Aller au contenu

« Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Panam2014 (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
EL3504 (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
 
(13 versions intermédiaires par 6 utilisateurs non affichées)
Ligne 2 : Ligne 2 :
{{Infobox Parti politique
{{Infobox Parti politique
| nom = Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola<br><small>União Nacional para a Independência Total de Angola</small>
| nom = Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola<br><small>União Nacional para a Independência Total de Angola</small>
| logo = Flag of UNITA.svg
| logo = Unitalogo.png
| logo-taille = 180
| logo-taille = 180
| fondation = {{date|13 mars 1966}}
| fondation = {{date|13 mars 1966}}
Ligne 31 : Ligne 31 :
| prési-assemblée1 =
| prési-assemblée1 =
| noms-membres-assemblée1 = [[Assemblée nationale (Angola)|Députés]]
| noms-membres-assemblée1 = [[Assemblée nationale (Angola)|Députés]]
| membres-assemblée1 = {{Infobox Parti politique/Sièges|90|220|hex=#006600}}
| membres-assemblée1 = {{Infobox Parti politique/Sièges|90|220|hex={{Infobox Parti politique angolais/couleurs|-UNITA}}|chiffres1=#FFFFFF}}
}}
}}
{{Infobox/Fin}}
{{Infobox/Fin}}
Ligne 47 : Ligne 47 :
En janvier [[1988]], la [[bataille de Cuito Cuanavale]] met un terme à la [[guerre de la frontière sud-africaine]].
En janvier [[1988]], la [[bataille de Cuito Cuanavale]] met un terme à la [[guerre de la frontière sud-africaine]].


L'UNITA se retrouve progressivement isolé dans les années 1990 en raison de la fin du soutien américain (due à la fin de la guerre froide), de la chute du régime d’[[apartheid]] sud-africain en [[1991]]<ref>{{lien web |langue=fr |titre=Nelson Mandela et Cuba: une amitié basée sur la lutte anti-apartheid |url=http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/nelson-mandela-et-cuba-une-amitie-basee-sur-la-lutte-anti-apartheid_1305837.html |périodique=lexpress.fr |en ligne le=7 décembre 2013 |consulté le=12 décembre 2014}}</ref>, puis du régime congolais du maréchal [[Mobutu Sese Seko|Mobutu]] en 1997. Elle est en outre soumise par l'[[ONU]] à partir du {{date-|30 octobre 1997}} à des sanctions pour non-respect des accords de paix signés à Lusaka en 1994. Elle perd également le contrôle d'une partie des mines de diamant qui contribuaient à la financer et une partie de ses troupes, toujours engagées au sein du processus de paix, se démobilisent. Plusieurs figures de l'UNITA sont nommées au sein du gouvernement d'unité et de réconciliation nationales<ref>{{Lien web |auteur=Aguirre Mariano |titre=Presse internationale |url=http://afriquepluriel.ruwenzori.net/angola-d.htm |site=Afrique pluriel |date=1993}}</ref>.
L'UNITA se retrouve progressivement isolé dans les années 1990 en raison de l'arrêt du soutien américain (due à la fin de la guerre froide), de la fin du régime d’[[apartheid]] sud-africain en [[1991]]<ref>{{lien web |langue=fr |titre=Nelson Mandela et Cuba: une amitié basée sur la lutte anti-apartheid |url=http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/nelson-mandela-et-cuba-une-amitie-basee-sur-la-lutte-anti-apartheid_1305837.html |périodique=lexpress.fr |en ligne le=7 décembre 2013 |consulté le=12 décembre 2014}}</ref>, puis du régime du maréchal [[Mobutu Sese Seko|Mobutu]] en 1997 au Congo Kinshasa (ex Zaïre). Elle est en outre soumise par l'[[ONU]] à partir du {{date-|30 octobre 1997}} à des sanctions pour non-respect des accords de paix signés à Lusaka en 1994. Elle perd également le contrôle d'une partie des mines de diamant qui contribuaient à la financer et une partie de ses troupes, toujours engagées au sein du processus de paix, se démobilisent. Plusieurs figures de l'UNITA sont nommées au sein du gouvernement d'unité et de réconciliation nationales<ref>{{Lien web |auteur=Aguirre Mariano |titre=Presse internationale |url=http://afriquepluriel.ruwenzori.net/angola-d.htm |site=Afrique pluriel |date=1993}}</ref>.


[[Jonas Savimbi]] est abattu en 2002 et son successeur, [[Isaías Samakuva]], renonce à la lutte armée et se montre favorable à un processus démocratique. L’UNITA obtient 16 sièges sur 120 lors des [[élections législatives angolaises de 2008]]. La guerre civile a fait à peu près un million de morts et laissé des millions de [[Mine anti-personnel|mines anti-personnel]] qui tuent encore. Les identités sociales [[Ethnie|ethniques]] se maintiennent, mais, depuis la paix, un sentiment national angolais s'est développé dans les dernières décennies.
[[Jonas Savimbi]] est abattu en 2002 et son successeur, [[Isaías Samakuva]], renonce à la lutte armée et se montre favorable à un processus démocratique. L’UNITA obtient 16 sièges sur 120 lors des [[élections législatives angolaises de 2008]]. La guerre civile a fait à peu près un million de morts et laissé des millions de [[Mine anti-personnel|mines anti-personnel]] qui tuent encore. Les identités sociales [[Ethnie|ethniques]] se maintiennent, mais, depuis la paix, un sentiment national angolais s'est développé dans les dernières décennies.


En 2019, [[Adalberto Costa Júnior]] (ACJ) est élu président de l'UNITA, lors d'un congrès du parti succédant à Samakuva<ref name="Maussion" />.
En 2019, [[Adalberto Costa Júnior]] (ACJ) est élu président de l'UNITA, lors d'un congrès du parti succédant à Samakuva<ref name="Maussion" />.


Cependant, en {{date-|10 2021}}, le [[Tribunal constitutionnel (Angola)|Tribunal constitutionnel]] considère que l'élection d'Adalberto Costa à la présidence de l'UNITA n'a pas respecté la procédure et donc qu'elle est annulée. Cette décision est critiquée par des députés de l'UNITA qui y voient une décision politique et non juridique<ref name="Maussion">{{Lien web|url=https://www.jeuneafrique.com/1247029/politique/en-angola-coup-dur-pour-lunita-de-costa-junior-face-a-lourenco/|titre= En Angola, coup dur pour l’Unita de Costa Júnior face à Lourenço |éditeur=Jeune Afrique|date=8 10 2021|auteur=Estelle Maussion}}</ref>. L'UNITA convoque un second congrès en {{Date-|3 2022}} durant lequel Costa est de nouveau élu<ref name="ribant">{{Lien web|url=https://www.jeuneafrique.com/1342412/politique/presidentielle-angolaise-adalberto-da-costa-junior-peut-il-battre-joao-lourenco/|titre= Élections angolaises : Adalberto da Costa Júnior peut-il battre João Lourenço ? |date=27 4 2022|éditeur=Jeune Afrique|auteur=Daniel Ribant}}</ref>.
Cependant, en {{date-|10 2021}}, le [[Tribunal constitutionnel (Angola)|Tribunal constitutionnel]] considère que l'élection d'Adalberto Costa à la présidence de l'UNITA n'a pas respecté la procédure et donc qu'elle est annulée. Cette décision est critiquée par des députés de l'UNITA qui y voient une décision politique et non juridique<ref name="Maussion">{{Lien web|url=https://www.jeuneafrique.com/1247029/politique/en-angola-coup-dur-pour-lunita-de-costa-junior-face-a-lourenco/|titre= En Angola, coup dur pour l’Unita de Costa Júnior face à Lourenço |éditeur=Jeune Afrique|date=8 10 2021|auteur=Estelle Maussion}}</ref>. L'UNITA convoque un second congrès en {{Date-|3 2022}} durant lequel Costa est de nouveau élu<ref name="ribant">{{Lien web|url=https://www.jeuneafrique.com/1342412/politique/presidentielle-angolaise-adalberto-da-costa-junior-peut-il-battre-joao-lourenco/|titre= Élections angolaises : Adalberto da Costa Júnior peut-il battre João Lourenço ? |date=27 4 2022|éditeur=Jeune Afrique|auteur=Daniel Ribant}}</ref>.


En vue des [[Élections générales angolaises de 2022|élections générales d'{{date-|8 2022}}]], ACJ et l'UNITA décident en {{date-|10 2021}} de faire alliance avec le Bloco Democrático, un parti sans député dirigé par [[Filomeno Vieira Lopes]], et la « plateforme politique » PRA-JA Servir Angola ({{lang|pt|Partido do Renascimento Angolano - Juntos por Angola - Servir Angola}}) d'[[Abel Chivukuvuku]] pour former le Front patriotique uni ({{lang|pt|Frente Patriótica Unida}}). Adalberto Costa Júnior est le candidat de cette coalition pour l'élection présidentielle<ref name="ribant" />{{,}}<ref>{{Lien web|lang=pt|url=https://www.dw.com/pt-002/angola-adalberto-costa-j%C3%BAnior-%C3%A9-o-l%C3%ADder-da-frente-patri%C3%B3tica-unida/a-59408868|titre=Angola: Adalberto Costa Júnior é o líder da Frente Patriótica Unida|éditeur=[[Deutsche Welle]]|date=5 10 2021|auteur=Borralho Ndomba}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|lang=en|url=https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-10-05/angola-opposition-parties-unite-to-challenge-mpla-s-46-year-rule|titre=Angola Opposition Parties Unite to Challenge MPLA’s 46-Year Rule|éditeur=[[Bloomberg News]]|auteur=Candido Mendes|date=5 10 2021}}</ref>.
En vue des [[Élections générales angolaises de 2022|élections générales d'{{date-|8 2022}}]], ACJ et l'UNITA décident en {{date-|10 2021}} de faire alliance avec le Bloco Democrático, un parti sans député dirigé par [[Filomeno Vieira Lopes]], et la « plateforme politique » PRA-JA Servir Angola ({{langue|pt|Partido do Renascimento Angolano - Juntos por Angola - Servir Angola}}) d'[[Abel Chivukuvuku]] pour former le Front patriotique uni ({{langue|pt|Frente Patriótica Unida}}). Adalberto Costa Júnior est le candidat de cette coalition pour l'élection présidentielle<ref name="ribant" />{{,}}<ref>{{Lien web|lang=pt|url=https://www.dw.com/pt-002/angola-adalberto-costa-j%C3%BAnior-%C3%A9-o-l%C3%ADder-da-frente-patri%C3%B3tica-unida/a-59408868|titre=Angola: Adalberto Costa Júnior é o líder da Frente Patriótica Unida|éditeur=[[Deutsche Welle]]|date=5 10 2021|auteur=Borralho Ndomba}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|lang=en|url=https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-10-05/angola-opposition-parties-unite-to-challenge-mpla-s-46-year-rule|titre=Angola Opposition Parties Unite to Challenge MPLA’s 46-Year Rule|éditeur=[[Bloomberg News]]|auteur=Candido Mendes|date=5 10 2021}}</ref>.


== Relations internationales ==
== Relations internationales ==
Le conflit étant attisé par le contexte de la [[guerre froide]] et des rivalités autour des ressources minières du pays : le [[Mouvement populaire de libération de l'Angola|MPLA]] est soutenu par les [[États communistes]] dont [[Cuba]], tandis que le [[Front national de libération de l'Angola|FNLA]] et l’UNITA sont soutenus par des États « [[conservatisme|conservateurs]] » : l’[[Afrique du Sud]] ([[guerre de la frontière sud-africaine]]), les [[États-Unis]] de [[Ronald Reagan]] ou de [[George H. W. Bush]], ainsi que d’autres pays occidentaux (comme la [[France]]) ou africains ([[Félix Houphouët-Boigny]] de la [[Côte d'Ivoire]] ou [[Mobutu Sese Seko]] du [[Zaïre]])<ref>{{lien web |lang=en |titre=Obituary: Jonas Savimbi, Unita's local boy |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/264094.stm |en ligne le=25 février 2002 |consulté le=12 décembre 2014}}</ref>. Lors de la Guerre civile, l'UNITA aligna jusqu'à 65 000 combattants armés ([[AKM (fusil d'assaut)|FA AKM (toutes origines]], [[Fusil Type 56|Type 56]] (pris sur les FAPLA), [[Vektor R4/R5/R6|R4]] (fournis par les Sud-africains comme des [[L2A3|PM Sterling]]) mais aussi des [[Mitrailleuse PKM|mitrailleuses PKM]] et autres [[RPG-7|RPG 7]] provenant également de prises sur l'Armée régulière angolaise) ; Paris, via le [[SDECE]] puis la [[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]], fournissant des [[FAMAS]] à la garde personnelle de [[Jonas Savimbi|J. Savimbi]]. Le président américain Reagan décrivaient les rebelles de l'UNITA comme d'« héroïques combattants de la liberté »<ref>{{Lien web |langue= |auteur= |titre=Presse internationale |url=http://afriquepluriel.ruwenzori.net/angola-d.htm |site=afriquepluriel.ruwenzori.net |date= |consulté le=}}</ref>''.''
Le conflit étant attisé par le contexte de la [[guerre froide]] et des rivalités autour des ressources minières du pays : le [[Mouvement populaire de libération de l'Angola|MPLA]] est soutenu par les [[États communistes]] dont [[Cuba]], tandis que le [[Front national de libération de l'Angola|FNLA]] et l’UNITA sont soutenus par des États « [[conservatisme|conservateurs]] » : l’[[Afrique du Sud]] ([[guerre de la frontière sud-africaine]]), les [[États-Unis]] de [[Ronald Reagan]] ou de [[George H. W. Bush]], ainsi que d’autres pays occidentaux (comme la [[France]]) ou africains ([[Félix Houphouët-Boigny]] de la [[Côte d'Ivoire]] ou [[Mobutu Sese Seko]] du [[Zaïre]])<ref>{{lien web |lang=en |titre=Obituary: Jonas Savimbi, Unita's local boy |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/264094.stm |en ligne le=25 février 2002 |consulté le=12 décembre 2014}}</ref>. Lors de la Guerre civile, l'UNITA aligna jusqu'à {{unité|65000|combattants armés}} ([[AKM (fusil d'assaut)|FA AKM (toutes origines]], [[Fusil Type 56|Type 56]] (pris sur les FAPLA), [[Vektor R4/R5/R6|R4]] (fournis par les Sud-africains comme des [[L2A3|PM Sterling]]) mais aussi des [[Mitrailleuse PKM|mitrailleuses PKM]] et autres [[RPG-7|RPG 7]] provenant également de prises sur l'Armée régulière angolaise) ainsi que des roquettes [[M72 LAW]] américaines et [[Apilas]] françaises<ref>{{ouvrage|langue=en|prénom1=|nom1=|titre=Man-Portable Antitank Weapons in the Third World: Increasing Availability and Lethality|éditeur=[[Central Intelligence Agency]]|année=Mars 1989|pages totales=2|passage=2|lire en ligne=https://www.cia.gov/readingroom/docs/MAN-PORTABLE%20ANTITANK%20WEA%5B15773520%5D.pdf}}.</ref> ; Paris, via le [[SDECE]] puis la [[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]], fournissant des [[FAMAS]] à la garde personnelle de [[Jonas Savimbi|J. Savimbi]]. Le président américain Reagan décrivaient les rebelles de l'UNITA comme d'« héroïques combattants de la liberté »<ref>{{Lien web |langue= |auteur= |titre=Presse internationale |url=http://afriquepluriel.ruwenzori.net/angola-d.htm |site=afriquepluriel.ruwenzori.net |date= |consulté le=}}</ref>.


== Financements ==
== Financements ==
Ligne 77 : Ligne 77 :
|style="text-align: right;"| {{formatnum:1347636}}
|style="text-align: right;"| {{formatnum:1347636}}
|style="text-align: right;"| 34,1
|style="text-align: right;"| 34,1
| {{Infobox Parti politique/Sièges|70|220|hex=green}}
| {{Infobox Parti politique/Sièges|70|220|hex={{Infobox Parti politique angolais/couleurs|-UNITA}}}}
| {{Abréviation discrète|Nv|Nouveau}}
|
| {{2e}}
| {{2e}}
| Opposition
| Opposition
Ligne 85 : Ligne 85 :
|style="text-align: right;"| {{formatnum:670363}}
|style="text-align: right;"| {{formatnum:670363}}
|style="text-align: right;"| 10,4
|style="text-align: right;"| 10,4
| {{Infobox Parti politique/Sièges|16|220|hex=green}}
| {{Infobox Parti politique/Sièges|16|220|hex={{Infobox Parti politique angolais/couleurs|-UNITA}}}}
| {{diminution}} 54
| {{diminution}} 54
| {{2e}}
| {{2e}}
Ligne 93 : Ligne 93 :
|style="text-align: right;"| {{formatnum:1074565}}
|style="text-align: right;"| {{formatnum:1074565}}
|style="text-align: right;"| 18,7
|style="text-align: right;"| 18,7
| {{Infobox Parti politique/Sièges|32|220|hex=green}}
| {{Infobox Parti politique/Sièges|32|220|hex={{Infobox Parti politique angolais/couleurs|-UNITA}}}}
| {{augmentation}} 16
| {{augmentation}} 16
| {{2e}}
| {{2e}}
Ligne 101 : Ligne 101 :
|style="text-align: right;"| {{formatnum:1818903}}
|style="text-align: right;"| {{formatnum:1818903}}
|style="text-align: right;"| 26,7
|style="text-align: right;"| 26,7
| {{Infobox Parti politique/Sièges|51|220|hex=green}}
| {{Infobox Parti politique/Sièges|51|220|hex={{Infobox Parti politique angolais/couleurs|-UNITA}}}}
| {{augmentation}} 19
| {{augmentation}} 19
| {{2e}}
| Opposition
|-
! [[Élections générales angolaises de 2022|2022]]
|style="text-align: right;"| {{formatnum:2756786}}
|style="text-align: right;"| 43,95
| {{Infobox Parti politique/Sièges|90|220|hex={{Infobox Parti politique angolais/couleurs|-UNITA}}|chiffres1=#FFFFFF}}
| {{augmentation}} 39
| {{2e}}
| {{2e}}
| Opposition
| Opposition
Ligne 125 : Ligne 133 :


{{Portail|politique|Angola|conservatisme}}
{{Portail|politique|Angola|conservatisme}}
{{DEFAULTSORT:Union nationale pour l'independance totale de l'Angola}}


{{DEFAULTSORT:Union nationale pour l'independance totale de l'Angola}}
[[Catégorie:Parti politique en Angola]]
[[Catégorie:Parti politique en Angola]]
[[Catégorie:Parti politique conservateur en Afrique]]
[[Catégorie:Parti politique conservateur en Afrique]]

Dernière version du 30 janvier 2024 à 18:24

Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola
União Nacional para a Independência Total de Angola
Image illustrative de l’article Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola
Logotype officiel.
Présentation
Leader Adalberto Costa Júnior
Fondation
Siège Luanda, Angola
Fondateur Jonas Savimbi
Organisation de jeunesse Jeunesse révolutionnaire unie d'Angola
Positionnement Droite
Idéologie Conservatisme
Nationalisme angolais
Démocratie chrétienne
Affiliation internationale Internationale démocrate centriste
Site web http://www.unitaangola.org/
Assemblée nationale Assemblée nationale
Représentation
Députés
90  /  220

L'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola, plus connue sous le nom d'UNITA (acronyme pour le nom en portugais União Nacional para a Independência Total de Angola), est un mouvement anti-colonial angolais qui est devenu un parti politique après l'indépendance du pays.

Histoire[modifier | modifier le code]

La guerre d'indépendance de l'Angola est déclenchée en 1961 et contribue à affaiblir économiquement et politiquement le Portugal, métropole coloniale, qui connaît des bouleversements en 1974 quand la révolution des Œillets met à bas le régime conservateur de l’Estado Novo de Salazar. Durant cette période, l'UNITA reçoit une aide chinoise et s'inspire des stratégies militaires maoïstes[1]. Peu à peu, l'UNITA adopte un discours radicalement hostile à la gauche et collabore ponctuellement avec les autorités coloniales pour affaiblir le MPLA, mouvement d'inspiration marxiste[2]. Dès sa création, l’UNITA fut dirigée par son fondateur Jonas Savimbi jusqu’à sa mort. Le groupe présentait un fort caractère tribal[1].

Malgré quinze années de guérilla contre l’armée portugaise, les trois mouvements indépendantistes angolais, le Front national de libération de l'Angola (FNLA), le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) et l’Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA) ne parviennent que difficilement à signer entre eux, le , un accord pour proclamer l’indépendance du pays le de la même année. Des accords de passation des pouvoirs sont signés par le gouvernement portugais avec les trois mouvements. Le rôle de l'UNITA dans la guerre d'indépendance est toutefois controversé en raison d'une possible collaboration avec les troupes coloniales portugaises contre le MPLA. Le groupe n'était d'ailleurs pas reconnu comme mouvement de libération par l’Organisation de l'unité africaine[3].

Mais en , le Front national de libération de l'Angola (FNLA) et l’Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA) entrent en conflit avec le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) d’Agostinho Neto, d'influence marxiste-léniniste[4]. Le , alors que les combats continuent, le FNLA et l’UNITA proclament une « République démocratique et populaire » dans la ville de Huambo, tandis que le MPLA proclame à Luanda une « République populaire », la République populaire d'Angola, sous la présidence d’Agostinho Neto[5].

En janvier 1988, la bataille de Cuito Cuanavale met un terme à la guerre de la frontière sud-africaine.

L'UNITA se retrouve progressivement isolé dans les années 1990 en raison de l'arrêt du soutien américain (due à la fin de la guerre froide), de la fin du régime d’apartheid sud-africain en 1991[6], puis du régime du maréchal Mobutu en 1997 au Congo Kinshasa (ex Zaïre). Elle est en outre soumise par l'ONU à partir du à des sanctions pour non-respect des accords de paix signés à Lusaka en 1994. Elle perd également le contrôle d'une partie des mines de diamant qui contribuaient à la financer et une partie de ses troupes, toujours engagées au sein du processus de paix, se démobilisent. Plusieurs figures de l'UNITA sont nommées au sein du gouvernement d'unité et de réconciliation nationales[7].

Jonas Savimbi est abattu en 2002 et son successeur, Isaías Samakuva, renonce à la lutte armée et se montre favorable à un processus démocratique. L’UNITA obtient 16 sièges sur 120 lors des élections législatives angolaises de 2008. La guerre civile a fait à peu près un million de morts et laissé des millions de mines anti-personnel qui tuent encore. Les identités sociales ethniques se maintiennent, mais, depuis la paix, un sentiment national angolais s'est développé dans les dernières décennies.

En 2019, Adalberto Costa Júnior (ACJ) est élu président de l'UNITA, lors d'un congrès du parti succédant à Samakuva[8].

Cependant, en , le Tribunal constitutionnel considère que l'élection d'Adalberto Costa à la présidence de l'UNITA n'a pas respecté la procédure et donc qu'elle est annulée. Cette décision est critiquée par des députés de l'UNITA qui y voient une décision politique et non juridique[8]. L'UNITA convoque un second congrès en durant lequel Costa est de nouveau élu[9].

En vue des élections générales d', ACJ et l'UNITA décident en de faire alliance avec le Bloco Democrático, un parti sans député dirigé par Filomeno Vieira Lopes, et la « plateforme politique » PRA-JA Servir Angola (Partido do Renascimento Angolano - Juntos por Angola - Servir Angola) d'Abel Chivukuvuku pour former le Front patriotique uni (Frente Patriótica Unida). Adalberto Costa Júnior est le candidat de cette coalition pour l'élection présidentielle[9],[10],[11].

Relations internationales[modifier | modifier le code]

Le conflit étant attisé par le contexte de la guerre froide et des rivalités autour des ressources minières du pays : le MPLA est soutenu par les États communistes dont Cuba, tandis que le FNLA et l’UNITA sont soutenus par des États « conservateurs » : l’Afrique du Sud (guerre de la frontière sud-africaine), les États-Unis de Ronald Reagan ou de George H. W. Bush, ainsi que d’autres pays occidentaux (comme la France) ou africains (Félix Houphouët-Boigny de la Côte d'Ivoire ou Mobutu Sese Seko du Zaïre)[12]. Lors de la Guerre civile, l'UNITA aligna jusqu'à 65 000 combattants armés (FA AKM (toutes origines, Type 56 (pris sur les FAPLA), R4 (fournis par les Sud-africains comme des PM Sterling) mais aussi des mitrailleuses PKM et autres RPG 7 provenant également de prises sur l'Armée régulière angolaise) ainsi que des roquettes M72 LAW américaines et Apilas françaises[13] ; Paris, via le SDECE puis la DGSE, fournissant des FAMAS à la garde personnelle de J. Savimbi. Le président américain Reagan décrivaient les rebelles de l'UNITA comme d'« héroïques combattants de la liberté »[14].

Financements[modifier | modifier le code]

Pour subvenir à son financement, l'UNITA s'est massivement livrée au trafic d'ivoire et est accusée par des organisations de défense de la nature d'avoir exterminé les troupeaux d'éléphants du sud du pays[15]. Plus important encore est le trafic de diamants développé pendant les périodes où l' UNITA a accès aux mines situées à l'extrême nord-est de l'Angola.

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élection Votes % Sièges +/– Position Gouvernement
1992 1 347 636 34,1
70  /  220
Nv 2e Opposition
2008 670 363 10,4
16  /  220
en diminution 54 2e Opposition
2012 1 074 565 18,7
32  /  220
en augmentation 16 2e Opposition
2017 1 818 903 26,7
51  /  220
en augmentation 19 2e Opposition
2022 2 756 786 43,95
90  /  220
en augmentation 39 2e Opposition

Personnalités liées[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Amzat Boukari-Yabara, Africa Unite, une histoire du panafricanisme, La Découverte, , p. 238-247
  2. (en) « UNITA », Encyclopedia Britannica,‎ political organization, angola (lire en ligne, consulté le )
  3. « TLAXCALA: Le deuil peut-il teinter de rose les œillets d’Avril au Portugal ? », sur www.tlaxcala-int.org (consulté le )
  4. Pierre Beaudet, Angola, bilan d'un socialisme de guerre, L'Harmattan, 1998, page 11
  5. , L'Afrique au XXe siècle, Seuil, 1985, page 224
  6. « Nelson Mandela et Cuba: une amitié basée sur la lutte anti-apartheid », lexpress.fr, (consulté le )
  7. Aguirre Mariano, « Presse internationale », sur Afrique pluriel,
  8. a et b Estelle Maussion, « En Angola, coup dur pour l’Unita de Costa Júnior face à Lourenço », Jeune Afrique,
  9. a et b Daniel Ribant, « Élections angolaises : Adalberto da Costa Júnior peut-il battre João Lourenço ? », Jeune Afrique,
  10. (pt) Borralho Ndomba, « Angola: Adalberto Costa Júnior é o líder da Frente Patriótica Unida », Deutsche Welle,
  11. (en) Candido Mendes, « Angola Opposition Parties Unite to Challenge MPLA’s 46-Year Rule », Bloomberg News,
  12. (en) « Obituary: Jonas Savimbi, Unita's local boy », (consulté le )
  13. (en) Man-Portable Antitank Weapons in the Third World: Increasing Availability and Lethality, Central Intelligence Agency, , 2 p. (lire en ligne), p. 2.
  14. « Presse internationale », sur afriquepluriel.ruwenzori.net
  15. lesoir.be, « Partners - lesoir.be » (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Didier Péclard, Les incertitudes de la nation en Angola: Aux racines sociales de l'UNITA, Paris: Karthala, 2015