref name="Glossaire SdT">Voir la définition du terme dans le {{Lien web |langue=fr |url=http://www.sciences-de-la-terre.com/Glossaire-echinodermes.php |titre=glossaire des échinodermes |site=le site sciences-de-la-terre.com }}.</ref>, sont articulés à leur base et servent aussi bien à la locomotion qu'à la défense. Ils sont généralement longs et fins, de section ronde ; cependant l'évolution a donné naissance à une grande variété de tailles et de formes dans les radioles, en fonction de l'écologie de l'espèce - et ce depuis les périodes les plus reculées<ref name="Guille"/>. Ainsi certaines espèces ont des radioles extrêmement longues (chez les genres ''[[Diadema (animal)|Diadema]]'' ou ''[[Cidaris]]'' par exemple), d'autres très courtes (comme ''[[Sphaerechinus]]'') voire en duvet (notamment chez les oursins fouisseurs du groupe des [[Irregularia]]), d'autres encore en forme de baguettes épaisses (''[[Heterocentrotus]]'', ''[[Phyllacanthus]]'') ou même en forme d'écailles (''[[Colobocentrotus]]'') ou de massues (''[[Tylocidaris]]''<ref name="MahStrangeSpines"/>), voire encore plus complexes<ref name="MahStrangeSpines">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2013/08/strange-urchin-spines-past-and-present.html |titre=Strange Urchin Spines : past and Present |jour=20 |mois=Août |année=2013 |site=Echinoblog |consulté le= 19 novembre 2013 }}</ref> (''[[Prionocidaris]]'', ''[[Psychocidaris]]''<ref name="MahPsycho">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2010/03/about-which-little-is-known.html |titre=About Which Little Is Known... The sea urchin ''Psychocidaris'' |jour=3 |mois=Mars |année=2010 |site=Echinoblog |consulté le= 19 novembre 2013 }}</ref>, ''[[Goniocidaris]]''<ref name="MahStrangeSpines"/>, ''[[Plococidaris]]'', ''[[Chondrocidaris]]''...)<ref name="MahSpines2">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2015/05/what-is-going-on-with-cidaroid-sea.html |titre=What is Going on with cidaroid sea urchins and their WEIRD spines? |jour=20 |mois=mai |année=2015 |site=Echinoblog }}.</ref>. De nombreuses espèces ont aussi deux types de radioles différentes, appelées « primaires » (les plus longues) et « secondaires » (plus parfois des « miliaires »), plus ou moins différenciées : cela est particulièrement visible chez l'[[Echinothrix calamaris|oursin à doubles piquants]], par exemple. Leur densité et leur répartition sur le corps peuvent également varier (les [[Cidaroida]] ont des radioles primaires très clairsemées), avec parfois des zones nues (comme chez le genre ''[[Astropyga]]'' ou la famille des [[Temnopleuridae]]). Enfin, certaines espèces sont presque dépourvues de piquants : c'est notamment le cas de certaines espèces vivant enterrées dans le sable (comme certains [[Gnathostomata (Echinoidea)|Gnathostomata]])<ref name="Koehler">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=R.|nom1=Koehler|titre=Faune de France|sous-titre=Les Échinodermes|lieu=Paris|éditeur=Librairie de la Faculté des Sciences|année=1911|lire en ligne=http://www.faunedefrance.org/bibliotheque/docs/R.KOEHLER%28FdeFr1%29Echinodermes.pdf}}</ref>.


Comme le reste des membres du [[phylum]] des échinodermes, les oursins présentent un [[Test (zoologie)|test]] calcaire et un corps à structure dite [[Symétrie#Symétrie_radiaire_d'ordre_5|pentaradiée]] (symétrie radiale d'ordre 5)<ref name="Mah why five">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.com/2015/05/why-five-mysteries-in-symmetry.html |titre=Why five ? Mysteries in Symmetry! |série= |jour=05 |mois=05 |année=2015 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref> : leur corps est ainsi structuré en deux fois cinq colonnes radiales de plaques, partant de l'apex pour s'élargir à l'ambitus (l'« équateur » de l'oursin) et rétrécir à nouveau en direction de la bouche. L'animal ne présente pas de faces « ventrale » et « dorsale » (typiques des [[bilatériens]] [[chordés]]) mais une face ''orale'' (inférieure, où se trouve la bouche) et une face ''aborale'' (supérieure, où se trouve l'[[anus]])<ref name="Glossaire SdT"/>. Il n'a donc pas non plus de tête, les systèmes digestif, circulatoire et nerveux étant tous répartis en cinq branches symétriques courant le long de la paroi interne du test. Seul l'appareil apical<ref name="Glossaire SdT"/> (situé au sommet du test) ne respecte pas complètement cette symétrie : il est composé de deux fois cinq plaques disposées en étoile dont 4 portent des gonopores et l'autre la [[madréporite]] (gros organe filtreur), laissant un orifice au centre où se trouve l'anus. Chez les oursins dit « réguliers » la bouche (appelée péristome<ref name="Glossaire SdT"/>) est située au centre de la face orale de l'animal, directement en contact avec le substrat, et le système apical à l'opposé, à l'« apex » de la face aborale (soit au sommet de l'animal). En revanche chez les oursins irréguliers (qui sont pour la quasi-totalité des espèces fouisseuses), la bouche et/ou l'anus peuvent avoir migré vers un côté du test pour former un « avant » opposé à un « arrière »<ref name="Mah why five"/>, qui constitueront le sens privilégié dans la locomotion de l'animal sur (ou dans) le sable (mais le reste de l'appareil apical conserve globalement sa place)<ref name="NHM Intro"/>.
Comme le reste des membres du [[phylum]] des échinodermes, les oursins présentent un [[Test (zoologie)|test]] calcaire et un corps à structure dite [[Symétrie#Symétrie_radiaire_d'ordre_5|pentaradiée]] (symétrie radiale d'ordre 5)<ref name="Mah why five">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.com/2015/05/why-five-mysteries-in-symmetry.html |titre=Why five ? Mysteries in Symmetry! |jour=05 |mois=05 |année=2015 |site=Echinoblog }}.</ref> : leur corps est ainsi structuré en deux fois cinq colonnes radiales de plaques, partant de l'apex pour s'élargir à l'ambitus (l'« équateur » de l'oursin) et rétrécir à nouveau en direction de la bouche. L'animal ne présente pas de faces « ventrale » et « dorsale » (typiques des [[bilatériens]] [[chordés]]) mais une face ''orale'' (inférieure, où se trouve la bouche) et une face ''aborale'' (supérieure, où se trouve l'[[anus]])<ref name="Glossaire SdT"/>. Il n'a donc pas non plus de tête, les systèmes digestif, circulatoire et nerveux étant tous répartis en cinq branches symétriques courant le long de la paroi interne du test. Seul l'appareil apical<ref name="Glossaire SdT"/> (situé au sommet du test) ne respecte pas complètement cette symétrie : il est composé de deux fois cinq plaques disposées en étoile dont 4 portent des gonopores et l'autre la [[madréporite]] (gros organe filtreur), laissant un orifice au centre où se trouve l'anus. Chez les oursins dit « réguliers » la bouche (appelée péristome<ref name="Glossaire SdT"/>) est située au centre de la face orale de l'animal, directement en contact avec le substrat, et le système apical à l'opposé, à l'« apex » de la face aborale (soit au sommet de l'animal). En revanche chez les oursins irréguliers (qui sont pour la quasi-totalité des espèces fouisseuses), la bouche et/ou l'anus peuvent avoir migré vers un côté du test pour former un « avant » opposé à un « arrière »<ref name="Mah why five"/>, qui constitueront le sens privilégié dans la locomotion de l'animal sur (ou dans) le sable (mais le reste de l'appareil apical conserve globalement sa place)<ref name="NHM Intro"/>.


Les oursins fouisseurs dits « [[Irregularia|irréguliers]] » ont pour la plupart adopté une forme aplatie (d'ovoïde à discoïdale) qui leur permet d'évoluer plus facilement dans le sable : c'est notamment le cas des oursins plats de l'ordre des [[Clypeasteroida]], en forme de pièce de monnaie, dont certains portent des perforations appelées « lunules »<ref name="Guille"/>, tandis que la solidité du corps est assurée par des piliers internes. De nombreux spatangoïdes comme les [[Loveniidae]] sont pour leur part en forme de cœur<ref name="Heart Urchins!">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2016/02/heart-urchins-burrowing-their-way-into.html |titre=Heart Urchins! Burrowing their way into your Valentine's Day! |série= |jour=10 |mois=février |année=2016 |site=Echinoblog |éditeur= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>. Quelques genres abyssaux ont même évolué vers des formes à peine reconnaissables, comme les [[Pourtalesiidae]], en forme de bouteille<ref name="Pourtalesiidae"/>.
Les oursins fouisseurs dits « [[Irregularia|irréguliers]] » ont pour la plupart adopté une forme aplatie (d'ovoïde à discoïdale) qui leur permet d'évoluer plus facilement dans le sable : c'est notamment le cas des oursins plats de l'ordre des [[Clypeasteroida]], en forme de pièce de monnaie, dont certains portent des perforations appelées « lunules »<ref name="Guille"/>, tandis que la solidité du corps est assurée par des piliers internes. De nombreux spatangoïdes comme les [[Loveniidae]] sont pour leur part en forme de cœur<ref name="Heart Urchins!">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2016/02/heart-urchins-burrowing-their-way-into.html |titre=Heart Urchins! Burrowing their way into your Valentine's Day! |jour=10 |mois=février |année=2016 |site=Echinoblog }}.</ref>. Quelques genres abyssaux ont même évolué vers des formes à peine reconnaissables, comme les [[Pourtalesiidae]], en forme de bouteille<ref name="Pourtalesiidae"/>.


Le corps plus ou moins arrondi de l'animal est toutefois toujours divisé en 10 sections radiaires (les « radius » ou « méridiens »), aires alternativement dites « ambulacraires » et « interambulacraires »<ref name="Glossaire SdT"/>, qui convergent du pôle aboral vers le pôle oral. Cinq de ces sections, les ''zones ambulacraires'', sont généralement plus étroites et portent des doubles rangées de petits pieds à ventouses appelés [[podia]] ou podions<ref name="Koehler"/> : ils n'atteignent pas la bouche chez les irréguliers, où les ambulacres fortement modifiés forment généralement une sorte de fleur à 5 pétales sur la face aborale. Le test est formé de plaques emboitées et plus ou moins soudées appelées « assules », composées d'un épiderme externe cilié très fin recouvrant un derme entièrement calcifié, qui constitué le « squelette » de l'animal<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/232.htm |titre=Le test |série= |jour= |mois= |année= |site=le site de l'université de Jussieu |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>.
Le corps plus ou moins arrondi de l'animal est toutefois toujours divisé en 10 sections radiaires (les « radius » ou « méridiens »), aires alternativement dites « ambulacraires » et « interambulacraires »<ref name="Glossaire SdT"/>, qui convergent du pôle aboral vers le pôle oral. Cinq de ces sections, les ''zones ambulacraires'', sont généralement plus étroites et portent des doubles rangées de petits tentacules à collants appelés [[podia]] ou podions<ref name="Koehler"/> : ils n'atteignent pas la bouche chez les irréguliers, où les ambulacres fortement modifiés forment généralement une sorte de fleur à 5 pétales sur la face aborale. Le test est formé de plaques emboitées et plus ou moins soudées appelées « assules », composées d'un épiderme externe cilié très fin recouvrant un derme entièrement calcifié, qui constituent le « squelette » de l'animal<ref>{{Lien web |langue=fr |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/232.htm |titre=Le test |site=le site de l'université de Jussieu }}.</ref>.


À l'intérieur du [[test (zoologie)|test]] se trouvent différents organes : tout d'abord chez la plupart des espèces non-filtreuses la bouche complexe (appelée [[lanterne d'Aristote]]<ref name="Glossaire SdT"/>) pourvue de cinq puissantes dents effilées, puis le système digestif, le système nerveux (qui se sépare en cinq canaux tapissant le test et se rejoignant autour de la bouche et de l'apex), et enfin le système aquifère, lui aussi divisé en cinq parties, qui permet de réguler la [[pression hydrostatique]] de l'animal à partir de la [[madréporite|plaque madréporitique]]. L'élément le plus visible est généralement l'appareil reproducteur (les « [[gonades]] »), tapissant la moitié aborale de l'intérieur du test de cinq masses charnues généralement orange ou rouge vif (la couleur varie selon l'espèce, la saison et le sexe), couleur à laquelle il doit son nom vernaculaire de « {{page h'|Corail (homonymie)|corail}} »<ref name="Koehler"/>.
À l'intérieur du [[test (zoologie)|test]] se trouvent différents organes : tout d'abord chez la plupart des espèces non-filtreuses la bouche complexe (appelée [[lanterne d'Aristote]]<ref name="Glossaire SdT"/>) pourvue de cinq puissantes dents effilées, puis le système digestif, le système nerveux (qui se sépare en cinq canaux tapissant le test et se rejoignant autour de la bouche et de l'apex), et enfin le système aquifère, lui aussi divisé en cinq parties, qui permet de réguler la [[pression hydrostatique]] de l'animal à partir de la [[madréporite|plaque madréporitique]]. L'élément le plus visible est généralement l'appareil reproducteur (les « [[gonades]] »), tapissant la moitié aborale de l'intérieur du test de cinq masses charnues généralement orange ou rouge vif (la couleur varie selon l'espèce, la saison et le sexe), couleur à laquelle il doit son nom vernaculaire de « {{page h'|Corail (homonymie)|corail}} »<ref name="Koehler"/>.
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image:Mellita longifissa.jpg|<center>[[Clypeasteroida|Oursin plat]], ou « dollar des sables » (''[[Mellita longifissa]]'').</center>
image:Mellita longifissa.jpg|<center>[[Clypeasteroida|Oursin plat]], ou « dollar des sables » (''[[Mellita longifissa]]'').</center>
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== Physiologie ==
== Physiologie ==
[[Image:Fire urchin closeup.jpg|thumb|upright|Chez certains [[Echinothuriidae|oursins-cuir]], l'épiderme qui recouvre les radioles forme des bourrelets remplis de venin.]]
[[Image:Fire urchin closeup.jpg|thumb|upright|Chez certains [[Echinothuriidae|oursins-cuir]], l'épiderme qui recouvre les radioles forme des bourrelets remplis de venin.]]
=== Épiderme ===
=== Épiderme ===
Tout le corps des oursins est recouvert par une fine cuticule de peau, dont la structure est celle d'un [[épithélium]] cilié. Celle-ci recouvre également les piquants, sauf chez les [[Cidaroida]] dont les radioles sont nues<ref name="MahChristmas">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2009/12/the-echinoderm-christmas-tree-antarctic.html |titre=The Echinoderm Christmas Tree : Antarctic Cidaroid Sea Urchins |série= |jour=7 |mois=Décembre |année=2009 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}</ref> (ce qui permet à des algues, des éponges et d'autres organismes de s'y développer comme sur un substrat minéral inerte)<ref name="Defence - camouflage">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/defence2.html |titre=Defence - camouflage |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Cette cuticule permet de réguler les échanges avec le milieu externe (notamment la respiration et certains sens), et joue parfois un rôle actif dans le maintien du squelette (comme chez les oursins flexibles [[Echinothuriidae]]). C'est à la surface de la cuticule que se trouvent les organes mous comme les [[podia]], les [[pédicellaire]]s et les spheridia<ref name="Soft-tissue organs: external">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/softext1.html |titre=Soft-tissue organs: external |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>.
Tout le corps des oursins est recouvert par une fine cuticule de peau, dont la structure est celle d'un [[épithélium]] cilié. Celle-ci recouvre également les piquants, sauf chez les [[Cidaroida]] dont les radioles sont nues<ref name="MahChristmas">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2009/12/the-echinoderm-christmas-tree-antarctic.html |titre=The Echinoderm Christmas Tree : Antarctic Cidaroid Sea Urchins |jour=7 |mois=Décembre |année=2009 |site=Echinoblog }}</ref> (ce qui permet à des algues, des éponges et d'autres organismes de s'y développer comme sur un substrat minéral inerte)<ref name="Defence - camouflage">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/defence2.html |titre=Defence - camouflage |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>. Cette cuticule permet de réguler les échanges avec le milieu externe (notamment la respiration et certains sens), et joue parfois un rôle actif dans le maintien du squelette (comme chez les oursins flexibles [[Echinothuriidae]]). C'est à la surface de la cuticule que se trouvent les organes mous comme les [[podia]], les [[pédicellaire]]s et les spheridia<ref name="Soft-tissue organs: external">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/softext1.html |titre=Soft-tissue organs: external |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>.


=== Squelette ===
=== Squelette ===
[[Fichier:Sea urchin test structure (8340336761).jpg|thumb|upright|La coquille des oursins est appelée le « [[test (zoologie)|test]] ». Elle présente des tubercules (qui supportent les piquants) et des perforations (d'où sortent les organes mous comme les ''[[podia]]'').]]
[[Fichier:Sea urchin test structure (8340336761).jpg|thumb|upright|La coquille des oursins est appelée le « [[test (zoologie)|test]] ». Elle présente des tubercules (qui supportent les piquants) et des perforations (d'où sortent les organes mous comme les ''[[podia]]'').]]
Les radioles et le [[test (zoologie)|test]] sont composés d'une structure minérale (appelée [[stéréome]]<ref name="Stéréome">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.ucmp.berkeley.edu/echinodermata/echinomm.html |titre=Echinodermata: Morphology |série= |jour= |mois= |année= |site=UCMP.Berkeley.edu |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 19 décembre 2013 |id= }}.</ref>) en [[carbonate de calcium]] renforcé par une armature en cristaux de [[calcite]]. Ces deux ingrédients donnent au corps et surtout aux piquants des oursins une grande solidité, mais aussi un poids modéré et une certaine souplesse, ainsi que la capacité de se morceler une fois brisés dans un corps étranger, tout comme de se régénérer à partir de la [[cuticule]]. Au microscope, le stéréome apparaît plus ou moins spongieux selon les espèces (les vides étant comblés par du tissu conjonctif appelé « stroma »), ce qui fait varier le poids et la solidité du test<ref name="Composition of the skeleton">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/stereom.html |titre=Composition of the skeleton |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. D'après une étude de 2012<ref name="Seto"/>, les radioles d'oursins seraient composées à 92 % de « briques » de monocristaux de [[calcite]] riche en [[magnésium]]<ref name="Kroh2010"/>{{,}}<ref name="Asnaghi">{{article|langue=en|prénom1=Valentina|nom1=Asnaghi |prénom2=Luisa |nom2=Mangialajo|prénom3=Jean-Pierre|nom3=Gattuso |prénom4=Patrice |nom4=Francour |prénom5=Davide |nom5=Privitera |prénom6=Mariachiara |nom6=Chiantore|titre=Effects of ocean acidification and diet on thickness and carbonate elemental composition of the test of juvenile sea urchins|périodique=Marine Environmental Research|volume=|numéro=|année=2014|pages=|issn=|url=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S014111361300130X}}.</ref> (conférant solidité et dureté) et à 8 % d'un « mortier » (permettant la souplesse et la légèreté) constitué à 99,9 % de [[carbonate de calcium]], avec 0,1 % seulement de [[protéine]]s de structure, ce qui fait des oursins des animaux au squelette extrêmement minéralisé (ce qui explique au passage leur excellente [[fossilisation]])<ref name="Seto">{{article|langue=en|prénom1=J.|nom1=Seto|prénom2=Y.|nom2=Ma|prénom3=S.|nom3=Davis|prénom4=F.|nom4=Meldrum|prénom5=A.|nom5=Gourrier|prénom6=Y.Y.|nom6=Kime|prénom7=U.|nom7=Schilde|prénom8=M.|nom8=Sztucki|prénom9=M.|nom9=Burghammer|prénom10=S.|nom10=Maltsev|prénom11=C.|nom11=Jäger|prénom12=H.|nom12=Cölfen|titre=Structure-property relationships of a biological mesocrystal in the adult sea urchin spine|périodique=PNAS|volume=|numéro=|année=2012|pages=|issn=}}</ref>. La grande solidité conférée par cette structure mixte en fait un modèle pour des [[béton]]s ultra-résistants<ref name="atlasobscura.com">{{Lien web |langue=en |auteur=Jessica Leigh Hester |lien auteur= |coauteurs= |url=https://www.atlasobscura.com/articles/make-fracture-resistant-concrete-sea-urchin-guide-building-materials |titre=To Make Fracture-Resistant Concrete, Let a Sea Urchin Be Your Guide |série= |jour=22 |mois=décembre |année=2017 |site=atlasobscura.com |éditeur= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>.
Les radioles et le [[test (zoologie)|test]] sont composés d'une structure minérale (appelée [[stéréome]]<ref name="Stéréome">{{Lien web |langue=en |url=http://www.ucmp.berkeley.edu/echinodermata/echinomm.html |titre=Echinodermata: Morphology |site=UCMP.Berkeley.edu |consulté le= 19 décembre 2013 }}.</ref>) en [[carbonate de calcium]] renforcé par une armature en cristaux de [[calcite]]. Ces deux ingrédients donnent au corps et surtout aux piquants des oursins une grande solidité, mais aussi un poids modéré et une certaine souplesse, ainsi que la capacité de se morceler une fois brisés dans un corps étranger, tout comme de se régénérer à partir de la [[cuticule]]. Au microscope, le stéréome apparaît plus ou moins spongieux selon les espèces (les vides étant comblés par du tissu conjonctif appelé « stroma »), ce qui fait varier le poids et la solidité du test<ref name="Composition of the skeleton">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/stereom.html |titre=Composition of the skeleton |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>. D'après une étude de 2012<ref name="Seto"/>, les radioles d'oursins seraient composées à 92 % de « briques » de monocristaux de [[calcite]] riche en [[magnésium]]<ref name="Kroh2010"/>{{,}}<ref name="Asnaghi">{{article|langue=en|prénom1=Valentina|nom1=Asnaghi |prénom2=Luisa |nom2=Mangialajo|prénom3=Jean-Pierre|nom3=Gattuso |prénom4=Patrice |nom4=Francour |prénom5=Davide |nom5=Privitera |prénom6=Mariachiara |nom6=Chiantore|titre=Effects of ocean acidification and diet on thickness and carbonate elemental composition of the test of juvenile sea urchins|périodique=Marine Environmental Research|année=2014|pages=|url=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S014111361300130X}}.</ref> (conférant solidité et dureté) et à 8 % d'un « mortier » (permettant la souplesse et la légèreté) constitué à 99,9 % de [[carbonate de calcium]], avec 0,1 % seulement de [[protéine]]s de structure, ce qui fait des oursins des animaux au squelette extrêmement minéralisé (ce qui explique au passage leur excellente [[fossilisation]])<ref name="Seto">{{article|langue=en|prénom1=J.|nom1=Seto|prénom2=Y.|nom2=Ma|prénom3=S.|nom3=Davis|prénom4=F.|nom4=Meldrum|prénom5=A.|nom5=Gourrier|prénom6=Y.Y.|nom6=Kime|prénom7=U.|nom7=Schilde|prénom8=M.|nom8=Sztucki|prénom9=M.|nom9=Burghammer|prénom10=S.|nom10=Maltsev|prénom11=C.|nom11=Jäger|prénom12=H.|nom12=Cölfen|titre=Structure-property relationships of a biological mesocrystal in the adult sea urchin spine|périodique=PNAS|année=2012|pages=}}</ref>. La grande solidité conférée par cette structure mixte en fait un modèle pour des [[béton]]s ultra-résistants<ref name="atlasobscura.com">{{Lien web |langue=en |auteur=Jessica Leigh Hester |url=https://www.atlasobscura.com/articles/make-fracture-resistant-concrete-sea-urchin-guide-building-materials |titre=To Make Fracture-Resistant Concrete, Let a Sea Urchin Be Your Guide |jour=22 |mois=décembre |année=2017 |site=atlasobscura.com }}.</ref>.


Le test est généralement rond, sphérique et plus ou moins aplati (parfois complètement plat), et présente deux orifices principaux<ref name="Skeletal morphology of regular echinoids">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/morphology/regulars/intro.html |titre=Skeletal morphology of regular echinoids |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref> : le premier est le « péristome » (large ouverture de la face orale, où se trouve la bouche chez les spécimens vivants), qui présente souvent des dentelures, des encoches et des rivets qui constituent autant d'[[apomorphie]]s utiles dans la classification des espèces. Chez les spécimens vivants, le péristome est recouvert d'une membrane tendre, protégée par cinq couples de plaques buccales portant chacune un [[podia]] ; chez certaines espèces le péristome laisse aussi apparaître des échancrures dites branchiales<ref name="Guille"/>. La seconde ouverture est le périprocte<ref name="Glossaire SdT"/> (au centre du « système apical », parfois appelé « calice »), situé chez les oursins réguliers au sommet du test (à l'opposé de la bouche), généralement plus petite et entouré de 10 plaques (5 génitales et 5 terminales ou oculaires<ref name="Glossaire SdT"/>) dont l'agencement est lui aussi un critère de classification des espèces fossiles<ref name="Skeletal morphology of regular echinoids"/> : ces plaques primordiales peuvent en effet être disposées en deux cercles de 5 plaques (dicyclique) ou en un cercle de 10 plaques (monocyclique)<ref name="Guille">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Guille|prénom2=Pierre|nom2=Laboute|prénom3=Jean-Louis|nom3=Menou|titre=Guide des étoiles de mer, oursins et autres échinodermes du lagon de Nouvelle-Calédonie|éditeur=ORSTOM|année=1986|pages totales=244|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=-TX-DKLJJCsC&printsec=frontcover}}.</ref>. Les cinq plaques génitales sont chacune percée par un orifice génital, et la plus grosse d'entre elles présente un aspect spongieux : c'est la [[madréporite|plaque madréporitique]]<ref name="Echinologia Madrépore">{{Lien web |langue=fr |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinologia.com/Glossaire/Glossaire%20M.htm |titre=Madréporite |série= |jour= |mois= |année= |site=Echinologia |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, seul élément ne respectant jamais la symétrie pentaradiaire (ce qui permet de définir un axe appelé « plan de Lovén »<ref name="Glossaire SdT"/>). Au centre se trouve l'anus, qui peut éventuellement être surmonté d'une papille anale (chez les [[Diadematidae]])<ref name="JussieuAnus">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/191.htm |titre=Calice et Périprocte |série= |jour= |mois= |année= |site=site de l'université Jussieu |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}</ref>. La surface du test est composée de plaques hexagonales disposées en colonnes radiales et appelées « assules », qui sont soudées (plus ou moins solidement) les unes aux autres : c'est au niveau de ces soudures que se fait la croissance, ainsi que par génération de nouvelles plaques à partir de l'apex. La surface du test est plus ou moins perforée selon les familles : les principales perforations sont les lignes ambulacraires formées de suites de paires de pores (par où sortent les [[podia]]<ref name="Echinologia Podia">{{Lien web |langue=fr |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinologia.com/Glossaire/Glossaire%20P.htm|titre=Podia|série= |jour= |mois= |année= |site=Echinologia |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>), et les tubercules<ref name="Tubercules">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/morphology/regulars/regtub.html |titre=Tubercles |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]]. |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref> qui supportent les radioles peuvent également avoir leur mamelon perforé chez certains ordres<ref name="JussieuTest">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/233.htm|titre=Structures présentes à la surface du test |série= |jour= |mois= |année= |site=site de l'université Jussieu |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}</ref>.
Le test est généralement rond, sphérique et plus ou moins aplati (parfois complètement plat), et présente deux orifices principaux<ref name="Skeletal morphology of regular echinoids">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/morphology/regulars/intro.html |titre=Skeletal morphology of regular echinoids |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref> : le premier est le « péristome » (large ouverture de la face orale, où se trouve la bouche chez les spécimens vivants), qui présente souvent des dentelures, des encoches et des rivets qui constituent autant d'[[apomorphie]]s utiles dans la classification des espèces. Chez les spécimens vivants, le péristome est recouvert d'une membrane tendre, protégée par cinq couples de plaques buccales portant chacune un [[podia]] ; chez certaines espèces le péristome laisse aussi apparaître des échancrures dites branchiales<ref name="Guille"/>. La seconde ouverture est le périprocte<ref name="Glossaire SdT"/> (au centre du « système apical », parfois appelé « calice »), situé chez les oursins réguliers au sommet du test (à l'opposé de la bouche), généralement plus petite et entouré de 10 plaques (5 génitales et 5 terminales ou oculaires<ref name="Glossaire SdT"/>) dont l'agencement est lui aussi un critère de classification des espèces fossiles<ref name="Skeletal morphology of regular echinoids"/> : ces plaques primordiales peuvent en effet être disposées en deux cercles de 5 plaques (dicyclique) ou en un cercle de 10 plaques (monocyclique)<ref name="Guille">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Guille|prénom2=Pierre|nom2=Laboute|prénom3=Jean-Louis|nom3=Menou|titre=Guide des étoiles de mer, oursins et autres échinodermes du lagon de Nouvelle-Calédonie|éditeur=ORSTOM|année=1986|pages totales=244|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=-TX-DKLJJCsC&printsec=frontcover}}.</ref>. Les cinq plaques génitales sont chacune percée par un orifice génital, et la plus grosse d'entre elles présente un aspect spongieux : c'est la [[madréporite|plaque madréporitique]]<ref name="Echinologia Madrépore">{{Lien web |langue=fr |url=http://www.echinologia.com/Glossaire/Glossaire%20M.htm |titre=Madréporite |site=Echinologia }}.</ref>, seul élément ne respectant jamais la symétrie pentaradiaire (ce qui permet de définir un axe appelé « plan de Lovén »<ref name="Glossaire SdT"/>). Au centre se trouve l'anus, qui peut éventuellement être surmonté d'une papille anale (chez les [[Diadematidae]])<ref name="JussieuAnus">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/191.htm |titre=Calice et Périprocte |site=site de l'université Jussieu }}</ref>. La surface du test est composée de plaques hexagonales disposées en colonnes radiales et appelées « assules », qui sont soudées (plus ou moins solidement) les unes aux autres : c'est au niveau de ces soudures que se fait la croissance, ainsi que par génération de nouvelles plaques à partir de l'apex. La surface du test est plus ou moins perforée selon les familles : les principales perforations sont les lignes ambulacraires formées de suites de paires de pores (par où sortent les [[podia]]<ref name="Echinologia Podia">{{Lien web |langue=fr |url=http://www.echinologia.com/Glossaire/Glossaire%20P.htm|titre=Podia|site=Echinologia }}.</ref>), et les tubercules<ref name="Tubercules">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/morphology/regulars/regtub.html |titre=Tubercles |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]]. }}.</ref> qui supportent les radioles peuvent également avoir leur mamelon perforé chez certains ordres<ref name="JussieuTest">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/233.htm|titre=Structures présentes à la surface du test |site=site de l'université Jussieu }}</ref>.


À la mort d'un oursin, les tissus mous se dégradent et libèrent les radioles et la [[lanterne d'Aristote]], qui ne sont pas imbriqués dans le [[test (zoologie)|test]] : ceux-ci sont donc rarement retrouvés sur un cadavre ancien (qui ne laisse généralement que le test nu), et encore moins dans les [[fossiles]], ce qui complexifie la classification des espèces disparues.
À la mort d'un oursin, les tissus mous se dégradent et libèrent les radioles et la [[lanterne d'Aristote]], qui ne sont pas imbriqués dans le [[test (zoologie)|test]] : ceux-ci sont donc rarement retrouvés sur un cadavre ancien (qui ne laisse généralement que le test nu), et encore moins dans les [[fossiles]], ce qui complexifie la classification des espèces disparues.
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b = [[bouche]].]]
b = [[bouche]].]]
[[Fichier:Urchin9b.jpg|thumb|upright=1.3|Schéma complet des principaux organes d'un [[Arbacia lixula|oursin noir]] (cliquer pour agrandir).]]
[[Fichier:Urchin9b.jpg|thumb|upright=1.3|Schéma complet des principaux organes d'un [[Arbacia lixula|oursin noir]] (cliquer pour agrandir).]]
Les oursins sont parcourus par deux systèmes circulatoires, organisés en cinq fibres ramifiées tapissant l'intérieur du test et se rejoignant aux deux pôles. Ces deux systèmes sont propulsés grâce aux cils microscopiques qui recouvrent l'[[épithélium]]<ref name="MahCirculation">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2011/01/secrets-of-starfish-sieve-plate.html |titre=Secrets of the Starfish Sieve Plate & Madreporite Mysteries ?|série= |jour= |mois= |année= |site=The Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 22 octobre 2013 |id= }}.</ref>.
Les oursins sont parcourus par deux systèmes circulatoires, organisés en cinq fibres ramifiées tapissant l'intérieur du test et se rejoignant aux deux pôles. Ces deux systèmes sont propulsés grâce aux cils microscopiques qui recouvrent l'[[épithélium]]<ref name="MahCirculation">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2011/01/secrets-of-starfish-sieve-plate.html |titre=Secrets of the Starfish Sieve Plate & Madreporite Mysteries ?|site=The Echinoblog |consulté le= 22 octobre 2013 }}.</ref>.


Le premier est le « système aquifère », qui permet une circulation d'eau de mer à [[pression hydrostatique]] variable, entrant par la [[madréporite|plaque madréporitique]] située à l'apex, et circulant d'abord par le canal aquifère en direction de l'anneau aquifère (qui entoure la bouche). À partir de celui-ci, cinq canaux radiaires ramifiés tapissent les parois du test (en suivant les aires ambulacraires) pour irriguer les [[podia]] et permettre la respiration<ref name="Respiration">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/respiration.html |titre=Respiration |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref> (''via'' des ampoules podiales), jusqu'à finalement rejoindre l'apex, où l'eau sort par les pores aquifères<ref name="MahCirculation"/>{{,}}<ref name="JussieuAquifère">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/204.htm|titre=Le système aquifère|série= |jour= |mois= |année= |site=site de l'université Jussieu|éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}</ref>. Les oursins ayant de grands besoins en oxygène (notamment ceux des grandes profondeurs ou surtout ceux vivant enfouis dans la vase<ref name="Mah Echinocardium">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2014/06/the-cousin-it-of-sea-urchins-irregular.html |titre=The Cousin Itt of Sea Urchins : Irregular Urchins featuring ''Echinocardium cordatus'' |série= |jour=17 |mois=Juin |année=2014 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>) ont des podia spécialisés sur la face aborale, modifiés pour optimiser la respiration : ceux-ci sont souvent élargis et aplatis, pour augmenter la surface d'échange, et proviennent, chez les oursins irréguliers, d'ambulacres modifiés en cinq « pétales »<ref name="Respiration"/>.
Le premier est le « système aquifère », qui permet une circulation d'eau de mer à [[pression hydrostatique]] variable, entrant par la [[madréporite|plaque madréporitique]] située à l'apex, et circulant d'abord par le canal aquifère en direction de l'anneau aquifère (qui entoure la bouche). À partir de celui-ci, cinq canaux radiaires ramifiés tapissent les parois du test (en suivant les aires ambulacraires) pour irriguer les [[podia]] et permettre la respiration<ref name="Respiration">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/respiration.html |titre=Respiration |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref> (''via'' des ampoules podiales), jusqu'à finalement rejoindre l'apex, où l'eau sort par les pores aquifères<ref name="MahCirculation"/>{{,}}<ref name="JussieuAquifère">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/204.htm|titre=Le système aquifère|site=site de l'université Jussieu}}</ref>. Les oursins ayant de grands besoins en oxygène (notamment ceux des grandes profondeurs ou surtout ceux vivant enfouis dans la vase<ref name="Mah Echinocardium">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2014/06/the-cousin-it-of-sea-urchins-irregular.html |titre=The Cousin Itt of Sea Urchins : Irregular Urchins featuring ''Echinocardium cordatus'' |jour=17 |mois=Juin |année=2014 |site=Echinoblog }}.</ref>) ont des podia spécialisés sur la face aborale, modifiés pour optimiser la respiration : ceux-ci sont souvent élargis et aplatis, pour augmenter la surface d'échange, et proviennent, chez les oursins irréguliers, d'ambulacres modifiés en cinq « pétales »<ref name="Respiration"/>.


Le second système est le système hemal, qui contient le [[sang]], et part lui aussi du pourtour du tube digestif pour rayonner le long du test avec la symétrie pentaradiaire caractéristique, avant de se ramifier pour irriguer l'intégralité de la cuticule.
Le second système est le système hemal, qui contient le [[sang]], et part lui aussi du pourtour du tube digestif pour rayonner le long du test avec la symétrie pentaradiaire caractéristique, avant de se ramifier pour irriguer l'intégralité de la cuticule.
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=== Système digestif ===
=== Système digestif ===
Le système digestif des oursins est relativement simple, et se compose principalement d'un long conduit composé d'un [[œsophage]] (situé dans la [[lanterne d'Aristote]]), suivi d'un [[estomac]] formant une boucle, puis d'un [[intestin]] plus ou moins complexe<ref name="Internal organs">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/insides.html |titre=Internal organs |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref> ; un [[rectum]] précède l'[[anus]], et chez la famille des [[Diadematidae]] ce dernier est surmonté d'une papille anale, au rôle encore peu clair<ref name="MahAnal">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher L. Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2012/05/anal-cones-diadematid-sea-urchin.html |titre=Anal cones : Diadematid sea urchin mysteries |série= |jour=29 |mois=Mai|année=2012 |site=The Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}</ref>.
Le système digestif des oursins est relativement simple, et se compose principalement d'un long conduit composé d'un [[œsophage]] (situé dans la [[lanterne d'Aristote]]), suivi d'un [[estomac]] formant une boucle, puis d'un [[intestin]] plus ou moins complexe<ref name="Internal organs">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/insides.html |titre=Internal organs |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref> ; un [[rectum]] précède l'[[anus]], et chez la famille des [[Diadematidae]] ce dernier est surmonté d'une papille anale, au rôle encore peu clair<ref name="MahAnal">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher L. Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2012/05/anal-cones-diadematid-sea-urchin.html |titre=Anal cones : Diadematid sea urchin mysteries |jour=29 |mois=Mai|année=2012 |site=The Echinoblog }}</ref>.


Suivant le régime alimentaire, l'environnement et la stratégie biologique des différentes espèces, le système digestif occupe une place plus ou moins importante dans la cavité interne des oursins, en concurrence avec d'autres organes et notamment les [[gonade]]s. Ce compromis très variable a pu être mis en évidence notamment grâce à la technologie [[Imagerie par résonance magnétique|IRM]]<ref name="Ziegler et al. 2008">{{article|langue=en|auteur1=Alexander Ziegler|auteur2=Cornelius Faber|auteur3=Susanne Mueller|auteur4=Thomas Bartolomaeus|titre=Systematic comparison and reconstruction of sea urchin (Echinoidea) internal anatomy: a novel approach using magnetic resonance imaging|périodique=BMC Biology|volume=6|numéro=33|année=2008|pages=|issn=|DOI=10.1186/1741-7007-6-33|url=http://www.biomedcentral.com/1741-7007/6/33}}.</ref>.
Suivant le régime alimentaire, l'environnement et la stratégie biologique des différentes espèces, le système digestif occupe une place plus ou moins importante dans la cavité interne des oursins, en concurrence avec d'autres organes et notamment les [[gonade]]s. Ce compromis très variable a pu être mis en évidence notamment grâce à la technologie [[Imagerie par résonance magnétique|IRM]]<ref name="Ziegler et al. 2008">{{article|langue=en|auteur1=Alexander Ziegler|auteur2=Cornelius Faber|auteur3=Susanne Mueller|auteur4=Thomas Bartolomaeus|titre=Systematic comparison and reconstruction of sea urchin (Echinoidea) internal anatomy: a novel approach using magnetic resonance imaging|périodique=BMC Biology|volume=6|numéro=33|année=2008|pages=|DOI=10.1186/1741-7007-6-33|url=http://www.biomedcentral.com/1741-7007/6/33}}.</ref>.


Il a été montré que les oursins hébergent une vaste flore intestinale qui facilite leur digestion, flore microbienne qui varie selon les espèces mais aussi au sein d'une même espèce selon l'habitat, et donc le régime alimentaire<ref name="Limnology and Oceanography">{{article|langue=en|auteurs=Paige M. Miller, Thomas Lamy, Henry M. Page, Robert J. Miller|auteur2=|titre=Sea urchin microbiomes vary with habitat and resource availability|périodique=Limnology and Oceanography Letters|volume=|numéro=|année=2021|pages=|issn=|doi=10.1002/lol2.10189|url=}}.</ref>.
Il a été montré que les oursins hébergent une vaste flore intestinale qui facilite leur digestion, flore microbienne qui varie selon les espèces mais aussi au sein d'une même espèce selon l'habitat, et donc le régime alimentaire<ref name="Limnology and Oceanography">{{article|langue=en|auteurs=Paige M. Miller, Thomas Lamy, Henry M. Page, Robert J. Miller|titre=Sea urchin microbiomes vary with habitat and resource availability|périodique=Limnology and Oceanography Letters|année=2021|pages=|doi=10.1002/lol2.10189}}.</ref>.


=== Système respiratoire ===
=== Système respiratoire ===
Le système respiratoire des oursins est rudimentaire, leur circulation étant déjà très ouverte sur l'eau de mer. Les organes respiratoires sont principalement de deux types : chez les oursins primitifs ([[Echinothurioida]] et [[Cidaroida]]) le test contient un organe appelé [[Organe de Stewart]]<ref name="Lawrence & Jangoux">{{article|langue=en|auteur1=John M. Lawrence|auteur2=Michel Jangoux|titre=Sea Urchins: Biology and Ecology - chap. "Cidaroids"|périodique=Devlopments in aquaculture and fisheries sciences|volume=38|numéro=|année=2003|pages=|issn=|url=https://books.google.fr/books?id=B322HrCUvNEC&pg=PA230&lpg=PA230&dq=%22stewart%27s+organ%22&source=bl&ots=R6vDUfHvK6&sig=yHcg-YPkGrKKQ2MWgQTzNAb2KHc&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjF65-kg8_JAhVMWRoKHU0NAtAQ6AEINDAE#v=onepage&q=%22stewart%27s%20organ%22&f=false}}.</ref>, relié à la [[lanterne d'Aristote]] et permettant des échanges entre l'oxygène de l'eau et la cavité interne. Chez les oursins plus modernes ([[Euechinoidea]]), le péristome (membrane entourant la bouche) est équipé de sortes de branchies qui permettent la respiration directement dans l'eau<ref name="Lawrence & Jangoux"/>.
Le système respiratoire des oursins est rudimentaire, leur circulation étant déjà très ouverte sur l'eau de mer. Les organes respiratoires sont principalement de deux types : chez les oursins primitifs ([[Echinothurioida]] et [[Cidaroida]]) le test contient un organe appelé [[Organe de Stewart]]<ref name="Lawrence & Jangoux">{{article|langue=en|auteur1=John M. Lawrence|auteur2=Michel Jangoux|titre=Sea Urchins: Biology and Ecology - chap. "Cidaroids"|périodique=Devlopments in aquaculture and fisheries sciences|volume=38|année=2003|pages=|url=https://books.google.fr/books?id=B322HrCUvNEC&pg=PA230&lpg=PA230&dq=%22stewart%27s+organ%22&source=bl&ots=R6vDUfHvK6&sig=yHcg-YPkGrKKQ2MWgQTzNAb2KHc&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjF65-kg8_JAhVMWRoKHU0NAtAQ6AEINDAE#v=onepage&q=%22stewart%27s%20organ%22&f=false}}.</ref>, relié à la [[lanterne d'Aristote]] et permettant des échanges entre l'oxygène de l'eau et la cavité interne. Chez les oursins plus modernes ([[Euechinoidea]]), le péristome (membrane entourant la bouche) est équipé de sortes de branchies qui permettent la respiration directement dans l'eau<ref name="Lawrence & Jangoux"/>.


Dans tous les cas, les [[podia]] semblent également impliqués dans les échanges gazeux et permettent de complémenter ce système rustique ; chez certaines espèces (notamment fouisseuses) il existe même des podia particuliers dont la seule fonction est respiratoire<ref name="Echinologia Podia"/>.
Dans tous les cas, les [[podia]] semblent également impliqués dans les échanges gazeux et permettent de complémenter ce système rustique ; chez certaines espèces (notamment fouisseuses) il existe même des podia particuliers dont la seule fonction est respiratoire<ref name="Echinologia Podia"/>.
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=== Système nerveux ===
=== Système nerveux ===
Le [[système nerveux]] des oursins est rudimentaire. Il n'y a pas de vrai cerveau central : le centre nerveux consiste en un grand anneau de nerfs encerclant la bouche (plus précisément la partie antérieure de la [[lanterne d'Aristote]]). De cet anneau nerveux, partent cinq nerfs rayonnant sous les canaux radiaux du système aquifère qui se raccordent à un réseau de plus en plus fin pour innerver les [[podia]], les radioles et les [[pédicellaire]]s<ref name="Guille"/>.
Le [[système nerveux]] des oursins est rudimentaire. Il n'y a pas de vrai cerveau central : le centre nerveux consiste en un grand anneau de nerfs encerclant la bouche (plus précisément la partie antérieure de la [[lanterne d'Aristote]]). De cet anneau nerveux, partent cinq nerfs rayonnant sous les canaux radiaux du système aquifère qui se raccordent à un réseau de plus en plus fin pour innerver les [[podia]], les radioles et les [[pédicellaire]]s<ref name="Guille"/>.

=== Sens ===
[[Fichier:Diadema setosum (Kenya).JPG|thumb|upright|Les cinq points blancs sur le [[test (zoologie)|test]] de ce « [[Diadema setosum|Diadème]] » sont des capteurs visuels.]]
Les oursins sont pourvus de capteurs mécaniques ([[toucher]]), chimiques ([[Chimiotactisme]]) et lumineux ([[vue]])<ref name="JussieuVue">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/170.htm|titre=Organes photogènes |site=site de l'université Jussieu }}</ref>. Si certaines familles d'oursins semblent pourvues de capteurs lumineux assez développés pour identifier le mouvement et les formes (comme les [[Diadematidae]]<ref name="JussieuDiadem">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/43.htm|titre=Les Diadematidés|site=site de l'université Jussieu }}</ref>), les scientifiques considèrent que la majorité des oursins peuvent également obtenir une vision rudimentaire ''via'' l'ensemble du corps grâce à des cellules photoréceptrices qui seraient disposées dans la [[cuticule]], au niveau des radioles<ref name="Vision Mah">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2010/02/are-sea-urchins-one-big-compound-eye.html |titre=Are Sea Urchins One Big Compound Eye ? |jour=2 |mois=Février |année=2010 |site=Echinoblog }}.</ref> ou encore (hypothèse la plus probable) des [[podia]]<ref name="VisionPodia">{{Lien web |langue=en |url=https://www.sciencedaily.com/releases/2018/06/180612105724.htm?platform=hootsuite |titre=Sea urchins see with their feet |jour=12 |mois=juin |année=2018 |site=sciencedaily.com }}.</ref>. Leur sensibilité à la lumière semble particulièrement importante dans les ultraviolets<ref name="Dumont 2007">{{article|langue=en|auteur1=Clément Dumont|auteur2=David Drolet|auteur3=Isabelle Deschênes|auteur4=John Himmelman|titre=Multiple factors explain the covering behaviour in the green sea urchin, ''Strongylocentrotus droebachiensis''|périodique=Animal Behaviour|année=2007|pages=|DOI=10.1016/j.anbehav.2006.11.008|url=http://micheli.stanford.edu/pdf/Dumont%20et%20al.%20AnBeh%202007.pdf}}.</ref>.

Les oursins (à l'exception des [[Cidaridae]]) sont également équipés sur la surface de leur test de minuscules organes globulaires appelés « sphérides » ou ''spheridia''<ref name="JussieuSphérides">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/245.htm|titre=Les sphérides des échinides |site=site de l'université Jussieu }}</ref>, qui leur conféreraient le sens de l'équilibre.


== Écologie et comportement ==
== Écologie et comportement ==
=== Locomotion ===
=== Locomotion ===
[[Fichier:Seeigel-Saugfuesse(Galicien2005).jpg|thumb|upright=0.7|Les [[podia]] d'un [[strongylocentrotus purpuratus|oursin pourpre]].]]
[[Fichier:Seeigel-Saugfuesse(Galicien2005).jpg|thumb|upright=0.7|Les [[podia]] d'un [[strongylocentrotus purpuratus|oursin pourpre]].]]
Les oursins sont des animaux [[benthique]]s : ils vivent posés sur le fond marin , où ils se déplacent sur leurs piquants qui sont articulés à leur base, et se maintiennent grâce à leurs pieds ambulacraires (ou « [[podia]] »<ref name="NHM Intro"/>). Ceux-ci se présentent sous la forme de petits tubes mous et allongés terminés par une sorte de coupe tapissée de cellules spécialisées sécrétant une substance adhésive<ref name="Mah podia">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2013/01/echinoderms-dont-suck-they-stick.html |titre=Echinoderm Tube Feet Don't Suck! They Stick! |série= |jour=29 |mois=Janvier |année=2013 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Les podia sont reliés à deux pores connectés au système aquifère dans le test, qui commandent leur turgescence en les remplissant d'eau ou les vidant<ref name="Echinologia Podia"/>. Ils permettent ainsi, en plus de la locomotion et de la préhension, à certaines espèces d'adhérer fortement à des parois verticales battues par les vagues (comme les [[oursin tortue|oursins-tortues]]).
Les oursins sont des animaux [[benthique]]s : ils vivent posés sur le fond marin , où ils se déplacent sur leurs piquants qui sont articulés à leur base, et se maintiennent grâce à leurs pieds ambulacraires (ou « [[podia]] »<ref name="NHM Intro"/>). Ceux-ci se présentent sous la forme de petits tubes mous et allongés terminés par une sorte de coupe tapissée de cellules spécialisées sécrétant une substance adhésive<ref name="Mah podia">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2013/01/echinoderms-dont-suck-they-stick.html |titre=Echinoderm Tube Feet Don't Suck! They Stick! |jour=29 |mois=Janvier |année=2013 |site=Echinoblog }}.</ref>. Les podia sont reliés à deux pores connectés au système aquifère dans le test, qui commandent leur turgescence en les remplissant d'eau ou les vidant<ref name="Echinologia Podia"/>. Ils permettent ainsi, en plus de la locomotion et de la préhension, à certaines espèces d'adhérer fortement à des parois verticales battues par les vagues (comme les [[oursin tortue|oursins-tortues]]).


Les oursins réguliers n'ont ni « avant » ni « arrière », et donc pas de sens de progression préférentiel<ref name="NHM locomotion1">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/locomotion1.html |titre=Locomotion on the surface |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>{{,}}<ref name="Yoshimura 2012">{{article|langue=en|prénom1=Kazuya|nom1=Yoshimura|prénom2=Tomoaki |nom2=Iketani|prénom3=Tatsuo |nom3=Motokawa |titre=Do regular sea urchins show preference in which part of the body they orient forward in their walk ?|périodique=Marine Biology|volume=159|numéro=5|année=2012|pages=959-965 |issn=|url=https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00227-011-1874-5}}.</ref>, y compris les espèces à test légèrement elliptique de la famille des [[Echinometridae]]<ref name="Yoshimura 2008">{{article|langue=en|prénom1=Kazuya|nom1=Yoshimura|prénom2=Tatsuo |nom2=Motokawa |titre=Bilateral symmetry and locomotion: do elliptical regular sea urchins proceed along their longer body axis ?|périodique=Marine Biology|volume=154|numéro=5|année=2008|pages=911-918 |issn=|url=https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00227-008-0984-1}}.</ref>. Les oursins irréguliers ont en revanche un axe antéro-postérieur bien défini, qui les fait progresser vers un « avant » déterminé, même s'ils peuvent aussi se déplacer latéralement si nécessaire<ref name="Yoshimura 2012"/>.
Les oursins réguliers n'ont ni « avant » ni « arrière », et donc pas de sens de progression préférentiel<ref name="NHM locomotion1">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/locomotion1.html |titre=Locomotion on the surface |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>{{,}}<ref name="Yoshimura 2012">{{article|langue=en|prénom1=Kazuya|nom1=Yoshimura|prénom2=Tomoaki |nom2=Iketani|prénom3=Tatsuo |nom3=Motokawa |titre=Do regular sea urchins show preference in which part of the body they orient forward in their walk ?|périodique=Marine Biology|volume=159|numéro=5|année=2012|pages=959-965 |url=https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00227-011-1874-5}}.</ref>, y compris les espèces à test légèrement elliptique de la famille des [[Echinometridae]]<ref name="Yoshimura 2008">{{article|langue=en|prénom1=Kazuya|nom1=Yoshimura|prénom2=Tatsuo |nom2=Motokawa |titre=Bilateral symmetry and locomotion: do elliptical regular sea urchins proceed along their longer body axis ?|périodique=Marine Biology|volume=154|numéro=5|année=2008|pages=911-918 |url=https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00227-008-0984-1}}.</ref>. Les oursins irréguliers ont en revanche un axe antéro-postérieur bien défini, qui les fait progresser vers un « avant » déterminé, même s'ils peuvent aussi se déplacer latéralement si nécessaire<ref name="Yoshimura 2012"/>.


Certains oursins irréguliers vivent totalement enterrés dans le sédiment, comme les ''[[Echinocardium]]''<ref name="Mah Echinocardium"/>{{,}}<ref name="Lifestyle - heart urchins">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/lifestyle3.html |titre=Lifestyle - heart urchins |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Ils y progressent à une vitesse d'environ {{unité|1|cm/h}} grâce au mouvement de leurs nombreuses et fines radioles<ref name="NHM locomotion2">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/locomotion2.html |titre=Locomotion: burrowing |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>.
Certains oursins irréguliers vivent totalement enterrés dans le sédiment, comme les ''[[Echinocardium]]''<ref name="Mah Echinocardium"/>{{,}}<ref name="Lifestyle - heart urchins">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/lifestyle3.html |titre=Lifestyle - heart urchins |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>. Ils y progressent à une vitesse d'environ {{unité|1|cm/h}} grâce au mouvement de leurs nombreuses et fines radioles<ref name="NHM locomotion2">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/locomotion2.html |titre=Locomotion: burrowing |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>.


Comme pour les [[Asteroidea|étoiles de mer]], on ne connait aucune espèce d'oursin capable de nager, y compris dans le registre fossile. Seule la larve peut se mouvoir en pleine eau : elle fait partie du [[plancton]], et peut se laisser dériver sur de grandes distances<ref name="Guille"/>.
Comme pour les [[Asteroidea|étoiles de mer]], on ne connait aucune espèce d'oursin capable de nager, y compris dans le registre fossile. Seule la larve peut se mouvoir en pleine eau : elle fait partie du [[plancton]], et peut se laisser dériver sur de grandes distances<ref name="Guille"/>.

=== Sens ===
[[Fichier:Diadema setosum (Kenya).JPG|thumb|upright|Les cinq points blancs sur le [[test (zoologie)|test]] de ce « [[Diadema setosum|Diadème]] » sont des capteurs visuels.]]
Les oursins sont pourvus de capteurs mécaniques ([[toucher]]), chimiques ([[Chimiotactisme]]) et lumineux ([[vue]])<ref name="JussieuVue">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/170.htm|titre=Organes photogènes |série= |jour= |mois= |année= |site=site de l'université Jussieu |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}</ref>. Si certaines familles d'oursins semblent pourvues de capteurs lumineux assez développés pour identifier le mouvement et les formes (comme les [[Diadematidae]]<ref name="JussieuDiadem">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/43.htm|titre=Les Diadematidés|série= |jour= |mois= |année= |site=site de l'université Jussieu |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}</ref>), les scientifiques considèrent que la majorité des oursins peuvent également obtenir une vision rudimentaire ''via'' l'ensemble du corps grâce à des cellules photoréceptrices qui seraient disposées dans la [[cuticule]], au niveau des radioles<ref name="Vision Mah">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2010/02/are-sea-urchins-one-big-compound-eye.html |titre=Are Sea Urchins One Big Compound Eye ? |série= |jour=2 |mois=Février |année=2010 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref> ou encore (hypothèse la plus probable) des [[podia]]<ref name="VisionPodia">{{Lien web |langue=en |auteur= |url=https://www.sciencedaily.com/releases/2018/06/180612105724.htm?platform=hootsuite |titre=Sea urchins see with their feet |jour=12 |mois=juin |année=2018 |site=sciencedaily.com |éditeur= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>. Leur sensibilité à la lumière semble particulièrement importante dans les ultraviolets<ref name="Dumont 2007">{{article|langue=en|auteur1=Clément Dumont|auteur2=David Drolet|auteur3=Isabelle Deschênes|auteur4=John Himmelman|titre=Multiple factors explain the covering behaviour in the green sea urchin, ''Strongylocentrotus droebachiensis''|périodique=Animal Behaviour|volume=|numéro=|année=2007|pages=|issn=|DOI=10.1016/j.anbehav.2006.11.008|url=http://micheli.stanford.edu/pdf/Dumont%20et%20al.%20AnBeh%202007.pdf}}.</ref>.

Les oursins (à l'exception des [[Cidaridae]]) sont également équipés sur la surface de leur test de minuscules organes globulaires appelés « sphérides » ou ''spheridia''<ref name="JussieuSphérides">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/245.htm|titre=Les sphérides des échinides |série= |jour= |mois= |année= |site=site de l'université Jussieu |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}</ref>, qui leur conféreraient le sens de l'équilibre.


=== Alimentation ===
=== Alimentation ===
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[[Fichier:Lanterne d'Aristote (Haeckel).png|thumb|upright=1|Dessin d'une [[Lanterne d'Aristote]] (vue de profil et dents en haut).]]
[[Fichier:Lanterne d'Aristote (Haeckel).png|thumb|upright=1|Dessin d'une [[Lanterne d'Aristote]] (vue de profil et dents en haut).]]
[[Fichier:Lovenia heart urchin (Lovenia elongata).jpg|thumb|upright=1|''[[Lovenia elongata]]'' est un oursin irrégulier ([[spatangoida|spatangoïde]]), qui se nourrit en filtrant le sédiment. Il est lui-même la proie de l'oursin régulier ''[[Salmacis sphaeroides]]''.]]
[[Fichier:Lovenia heart urchin (Lovenia elongata).jpg|thumb|upright=1|''[[Lovenia elongata]]'' est un oursin irrégulier ([[spatangoida|spatangoïde]]), qui se nourrit en filtrant le sédiment. Il est lui-même la proie de l'oursin régulier ''[[Salmacis sphaeroides]]''.]]
Pour se nourrir, les oursins « broutent » la nourriture située sous leur face orale au moyen de leur puissant appareil masticateur appelé [[Lanterne d'Aristote]], constitué de 5 longues dents articulées<ref name="feeding">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher L. Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2013/07/what-and-how-do-sea-urchins-eat-sea.html |titre=What (and How) do Sea Urchins Eat? Sea Urchin Feeding Roundup !|série= |jour=9 |mois=Juillet |année=2013 |site=The Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 30 septembre 2013 |id= }}</ref>. La puissance et la précision de celui-ci leur donne accès à une nourriture variée<ref name="NHM Feeding">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/feeding.html |titre=Diet |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, et les oursins réguliers généralistes sont capables de modifier complètement leur régime alimentaire et leur métabolisme pour s'adapter aux perturbations de leur environnement<ref name="morphological and behavioural phenotypic plasticity">Hughes, A. D., Brunner, L., Cook, E. J., Kelly, M. S., & Wilson, B. (2012), « Echinoderms display morphological and behavioural phenotypic plasticity in response to their trophic environment », ''[[PLOS One]]'', 7(8), e41243. doi:10.1371/journal.pone.0041243.</ref>.
Pour se nourrir, les oursins « broutent » la nourriture située sous leur face orale au moyen de leur puissant appareil masticateur appelé [[Lanterne d'Aristote]], constitué de 5 longues dents articulées<ref name="feeding">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher L. Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2013/07/what-and-how-do-sea-urchins-eat-sea.html |titre=What (and How) do Sea Urchins Eat? Sea Urchin Feeding Roundup !|jour=9 |mois=Juillet |année=2013 |site=The Echinoblog |consulté le= 30 septembre 2013 }}</ref>. La puissance et la précision de celui-ci leur donne accès à une nourriture variée<ref name="NHM Feeding">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/feeding.html |titre=Diet |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>, et les oursins réguliers généralistes sont capables de modifier complètement leur régime alimentaire et leur métabolisme pour s'adapter aux perturbations de leur environnement<ref name="morphological and behavioural phenotypic plasticity">Hughes, A. D., Brunner, L., Cook, E. J., Kelly, M. S., & Wilson, B. (2012), « Echinoderms display morphological and behavioural phenotypic plasticity in response to their trophic environment », ''[[PLOS One]]'', 7(8), e41243. doi:10.1371/journal.pone.0041243.</ref>.


* Le régime alimentaire des oursins est généralement '''herbivore''', constitué d'[[algues]] vertes, de plantes aquatiques et d'[[Corallinales|algues encroûtantes]]<ref name="feeding"/>. Ils sont ainsi considérés comme étant les principaux brouteurs d'algues en mer, et les plus efficaces<ref name="Micheli">{{article|langue=en|prénom1=F.|nom1=Bulleri| prénom2=I.|nom2=Bertocci|prénom3=F.|nom3=Micheli|titre=Interplay of encrusting coralline algae and sea urchins in maintaining alternative habitats|périodique=Marine Ecology Progress Series|volume=243|numéro=|année=2002|pages=101-109|issn=|url=http://micheli.stanford.edu/pdf/70-Bullerietal2002MEPS.pdf}}.</ref>.
* Le régime alimentaire des oursins est généralement '''herbivore''', constitué d'[[algues]] vertes, de plantes aquatiques et d'[[Corallinales|algues encroûtantes]]<ref name="feeding"/>. Ils sont ainsi considérés comme étant les principaux brouteurs d'algues en mer, et les plus efficaces<ref name="Micheli">{{article|langue=en|prénom1=F.|nom1=Bulleri| prénom2=I.|nom2=Bertocci|prénom3=F.|nom3=Micheli|titre=Interplay of encrusting coralline algae and sea urchins in maintaining alternative habitats|périodique=Marine Ecology Progress Series|volume=243|année=2002|pages=101-109|url=http://micheli.stanford.edu/pdf/70-Bullerietal2002MEPS.pdf}}.</ref>.
* Cependant, la plupart des espèces sont aussi '''omnivores''' opportunistes, notamment dans des lieux ou à des profondeurs où les algues se font rares, et ne dédaignent pas les débris alimentaires de toutes provenances<ref name="feeding"/>.
* Cependant, la plupart des espèces sont aussi '''omnivores''' opportunistes, notamment dans des lieux ou à des profondeurs où les algues se font rares, et ne dédaignent pas les débris alimentaires de toutes provenances<ref name="feeding"/>.
* Ainsi, un grand nombre d'espèces adoptent également un régime au moins partiellement '''charognard''' : il n'est pas rare d'en capturer dans les nasses à homard, attirés par l'appât.
* Ainsi, un grand nombre d'espèces adoptent également un régime au moins partiellement '''charognard''' : il n'est pas rare d'en capturer dans les nasses à homard, attirés par l'appât.
* Certains sont même des '''prédateurs''' actifs d'animaux [[Sessilité (zoologie)|sessiles]] ([[Porifera|éponge]]s, [[bryozoaire]]s, [[cnidaire]]s) et parfois [[wikt:vagile|vagile]]s ([[mollusque]]s, [[Ophiuroidea|ophiures]], [[crustacé]]s, [[Crinoidea|crinoïdes]]...)<ref>Baumiller, Tomasz K. (2008). "Crinoid Ecological Morphology". ''Annual Review of Earth and Planetary Sciences'' 36: 221. [[Digital Object Identifier|DOI]] : [https://dx.doi.org/10.1146%2Fannurev.earth.36.031207.124116 10.1146/annurev.earth.36.031207.124116]</ref>. L'oursin {{citation|porte lance}} (''[[Cidaris cidaris]]''), par exemple, est un consommateur nécrophage et carnivore de grande profondeur, broutant des bryozoaires, des mollusques et des éponges, là où les algues sont trop peu abondantes. En l'absence de nourriture, certaines espèces peuvent même attaquer d'autres oursins ou faire preuve de [[cannibalisme]]<ref name="feeding"/> ; l'espèce ''[[Salmacis sphaeroides]]'' semble même faire compter les [[Irregularia|oursins fouisseurs]] pour une bonne partie de son régime<ref name="Tsuchiya">{{article|langue=en|auteurs=Makoto Tsuchiya, Moritaka Nishihira, Suree Poung-In, Surapon Choohabandit|titre=Feeding behavior of the urchin-eating urchin ''Salmacis sphaeroides''|périodique=Galaxea, Journal of Coral Reef Studies|volume=11|numéro=|année=2009|pages=149-153
* Certains sont même des '''prédateurs''' actifs d'animaux [[Sessilité (zoologie)|sessiles]] ([[Porifera|éponge]]s, [[bryozoaire]]s, [[cnidaire]]s) et parfois [[wikt:vagile|vagile]]s ([[mollusque]]s, [[Ophiuroidea|ophiures]], [[crustacé]]s, [[Crinoidea|crinoïdes]]...)<ref>Baumiller, Tomasz K. (2008). "Crinoid Ecological Morphology". ''Annual Review of Earth and Planetary Sciences'' 36: 221. [[Digital Object Identifier|DOI]] : [https://dx.doi.org/10.1146%2Fannurev.earth.36.031207.124116 10.1146/annurev.earth.36.031207.124116]</ref>. L'oursin {{citation|porte lance}} (''[[Cidaris cidaris]]''), par exemple, est un consommateur nécrophage et carnivore de grande profondeur, broutant des bryozoaires, des mollusques et des éponges, là où les algues sont trop peu abondantes. En l'absence de nourriture, certaines espèces peuvent même attaquer d'autres oursins ou faire preuve de [[cannibalisme]]<ref name="feeding"/> ; l'espèce ''[[Salmacis sphaeroides]]'' semble même faire compter les [[Irregularia|oursins fouisseurs]] pour une bonne partie de son régime<ref name="Tsuchiya">{{article|langue=en|auteurs=Makoto Tsuchiya, Moritaka Nishihira, Suree Poung-In, Surapon Choohabandit|titre=Feeding behavior of the urchin-eating urchin ''Salmacis sphaeroides''|périodique=Galaxea, Journal of Coral Reef Studies|volume=11|année=2009|pages=149-153
|issn=|url=https://www.jstage.jst.go.jp/article/galaxea/11/2/11_2_149/_pdf}}</ref>.
|url=https://www.jstage.jst.go.jp/article/galaxea/11/2/11_2_149/_pdf}}</ref>.
* Enfin, les [[Irregularia|oursins irréguliers]] ont la particularité de se nourrir par '''filtrage''' du sédiment<ref name="feeding"/> : ils ont le plus souvent une bouche modifiée (sans [[Lanterne d'Aristote]]), et la plupart vivent enfouis<ref name="feeding"/>. Les [[Cassiduloida]] semblent avaler de grandes quantités de sédiment dont seule la fraction organique sera digérée, alors que les [[Clypeasteroida]] (« dollars des sables ») filtrent le sable à travers leurs radioles pour que seules les particules organiques arrivent jusqu'aux podia, et de là à la bouche. Les [[Spatangoida]] et les [[Holasteroida]] sont pourvus de podia modifiés autour de leur bouche, spécialisés dans le tri du sédiment.
* Enfin, les [[Irregularia|oursins irréguliers]] ont la particularité de se nourrir par '''filtrage''' du sédiment<ref name="feeding"/> : ils ont le plus souvent une bouche modifiée (sans [[Lanterne d'Aristote]]), et la plupart vivent enfouis<ref name="feeding"/>. Les [[Cassiduloida]] semblent avaler de grandes quantités de sédiment dont seule la fraction organique sera digérée, alors que les [[Clypeasteroida]] (« dollars des sables ») filtrent le sable à travers leurs radioles pour que seules les particules organiques arrivent jusqu'aux podia, et de là à la bouche. Les [[Spatangoida]] et les [[Holasteroida]] sont pourvus de podia modifiés autour de leur bouche, spécialisés dans le tri du sédiment.


Un régime suspensivore est aussi suspecté chez quelques oursins irréguliers (comme ''[[Dendraster excentricus]]''<ref name="Lifestyle2">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/lifestyle2.html |titre=Lifestyle - sand dollars |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>) ainsi que certaines espèces abyssales comme ''[[Dermechinus horridus]]'', dont la surface étendue et couverte de petites radioles en forme de cils pourrait servir à capturer le plancton en suspension, à la manière des [[crinoïdes]]<ref name="MahDermechinus">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/10/dermechinus-horridus-trick-or-treat.html |titre=Dermechinus horridus ! Trick or Treat ? |série= |jour=29 |mois=Octobre |année=2008 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 27 octobre 2013 |id= }}</ref>.
Un régime suspensivore est aussi suspecté chez quelques oursins irréguliers (comme ''[[Dendraster excentricus]]''<ref name="Lifestyle2">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/lifestyle2.html |titre=Lifestyle - sand dollars |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>) ainsi que certaines espèces abyssales comme ''[[Dermechinus horridus]]'', dont la surface étendue et couverte de petites radioles en forme de cils pourrait servir à capturer le plancton en suspension, à la manière des [[crinoïdes]]<ref name="MahDermechinus">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/10/dermechinus-horridus-trick-or-treat.html |titre=Dermechinus horridus ! Trick or Treat ? |jour=29 |mois=Octobre |année=2008 |site=Echinoblog |consulté le= 27 octobre 2013 }}</ref>.


Certaines espèces sont très abondantes sur leur aire de répartition (comme les ''[[Diadema (animal)|Diadema]]'' dans les mers tropicales, les ''[[Strongylocentrotus]]'' dans les forêts de [[kelp]] ou les oursins irréguliers sur certains fonds sédimentaires), jusqu'à représenter parfois la majorité de la biomasse animale du milieu. Ils participent donc activement aux processus biologiques et à l'équilibre des écosystèmes, et représentent des espèces-clef dans la chaîne trophique en broutant de grandes quantités d'algues et de déchets organiques, ce qui permet à des organismes à croissance plus lente (comme le [[corail]]) de se développer<ref name="Kroh2010"/>. Les oursins fouisseurs, vivant parfois en densités extraordinaires, participent aussi activement au recyclage du sédiment et jouent donc un rôle crucial dans ce [[services écosystémiques|processus biologique]]<ref name="Kroh2010"/>. Pour cette raison, les variations de population d'oursins (surpopulation ou raréfaction) entraînent facilement d'importantes modifications de l'environnement, notamment en termes d'abondance et de diversité de la couverture algale<ref name="Tim">{{chapitre|langue=en|prénom1=Nyawira A.|nom1=Muthiga|prénom2=Timothy R.|nom2=McClanahan|lien auteur2=Timothy R. McClanahan|titre chapitre=Diadema|auteurs ouvrage=John M. Lawrence|titre ouvrage=Sea Urchins: Biology and Ecology|lien titre ouvrage=|lieu=[[Londres]]|éditeur=[[Elsevier (éditeur)|Elsevier]]|année=2013|mois=|jour=|passage=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=B322HrCUvNEC&pg=PA257&lpg=PA257&dq=Diadema+palmeri&source=bl&ots=R5zwV9NyRb&sig=LC-FlmxSU1Oa9eBJajd3aUVTJ_4&hl=fr&sa=X&ei=Ap5qUt2ZFsiW0QXP34DgDw&ved=0CEoQ6AEwBDgK#v=onepage&q=Diadema%20palmeri&f=false|consulté le=}}</ref>.
Certaines espèces sont très abondantes sur leur aire de répartition (comme les ''[[Diadema (animal)|Diadema]]'' dans les mers tropicales, les ''[[Strongylocentrotus]]'' dans les forêts de [[kelp]] ou les oursins irréguliers sur certains fonds sédimentaires), jusqu'à représenter parfois la majorité de la biomasse animale du milieu. Ils participent donc activement aux processus biologiques et à l'équilibre des écosystèmes, et représentent des espèces-clef dans la chaîne trophique en broutant de grandes quantités d'algues et de déchets organiques, ce qui permet à des organismes à croissance plus lente (comme le [[corail]]) de se développer<ref name="Kroh2010"/>. Les oursins fouisseurs, vivant parfois en densités extraordinaires, participent aussi activement au recyclage du sédiment et jouent donc un rôle crucial dans ce [[services écosystémiques|processus biologique]]<ref name="Kroh2010"/>. Pour cette raison, les variations de population d'oursins (surpopulation ou raréfaction) entraînent facilement d'importantes modifications de l'environnement, notamment en termes d'abondance et de diversité de la couverture algale<ref name="Tim">{{chapitre|langue=en|prénom1=Nyawira A.|nom1=Muthiga|lien auteur1=Nyawira Muthiga |prénom2=Timothy R.|nom2=McClanahan|lien auteur2=Timothy R. McClanahan|titre chapitre=Diadema|auteurs ouvrage=John M. Lawrence|titre ouvrage=Sea Urchins: Biology and Ecology|lieu=[[Londres]]|éditeur=[[Elsevier (éditeur)|Elsevier]]|année=2013|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=B322HrCUvNEC&pg=PA257&lpg=PA257&dq=Diadema+palmeri&source=bl&ots=R5zwV9NyRb&sig=LC-FlmxSU1Oa9eBJajd3aUVTJ_4&hl=fr&sa=X&ei=Ap5qUt2ZFsiW0QXP34DgDw&ved=0CEoQ6AEwBDgK#v=onepage&q=Diadema%20palmeri&f=false}}</ref>.


Les déjections d'oursins se présentent sous la forme de chapelets de petites perles grisâtres (la couleur pouvant varier suivant l'espèce et surtout l'alimentation). Dans les écosystèmes où les oursins sont très abondants (comme ''[[Strongylocentrotus droebachiensis]]'' au Canada), ces déjections peuvent jouer un rôle primordial dans les cycles biologiques, à des échelles géographiques parfois beaucoup plus vastes que l'aire de répartition des oursins eux-mêmes<ref name="Mah Poo">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2009/10/sea-urchin-poop-importance-of.html |titre=Sea Urchin POOP! The Importance of Strongylocentrotus feces! |série= |jour=5 |mois=Octobre |année=2009 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>.
Les déjections d'oursins se présentent sous la forme de chapelets de petites perles grisâtres (la couleur pouvant varier suivant l'espèce et surtout l'alimentation). Dans les écosystèmes où les oursins sont très abondants (comme ''[[Strongylocentrotus droebachiensis]]'' au Canada), ces déjections peuvent jouer un rôle primordial dans les cycles biologiques, à des échelles géographiques parfois beaucoup plus vastes que l'aire de répartition des oursins eux-mêmes<ref name="Mah Poo">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2009/10/sea-urchin-poop-importance-of.html |titre=Sea Urchin POOP! The Importance of Strongylocentrotus feces! |jour=5 |mois=Octobre |année=2009 |site=Echinoblog }}.</ref>.


Sous certaines conditions (suppression des prédateurs tels que les loutres, modification du milieu...) certaines espèces d'oursins peuvent connaître des explosions de population, broutant alors toute la flore disponible jusqu'à ne plus laisser que de la roche nue (en anglais ''{{lang|en|urchin barren}}''), menaçant l'équilibre d'écosystèmes majeurs tels que les [[Forêt de kelp|forêts de kelp]]<ref name="Drift‑kelp suppresses foraging movement of overgrazing sea urchins">{{article|langue=|auteurs=N. Kriegisch, S.E. Reeves, E.B. Flukes, C.R. S.D. Ling|titre=Drift‑kelp suppresses foraging movement of overgrazing sea urchins|périodique=Oekologia|volume=|numéro=|année=2019|pages=|issn=|doi=10.1007/s00442-019-04445-6|url=https://link.springer.com/epdf/10.1007/s00442-019-04445-6?shared_access_token=cD0nswmQc3Ko3LcX014Ya_e4RwlQNchNByi7wbcMAY4uv3E6QjJwozquMSnp95eDlRgVjM3IDt7KCet9GLt4wOZPTvLc-bh7PqZLit9kAGXAebLZWBHW1N8Xbpqnr1bHYh5O7ipO1_nqrem3TxcV2g%3D%3D}}.</ref>.
Sous certaines conditions (suppression des prédateurs tels que les loutres, modification du milieu...) certaines espèces d'oursins peuvent connaître des explosions de population, broutant alors toute la flore disponible jusqu'à ne plus laisser que de la roche nue (en anglais ''{{lang|en|urchin barren}}''), menaçant l'équilibre d'écosystèmes majeurs tels que les [[Forêt de kelp|forêts de kelp]]<ref name="Drift‑kelp suppresses foraging movement of overgrazing sea urchins">{{article|auteurs=N. Kriegisch, S.E. Reeves, E.B. Flukes, C.R. S.D. Ling|titre=Drift‑kelp suppresses foraging movement of overgrazing sea urchins|périodique=Oekologia|année=2019|pages=|doi=10.1007/s00442-019-04445-6|url=https://link.springer.com/epdf/10.1007/s00442-019-04445-6?shared_access_token=cD0nswmQc3Ko3LcX014Ya_e4RwlQNchNByi7wbcMAY4uv3E6QjJwozquMSnp95eDlRgVjM3IDt7KCet9GLt4wOZPTvLc-bh7PqZLit9kAGXAebLZWBHW1N8Xbpqnr1bHYh5O7ipO1_nqrem3TxcV2g%3D%3D}}.</ref>.


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Fichier:Kina barrens Shaun Lee 52065449.jpg|Prolifération d'''[[Evechinus chloroticus]]'' en Nouvelle-Zélande. On voit qu'ils ont surexploité toutes les sources de nourriture disponibles.
Fichier:Purple Sea Urchins (7622488604).jpg|Prolifération de ''[[Strongylocentrotus purpuratus]]'' en Californie. Ils y ont fait considérablement régresser les forêts de kelp.
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=== Reproduction et croissance ===
=== Reproduction et croissance ===
[[Fichier:Echinocardium cordatum (Pennant, 1777) early pluteus width ca.JPEG|thumb|upright=0.5|Larve ''[[Pluteus (échinidé)|pluteus]]'' d'oursin.]]
[[Fichier:Echinocardium cordatum (Pennant, 1777) early pluteus width ca.JPEG|thumb|upright=0.5|Larve ''[[Pluteus (échinidé)|pluteus]]'' d'oursin.]]
Les oursins n'ont généralement aucun [[dimorphisme sexuel]] : mâles et femelles sont absolument semblables visuellement<ref name="NHM Lifestyle1">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/lifestyle1.html |titre=Lifestyle - regular echinoids |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, et des cas d'[[hermaphrodisme]] semblent exister. La reproduction est [[gonochorique]], et mâles et femelles relâchent leurs [[gamète]]s en même temps grâce à un signal chimique<ref name="Reproduction and life history">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/reproduction.html |titre=Reproduction and life history |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, en pleine eau, où les œufs vont se féconder et se développer<ref name="Guille"/>.
Les oursins n'ont généralement aucun [[dimorphisme sexuel]] : mâles et femelles sont absolument semblables visuellement<ref name="NHM Lifestyle1">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/lifestyle1.html |titre=Lifestyle - regular echinoids |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>, et des cas d'[[hermaphrodisme]] semblent exister. La reproduction est [[gonochorique]], et mâles et femelles relâchent leurs [[gamète]]s en même temps grâce à un signal chimique<ref name="Reproduction and life history">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/reproduction.html |titre=Reproduction and life history |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>, en pleine eau, où les œufs vont se féconder et se développer<ref name="Guille"/>.

Les larves planctoniques d'oursins sont appelées ''[[Pluteus (échinidé)|pluteus]]'' (ou ''echinopluteus'') et ont une forme caractéristique de [[tour Eiffel]] transparente pourvue de trois à six bras ciliés (chaque groupe d'oursins possède cependant des particularités dans la morphologie larvaire<ref name="NHM Intro"/>)<ref name="NHM Larvae">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/larvae.html |titre=Larvae |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Ces larves ont encore, contrairement aux adultes, une symétrie bilatérale<ref name="Mah why five"/>, prouvant que les échinodermes sont bien des [[bilatérien]]s, la symétrie pentaradiaire n'étant acquise que secondairement, à la métamorphose<ref name="Mah why five"/>{{,}}<ref name="NHM Larvae"/>. Les larves dérivent parmi le [[plancton]] pendant plusieurs semaines (parfois plusieurs mois, voire années<ref name="Cloning As Sand Dollar defense"/>) où elles se nourrissent principalement de [[phytoplancton]]<ref name="Reproduction and life history"/>, puis se laissent couler vers le fond pour entamer leur métamorphose en petits oursins juvéniles, particulièrement vulnérables<ref name="Guille"/>. La vitesse de croissance dépend de l'espèce et de la nourriture disponible : là où les algues sont abondantes, certaines espèces peuvent croître très rapidement (comme l'[[Sphaerechinus granularis|oursin granuleux]]), mais dans les milieux plus pauvres (fortes profondeurs, fonds sableux, faible présence de nutriments...) la croissance est plus lente<ref name="Jussieu - Domaine de peuplement">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/135.htm |titre=Domaine de peuplement |série= |jour= |mois= |année= |site=le site de l'université Jussieu |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>.


Les larves planctoniques d'oursins sont appelées ''[[Pluteus (échinidé)|pluteus]]'' (ou ''echinopluteus'') et ont une forme caractéristique de [[tour Eiffel]] transparente pourvue de trois à six bras ciliés (chaque groupe d'oursins possède cependant des particularités dans la morphologie larvaire<ref name="NHM Intro"/>)<ref name="NHM Larvae">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/larvae.html |titre=Larvae |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>. Ces larves ont encore, contrairement aux adultes, une symétrie bilatérale<ref name="Mah why five"/>, prouvant que les échinodermes sont bien des [[bilatérien]]s, la symétrie pentaradiaire n'étant acquise que secondairement, à la métamorphose<ref name="Mah why five"/>{{,}}<ref name="NHM Larvae"/>. Les larves dérivent parmi le [[plancton]] pendant plusieurs semaines (parfois plusieurs mois, voire années<ref name="Cloning As Sand Dollar defense"/>) où elles se nourrissent principalement de [[phytoplancton]]<ref name="Reproduction and life history"/>, puis se laissent couler vers le fond pour entamer leur métamorphose en petits oursins juvéniles, particulièrement vulnérables<ref name="Guille"/>. La vitesse de croissance dépend de l'espèce et de la nourriture disponible : là où les algues sont abondantes, certaines espèces peuvent croître très rapidement (comme l'[[Sphaerechinus granularis|oursin granuleux]]), mais dans les milieux plus pauvres (fortes profondeurs, fonds sableux, faible présence de nutriments...) la croissance est plus lente<ref name="Jussieu - Domaine de peuplement">{{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/PAGES/135.htm |titre=Domaine de peuplement |site=le site de l'université Jussieu }}.</ref>.
[[Fichier:Mode de vie et Évolution des oursins.jpg|vignette|Mode de vie et évolution des oursins, d'après la galerie de paléontologie et d'anatomie comparée du jardin des plantes]]
Certaines espèces polaires ont développé un mode de reproduction différent, appelé « lecithotrophe » (la reproduction classique des oursins étant nommée « planctotrophe ») : la fécondation est toujours externe, mais se fait avec des gamètes plus gros et moins nombreux, dont le développement débouche directement sur de petits juvéniles, sans passer par le stade planctonique. Les femelles de ces espèces portent ainsi des poches d'incubation caractéristiques<ref name="Reproduction and life history"/>.
Certaines espèces polaires ont développé un mode de reproduction différent, appelé « lecithotrophe » (la reproduction classique des oursins étant nommée « planctotrophe ») : la fécondation est toujours externe, mais se fait avec des gamètes plus gros et moins nombreux, dont le développement débouche directement sur de petits juvéniles, sans passer par le stade planctonique. Les femelles de ces espèces portent ainsi des poches d'incubation caractéristiques<ref name="Reproduction and life history"/>.


Des cas de reproduction asexuée ont été observés chez des larves de ''[[Dendraster excentricus]]'', et pourraient être possibles chez d'autres espèces : dans des eaux riches en nutriments mais aussi en prédateurs, les larves planctoniques sont capables de se cloner par division, doublant ainsi leurs chances de survie<ref name="Cloning As Sand Dollar defense">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2010/08/cloning-as-sand-dollar-defense-why-run.html |titre=Cloning As Sand Dollar defense : Why run & hide when you can divide? |série= |jour=3 |mois=Août |année=2010 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>.
Des cas de reproduction asexuée ont été observés chez des larves de ''[[Dendraster excentricus]]'', et pourraient être possibles chez d'autres espèces : dans des eaux riches en nutriments mais aussi en prédateurs, les larves planctoniques sont capables de se cloner par division, doublant ainsi leurs chances de survie<ref name="Cloning As Sand Dollar defense">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2010/08/cloning-as-sand-dollar-defense-why-run.html |titre=Cloning As Sand Dollar defense : Why run & hide when you can divide? |jour=3 |mois=Août |année=2010 |site=Echinoblog }}.</ref>.


En grandissant, les oursins ont de moins en moins de prédateurs grâce à leur plus grandes radioles, leur plus grande taille et une plus grande rapidité de déplacement.
En grandissant, les oursins ont de moins en moins de prédateurs grâce à leur plus grandes radioles, leur plus grande taille et une plus grande rapidité de déplacement.
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=== Espérance de vie ===
=== Espérance de vie ===
Du fait de leur capacité à régénérer leurs tissus, les oursins restent {{citation|jeunes}} très longtemps<ref name=Bodnar>{{Article |prénom1=Andrea G. |nom1=Bodnar |titre=Cellular and molecular mechanisms of negligible senescence: insight from the sea urchin |périodique=Invertebrate Reproduction & Development |volume=59 |numéro=sup1 |date=2015-01-30 |issn=0792-4259 |pmid=26136616 |pmcid=4463994 |doi=10.1080/07924259.2014.938195 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4463994/ |consulté le=2020-07-22 |pages=23–27 }}</ref>{{,}}<ref name=sciencepost>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Des chercheurs veulent percer les secrets de la longévité des oursins pour nous faire vivre plus longtemps |url=https://sciencepost.fr/lutter-contre-vieillissement-grace-a-loursin/ |site=Sciencepost |date=2016-06-02 |consulté le=2020-07-22}}</ref>, et leur fertilité ne diminue pas avec l'âge : les individus continuent de croître et de se reproduire jusqu'à leur mort sans montrer de signe de [[sénescence]], et on ne leur connaît pas de cause de « mort naturelle » en dehors de la prédation, des accidents et maladies<ref name="MahLong"/>. Cette absence de vieillissement semble unique chez les échinodermes, d'autres groupes comme les [[Asteroidea|étoiles de mer]] connaissant une sénescence marquée passé un certain âge (une dizaine d'années maximum) qui finit par entraîner la mort.
Du fait de leur capacité à régénérer leurs tissus, les oursins restent {{citation|jeunes}} très longtemps<ref name=Bodnar>{{Article |prénom1=Andrea G. |nom1=Bodnar |titre=Cellular and molecular mechanisms of negligible senescence: insight from the sea urchin |périodique=Invertebrate Reproduction & Development |volume=59 |numéro=sup1 |date=2015-01-30 |issn=0792-4259 |pmid=26136616 |pmcid=4463994 |doi=10.1080/07924259.2014.938195 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4463994/ |consulté le=2020-07-22 |pages=23–27 }}</ref>{{,}}<ref name=sciencepost>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Des chercheurs veulent percer les secrets de la longévité des oursins pour nous faire vivre plus longtemps |url=https://sciencepost.fr/lutter-contre-vieillissement-grace-a-loursin/ |site=Sciencepost |date=2016-06-02 |consulté le=2020-07-22}}</ref>, et leur fertilité ne diminue pas avec l'âge : les individus continuent de croître et de se reproduire jusqu'à leur mort sans montrer de signe de [[sénescence]], et on ne leur connaît pas de cause de « mort naturelle » en dehors de la prédation, des accidents et maladies<ref name="MahLong"/>. Cette absence de vieillissement semble unique chez les échinodermes, d'autres groupes comme les [[Asteroidea|étoiles de mer]] connaissant une sénescence marquée passé un certain âge (une dizaine d'années maximum) qui finit par entraîner la mort.


Cette [[sénescence négligeable]]<ref name=Bodnar/> est indépendante de l'espérance de vie, qui varie selon les espèces<ref name="MahLong">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2009/02/how-old-can-sea-urchins-live.html |titre=How LONG can Sea Urchins Live ? |série= |jour=2 |mois=Mars |année=2009 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 27 octobre 2013 |id= }}</ref> : chez les espèces communes d'Amérique, l’[[Strongylocentrotus franciscanus|oursin rouge géant]] peut vivre jusqu'à {{nombre|200|ans}}<ref>{{Article |langue=en-GB |auteur1= |titre=Red sea urchin 'almost immortal' |périodique=BBC News |date=2003-11-24 |issn= |lire en ligne=http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/3232002.stm |consulté le=2020-07-22 |pages= }}</ref>, l’[[Strongylocentrotus purpuratus|oursin pourpre]] vit une cinquantaine d’années et l’[[Lytechinus variegatus|oursin variable]], quatre ans seulement, cependant même les oursins dont l'espérance de vie est brève ne montrent pas de signe de vieillissement<ref name=sciencepost/>.
Cette [[sénescence négligeable]]<ref name=Bodnar/> est indépendante de l'espérance de vie, qui varie selon les espèces<ref name="MahLong">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2009/02/how-old-can-sea-urchins-live.html |titre=How LONG can Sea Urchins Live ? |jour=2 |mois=Mars |année=2009 |site=Echinoblog |consulté le= 27 octobre 2013 }}</ref> : chez les espèces communes d'Amérique, dans la nature l’[[Strongylocentrotus franciscanus|oursin rouge géant]] peut vivre jusqu'à {{nombre|200|ans}}<ref>{{Article |langue=en-GB |auteur1= |titre=Red sea urchin 'almost immortal' |périodique=BBC News |date=2003-11-24 |lire en ligne=http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/3232002.stm |consulté le=2020-07-22 |pages= }}</ref>, l’[[Strongylocentrotus purpuratus|oursin pourpre]] vit une cinquantaine d’années et l’[[Lytechinus variegatus|oursin variable]], quatre ans seulement, cependant même les oursins dont l'espérance de vie est brève ne montrent pas de signe de vieillissement<ref name=sciencepost/>, et pourraient donc atteindre des âges bien plus avancés en captivité et en l'absence de menaces externes.
Ces propriétés sont actuellement à l'étude pour tenter de percer le mystère de la longévité des oursins, et en tirer d'éventuels bénéfices médicaux<ref name="longévité">{{Lien web |langue=fr |auteur=Rémy |lien auteur= |coauteurs= |url=http://sciencepost.fr/2016/06/lutter-contre-vieillissement-grace-a-loursin/ |titre=Des chercheurs veulent percer les secrets de la longévité des oursins pour nous faire vivre plus longtemps |série= |jour=2 |mois=Juin |année=2016 |site=sciencepost.fr |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}</ref>.
Ces propriétés sont actuellement à l'étude pour tenter de percer le mystère de la longévité des oursins, et en tirer d'éventuels bénéfices médicaux<ref name="longévité">{{Lien web |langue=fr |auteur=Rémy |url=http://sciencepost.fr/2016/06/lutter-contre-vieillissement-grace-a-loursin/ |titre=Des chercheurs veulent percer les secrets de la longévité des oursins pour nous faire vivre plus longtemps |jour=2 |mois=Juin |année=2016 |site=sciencepost.fr }}</ref>.


=== Éthologie ===
=== Éthologie ===
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[[Fichier:UrchinsArago.JPG|thumb|Des [[Strongylocentrotus purpuratus|oursins pourpres]] dans les logettes qu'ils ont creusées.]]
[[Fichier:UrchinsArago.JPG|thumb|Des [[Strongylocentrotus purpuratus|oursins pourpres]] dans les logettes qu'ils ont creusées.]]
Certaines espèces ou groupes d'espèces sont caractérisées par des spécificités comportementales particulières :
Certaines espèces ou groupes d'espèces sont caractérisées par des spécificités comportementales particulières :
* On appelle « '''oursins collecteurs''' » (ou « collectionneurs ») les oursins, vivant généralement en eaux peu profondes, qui ont pour habitude de se camoufler en portant des objets (coquilles, algues, roches, débris...) au-dessus d'eux au moyen de leurs [[podia]] et [[pédicellaire]]s<ref name="Defence - camouflage"/>. Cette pratique est attestée chez presque toutes les espèces de la famille des [[Toxopneustidae]], mais aussi chez de nombreuses autres espèces côtières comme les ''[[Psammechinus]]'', l'oursin violet de Méditerranée ''[[Paracentrotus lividus]]'' ou l'oursin vert ''[[Strongylocentrotus droebachiensis]]''<ref name="Dumont 2007"/>. L'oursin ''[[Tripneustes gratilla]]'' pratique le camouflage d'une manière si systématique que l'expression ''collector urchin'' est son principal nom vernaculaire en anglais. L'utilité de ce comportement est encore relativement obscure : on a pensé qu'il pourrait s'agir d'un mécanisme de défense contre les prédateurs (camouflage ou bouclier), mais la présence de cette pratique chez des oursins déjà très bien protégés par un puissant venin tel que l'[[Toxopneustes pileolus|oursin-fleur]] semble discréditer cette hypothèse. Une autre théorie serait que ces objets sont utilisés comme ombrelles par les oursins vivant à faible profondeur pour se protéger des rayonnements [[ultraviolet]]s du soleil, filtrés par l'eau à des profondeurs plus importantes<ref name="MaxCollector">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2011/07/how-dentures-uv-radiation-covering.html |titre=How Dentures, UV Radiation, Covering Behavior and "Collector" Urchins all intersect this week |série= |jour=26 |mois=Juillet |année=2011 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Les observations montrent que ''[[Toxopneustes pileolus]]'' se débarrasse de son camouflage pour éjecter ses gamètes<ref name="ChenCovering">{{article|langue=en|prénom1=Andy|nom1=Chen|prénom2= Keryea |nom2=Soong|titre=“Uncovering” Behavior at Spawning of the Trumpet Sea Urchin ''Toxopneustes pileolus''|périodique=Zoological Studies|volume=|numéro=|année=2009|pages=|issn=|url=http://zoolstud.sinica.edu.tw/Journals/49.1/9.pdf}}.</ref>. Selon une étude de 2007<ref name="Dumont 2007"/>, le stimulus principal pour ce comportement serait l'intensité des vagues, donc peut-être une manière de se protéger des éventuels chocs. La même étude montre que cette habitude décroît avec la taille de l'animal<ref name="Dumont 2007"/>.
* On appelle « '''oursins collecteurs''' » (ou « collectionneurs ») les oursins, vivant généralement en eaux peu profondes, qui ont pour habitude de se camoufler en portant des objets (coquilles, algues, roches, débris...) au-dessus d'eux au moyen de leurs [[podia]] et [[pédicellaire]]s<ref name="Defence - camouflage"/>. Cette pratique est attestée chez presque toutes les espèces de la famille des [[Toxopneustidae]], mais aussi chez de nombreuses autres espèces côtières comme les ''[[Psammechinus]]'', l'oursin violet de Méditerranée ''[[Paracentrotus lividus]]'' ou l'oursin vert ''[[Strongylocentrotus droebachiensis]]''<ref name="Dumont 2007"/>. L'oursin ''[[Tripneustes gratilla]]'' pratique le camouflage d'une manière si systématique que l'expression ''collector urchin'' est son principal nom vernaculaire en anglais. L'utilité de ce comportement est encore relativement obscure : on a pensé qu'il pourrait s'agir d'un mécanisme de défense contre les prédateurs (camouflage ou bouclier), mais la présence de cette pratique chez des oursins déjà très bien protégés par un puissant venin tel que l'[[Toxopneustes pileolus|oursin-fleur]] semble discréditer cette hypothèse. Une autre théorie serait que ces objets sont utilisés comme ombrelles par les oursins vivant à faible profondeur pour se protéger des rayonnements [[ultraviolet]]s du soleil, filtrés par l'eau à des profondeurs plus importantes<ref name="MaxCollector">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2011/07/how-dentures-uv-radiation-covering.html |titre=How Dentures, UV Radiation, Covering Behavior and "Collector" Urchins all intersect this week |jour=26 |mois=Juillet |année=2011 |site=Echinoblog }}.</ref>, toutefois ce comportement se retrouve jusque chez des espèces abyssales<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Mitchell Willetts |url=https://www.miamiherald.com/news/nation-world/national/article270709417.html |titre=Sea urchins spotted wearing ‘hats’ at strange party on Atlantic seafloor, video shows |jour=3 |mois=janvier |année=2023 |site=miamiherald.com }}. </ref>. Selon une étude de 2007<ref name="Dumont 2007"/>, le stimulus principal pour ce comportement serait l'intensité des vagues, donc peut-être une manière de se protéger des éventuels chocs. La même étude montre que cette habitude décroît avec la taille de l'animal<ref name="Dumont 2007"/>.Les observations montrent aussi que ''[[Toxopneustes pileolus]]'' se débarrasse de son camouflage pour éjecter ses gamètes<ref name="ChenCovering">{{article|langue=en|prénom1=Andy|nom1=Chen|prénom2= Keryea |nom2=Soong|titre=“Uncovering” Behavior at Spawning of the Trumpet Sea Urchin ''Toxopneustes pileolus''|périodique=Zoological Studies|année=2009|pages=|url=http://zoolstud.sinica.edu.tw/Journals/49.1/9.pdf}}.</ref>.
* On appelle « '''oursins perforants''' » certaines espèces d'oursins, vivant généralement sur les littoraux, qui sont capables de se creuser des loges dans les roches tendres ([[grès (géologie)|grès]], [[coralligène]], [[calcaire]]...) voire dures ([[granite]]) au moyen de leurs radioles et de leur [[lanterne d'Aristote]], dans lesquelles ils peuvent passer la journée à l'abri des prédateurs<ref name="Bioerosion by sea urchins"/>. Ce comportement est caractéristique du genre ''[[Echinometra]]'' (dont toutes les espèces portent le nom vernaculaire d'« oursins perforants »), mais il se rencontre également chez les ''[[Psammechinus]]'', ''[[Paracentrotus lividus]]'' ou encore ''[[Strongylocentrotus purpuratus]]'', espèce américaine qui a fait l'objet d'une étude scientifique en 2018 démontrant qu'il suffit de quelques mois pour qu'un individu se creuse une loge dans une roche auparavant lisse<ref name="Bioerosion by sea urchins">{{article|langue=en|auteur1=Michael P. Russell|auteur2=Victoria K. Gibbs|auteur3=Emily Duwan|titre=Bioerosion by pit-forming, temperate-reef sea urchins: History, rates and broader implications|périodique=[[PLOS One]]|volume=13|numéro=2|année=2018|pages=|issn=|doi= 10.1371/journal.pone.0191278|url=http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0191278}}.</ref>. Ce processus transforme la roche en sable, et dans les zones où les oursins sont abondants leur production de sable peut être supérieure à l'apport généré par une rivière<ref name="Bioerosion by sea urchins"/>. Certaines espèces comme celles du genre ''[[Echinostrephus]]'' ne quittent pratiquement jamais leur loge<ref name="feeding"/>, se nourrissant de la matière organique qui y arrive par le courant<ref name="Guille"/>.
* On appelle « '''oursins perforants''' » certaines espèces d'oursins, vivant généralement sur les littoraux, qui sont capables de se creuser des loges dans les roches tendres ([[grès (géologie)|grès]], [[coralligène]], [[calcaire]]...) voire dures ([[granite]]) au moyen de leurs radioles et de leur [[lanterne d'Aristote]], dans lesquelles ils peuvent passer la journée à l'abri des prédateurs<ref name="Bioerosion by sea urchins"/>. Ce comportement est caractéristique du genre ''[[Echinometra]]'' (dont toutes les espèces portent le nom vernaculaire d'« oursins perforants »), mais il se rencontre également chez les ''[[Psammechinus]]'', ''[[Paracentrotus lividus]]'' ou encore ''[[Strongylocentrotus purpuratus]]'', espèce américaine qui a fait l'objet d'une étude scientifique en 2018 démontrant qu'il suffit de quelques mois pour qu'un individu se creuse une loge dans une roche auparavant lisse<ref name="Bioerosion by sea urchins">{{article|langue=en|auteur1=Michael P. Russell|auteur2=Victoria K. Gibbs|auteur3=Emily Duwan|titre=Bioerosion by pit-forming, temperate-reef sea urchins: History, rates and broader implications|périodique=[[PLOS One]]|volume=13|numéro=2|année=2018|pages=|doi= 10.1371/journal.pone.0191278|url=http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0191278}}.</ref>. Ce processus transforme la roche en sable, et dans les zones où les oursins sont abondants leur production de sable peut être supérieure à l'apport généré par une rivière<ref name="Bioerosion by sea urchins"/>. Certaines espèces comme celles du genre ''[[Echinostrephus]]'' ne quittent pratiquement jamais leur loge<ref name="feeding"/>, se nourrissant de la matière organique qui y arrive par le courant<ref name="Guille"/>.


L'[[Paracentrotus lividus|oursin violet]], commun sur les côtes françaises, est par exemple à la fois collecteur et perforant, contrairement à son voisin l'oursin noir<ref name="Paracentrotus lividus">{{Lien web |langue=fr |auteurs= Noyer Charlotte, Petit de Voize Patrice, Jeglot Samuel |url=https://doris.ffessm.fr/Especes/Paracentrotus-lividus-Oursin-violet-1437 |titre=Paracentrotus lividus |jour=14 |mois=juillet |année=2008 |site=[[Données d'observations pour la reconnaissance et l'identification de la faune et de la flore subaquatiques|DORIS]] |éditeur=FFESSM/MNHN }}. </ref>.


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Fichier:T. gratilla collector.jpg|Un oursin-collecteur (''[[Tripneustes gratilla]]'')
Fichier:T. gratilla collector.jpg|Un oursin-collecteur (''[[Tripneustes gratilla]]'')
Fichier:Erosao.jpg|Des loges creusées dans la roche par des oursins perforants (''[[Echinometra lucunter]]'')
Fichier:Erosao.jpg|Des loges creusées dans la roche par des oursins perforants (''[[Echinometra lucunter]]'')
Fichier:Echinostrephus colony.jpg|A l'âge adulte, les oursins du genre ''[[Echinostrephus]]'' sont incapables de quitter leur loge.
Fichier:Echinostrephus colony.jpg|A l'âge adulte, les oursins du genre ''[[Echinostrephus]]'' sont incapables de quitter leur loge.
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=== Prédation subie ===
=== Prédation subie ===
[[Fichier:Wolf eel eating a sea urchin.jpg|thumb|upright=1|Le [[Anarrhichthys ocellatus|Poisson-loup à ocelles]], un prédateur des oursins très spécialisé.]]
[[Fichier:Wolf eel eating a sea urchin.jpg|thumb|upright=0.8|Le [[Anarrhichthys ocellatus|Poisson-loup à ocelles]], un prédateur des oursins très spécialisé.]]
Les oursins adultes sont généralement bien protégés contre les prédateurs par leurs radioles solides et pointues (et parfois venimeuses)<ref name="Defence - spines">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/defence1.html |titre=Defence - spines |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, mais quand ils sont abimés ils attirent rapidement de très nombreux poissons et autres animaux omnivores, et sont ainsi parfois utilisés comme appâts pour la pêche, après ouverture.
Les oursins adultes sont généralement bien protégés contre les prédateurs par leurs radioles solides et pointues (et parfois venimeuses)<ref name="Defence - spines">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/defence1.html |titre=Defence - spines |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>, mais quand ils sont abimés ils attirent rapidement de très nombreux poissons et autres animaux omnivores, et sont ainsi parfois utilisés comme appâts pour la pêche, après ouverture.


L'oursin est l'une des proies préférées des [[homard]]s, de certains [[crabe]]s, des [[balistidae|poissons-balistes]], de la [[loutre de mer]] et des [[Anarhichadidae|poissons-loups]] : tous ces animaux ont des adaptations particulières (dents, pinces, griffes) et une force leur permettant de passer outre l'excellente protection des oursins. Certaines grosses [[Asteroidea|étoiles de mer]] consomment aussi régulièrement des oursins, en les enserrant entre leurs bras pour les digérer par projection de l'estomac. Dans les écosystèmes coralliens de l'Indo-Pacifique tropical, le principal prédateur des oursins semble ainsi être le baliste à lignes orange (''[[Balistapus undulatus]]'')<ref name="Balistapus undulatus">{{article|langue=en|auteur1=Timothy McClanahan|lien auteur1=Timothy McClanahan|auteur2=Nyawira Muthiga|titre=Geographic extent and variation of a coral reef trophic cascade|périodique=Ecology|volume=97|numéro=7|année=2016|pages=1862-1872|issn=|doi=|url=https://www.researchgate.net/publication/303531923_Geographic_extent_and_variation_of_a_coral_reef_trophic_cascade}}.</ref>, mais le puissant [[Balistoides viridescens|baliste titan]], quoique moins abondant, en est aussi un grand consommateur<ref name="aquaportail">{{Lien web |langue=fr |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.aquaportail.com/fiche-poisson-2069-balistoides-viridescens.html |titre=Balistoides viridescens |série= |jour= |mois= |année= |site=aquaportail.com |éditeur= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>. Plusieurs gros mollusques de la famille des [[Cassidae]] sont également spécialisé dans la prédation des oursins (notamment les genres ''[[Casmaria]]'' ou ''[[Cypraecassis]]'').
L'oursin est l'une des proies préférées des [[homard]]s, de certains [[crabe]]s, des [[balistidae|poissons-balistes]], de la [[loutre de mer]] et des [[Anarhichadidae|poissons-loups]] : tous ces animaux ont des adaptations particulières (dents, pinces, griffes) et une force leur permettant de passer outre l'excellente protection des oursins. Certaines grosses [[Asteroidea|étoiles de mer]] consomment aussi régulièrement des oursins, en les enserrant entre leurs bras pour les digérer par projection de l'estomac. Dans les écosystèmes coralliens de l'Indo-Pacifique tropical, le principal prédateur des oursins semble ainsi être le baliste à lignes orange (''[[Balistapus undulatus]]'')<ref name="Balistapus undulatus">{{article|langue=en|auteur1=Timothy McClanahan|lien auteur1=Timothy McClanahan|auteur2=[[Nyawira Muthiga]]|titre=Geographic extent and variation of a coral reef trophic cascade|périodique=Ecology|volume=97|numéro=7|année=2016|pages=1862-1872|url=https://www.researchgate.net/publication/303531923_Geographic_extent_and_variation_of_a_coral_reef_trophic_cascade}}.</ref>, mais le puissant [[Balistoides viridescens|baliste titan]], quoique moins abondant, en est aussi un grand consommateur<ref name="aquaportail">{{Lien web |langue=fr |url=http://www.aquaportail.com/fiche-poisson-2069-balistoides-viridescens.html |titre=Balistoides viridescens |site=aquaportail.com }}.</ref>. Plusieurs gros mollusques de la famille des [[Cassidae]] sont également spécialisé dans la prédation des oursins (notamment les genres ''[[Casmaria]]'' ou ''[[Cypraecassis]]'').


Dans le Pacifique tempéré américain, là où les populations de loutres de mer ont drastiquement baissé ou totalement disparu, les [[écologue]]s ont noté des invasions d'oursins dans les forêts de [[kelp]], menaçant l'équilibre de ces écosystèmes<ref>{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.registrelep-sararegistry.gc.ca/species/speciesDetails_e.cfm?sid=149 |titre=Aquatic Species at Risk - Species Profile - Sea Otter |série= |jour= |mois= |année= |site=Fisheries and Oceans Canada |éditeur= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>. Des phénomènes similaires sont relevés dans plusieurs autres endroits, suivant les prédateurs et les chaînes trophiques.
La pression de prédation est importante pour maintenir les populations d'oursins à un niveau soutenable : dans le Pacifique tempéré américain, là où les populations de loutres de mer ont drastiquement baissé ou totalement disparu, les [[écologue]]s ont noté des invasions d'oursins dans les forêts de [[kelp]], menaçant l'équilibre de ces écosystèmes<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.registrelep-sararegistry.gc.ca/species/speciesDetails_e.cfm?sid=149 |titre=Aquatic Species at Risk - Species Profile - Sea Otter |site=Fisheries and Oceans Canada }}.</ref>. Des phénomènes similaires sont relevés dans plusieurs autres endroits, suivant les prédateurs et les chaînes trophiques.


Les oursins peuvent aussi être la proie de nombreux [[parasitisme|parasite]]s, externes ou internes. Les [[pédicellaire]]s<ref name="Defence - pedicellariae">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/defence3.html |titre=Defence - pedicellariae |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref> sont un excellent moyen de défense contre les ectoparasites (quoique pas toujours suffisant, d'autant que certains animaux s'en nourrissent<ref name="D.lineatus"/>), tandis que leur système hémal assure la lutte contre les parasites internes.
Les oursins peuvent aussi être la proie de nombreux [[parasitisme|parasite]]s, externes ou internes. Les [[pédicellaire]]s<ref name="Defence - pedicellariae">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/defence3.html |titre=Defence - pedicellariae |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref> sont un excellent moyen de défense contre les ectoparasites (quoique pas toujours suffisant, d'autant que certains animaux s'en nourrissent<ref name="D.lineatus"/>), tandis que leur système hémal assure la lutte contre les parasites internes.



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Fichier:Sea otter with sea urchin.jpg|Une [[Loutre de mer]] dégustant un [[Strongylocentrotus purpuratus|oursin pourpre]].
Fichier:Sea otter with sea urchin.jpg|Une [[Loutre de mer]] dégustant un [[Strongylocentrotus purpuratus|oursin pourpre]].
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Fichier:Northern seastar, Asterias vulgaris, in Newfoundland, Canada - eating sea urchin.jpg|Étoile de mer ''[[Asterias rubens]]'' attaquant un ''[[Strongylocentrotus droebachiensis]]'' au Canada.
Fichier:Northern seastar, Asterias vulgaris, in Newfoundland, Canada - eating sea urchin.jpg|Étoile de mer ''[[Asterias rubens]]'' attaquant un ''[[Strongylocentrotus droebachiensis]]'' au Canada.
Fichier:Saddle Wrasse are feeding on sea urchin in Kona.jpg|Un [[labre (poisson)|labre]] terminant un ''[[Tripneustes gratilla]]'' accidenté.
Fichier:Saddle Wrasse are feeding on sea urchin in Kona.jpg|Un [[labre (poisson)|labre]] terminant un ''[[Tripneustes gratilla]]'' accidenté.
Fichier:Cypraecassis rufa.jpg|Le casque rouge (''[[Cypraecassis rufa]]'') se nourrit d'oursins dans les récifs de corail tropicaux.
Fichier:Cypraecassis rufa.jpg|Le casque rouge (''[[Cypraecassis rufa]]'') se nourrit d'oursins dans les récifs de corail tropicaux.
Fichier:Associations of echinoderms (10.3897-zookeys.921.32802) Figure 6.jpg|Les mollusques de la famille des [[Eulimidae]] parasitent souvent les oursins.
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=== Symbioses et commensalisme ===
=== Symbioses et commensalisme ===
[[Fichier:Zebra crab on fire urchin.jpg|thumb|upright=1|Un [[Zebrida adamsii|crabe-zèbre]] sur un [[oursin de feu]].]]
[[Fichier:Zebra crab on fire urchin.jpg|thumb|upright=1|Un [[Zebrida adamsii|crabe-zèbre]] sur un [[oursin de feu]].]]
Les longs piquants des oursins fournissent souvent un abri à plusieurs types de petits animaux, comme des [[copépode]]s, des [[alevin|larves de poissons]], des [[Crevette nettoyeuse|crevettes nettoyeuses]], de petits [[crabe]]s ou même certains [[cnidaire]]s<ref name="MahShrimp"/>. Certains [[cténophore]]s benthiques vivent également sur les longs piquants des diadématidés, d'où ils laissent s'échapper leurs filaments pêcheurs<ref name="Benthic comb jelly">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2015/07/benthic-comb-jellies-new-observations.html |titre=Benthic Comb Jellies : New Observations? |série= |jour=8 |mois=Juillet |année=2015 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Certaines espèces d'oursins, aux radioles longues et éventuellement venimeuses, sont des hôtes particulièrement recherchés pour la protection qu'ils offrent, comme l'oursin de feu ''[[Asthenosoma varium]]'' (qui héberge spécifiquement la crevette ''[[Periclimenes colemani]]'' et le crabe ''[[Zebrida adamsii]]''), mais aussi la plupart des oursins-diadèmes (famille des [[Diadematidae]]).
Les longs piquants des oursins fournissent souvent un abri à plusieurs types de petits animaux, comme des [[copépode]]s, des vers [[Polynoidae|polynoïdes]], des [[alevin|larves de poissons]], des [[Crevette nettoyeuse|crevettes nettoyeuses]], de petits [[crabe]]s ou même certains [[cnidaire]]s<ref name="MahShrimp"/>. Certains [[cténophore]]s benthiques (du genre ''[[Coeloplana]]'') vivent également sur les longs piquants des diadématidés, d'où ils laissent s'échapper leurs filaments pêcheurs<ref name="Benthic comb jelly">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2015/07/benthic-comb-jellies-new-observations.html |titre=Benthic Comb Jellies : New Observations? |jour=8 |mois=Juillet |année=2015 |site=Echinoblog }}.</ref>. Certaines espèces d'oursins, aux radioles longues et éventuellement venimeuses, sont des hôtes particulièrement recherchés pour la protection qu'ils offrent, comme l'oursin de feu ''[[Asthenosoma varium]]'' (qui héberge spécifiquement la crevette ''[[Periclimenes colemani]]'' et le crabe ''[[Zebrida adamsii]]''), mais aussi la plupart des oursins-diadèmes (famille des [[Diadematidae]]).


Certains de ces animaux contribuent au nettoyage ou à la protection de l'oursin (comme les crevettes ''[[Periclimenes]]'', ''[[Stegopontonia commensalis]]'' et celles du genre ''[[Tuleariocaris]]'', ainsi que les crabes ''[[Zebrida adamsii]]'' et ''[[Echinoecus pentagonus]]''), mais d'autres peuvent lui être nuisibles (comme les alevins de ''[[Diademichthys lineatus]]'', qui se nourrissent des [[pédicellaire]]s des oursins ''[[Diadema (animal)|Diadema]]''<ref name="D.lineatus">{{article|langue=en|prénom1=Hiroko|nom1=Sakashita|titre=Sexual dimorphism and food habits of the clingfish, Diademichthys lineatus, and its dependence on host sea urchin|périodique=Environmental Biology of Fishes|volume=34|numéro=1|année=1994|pages=95-101|issn=|url=https://link.springer.com/article/10.1007%2FBF00004787}}</ref>).
Certains de ces animaux contribuent au nettoyage ou à la protection de l'oursin (comme la crevette ''[[Stegopontonia commensalis]]'' et celles des genres ''[[Periclimenes]]'' et ''[[Tuleariocaris]]'', ainsi que les crabes ''[[Zebrida adamsii]]'' et ''[[Echinoecus pentagonus]]''), mais d'autres peuvent lui être nuisibles (comme les alevins de ''[[Diademichthys lineatus]]'', qui se nourrissent des [[pédicellaire]]s des oursins ''[[Diadema (animal)|Diadema]]''<ref name="D.lineatus">{{article|langue=en|prénom1=Hiroko|nom1=Sakashita|titre=Sexual dimorphism and food habits of the clingfish, Diademichthys lineatus, and its dependence on host sea urchin|périodique=Environmental Biology of Fishes|volume=34|numéro=1|année=1994|pages=95-101|url=https://link.springer.com/article/10.1007%2FBF00004787}}</ref>).


Certains petits invertébrés peuvent être des [[endoparasite]]s ou des [[ectoparasite]]s des oursins, comme certaines espèces de [[gastéropode]]s de la famille des [[Eulimidae]]<ref name="Mah Parasitic Snail">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2014/06/p-is-for-parasitic-snail-enter-eulimidae.html |titre=P is for Parasitic Snail ! Enter: The Eulimidae |série= |jour=3 |mois=Juin |année=2014 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>.
Certains petits invertébrés peuvent être des [[endoparasite]]s ou des [[ectoparasite]]s des oursins, comme certaines espèces de [[gastéropode]]s de la famille des [[Eulimidae]]<ref name="Mah Parasitic Snail">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2014/06/p-is-for-parasitic-snail-enter-eulimidae.html |titre=P is for Parasitic Snail ! Enter: The Eulimidae |jour=3 |mois=Juin |année=2014 |site=Echinoblog }}.</ref>.


D'autres types d'associations spécifiques existent, comme avec le crabe ''[[Dorippe frascone]]'' qui porte des [[Diadematidae]] venimeux sur son dos pour se protéger lors de ses déplacements à découvert<ref name="MahShrimp">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2010/08/shrimps-sea-urchins-videos-showing.html |titre=Shrimps love Sea Urchins : videos showing tropical crustacean-urchin love |série= |jour=24 |mois=Août |année=2010 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 27 octobre 2013 |id= }}</ref>. Le bénéfice pour l'oursin de certaines associations demeure cependant parfois peu clair.
D'autres types d'associations spécifiques existent, comme avec le crabe ''[[Dorippe frascone]]'' qui porte des [[Diadematidae]] venimeux sur son dos pour se protéger lors de ses déplacements à découvert<ref name="MahShrimp">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2010/08/shrimps-sea-urchins-videos-showing.html |titre=Shrimps love Sea Urchins : videos showing tropical crustacean-urchin love |jour=24 |mois=Août |année=2010 |site=Echinoblog |consulté le= 27 octobre 2013 }}</ref>. Le bénéfice pour l'oursin de certaines associations demeure cependant parfois peu clair.


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[[Fichier:Underwater mcmurdo sound.jpg|thumb|upright|L'oursin antarctique ''[[Sterechinus neumayeri]]'' habite les mers gelées.]]
[[Fichier:Underwater mcmurdo sound.jpg|thumb|upright|L'oursin antarctique ''[[Sterechinus neumayeri]]'' habite les mers gelées.]]
[[Fichier:Colobocentrotus atratus Shingle urchin.jpg|thumb|upright|La forme de l'[[Colobocentrotus atratus|oursin tortue]] lui permet de s'accrocher à des rochers battus par de fortes vagues.]]
[[Fichier:Colobocentrotus atratus Shingle urchin.jpg|thumb|upright|La forme de l'[[Colobocentrotus atratus|oursin tortue]] lui permet de s'accrocher à des rochers battus par de fortes vagues.]]
Comme tous les échinodermes, les oursins sont tous marins : on n'en connaît aucune espèce, actuelle ou fossile, de mœurs terrestres ou d'eau douce. Très dépendants de l'eau à cause de leur système aquifère, ils ne survivent que peu de temps hors de l'eau : sans pression osmotique, les podia ne sont plus fonctionnels et les radioles s'affaissent. Cependant, quelques espèces sont adaptées pour résister quelque temps hors de l'eau, entre deux vagues ou deux marées : c'est notamment le cas des [[Colobocentrotus|oursins tortues]], qui vivent sur les falaises battues par les vagues de l'indo-Pacifique tropical, où ils se retrouvent fréquemment émergés<ref name="Mah Shingle">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/04/holding-on-in-rough-world.html |titre=Holding on in a Rough World: Colobocentrotus atratus - the Shingle Urchin |série= |jour=21 |mois=Avril |année=2008 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 27 octobre 2013 |id= }}</ref>.
Comme tous les échinodermes, les oursins sont tous marins : on n'en connaît aucune espèce, actuelle ou fossile, de mœurs terrestres ou d'eau douce. Très dépendants de l'eau à cause de leur système aquifère, ils ne survivent que peu de temps hors de l'eau : sans pression osmotique, les podia ne sont plus fonctionnels et les radioles s'affaissent. Cependant, quelques espèces sont adaptées pour résister quelque temps hors de l'eau, entre deux vagues ou deux marées : c'est notamment le cas des [[Colobocentrotus|oursins tortues]], qui vivent sur les falaises battues par les vagues de l'indo-Pacifique tropical, où ils se retrouvent fréquemment émergés<ref name="Mah Shingle">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/04/holding-on-in-rough-world.html |titre=Holding on in a Rough World: Colobocentrotus atratus - the Shingle Urchin |jour=21 |mois=Avril |année=2008 |site=Echinoblog |consulté le= 27 octobre 2013 }}</ref>.


Les oursins ont conquis la plupart des habitats maritimes, sur une gamme de profondeurs extrêmement large<ref name="Kroh2010"/>. Certaines espèces, comme le ''[[Cidaris|Cidaris abyssicola]]'' peuvent vivre jusqu'à plusieurs milliers de mètres de profondeur. Plusieurs genres sont totalement inféodés aux [[abysse]]s comme de nombreux [[cidaroida|cidaridés]], la plupart des genres de la famille des [[Echinothuriidae]], ou les étranges ''[[Dermechinus]]'', ainsi que de nombreux groupes d'oursins irréguliers. Une des familles observées aux plus grandes profondeurs est celle des [[Pourtalesiidae]]<ref name="Pourtalesiidae">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/search?q=pourtalesiid |titre=Sizes and Species in the Strangest of the Strange : Deep-Sea Pourtalesiid Urchins |série= |jour=12 |mois=Avril |année=2011 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, d'étonnants oursins allongés n'existant que dans la [[zone hadale]], et récoltés à plus de {{unité|6850|m}} de profondeur dans la fosse de Java<ref name="MahDeepest">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2014/04/what-are-deepest-known-echinoderms.html |titre=What are the Deepest known echinoderms ? |série= |jour=8 |mois=avril |année=2014 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Cependant, cela fait sans doute des oursins la classe vivant le moins profond des échinodermes, comparé aux holothuries ou crinoïdes qui demeurent abondants en dessous de {{unité|8000|m}}<ref name="MahDeepest"/>.
Les oursins ont conquis la plupart des habitats maritimes, sur une gamme de profondeurs extrêmement large<ref name="Kroh2010"/>. Certaines espèces, comme le ''[[Cidaris|Cidaris abyssicola]]'' peuvent vivre jusqu'à plusieurs milliers de mètres de profondeur. Plusieurs genres sont totalement inféodés aux [[abysse]]s comme de nombreux [[cidaroida|cidaridés]], la plupart des genres de la famille des [[Echinothuriidae]], ou les étranges ''[[Dermechinus]]'', ainsi que de nombreux groupes d'oursins irréguliers. Une des familles observées aux plus grandes profondeurs est celle des [[Pourtalesiidae]]<ref name="Pourtalesiidae">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/search?q=pourtalesiid |titre=Sizes and Species in the Strangest of the Strange : Deep-Sea Pourtalesiid Urchins |jour=12 |mois=Avril |année=2011 |site=Echinoblog }}.</ref>, d'étonnants oursins allongés n'existant que dans la [[zone hadale]], et récoltés à plus de {{unité|6850|m}} de profondeur dans la fosse de Java<ref name="MahDeepest">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2014/04/what-are-deepest-known-echinoderms.html |titre=What are the Deepest known echinoderms ? |jour=8 |mois=avril |année=2014 |site=Echinoblog }}.</ref>. Cependant, cela fait sans doute des oursins la classe vivant le moins profond des échinodermes, comparé aux holothuries ou crinoïdes qui demeurent abondants en dessous de {{unité|8000|m}}<ref name="MahDeepest"/>.


On trouve des oursins dans tous les climats, des mers les plus chaudes aux fonds marins subglaciaires<ref name="Kroh2010"/> (comme l'oursin antarctique ''[[Sterechinus neumayeri]]''). Ils adaptent leur alimentation à leur environnement : dans les écosystèmes plus riches, ils se nourrissent d'algues qui leur permettent une croissance rapide ; à l'inverse les oursins des fonds pauvres ont un mode de vie plus lent, adapté à un régime moins énergétique<ref name="Jussieu - Domaine de peuplement"/>.
On trouve des oursins dans tous les climats, des mers les plus chaudes aux fonds marins subglaciaires<ref name="Kroh2010"/> (comme l'oursin antarctique ''[[Sterechinus neumayeri]]''). Ils adaptent leur alimentation à leur environnement : dans les écosystèmes plus riches, ils se nourrissent d'algues qui leur permettent une croissance rapide ; à l'inverse les oursins des fonds pauvres ont un mode de vie plus lent, adapté à un régime moins énergétique<ref name="Jussieu - Domaine de peuplement"/>.
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Malgré cette occupation de la quasi-totalité des écosystèmes marins, la plupart des espèces se rencontrent sur les côtes tempérées et tropicales, entre la surface et quelques dizaines de mètres de fond, à proximité des sources de nourriture photosynthétique<ref name="Kroh2010"/>. Ils ont également disparu des mers fermées (comme la [[mer Caspienne]]), même s'ils ont pu y être présents dans des âges géologiques plus reculés.
Malgré cette occupation de la quasi-totalité des écosystèmes marins, la plupart des espèces se rencontrent sur les côtes tempérées et tropicales, entre la surface et quelques dizaines de mètres de fond, à proximité des sources de nourriture photosynthétique<ref name="Kroh2010"/>. Ils ont également disparu des mers fermées (comme la [[mer Caspienne]]), même s'ils ont pu y être présents dans des âges géologiques plus reculés.


L'oursin le plus commun sur le littoral européen est l'oursin « violet » ''[[Paracentrotus lividus]]'' (la « châtaigne de mer »), très présent notamment en [[Méditerranée]]. Cet oursin est comestible et consommé sur une grande partie du littoral ; ainsi, dans les zones où il est surexploité, il est souvent supplanté par l'oursin noir ''[[Arbacia lixula]]'', sans intérêt culinaire<ref name="Privitera">{{article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Privitera|prénom2=Mariachiara |nom2=Chiantore|prénom3=Luisa |nom3=Mangialajo|prénom4=Niksa |nom4=Glavic|prénom5=Walter |nom5=Kozul|prénom6=Riccardo |nom6=Cattaneo-Vietti|titre=Inter- and intra-specific competition between ''Paracentrotus lividus'' and ''Arbacia lixula'' in resource-limited barren areas|périodique=Journal of Sea Research|volume=60|numéro=|année=2008|pages=184-192|issn=|url=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1385110108000701#}}.</ref>.
L'oursin le plus commun sur le littoral européen est l'oursin « violet » ''[[Paracentrotus lividus]]'' (la « châtaigne de mer »), très présent notamment en [[Méditerranée]]. Cet oursin est comestible et consommé sur une grande partie du littoral ; ainsi, dans les zones où il est surexploité, il est souvent supplanté par l'oursin noir ''[[Arbacia lixula]]'', sans intérêt culinaire<ref name="Privitera">{{article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Privitera|prénom2=Mariachiara |nom2=Chiantore|prénom3=Luisa |nom3=Mangialajo|prénom4=Niksa |nom4=Glavic|prénom5=Walter |nom5=Kozul|prénom6=Riccardo |nom6=Cattaneo-Vietti|titre=Inter- and intra-specific competition between ''Paracentrotus lividus'' and ''Arbacia lixula'' in resource-limited barren areas|périodique=Journal of Sea Research|volume=60|année=2008|pages=184-192|url=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1385110108000701#}}.</ref>.


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=== Histoire scientifique ===
=== Histoire scientifique ===
[[Fichier:Encyclopedie volume 5-089.png|thumb|upright=1.1|Commentaire des planches d'oursins de l’''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'' (vol. 5).]]
[[Fichier:Encyclopedie volume 5-089.png|thumb|upright=1.1|Commentaire des planches d'oursins de l’''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'' (vol. 5).]]
L'un des plus anciens textes scientifiques concernant les oursins remonte à [[Aristote]], qui décrit notamment leur anatomie interne avec une grande précision au livre IV chapitre 5 de son ''[[Histoire des animaux (Aristote)|Histoire des animaux]]'' (vers -343)<ref name="Aristote">{{Ouvrage|nom1=Aristote|titre=Histoire des Animaux|volume=IV|éditeur=|année=-343|isbn=|lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/animaux4.htm}}.</ref>, et laissa son nom à l'appareil masticateur des échinoïdes à travers une métaphore de son cru : la « [[Lanterne d'Aristote]] »<ref name="Lazaris">S. Lazaris, « [https://www.academia.edu/10055661/L_image_paradigmatique_des_Schémas_anatomiques_d_Aristote_au_De_materia_medica_de_Dioscoride L’image paradigmatique : des ''Schémas anatomiques'' d’Aristote au ''De materia medica'' de Dioscoride] », ''Pallas'', 93 (2013), {{p.|131-164}}.</ref>. Vers 77 {{ap JC}}, [[Pline l'Ancien]] aborde lui aussi les oursins au livre IX de son ''[[Histoire naturelle (Pline l'Ancien)|Histoire naturelle]]'', et les plaçant parmi les [[crustacé]]s il les décrit en ces termes : {{citation|À la même classe appartiennent les oursins, qui ont des épines au lieu de pattes. Pour eux marcher c'est rouler comme une boule; aussi les trouve-t-on souvent avec leurs piquants usés. On appelle « échinomètres » ceux dont les piquants sont le plus longs et le corps le plus petit. Tous n'ont pas la même couleur vitrée ; dans les environs de Torone, les oursins sont blancs et leurs épines courtes. Les œufs de tous sont amers, et au nombre de cinq. Leur bouche est au milieu du corps, et regarde la terre<ref name="Pline">{{Ouvrage|langue=fr|nom1=[[Pline l'Ancien]]|titre=Histoire Naturelle|volume=IX|éditeur=|année=77|lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/erudits/plineancien/livre9.htm}}.</ref>.}}. Ces deux auteurs demeureront les références majeures pendant tout le [[Moyen Âge]].
L'un des plus anciens textes scientifiques concernant les oursins remonte à [[Aristote]], qui décrit notamment leur anatomie interne avec une grande précision au livre IV chapitre 5 de son ''[[Histoire des animaux (Aristote)|Histoire des animaux]]'' (vers -343)<ref name="Aristote">{{Ouvrage|nom1=Aristote|titre=Histoire des Animaux|volume=IV|éditeur=|année=-343|isbn=|lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/animaux4.htm}}.</ref>, et laissa son nom à l'appareil masticateur des échinoïdes à travers une métaphore de son cru : la « [[Lanterne d'Aristote]] »<ref name="Lazaris">S. Lazaris, « [https://www.academia.edu/10055661/L_image_paradigmatique_des_Schémas_anatomiques_d_Aristote_au_De_materia_medica_de_Dioscoride L’image paradigmatique : des ''Schémas anatomiques'' d’Aristote au ''De materia medica'' de Dioscoride] », ''Pallas'', 93 (2013), {{p.|131-164}}.</ref>. Vers 77 {{ap JC}}, [[Pline l'Ancien]] aborde lui aussi les oursins au livre IX de son ''[[Histoire naturelle (Pline l'Ancien)|Histoire naturelle]]'', et les plaçant parmi les [[crustacé]]s il les décrit en ces termes : {{citation|À la même classe appartiennent les oursins, qui ont des épines au lieu de pattes. Pour eux marcher c'est rouler comme une boule; aussi les trouve-t-on souvent avec leurs piquants usés. On appelle « échinomètres » ceux dont les piquants sont les plus longs et le corps le plus petit. Tous n'ont pas la même couleur vitrée ; dans les environs de Torone, les oursins sont blancs et leurs épines courtes. Les œufs de tous sont amers, et au nombre de cinq. Leur bouche est au milieu du corps, et regarde la terre<ref name="Pline">{{Ouvrage|langue=fr|nom1=[[Pline l'Ancien]]|titre=Histoire Naturelle|volume=IX|éditeur=|année=77|lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/erudits/plineancien/livre9.htm}}.</ref>.}}. Ces deux auteurs demeureront les références majeures pendant tout le [[Moyen Âge]], repris jusque chez [[Guillaume Rondelet]] en 1554, qui termine son ouvrage sur les poissons par un chapitre consacré aux oursins<ref name="Rondelet">[[Guillaume Rondelet]], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97271k ''De piscibus marinis, libri XVIII, in quibus veræ piscium effigies expressæ sunt''], Lyon, apud Matthiam Bonhomme, 1554.</ref>.


Les scientifiques recommencent à s'intéresser aux oursins à partir du [[siècle des Lumières]] : en 1748.
Les scientifiques recommencent à s'intéresser aux oursins à partir du [[siècle des Lumières]] : en 1748.
En 1751 ce sont [[Louis Jean-Marie Daubenton|Daubenton]] et [[Louis de Jaucourt|Jaucourt]] qui rédigent l'article de l'[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]] intitulé ''Oursin, Hérisson de mer, Chataigne de mer, echinus marinus'', en classant les oursins parmi les « coquillages univalves »<ref>[[Louis Jean-Marie Daubenton|Daubenton]], [[Louis de Jaucourt|Jaucourt]], L’''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'', {{1re|édition}}, 1751 (Tome 11, {{p.|716-718}}). [[:s:L’Encyclopédie/1re édition/OURSIN|lire en ligne]].</ref>, même si les planches du {{5e|volume}} hésitent avec les [[crustacé]]s. En 1758, [[Carl Von Linné]] énumère {{nombre|17|espèces}} dans la première édition de son ''[[Systema naturae]]'', les plaçant toutes dans le genre ''Echinus'', parmi les mollusques (les premières éditions à partir de 1735 les plaçaient parmi les « zoophytes », avec les étoiles de mer, les limaces de mer et les cnidaires). C'est [[Jacob Theodor Klein]] qui le premier avait eu l'idée, en 1734, de regrouper les oursins non plus parmi les mollusques mais avec les étoiles de mer, concombres de mer, ophiures et crinoïdes, au motif de la symétrie pentaradiale et sous l'appellation d'« [[échinoderme]]s » ; mais il faudra attendre que ses travaux soient poursuivis par [[Nathanael Gottfried Leske]] (1778) puis systématisés par [[Jean-Guillaume Bruguière]] en 1791 pour que le clade des échinodermes soit définitivement incorporé aux classifications scientifiques, fixant ainsi la position taxinomique des oursins. Au début du {{S-|XIX}}, de nombreux explorateurs scientifiques principalement français et suisses ([[Jean-Baptiste de Lamarck|Lamarck]], [[Louis Agassiz|Agassiz]], [[Pierre Jean Édouard Desor|Desor]], Lambert...) décrivent des dizaines de nouvelles espèces en quelques décennies, qui furent rapidement divisées en nouveaux genres, puis familles et ordres. Les premiers travaux de phylogénie scientifique sont dus à [[Louis Agassiz]] et [[Pierre Jean Édouard Desor|Édouard Desor]] de 1835 à 1858. Dans les années 1880 sont publiés les épais volumes du ''Report Of The Scientific Results of the Exploring Voyage of H.M.S. Challenger during the years 1873-76'' qui suivit l'[[expédition du Challenger]], et permit la description d'une énorme quantité de nouveaux taxons, notamment en eaux profondes<ref name="MahBooks"/>. Mortensen reprit, modernisa et améliora considérablement la classification d'Agassiz & Desor entre 1928 et 1951 dans sa vaste ''Monograph of Echinoidea''<ref name="MahBooks">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/11/big-echinoderm-big-book-blog.html |titre=The Big Echinoderm Big Book Blog |série= |jour=17 |mois=Novembre |année=2008 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, qui jeta les fondements de la classification moderne des oursins (décrivant 60 % des espèces actuellement connues), en se fondant majoritairement sur des critères squelettiques (sur la base des travaux de Jackson de 1912), qui avaient l'avantage d'être applicable aussi bien aux espèces contemporaines qu'aux fossiles<ref name="Lawrence"/>.
En 1751 ce sont [[Louis Jean-Marie Daubenton|Daubenton]] et [[Louis de Jaucourt|Jaucourt]] qui rédigent l'article de l'[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]] intitulé ''Oursin, Hérisson de mer, Chataigne de mer, echinus marinus'', en classant les oursins parmi les « coquillages univalves »<ref>[[Louis Jean-Marie Daubenton|Daubenton]], [[Louis de Jaucourt|Jaucourt]], L’''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'', {{1re|édition}}, 1751 (Tome 11, {{p.|716-718}}). [[:s:L’Encyclopédie/1re édition/OURSIN|lire en ligne]].</ref>, même si les planches du {{5e|volume}} hésitent avec les [[crustacé]]s. En 1758, [[Carl Von Linné]] énumère {{nombre|17|espèces}} dans la première édition de son ''[[Systema naturae]]'', les plaçant toutes dans le genre ''Echinus'', parmi les mollusques (les premières éditions à partir de 1735 les plaçaient parmi les « zoophytes », avec les étoiles de mer, les limaces de mer et les cnidaires). C'est [[Jacob Theodor Klein]] qui le premier avait eu l'idée, en 1734, de regrouper les oursins non plus parmi les mollusques mais avec les étoiles de mer, concombres de mer, ophiures et crinoïdes, au motif de la symétrie pentaradiale et sous l'appellation d'« [[échinoderme]]s » ; mais il faudra attendre que ses travaux soient poursuivis par [[Nathanael Gottfried Leske]] (1778) puis systématisés par [[Jean-Guillaume Bruguière]] en 1791 pour que le clade des échinodermes soit définitivement incorporé aux classifications scientifiques, fixant ainsi la position taxinomique des oursins. Au début du {{S-|XIX}}, de nombreux explorateurs scientifiques principalement français et suisses ([[Jean-Baptiste de Lamarck|Lamarck]], [[Louis Agassiz|Agassiz]], [[Pierre Jean Édouard Desor|Desor]], Lambert...) décrivent des dizaines de nouvelles espèces en quelques décennies, qui furent rapidement divisées en nouveaux genres, puis familles et ordres. Les premiers travaux de phylogénie scientifique sont dus à [[Louis Agassiz]] et [[Pierre Jean Édouard Desor|Édouard Desor]] de 1835 à 1858. Dans les années 1880 sont publiés les épais volumes du ''Report Of The Scientific Results of the Exploring Voyage of H.M.S. Challenger during the years 1873-76'' qui suivit l'[[expédition du Challenger]], et permit la description d'une énorme quantité de nouveaux taxons, notamment en eaux profondes<ref name="MahBooks"/>. Mortensen reprit, modernisa et améliora considérablement la classification d'Agassiz & Desor entre 1928 et 1951 dans sa vaste ''Monograph of Echinoidea''<ref name="MahBooks">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/11/big-echinoderm-big-book-blog.html |titre=The Big Echinoderm Big Book Blog |jour=17 |mois=Novembre |année=2008 |site=Echinoblog }}.</ref>, qui jeta les fondements de la classification moderne des oursins (décrivant 60 % des espèces actuellement connues), en se fondant majoritairement sur des critères squelettiques (sur la base des travaux de Jackson de 1912), qui avaient l'avantage d'être applicable aussi bien aux espèces contemporaines qu'aux fossiles<ref name="Lawrence"/>.


Cette classification fut ensuite revue par Durham & Melville (Volume « Echinoidea » de leur ''Treatise on invertebrate paleontology'', 1957), puis par Andrew Smith (1981) qui introduisit des concepts de cladistique moderne, repris par Jensen (1982) puis de nouveau Smith (1984)<ref name="Lawrence"/>. Les premières phylogénies moléculaires furent systématisées par Littlewood & Smith (1995)<ref name="Kroh2010"/>. La référence actuelle pour la phylogénie des oursins est ''The phylogeny and classification of post-Palaeozoic echinoids''<ref name="Kroh2010"/> établié en 2010 par Andreas Kroh et Andew Smith, qui sert de base à la plupart des bases de données comme [[World Register of Marine Species]]{{Bioref|WRMS|12 septembre 2013|afficher=ref}}. Cependant, des analyses génétiques récentes pourraient encore remettre en question certains aspects de ce classement<ref name="Bierman2003">{{article|langue=en|prénom1=CH|nom1=Bierman|prénom2=BD|nom2=Kessing|prénom3=SR|nom3=Palumbi|titre=Phylogeny and development of marine model species: strongylocentrotid sea urchins|périodique=Evolution & Development|volume=5|numéro=4|année=2003|pages=360-71|issn=|url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12823452}}</ref>{{,}}<ref name="Lawrence"/>.
Cette classification fut ensuite revue par Durham & Melville (Volume « Echinoidea » de leur ''Treatise on invertebrate paleontology'', 1957), puis par Andrew Smith (1981) qui introduisit des concepts de cladistique moderne, repris par Jensen (1982) puis de nouveau Smith (1984)<ref name="Lawrence"/>. Les premières phylogénies moléculaires furent systématisées par Littlewood & Smith (1995)<ref name="Kroh2010"/>. La référence actuelle pour la phylogénie des oursins est ''The phylogeny and classification of post-Palaeozoic echinoids''<ref name="Kroh2010"/> établié en 2010 par Andreas Kroh et Andew Smith, qui sert de base à la plupart des bases de données comme [[World Register of Marine Species]]{{Bioref|WRMS|12 septembre 2013|afficher=ref}}. Cependant, des analyses génétiques récentes pourraient encore remettre en question certains aspects de ce classement<ref name="Bierman2003">{{article|langue=en|prénom1=CH|nom1=Bierman|prénom2=BD|nom2=Kessing|prénom3=SR|nom3=Palumbi|titre=Phylogeny and development of marine model species: strongylocentrotid sea urchins|périodique=Evolution & Development|volume=5|numéro=4|année=2003|pages=360-71|url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12823452}}</ref>{{,}}<ref name="Lawrence"/>.


On compte à l'heure actuelle approximativement {{nombre|1000|espèces}} d'oursins décrites<ref name="Lawrence">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John M.|nom1=Lawrence|titre=Sea Urchins|sous-titre=Biology and Ecology|éditeur=[[Elsevier (éditeur)|Elsevier]]|lieu=Londres|année=2013|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=B322HrCUvNEC&printsec=frontcover}}</ref>, réparties dans plus de {{nombre|70|familles}}<ref name="Kroh2010"/>.
On compte à l'heure actuelle approximativement {{nombre|1000|espèces}} d'oursins décrites<ref name="Lawrence">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John M.|nom1=Lawrence|titre=Sea Urchins|sous-titre=Biology and Ecology|lieu=Londres|éditeur=[[Elsevier (éditeur)|Elsevier]]|année=2013|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=B322HrCUvNEC&printsec=frontcover}}</ref>, réparties dans plus de {{nombre|70|familles}}<ref name="Kroh2010"/>.


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Fichier:Rondelet Echinus (Page 578).png|Chapitre sur les oursins réguliers de l'''Histoire des poissons'' de [[Guillaume Rondelet]] (1554)
Fichier:Encyclopedie volume 5-113.png|Planche d'oursins de l’''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'' (vol. 5), avec des oursins réguliers, irréguliers et [[cidaroida|cidaroïdes]].
Fichier:Encyclopedie volume 5-113.png|Planche d'oursins de l’''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'' (vol. 5), avec des oursins réguliers, irréguliers et [[cidaroida|cidaroïdes]].
Fichier:Encyclopedie volume 5-114.png|''ibid'', ''[[Centrostephanus longispinus]]'' et ''[[Heterocentrotus mammillatus]]''
Fichier:Encyclopedie volume 5-114.png|''ibid'', ''[[Centrostephanus longispinus]]'' et ''[[Heterocentrotus mammillatus]]''
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Selon {{Bioref|WRMS|12 septembre 2013}} : {{blanc| .. }}
Selon {{Bioref|WRMS|1 avril 2022}} : {{blanc| .. }}
*Sous-classe [[Euechinoidea]] <small>[[Heinrich Georg Bronn|Bronn]], 1860</small>
*Sous-classe [[Euechinoidea]] <small>[[Heinrich Georg Bronn|Bronn]], 1860</small>
** Infra-classe [[Acroechinoidea]] <small>Smith, 1981</small>
** infra-classe [[Aulodonta]] <small>Jackson, 1912</small>
*** Ordre [[Aspidodiadematoida]] <small>Kroh & Smith, 2010</small>
*** super-ordre [[Diadematacea]] <small>Duncan, 1889 (emend. Mongiardino Koch et al., 2022) </small>
*** Ordre [[Diadematoida]] <small>Duncan, 1889</small>
**** ordre [[Diadematoida]] <small>Duncan, 1889</small> — 2 familles actuelles ({{citation|oursins-diadèmes}})
*** Ordre [[Micropygoida]] <small>Kroh & Smith, 2010</small>
**** ordre [[Micropygoida]] <small>Kroh & Smith, 2010 </small> — 1 famille
*** Ordre [[Pedinoida]] <small>Mortensen, 1939</small>
*** super-ordre [[Echinothuriacea]] <small>Jensen, 1982 (emend. Mongiardino Koch et al., 2018) </small>
** Infra-classe [[Carinacea]] <small>Kroh & Smith, 2010</small>
**** ordre [[Aspidodiadematoida]] <small>Kroh & Smith, 2010</small> — 2 familles
*** Super-ordre [[Calycina]] <small>Gregory, 1900</small>
**** ordre [[Echinothurioida]] <small>[[Carl Friedrich Wilhelm Claus|Claus]], 1880</small> — 3 familles ({{citation|oursins-cuir}})
**** ordre [[Pedinoida]] <small>Mortensen, 1939</small> — 1 famille
** Infra-classe [[Carinacea]] <small>Kroh & Smith, 2010 </small>
*** Super-ordre [[Calycina]] <small>Gregory, 1900</small> {{éteint}}
**** Ordre [[Phymosomatoida]] <small>Mortensen, 1904</small> {{éteint}}
**** Ordre [[Phymosomatoida]] <small>Mortensen, 1904</small> {{éteint}}
**** Ordre [[Salenioida]] <small>Delage & Hérouard, 1903</small>
*** Super-ordre [[Echinacea (échinoderme)|Echinacea]] <small>Claus, 1876</small>
*** Super-ordre [[Echinacea (échinoderme)|Echinacea]] <small>Claus, 1876</small>
**** Ordre [[Arbacioida]] <small>Gregory, 1900</small>
**** Ordre [[Arbacioida]] <small>Gregory, 1900</small> — 1 famille
**** Ordre [[Camarodonta]] <small>Jackson, 1912</small>
**** Ordre [[Camarodonta]] <small>Jackson, 1912</small> — 8 familles (oursins communs modernes)
**** Ordre [[Stomopneustoida]] <small>Kroh & Smith, 2010</small>
**** Ordre [[Salenioida]] <small>Delage & Hérouard, 1903</small> — 1 famille
** Ordre [[Echinothurioida]] <small>Claus, 1880</small>
**** Ordre [[Stomopneustoida]] <small>Kroh & Smith, 2010</small> — 2 familles
** Infra-classe [[Irregularia]] <small>Latreille, 1825</small>
** Infra-classe [[Irregularia]] <small>Latreille, 1825</small>
*** Super-ordre [[Atelostomata]] <small>von Zittel, 1879</small>
*** Subterclasse [[Atelostomata]] <small>von Zittel, 1879</small>
**** Ordre [[Holasteroida]] <small>Durham & Melville, 1957</small>
**** Ordre [[Holasteroida]] <small>Durham & Melville, 1957</small> — 6 familles
**** Ordre [[Spatangoida]] <small>L. Agassiz, 1840a</small>
**** Ordre [[Spatangoida]] <small>L. Agassiz, 1840</small> — 17 familles ({{citation|oursins-cœur}})
*** Ordre [[Echinoneoida]] <small>H. L. Clark, 1925</small>
*** Subterclasse [[Neognathostomata]] <small>Smith, 1981</small>
*** Ordre [[Holectypoida]] <small>Ducan, 1889</small> {{éteint}}
**** famille [[Apatopygidae]]<small> Kier, 1962</small>
*** Super-ordre [[Neognathostomata]] <small>Smith, 1981</small>
**** ordre [[Echinoneoida]] <small>H. L. Clark, 1925</small> — 1 famille
**** Ordre [[Cassiduloida]] <small>Claus, 1880</small>
**** super-ordre [[Luminacea]] <small>Mongiardino Koch ''et al.'', 2022 </small>
**** Ordre [[Clypeasteroida]] <small>A. Agassiz, 1872</small>
***** ordre [[Clypeasteroida]] <small>A.Agassiz, 1872</small> — 10 familles ({{citation|oursins-biscuits}})
**** Ordre [[Echinolampadoida]] <small>Kroh & Smith, 2010</small>
***** ordre [[Echinolampadacea]] <small>Mongiardino Koch et al., 2018 </small> — 1 famille ({{citation|oursins plats}})
**** Ordre [[Nucleolitidae]] <small>L. Agassiz & Desor, 1847</small> {{éteint}}
*** ordre [[Holectypoida]] <small>Ducan, 1889</small> {{éteint}}
*Sous-classe [[Cidaroidea]] <small>Smith, 1984</small>
*Sous-classe [[Cidaroidea]] <small>Smith, 1984</small>
** Ordre [[Cidaroida]] <small>Claus, 1880</small>
** Ordre [[Cidaroida]] <small>Claus, 1880</small> — 4 familles actuelles ({{citation|oursins-lances}})
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Selon {{Bioref|ITIS|12 septembre 2013}} :
Selon {{Bioref|ITIS|12 septembre 2013}} :
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** Ordre [[Cidaroida]] <small>[[Carl Friedrich Wilhelm Claus|Claus]], 1880</small>
** Ordre [[Cidaroida]] <small>[[Carl Friedrich Wilhelm Claus|Claus]], 1880</small>
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Fichier:Aspidodiadema arcitum.jpg|''[[Aspidodiadema hawaiiense]]'', un [[Aspidodiadematoida]]
Fichier:Diadema antillarum Flower Garden Banks.jpg|''[[Diadema antillarum]]'', un [[Diadematoida]]
Fichier:Diadema antillarum Flower Garden Banks.jpg|''[[Diadema antillarum]]'', un [[Diadematoida]]
Fichier:Micropyga.jpg|''[[Micropyga]] sp.'', un [[Micropygoida]]
Fichier:Micropyga.jpg|''[[Micropyga]] sp.'', un [[Micropygoida]]
Fichier:Aspidodiadema arcitum.jpg|''[[Aspidodiadema hawaiiense]]'', un [[Aspidodiadematoida]]
Fichier:Toxic Leather Sea Urchin - Asthenosoma marisrubri.jpg|''[[Asthenosoma marisrubri]]'', un [[Echinothurioida]]
Fichier:Caenopedina hawaiiensis.jpg|''[[Caenopedina hawaiiensis]]'', un [[Pedinoida]]
Fichier:Caenopedina hawaiiensis.jpg|''[[Caenopedina hawaiiensis]]'', un [[Pedinoida]]
Fichier:Salenocidaris hastigera.png|''[[Salenocidaris hastigera]]'' (séché), un [[Salenioida]]
Fichier:Phymosoma.jpg|''[[Phymosoma granulosum]]'', un [[Phymosomatoida]] {{éteint}}
Fichier:Arbacia lixula 03.JPG|''[[Arbacia lixula]]'', un [[Arbacioida]]
Fichier:Arbacia lixula 03.JPG|''[[Arbacia lixula]]'', un [[Arbacioida]]
Fichier:Strongylocentrotus franciscanus at Telegraph Cove.jpg|''[[Strongylocentrotus franciscanus]]'', un [[Camarodonta]]
Fichier:Strongylocentrotus franciscanus at Telegraph Cove.jpg|''[[Strongylocentrotus franciscanus]]'', un [[Camarodonta]]
Fichier:Salenocidaris hastigera.png|''[[Salenocidaris hastigera]]'' (séché), un [[Salenioida]]
Fichier:S. variolaris.jpg|''[[Stomopneustes variolaris]]'', un [[Stomopneustoida]]
Fichier:S. variolaris.jpg|''[[Stomopneustes variolaris]]'', un [[Stomopneustoida]]
Fichier:Toxic Leather Sea Urchin - Asthenosoma marisrubri.jpg|''[[Asthenosoma marisrubri]]'', un [[Echinothurioida]]
Fichier:Pourtalesia wandeli.png|''[[Pourtalesia wandeli]]'' (séché), un [[Holasteroida]]
Fichier:Pourtalesia wandeli.png|''[[Pourtalesia wandeli]]'' (séché), un [[Holasteroida]]
Fichier:Tiny maretia heart urchin (Maretia planulata).jpg|''[[Maretia planulata]]'', un [[Spatangoida]]
Fichier:Spatangus purpureus.jpg|''[[Spatangus purpureus]]'', un [[Spatangoida]]
Fichier:Echinoneus cyclostomus.jpg|''[[Echinoneus cyclostomus]]'', un [[Echinoneoida]]
Fichier:Echinoneus cyclostomus.jpg|''[[Echinoneus cyclostomus]]'', un [[Echinoneoida]]
Fichier:Rhyncholampas pacificus.jpg|''[[Rhyncholampas pacificus]]'', un [[Cassiduloida]]
Fichier:Clypeaster reticulatus.jpg| ''[[Clypeaster reticulatus]]'', un [[Clypeasteroida]]
Fichier:Clypeaster reticulatus.jpg| ''[[Clypeaster reticulatus]]'', un [[Clypeasteroida]]
Fichier:Echinolampas depressa.png|''[[Echinolampas depressa]]'', un [[Echinolampadoida]]
Fichier:Rotula deciesdigitatus São Tomé.jpg|''[[Rotula deciesdigitatus]]'', un [[Echinolampadacea]]
Fichier:Fósil de erizo de mar (Holectypus depressus), Degré, Francia, 2021-01-16, DD 108-196 FS.jpg|''[[Holectypus depressus]]'', un [[Holectypoida]] {{éteint}}
Fichier:Eucidaris metularia à la Réunion.jpg|''[[Eucidaris metularia]]'', un [[Cidaroida]]
Fichier:Eucidaris metularia à la Réunion.jpg|''[[Eucidaris metularia]]'', un [[Cidaroida]]
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*********[[Arbaciidae]] [[File:Arbacia lixula 03.JPG|60 px]]
*********[[Arbaciidae]] [[File:Arbacia lixula 03.JPG|60 px]]
********* [[Camarodonta]]
********* [[Camarodonta]]
**********[[Parasaleniidae]] [[File:Parasalenia poehlii.JPG|60 px]]
**********[[Parasaleniidae]] [[File:Parasalenia gratiosa.jpg|60 px]]
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*************** [[Strongylocentrotidae]] [[File:Strongylocentrotus franciscanus at Telegraph Cove.jpg|60 px]]
*************** [[Strongylocentrotidae]] [[File:Strongylocentrotus franciscanus at Telegraph Cove.jpg|60 px]]
}}
}}



=== Histoire évolutive et formes fossiles ===
=== Histoire évolutive et formes fossiles ===
[[Fichier:Archaeocidaris brownwoodensis MHNT.jpg|thumb|upright=0.9|Fossile d'''[[Archaeocidaris brownwoodensis]]'' ([[Pennsylvanien]]).]]
[[Fichier:Archaeocidaris brownwoodensis MHNT.jpg|thumb|upright=0.9|Fossile d'''[[Archaeocidaris brownwoodensis]]'' ([[Pennsylvanien]], [[Carbonifère]] supérieur).]]
[[Fichier:Diademopsis crinifera.JPG|thumb|upright=0.9|fossiles de ''[[Diademopsis crinifera]]''.]]
[[Fichier:Diademopsis crinifera.JPG|thumb|upright=0.9|fossiles de ''[[Diademopsis crinifera]]''.]]
Les oursins semblent être apparus vers la fin de l'[[Ordovicien]]<ref name="NHM Evolutionary history">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/evolution.html |titre=Evolutionary history |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, il y a environ {{nombre|450|millions}} d'années<ref name="NHM Intro">{{Lien web |langue=en |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/introduction.html |titre=Introduction |série= |jour= |mois= |année= |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Leurs plus proches relatifs semblent être les [[holothurie]]s, avec qui ils forment le sous-embranchement des [[Echinozoa]]. Ceux-ci auraient divergé des autres échinodermes (comme les étoiles de mer) entre 500 et {{nombre|450|millions}} d'années avant notre ère<ref name="NHM Evolutionary history"/>. Les oursins semblent être demeurés un groupe discret pendant le [[Paléozoïque]], faiblement représenté dans le registre fossile. Une première radiation évolutive apparait au [[Dévonien]], avec l'apparition de formes plus variées et sans doute plus spécialisées, comme les [[Archaeocidaridae]]<ref name="Kroh2010"/>, qui semblent être les ancêtres de toutes les formes modernes<ref name="NHM Evolutionary history"/>.
Les oursins semblent être apparus vers la fin de l'[[Ordovicien]]<ref name="NHM Evolutionary history">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/evolution.html |titre=Evolutionary history |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>, il y a environ {{nombre|450|millions}} d'années<ref name="NHM Intro">{{Lien web |langue=en |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/intro/introduction.html |titre=Introduction |site=l'Echinoid Directory du [[Natural History Museum]] }}.</ref>. Leurs plus proches relatifs semblent être les [[holothurie]]s, avec qui ils forment le sous-embranchement des [[Echinozoa]]. Ceux-ci auraient divergé des autres échinodermes (comme les étoiles de mer) entre 500 et {{nombre|450|millions}} d'années avant notre ère<ref name="NHM Evolutionary history"/>. Les oursins semblent être demeurés un groupe discret pendant le [[Paléozoïque]], faiblement représenté dans le registre fossile. Une première radiation évolutive apparait au [[Dévonien]], avec l'apparition de formes plus variées et sans doute plus spécialisées, comme les [[Archaeocidaridae]]<ref name="Kroh2010"/>, qui semblent être les ancêtres de toutes les formes modernes<ref name="NHM Evolutionary history"/>.
Les espèces qui peuplent les milieux marins actuels sont tous les descendants d'un groupe monophylétique du [[Trias]] qui a survécu à la crise de la fin du [[Permien]]<ref name="Kroh2010">{{article|langue=en|prénom1=Andreas|nom1=Kroh|prénom2=Andrew B.|nom2=Smith|titre=The phylogeny and classification of post-Palaeozoic echinoids|périodique=Journal of Systematic Palaeontology
Les espèces qui peuplent les milieux marins actuels sont tous les descendants d'un groupe monophylétique du [[Trias]] qui a survécu à la crise de la fin du [[Permien]]<ref name="Kroh2010">{{article|langue=en|prénom1=Andreas|nom1=Kroh|prénom2=Andrew B.|nom2=Smith|titre=The phylogeny and classification of post-Palaeozoic echinoids|périodique=Journal of Systematic Palaeontology
|volume=8|numéro=2|année=2010|pages=147-212|issn=|url=http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/14772011003603556#.UotZaOL0_wM}}.</ref> et s'est considérablement diversifié, formant notamment les deux grandes sous-classes actuelles : les [[Cidaroidea|cidaridés]] et les [[Euechinoidea|euéchinoïdes]]<ref name="NHM Evolutionary history"/>. Ces groupes connurent une grande diversification à partir du [[Jurassique]], avec notamment l'apparition des [[Irregularia|oursins irréguliers]], et devinrent des représentants majeurs de la faune benthique<ref name="NHM Evolutionary history"/>.
|volume=8|numéro=2|année=2010|pages=147-212|url=http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/14772011003603556#.UotZaOL0_wM}}.</ref> et s'est considérablement diversifié, formant notamment les deux grandes sous-classes actuelles : les [[Cidaroidea|cidaridés]] et les [[Euechinoidea|euéchinoïdes]]<ref name="NHM Evolutionary history"/>. Ces groupes connurent une grande diversification à partir du [[Jurassique]], avec notamment l'apparition des [[Irregularia|oursins irréguliers]], et devinrent des représentants majeurs de la faune benthique<ref name="NHM Evolutionary history"/>.


À partir des oursins réguliers (formes hémisphériques centrées), se sont différenciés au [[Jurassique]] inférieur divers oursins irréguliers (à symétrie bilatérale) dont la radiation correspond avant tout à une évolution du régime alimentaire. Les réguliers ancestraux possédaient une [[lanterne d'Aristote]] et se nourrissaient en broutant le substrat en-dessous d'eux. Les premiers irréguliers prélevaient des particules sédimentaires pour se nourrir, mais possédaient encore une lanterne. Les irréguliers les plus dérivés modifièrent ou perdirent la lanterne et devinrent laboureurs, voire fouisseurs, se nourrissant en prélevant les particules nutritives dans le sédiment, qu'ils filtrent à l'aide de [[podia]] modifiés entourant la bouche (comme les [[Spatangoida]]). Au [[Paléocène]], certains irréguliers dérivés restaurent l'utilisation d'une lanterne (les [[Clypeasteroida]]), mais transformée en moulin à sable utilisé pour écraser les particules sableuses et les nutriments apportés par les pieds ambulacraires et les radioles modifiées en tapis<ref name="MahSandDollars">{{Lien web |langue=en |auteur=Dr. Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2012/03/sand-dollars-are-sea-urchins-please.html |titre=Sand Dollars ARE Sea Urchins |série= |jour=13 |mois=Mars |année=2012 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 27 octobre 2013 |id= }}</ref>.
À partir des oursins réguliers (formes hémisphériques centrées), se sont différenciés au [[Jurassique]] inférieur divers oursins irréguliers (à symétrie bilatérale) dont la radiation correspond avant tout à une évolution du régime alimentaire. Les réguliers ancestraux possédaient une [[lanterne d'Aristote]] et se nourrissaient en broutant le substrat en-dessous d'eux. Les premiers irréguliers prélevaient des particules sédimentaires pour se nourrir, mais possédaient encore une lanterne. Les irréguliers les plus dérivés modifièrent ou perdirent la lanterne et devinrent laboureurs, voire fouisseurs, se nourrissant en prélevant les particules nutritives dans le sédiment, qu'ils filtrent à l'aide de [[podia]] modifiés entourant la bouche (comme les [[Spatangoida]]). Au [[Paléocène]], certains irréguliers dérivés restaurent l'utilisation d'une lanterne (les [[Clypeasteroida]]), mais transformée en moulin à sable utilisé pour écraser les particules sableuses et les nutriments apportés par les pieds ambulacraires et les radioles modifiées en tapis<ref name="MahSandDollars">{{Lien web |langue=en |auteur=Dr. Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2012/03/sand-dollars-are-sea-urchins-please.html |titre=Sand Dollars ARE Sea Urchins |jour=13 |mois=Mars |année=2012 |site=Echinoblog |consulté le= 27 octobre 2013 }}</ref>.
La grande crise d'extinction de la fin du [[Crétacé]] remodela profondément les populations d'oursins, aboutissant à la domination des [[clypeasteroida]] sur les [[cassiduloida]], des [[spatangoida]] sur les [[holasteroida]], et chez les oursins réguliers des [[camarodonta]] sur les stirodontes<ref name="NHM Evolutionary history"/>.
La grande crise d'extinction de la fin du [[Crétacé]] remodela profondément les populations d'oursins, aboutissant à la domination des [[clypeasteroida]] sur les [[cassiduloida]], des [[spatangoida]] sur les [[holasteroida]], et chez les oursins réguliers des [[camarodonta]] sur les stirodontes<ref name="NHM Evolutionary history"/>.


Les oursins ont toujours été très abondants dans les eaux marines depuis le [[Jurassique]], et leur solide squelette calcaire permettant une excellente fossilisation<ref name="Mah fossil history">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2014/10/five-points-about-fossil-history-of.html |titre=Five Points About The Fossil History of Echinoderms |série= |jour=15 |mois=octobre |année=2014 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, couplé à leurs mœurs benthiques (et souvent fouisseuses) propices à la conservation<ref name="Mah fossil history"/>, en ont fait des [[Fossile stratigraphique|fossiles stratigraphiques]] d'un intérêt majeur. Il s'agit donc d'un groupe à l'histoire évolutive relativement bien connue (contrairement à leurs cousins les [[holothurie]]s, par exemple)<ref name="Kroh2010"/>. Cependant, les radioles et la lanterne d'Aristote n'étant pas emboîtées dans le test, ces organes sont plus rarement retrouvés : la systématique se fonde donc principalement sur la structure du [[test (zoologie)|test]] (système apical, tubercules, pores...), les connaissances étant moins avancées sur les parties externes ou molles. Avec le registre fossile, on compte environ 1200 genres d'oursins, répartis en {{nombre|174|familles}}<ref name="Kroh2010"/> ; cependant la diversité actuelle pourrait être la plus grande jamais connue par ce groupe<ref name="Kroh2010"/>.
Les oursins ont toujours été très abondants dans les eaux marines depuis le [[Jurassique]], et leur solide squelette calcaire permettant une excellente fossilisation<ref name="Mah fossil history">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://www.echinoblog.blogspot.fr/2014/10/five-points-about-fossil-history-of.html |titre=Five Points About The Fossil History of Echinoderms |jour=15 |mois=octobre |année=2014 |site=Echinoblog }}.</ref>, couplé à leurs mœurs benthiques (et souvent fouisseuses) propices à la conservation<ref name="Mah fossil history"/>, en ont fait des [[Fossile stratigraphique|fossiles stratigraphiques]] d'un intérêt majeur. Il s'agit donc d'un groupe à l'histoire évolutive relativement bien connue (contrairement à leurs cousins les [[holothurie]]s, par exemple)<ref name="Kroh2010"/>. Cependant, les radioles et la lanterne d'Aristote n'étant pas emboîtées dans le test, ces organes sont plus rarement retrouvés : la systématique se fonde donc principalement sur la structure du [[test (zoologie)|test]] (système apical, tubercules, pores...), les connaissances étant moins avancées sur les parties externes ou molles. Avec le registre fossile, on compte environ 1200 genres d'oursins, répartis en {{nombre|174|familles}}<ref name="Kroh2010"/> ; cependant la diversité actuelle pourrait être la plus grande jamais connue par ce groupe<ref name="Kroh2010"/>.


De très nombreux groupes d'oursins ont donc disparu depuis le [[Trias]], et ne sont connus que par fossiles ; cependant certains clades considérés comme fossiles sont parfois ressuscités au gré des découvertes en eaux profondes (comme les ''[[Echinothurioida]]''<ref name="MahTop27">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/10/the-27-best-deep-sea-species-10.html |titre=Echinothurioid Sea Urchins |série= |jour=21 |mois=Octobre |année=2008 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 19 novembre 2013 |id= }}</ref>). Certains groupes fossiles avaient un test ou des radioles de formes exubérantes (massues, boules, arcs, entonnoirs, « sapins de Noël »...), dont l'utilité n'est pas encore totalement comprise<ref name="MahStrangeSpines"/>.
De très nombreux groupes d'oursins ont donc disparu depuis le [[Trias]], et ne sont connus que par fossiles ; cependant certains clades considérés comme fossiles sont parfois ressuscités au gré des découvertes en eaux profondes (comme les ''[[Echinothurioida]]''<ref name="MahTop27">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/10/the-27-best-deep-sea-species-10.html |titre=Echinothurioid Sea Urchins |jour=21 |mois=Octobre |année=2008 |site=Echinoblog |consulté le= 19 novembre 2013 }}</ref>). Certains groupes fossiles avaient un test ou des radioles de formes exubérantes (massues, boules, arcs, entonnoirs, « sapins de Noël »...), dont l'utilité n'est pas encore totalement comprise<ref name="MahStrangeSpines"/>.
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[[Fichier:Flower urchin by Vincent C Chen.jpg|thumb|Le dangereux [[Toxopneustes pileolus|oursin fleur]] à [[Taiwan]].]]
[[Fichier:Flower urchin by Vincent C Chen.jpg|thumb|Le dangereux [[Toxopneustes pileolus|oursin fleur]] à [[Taiwan]].]]
=== Piqûre ===
=== Piqûre ===
Beaucoup d'espèces d'oursins vivent à faible profondeur, posés sur le fond et parfois bien dissimulés : il arrive donc que des baigneurs marchent dessus par inadvertance, ce qui provoque de fortes douleurs. Les piquants ont par ailleurs la particularité de se fragiliser après la première cassure, et donc de se morceler dans la plaie : il est ainsi très difficile de les enlever en entier, d'autant plus qu'ils sont souvent pourvus de micro-dentelures qui empêchent de les faire progresser en sens inverse une fois plantés dans de la chair. Heureusement, les espèces du littoral français ne présentent aucun danger si la plaie est correctement désinfectée, et les débris de calcite seront dissous par le système immunitaire en quelques jours ou semaines<ref name="ARESUB"/>. Certains des plus gros morceaux seront quant à eux expulsés naturellement du corps après quelque temps.
Beaucoup d'espèces d'oursins vivent à faible profondeur, posés sur le fond et parfois bien dissimulés : il arrive donc que des baigneurs marchent dessus par inadvertance, ce qui provoque de fortes douleurs. Les piquants ont par ailleurs la particularité de se fragiliser après la première cassure, et donc de se morceler dans la plaie : il est ainsi très difficile de les enlever en entier, d'autant plus qu'ils sont souvent pourvus de micro-dentelures qui empêchent de les faire progresser en sens inverse une fois plantés dans de la chair. Heureusement, les espèces du littoral français ne présentent aucun danger si la plaie est correctement désinfectée, et les débris de calcite seront dissous par le système immunitaire en quelques jours ou semaines<ref name="ARESUB"/>. Certains des plus gros morceaux seront quant à eux expulsés naturellement du corps après quelque temps.


Toutefois, certaines espèces tropicales sont venimeuses (ce qui est souvent signalé par des couleurs ou des motifs voyants) : c'est notamment le cas des représentants de la famille des [[Diadematidae]] (qui comporte notamment les « [[Diadema (animal)|oursins-diadèmes]] ») et des [[Echinothuriidae]], dont le plus à craindre est sans doute le bien nommé [[Asthenosoma varium|oursin de feu]], dont les piquants sont comme perlés de capsules de venin colorées et très visibles. Plusieurs représentants de la famille des [[Toxopneustidae]] sont également dangereux, comme l'[[tripneustes gratilla|oursin bonnet de prêtre]] (''Tripneustes gratilla''), très courant - et consommé - dans l'[[Indo-pacifique]]<ref name="ARESUB"/>.
Toutefois, certaines espèces tropicales sont venimeuses (ce qui est souvent signalé par des couleurs ou des motifs voyants) : c'est notamment le cas des représentants de la famille des [[Diadematidae]] (qui comporte notamment les « [[Diadema (animal)|oursins-diadèmes]] ») et des [[Echinothuriidae]], dont le plus à craindre est sans doute le bien nommé [[Asthenosoma varium|oursin de feu]], dont les piquants sont comme perlés de capsules de venin colorées et très visibles. Plusieurs représentants de la famille des [[Toxopneustidae]] sont également dangereux, comme l'[[tripneustes gratilla|oursin bonnet de prêtre]] (''Tripneustes gratilla''), très courant - et consommé - dans l'[[Indo-pacifique]]<ref name="ARESUB"/>.


L'oursin le plus dangereux est cependant l'[[Toxopneustes pileolus|oursin fleur]] (''[[Toxopneustes pileolus]]''), dont le venin est situé non pas dans les piquants (très courts et presque invisibles) mais dans les [[pédicellaire]]s, qui prennent la forme d'excroissances charnues en forme de fleurs qui recouvrent tout son corps ; son venin est extrêmement virulent et peut dans certains cas causer la mort chez l'Homme<ref name="ARESUB">{{Lien web |langue=fr |auteur=Dr Jean-Michel Rolland |lien auteur= |coauteurs= |url=http://aresub.pagesperso-orange.fr/medecinesubaquatique/dangersfaune/oursins.htm#venimeux |titre=Pathologies liées à l'oursin |série= |jour= |mois= |année=1997 |site=ARESUB |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 25 novembre 2013 |id= }}</ref>{{,}}<ref name="Nakagawa">{{article|langue=en|prénom1=H.|nom1=Nakagawa|prénom2=T.|nom2=Tanigawa|prénom3=K.|nom3=Tomita|et al.=oui |titre=Recent studies on the pathological effects of purified sea urchin toxins|périodique=Journal of Toxicology - Toxin reviews|volume=22|numéro=4|année=2003|pages=633-649|issn=|DOI=10.1081/TXR-120026918|url=http://apps.webofknowledge.com.gate1.inist.fr/full_record.do?product=UA&search_mode=Refine&qid=2&SID=Y169VisJsHhmlyFmM2G&page=1&doc=1&cacheurlFromRightClick=no}}.</ref>.
L'oursin le plus dangereux est cependant l'[[Toxopneustes pileolus|oursin fleur]] (''[[Toxopneustes pileolus]]''), dont le venin est situé non pas dans les piquants (très courts et presque invisibles) mais dans les [[pédicellaire]]s, qui prennent la forme d'excroissances charnues en forme de fleurs qui recouvrent tout son corps ; son venin est extrêmement virulent et peut dans certains cas causer la mort chez l'Homme<ref name="ARESUB">{{Lien web |langue=fr |auteur=Dr Jean-Michel Rolland |url=http://aresub.pagesperso-orange.fr/medecinesubaquatique/dangersfaune/oursins.htm#venimeux |titre=Pathologies liées à l'oursin |année=1997 |site=ARESUB |consulté le= 25 novembre 2013 }}</ref>{{,}}<ref name="Nakagawa">{{article|langue=en|prénom1=H.|nom1=Nakagawa|prénom2=T.|nom2=Tanigawa|prénom3=K.|nom3=Tomita|et al.=oui |titre=Recent studies on the pathological effects of purified sea urchin toxins|périodique=Journal of Toxicology - Toxin reviews|volume=22|numéro=4|année=2003|pages=633-649|DOI=10.1081/TXR-120026918|url=http://apps.webofknowledge.com.gate1.inist.fr/full_record.do?product=UA&search_mode=Refine&qid=2&SID=Y169VisJsHhmlyFmM2G&page=1&doc=1&cacheurlFromRightClick=no}}.</ref>.


=== Consommation d'oursin ===
=== Consommation d'oursin ===
{{Article détaillé|Oursinade}}
{{Article détaillé|Oursinade}}
[[Fichier:Sushi uni.jpg|thumb|Du corail d'oursins en [[sushi]] au [[Japon]].]]
[[Fichier:Sushi uni.jpg|thumb|Du corail d'oursins en [[sushi]] au [[Japon]].]]
Tous les oursins ne sont pas comestibles<ref name="Rungis">{{Lien web |langue=fr |auteur=Séverine Littière |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.rungisinternational.com/fr/bleu/produits_saison/mer/oursin.asp |titre=L'oursin, "une piquante saveur" |série= |jour= |mois= |année= |site=RungisInternational.com |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 22 octobre 2013 |id= }}</ref>, certains étant amers ou trop pauvres en parties comestibles ; on ne connait cependant pas d'espèce à la toxicité avérée<ref name="ARESUB2">{{Lien web |langue=fr |auteur=Dr Jean-Michel Rolland |lien auteur= |coauteurs= |url=http://aresub.pagesperso-orange.fr/medecinesubaquatique/dangersfaune/oursins.htm#nonvenimeux|titre=Pathologies liées à l'oursin |série= |jour= |mois= |année=1997 |site=ARESUB |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 25 novembre 2013 |id= }}</ref>.
Tous les oursins ne sont pas comestibles<ref name="Rungis">{{Lien web |langue=fr |auteur=Séverine Littière |url=http://www.rungisinternational.com/fr/bleu/produits_saison/mer/oursin.asp |titre=L'oursin, "une piquante saveur" |site=RungisInternational.com |consulté le= 22 octobre 2013 }}</ref>, certains étant amers ou trop pauvres en parties comestibles ; on ne connaît cependant pas d'espèce à la toxicité avérée<ref name="ARESUB2">{{Lien web |langue=fr |auteur=Dr Jean-Michel Rolland |url=http://aresub.pagesperso-orange.fr/medecinesubaquatique/dangersfaune/oursins.htm#nonvenimeux|titre=Pathologies liées à l'oursin |année=1997 |site=ARESUB |consulté le= 25 novembre 2013 }}</ref>.


Les espèces les plus consommées sont ''[[Paracentrotus lividus]]'' (« oursin violet ») en [[Méditerranée]]<ref name="Rungis"/>, ''[[Echinus esculentus]]'' (« oursin comestible »), ''[[Strongylocentrotus droebachiensis]]'' (« oursin vert ») ou ''[[Psammechinus miliaris]]'' (« oursin grimpeur ») sur les côtes [[atlantique]]s<ref name="Rungis"/>, et ''[[Strongylocentrotus franciscanus]]'' (« oursin rouge géant » : Canada, Japon), ''[[Strongylocentrotus purpuratus]]'' (« oursin pourpre », États-Unis/Canada), ''[[Tripneustes gratilla]]'' (« oursin bonnet de prêtre », Philippines, Japon), ''[[Strongylocentrotus droebachiensis]]'' (« oursin vert » : Canada, États-Unis, Russie, Japon) et ''[[Loxechinus albus]]'' (« oursin du Chili » : Chili, Pérou) dans le [[Pacifique]].
Les espèces les plus consommées sont ''[[Paracentrotus lividus]]'' (« oursin violet ») en [[Méditerranée]]<ref name="Rungis"/>, ''[[Echinus esculentus]]'' (« oursin comestible »), ''[[Strongylocentrotus droebachiensis]]'' (« oursin vert ») ou ''[[Psammechinus miliaris]]'' (« oursin grimpeur ») sur les côtes [[atlantique]]s<ref name="Rungis"/>, et ''[[Strongylocentrotus franciscanus]]'' (« oursin rouge géant » : Canada, Japon), ''[[Strongylocentrotus purpuratus]]'' (« oursin pourpre », États-Unis/Canada), ''[[Tripneustes gratilla]]'' (« oursin bonnet de prêtre », Philippines, Japon), ''[[Strongylocentrotus droebachiensis]]'' (« oursin vert » : Canada, États-Unis, Russie, Japon) et ''[[Loxechinus albus]]'' (« oursin du Chili » : Chili, Pérou) dans le [[Pacifique]].
Aux [[Antilles]] et dans le [[Mer des Caraïbes|bassin des Caraïbes]], on consomme surtout des ''[[Tripneustes ventricosus]]'' (« chadron blanc ») et des ''[[Lytechinus variegatus]]'' (« oursin variable »).
Aux [[Antilles]] et dans le [[Mer des Caraïbes|bassin des Caraïbes]], on consomme surtout des ''[[Tripneustes ventricosus]]'' (« chadron blanc ») et des ''[[Lytechinus variegatus]]'' (« oursin variable »).
En [[Nouvelle-Zélande]], on consomme traditionnellement l'oursin local ''[[Evechinus chloroticus]]'' sous le nom de « Kina ».
En [[Nouvelle-Zélande]], on consomme traditionnellement l'oursin local ''[[Evechinus chloroticus]]'' sous le nom de « Kina ».
En [[Australie]], on consomme aussi les espèces ''[[Centrostephanus rodgersii]]'', ''[[Heliocidaris tuberculata]]'' et ''[[Heliocidaris erythrogramma]]''<ref name="MahFreakingGood">{{Lien web |langue= |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/09/why-sea-urchin-sushi-uni-tastes-so.html |titre=Why Sea Urchin sushi (uni) tastes SO frakking good! |série= |jour=15 |mois=Septembre |année=2008 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 27 octobre 2013 |id= }}</ref>.
En [[Australie]], on consomme aussi les espèces ''[[Centrostephanus rodgersii]]'', ''[[Heliocidaris tuberculata]]'' et ''[[Heliocidaris erythrogramma]]''<ref name="MahFreakingGood">{{Lien web |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/09/why-sea-urchin-sushi-uni-tastes-so.html |titre=Why Sea Urchin sushi (uni) tastes SO frakking good! |jour=15 |mois=Septembre |année=2008 |site=Echinoblog |consulté le= 27 octobre 2013 }}</ref>.


Les espèces comestibles sont récoltées manuellement, à l'aide d'une courte pique, d'un crochet ou d'un simple couteau ; certaines peuvent aussi être élevées en bassins (comme ''[[Psammechinus miliaris]]'')<ref name="Rungis"/>. Lors de l'ouverture, les plus longs piquants de l'oursin sont brisés pour éviter les blessures. Le [[Test (zoologie)|test]] est découpé à mi-hauteur ; les parties comestibles de l'oursin sont les cinq glandes sexuelles, mâles ou femelles, les [[gonades]] appelées communément « corail »<ref name="Rungis"/>. Pour y avoir accès, la [[lanterne d'Aristote]] et l'appareil digestif sont retirés. Suivant les espèces et la saison, le corail est plus ou moins aggloméré et sa couleur va de verdâtre à rouge sombre en passant par orange vif. En gastronomie, l'oursin est aussi appelé « châtaigne de mer » ou « œuf de mer » (notamment par [[Victor Hugo]] dans ''[[Les Travailleurs de la mer]]'').
Les espèces comestibles sont récoltées manuellement, à l'aide d'une courte pique, d'un crochet ou d'un simple couteau ; certaines peuvent aussi être élevées en bassins (comme ''[[Psammechinus miliaris]]'')<ref name="Rungis"/>. Lors de l'ouverture, les plus longs piquants de l'oursin sont brisés pour éviter les blessures. Le [[Test (zoologie)|test]] est découpé à mi-hauteur ; les parties comestibles de l'oursin sont les cinq glandes sexuelles, mâles ou femelles, les [[gonades]] appelées communément « corail »<ref name="Rungis"/>. Pour y avoir accès, la [[lanterne d'Aristote]] et l'appareil digestif sont retirés. Suivant les espèces et la saison, le corail est plus ou moins aggloméré et sa couleur va de verdâtre à rouge sombre en passant par orange vif. En gastronomie, l'oursin est aussi appelé « châtaigne de mer » ou « œuf de mer » (notamment par [[Victor Hugo]] dans ''[[Les Travailleurs de la mer]]'').
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Le corail d'oursin est également commercialisé en conserve, pasteurisé au naturel. Ce nouveau mode de commercialisation, à un prix plus abordable que l'oursin frais, serait une innovation d'une entreprise [[Espagne|espagnole]] de [[Santander (Espagne)|Santander]], fournisseur des marques de luxe Kaspia et Kaviari<ref name="Express">[[François-Régis Gaudry]], [http://www.lexpress.fr/styles/piquez-vous-d-oursins_477720.html « Piquez-vous d'oursins ! »], L'express.fr, 16/03/2007.</ref>.
Le corail d'oursin est également commercialisé en conserve, pasteurisé au naturel. Ce nouveau mode de commercialisation, à un prix plus abordable que l'oursin frais, serait une innovation d'une entreprise [[Espagne|espagnole]] de [[Santander (Espagne)|Santander]], fournisseur des marques de luxe Kaspia et Kaviari<ref name="Express">[[François-Régis Gaudry]], [http://www.lexpress.fr/styles/piquez-vous-d-oursins_477720.html « Piquez-vous d'oursins ! »], L'express.fr, 16/03/2007.</ref>.


Les oursins sont consommés dans de nombreux pays côtiers<ref name="Rungis"/>. Leur consommation est historiquement très populaire en France et au Japon<ref name="Express" /> (premier consommateur et importateur mondial, avec 97 % du commerce international<ref name="Oger">{{Lien web |langue=fr |auteur=Camille Oger |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.lemanger.fr/index.php/le-gout-des-oursins/ |titre=Le goût des oursins |série= |jour= |mois= |année= |site=LeManger.fr |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 4 novembre 2013 |id= }}</ref>), mais est aussi traditionnellement présente aux [[Antilles]], au [[Chili]], en [[Nouvelle-Zélande]] ou encore aux [[Philippines]] et dans une grande partie des littoraux d'Asie du Sud-Est, ce qui a mené à l'effondrement des populations dans certaines régions.
Les oursins sont consommés dans de nombreux pays côtiers<ref name="Rungis"/>. Leur consommation est historiquement très populaire en France et au Japon<ref name="Express" /> (premier consommateur et importateur mondial, avec 97 % du commerce international<ref name="Oger">{{Lien web |langue=fr |auteur=Camille Oger |url=http://www.lemanger.fr/index.php/le-gout-des-oursins/ |titre=Le goût des oursins |site=LeManger.fr |consulté le= 4 novembre 2013 }}</ref>), mais est aussi traditionnellement présente aux [[Antilles]], au [[Chili]], en [[Nouvelle-Zélande]] ou encore aux [[Philippines]] et dans une grande partie des littoraux d'Asie du Sud-Est, ce qui a mené à l'effondrement des populations dans certaines régions.
Leur valeur marchande peut varier fortement entre la zone de production et celle de consommation. Par exemple, en 2007, les [[Paracentrotus lividus|oursins violets]] se trouvaient à {{unité|6|euros}} la douzaine à Toulon, et {{unité|58|euros}} le kilogramme à Paris, soit environ {{unité|6|euros}} l'unité<ref name="Express"/>. <br/>La pêche et la vente sont interdites de mai à septembre en France de manière à ne pas épuiser la ressource pendant la période de reproduction<ref name="Express"/>.
Leur valeur marchande peut varier fortement entre la zone de production et celle de consommation. Par exemple, en 2007, les [[Paracentrotus lividus|oursins violets]] se trouvaient à {{unité|6|euros}} la douzaine à Toulon, et {{unité|58|euros}} le kilogramme à Paris, soit environ {{unité|6|euros}} l'unité<ref name="Express"/>. <br/>La pêche et la vente sont interdites de mai à septembre en France de manière à ne pas épuiser la ressource pendant la période de reproduction<ref name="Express"/>.


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[[Fichier:Loxechinus albus 02794.jpg|thumb|upright=0.8|Élevage commercial d'oursins du Chili (''[[Loxechinus albus]]'').]]
[[Fichier:Loxechinus albus 02794.jpg|thumb|upright=0.8|Élevage commercial d'oursins du Chili (''[[Loxechinus albus]]'').]]
[[Fichier:Sea Urchin 2.jpg|thumb|upright=0.8|L'« [[Mespilia globulus|oursin smoking]] » est apprécié en aquarium.]]
[[Fichier:Sea Urchin 2.jpg|thumb|upright=0.8|L'« [[Mespilia globulus|oursin smoking]] » est apprécié en aquarium.]]
Face à la raréfaction des oursins sauvages dans les lieux où la pêche est intense (notamment au [[Japon]])<ref name="Edible sea urchins">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John M.|nom1=Lawrence|et al.=oui|titre=Edible sea urchins|sous-titre=biology and ecology|éditeur=[[Elsevier (éditeur)|Elsevier]]|collection=Developments in aquaculture and fisheries science|lieu=Amsterdam|année=2007|pages totales=380|isbn=978-0-444-52940-4|isbn2=0-444-52940-3|issn=0167-9309|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=6T2JomruARoC&printsec=frontcover}}.</ref>, son élevage commercial s'est mis en place à l'imitation des élevages scientifiques puis récréatifs : c'est l'[[échiniculture]]<ref name="Rungis"/>{{,}}<ref name="EstEclair">{{article|langue=fr|prénom1=|nom1=|titre=L'échiniculture, réussite vendéenne |périodique=[[L'Est-Éclair]]|volume=|numéro=|année=2001|pages=|issn=|url=http://www.lest-eclair.fr/article/france-monde/environnement-lechiniculture-reussite-vendeenne}}.</ref>.
Face à la raréfaction des oursins sauvages dans les lieux où la pêche est intense (notamment au [[Japon]])<ref name="Edible sea urchins">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John M.|nom1=Lawrence|et al.=oui|titre=Edible sea urchins|sous-titre=biology and ecology|lieu=Amsterdam|éditeur=[[Elsevier (éditeur)|Elsevier]]|collection=Developments in aquaculture and fisheries science|année=2007|pages totales=380|isbn=978-0-444-52940-4|isbn2=0-444-52940-3|issn=0167-9309|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=6T2JomruARoC&printsec=frontcover}}.</ref>, son élevage commercial s'est mis en place à l'imitation des élevages scientifiques puis récréatifs : c'est l'[[échiniculture]]<ref name="Rungis"/>{{,}}<ref name="EstEclair">{{article|langue=fr|titre=L'échiniculture, réussite vendéenne |périodique=[[L'Est-Éclair]]|année=2001|pages=|url=http://www.lest-eclair.fr/article/france-monde/environnement-lechiniculture-reussite-vendeenne}}.</ref>.


L'échiniculture se développe depuis les années 1980 en Europe (notamment en France sur l'[[île de Ré]])<ref name="EstEclair"/>, mais aussi dans l'océan Pacifique et en Asie du Sud-Est, et peut se faire en bacs artificiels ou en conditions semi-naturelles. L'élevage en bâtiment permet de gérer l'ensemble des paramètres importants pour les oursins : température, salinité, [[pH]], oxygène, lumière, nourriture... Les oursins y sont généralement nourris d'algues, les larves étant élevées à part dans un premier temps<ref name="Rebours">{{article|langue=fr|prénom1=Céline|nom1=Rebours|titre=Amélioration de la survie des stades larvaires et juvéniles de ''Paracentrotus lividus'' ([[Jean-Baptiste de Lamarck|Lamarck]]) par une alimentation à base d'algues|périodique=Thèse de doctorat sous la direction de Bruno de Reviers|volume=|numéro=|année=2005|pages=|issn=|url=http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1//SRCH?IKT=12&TRM=103192832&COOKIE=U10178,Klecteurweb,D2.1,E405e3e2a-330,I250,B341720009+,SY,A\9008+1,,J,H2-26,,29,,34,,39,,44,,49-50,,53-78,,80-87,NLECTEUR+PSI,R192.134.152.148,FN}}.</ref>.
L'échiniculture se développe depuis les années 1980 en Europe (notamment en France sur l'[[île de Ré]])<ref name="EstEclair"/>, mais aussi dans l'océan Pacifique et en Asie du Sud-Est, et peut se faire en bacs artificiels ou en conditions semi-naturelles. L'élevage en bâtiment permet de gérer l'ensemble des paramètres importants pour les oursins : température, salinité, [[pH]], oxygène, lumière, nourriture... Les oursins y sont généralement nourris d'algues, les larves étant élevées à part dans un premier temps<ref name="Rebours">{{article|langue=fr|prénom1=Céline|nom1=Rebours|titre=Amélioration de la survie des stades larvaires et juvéniles de ''Paracentrotus lividus'' ([[Jean-Baptiste de Lamarck|Lamarck]]) par une alimentation à base d'algues|périodique=Thèse de doctorat sous la direction de Bruno de Reviers|année=2005|pages=|url=http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1//SRCH?IKT=12&TRM=103192832&COOKIE=U10178,Klecteurweb,D2.1,E405e3e2a-330,I250,B341720009+,SY,A\9008+1,,J,H2-26,,29,,34,,39,,44,,49-50,,53-78,,80-87,NLECTEUR+PSI,R192.134.152.148,FN}}.</ref>.


Fin 2013, une entreprise française peut produire environ {{unité|6|tonnes}} d'oursins frais par an. Les ventes sont réparties entre les oursins frais et la transformation (conserverie, préparations culinaires)<ref name="ODR">Voir par exemple le site de l'entreprise pionnière en France : [http://loursinedere.fr/pr%C3%A9sentation-de-l-oursine-de-r%C3%A9/ L'oursine de Ré].</ref>.
Fin 2013, une entreprise française peut produire environ {{unité|6|tonnes}} d'oursins frais par an. Les ventes sont réparties entre les oursins frais et la transformation (conserverie, préparations culinaires)<ref name="ODR">Voir par exemple le site de l'entreprise pionnière en France : [http://loursinedere.fr/pr%C3%A9sentation-de-l-oursine-de-r%C3%A9/ L'oursine de Ré].</ref>.


L'élevage d'oursins en aquariums privés s'est également développé, mais demeure réservé aux grands bacs d'eau de mer avec une eau très contrôlée, et demande donc une certaine expérience en aquariophilie<ref name="aquarium32">{{Lien web |langue=fr |auteur=P. Wilkens, adapté par Jean Schnugg |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.aquarium32.com/HistoricAquario/Oursins.htm |titre=Les Oursins dans l'aquarium marin |série= |jour= |mois= |année= |site=aquarium32.com |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Les oursins sont notamment appréciés pour leur herbivorie, permettant de limiter la prolifération des algues dans les aquariums récifaux<ref name="aquarium32"/> ; plusieurs oursins irréguliers fouisseurs (comme ''[[Laganum depressum]]'') sont également choisis pour purifier le sédiment<ref name="aquarium32"/>. Mais certains oursins à l'apparence particulièrement spectaculaire sont aussi élevés par des aquariophiles pour leurs simples qualités esthétiques, comme l'[[Mespilia globulus|oursin-smoking]], l'[[Tripneustes gratilla|oursin bonnet-de-prêtre]], l'[[Salmacis sphaeroides|oursin vert]], l'[[Astropyga radiata|oursin rouge]], l'[[Diadema setosum|oursin-diadème]], l'[[Echinometra mathaei|oursin perforant]], l'[[Echinothrix calamaris|oursin à double piquants]], l'[[Heterocentrotus mammillatus|oursin crayon]] ou encore l'[[Phyllacanthus imperialis|oursin baguette]]<ref name="Aquarium Récifal">{{Lien web |langue=fr |auteur=Jean-François Fortier |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.aquarium-recifal.fr/oursin-pour-aquarium-marin.html |titre=L'oursin d'aquarium : piquant ou piqué en récifal ? |série= |jour= |mois= |année= |site=aquarium-recifal.fr |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>. Certains très beaux oursins comme l'[[Asthenosoma varium|oursin de feu]], parfois recherchés, sont cependant déconseillés car peu adaptés à la vie en captivité en raison de leur régime, de leur taille ou de leur venimosité<ref name="Aquarium Récifal"/>.
L'élevage d'oursins en aquariums privés s'est également développé, mais demeure réservé aux grands bacs d'eau de mer avec une eau très contrôlée, et demande donc une certaine expérience en aquariophilie<ref name="aquarium32">{{Lien web |langue=fr |auteur=P. Wilkens, adapté par Jean Schnugg |url=http://www.aquarium32.com/HistoricAquario/Oursins.htm |titre=Les Oursins dans l'aquarium marin |site=aquarium32.com }}.</ref>. Les oursins sont notamment appréciés pour leur herbivorie, permettant de limiter la prolifération des algues dans les aquariums récifaux<ref name="aquarium32"/> ; plusieurs oursins irréguliers fouisseurs (comme ''[[Laganum depressum]]'') sont également choisis pour purifier le sédiment<ref name="aquarium32"/>. Mais certains oursins à l'apparence particulièrement spectaculaire sont aussi élevés par des aquariophiles pour leurs simples qualités esthétiques, comme l'[[Mespilia globulus|oursin-smoking]], l'[[Tripneustes gratilla|oursin bonnet-de-prêtre]], l'[[Salmacis sphaeroides|oursin vert]], l'[[Astropyga radiata|oursin rouge]], l'[[Diadema setosum|oursin-diadème]], l'[[Echinometra mathaei|oursin perforant]], l'[[Echinothrix calamaris|oursin à double piquants]], l'[[Heterocentrotus mammillatus|oursin crayon]] ou encore l'[[Phyllacanthus imperialis|oursin baguette]]<ref name="Aquarium Récifal">{{Lien web |langue=fr |auteur=Jean-François Fortier |url=http://www.aquarium-recifal.fr/oursin-pour-aquarium-marin.html |titre=L'oursin d'aquarium : piquant ou piqué en récifal ? |site=aquarium-recifal.fr }}.</ref>. Certains très beaux oursins comme l'[[Asthenosoma varium|oursin de feu]], parfois recherchés, sont cependant déconseillés car peu adaptés à la vie en captivité en raison de leur régime, de leur taille ou de leur venimosité<ref name="Aquarium Récifal"/>.


=== L'oursin et la recherche ===
=== L'oursin et la recherche ===
[[File:Psammechinus miliaris (Gmelin, 1778), early pluteus ventral view, length 500 mu Helgoland 5.JPEG|thumb|Larve « [[Pluteus (échinidé)|pluteus]] » d'oursin grimpeur (''[[Psammechinus miliaris]]''), observée au microscope.]]
[[File:Psammechinus miliaris (Gmelin, 1778), early pluteus ventral view, length 500 mu Helgoland 5.JPEG|thumb|Larve « [[Pluteus (échinidé)|pluteus]] » d'oursin grimpeur (''[[Psammechinus miliaris]]''), observée au microscope.]]
L'oursin est un modèle très utilisé pour la recherche scientifique, en particulier les espèces communes comme ''[[Arbacia punctulata]]'' et ''[[Strongylocentrotus purpuratus]]''<ref name="MahStrongyloScience">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/06/echinodermsso-what-good-are-they.html |titre=Echinoderms. So What Good Are They? |série= |jour=21 |mois=Juin |année=2008 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 27 octobre 2013 |id= }}</ref>, les espèces venimeuses comme ''[[Toxopneustes pileolus]]'' et ''[[Tripneustes gratilla]]''<ref name="Nakagawa 2">{{en}} Nakagawa, H., Yamaguchi, C., Sakai, H. ''et al''., « Biochemical and physiological properties of pedicellarial lectins from the toxopneustid sea urchins », ''Journal of natural toxins'', 1999, Volume 8 {{n°|3}}, {{p.|297-308}}. [http://apps.webofknowledge.com.gate1.inist.fr/full_record.do?product=UA&search_mode=Refine&qid=2&SID=Y169VisJsHhmlyFmM2G&page=1&doc=3&cacheurlFromRightClick=no lire en ligne]</ref> ou les espèces à valeur commerciale comme ''[[Paracentrotus lividus]]'' et ''[[Psammechinus miliaris]]''. Réaliser une fécondation en laboratoire est relativement simple, et les élevages d'oursins sont faciles à maintenir et peu couteux contrairement à de nombreux autres animaux modèles.
L'oursin est un modèle très utilisé pour la recherche scientifique, en particulier les espèces communes comme ''[[Arbacia punctulata]]'' et ''[[Strongylocentrotus purpuratus]]''<ref name="MahStrongyloScience">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2008/06/echinodermsso-what-good-are-they.html |titre=Echinoderms. So What Good Are They? |jour=21 |mois=Juin |année=2008 |site=Echinoblog |consulté le= 27 octobre 2013 }}</ref>, les espèces venimeuses comme ''[[Toxopneustes pileolus]]'' et ''[[Tripneustes gratilla]]''<ref name="Nakagawa 2">{{en}} Nakagawa, H., Yamaguchi, C., Sakai, H. ''et al''., « Biochemical and physiological properties of pedicellarial lectins from the toxopneustid sea urchins », ''Journal of natural toxins'', 1999, Volume 8 {{n°|3}}, {{p.|297-308}}. [http://apps.webofknowledge.com.gate1.inist.fr/full_record.do?product=UA&search_mode=Refine&qid=2&SID=Y169VisJsHhmlyFmM2G&page=1&doc=3&cacheurlFromRightClick=no lire en ligne]</ref> ou les espèces à valeur commerciale comme ''[[Paracentrotus lividus]]'' et ''[[Psammechinus miliaris]]''. Réaliser une fécondation en laboratoire est relativement simple, et les élevages d'oursins sont faciles à maintenir et peu couteux contrairement à de nombreux autres animaux modèles.


* Écologie : Les oursins sont des animaux très abondants dans certains écosystèmes marins, et peuvent être localement responsables de la majorité de l'herbivorie. En conséquence, leurs variations de population ont un impact significatif sur les populations d'algues, une surpopulation (due par exemple à la raréfaction des prédateurs) pouvant déboucher sur un surpâturage, voire sur l'établissement de zones totalement nues<ref name="Bonaviri2011">{{en}} Bonaviri, C., Vega Fernández, T., Fanelli, G., Badalamenti, F., Gianguzza, P., 2011, « Leading role of the sea urchin Arbacia lixula in maintaining the barren state in southwestern Mediterranean », ''Marine Biology'' {{n°|158}}, {{p.|2505-2513}}.</ref>. Les populations d'oursins sont donc très suivies par les écologues, inquiets de la conservation des équilibres biologiques<ref name="Micheli" />.
* Écologie : Les oursins sont des animaux très abondants dans certains écosystèmes marins, et peuvent être localement responsables de la majorité de l'herbivorie. En conséquence, leurs variations de population ont un impact significatif sur les populations d'algues, une surpopulation (due par exemple à la raréfaction des prédateurs) pouvant déboucher sur un surpâturage, voire sur l'établissement de zones totalement nues<ref name="Bonaviri2011">{{en}} Bonaviri, C., Vega Fernández, T., Fanelli, G., Badalamenti, F., Gianguzza, P., 2011, « Leading role of the sea urchin Arbacia lixula in maintaining the barren state in southwestern Mediterranean », ''Marine Biology'' {{n°|158}}, {{p.|2505-2513}}.</ref>. Les populations d'oursins sont donc très suivies par les écologues, inquiets de la conservation des équilibres biologiques<ref name="Micheli" />.
* Embryologie : Pendant plus d'un siècle, les [[Embryologie|embryologistes]] ont utilisé ''A. punctulata'' comme modèle expérimental. En effet, les œufs d'oursins sont transparents et peuvent être manipulés facilement dans les laboratoires de recherche. Ils peuvent être facilement fécondés, se développer rapidement et de façon synchrone<ref name="pmid18895450">{{article|langue=en| auteur = O Rulon| titre = T''he modification of developmental patterns in Arbacia eggs with malonic acid''| journal = Anat. Rec.| volume = 99| numéro = 4| pages = 652| année = 1947| mois = décembre| pmid = 18895450| doi = | url = | issn = }}</ref>{{,}}<ref name="pmid12056821">{{article|langue=en| auteur = J Kanungo | titre = ''Prolonged incubation in seawater induces a DNA-dependent protein phosphorylation activity in Arbacia punctulata eggs''| journal = Biochem. Biophys. Res. Commun.| volume = 294| numéro = 3| pages = 667–71| année = 2002| mois = juin | pmid = 12056821| doi = 10.1016/S0006-291X(02)00539-9| url = http://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0006-291X(02)00539-9| issn = }}</ref>.
* Embryologie : Pendant plus d'un siècle, les [[Embryologie|embryologistes]] ont utilisé ''A. punctulata'' comme modèle expérimental. En effet, les œufs d'oursins sont transparents et peuvent être manipulés facilement dans les laboratoires de recherche. Ils peuvent être facilement fécondés, se développer rapidement et de façon synchrone<ref name="pmid18895450">{{article|langue=en| auteur = O Rulon| titre = T''he modification of developmental patterns in Arbacia eggs with malonic acid''| journal = Anat. Rec.| volume = 99| numéro = 4| pages = 652| année = 1947| mois = décembre| pmid = 18895450}}</ref>{{,}}<ref name="pmid12056821">{{article|langue=en| auteur = J Kanungo | titre = ''Prolonged incubation in seawater induces a DNA-dependent protein phosphorylation activity in Arbacia punctulata eggs''| journal = Biochem. Biophys. Res. Commun.| volume = 294| numéro = 3| pages = 667–71| année = 2002| mois = juin | pmid = 12056821| doi = 10.1016/S0006-291X(02)00539-9| url = http://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0006-291X(02)00539-9}}</ref>.
* Génétique : Pendant des décennies, l'[[embryon]] d'oursin a été utilisé pour établir la théorie [[chromosome|chromosomique]] de l'[[hérédité]], la description des [[centrosome]]s, la [[parthénogenèse]] et la [[fécondation]]<ref name="pmid14295124">{{article|langue=en| auteur = PM Failla| titre = ''RECOVERY FROM DIVISION DELAY IN IRRADIATED GAMETES OF ARBACIA PUNCTULATA''| journal = Radiat. Res.| volume = 25| numéro = 2| pages = 331–40| année = 1965| mois = juin| pmid = 14295124| doi = 10.2307/3571975| url = http://jstor.org/stable/3571975| issn = }}</ref>{{,}}<ref name="pmid4327513">{{article|langue=en| auteur = MI Sachs, E Anderson | titre = ''A cytological study of artificial parthenogenesis in the sea urchin Arbacia punctulata''| journal = J. Cell Biol.| volume = 47| numéro = 1| pages = 140–58| année = 1970| mois = octobre| pmid = 4327513| pmc = 2108410| doi = 10.1083/jcb.47.1.140| url = http://www.jcb.org/cgi/pmidlookup?view=long&pmid=4327513| issn = }}</ref>{{,}}<ref name="pmid17812420">{{article|langue=en| auteur = GL Kite | titre = ''THE NATURE OF THE FERTILIZATION MEMBRANE OF THE EGG OF THE SEA URCHIN (ARBACIA PUNCTULATA)''| journal = [[Science (revue)|Science]]| volume = 36| numéro = 930| pages = 562–564| année = 1912| mois = octobre| pmid = 17812420| doi = 10.1126/science.36.930.562-a| url = http://www.sciencemag.org/cgi/pmidlookup?view=long&pmid=17812420| issn = }}</ref>. Les travaux de recherche au cours des trente dernières années, ont permis de comprendre des phénomènes tels que l'[[Acide ribonucléique messager|ARNm]] stable et le contrôle de la [[traduction génétique]], l'isolement et la caractérisation du [[fuseau mitotique]], et la réalisation que les principales protéines de structure de fuseau sont les [[microtubule]]s<ref name="pmid14195437">{{article|langue=en| auteur = AM Zimmerman, D Marsland| titre = ''CELL DIVISION: EFFECTS OF PRESSURE ON THE MITOTIC MECHANISMS OF MARINE EGGS (ARBACIA PUNCTULATA)''| journal = Exp. Cell Res.| volume = 35| numéro = | pages = 293–302| année = 1964| mois = juillet| pmid = 14195437| doi = 10.1016/0014-4827(64)90096-5| url = | issn = }}</ref>{{,}}<ref name="pmid14791535">{{article|langue=en| auteur = A Scott| titre = ''A cytological analysis of the effects of cyanide and 4,6-dinitro-orthocresol on the mitotic phases in Arbacia punctulata''| journal = Biol. Bull.| volume = 99| numéro = 2| pages = 362–3| année = 1950| mois = octobre| pmid = 14791535|doi = | url = | issn = }}</ref>. Le premier échinoderme à voir son génome entièrement séquencé fut l'oursin pourpre ''[[Strongylocentrotus purpuratus]]''<ref name="génome">{{article|langue=en|prénom1=Erica|nom1=Sodergren|nom2=''al.''|titre=The Genome of the Sea Urchin Strongylocentrotus purpuratus|périodique=Science|volume=314|numéro=5801|année=2006|pages=941-952|issn=|url=http://www.sciencemag.org/content/314/5801/941.abstract}}</ref>.
* Génétique : Pendant des décennies, l'[[embryon]] d'oursin a été utilisé pour établir la théorie [[chromosome|chromosomique]] de l'[[hérédité]], la description des [[centrosome]]s, la [[parthénogenèse]] et la [[fécondation]]<ref name="pmid14295124">{{article|langue=en| auteur = PM Failla| titre = ''RECOVERY FROM DIVISION DELAY IN IRRADIATED GAMETES OF ARBACIA PUNCTULATA''| journal = Radiat. Res.| volume = 25| numéro = 2| pages = 331–40| année = 1965| mois = juin| pmid = 14295124| doi = 10.2307/3571975| url = http://jstor.org/stable/3571975}}</ref>{{,}}<ref name="pmid4327513">{{article|langue=en| auteur = MI Sachs, E Anderson | titre = ''A cytological study of artificial parthenogenesis in the sea urchin Arbacia punctulata''| journal = J. Cell Biol.| volume = 47| numéro = 1| pages = 140–58| année = 1970| mois = octobre| pmid = 4327513| pmc = 2108410| doi = 10.1083/jcb.47.1.140| url = http://www.jcb.org/cgi/pmidlookup?view=long&pmid=4327513}}</ref>{{,}}<ref name="pmid17812420">{{article|langue=en| auteur = GL Kite | titre = ''THE NATURE OF THE FERTILIZATION MEMBRANE OF THE EGG OF THE SEA URCHIN (ARBACIA PUNCTULATA)''| journal = [[Science (revue)|Science]]| volume = 36| numéro = 930| pages = 562–564| année = 1912| mois = octobre| pmid = 17812420| doi = 10.1126/science.36.930.562-a| url = http://www.sciencemag.org/cgi/pmidlookup?view=long&pmid=17812420}}</ref>. Les travaux de recherche au cours des trente dernières années, ont permis de comprendre des phénomènes tels que l'[[Acide ribonucléique messager|ARNm]] stable et le contrôle de la [[traduction génétique]], l'isolement et la caractérisation du [[fuseau mitotique]], et la réalisation que les principales protéines de structure de fuseau sont les [[microtubule]]s<ref name="pmid14195437">{{article|langue=en| auteur = AM Zimmerman, D Marsland| titre = ''CELL DIVISION: EFFECTS OF PRESSURE ON THE MITOTIC MECHANISMS OF MARINE EGGS (ARBACIA PUNCTULATA)''| journal = Exp. Cell Res.| volume = 35| pages = 293–302| année = 1964| mois = juillet| pmid = 14195437| doi = 10.1016/0014-4827(64)90096-5}}</ref>{{,}}<ref name="pmid14791535">{{article|langue=en| auteur = A Scott| titre = ''A cytological analysis of the effects of cyanide and 4,6-dinitro-orthocresol on the mitotic phases in Arbacia punctulata''| journal = Biol. Bull.| volume = 99| numéro = 2| pages = 362–3| année = 1950| mois = octobre| pmid = 14791535}}</ref>. Le premier échinoderme à voir son génome entièrement séquencé fut l'oursin pourpre ''[[Strongylocentrotus purpuratus]]''<ref name="génome">{{article|langue=en|prénom1=Erica|nom1=Sodergren|nom2=''al.''|titre=The Genome of the Sea Urchin Strongylocentrotus purpuratus|périodique=Science|volume=314|numéro=5801|année=2006|pages=941-952|url=http://www.sciencemag.org/content/314/5801/941.abstract}}</ref>.
* En biologie cellulaire : Les études sur les oursins ont fourni les premières preuves du rôle de l'[[actine]] dans les cellules non-musculaires<ref name="pmid6420068">{{article|langue=en| auteur =JH Henson, G Schatten| titre = ''Calcium regulation of the actin-mediated cytoskeletal transformation of sea urchin coelomocytes''| journal = Cell Motil.| volume = 3| numéro = 5-6| pages = 525–34| année = 1983| pmid = 6420068| doi = 10.1002/cm.970030519| url = | issn = }}</ref>{{,}}<ref name="pmid6894447">{{article|langue=en| auteur = J. Kabat-Zinn, RH Singer| titre = ''Sea urchin tube feet: unique structures that allow a cytological and molecular approach to the study of actin and its gene expression''| journal = J. Cell Biol.| volume = 89| numéro = 1| pages = 109–14| année = 1981| mois = avril| pmid = 6894447| pmc = 2111775| doi = 10.1083/jcb.89.1.109| url = http://www.jcb.org/cgi/pmidlookup?view=long&pmid=6894447| issn = }}</ref>.
* En biologie cellulaire : Les études sur les oursins ont fourni les premières preuves du rôle de l'[[actine]] dans les cellules non-musculaires<ref name="pmid6420068">{{article|langue=en| auteur =JH Henson, G Schatten| titre = ''Calcium regulation of the actin-mediated cytoskeletal transformation of sea urchin coelomocytes''| journal = Cell Motil.| volume = 3| numéro = 5-6| pages = 525–34| année = 1983| pmid = 6420068| doi = 10.1002/cm.970030519}}</ref>{{,}}<ref name="pmid6894447">{{article|langue=en| auteur = J. Kabat-Zinn, RH Singer| titre = ''Sea urchin tube feet: unique structures that allow a cytological and molecular approach to the study of actin and its gene expression''| journal = J. Cell Biol.| volume = 89| numéro = 1| pages = 109–14| année = 1981| mois = avril| pmid = 6894447| pmc = 2111775| doi = 10.1083/jcb.89.1.109| url = http://www.jcb.org/cgi/pmidlookup?view=long&pmid=6894447}}</ref>.
* En [[écotoxicologie]] : les [[larves]] d'oursins (appelées [[pluteus (échinidé)|pluteus]], en forme de [[Tour Eiffel]]) présentent des difformités si les concentrations de polluants dans l'eau dépassent un certain seuil<ref name="pmid18728732">{{article|langue=en| auteur = Jäntschi L, Bolboaca SD| titre = A structural modelling study on marine sediments toxicity| journal = Mar Drugs| volume = 6| numéro = 2| pages = 372–88| année = 2008| pmid = 18728732| pmc = 2525494|doi = 10.3390/md20080017| url = | issn = }}</ref>{{,}}<ref name="pmid18633720">{{Article|langue=en|auteur1=A Rudolph|auteur2=P Medina|auteur3=C Urrutia|auteur4=R Ahumada|titre=''Ecotoxicological sediment evaluations in marine aquaculture areas of Chile''|journal=Environ Monit Assess|volume=155|numéro=1-4|mois=juillet|année=2008|pages=419–29|issn=0167-6369|oclc=439841045|pmid=18633720|doi=10.1007/s10661-008-0444-x}}</ref>. De même, le pourcentage d'[[ovocytes]] fécondés diminue avec l'augmentation des polluants dans le milieu. On peut donc utiliser les oursins comme indicateurs de [[pollution]] du milieu. Les piquants des oursins peuvent aussi être analysés en [[biomécanique]] pour obtenir des informations sur les lieux les plus pollués.
* En [[écotoxicologie]] : les [[larves]] d'oursins (appelées [[pluteus (échinidé)|pluteus]], en forme de [[Tour Eiffel]]) présentent des difformités si les concentrations de polluants dans l'eau dépassent un certain seuil<ref name="pmid18728732">{{article|langue=en| auteur = Jäntschi L, Bolboaca SD| titre = A structural modelling study on marine sediments toxicity| journal = Mar Drugs| volume = 6| numéro = 2| pages = 372–88| année = 2008| pmid = 18728732| pmc = 2525494|doi = 10.3390/md20080017}}</ref>{{,}}<ref name="pmid18633720">{{Article|langue=en|auteur1=A Rudolph|auteur2=P Medina|auteur3=C Urrutia|auteur4=R Ahumada|titre=''Ecotoxicological sediment evaluations in marine aquaculture areas of Chile''|journal=Environ Monit Assess|volume=155|numéro=1-4|mois=juillet|année=2008|pages=419–29|issn=0167-6369|oclc=439841045|pmid=18633720|doi=10.1007/s10661-008-0444-x}}</ref>. De même, le pourcentage d'[[ovocytes]] fécondés diminue avec l'augmentation des polluants dans le milieu. On peut donc utiliser les oursins comme indicateurs de [[pollution]] du milieu. Les piquants des oursins peuvent aussi être analysés en [[biomécanique]] pour obtenir des informations sur les lieux les plus pollués.
* En [[biologie cellulaire]] fondamentale et appliquée. Une fois l'ovocyte fécondé, les divisions de la [[cellule-œuf]] sont faciles à observer au microscope et sont synchronisées. La cellule-œuf d'oursin est donc un outil idéal pour l'étude des mécanismes de division cellulaire et au-delà, des dérèglements qui peuvent conduire au développement de [[cancers]].
* En [[biologie cellulaire]] fondamentale et appliquée. Une fois l'ovocyte fécondé, les divisions de la [[cellule-œuf]] sont faciles à observer au microscope et sont synchronisées. La cellule-œuf d'oursin est donc un outil idéal pour l'étude des mécanismes de division cellulaire et au-delà, des dérèglements qui peuvent conduire au développement de [[cancers]].
* On utilise aussi du sperme d'oursin pour l'étude du chimiotactisme des [[spermatozoïde]]s<ref name="pmid16575966">{{article|langue=en| auteur = FR Lillie| titre = ''The Fertilizing Power of Sperm Dilutions of Arbacia''| journal = [[Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A.]]| volume = 1| numéro = 3| pages = 156–60| année = 1915| mois = mars| pmid = 16575966| pmc = 1090763|doi = 10.1073/pnas.1.3.156| url = | issn = }}</ref>{{,}}<ref name="pmid17951422">{{article|langue=en| auteur = MV Inamdar, T Kim, YK Chung, ''et al.''| titre = ''Assessment of sperm chemokinesis with exposure to jelly coats of sea urchin eggs and resact: a microfluidic experiment and numerical study''.| journal = J. Exp. Biol.| volume = 210| numéro = Pt 21| pages = 3805–20| année = 2007| mois = novembre| pmid = 17951422| doi = 10.1242/jeb.005439| url = http://jeb.biologists.org/cgi/pmidlookup?view=long&pmid=17951422| issn = }}</ref>.
* On utilise aussi du sperme d'oursin pour l'étude du chimiotactisme des [[spermatozoïde]]s<ref name="pmid16575966">{{article|langue=en| auteur = FR Lillie| titre = ''The Fertilizing Power of Sperm Dilutions of Arbacia''| journal = [[Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A.]]| volume = 1| numéro = 3| pages = 156–60| année = 1915| mois = mars| pmid = 16575966| pmc = 1090763|doi = 10.1073/pnas.1.3.156}}</ref>{{,}}<ref name="pmid17951422">{{article|langue=en| auteur = MV Inamdar, T Kim, YK Chung, ''et al.''| titre = ''Assessment of sperm chemokinesis with exposure to jelly coats of sea urchin eggs and resact: a microfluidic experiment and numerical study''.| journal = J. Exp. Biol.| volume = 210| numéro = Pt 21| pages = 3805–20| année = 2007| mois = novembre| pmid = 17951422| doi = 10.1242/jeb.005439| url = http://jeb.biologists.org/cgi/pmidlookup?view=long&pmid=17951422}}</ref>.
* Une partie du [[carbonate de calcium]] qui constitue le squelette des oursins semble pouvoir provenir de [[dioxyde de carbone]] gazeux capturé lors de la respiration. Ainsi, les oursins pourraient fournir un [[puits de carbone]] important, ce qui intéresse l'[[Génie écologique|Ingénierie écologique]]<ref name="Bhaduri">{{article|langue=en|prénom1=Gaurav A.|nom1=Bhaduri|prénom2=Lidija|nom2=Siller|titre=
* Une partie du [[carbonate de calcium]] qui constitue le squelette des oursins semble pouvoir provenir de [[dioxyde de carbone]] gazeux capturé lors de la respiration. Ainsi, les oursins pourraient fournir un [[puits de carbone]] important, ce qui intéresse l'[[Génie écologique|Ingénierie écologique]]<ref name="Bhaduri">{{article|langue=en|prénom1=Gaurav A.|nom1=Bhaduri|prénom2=Lidija|nom2=Siller|titre=
Nickel nanoparticles catalyse reversible hydration of carbon dioxide for mineralization carbon capture and storage
Nickel nanoparticles catalyse reversible hydration of carbon dioxide for mineralization carbon capture and storage
|périodique=Catalysis Science & Technology|volume=3|numéro=|année=2013|pages=1234-1239|issn=|DOI=10.1039/C3CY20791A |url=http://pubs.rsc.org/en/content/articlelanding/2013/cy/c3cy20791a#!divAbstract}}.</ref>.
|périodique=Catalysis Science & Technology|volume=3|année=2013|pages=1234-1239|DOI=10.1039/C3CY20791A |url=http://pubs.rsc.org/en/content/articlelanding/2013/cy/c3cy20791a#!divAbstract}}.</ref>.
* À l'inverse, le [[stéréome]] (structure osseuse) des oursins étant composé de calcite riche en [[magnésium]], ceux-ci pourraient être extrêmement sensibles à l'acidification des mers due au surenrichissement en CO<sub>2</sub> d'origine humaine : cette forme de calcite étant la plus soluble, des eaux plus acides pourraient altérer la croissance des oursins et fragiliser leurs parties dures une fois adultes, les rendant plus vulnérables et moins aptes à se nourrir, d'autant plus que leur physiologie ne leur permet apparemment pas de réguler l'acidité de leur liquide cœlomique<ref name="Asnaghi"/>.
* À l'inverse, le [[stéréome]] (structure osseuse) des oursins étant composé de calcite riche en [[magnésium]], ceux-ci pourraient être extrêmement sensibles à l'acidification des mers due au surenrichissement en CO<sub>2</sub> d'origine humaine : cette forme de calcite étant la plus soluble, des eaux plus acides pourraient altérer la croissance des oursins et fragiliser leurs parties dures une fois adultes, les rendant plus vulnérables et moins aptes à se nourrir, d'autant plus que leur physiologie ne leur permet apparemment pas de réguler l'acidité de leur liquide cœlomique<ref name="Asnaghi"/>.


Certaines spécificités biomécaniques des oursins (colle des [[podia]], structure du [[stéréome]], [[lanterne d'Aristote]]...) particulièrement originales et efficaces, sont étudiées par des ingénieurs, en vue d'en tirer des applications industrielles sur le modèle du [[biomimétisme]]<ref name="biomimétisme">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2016/06/sea-urchin-biomimicry-echinoids.html |titre=Sea Urchin Biomimicry! Echinoids Inspiring Applications from knives to glue! |série= |jour=15 |mois=Juin |année=2016 |site=Echinoblog |éditeur= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>. En particulier, l'excellente solidité des radioles, couplée à une certaine souplesse et une bonne résistance à la fracture, font de leur structure complexe un modèle dans le développement de nouveaux [[béton]]s, jusqu'à cent fois plus résistants<ref name="atlasobscura.com"/>.
Certaines spécificités biomécaniques des oursins (colle des [[podia]], structure du [[stéréome]], [[lanterne d'Aristote]]...) particulièrement originales et efficaces, sont étudiées par des ingénieurs, en vue d'en tirer des applications industrielles sur le modèle du [[biomimétisme]]<ref name="biomimétisme">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2016/06/sea-urchin-biomimicry-echinoids.html |titre=Sea Urchin Biomimicry! Echinoids Inspiring Applications from knives to glue! |jour=15 |mois=Juin |année=2016 |site=Echinoblog }}.</ref>. En particulier, l'excellente solidité des radioles, couplée à une certaine souplesse et une bonne résistance à la fracture, font de leur structure complexe un modèle dans le développement de nouveaux [[béton]]s, jusqu'à cent fois plus résistants<ref name="atlasobscura.com"/>.


== Dans la culture ==
== Dans la culture ==
=== Utilisations culturelles et rituelles ===
=== Utilisations culturelles et rituelles ===
[[Fichier:Radioles d'Heterocentrotus mamillatus sculptées.JPG|thumb|upright=0.8|Radioles d'{{citation|[[Heterocentrotus mamillatus|oursin-crayon]]}} sculptées, [[Nouvelle-Calédonie]].]]
[[Fichier:Radioles d'Heterocentrotus mamillatus sculptées.JPG|thumb|upright=0.8|Radioles d'{{citation|[[Heterocentrotus mamillatus|oursin-crayon]]}} sculptées, [[Nouvelle-Calédonie]].]]
Les [[Test (zoologie)|tests]] d'oursins morts arborent un motif étoile (les ambulacres), qui peut être particulièrement voyant chez certaines espèces, et notamment les oursins irréguliers où il prend parfois une forme de fleur. Cela en fait des objets assez esthétiques, recherchés par certains collectionneurs ou utilisés dans certains peuples comme objets de décoration, objets rituels ou encore comme amulettes. Notamment, dans les régions éloignées de la mer mais reposant sur des plateaux calcaires du Crétacé riches en fossiles d'oursins irréguliers bien conservés (ceux-ci vivant au sein du sédiment, leur corps peut être extrêmement bien préservé), ceux-ci ont souvent été vus comme des pierres magiques du fait de leur motif étoilé, et utilisés dans l'ornement de tombeaux ou de monuments religieux, avec une grande diversité des symboliques suivant les peuples (œufs de serpent, pierres de foudre, pain de fées, pommes de cristal...)<ref name="Folklore of fossil echinoderms">{{Lien web |langue=en |auteur=Paul W. Taylor |lien auteur= |coauteurs= |url=https://depositsmag.com/2017/04/04/folklore-of-fossil-echinoderms/ |titre=Folklore of fossil echinoderms |série= |jour=4 |mois=4 |année=2017 |site=depositsmag.com |éditeur= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>.
Les [[Test (zoologie)|tests]] d'oursins morts arborent un motif étoile (les ambulacres), qui peut être particulièrement voyant chez certaines espèces, et notamment les oursins irréguliers où il prend parfois une forme de fleur. Cela en fait des objets assez esthétiques, recherchés par certains collectionneurs ou utilisés dans certains peuples comme objets de décoration, objets rituels ou encore comme amulettes. Notamment, dans les régions éloignées de la mer mais reposant sur des plateaux calcaires du Crétacé riches en fossiles d'oursins irréguliers bien conservés (ceux-ci vivant au sein du sédiment, leur corps peut être extrêmement bien préservé), ceux-ci ont souvent été vus comme des pierres magiques du fait de leur motif étoilé, et utilisés dans l'ornement de tombeaux ou de monuments religieux, avec une grande diversité des symboliques suivant les peuples (œufs de serpent, pierres de foudre, pain de fées, pommes de cristal...)<ref name="Folklore of fossil echinoderms">{{Lien web |langue=en |auteur=Paul W. Taylor |url=https://depositsmag.com/2017/04/04/folklore-of-fossil-echinoderms/ |titre=Folklore of fossil echinoderms |jour=4 |mois=4 |année=2017 |site=depositsmag.com }}.</ref>.


Dans l'océan Pacifique, on sculpte encore parfois des gros piquants d'oursin-crayon (''[[Heterocentrotus mamillatus]]'') pour en faire des amulettes ou des souvenirs pour les touristes<ref name="Crayon DORIS">{{Lien web |langue=fr |auteur=LE BRIS Sylvain, PERRIN Magali |lien auteur= |coauteurs= |url=http://doris.ffessm.fr/ref/specie/1849 |titre=Heterocentrotus mamillatus |série= |jour=5 |mois=2 |année=2017 |site=[[Données d'observations pour la reconnaissance et l'identification de la faune et de la flore subaquatiques|DORIS]] |éditeur= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.</ref>.
Dans l'océan Pacifique, on sculpte encore parfois des gros piquants d'oursin-crayon (''[[Heterocentrotus mamillatus]]'') pour en faire des amulettes ou des souvenirs pour les touristes<ref name="Crayon DORIS">{{Lien web |langue=fr |auteur=LE BRIS Sylvain, PERRIN Magali |url=http://doris.ffessm.fr/ref/specie/1849 |titre=Heterocentrotus mamillatus |jour=5 |mois=2 |année=2017 |site=[[Données d'observations pour la reconnaissance et l'identification de la faune et de la flore subaquatiques|DORIS]] }}.</ref>.


=== Arts visuels ===
=== Arts visuels ===
[[Fichier:"Sea Urchins" by Edward Armitage (1882).jpg|thumb|''Les Oursins'' d'[[Edward Armitage]] (1882).]]
[[Fichier:"Sea Urchins" by Edward Armitage (1882).jpg|thumb|''Les Oursins'' d'[[Edward Armitage]] (1882).]]
En 1840, le naturaliste anglais [[Edward Forbes]] édite un ouvrage illustré étonnant, ''A history of British star-fishes, and other animals of the class Echinodermata'', contenant de nombreuses illustrations allégoriques souvent burlesques, mettant en scène des échinodermes dans des gravures d'inspiration néo-classique, aux connotations mythologiques, galantes, épiques, ou comiques<ref name="Mah Forbes">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinoblog.blogspot.com/2014/09/awesome-vintage-echinoderm-plates-via.html |titre=vintage 1841 Forbes Echinoderm Plates via the Internet Archive Book Gallery |série= |jour=03 |mois=Septembre |année=2014 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>.
En 1840, le naturaliste anglais [[Edward Forbes]] édite un ouvrage illustré étonnant, ''A history of British star-fishes, and other animals of the class Echinodermata'', contenant de nombreuses illustrations allégoriques souvent burlesques, mettant en scène des échinodermes dans des gravures d'inspiration néo-classique, aux connotations mythologiques, galantes, épiques, ou comiques<ref name="Mah Forbes">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://www.echinoblog.blogspot.com/2014/09/awesome-vintage-echinoderm-plates-via.html |titre=vintage 1841 Forbes Echinoderm Plates via the Internet Archive Book Gallery |jour=03 |mois=Septembre |année=2014 |site=Echinoblog }}.</ref>.


De nombreux peintres méditerranéens comme [[Salvador Dalí]] ont immortalisé les oursinades dans plusieurs tableaux<ref name="Aquaportail">{{Lien web |langue= |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.aquaportail.info/oursinade.html |titre=L'oursinade grâce à un vrai casse-pieds : l'oursin |série= |jour= |mois= |année= |site=Aquaportail.info |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= 22 octobre 2013 |id= }} .</ref> et même des sculptures, comme le {{citation|''Rhinocéros habillé de dentelles''}} de [[Salvador Dalí|Dalí]] à [[Puerto Banús]] (1956), sculpture monumentale représentant un rhinocéros (inspiré de [[Rhinocéros de Dürer|celui de Dürer]]) entouré de tests d'oursins géants<ref name="Truong2009">{{Lien web |langue=fr|auteur=Alain Truong|url=http://elogedelart.canalblog.com/archives/2009/08/05/14651898.html |titre=Les Rhinoceros de Salvador Dali|site=[http://elogedelart.canalblog.com/ Éloge de l'art]|jour=5|mois=août|année=2009|consulté le=11 septembre 2013|id=Truong2009}}</ref>.
De nombreux peintres méditerranéens comme [[Salvador Dalí]] ont immortalisé les oursinades dans plusieurs tableaux<ref name="Aquaportail">{{Lien web |url=http://www.aquaportail.info/oursinade.html |titre=L'oursinade grâce à un vrai casse-pieds : l'oursin |site=Aquaportail.info |consulté le= 22 octobre 2013 }} .</ref> et même des sculptures, comme le {{citation|''Rhinocéros habillé de dentelles''}} de [[Salvador Dalí|Dalí]] à [[Puerto Banús]] (1956), sculpture monumentale représentant un rhinocéros (inspiré de [[Rhinocéros de Dürer|celui de Dürer]]) entouré de tests d'oursins géants<ref name="Truong2009">{{Lien web |langue=fr|auteur=Alain Truong|url=http://elogedelart.canalblog.com/archives/2009/08/05/14651898.html |titre=Les Rhinoceros de Salvador Dali|site=[http://elogedelart.canalblog.com/ Éloge de l'art]|jour=5|mois=août|année=2009|consulté le=11 septembre 2013|id=Truong2009}}</ref>.




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L’oursin est la fin des êtres circulaires et rayonnés. En lui ils ont leur triomphe, leur plus haut développement. Le cercle a peu de variantes. Il est la forme absolue. Dans le globe de l’oursin, si simple, si compliqué, il atteint une perfection qui finit le premier monde. |{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jules Michelet]]|titre=La Mer|éditeur=|année=1861|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/La_Mer_(Michelet)}}.}}
L’oursin est la fin des êtres circulaires et rayonnés. En lui ils ont leur triomphe, leur plus haut développement. Le cercle a peu de variantes. Il est la forme absolue. Dans le globe de l’oursin, si simple, si compliqué, il atteint une perfection qui finit le premier monde. |{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jules Michelet]]|titre=La Mer|éditeur=|année=1861|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/La_Mer_(Michelet)}}.}}


[[Victor Hugo]] fournit plusieurs descriptions dans son roman de 1866 ''[[Les Travailleurs de la Mer]]'' : {{citation bloc|Ce hérisson coquillage, qui marche, boule vivante, en roulant sur ses pointes, et dont la cuirasse se compose de plus de dix mille pièces artistement ajustées et soudées, l’oursin, dont la bouche s’appelle, on ne sait pourquoi, lanterne d’Aristote [...]. Les chercheurs de fruits de mer le trouvent. Ils le coupent en quatre et le mangent cru, comme l’huître. Quelques-uns trempent leur pain dans cette chair molle. De là son nom, œuf de mer<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Victor|nom1=Hugo|titre=Les travailleurs de la mer|tome=II|éditeur=Émile Testard|lieu=Paris|année=1892|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Travailleurs_de_la_Mer/Tome_II/1-VI}}.</ref>.}}
[[Victor Hugo]] fournit plusieurs descriptions dans son roman de 1866 ''[[Les Travailleurs de la Mer]]'' : {{citation bloc|Ce hérisson coquillage, qui marche, boule vivante, en roulant sur ses pointes, et dont la cuirasse se compose de plus de dix mille pièces artistement ajustées et soudées, l’oursin, dont la bouche s’appelle, on ne sait pourquoi, lanterne d’Aristote [...]. Les chercheurs de fruits de mer le trouvent. Ils le coupent en quatre et le mangent cru, comme l’huître. Quelques-uns trempent leur pain dans cette chair molle. De là son nom, œuf de mer<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Victor|nom1=Hugo|titre=Les travailleurs de la mer|tome=II|lieu=Paris|éditeur=Émile Testard|année=1892|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Travailleurs_de_la_Mer/Tome_II/1-VI}}.</ref>.}}


Le chapitre 7 du roman ''[[s:À fond de cale|À fond de cale - voyage d'un jeune marin à travers les ténèbres]]'' de [[Thomas Mayne Reid]] (1894) est intitulé [[s:À fond de cale/7|À la recherche d’un oursin]]. Le narrateur y décrit sa quête d'un échinide : {{citation bloc|Ce qui me faisait aller au bout de cette pointe rocailleuse, où j’apercevais des coquillages, c’était le désir de me procurer un oursin. J’avais toujours eu envie de posséder un bel échantillon de cette singulière coquille; je n’avais jamais pu m’en procurer une seule. Quelques-uns de ces échinodermes s’apercevaient bien de temps en temps près du village, mais ils n’y restaient pas; c’était dans le pays un objet assez rare, par conséquent d’une valeur relative, et qu’on posait sur la cheminée, dont il faisait l’ornement. Comme on visitait fort peu le récif, qui était assez loin de la côte, j’avais l’espoir d’y trouver cette coquille, et je regardais avec attention dans toutes les crevasses, dans toutes les cavités où mon œil pouvait atteindre. [...] C’était le plus bel oursin qu’on eût jamais rencontré ; il était rond comme une orange, et sa couleur était d’un rouge foncé; mais je n’ai pas besoin de vous le décrire; quel est celui d’entre vous qui ne connaît pas l’oursin<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Thomas|nom1=Mayne Reid|traducteur=Henriette Loreau|titre=À Fond De Cale|sous-titre=Voyage d’un jeune marin à travers les ténèbres|éditeur=|année=1894|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%80_fond_de_cale/7}}.</ref>?}}
Le chapitre 7 du roman ''[[s:À fond de cale|À fond de cale - voyage d'un jeune marin à travers les ténèbres]]'' de [[Thomas Mayne Reid]] (1894) est intitulé [[s:À fond de cale/7|À la recherche d’un oursin]]. Le narrateur y décrit sa quête d'un échinide : {{citation bloc|Ce qui me faisait aller au bout de cette pointe rocailleuse, où j’apercevais des coquillages, c’était le désir de me procurer un oursin. J’avais toujours eu envie de posséder un bel échantillon de cette singulière coquille; je n’avais jamais pu m’en procurer une seule. Quelques-uns de ces échinodermes s’apercevaient bien de temps en temps près du village, mais ils n’y restaient pas; c’était dans le pays un objet assez rare, par conséquent d’une valeur relative, et qu’on posait sur la cheminée, dont il faisait l’ornement. Comme on visitait fort peu le récif, qui était assez loin de la côte, j’avais l’espoir d’y trouver cette coquille, et je regardais avec attention dans toutes les crevasses, dans toutes les cavités où mon œil pouvait atteindre. [...] C’était le plus bel oursin qu’on eût jamais rencontré ; il était rond comme une orange, et sa couleur était d’un rouge foncé; mais je n’ai pas besoin de vous le décrire; quel est celui d’entre vous qui ne connaît pas l’oursin<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Thomas|nom1=Mayne Reid|traducteur=Henriette Loreau|titre=À Fond De Cale|sous-titre=Voyage d’un jeune marin à travers les ténèbres|éditeur=|année=1894|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%80_fond_de_cale/7}}.</ref>?}}
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=== Cinéma ===
=== Cinéma ===
''[[Les Oursins]]'' est le titre et le sujet d'un film muet de [[Jean Painlevé]] de 1928<ref name="Painlevé">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2012/04/amazing-black-and-white-sea-urchin.html |titre=An amazing Black and White Sea Urchin film/video from... 1928 |série= |jour=6 |mois=Avril |année=2012 |site=Echinoblog |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.</ref>, pionnier de la vidéo naturaliste.
''[[Les Oursins]]'' est le titre et le sujet d'un film muet de [[Jean Painlevé]] de 1928<ref name="Painlevé">{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/2012/04/amazing-black-and-white-sea-urchin.html |titre=An amazing Black and White Sea Urchin film/video from... 1928 |jour=6 |mois=Avril |année=2012 |site=Echinoblog }}.</ref>, pionnier de la vidéo naturaliste.


=== Jeu vidéo ===
=== Jeu vidéo ===
Il existe un [[pokémon]] oursin : Wattapik (en anglais ''Pincurchin''), numéro 871 de la huitième génération<ref>{{Lien web |langue=en |auteur= |url=https://www.serebii.net/pokedex-swsh/pincurchin/ |titre=Pincurchin |jour= |mois= |année=2020 |site=serebii.net |éditeur= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}. </ref>.
Il existe un [[pokémon]] oursin : Wattapik (en anglais ''Pincurchin''), numéro 871 de la huitième génération<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.serebii.net/pokedex-swsh/pincurchin/ |titre=Pincurchin |année=2020 |site=serebii.net }}. </ref>.


== Galerie ==
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Fichier:Reef0228.jpg|<center>Oursin à piquants épineux (''[[Chondrocidaris gigantea]]'') à [[Hawaii]].</center>
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Fichier:Echinocyamus_pusillus.jpg|<center>Oursin fève (''[[Echinocyamus pusillus]]'') vivant, avec son duvet de radioles.</center>
Fichier:Echinocyamus_pusillus.jpg|<center>Oursin fève (''[[Echinocyamus pusillus]]'') vivant, avec son duvet de radioles.</center>
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Fichier:Urchin1-hires.jpg|<center>''[[Coelopleurus]] sp.'' (abysses de l'Atlantique nord).</center>
Fichier:Urchin1-hires.jpg|<center>''[[Coelopleurus]] sp.'' (abysses de l'Atlantique nord).</center>
Fichier:Tylocidaris ohshimai.JPG|<center>''[[Tylocidaris ohshimai]]'' séché, aux mystérieuses radioles en forme de massues.</center>
Fichier:Tylocidaris ohshimai.JPG|<center>''[[Tylocidaris ohshimai]]'' séché, aux mystérieuses radioles en forme de massues.</center>
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Fichier:Colobocentrotus atratus MHNT Bali Test dos.jpg|<center>''[[Colobocentrotus atratus]]'' Squelette d'un oursin, ou « [[test (zoologie)|test]] ».</center>
Fichier:Colobocentrotus atratus MHNT Bali Test dos.jpg|<center>''[[Colobocentrotus atratus]]'' Squelette d'un oursin, ou « [[test (zoologie)|test]] ».</center>
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[[Image:Haeckel Echinidea 60.jpg|thumb|center|upright=1.5|<center>Planche d'[[Ernst Haeckel]] extraite des ''[[Formes artistiques de la nature]]''.<br/>De gauche à droite et de haut en bas : péristome de ''[[Prionocidaris baculosa]]'', [[pédicellaire]]s de ''[[Cidaris cidaris]]'', ''[[Sphaerechinus granularis]]'' et ''[[Mesocentrotus nudus|Strongylocentrotus nudus]]'', apex de ''[[Prionocidaris baculosa]]'', radiole de ''[[Prionocidaris baculosa]]'', ''[[Eucidaris tribuloides|Cidaris tribuloides]]'' juvénile en vue aborale, radiole de ''[[Prionocidaris baculosa]]'', mamelon de ''[[Psammechinus miliaris]]'', [[lanterne d'Aristote]] de ''[[Sphaerechinus granularis]]'', et radiole de ''[[Centrostephanus longispinus]]'' en coupe.</center>]]
[[Image:Haeckel Echinidea 60.jpg|thumb|center|upright=1.5|<center>Planche d'[[Ernst Haeckel]] extraite des ''[[Formes artistiques de la nature]]''.<br/>De gauche à droite et de haut en bas : péristome de ''[[Prionocidaris baculosa]]'', [[pédicellaire]]s de ''[[Cidaris cidaris]]'', ''[[Sphaerechinus granularis]]'' et ''[[Mesocentrotus nudus|Strongylocentrotus nudus]]'', apex de ''[[Prionocidaris baculosa]]'', radiole de ''[[Prionocidaris baculosa]]'', ''[[Eucidaris tribuloides|Cidaris tribuloides]]'' juvénile en vue aborale, radiole de ''[[Prionocidaris baculosa]]'', mamelon de ''[[Psammechinus miliaris]]'', [[lanterne d'Aristote]] de ''[[Sphaerechinus granularis]]'', et radiole de ''[[Centrostephanus longispinus]]'' en coupe.</center>]]
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* {{UICN liste|Echinoidea }}
* {{NCBI|7625|''Echinoidea'' }}
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Bruno David]]|titre=Les oursins, messagers de l'évolution|éditeur=[[CNRS Éditions|CNRS éditions]]|année=2022|pages totales=51|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|hZtvEAAAQBAJ}}}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=R.|nom1=Koehler|titre=Faune de France|sous-titre=Les Échinodermes|éditeur=Librairie de la Faculté des Sciences|lieu=Paris|année=1911|lire en ligne=http://www.faunedefrance.org/bibliotheque/docs/R.KOEHLER%28FdeFr1%29Echinodermes.pdf}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=John M.|nom1=Lawrence|titre=Sea Urchins|sous-titre=Biology and Ecology|éditeur=[[Elsevier (éditeur)|Elsevier]]|lieu=Londres|année=2013|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=B322HrCUvNEC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=R.|nom1=Koehler|titre=Faune de France|sous-titre=Les Échinodermes|lieu=Paris|éditeur=Librairie de la Faculté des Sciences|année=1911|lire en ligne=http://www.faunedefrance.org/bibliotheque/docs/R.KOEHLER%28FdeFr1%29Echinodermes.pdf}}
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Guille|prénom2=Pierre|nom2=Laboute|prénom3=Jean-Louis|nom3=Menou|titre=Guide des étoiles de mer, oursins et autres échinodermes du lagon de Nouvelle-Calédonie|éditeur=ORSTOM|année=1986|pages totales=244|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=-TX-DKLJJCsC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Guille|prénom2=Pierre|nom2=Laboute|prénom3=Jean-Louis|nom3=Menou|titre=Guide des étoiles de mer, oursins et autres échinodermes du lagon de Nouvelle-Calédonie|éditeur=ORSTOM|année=1986|pages totales=244|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=-TX-DKLJJCsC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Chantal Conand]]|auteur2=[[Sonia Ribes-Beaudemoulin]]|auteur3=Florence Trentin|auteur4=Thierry Mulochau|auteur5=Émilie Boissin|titre=Oursins, étoiles de mer & autres échinodermes|sous-titre=Biodiversité de La Réunion|éditeur=Les éditions du Cyclone|lieu=La Réunion|année=2016|pages totales=168|isbn=979-10-94397-04-6}}.
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* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=H. Schultze|titre=Sea urchins|sous-titre=A guide to the worldwide shallow-water species|lieu=Hemdingen|éditeur=H & P Schultze Scientific Publications|année=2005|pages totales=485|isbn=9783980986854}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ashley Miskelly|titre=Sea Urchins of the World|sous-titre=Diversity, Symmetry and Design|lieu=Blackheath|éditeur=|année=2009|pages totales=104|isbn=0646518968}}.
* {{article|langue=fr|auteurs=Mongiardino Koch, N., Thompson, J.R., Hiley, A.S., McCowin, M.F., Armstrong, A.F., Coppard, S.E., Aguilera, F., Bronstein, O., Kroh, A., Mooi, R. & Rouse, G.W.|titre=Phylogenomic analyses of echinoid diversification prompt a re-evaluation of their fossil record|périodique=eLife|année=2022|pages=|doi=10.7554/eLife.72460}}.
* {{ouvrage|auteur1=Frédéric Ducarme|titre=Étoiles de mer, oursins et autres échinodermes de Mayotte et sa région|éditeur=Les Naturalistes de Mayotte|année=2023 |pages totales=336p |isbn=978-2-9521543-5-2 }}.


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Lien web |langue=en |auteur= Andrew B. Smith & Andreas Kroh |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/index.html |titre=The Echinoid Directory |série= |jour= |mois= |année= |site=le site du [[Natural History Museum]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.
* {{Lien web |langue=en |auteur= Andrew B. Smith & Andreas Kroh |url=http://www.nhm.ac.uk/research-curation/research/projects/echinoid-directory/index.html |titre=The Echinoid Directory |site=le site du [[Natural History Museum]] }}.
* {{Lien web |langue=fr |auteur=|lien auteur= |coauteurs= |url=http://doris.ffessm.fr/fiches_liste.asp?groupe_numero=41 |titre=Échinides (oursins) |série= |jour= |mois= |année= |site=[[Données d'observations pour la reconnaissance et l'identification de la faune et de la flore subaquatiques|DORIS]] |éditeur=encyclopédie marine en ligne de la [[Fédération française d'études et de sports sous-marins|FFESSM]] |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.
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* {{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/index.htm |titre=Diversité des oursins |série= |jour= |mois= |année= |site=site de l'université Jussieu |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}
* {{Lien web |langue=fr |auteur=Christian Aimar |url=http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/aimar2/index.htm |titre=Diversité des oursins |site=site de l'université Jussieu }}
* {{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |lien auteur= |coauteurs= |url=http://echinoblog.blogspot.fr/ |titre=The Echinoblog |série= |jour= |mois= |année= |site= |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}, site du {{Dr}} Christopher Mah, zoologue spécialiste des échinodermes.
* {{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Mah |url=http://echinoblog.blogspot.fr/ |titre=The Echinoblog }}, site du {{Dr}} Christopher Mah, zoologue spécialiste des échinodermes.
* {{Lien web |langue=fr |auteur=François Cornu|lien auteur= |coauteurs= |url=http://fran.cornu.free.fr/liste/liste.php?sous_groupe=32 |titre=Oursins |série= |jour= |mois= |année= |site=Sous Les Mers |éditeur=}}.
* {{Lien web |langue=fr |auteur=François Cornu|url=http://fran.cornu.free.fr/liste/liste.php?sous_groupe=32 |titre=Oursins |site=Sous Les Mers }}.
* {{Lien web |langue=fr |auteur=|lien auteur= |coauteurs= |url=http://wwz.ifremer.fr/peche/Le-monde-de-la-peche/Les-ressources/Lesquelles/Oursins |titre=Oursins |série= |jour= |mois= |année=2011 |site=le site de l'[[IFREMER]] |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}
* {{Lien web |langue=fr |url=http://wwz.ifremer.fr/peche/Le-monde-de-la-peche/Les-ressources/Lesquelles/Oursins |titre=Oursins |année=2011 |site=le site de l'[[IFREMER]] }}
* {{Lien web |langue= |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.mnhn.fr/arbre/pages/echinodermes.html |titre=Les échinodermes |série= |jour= |mois= |année= |site=|éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }} sur le site du [[Muséum national d'histoire naturelle]].
* {{Lien web |url=http://www.mnhn.fr/arbre/pages/echinodermes.html |titre=Les échinodermes }} sur le site du [[Muséum national d'histoire naturelle]].
* {{Lien web |langue=fr |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://usma.plongee.free.fr/biologie/cours-bio/09echinodermes.htm |titre=Cours sur les échinodermes |série= |jour= |mois= |année= |site=usma.plongee.free.fr |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}
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* {{Lien web |langue= |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinodermes.org/ |titre=Échinodermes |série= |jour= |mois= |année= |site= |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le=|id= }}, Site sur les échinodermes (dont les oursins) du [[Muséum national d'histoire naturelle|MNHN]] et LIS.
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* {{Lien web |langue=en |auteur=Julian Fell |lien auteur= |coauteurs=Ben Wigham, Yannick Dewael, Alexander Kerr, Jean-Pierre Feral |url=http://invertebrates.si.edu/echinoderm/body_records.htm |titre=Echinoderm world records |série= |jour= |mois= |année= |site=Invertebrates.si.edu |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.
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* {{Lien web |langue=fr |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.echinologia.com/Menu%20principal.htm |titre=Echinologia |série= |jour= |mois= |année= |site=|éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}, site spécialisé sur les oursins fossiles.
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* {{Lien web |langue=fr |auteur= |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.sciences-de-la-terre.com/Glossaire-echinodermes.php |titre=Glossaire des échinodermes |série= |jour= |mois= |année= |site=Sciences-de-la-terre.com |éditeur= |isbn= |page= |citation= |en ligne le= |consulté le= |id= }}.
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=== Bases de données ===
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[[Catégorie:Portail:Échinodermes/Articles liés]]
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Version du 3 mai 2024 à 17:09

Échinoïdes, Échinides, Oursins

Les Oursins sont un groupe d'animaux marins, formant la classe des Echinoidea au sein de l'embranchement des échinodermes. Ils sont aussi appelés par les scientifiques Échinoïdes ou Échinides.

Ce sont des invertébrés de forme arrondie au corps recouvert de piquants, ce qui leur vaut d'être parfois désignés, par analogie, par l'expression populaire de hérissons de mer et plus rarement par l'expression vieillie de châtaignes de mer.

Comme leurs proches parents les concombres de mer et les étoiles de mer, ces organismes benthiques à l'état adulte ont une larve planctonique.

Morphologie

L'allure générale d'un oursin est classiquement celle d'une sphère sombre de 5 à 10 cm de diamètre, densément recouverte de piquants (plutôt que d'« épines ») durs et pointus : c'est la raison pour laquelle on les appelle parfois « châtaignes de mer », ou « hérissons de mer »[1].

La couleur de l'animal est très variable[1] : elle peut aussi bien être noire que blanche, brune, pourpre, verte, rouge ou encore multicolore. Certaines espèces venimeuses signalent ainsi leur dangerosité aux prédateurs potentiels en arborant des robes très voyantes (oursin de feu, oursin fleur, oursin rouge...). D'autres arborent plutôt des couleurs de camouflage (noir, brun, vert ou encore beige, suivant le substrat). La plupart des espèces présentent des tailles allant de 5 à 10 cm de diamètre, mais certaines espèces tropicales ou abyssales peuvent dépasser 30 cm[2]. L’Oursin rouge géant est, devant l'oursin melon, la plus grande espèce littorale connue, mesurant jusqu'à 20 cm sans les piquants, et elle peut vivre plus de 100 ans[3] ; le record semble tenu par Sperosoma giganteum avec un diamètre moyen du test autour de 32 cm[4]. Cependant, piquants compris, les plus grosses espèces sont à chercher chez les oursins-lances ou les oursins-diadèmes, l'espèce Diadema setosum pouvant avoir des piquants de plus de 30 cm de long pour un test de 10 cm de diamètre, soit un diamètre total approchant les 70 cm[5].

La plupart des espèces sont caractérisées par les piquants qui protègent la carapace (appelée « test »[6]) : ceux-ci, appelés « radioles »[6], sont articulés à leur base et servent aussi bien à la locomotion qu'à la défense. Ils sont généralement longs et fins, de section ronde ; cependant l'évolution a donné naissance à une grande variété de tailles et de formes dans les radioles, en fonction de l'écologie de l'espèce - et ce depuis les périodes les plus reculées[1]. Ainsi certaines espèces ont des radioles extrêmement longues (chez les genres Diadema ou Cidaris par exemple), d'autres très courtes (comme Sphaerechinus) voire en duvet (notamment chez les oursins fouisseurs du groupe des Irregularia), d'autres encore en forme de baguettes épaisses (Heterocentrotus, Phyllacanthus) ou même en forme d'écailles (Colobocentrotus) ou de massues (Tylocidaris[7]), voire encore plus complexes[7] (Prionocidaris, Psychocidaris[8], Goniocidaris[7], Plococidaris, Chondrocidaris...)[9]. De nombreuses espèces ont aussi deux types de radioles différentes, appelées « primaires » (les plus longues) et « secondaires » (plus parfois des « miliaires »), plus ou moins différenciées : cela est particulièrement visible chez l'oursin à doubles piquants, par exemple. Leur densité et leur répartition sur le corps peuvent également varier (les Cidaroida ont des radioles primaires très clairsemées), avec parfois des zones nues (comme chez le genre Astropyga ou la famille des Temnopleuridae). Enfin, certaines espèces sont presque dépourvues de piquants : c'est notamment le cas de certaines espèces vivant enterrées dans le sable (comme certains Gnathostomata)[10].

Comme le reste des membres du phylum des échinodermes, les oursins présentent un test calcaire et un corps à structure dite pentaradiée (symétrie radiale d'ordre 5)[11] : leur corps est ainsi structuré en deux fois cinq colonnes radiales de plaques, partant de l'apex pour s'élargir à l'ambitus (l'« équateur » de l'oursin) et rétrécir à nouveau en direction de la bouche. L'animal ne présente pas de faces « ventrale » et « dorsale » (typiques des bilatériens chordés) mais une face orale (inférieure, où se trouve la bouche) et une face aborale (supérieure, où se trouve l'anus)[6]. Il n'a donc pas non plus de tête, les systèmes digestif, circulatoire et nerveux étant tous répartis en cinq branches symétriques courant le long de la paroi interne du test. Seul l'appareil apical[6] (situé au sommet du test) ne respecte pas complètement cette symétrie : il est composé de deux fois cinq plaques disposées en étoile dont 4 portent des gonopores et l'autre la madréporite (gros organe filtreur), laissant un orifice au centre où se trouve l'anus. Chez les oursins dit « réguliers » la bouche (appelée péristome[6]) est située au centre de la face orale de l'animal, directement en contact avec le substrat, et le système apical à l'opposé, à l'« apex » de la face aborale (soit au sommet de l'animal). En revanche chez les oursins irréguliers (qui sont pour la quasi-totalité des espèces fouisseuses), la bouche et/ou l'anus peuvent avoir migré vers un côté du test pour former un « avant » opposé à un « arrière »[11], qui constitueront le sens privilégié dans la locomotion de l'animal sur (ou dans) le sable (mais le reste de l'appareil apical conserve globalement sa place)[12].

Les oursins fouisseurs dits « irréguliers » ont pour la plupart adopté une forme aplatie (d'ovoïde à discoïdale) qui leur permet d'évoluer plus facilement dans le sable : c'est notamment le cas des oursins plats de l'ordre des Clypeasteroida, en forme de pièce de monnaie, dont certains portent des perforations appelées « lunules »[1], tandis que la solidité du corps est assurée par des piliers internes. De nombreux spatangoïdes comme les Loveniidae sont pour leur part en forme de cœur[13]. Quelques genres abyssaux ont même évolué vers des formes à peine reconnaissables, comme les Pourtalesiidae, en forme de bouteille[14].

Le corps plus ou moins arrondi de l'animal est toutefois toujours divisé en 10 sections radiaires (les « radius » ou « méridiens »), aires alternativement dites « ambulacraires » et « interambulacraires »[6], qui convergent du pôle aboral vers le pôle oral. Cinq de ces sections, les zones ambulacraires, sont généralement plus étroites et portent des doubles rangées de petits tentacules à collants appelés podia ou podions[10] : ils n'atteignent pas la bouche chez les irréguliers, où les ambulacres fortement modifiés forment généralement une sorte de fleur à 5 pétales sur la face aborale. Le test est formé de plaques emboitées et plus ou moins soudées appelées « assules », composées d'un épiderme externe cilié très fin recouvrant un derme entièrement calcifié, qui constituent le « squelette » de l'animal[15].

À l'intérieur du test se trouvent différents organes : tout d'abord chez la plupart des espèces non-filtreuses la bouche complexe (appelée lanterne d'Aristote[6]) pourvue de cinq puissantes dents effilées, puis le système digestif, le système nerveux (qui se sépare en cinq canaux tapissant le test et se rejoignant autour de la bouche et de l'apex), et enfin le système aquifère, lui aussi divisé en cinq parties, qui permet de réguler la pression hydrostatique de l'animal à partir de la plaque madréporitique. L'élément le plus visible est généralement l'appareil reproducteur (les « gonades »), tapissant la moitié aborale de l'intérieur du test de cinq masses charnues généralement orange ou rouge vif (la couleur varie selon l'espèce, la saison et le sexe), couleur à laquelle il doit son nom vernaculaire de « corail »[10].

Physiologie

Chez certains oursins-cuir, l'épiderme qui recouvre les radioles forme des bourrelets remplis de venin.

Épiderme

Tout le corps des oursins est recouvert par une fine cuticule de peau, dont la structure est celle d'un épithélium cilié. Celle-ci recouvre également les piquants, sauf chez les Cidaroida dont les radioles sont nues[16] (ce qui permet à des algues, des éponges et d'autres organismes de s'y développer comme sur un substrat minéral inerte)[17]. Cette cuticule permet de réguler les échanges avec le milieu externe (notamment la respiration et certains sens), et joue parfois un rôle actif dans le maintien du squelette (comme chez les oursins flexibles Echinothuriidae). C'est à la surface de la cuticule que se trouvent les organes mous comme les podia, les pédicellaires et les spheridia[18].

Squelette

La coquille des oursins est appelée le « test ». Elle présente des tubercules (qui supportent les piquants) et des perforations (d'où sortent les organes mous comme les podia).

Les radioles et le test sont composés d'une structure minérale (appelée stéréome[19]) en carbonate de calcium renforcé par une armature en cristaux de calcite. Ces deux ingrédients donnent au corps et surtout aux piquants des oursins une grande solidité, mais aussi un poids modéré et une certaine souplesse, ainsi que la capacité de se morceler une fois brisés dans un corps étranger, tout comme de se régénérer à partir de la cuticule. Au microscope, le stéréome apparaît plus ou moins spongieux selon les espèces (les vides étant comblés par du tissu conjonctif appelé « stroma »), ce qui fait varier le poids et la solidité du test[20]. D'après une étude de 2012[21], les radioles d'oursins seraient composées à 92 % de « briques » de monocristaux de calcite riche en magnésium[22],[23] (conférant solidité et dureté) et à 8 % d'un « mortier » (permettant la souplesse et la légèreté) constitué à 99,9 % de carbonate de calcium, avec 0,1 % seulement de protéines de structure, ce qui fait des oursins des animaux au squelette extrêmement minéralisé (ce qui explique au passage leur excellente fossilisation)[21]. La grande solidité conférée par cette structure mixte en fait un modèle pour des bétons ultra-résistants[24].

Le test est généralement rond, sphérique et plus ou moins aplati (parfois complètement plat), et présente deux orifices principaux[25] : le premier est le « péristome » (large ouverture de la face orale, où se trouve la bouche chez les spécimens vivants), qui présente souvent des dentelures, des encoches et des rivets qui constituent autant d'apomorphies utiles dans la classification des espèces. Chez les spécimens vivants, le péristome est recouvert d'une membrane tendre, protégée par cinq couples de plaques buccales portant chacune un podia ; chez certaines espèces le péristome laisse aussi apparaître des échancrures dites branchiales[1]. La seconde ouverture est le périprocte[6] (au centre du « système apical », parfois appelé « calice »), situé chez les oursins réguliers au sommet du test (à l'opposé de la bouche), généralement plus petite et entouré de 10 plaques (5 génitales et 5 terminales ou oculaires[6]) dont l'agencement est lui aussi un critère de classification des espèces fossiles[25] : ces plaques primordiales peuvent en effet être disposées en deux cercles de 5 plaques (dicyclique) ou en un cercle de 10 plaques (monocyclique)[1]. Les cinq plaques génitales sont chacune percée par un orifice génital, et la plus grosse d'entre elles présente un aspect spongieux : c'est la plaque madréporitique[26], seul élément ne respectant jamais la symétrie pentaradiaire (ce qui permet de définir un axe appelé « plan de Lovén »[6]). Au centre se trouve l'anus, qui peut éventuellement être surmonté d'une papille anale (chez les Diadematidae)[27]. La surface du test est composée de plaques hexagonales disposées en colonnes radiales et appelées « assules », qui sont soudées (plus ou moins solidement) les unes aux autres : c'est au niveau de ces soudures que se fait la croissance, ainsi que par génération de nouvelles plaques à partir de l'apex. La surface du test est plus ou moins perforée selon les familles : les principales perforations sont les lignes ambulacraires formées de suites de paires de pores (par où sortent les podia[28]), et les tubercules[29] qui supportent les radioles peuvent également avoir leur mamelon perforé chez certains ordres[30].

À la mort d'un oursin, les tissus mous se dégradent et libèrent les radioles et la lanterne d'Aristote, qui ne sont pas imbriqués dans le test : ceux-ci sont donc rarement retrouvés sur un cadavre ancien (qui ne laisse généralement que le test nu), et encore moins dans les fossiles, ce qui complexifie la classification des espèces disparues.

Circulation

Anatomie circulatoire d'un oursin.
a = anus ; m = madréporite ; s = canal aquifère ; r = canal radiaire ; p = ampoule podiale ; k = paroi du test ; i = intestin ; b = bouche.
Schéma complet des principaux organes d'un oursin noir (cliquer pour agrandir).

Les oursins sont parcourus par deux systèmes circulatoires, organisés en cinq fibres ramifiées tapissant l'intérieur du test et se rejoignant aux deux pôles. Ces deux systèmes sont propulsés grâce aux cils microscopiques qui recouvrent l'épithélium[31].

Le premier est le « système aquifère », qui permet une circulation d'eau de mer à pression hydrostatique variable, entrant par la plaque madréporitique située à l'apex, et circulant d'abord par le canal aquifère en direction de l'anneau aquifère (qui entoure la bouche). À partir de celui-ci, cinq canaux radiaires ramifiés tapissent les parois du test (en suivant les aires ambulacraires) pour irriguer les podia et permettre la respiration[32] (via des ampoules podiales), jusqu'à finalement rejoindre l'apex, où l'eau sort par les pores aquifères[31],[33]. Les oursins ayant de grands besoins en oxygène (notamment ceux des grandes profondeurs ou surtout ceux vivant enfouis dans la vase[34]) ont des podia spécialisés sur la face aborale, modifiés pour optimiser la respiration : ceux-ci sont souvent élargis et aplatis, pour augmenter la surface d'échange, et proviennent, chez les oursins irréguliers, d'ambulacres modifiés en cinq « pétales »[32].

Le second système est le système hemal, qui contient le sang, et part lui aussi du pourtour du tube digestif pour rayonner le long du test avec la symétrie pentaradiaire caractéristique, avant de se ramifier pour irriguer l'intégralité de la cuticule. La cavité interne des oursins (le « cœlum ») est remplie d'un liquide circulatoire constitué principalement d'eau purifiée, qui contient des cellules immunitaires appelées cœlomocytes phagocytaires, qui font la navette avec les systèmes vasculaire et hemal. Les cœlomocytes jouent un rôle essentiel dans l'immunité et la coagulation sanguine, mais collectent aussi les déchets et les ôtent activement de l'organisme à travers le système respiratoire et les podia[1].

Système digestif

Le système digestif des oursins est relativement simple, et se compose principalement d'un long conduit composé d'un œsophage (situé dans la lanterne d'Aristote), suivi d'un estomac formant une boucle, puis d'un intestin plus ou moins complexe[35] ; un rectum précède l'anus, et chez la famille des Diadematidae ce dernier est surmonté d'une papille anale, au rôle encore peu clair[36].

Suivant le régime alimentaire, l'environnement et la stratégie biologique des différentes espèces, le système digestif occupe une place plus ou moins importante dans la cavité interne des oursins, en concurrence avec d'autres organes et notamment les gonades. Ce compromis très variable a pu être mis en évidence notamment grâce à la technologie IRM[37].

Il a été montré que les oursins hébergent une vaste flore intestinale qui facilite leur digestion, flore microbienne qui varie selon les espèces mais aussi au sein d'une même espèce selon l'habitat, et donc le régime alimentaire[38].

Système respiratoire

Le système respiratoire des oursins est rudimentaire, leur circulation étant déjà très ouverte sur l'eau de mer. Les organes respiratoires sont principalement de deux types : chez les oursins primitifs (Echinothurioida et Cidaroida) le test contient un organe appelé Organe de Stewart[39], relié à la lanterne d'Aristote et permettant des échanges entre l'oxygène de l'eau et la cavité interne. Chez les oursins plus modernes (Euechinoidea), le péristome (membrane entourant la bouche) est équipé de sortes de branchies qui permettent la respiration directement dans l'eau[39].

Dans tous les cas, les podia semblent également impliqués dans les échanges gazeux et permettent de complémenter ce système rustique ; chez certaines espèces (notamment fouisseuses) il existe même des podia particuliers dont la seule fonction est respiratoire[28].

Système nerveux

Le système nerveux des oursins est rudimentaire. Il n'y a pas de vrai cerveau central : le centre nerveux consiste en un grand anneau de nerfs encerclant la bouche (plus précisément la partie antérieure de la lanterne d'Aristote). De cet anneau nerveux, partent cinq nerfs rayonnant sous les canaux radiaux du système aquifère qui se raccordent à un réseau de plus en plus fin pour innerver les podia, les radioles et les pédicellaires[1].

Sens

Les cinq points blancs sur le test de ce « Diadème » sont des capteurs visuels.

Les oursins sont pourvus de capteurs mécaniques (toucher), chimiques (Chimiotactisme) et lumineux (vue)[40]. Si certaines familles d'oursins semblent pourvues de capteurs lumineux assez développés pour identifier le mouvement et les formes (comme les Diadematidae[41]), les scientifiques considèrent que la majorité des oursins peuvent également obtenir une vision rudimentaire via l'ensemble du corps grâce à des cellules photoréceptrices qui seraient disposées dans la cuticule, au niveau des radioles[42] ou encore (hypothèse la plus probable) des podia[43]. Leur sensibilité à la lumière semble particulièrement importante dans les ultraviolets[44].

Les oursins (à l'exception des Cidaridae) sont également équipés sur la surface de leur test de minuscules organes globulaires appelés « sphérides » ou spheridia[45], qui leur conféreraient le sens de l'équilibre.

Écologie et comportement

Locomotion

Les podia d'un oursin pourpre.

Les oursins sont des animaux benthiques : ils vivent posés sur le fond marin , où ils se déplacent sur leurs piquants qui sont articulés à leur base, et se maintiennent grâce à leurs pieds ambulacraires (ou « podia »[12]). Ceux-ci se présentent sous la forme de petits tubes mous et allongés terminés par une sorte de coupe tapissée de cellules spécialisées sécrétant une substance adhésive[46]. Les podia sont reliés à deux pores connectés au système aquifère dans le test, qui commandent leur turgescence en les remplissant d'eau ou les vidant[28]. Ils permettent ainsi, en plus de la locomotion et de la préhension, à certaines espèces d'adhérer fortement à des parois verticales battues par les vagues (comme les oursins-tortues).

Les oursins réguliers n'ont ni « avant » ni « arrière », et donc pas de sens de progression préférentiel[47],[48], y compris les espèces à test légèrement elliptique de la famille des Echinometridae[49]. Les oursins irréguliers ont en revanche un axe antéro-postérieur bien défini, qui les fait progresser vers un « avant » déterminé, même s'ils peuvent aussi se déplacer latéralement si nécessaire[48].

Certains oursins irréguliers vivent totalement enterrés dans le sédiment, comme les Echinocardium[34],[50]. Ils y progressent à une vitesse d'environ 1 cm/h grâce au mouvement de leurs nombreuses et fines radioles[51].

Comme pour les étoiles de mer, on ne connait aucune espèce d'oursin capable de nager, y compris dans le registre fossile. Seule la larve peut se mouvoir en pleine eau : elle fait partie du plancton, et peut se laisser dériver sur de grandes distances[1].

Alimentation

Vue de la bouche à 5 dents et des podia entre les piquants d'un oursin-fleur.
Dessin d'une Lanterne d'Aristote (vue de profil et dents en haut).
Lovenia elongata est un oursin irrégulier (spatangoïde), qui se nourrit en filtrant le sédiment. Il est lui-même la proie de l'oursin régulier Salmacis sphaeroides.

Pour se nourrir, les oursins « broutent » la nourriture située sous leur face orale au moyen de leur puissant appareil masticateur appelé Lanterne d'Aristote, constitué de 5 longues dents articulées[52]. La puissance et la précision de celui-ci leur donne accès à une nourriture variée[53], et les oursins réguliers généralistes sont capables de modifier complètement leur régime alimentaire et leur métabolisme pour s'adapter aux perturbations de leur environnement[54].

  • Le régime alimentaire des oursins est généralement herbivore, constitué d'algues vertes, de plantes aquatiques et d'algues encroûtantes[52]. Ils sont ainsi considérés comme étant les principaux brouteurs d'algues en mer, et les plus efficaces[55].
  • Cependant, la plupart des espèces sont aussi omnivores opportunistes, notamment dans des lieux ou à des profondeurs où les algues se font rares, et ne dédaignent pas les débris alimentaires de toutes provenances[52].
  • Ainsi, un grand nombre d'espèces adoptent également un régime au moins partiellement charognard : il n'est pas rare d'en capturer dans les nasses à homard, attirés par l'appât.
  • Certains sont même des prédateurs actifs d'animaux sessiles (éponges, bryozoaires, cnidaires) et parfois vagiles (mollusques, ophiures, crustacés, crinoïdes...)[56]. L'oursin « porte lance » (Cidaris cidaris), par exemple, est un consommateur nécrophage et carnivore de grande profondeur, broutant des bryozoaires, des mollusques et des éponges, là où les algues sont trop peu abondantes. En l'absence de nourriture, certaines espèces peuvent même attaquer d'autres oursins ou faire preuve de cannibalisme[52] ; l'espèce Salmacis sphaeroides semble même faire compter les oursins fouisseurs pour une bonne partie de son régime[57].
  • Enfin, les oursins irréguliers ont la particularité de se nourrir par filtrage du sédiment[52] : ils ont le plus souvent une bouche modifiée (sans Lanterne d'Aristote), et la plupart vivent enfouis[52]. Les Cassiduloida semblent avaler de grandes quantités de sédiment dont seule la fraction organique sera digérée, alors que les Clypeasteroida (« dollars des sables ») filtrent le sable à travers leurs radioles pour que seules les particules organiques arrivent jusqu'aux podia, et de là à la bouche. Les Spatangoida et les Holasteroida sont pourvus de podia modifiés autour de leur bouche, spécialisés dans le tri du sédiment.

Un régime suspensivore est aussi suspecté chez quelques oursins irréguliers (comme Dendraster excentricus[58]) ainsi que certaines espèces abyssales comme Dermechinus horridus, dont la surface étendue et couverte de petites radioles en forme de cils pourrait servir à capturer le plancton en suspension, à la manière des crinoïdes[59].

Certaines espèces sont très abondantes sur leur aire de répartition (comme les Diadema dans les mers tropicales, les Strongylocentrotus dans les forêts de kelp ou les oursins irréguliers sur certains fonds sédimentaires), jusqu'à représenter parfois la majorité de la biomasse animale du milieu. Ils participent donc activement aux processus biologiques et à l'équilibre des écosystèmes, et représentent des espèces-clef dans la chaîne trophique en broutant de grandes quantités d'algues et de déchets organiques, ce qui permet à des organismes à croissance plus lente (comme le corail) de se développer[22]. Les oursins fouisseurs, vivant parfois en densités extraordinaires, participent aussi activement au recyclage du sédiment et jouent donc un rôle crucial dans ce processus biologique[22]. Pour cette raison, les variations de population d'oursins (surpopulation ou raréfaction) entraînent facilement d'importantes modifications de l'environnement, notamment en termes d'abondance et de diversité de la couverture algale[60].

Les déjections d'oursins se présentent sous la forme de chapelets de petites perles grisâtres (la couleur pouvant varier suivant l'espèce et surtout l'alimentation). Dans les écosystèmes où les oursins sont très abondants (comme Strongylocentrotus droebachiensis au Canada), ces déjections peuvent jouer un rôle primordial dans les cycles biologiques, à des échelles géographiques parfois beaucoup plus vastes que l'aire de répartition des oursins eux-mêmes[61].

Sous certaines conditions (suppression des prédateurs tels que les loutres, modification du milieu...) certaines espèces d'oursins peuvent connaître des explosions de population, broutant alors toute la flore disponible jusqu'à ne plus laisser que de la roche nue (en anglais urchin barren), menaçant l'équilibre d'écosystèmes majeurs tels que les forêts de kelp[62].


Reproduction et croissance

Larve pluteus d'oursin.

Les oursins n'ont généralement aucun dimorphisme sexuel : mâles et femelles sont absolument semblables visuellement[63], et des cas d'hermaphrodisme semblent exister. La reproduction est gonochorique, et mâles et femelles relâchent leurs gamètes en même temps grâce à un signal chimique[64], en pleine eau, où les œufs vont se féconder et se développer[1].

Les larves planctoniques d'oursins sont appelées pluteus (ou echinopluteus) et ont une forme caractéristique de tour Eiffel transparente pourvue de trois à six bras ciliés (chaque groupe d'oursins possède cependant des particularités dans la morphologie larvaire[12])[65]. Ces larves ont encore, contrairement aux adultes, une symétrie bilatérale[11], prouvant que les échinodermes sont bien des bilatériens, la symétrie pentaradiaire n'étant acquise que secondairement, à la métamorphose[11],[65]. Les larves dérivent parmi le plancton pendant plusieurs semaines (parfois plusieurs mois, voire années[66]) où elles se nourrissent principalement de phytoplancton[64], puis se laissent couler vers le fond pour entamer leur métamorphose en petits oursins juvéniles, particulièrement vulnérables[1]. La vitesse de croissance dépend de l'espèce et de la nourriture disponible : là où les algues sont abondantes, certaines espèces peuvent croître très rapidement (comme l'oursin granuleux), mais dans les milieux plus pauvres (fortes profondeurs, fonds sableux, faible présence de nutriments...) la croissance est plus lente[67].

Mode de vie et évolution des oursins, d'après la galerie de paléontologie et d'anatomie comparée du jardin des plantes

Certaines espèces polaires ont développé un mode de reproduction différent, appelé « lecithotrophe » (la reproduction classique des oursins étant nommée « planctotrophe ») : la fécondation est toujours externe, mais se fait avec des gamètes plus gros et moins nombreux, dont le développement débouche directement sur de petits juvéniles, sans passer par le stade planctonique. Les femelles de ces espèces portent ainsi des poches d'incubation caractéristiques[64].

Des cas de reproduction asexuée ont été observés chez des larves de Dendraster excentricus, et pourraient être possibles chez d'autres espèces : dans des eaux riches en nutriments mais aussi en prédateurs, les larves planctoniques sont capables de se cloner par division, doublant ainsi leurs chances de survie[66].

En grandissant, les oursins ont de moins en moins de prédateurs grâce à leur plus grandes radioles, leur plus grande taille et une plus grande rapidité de déplacement.

Schéma des stades de développement d'un oursin.

Espérance de vie

Du fait de leur capacité à régénérer leurs tissus, les oursins restent « jeunes » très longtemps[68],[69], et leur fertilité ne diminue pas avec l'âge : les individus continuent de croître et de se reproduire jusqu'à leur mort sans montrer de signe de sénescence, et on ne leur connaît pas de cause de « mort naturelle » en dehors de la prédation, des accidents et maladies[70]. Cette absence de vieillissement semble unique chez les échinodermes, d'autres groupes comme les étoiles de mer connaissant une sénescence marquée passé un certain âge (une dizaine d'années maximum) qui finit par entraîner la mort.

Cette sénescence négligeable[68] est indépendante de l'espérance de vie, qui varie selon les espèces[70] : chez les espèces communes d'Amérique, dans la nature l’oursin rouge géant peut vivre jusqu'à 200 ans[71], l’oursin pourpre vit une cinquantaine d’années et l’oursin variable, quatre ans seulement, cependant même les oursins dont l'espérance de vie est brève ne montrent pas de signe de vieillissement[69], et pourraient donc atteindre des âges bien plus avancés en captivité et en l'absence de menaces externes. Ces propriétés sont actuellement à l'étude pour tenter de percer le mystère de la longévité des oursins, et en tirer d'éventuels bénéfices médicaux[72].

Éthologie

Un oursin-fleur se camouflant avec des débris coralliens.
Des oursins pourpres dans les logettes qu'ils ont creusées.

Certaines espèces ou groupes d'espèces sont caractérisées par des spécificités comportementales particulières :

  • On appelle « oursins collecteurs » (ou « collectionneurs ») les oursins, vivant généralement en eaux peu profondes, qui ont pour habitude de se camoufler en portant des objets (coquilles, algues, roches, débris...) au-dessus d'eux au moyen de leurs podia et pédicellaires[17]. Cette pratique est attestée chez presque toutes les espèces de la famille des Toxopneustidae, mais aussi chez de nombreuses autres espèces côtières comme les Psammechinus, l'oursin violet de Méditerranée Paracentrotus lividus ou l'oursin vert Strongylocentrotus droebachiensis[44]. L'oursin Tripneustes gratilla pratique le camouflage d'une manière si systématique que l'expression collector urchin est son principal nom vernaculaire en anglais. L'utilité de ce comportement est encore relativement obscure : on a pensé qu'il pourrait s'agir d'un mécanisme de défense contre les prédateurs (camouflage ou bouclier), mais la présence de cette pratique chez des oursins déjà très bien protégés par un puissant venin tel que l'oursin-fleur semble discréditer cette hypothèse. Une autre théorie serait que ces objets sont utilisés comme ombrelles par les oursins vivant à faible profondeur pour se protéger des rayonnements ultraviolets du soleil, filtrés par l'eau à des profondeurs plus importantes[73], toutefois ce comportement se retrouve jusque chez des espèces abyssales[74]. Selon une étude de 2007[44], le stimulus principal pour ce comportement serait l'intensité des vagues, donc peut-être une manière de se protéger des éventuels chocs. La même étude montre que cette habitude décroît avec la taille de l'animal[44].Les observations montrent aussi que Toxopneustes pileolus se débarrasse de son camouflage pour éjecter ses gamètes[75].
  • On appelle « oursins perforants » certaines espèces d'oursins, vivant généralement sur les littoraux, qui sont capables de se creuser des loges dans les roches tendres (grès, coralligène, calcaire...) voire dures (granite) au moyen de leurs radioles et de leur lanterne d'Aristote, dans lesquelles ils peuvent passer la journée à l'abri des prédateurs[76]. Ce comportement est caractéristique du genre Echinometra (dont toutes les espèces portent le nom vernaculaire d'« oursins perforants »), mais il se rencontre également chez les Psammechinus, Paracentrotus lividus ou encore Strongylocentrotus purpuratus, espèce américaine qui a fait l'objet d'une étude scientifique en 2018 démontrant qu'il suffit de quelques mois pour qu'un individu se creuse une loge dans une roche auparavant lisse[76]. Ce processus transforme la roche en sable, et dans les zones où les oursins sont abondants leur production de sable peut être supérieure à l'apport généré par une rivière[76]. Certaines espèces comme celles du genre Echinostrephus ne quittent pratiquement jamais leur loge[52], se nourrissant de la matière organique qui y arrive par le courant[1].

L'oursin violet, commun sur les côtes françaises, est par exemple à la fois collecteur et perforant, contrairement à son voisin l'oursin noir[77].

Prédation subie

Le Poisson-loup à ocelles, un prédateur des oursins très spécialisé.

Les oursins adultes sont généralement bien protégés contre les prédateurs par leurs radioles solides et pointues (et parfois venimeuses)[78], mais quand ils sont abimés ils attirent rapidement de très nombreux poissons et autres animaux omnivores, et sont ainsi parfois utilisés comme appâts pour la pêche, après ouverture.

L'oursin est l'une des proies préférées des homards, de certains crabes, des poissons-balistes, de la loutre de mer et des poissons-loups : tous ces animaux ont des adaptations particulières (dents, pinces, griffes) et une force leur permettant de passer outre l'excellente protection des oursins. Certaines grosses étoiles de mer consomment aussi régulièrement des oursins, en les enserrant entre leurs bras pour les digérer par projection de l'estomac. Dans les écosystèmes coralliens de l'Indo-Pacifique tropical, le principal prédateur des oursins semble ainsi être le baliste à lignes orange (Balistapus undulatus)[79], mais le puissant baliste titan, quoique moins abondant, en est aussi un grand consommateur[80]. Plusieurs gros mollusques de la famille des Cassidae sont également spécialisé dans la prédation des oursins (notamment les genres Casmaria ou Cypraecassis).

La pression de prédation est importante pour maintenir les populations d'oursins à un niveau soutenable : dans le Pacifique tempéré américain, là où les populations de loutres de mer ont drastiquement baissé ou totalement disparu, les écologues ont noté des invasions d'oursins dans les forêts de kelp, menaçant l'équilibre de ces écosystèmes[81]. Des phénomènes similaires sont relevés dans plusieurs autres endroits, suivant les prédateurs et les chaînes trophiques.

Les oursins peuvent aussi être la proie de nombreux parasites, externes ou internes. Les pédicellaires[82] sont un excellent moyen de défense contre les ectoparasites (quoique pas toujours suffisant, d'autant que certains animaux s'en nourrissent[83]), tandis que leur système hémal assure la lutte contre les parasites internes.


Symbioses et commensalisme

Un crabe-zèbre sur un oursin de feu.

Les longs piquants des oursins fournissent souvent un abri à plusieurs types de petits animaux, comme des copépodes, des vers polynoïdes, des larves de poissons, des crevettes nettoyeuses, de petits crabes ou même certains cnidaires[84]. Certains cténophores benthiques (du genre Coeloplana) vivent également sur les longs piquants des diadématidés, d'où ils laissent s'échapper leurs filaments pêcheurs[85]. Certaines espèces d'oursins, aux radioles longues et éventuellement venimeuses, sont des hôtes particulièrement recherchés pour la protection qu'ils offrent, comme l'oursin de feu Asthenosoma varium (qui héberge spécifiquement la crevette Periclimenes colemani et le crabe Zebrida adamsii), mais aussi la plupart des oursins-diadèmes (famille des Diadematidae).

Certains de ces animaux contribuent au nettoyage ou à la protection de l'oursin (comme la crevette Stegopontonia commensalis et celles des genres Periclimenes et Tuleariocaris, ainsi que les crabes Zebrida adamsii et Echinoecus pentagonus), mais d'autres peuvent lui être nuisibles (comme les alevins de Diademichthys lineatus, qui se nourrissent des pédicellaires des oursins Diadema[83]).

Certains petits invertébrés peuvent être des endoparasites ou des ectoparasites des oursins, comme certaines espèces de gastéropodes de la famille des Eulimidae[86].

D'autres types d'associations spécifiques existent, comme avec le crabe Dorippe frascone qui porte des Diadematidae venimeux sur son dos pour se protéger lors de ses déplacements à découvert[84]. Le bénéfice pour l'oursin de certaines associations demeure cependant parfois peu clair.

Habitat et répartition

L'oursin antarctique Sterechinus neumayeri habite les mers gelées.
La forme de l'oursin tortue lui permet de s'accrocher à des rochers battus par de fortes vagues.

Comme tous les échinodermes, les oursins sont tous marins : on n'en connaît aucune espèce, actuelle ou fossile, de mœurs terrestres ou d'eau douce. Très dépendants de l'eau à cause de leur système aquifère, ils ne survivent que peu de temps hors de l'eau : sans pression osmotique, les podia ne sont plus fonctionnels et les radioles s'affaissent. Cependant, quelques espèces sont adaptées pour résister quelque temps hors de l'eau, entre deux vagues ou deux marées : c'est notamment le cas des oursins tortues, qui vivent sur les falaises battues par les vagues de l'indo-Pacifique tropical, où ils se retrouvent fréquemment émergés[87].

Les oursins ont conquis la plupart des habitats maritimes, sur une gamme de profondeurs extrêmement large[22]. Certaines espèces, comme le Cidaris abyssicola peuvent vivre jusqu'à plusieurs milliers de mètres de profondeur. Plusieurs genres sont totalement inféodés aux abysses comme de nombreux cidaridés, la plupart des genres de la famille des Echinothuriidae, ou les étranges Dermechinus, ainsi que de nombreux groupes d'oursins irréguliers. Une des familles observées aux plus grandes profondeurs est celle des Pourtalesiidae[14], d'étonnants oursins allongés n'existant que dans la zone hadale, et récoltés à plus de 6 850 m de profondeur dans la fosse de Java[88]. Cependant, cela fait sans doute des oursins la classe vivant le moins profond des échinodermes, comparé aux holothuries ou crinoïdes qui demeurent abondants en dessous de 8 000 m[88].

On trouve des oursins dans tous les climats, des mers les plus chaudes aux fonds marins subglaciaires[22] (comme l'oursin antarctique Sterechinus neumayeri). Ils adaptent leur alimentation à leur environnement : dans les écosystèmes plus riches, ils se nourrissent d'algues qui leur permettent une croissance rapide ; à l'inverse les oursins des fonds pauvres ont un mode de vie plus lent, adapté à un régime moins énergétique[67].

Malgré cette occupation de la quasi-totalité des écosystèmes marins, la plupart des espèces se rencontrent sur les côtes tempérées et tropicales, entre la surface et quelques dizaines de mètres de fond, à proximité des sources de nourriture photosynthétique[22]. Ils ont également disparu des mers fermées (comme la mer Caspienne), même s'ils ont pu y être présents dans des âges géologiques plus reculés.

L'oursin le plus commun sur le littoral européen est l'oursin « violet » Paracentrotus lividus (la « châtaigne de mer »), très présent notamment en Méditerranée. Cet oursin est comestible et consommé sur une grande partie du littoral ; ainsi, dans les zones où il est surexploité, il est souvent supplanté par l'oursin noir Arbacia lixula, sans intérêt culinaire[89].

Systématique

Histoire scientifique

Commentaire des planches d'oursins de l’Encyclopédie (vol. 5).

L'un des plus anciens textes scientifiques concernant les oursins remonte à Aristote, qui décrit notamment leur anatomie interne avec une grande précision au livre IV chapitre 5 de son Histoire des animaux (vers -343)[90], et laissa son nom à l'appareil masticateur des échinoïdes à travers une métaphore de son cru : la « Lanterne d'Aristote »[91]. Vers 77 apr. J.-C., Pline l'Ancien aborde lui aussi les oursins au livre IX de son Histoire naturelle, et les plaçant parmi les crustacés il les décrit en ces termes : « À la même classe appartiennent les oursins, qui ont des épines au lieu de pattes. Pour eux marcher c'est rouler comme une boule; aussi les trouve-t-on souvent avec leurs piquants usés. On appelle « échinomètres » ceux dont les piquants sont les plus longs et le corps le plus petit. Tous n'ont pas la même couleur vitrée ; dans les environs de Torone, les oursins sont blancs et leurs épines courtes. Les œufs de tous sont amers, et au nombre de cinq. Leur bouche est au milieu du corps, et regarde la terre[92]. ». Ces deux auteurs demeureront les références majeures pendant tout le Moyen Âge, repris jusque chez Guillaume Rondelet en 1554, qui termine son ouvrage sur les poissons par un chapitre consacré aux oursins[93].

Les scientifiques recommencent à s'intéresser aux oursins à partir du siècle des Lumières : en 1748. En 1751 ce sont Daubenton et Jaucourt qui rédigent l'article de l'Encyclopédie intitulé Oursin, Hérisson de mer, Chataigne de mer, echinus marinus, en classant les oursins parmi les « coquillages univalves »[94], même si les planches du 5e volume hésitent avec les crustacés. En 1758, Carl Von Linné énumère 17 espèces dans la première édition de son Systema naturae, les plaçant toutes dans le genre Echinus, parmi les mollusques (les premières éditions à partir de 1735 les plaçaient parmi les « zoophytes », avec les étoiles de mer, les limaces de mer et les cnidaires). C'est Jacob Theodor Klein qui le premier avait eu l'idée, en 1734, de regrouper les oursins non plus parmi les mollusques mais avec les étoiles de mer, concombres de mer, ophiures et crinoïdes, au motif de la symétrie pentaradiale et sous l'appellation d'« échinodermes » ; mais il faudra attendre que ses travaux soient poursuivis par Nathanael Gottfried Leske (1778) puis systématisés par Jean-Guillaume Bruguière en 1791 pour que le clade des échinodermes soit définitivement incorporé aux classifications scientifiques, fixant ainsi la position taxinomique des oursins. Au début du XIXe siècle, de nombreux explorateurs scientifiques principalement français et suisses (Lamarck, Agassiz, Desor, Lambert...) décrivent des dizaines de nouvelles espèces en quelques décennies, qui furent rapidement divisées en nouveaux genres, puis familles et ordres. Les premiers travaux de phylogénie scientifique sont dus à Louis Agassiz et Édouard Desor de 1835 à 1858. Dans les années 1880 sont publiés les épais volumes du Report Of The Scientific Results of the Exploring Voyage of H.M.S. Challenger during the years 1873-76 qui suivit l'expédition du Challenger, et permit la description d'une énorme quantité de nouveaux taxons, notamment en eaux profondes[95]. Mortensen reprit, modernisa et améliora considérablement la classification d'Agassiz & Desor entre 1928 et 1951 dans sa vaste Monograph of Echinoidea[95], qui jeta les fondements de la classification moderne des oursins (décrivant 60 % des espèces actuellement connues), en se fondant majoritairement sur des critères squelettiques (sur la base des travaux de Jackson de 1912), qui avaient l'avantage d'être applicable aussi bien aux espèces contemporaines qu'aux fossiles[96].

Cette classification fut ensuite revue par Durham & Melville (Volume « Echinoidea » de leur Treatise on invertebrate paleontology, 1957), puis par Andrew Smith (1981) qui introduisit des concepts de cladistique moderne, repris par Jensen (1982) puis de nouveau Smith (1984)[96]. Les premières phylogénies moléculaires furent systématisées par Littlewood & Smith (1995)[22]. La référence actuelle pour la phylogénie des oursins est The phylogeny and classification of post-Palaeozoic echinoids[22] établié en 2010 par Andreas Kroh et Andew Smith, qui sert de base à la plupart des bases de données comme World Register of Marine Species[97]. Cependant, des analyses génétiques récentes pourraient encore remettre en question certains aspects de ce classement[98],[96].

On compte à l'heure actuelle approximativement 1 000 espèces d'oursins décrites[96], réparties dans plus de 70 familles[22].

Place des oursins dans le monde animal

Classification

Les Cidaroida comme ce Stylocidaris affinis constituent le groupe le plus « basal » (anciennement détaché) au sein des oursins contemporains.
Les oursins du groupe des Irregularia comme ce Clypeaster japonicus ont perdu leur forme sphérique et leur symétrie radiale.

Selon World Register of Marine Species (1 avril 2022)[99] : ..

Selon ITIS (12 septembre 2013)[100] :


Phylogénie

La phylogénie des ordres actuels serait la suivante selon Kroh & Smith 2010[22],[101] :

Histoire évolutive et formes fossiles

Fossile d'Archaeocidaris brownwoodensis (Pennsylvanien, Carbonifère supérieur).
fossiles de Diademopsis crinifera.

Les oursins semblent être apparus vers la fin de l'Ordovicien[102], il y a environ 450 millions d'années[12]. Leurs plus proches relatifs semblent être les holothuries, avec qui ils forment le sous-embranchement des Echinozoa. Ceux-ci auraient divergé des autres échinodermes (comme les étoiles de mer) entre 500 et 450 millions d'années avant notre ère[102]. Les oursins semblent être demeurés un groupe discret pendant le Paléozoïque, faiblement représenté dans le registre fossile. Une première radiation évolutive apparait au Dévonien, avec l'apparition de formes plus variées et sans doute plus spécialisées, comme les Archaeocidaridae[22], qui semblent être les ancêtres de toutes les formes modernes[102]. Les espèces qui peuplent les milieux marins actuels sont tous les descendants d'un groupe monophylétique du Trias qui a survécu à la crise de la fin du Permien[22] et s'est considérablement diversifié, formant notamment les deux grandes sous-classes actuelles : les cidaridés et les euéchinoïdes[102]. Ces groupes connurent une grande diversification à partir du Jurassique, avec notamment l'apparition des oursins irréguliers, et devinrent des représentants majeurs de la faune benthique[102].

À partir des oursins réguliers (formes hémisphériques centrées), se sont différenciés au Jurassique inférieur divers oursins irréguliers (à symétrie bilatérale) dont la radiation correspond avant tout à une évolution du régime alimentaire. Les réguliers ancestraux possédaient une lanterne d'Aristote et se nourrissaient en broutant le substrat en-dessous d'eux. Les premiers irréguliers prélevaient des particules sédimentaires pour se nourrir, mais possédaient encore une lanterne. Les irréguliers les plus dérivés modifièrent ou perdirent la lanterne et devinrent laboureurs, voire fouisseurs, se nourrissant en prélevant les particules nutritives dans le sédiment, qu'ils filtrent à l'aide de podia modifiés entourant la bouche (comme les Spatangoida). Au Paléocène, certains irréguliers dérivés restaurent l'utilisation d'une lanterne (les Clypeasteroida), mais transformée en moulin à sable utilisé pour écraser les particules sableuses et les nutriments apportés par les pieds ambulacraires et les radioles modifiées en tapis[103]. La grande crise d'extinction de la fin du Crétacé remodela profondément les populations d'oursins, aboutissant à la domination des clypeasteroida sur les cassiduloida, des spatangoida sur les holasteroida, et chez les oursins réguliers des camarodonta sur les stirodontes[102].

Les oursins ont toujours été très abondants dans les eaux marines depuis le Jurassique, et leur solide squelette calcaire permettant une excellente fossilisation[104], couplé à leurs mœurs benthiques (et souvent fouisseuses) propices à la conservation[104], en ont fait des fossiles stratigraphiques d'un intérêt majeur. Il s'agit donc d'un groupe à l'histoire évolutive relativement bien connue (contrairement à leurs cousins les holothuries, par exemple)[22]. Cependant, les radioles et la lanterne d'Aristote n'étant pas emboîtées dans le test, ces organes sont plus rarement retrouvés : la systématique se fonde donc principalement sur la structure du test (système apical, tubercules, pores...), les connaissances étant moins avancées sur les parties externes ou molles. Avec le registre fossile, on compte environ 1200 genres d'oursins, répartis en 174 familles[22] ; cependant la diversité actuelle pourrait être la plus grande jamais connue par ce groupe[22].

De très nombreux groupes d'oursins ont donc disparu depuis le Trias, et ne sont connus que par fossiles ; cependant certains clades considérés comme fossiles sont parfois ressuscités au gré des découvertes en eaux profondes (comme les Echinothurioida[105]). Certains groupes fossiles avaient un test ou des radioles de formes exubérantes (massues, boules, arcs, entonnoirs, « sapins de Noël »...), dont l'utilité n'est pas encore totalement comprise[7].

L'oursin et l'homme

Un fragment de piquant d'oursin, expulsé du corps après deux semaines.
Le dangereux oursin fleur à Taiwan.

Piqûre

Beaucoup d'espèces d'oursins vivent à faible profondeur, posés sur le fond et parfois bien dissimulés : il arrive donc que des baigneurs marchent dessus par inadvertance, ce qui provoque de fortes douleurs. Les piquants ont par ailleurs la particularité de se fragiliser après la première cassure, et donc de se morceler dans la plaie : il est ainsi très difficile de les enlever en entier, d'autant plus qu'ils sont souvent pourvus de micro-dentelures qui empêchent de les faire progresser en sens inverse une fois plantés dans de la chair. Heureusement, les espèces du littoral français ne présentent aucun danger si la plaie est correctement désinfectée, et les débris de calcite seront dissous par le système immunitaire en quelques jours ou semaines[106]. Certains des plus gros morceaux seront quant à eux expulsés naturellement du corps après quelque temps.

Toutefois, certaines espèces tropicales sont venimeuses (ce qui est souvent signalé par des couleurs ou des motifs voyants) : c'est notamment le cas des représentants de la famille des Diadematidae (qui comporte notamment les « oursins-diadèmes ») et des Echinothuriidae, dont le plus à craindre est sans doute le bien nommé oursin de feu, dont les piquants sont comme perlés de capsules de venin colorées et très visibles. Plusieurs représentants de la famille des Toxopneustidae sont également dangereux, comme l'oursin bonnet de prêtre (Tripneustes gratilla), très courant - et consommé - dans l'Indo-pacifique[106].

L'oursin le plus dangereux est cependant l'oursin fleur (Toxopneustes pileolus), dont le venin est situé non pas dans les piquants (très courts et presque invisibles) mais dans les pédicellaires, qui prennent la forme d'excroissances charnues en forme de fleurs qui recouvrent tout son corps ; son venin est extrêmement virulent et peut dans certains cas causer la mort chez l'Homme[106],[107].

Consommation d'oursin

Du corail d'oursins en sushi au Japon.

Tous les oursins ne sont pas comestibles[108], certains étant amers ou trop pauvres en parties comestibles ; on ne connaît cependant pas d'espèce à la toxicité avérée[109].

Les espèces les plus consommées sont Paracentrotus lividus (« oursin violet ») en Méditerranée[108], Echinus esculentus (« oursin comestible »), Strongylocentrotus droebachiensis (« oursin vert ») ou Psammechinus miliaris (« oursin grimpeur ») sur les côtes atlantiques[108], et Strongylocentrotus franciscanus (« oursin rouge géant » : Canada, Japon), Strongylocentrotus purpuratus (« oursin pourpre », États-Unis/Canada), Tripneustes gratilla (« oursin bonnet de prêtre », Philippines, Japon), Strongylocentrotus droebachiensis (« oursin vert » : Canada, États-Unis, Russie, Japon) et Loxechinus albus (« oursin du Chili » : Chili, Pérou) dans le Pacifique. Aux Antilles et dans le bassin des Caraïbes, on consomme surtout des Tripneustes ventricosus (« chadron blanc ») et des Lytechinus variegatus (« oursin variable »). En Nouvelle-Zélande, on consomme traditionnellement l'oursin local Evechinus chloroticus sous le nom de « Kina ». En Australie, on consomme aussi les espèces Centrostephanus rodgersii, Heliocidaris tuberculata et Heliocidaris erythrogramma[110].

Les espèces comestibles sont récoltées manuellement, à l'aide d'une courte pique, d'un crochet ou d'un simple couteau ; certaines peuvent aussi être élevées en bassins (comme Psammechinus miliaris)[108]. Lors de l'ouverture, les plus longs piquants de l'oursin sont brisés pour éviter les blessures. Le test est découpé à mi-hauteur ; les parties comestibles de l'oursin sont les cinq glandes sexuelles, mâles ou femelles, les gonades appelées communément « corail »[108]. Pour y avoir accès, la lanterne d'Aristote et l'appareil digestif sont retirés. Suivant les espèces et la saison, le corail est plus ou moins aggloméré et sa couleur va de verdâtre à rouge sombre en passant par orange vif. En gastronomie, l'oursin est aussi appelé « châtaigne de mer » ou « œuf de mer » (notamment par Victor Hugo dans Les Travailleurs de la mer). L'instrument le plus communément utilisé pour ouvrir l'oursin est le ciseau ou une pince ajourée appelée « goulindion » par les pêcheurs méditerranéens. Le corail est consommé cru, parfois accompagné d'une goutte de jus de citron et d'une tartine de beurre[111]. Il est parfois ajouté en fin de cuisson dans une soupe de poissons, une sauce à la crème ou sur des œufs à la coque, pour en relever le goût. Au Japon, on consomme le corail d'oursin rouge géant en sashimi[111].

Le corail d'oursin est également commercialisé en conserve, pasteurisé au naturel. Ce nouveau mode de commercialisation, à un prix plus abordable que l'oursin frais, serait une innovation d'une entreprise espagnole de Santander, fournisseur des marques de luxe Kaspia et Kaviari[111].

Les oursins sont consommés dans de nombreux pays côtiers[108]. Leur consommation est historiquement très populaire en France et au Japon[111] (premier consommateur et importateur mondial, avec 97 % du commerce international[112]), mais est aussi traditionnellement présente aux Antilles, au Chili, en Nouvelle-Zélande ou encore aux Philippines et dans une grande partie des littoraux d'Asie du Sud-Est, ce qui a mené à l'effondrement des populations dans certaines régions. Leur valeur marchande peut varier fortement entre la zone de production et celle de consommation. Par exemple, en 2007, les oursins violets se trouvaient à 6 euros la douzaine à Toulon, et 58 euros le kilogramme à Paris, soit environ 6 euros l'unité[111].
La pêche et la vente sont interdites de mai à septembre en France de manière à ne pas épuiser la ressource pendant la période de reproduction[111].

Élevage

Élevage commercial d'oursins du Chili (Loxechinus albus).
L'« oursin smoking » est apprécié en aquarium.

Face à la raréfaction des oursins sauvages dans les lieux où la pêche est intense (notamment au Japon)[113], son élevage commercial s'est mis en place à l'imitation des élevages scientifiques puis récréatifs : c'est l'échiniculture[108],[114].

L'échiniculture se développe depuis les années 1980 en Europe (notamment en France sur l'île de Ré)[114], mais aussi dans l'océan Pacifique et en Asie du Sud-Est, et peut se faire en bacs artificiels ou en conditions semi-naturelles. L'élevage en bâtiment permet de gérer l'ensemble des paramètres importants pour les oursins : température, salinité, pH, oxygène, lumière, nourriture... Les oursins y sont généralement nourris d'algues, les larves étant élevées à part dans un premier temps[115].

Fin 2013, une entreprise française peut produire environ 6 tonnes d'oursins frais par an. Les ventes sont réparties entre les oursins frais et la transformation (conserverie, préparations culinaires)[116].

L'élevage d'oursins en aquariums privés s'est également développé, mais demeure réservé aux grands bacs d'eau de mer avec une eau très contrôlée, et demande donc une certaine expérience en aquariophilie[117]. Les oursins sont notamment appréciés pour leur herbivorie, permettant de limiter la prolifération des algues dans les aquariums récifaux[117] ; plusieurs oursins irréguliers fouisseurs (comme Laganum depressum) sont également choisis pour purifier le sédiment[117]. Mais certains oursins à l'apparence particulièrement spectaculaire sont aussi élevés par des aquariophiles pour leurs simples qualités esthétiques, comme l'oursin-smoking, l'oursin bonnet-de-prêtre, l'oursin vert, l'oursin rouge, l'oursin-diadème, l'oursin perforant, l'oursin à double piquants, l'oursin crayon ou encore l'oursin baguette[118]. Certains très beaux oursins comme l'oursin de feu, parfois recherchés, sont cependant déconseillés car peu adaptés à la vie en captivité en raison de leur régime, de leur taille ou de leur venimosité[118].

L'oursin et la recherche

Larve « pluteus » d'oursin grimpeur (Psammechinus miliaris), observée au microscope.

L'oursin est un modèle très utilisé pour la recherche scientifique, en particulier les espèces communes comme Arbacia punctulata et Strongylocentrotus purpuratus[119], les espèces venimeuses comme Toxopneustes pileolus et Tripneustes gratilla[120] ou les espèces à valeur commerciale comme Paracentrotus lividus et Psammechinus miliaris. Réaliser une fécondation en laboratoire est relativement simple, et les élevages d'oursins sont faciles à maintenir et peu couteux contrairement à de nombreux autres animaux modèles.

  • Écologie : Les oursins sont des animaux très abondants dans certains écosystèmes marins, et peuvent être localement responsables de la majorité de l'herbivorie. En conséquence, leurs variations de population ont un impact significatif sur les populations d'algues, une surpopulation (due par exemple à la raréfaction des prédateurs) pouvant déboucher sur un surpâturage, voire sur l'établissement de zones totalement nues[121]. Les populations d'oursins sont donc très suivies par les écologues, inquiets de la conservation des équilibres biologiques[55].
  • Embryologie : Pendant plus d'un siècle, les embryologistes ont utilisé A. punctulata comme modèle expérimental. En effet, les œufs d'oursins sont transparents et peuvent être manipulés facilement dans les laboratoires de recherche. Ils peuvent être facilement fécondés, se développer rapidement et de façon synchrone[122],[123].
  • Génétique : Pendant des décennies, l'embryon d'oursin a été utilisé pour établir la théorie chromosomique de l'hérédité, la description des centrosomes, la parthénogenèse et la fécondation[124],[125],[126]. Les travaux de recherche au cours des trente dernières années, ont permis de comprendre des phénomènes tels que l'ARNm stable et le contrôle de la traduction génétique, l'isolement et la caractérisation du fuseau mitotique, et la réalisation que les principales protéines de structure de fuseau sont les microtubules[127],[128]. Le premier échinoderme à voir son génome entièrement séquencé fut l'oursin pourpre Strongylocentrotus purpuratus[129].
  • En biologie cellulaire : Les études sur les oursins ont fourni les premières preuves du rôle de l'actine dans les cellules non-musculaires[130],[131].
  • En écotoxicologie : les larves d'oursins (appelées pluteus, en forme de Tour Eiffel) présentent des difformités si les concentrations de polluants dans l'eau dépassent un certain seuil[132],[133]. De même, le pourcentage d'ovocytes fécondés diminue avec l'augmentation des polluants dans le milieu. On peut donc utiliser les oursins comme indicateurs de pollution du milieu. Les piquants des oursins peuvent aussi être analysés en biomécanique pour obtenir des informations sur les lieux les plus pollués.
  • En biologie cellulaire fondamentale et appliquée. Une fois l'ovocyte fécondé, les divisions de la cellule-œuf sont faciles à observer au microscope et sont synchronisées. La cellule-œuf d'oursin est donc un outil idéal pour l'étude des mécanismes de division cellulaire et au-delà, des dérèglements qui peuvent conduire au développement de cancers.
  • On utilise aussi du sperme d'oursin pour l'étude du chimiotactisme des spermatozoïdes[134],[135].
  • Une partie du carbonate de calcium qui constitue le squelette des oursins semble pouvoir provenir de dioxyde de carbone gazeux capturé lors de la respiration. Ainsi, les oursins pourraient fournir un puits de carbone important, ce qui intéresse l'Ingénierie écologique[136].
  • À l'inverse, le stéréome (structure osseuse) des oursins étant composé de calcite riche en magnésium, ceux-ci pourraient être extrêmement sensibles à l'acidification des mers due au surenrichissement en CO2 d'origine humaine : cette forme de calcite étant la plus soluble, des eaux plus acides pourraient altérer la croissance des oursins et fragiliser leurs parties dures une fois adultes, les rendant plus vulnérables et moins aptes à se nourrir, d'autant plus que leur physiologie ne leur permet apparemment pas de réguler l'acidité de leur liquide cœlomique[23].

Certaines spécificités biomécaniques des oursins (colle des podia, structure du stéréome, lanterne d'Aristote...) particulièrement originales et efficaces, sont étudiées par des ingénieurs, en vue d'en tirer des applications industrielles sur le modèle du biomimétisme[137]. En particulier, l'excellente solidité des radioles, couplée à une certaine souplesse et une bonne résistance à la fracture, font de leur structure complexe un modèle dans le développement de nouveaux bétons, jusqu'à cent fois plus résistants[24].

Dans la culture

Utilisations culturelles et rituelles

Radioles d'« oursin-crayon » sculptées, Nouvelle-Calédonie.

Les tests d'oursins morts arborent un motif étoile (les ambulacres), qui peut être particulièrement voyant chez certaines espèces, et notamment les oursins irréguliers où il prend parfois une forme de fleur. Cela en fait des objets assez esthétiques, recherchés par certains collectionneurs ou utilisés dans certains peuples comme objets de décoration, objets rituels ou encore comme amulettes. Notamment, dans les régions éloignées de la mer mais reposant sur des plateaux calcaires du Crétacé riches en fossiles d'oursins irréguliers bien conservés (ceux-ci vivant au sein du sédiment, leur corps peut être extrêmement bien préservé), ceux-ci ont souvent été vus comme des pierres magiques du fait de leur motif étoilé, et utilisés dans l'ornement de tombeaux ou de monuments religieux, avec une grande diversité des symboliques suivant les peuples (œufs de serpent, pierres de foudre, pain de fées, pommes de cristal...)[138].

Dans l'océan Pacifique, on sculpte encore parfois des gros piquants d'oursin-crayon (Heterocentrotus mamillatus) pour en faire des amulettes ou des souvenirs pour les touristes[139].

Arts visuels

Les Oursins d'Edward Armitage (1882).

En 1840, le naturaliste anglais Edward Forbes édite un ouvrage illustré étonnant, A history of British star-fishes, and other animals of the class Echinodermata, contenant de nombreuses illustrations allégoriques souvent burlesques, mettant en scène des échinodermes dans des gravures d'inspiration néo-classique, aux connotations mythologiques, galantes, épiques, ou comiques[140].

De nombreux peintres méditerranéens comme Salvador Dalí ont immortalisé les oursinades dans plusieurs tableaux[141] et même des sculptures, comme le « Rhinocéros habillé de dentelles » de Dalí à Puerto Banús (1956), sculpture monumentale représentant un rhinocéros (inspiré de celui de Dürer) entouré de tests d'oursins géants[142].


Littérature

Jules Michelet accorde plusieurs longs passages fascinés aux oursins dans son ouvrage La Mer :

« Combien ce sage animal est supérieur aux polypes, engagés dans leur propre pierre qu’ils font de pure sécrétion, sans travail réel, mais qui aussi ne leur donne nulle sûreté ! Combien il paraît supérieur à ses supérieurs eux-mêmes, je veux dire à tant de mollusques qui ont des sens plus variés, mais n’ont pas la fixe unité de son ébauche vertébrale, ni son persévérant travail, ni les ingénieux outils que ce travail a suscités ! La merveille, c’est qu’il est à la fois lui, cette pauvre boule roulante, qu’on croit une châtaigne épineuse ; il est un et il est multiple ; — il est fixe et il est mobile, fait de deux mille quatre cents pièces qui se démontent à volonté. [...]
L’oursin a posé la borne du génie défensif. Sa cuirasse, ou, si l’on veut, son fort de pièces mobiles, résistantes, cependant sensibles, rétractiles, et réparables en cas d’accident, ce fort, appliqué et ancré invinciblement au rocher, bien plus le rocher creusé longeant le tout, de sorte que l’ennemi n’ait nul jour pour faire sauter la citadelle, — c’est un système complet qui ne sera pas surpassé. Nulle coquille n’est comparable, encore bien moins les ouvrages de l’industrie humaine.
L’oursin est la fin des êtres circulaires et rayonnés. En lui ils ont leur triomphe, leur plus haut développement. Le cercle a peu de variantes. Il est la forme absolue. Dans le globe de l’oursin, si simple, si compliqué, il atteint une perfection qui finit le premier monde. »

— Jules Michelet, La Mer, (lire en ligne).

Victor Hugo fournit plusieurs descriptions dans son roman de 1866 Les Travailleurs de la Mer :

« Ce hérisson coquillage, qui marche, boule vivante, en roulant sur ses pointes, et dont la cuirasse se compose de plus de dix mille pièces artistement ajustées et soudées, l’oursin, dont la bouche s’appelle, on ne sait pourquoi, lanterne d’Aristote [...]. Les chercheurs de fruits de mer le trouvent. Ils le coupent en quatre et le mangent cru, comme l’huître. Quelques-uns trempent leur pain dans cette chair molle. De là son nom, œuf de mer[143]. »

Le chapitre 7 du roman À fond de cale - voyage d'un jeune marin à travers les ténèbres de Thomas Mayne Reid (1894) est intitulé À la recherche d’un oursin. Le narrateur y décrit sa quête d'un échinide :

« Ce qui me faisait aller au bout de cette pointe rocailleuse, où j’apercevais des coquillages, c’était le désir de me procurer un oursin. J’avais toujours eu envie de posséder un bel échantillon de cette singulière coquille; je n’avais jamais pu m’en procurer une seule. Quelques-uns de ces échinodermes s’apercevaient bien de temps en temps près du village, mais ils n’y restaient pas; c’était dans le pays un objet assez rare, par conséquent d’une valeur relative, et qu’on posait sur la cheminée, dont il faisait l’ornement. Comme on visitait fort peu le récif, qui était assez loin de la côte, j’avais l’espoir d’y trouver cette coquille, et je regardais avec attention dans toutes les crevasses, dans toutes les cavités où mon œil pouvait atteindre. [...] C’était le plus bel oursin qu’on eût jamais rencontré ; il était rond comme une orange, et sa couleur était d’un rouge foncé; mais je n’ai pas besoin de vous le décrire; quel est celui d’entre vous qui ne connaît pas l’oursin[144]? »

Marcel Pagnol aurait déclaré : « si l'on jugeait les choses sur les apparences, personne n'aurait jamais voulu manger d'oursin[111] ».

Cinéma

Les Oursins est le titre et le sujet d'un film muet de Jean Painlevé de 1928[145], pionnier de la vidéo naturaliste.

Jeu vidéo

Il existe un pokémon oursin : Wattapik (en anglais Pincurchin), numéro 871 de la huitième génération[146].

Galerie

Planche d'Ernst Haeckel extraite des Formes artistiques de la nature.
De gauche à droite et de haut en bas : péristome de Prionocidaris baculosa, pédicellaires de Cidaris cidaris, Sphaerechinus granularis et Strongylocentrotus nudus, apex de Prionocidaris baculosa, radiole de Prionocidaris baculosa, Cidaris tribuloides juvénile en vue aborale, radiole de Prionocidaris baculosa, mamelon de Psammechinus miliaris, lanterne d'Aristote de Sphaerechinus granularis, et radiole de Centrostephanus longispinus en coupe.

Annexes

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Références taxinomiques

Bibliographie

  • Bruno David, Les oursins, messagers de l'évolution, CNRS éditions, , 51 p. (lire en ligne)
  • R. Koehler, Faune de France : Les Échinodermes, Paris, Librairie de la Faculté des Sciences, (lire en ligne)
  • (en) John M. Lawrence, Sea Urchins : Biology and Ecology, Londres, Elsevier, (lire en ligne)
  • Alain Guille, Pierre Laboute et Jean-Louis Menou, Guide des étoiles de mer, oursins et autres échinodermes du lagon de Nouvelle-Calédonie, ORSTOM, , 244 p. (lire en ligne)
  • Chantal Conand, Sonia Ribes-Beaudemoulin, Florence Trentin, Thierry Mulochau et Émilie Boissin, Oursins, étoiles de mer & autres échinodermes : Biodiversité de La Réunion, La Réunion, Les éditions du Cyclone, , 168 p. (ISBN 979-10-94397-04-6).
  • (en) H. Schultze, Sea urchins : A guide to the worldwide shallow-water species, Hemdingen, H & P Schultze Scientific Publications, , 485 p. (ISBN 9783980986854).
  • (en) Ashley Miskelly, Sea Urchins of the World : Diversity, Symmetry and Design, Blackheath, , 104 p. (ISBN 0646518968).
  • Mongiardino Koch, N., Thompson, J.R., Hiley, A.S., McCowin, M.F., Armstrong, A.F., Coppard, S.E., Aguilera, F., Bronstein, O., Kroh, A., Mooi, R. & Rouse, G.W., « Phylogenomic analyses of echinoid diversification prompt a re-evaluation of their fossil record », eLife,‎ (DOI 10.7554/eLife.72460).
  • Frédéric Ducarme, Étoiles de mer, oursins et autres échinodermes de Mayotte et sa région, Les Naturalistes de Mayotte, , 336p (ISBN 978-2-9521543-5-2).

Liens externes

Bases de données

Ressources relatives au vivantVoir et modifier les données sur Wikidata :

Articles connexes

Notes et références

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