« Smilodon fatalis » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Philippe rogez (discuter | contributions)
Correction d'erreur de syntaxe
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile
 
(8 versions intermédiaires par 3 utilisateurs non affichées)
Ligne 13 : Ligne 13 :
{{Taxobox fin}}
{{Taxobox fin}}


{{Italique|{{dfn|Smilodon fatalis}}}} est une [[espèce fossile]] de [[Felidae|félidés]] appartenant au [[Genre (biologie)|genre]] également [[taxon fossile|fossile]] ''[[Smilodon]]''. Elle vivait en [[Amérique du Nord]] durant le [[Pléistocène]], il y entre {{nb|1,6|million d'années}} et {{nb|10000 ans}}.
{{Italique|{{dfn|Smilodon fatalis}}}} est une [[espèce fossile]] de [[Felidae|félidés]] appartenant au [[Genre (biologie)|genre]] également [[taxon fossile|fossile]] ''[[Smilodon]]''. Elle vivait en [[Amérique du Nord]] durant le [[Pléistocène]], soit entre {{nb|1,6|million d'années}} et {{nb|10000 ans}}.


== Classification ==
== Classification ==
Ligne 19 : Ligne 19 :


=== Synonymes ===
=== Synonymes ===
Selon ''[[Paleobiology Database]]'' en [[2023 en paléontologie|2023]], le nombre de synonymes s'établit à dix{{Note|name=tpdb}} :
* ''Felis fatalis'',
* ''Felis fatalis'',
* ''Machaerodus fatalis'',
* ''Machaerodus fatalis'',
Ligne 28 : Ligne 29 :
*''Smilodon trinitiensis'' Slaughter 1960,
*''Smilodon trinitiensis'' Slaughter 1960,
*''Smilodontopsis conardi'' Brown 1908,
*''Smilodontopsis conardi'' Brown 1908,
*''Smilodontopsis troglodytes'' Brown 1908
*''Smilodontopsis troglodytes'' Brown 1908{{Note|name=tpdb}}


=== Fossiles ===
=== Fossiles ===
Selon Paleobiology Database en 2023, le nobre de collections de fossiles référencées est trente-sept{{Note|name=tpdb}} :
Selon ''[[Paleobiology Database]]'' en [[2023 en paléontologie|2023]], le nombre de collections de fossiles référencées est trente-sept{{Note|name=tpdb}} :
* [[Quaternaire]], trente-et-une des [[États-Unis]], quatre collections du [[Mexique]], une du [[Pérou]], une en [[Uruguay]]{{Note|name=tpdb}}.
* [[Quaternaire]], trente-et-une des [[États-Unis]], quatre collections du [[Mexique]], une du [[Pérou]], une en [[Uruguay]]{{Note|name=tpdb}}.


Ligne 50 : Ligne 51 :


== Extinction ==
== Extinction ==
Les deux dernières espèces de ''[[Smilodon]]'' vivaient à la même époque mais disparurent lors de l'[[extinction du Quaternaire]], il y a environ {{nb|10000 ans}}. La disparition en [[Californie]] de ''Smilodon fatalis'', il y a {{nb|12900 ans}}, a été provoquée par l'asséchement du climat, l'activité humaine et les grands incendies qui en découlèrent<ref>{{Article|titre=La mégafaune californienne décimée par le feu|périodique=Sciences et Avenir|date=Octobre 2023|pages=24}}</ref>.
Les deux dernières espèces de ''[[Smilodon]]'' vivaient à la même époque mais disparurent lors de l'[[extinction du Quaternaire]], il y a environ {{nb|10000 ans}}. La disparition en [[Californie]] de ''Smilodon fatalis'', il y a {{nb|12900 ans}}, a été provoquée par l'asséchement du climat, l'activité humaine et les grands incendies qui en découlèrent<ref>{{Article|titre=La mégafaune californienne décimée par le feu|périodique=Sciences et Avenir|date=Octobre 2023|page=24}}.</ref>.


== Son émis ==
== Son émis ==
D'après une étude réalisée par l[[Université d'État de la Caroline du Nord|'université d'état de Caroline du Nord]], grâce à l'équipe d'[[Ashley Deutsch]] et [[Adam Hartstone-Rose]] sur l'espèce ''Smilodon fatalis'', ce dernier aurait produit probablement un [[ronronnement]]<ref>{{Article|auteur1=Pauline Fricot|titre=L'énigme du ronron ou du rugissement du tigre à dents de sabre|périodique=Science&Vie|numéro=1274|pages=Page 105 à 107|date=Novembre 2023}}</ref>.
D'après une étude publiée en 2023 par une équipe de l'[[université d'État de Caroline du Nord]], il est possible que ''Smilodon fatalis'' ait produit un [[ronronnement]]<ref name="Fricot">{{Article|auteur1=Pauline Fricot|titre=L'énigme du ronron ou du rugissement du tigre à dents de sabre|périodique=Science&Vie|numéro=1274|pages=105-107|date=2023/11}}.</ref>{{,}}<ref name="Deutsch">{{Article|langue=en|prénom1=Ashley R.|nom1=Deutsch|prénom2=R.|nom2=Brian Langerhans|prénom3=Deanna|nom3=Flores|prénom4=Adam|nom4=Hartstone‐Rose|titre=The roar of Rancho La Brea? Comparative anatomy of modern and fossil felid hyoid bones|périodique=Journal of Morphology|volume=284|numéro=10|date=2023-10|issn=0362-2525|issn2=1097-4687|doi=10.1002/jmor.21627|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/jmor.21627|consulté le=2023-12-12}}.</ref>.


Les études antérieures laissaient penser qu'il rugissait, car l'appareil [[Os hyoïde|hyoïdien]] des félins vivants qui rugissent compte sept os et celui de ''Smilodon fatalis'' en compte sept. Cependant c'est aussi le cas de la [[panthère des neiges]], ainsi que de la [[panthère nébuleuse]], mais ces espèces ne rugissent pas. Aussi l'équipe a-t-elle comparé les formes des os hyoïdes de neuf espèces vivantes, dont cinq ronronnent et quatre rugissent, avec 105 spécimens conservés au musée du site de [[La Brea Tar Pits]] à Los Angeles. Il est apparu que l'espèce vivante dont l'appareil hyoïdien présente les formes les plus proches de celui de ''Smilodon fatalis'' est le [[chat domestique]], ce qui a conduit à la conclusion d'un possible ronronnement de l'espèce fossile. Il se peut aussi qu'elle ait produit un son distinct à la fois du ronronnement et du rugissement.
Autrefois, l'on pensait qu'il rugissait, car les félins qui rugissent possèdent sept [[Os hyoïde|os hyoïdes]] rugissent, et ''Smilodon fatalis'' en possède sept.

Cependant ces membres de l'université ont rappelés que la [[panthère des neiges]] en possède sept, idem pour la [[panthère nébuleuse]], mais ces espèces ne rugissent pas. Ainsi cette équipe a-t-elle comparée les os de cinq espèces ronronnantes et de quatre rugissantes, avec 105 de spécimens conservés au musée du site [[La Brea Tar Pits]] à Los Angeles, parfaitement conservés. L'une des espèces choisies parmi les ronronnantes était le [[chat domestique]], dont les os hyoïdes était les plus ressemblants à ceux du Smilodon, ce qui a conclu à l'hypothèse du ronronnement.

Il est également possible qu'ils aient produits un son n'étant ni ronronnement ni rugissement.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
{{légende plume}}
{{légende plume}}
=== Publication originale ===
=== Publication originale ===
* <!--{{sfn|Leidy|1868|p=174-176}} -->{{ouvrage|lang=en|plume=oui|prénom=Joseph|nom=Leidy|date=1868|titre=Notice of Some Vertebrate Remains from Harden County, Texas.|collection=Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia |volume=20|pages=174-176}}
* <!--{{sfn|Leidy|1868|p=174-176}} -->{{ouvrage|lang=en|plume=oui|prénom=Joseph|nom=Leidy|date=1868|titre=Notice of Some Vertebrate Remains from Harden County, Texas.|collection=Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia |volume=20|passage=174-176}}

=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Autres projets|commons=Category:Smilodon|species=Smilodon}}{{Liens}}
{{Autres projets|commons=Category:Smilodon|species=Smilodon}}{{Liens}}

Dernière version du 2 janvier 2024 à 10:06

Smilodon fatalis est une espèce fossile de félidés appartenant au genre également fossile Smilodon. Elle vivait en Amérique du Nord durant le Pléistocène, soit entre 1,6 million d'années et 10 000 ans.

Classification[modifier | modifier le code]

L'espèce Smilodon fatalis est décrite en 1868 par le paléontologue américain Joseph Leidy (1823-1891)[1],[2].

Synonymes[modifier | modifier le code]

Selon Paleobiology Database en 2023, le nombre de synonymes s'établit à dix[2] :

  • Felis fatalis,
  • Machaerodus fatalis,
  • Trucifelis fatalis,
  • Machaerodus floridanus Leidy 1889,
  • Smilodon californicus Bovard 1907,
  • Smilodon floridanus Leidy 1889,
  • Smilodon nebraskensis Matthew 1918,
  • Smilodon trinitiensis Slaughter 1960,
  • Smilodontopsis conardi Brown 1908,
  • Smilodontopsis troglodytes Brown 1908[2]

Fossiles[modifier | modifier le code]

Selon Paleobiology Database en 2023, le nombre de collections de fossiles référencées est trente-sept[2] :

Description[modifier | modifier le code]

Taille comparée avec un Homo sapiens
Squelette de Smilodon fatalis

Ce Machairodontinae est l'espèce la plus connue du genre Smilodon. Il s'agit de la seconde plus grande espèce du genre : elle mesurait 1,9 m de long et presque 1,1 m de haut.

Ses gigantesques canines de 18 à 20 cm de long lui servaient probablement à « poignarder » ses victimes.

Phylogénie[modifier | modifier le code]

Smilodon fatalis descend de Smilodon gracilis et partage un ancêtre commun avec Smilodon populator.

Phylogénie des genres actuels de félins d'après Johnson et al. (2006)[3] :

   Felidae   
Pantherinae

 Neofelis



 Panthera



Felinae

 Pardofelis





 Caracal



 Leptailurus





 Leopardus




 Lynx





 Acinonyx



 Puma





 Felis




 Otocolobus



 Prionailurus










Extinction[modifier | modifier le code]

Les deux dernières espèces de Smilodon vivaient à la même époque mais disparurent lors de l'extinction du Quaternaire, il y a environ 10 000 ans. La disparition en Californie de Smilodon fatalis, il y a 12 900 ans, a été provoquée par l'asséchement du climat, l'activité humaine et les grands incendies qui en découlèrent[4].

Son émis[modifier | modifier le code]

D'après une étude publiée en 2023 par une équipe de l'université d'État de Caroline du Nord, il est possible que Smilodon fatalis ait produit un ronronnement[5],[6].

Les études antérieures laissaient penser qu'il rugissait, car l'appareil hyoïdien des félins vivants qui rugissent compte sept os et celui de Smilodon fatalis en compte sept. Cependant c'est aussi le cas de la panthère des neiges, ainsi que de la panthère nébuleuse, mais ces espèces ne rugissent pas. Aussi l'équipe a-t-elle comparé les formes des os hyoïdes de neuf espèces vivantes, dont cinq ronronnent et quatre rugissent, avec 105 spécimens conservés au musée du site de La Brea Tar Pits à Los Angeles. Il est apparu que l'espèce vivante dont l'appareil hyoïdien présente les formes les plus proches de celui de Smilodon fatalis est le chat domestique, ce qui a conduit à la conclusion d'un possible ronronnement de l'espèce fossile. Il se peut aussi qu'elle ait produit un son distinct à la fois du ronronnement et du rugissement.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Publication originale[modifier | modifier le code]

  • (en) Joseph Leidy, Notice of Some Vertebrate Remains from Harden County, Texas., vol. 20, coll. « Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia », , p. 174-176. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Leidy 1868, p. 174-176.
  2. a b c d et e (en) Référence Paleobiology Database : Smilodon fatalis Leidy 1868 (consulté le ).
  3. (en) W. E. Johnson, E. Eizirik, J. Pecon-Slattery, W. J. Murphy, A. Antunes et al., « The late Miocene radiation of modern Felidae: a genetic assessment », Science, vol. 311, no 5757,‎ , p. 73-77 (DOI 10.1126/science.1122277).
  4. « La mégafaune californienne décimée par le feu », Sciences et Avenir,‎ , p. 24.
  5. Pauline Fricot, « L'énigme du ronron ou du rugissement du tigre à dents de sabre », Science&Vie, no 1274,‎ , p. 105-107.
  6. (en) Ashley R. Deutsch, R. Brian Langerhans, Deanna Flores et Adam Hartstone‐Rose, « The roar of Rancho La Brea? Comparative anatomy of modern and fossil felid hyoid bones », Journal of Morphology, vol. 284, no 10,‎ (ISSN 0362-2525 et 1097-4687, DOI 10.1002/jmor.21627, lire en ligne, consulté le ).