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Les '''Gryllidés''' ('''Gryllidae''') sont une [[famille (biologie)|famille]] d'[[insectes]] [[Orthoptera|orthoptère]]s du sous-ordre des [[Ensifera|ensifères]], plus communément appelés '''grillons'''.
Les '''Gryllidés''' ('''Gryllidae''') sont une [[famille (biologie)|famille]] d'[[insecte]]s [[Orthoptera|orthoptères]] du [[sous-ordre]] des [[Ensifera|ensifères]], plus communément appelés '''grillons'''.


Les femelles sont munies d'un long [[ovipositeur]] ensiforme (en forme d'épée) et possèdent de longues antennes fines.
Les femelles sont munies d'un long [[Oviscapte|ovipositeur]] ensiforme (en forme d'épée) et possèdent de longues [[antenne (anatomie des insectes)|antennes]] fines.


On différencie les deux sexes principalement grâce à cet ovipositeur, mais aussi au fait que les mâles sont pourvus d'organes sonores situés à la base des [[élytre]]s.
On différencie les deux sexes principalement grâce à cet ovipositeur, mais aussi au fait que les mâles sont pourvus d'organes sonores situés à la base des [[élytre]]s.


Il existe près de {{formatnum:5000}} [[espèce]]s de Gryllidae dans le monde<ref name="Desutter-Grandcolas">Laure Desutter-Grandcolas, maître de conférences au Muséum National d’Histoire Naturelle, chargée de conservation des collections d'Orthoptères, « Le grillon » dans l'émission ''[[La Tête au carré]]'' sur [[France Inter]], 18 juin 2013</ref> dont une vingtaine en France (en comptant les [[courtilières]] et les [[Myrmecophilidae|grillons myrmécophiles]])<ref>[http://www.insectes.org/elevage/grillons-cigales.html Élevage de grillons] sur www.insectes.org</ref>, et l'on retrouve des traces [[fossiles]] attestant de leur présence remontant au [[Trias]] supérieur.
Il existe près de {{formatnum:5000}} [[espèce]]s de Gryllidae dans le monde<ref name="Desutter-Grandcolas">Laure Desutter-Grandcolas, maître de conférences au Muséum National d’Histoire Naturelle, chargée de conservation des collections d'Orthoptères, « Le grillon » dans l'émission ''[[La Tête au carré]]'' sur [[France Inter]], 18 juin 2013</ref> dont une vingtaine en France (en comptant les [[Gryllotalpidae|courtilières]] et les [[Myrmecophilidae|grillons myrmécophiles]])<ref>[http://www.insectes.org/elevage/grillons-cigales.html Élevage de grillons] sur www.insectes.org</ref>, et l'on retrouve des traces [[fossiles]] attestant de leur présence remontant au [[Trias]] supérieur.


== Description ==
== Description ==
[[Fichier:Grilo en Bastavales, Galiza. 30 maio 2009 16.jpg|thumb|200px|left| ''[[Gryllus campestris]]'' femelle]]
[[Fichier:Grilo en Bastavales, Galiza. 30 maio 2009 16.jpg|vignette|gauche| ''[[Gryllus campestris]]'' femelle.]]
[[Fichier:Acheta_domestica_femelle.png|gauche|vignette|''[[Acheta domesticus]]'' femelle : on distingue l'oviscapte noir au centre.]][[Fichier:Acheta_domestica_male.png|gauche|vignette|''[[Acheta domesticus]]'' mâle : absence d'oviscapte.]]
La [[tête (anatomie des insectes)|tête]], presque [[sphérique]], est flanquée de chaque côté d’yeux gros et saillants, les antennes sont longues et [[wikt:filiforme|filiformes]].


Le [[thorax (anatomie des insectes)|thorax]], de forme trapézoïdale et d'apparence trapue, est résistant et robuste. L'extrémité de l'[[abdomen (anatomie des insectes)|abdomen]] est munie de [[cerque]]s.
[[Fichier:Acheta_domestica_femelle.png|left|thumb|200px|''[[Acheta domesticus]]'' femelle : on distingue l'oviscapte noir au centre]][[Fichier:Acheta_domestica_male.png|left|thumb|200px|''[[Acheta domesticus]]'' mâle : absence d'oviscapte]]
La tête, presque [[sphérique]], est flanquée de chaque côté d’yeux gros et saillants, les antennes sont longues et [[wikt:filiforme|filiformes]].

Le [[thorax de l'insecte|thorax]] est de forme trapézoïdale et est d'apparence trapue, il est résistant et robuste. L'extrémité de l'abdomen est munie de [[cerque]]s.


Comme tous les insectes, les gryllidés possèdent six pattes. Les pattes postérieures sont très développées et adaptées au saut.
Comme tous les insectes, les gryllidés possèdent six pattes. Les pattes postérieures sont très développées et adaptées au saut.


Chez la plupart des espèces, les ailes des grillons ne sont pas adaptées au vol. Les ailes antérieures sont développées en [[élytre]]s (ou [[tegmina]]) constitués de [[chitine]] dure et résistante, faisant office de bouclier et d'organes [[stridulation|stridulatoires]] ; les ailes ont donc perdu leur rôle d'organes locomoteurs.
Chez la plupart des espèces, les [[Aile (anatomie des insectes)|ailes]] des grillons ne sont pas adaptées au vol. Les ailes antérieures sont développées en [[élytre]]s constitués de [[chitine]] dure et résistante, faisant office de bouclier et d'organes [[stridulation|stridulatoires]] ; les ailes ont donc perdu leur rôle d'organes locomoteurs.


=== Dimorphisme sexuel ===
=== Dimorphisme sexuel ===
Il y a quelques différences qui permettent de distinguer les mâles des femelles&nbsp;:
Il y a quelques différences qui permettent de distinguer les mâles des femelles :
* ce sont en général les mâles de certaines espèces qui stridulent, pour attirer les femelles&nbsp;;
* ce sont en général les mâles de certaines espèces qui stridulent, pour attirer les femelles ;
* les femelles possèdent un [[oviscapte]], sorte de tube effilé à l'arrière, qu'elles enfoncent dans le sol pour y déposer les [[Œuf (biologie)|œufs]] (voir photos).
* les femelles possèdent un [[oviscapte]], sorte de tube effilé à l'arrière, qu'elles enfoncent dans le sol pour y déposer les [[Œuf (biologie)|œufs]] (voir photos).


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Le comportement des grillons est fort varié selon les espèces. La plupart des grillons aiment la lumière et la chaleur du soleil, d'autres comme les ''[[Troglophylus]]'' et les ''[[Dolichopoda]]'' (ce dernier genre dans la famille voisine des [[Rhaphidophoridae]]) sont [[troglobie]]s et ne vivent donc que dans des grottes, des caves noires, ou plus exceptionnellement, dans les tunnels du métro.
Le comportement des grillons est fort varié selon les espèces. La plupart des grillons aiment la lumière et la chaleur du soleil, d'autres comme les ''[[Troglophylus]]'' et les ''[[Dolichopoda]]'' (ce dernier genre dans la famille voisine des [[Rhaphidophoridae]]) sont [[troglobie]]s et ne vivent donc que dans des grottes, des caves noires, ou plus exceptionnellement, dans les tunnels du métro.


En général, les grillons sont d'excellents fouisseurs, ils creusent des galeries parfois profondes et y vivent. D'autres espèces sont [[myrmécophile]]s ou [[termitophile]]s : ils vivent dans des nids de [[fourmi]]s ou de [[termite]]s mais ce comportement est plus rare.
En général, les grillons sont d'excellents fouisseurs, ils creusent des galeries parfois profondes et y vivent. D'autres espèces sont [[myrmécophile]]s ou [[termitophile]]s : elles vivent dans des nids de [[fourmi]]s ou de [[termite]]s mais ce comportement est plus rare.


Le grillon est [[omnivore]]. Sa durée de vie est d'environ un an.
Le grillon est [[omnivore]]. Sa durée de vie est d'environ un an.


Les grillons sont fort prisés des [[terrariophilie|terrariophiles]], car ils sont prolifiques et peuvent être aisément nourris.
Les grillons sont fort prisés des [[terrariophile]]s, car ils sont prolifiques et peuvent être aisément nourris.
Les mâles de certaines espèces sont très agressifs les uns avec les autres. Aussi, dans certains pays, ce caractère est mis à profit pour l'organisation de combats de grillons mâles ; ces combats font l'objet, bien sûr, de paris.
Les mâles de certaines espèces sont très agressifs les uns avec les autres. Aussi, dans certains pays, ce caractère est mis à profit pour l'organisation de combats de grillons mâles ; ces combats font l'objet, bien sûr, de paris.
[[File:Field cricket Gryllus pennsylvanicus.ogg|thumb|« Chant d'appel » de ''Gryllus pennsylvanicus'']]
[[Fichier:Field cricket Gryllus pennsylvanicus.ogg|vignette|« Chant d'appel » de ''Gryllus pennsylvanicus'']]


Certaines espèces de grillons ont leur mâle qui stridule, le chant étant entendu grâce au tympan placé sur le tibia de la première paire de pattes. Trois types de chants ont été clairement interprétés : « chant d'appel » sexuel (le plus fréquent) qui a pour fonction d'attirer et d'orienter la femelle vers le territoire du mâle (phénomène de [[Taxie|phonotaxie]]), « chant de cour » prélude à l'accouplement<ref>Ce chant de cour, émis après quelques contacts antennaires, est plus bref, plus métallique et plus doux que le chant d'appel, les élytres étant en effet rabaissés sur le dos.</ref>, « stridulation d'agressivité » afin d'intimider un autre mâle, d'accompagner un combat entre rivaux ou d'exprimer la victoire<ref>{{Article|auteur=Gilbert et Julien Cousteaux|titre=Les grillons|périodique=Insectes|date=février 2003|volume=|numéro=129|pages=27|url texte=http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i129cousteaux.pdf}}</ref>.
Certaines espèces de grillons ont leur mâle qui stridule, le chant étant entendu grâce au tympan placé sur le tibia de la première paire de pattes. Trois types de chants ont été clairement interprétés : « chant d'appel » sexuel (le plus fréquent) qui a pour fonction d'attirer et d'orienter la femelle vers le territoire du mâle (phénomène de [[Taxie|phonotaxie]]), « chant de cour » prélude à l'accouplement<ref>Ce chant de cour, émis après quelques contacts antennaires, est plus bref, plus métallique et plus doux que le chant d'appel, les élytres étant en effet rabaissés sur le dos.</ref>, « stridulation d'agressivité » afin d'intimider un autre mâle, d'accompagner un combat entre rivaux ou d'exprimer la victoire<ref>{{Article|auteur=Gilbert et Julien Cousteaux|titre=Les grillons|périodique=Insectes|date=février 2003|volume=|numéro=129|pages=27|url texte=http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i129cousteaux.pdf}}</ref>.


L'émission du chant est réalisée en soulevant obliquement les deux [[élytre]]s. L'élytre droit, qui porte sur sa face inférieure la ''râpe stridulante'' ou ''archet'' (alignement de dents lamellaires), recouvre toujours l'élytre gauche pour frotter son ''grattoir'' ou ''chanterelle''<ref>[http://aramel.free.fr/INSECTES5terter.shtml Illustration des organes stridulatoires]</ref>. Deux zones membraneuses, la ''harpe'' et le ''miroir'', amplifient les sons émis<ref>Gilbert et Julien Cousteaux, op. cité, p. 28</ref>. Le grillon est ainsi droitier, à l'inverse de la sauterelle<ref>[[Jean-Henri Fabre]], « [http://www.e-fabre.com/e-texts/souvenirs_entomologiques/grillon_chant.htm Le grillon. Le chant. La parade] », ''[[Souvenirs entomologiques]]'', série VI, chap. 14</ref>. Les grillons désensibilisent leur système auditif pour ne pas être assourdis par leur propre chant<ref>[http://grillons.pagesperso-orange.fr/ Communication]</ref>.
L'émission du chant est réalisée en soulevant obliquement les deux [[élytre]]s. L'élytre droit, qui porte sur sa face inférieure la ''râpe stridulante'' ou ''archet'' (alignement de dents lamellaires), recouvre toujours l'élytre gauche pour frotter son ''grattoir'' ou ''chanterelle''<ref>[http://aramel.free.fr/INSECTES5terter.shtml Illustration des organes stridulatoires]</ref>. Deux zones membraneuses, la ''harpe'' et le ''miroir'', amplifient les sons émis<ref>Gilbert et Julien Cousteaux, {{opcit}}, p. 28</ref>. Le grillon est ainsi droitier, à l'inverse de la sauterelle<ref>[[Jean-Henri Fabre]], « [http://www.e-fabre.com/e-texts/souvenirs_entomologiques/grillon_chant.htm Le grillon. Le chant. La parade] », ''[[Souvenirs entomologiques]]'', série VI, chap. 14</ref>. Les grillons désensibilisent leur système auditif pour ne pas être assourdis par leur propre chant<ref>[http://grillons.pagesperso-orange.fr/ Communication]</ref>.


Certaines espèces, appelées « grillons thermomètres » (telle l'espèce ''[[Oecanthus pellucens]]'', le [[Grillon d'Italie]]) émettent leurs chants (le terme exact étant grésillent ou grésillonnent) dont la fréquence dépend de la température ambiante selon la [[loi de Dolbear]] : <math>T_{\mathrm{Fahrenheit}} = </math> nombre de grésillements (en 15 secondes) + 40<ref name=cricket>La formule pour convertir les °F en °C est : T°C = (T°F − 32) × 5/9 : {{Article|langue=en|auteur=A. E. Dolbear|titre=The Cricket as a Thermometer|périodique=The American Naturalist|date=novembre 1897|volume=31|numéro=371|pages=970-971|url texte=https://www.jstor.org/stable/2453256?seq=1#page_scan_tab_contents}}.</ref>.
Certaines espèces, appelées « grillons thermomètres » (telle l'espèce ''[[Oecanthus pellucens]]'', le [[Grillon d'Italie]]) émettent leurs chants (le terme exact étant grésillent ou grésillonnent) dont la fréquence dépend de la température ambiante selon la [[loi de Dolbear]] : <math>T_{\mathrm{Fahrenheit}} = </math> nombre de grésillements (en 15 secondes) + 40<ref name=cricket>La formule pour convertir les °F en °C est : T°C = (T°F − 32) × 5/9 : {{Article|langue=en|auteur=A. E. Dolbear|titre=The Cricket as a Thermometer|périodique=The American Naturalist|date=novembre 1897|volume=31|numéro=371|pages=970-971|url texte=https://www.jstor.org/stable/2453256?seq=1#page_scan_tab_contents}}.</ref>.


Les grillons polynésiens ''[[Teleogryllus oceanicus]]'' ont une perception catégorielle du son. Ils connaissent deux mots : « ami » pour les sons dont la fréquence est inférieure à 13 kHz (ils s'interpellent entre eux avec des sons proches de 5 kHz), et « ennemi » pour les sons dont la fréquence est supérieure à 16 kHz (leurs prédateurs, les chauves-souris, émettent entre 25 et 80 kHz).
Les grillons polynésiens ''[[Teleogryllus oceanicus]]'' ont une perception catégorielle du son. Ils connaissent deux mots : « ami » pour les sons dont la fréquence est inférieure à 13 kHz (ils s'interpellent entre eux avec des sons proches de 5 kHz), et « ennemi » pour les sons dont la fréquence est supérieure à 16 kHz (leurs prédateurs, les chauves-souris, émettent entre 25 et 80 kHz).
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=== Taxonomie ===
=== Taxonomie ===
;Liste des sous-familles
==== Liste des sous-familles ====
Selon {{Bioref|OrthopteraSF|19 mai 2012}} :
Selon {{Bioref|OrthopteraSF|19 mai 2012}} :
{{colonnes|nombre=3|
{{colonnes|taille=15|
* groupe de sous-familles [[Gryllinae Group]] Laicharting, 1781 (nom temporaire)
* groupe de sous-familles [[Gryllinae Group]] Laicharting, 1781 (nom temporaire)
** sous-famille [[Gryllinae]] Laicharting, 1781
** sous-famille [[Gryllinae]] Laicharting, 1781
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* genre ''[[Menonia]]'' George, 1936
* genre ''[[Menonia]]'' George, 1936
* genre ''[[Nanaripegryllus]]'' Martins-Neto, 2002 †
* genre ''[[Nanaripegryllus]]'' Martins-Neto, 2002 †
* genre ''[[Pronemobius]]'' Scudder, 1890 †
* genre ''[[Pronemobius]]'' Scudder, 1890 †}}
}}


; Liste des genres
==== Liste des genres ====
Selon {{Bioref|OrthopteraSF|19 mai 2012}} :
Selon {{Bioref|OrthopteraSF|19 mai 2012}} :
{{colonnes|nombre=4|
{{colonnes|taille=15|
* groupe de sous-familles [[Gryllinae Group]] Laicharting, 1781 (nom temporaire)
* groupe de sous-familles [[Gryllinae Group]] Laicharting, 1781 (nom temporaire)
** sous-famille [[Gryllinae]] Laicharting, 1781
** sous-famille [[Gryllinae]] Laicharting, 1781
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** genre ''[[Menonia]]'' George, 1936
** genre ''[[Menonia]]'' George, 1936
** genre ''[[Nanaripegryllus]]'' Martins-Neto, 2002 †
** genre ''[[Nanaripegryllus]]'' Martins-Neto, 2002 †
** genre ''[[Pronemobius]]'' Scudder, 1890 †
** genre ''[[Pronemobius]]'' Scudder, 1890 †}}
}}


== Les Gryllidae et l'Homme ==
== Les Gryllidae et l'Homme ==
=== Intérêt alimentaire ===
=== Intérêt alimentaire ===
[[Fichier:Grillons.JPG|thumb|Grillons frits ([[cuisine laotienne]])]]
[[Fichier:Grillons.JPG|vignette|Grillons frits ([[cuisine laotienne]])]]
{{loupe|Entomophagie}}
{{loupe|Entomophagie}}
Leur richesse en [[protéine]]s en fait une nourriture de choix pour d'autres animaux [[carnivora|carnivores]] comme les [[Mygalomorphae|mygales]], les [[Scorpiones|scorpions]], les [[mante]]s, les [[lézard]]s, etc.
Leur richesse en [[protéine]]s en fait une nourriture de choix pour d'autres animaux [[carnivora|carnivores]] comme les [[Mygalomorphae|mygales]], les [[Scorpiones|scorpions]], les [[mante]]s, les [[lézard]]s, etc.


Le grillon auquel on attribue des vertus thérapeutiques peut également constituer une nourriture pour les êtres humains. Plusieurs peuples les font griller ou frire<ref name="Gilbert">Gilbert et Julien Cousteaux, op. cité, p. 29</ref>.
Le grillon, auquel on attribue des vertus thérapeutiques, peut également constituer une nourriture pour les êtres humains. Plusieurs peuples les font griller ou frire<ref name="Gilbert">Gilbert et Julien Cousteaux, {{opcit}}, p. 29</ref>.


=== Dans la culture populaire ===
=== Dans la culture populaire ===
* Le grillon est source d'inspiration dans la chanson populaire du comté de Nice ''Griloulin'' (Petit Grillon)<ref>[http://mtcn.free.fr/mtcn-musique-traditionnelle-midi-chant-populaire.php#grilou Voir sur ''mtcn.free.fr''.]</ref>.
Le coureur cycliste italien [[Paolo Bettini]] a comme surnom « Le grillon ».
* Le coureur cycliste italien [[Paolo Bettini]] a comme surnom « Le grillon ».
* Le personnage de Walt Disney, [[Jiminy Cricket]], est basé sur un grillon.


Le personnage de Walt Disney, [[Jiminy Cricket]] est basé sur un grillon.
=== Élevage ===
=== Élevage ===
Le grillon a fait partie du pittoresque du sud de la France (et un peu partout dans le pays, dans le Nord également), au même titre que les [[Cicadidae|cigales]]. ''Tuter les grillons'' était une activité prisée des enfants en été. Il s'agissait de repérer un grillon par son chant, de s'en approcher lentement, puis de trouver le trou (la « tute ») où l'insecte s'était réfugié. Une longue tige fine étant agitée dans le trou, le grillon sort et on le capture (en cas d'échec, le grillon devenu soupçonneux ne s'attrape plus par cette technique mais est délogé par l'inondation d'un verre d'eau), pour le mettre dans une petite cage spéciale : convenablement nourri, la cage exposée au soleil, le grillon pouvait chanter longtemps<ref>[[Jean-Henri Fabre]], « [http://www.e-fabre.com/e-texts/souvenirs_entomologiques/grillon_terrier.htm Le grillon. Le terrier. L'œuf] », ''[[Souvenirs entomologiques]]'', série VI, chap. 13</ref>.
Le grillon a fait partie du pittoresque du sud de la France (et un peu partout dans le pays, dans le Nord également), au même titre que les [[Cicadidae|cigales]]. ''Tuter les grillons'' était une activité prisée des enfants en été. Il s'agissait de repérer un grillon par son chant, de s'en approcher lentement, puis de trouver le trou (la « tute ») où l'insecte s'était réfugié. Une longue tige fine étant agitée dans le trou, le grillon sort et on le capture (en cas d'échec, le grillon devenu soupçonneux ne s'attrape plus par cette technique mais est délogé par l'inondation d'un verre d'eau), pour le mettre dans une petite cage spéciale : convenablement nourri, le grillon pouvait chanter longtemps<ref>[[Jean-Henri Fabre]], « [http://www.e-fabre.com/e-texts/souvenirs_entomologiques/grillon_terrier.htm Le grillon. Le terrier. L'œuf] », ''[[Souvenirs entomologiques]]'', série VI, chap. 13</ref>.


Depuis 1982, un championnat du monde des tuteurs de grillons est organisé à [[Lavardens]]<ref>{{Lien web|url=http://www.ladepeche.fr/article/2001/05/27/303824-les-grillons-sont-a-bonne-ecole.html|titre=Les grillons sont à bonne école|auteur=|date=27 mai 2001|site=ladepeche.fr}}.</ref>.
Depuis 1982, un championnat du monde des tuteurs de grillons est organisé à [[Lavardens]]<ref>{{Lien web|url=https://www.ladepeche.fr/article/2001/05/27/303824-les-grillons-sont-a-bonne-ecole.html|titre=Les grillons sont à bonne école|auteur=|date=27 mai 2001|site=ladepeche.fr}}.</ref>.


=== Concours de chants de grillons ===
=== Concours de chants de grillons ===
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=== Combats de grillons ===
=== Combats de grillons ===
Des combats de grillons (selon une gradation stéréotypée : escrime avec les antennes, écartement des mandibules, prise de mandibules, corps à corps) encore populaires parmi les personnes âgées sont organisés en [[Asie]], principalement en Chine (6 millions d'amateurs dont {{formatnum:500000}} à [[Shanghaï]] où existe dans le vieux quartier de {{Lien|Qibao}} un « musée du grillon »<ref>Documentaire sur Arte « Une passion chinoise, les combats de grillons », [[ZDF]], 2013, 4 min 40 s.</ref>), Indonésie, Vietnam et à Madagascar<ref name="Gilbert"/>.
Des combats de grillons (selon une gradation stéréotypée : escrime avec les antennes, écartement des mandibules, prise de mandibules, corps à corps) encore populaires parmi les personnes âgées sont organisés en [[Asie]], principalement en Chine (6 millions d'amateurs dont {{formatnum:500000}} à [[Shanghaï]] où existe dans le vieux quartier de [[Qibao]] un « musée du grillon »<ref>Documentaire sur Arte « Une passion chinoise, les combats de grillons », [[ZDF]], 2013, 4 min 40 s.</ref>), Indonésie, Vietnam et à Madagascar<ref name="Gilbert"/>.


=== Calendrier républicain ===
=== Calendrier républicain ===
* Dans le [[calendrier républicain]], le '''Grillon''' était le nom attribué au {{25e}} jour du mois de [[frimaire]]<ref>[[Fabre d'Églantine|Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine]], [https://books.google.fr/books?id=vVtWj-W-KP8C&printsec=frontcover&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false ''Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française''], {{p.|21}}.</ref>.
Le nom du grillon fut attribué au {{25e}} jour du mois de [[frimaire]] dudit [[calendrier républicain|calendrier révolutionnaire français]]<ref>[[Fabre d'Églantine|Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine]], [https://books.google.fr/books?id=vVtWj-W-KP8C&printsec=frontcover&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false ''Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française''], {{p.|21}}.</ref>, généralement chaque [[15 décembre]] du [[calendrier grégorien|grégorien]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}
* Laicharting, 1781 : ''Verzeichniß und Beschreibung der Tyroler-Insecten. I. Theil. Käferartige Insecten. I. Band.''


== Liens externes ==
== Voir aussi ==
{{Autres projets
{{Autres projets
|wiktionary=grillon
|wiktionary=grillon
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|wikispecies=Gryllidae
|wikispecies=Gryllidae
}}
}}
=== Bibliographie ===
* {{CatalogueofLife taxon|Gryllidae|consulté le=19 mai 2012 }}
* Laicharting, 1781 : ''Verzeichniß und Beschreibung der Tyroler-Insecten. I. Theil. Käferartige Insecten. I. Band.''
* {{OrthopteraSF|1616|Gryllidae Laicharting, 1781|consulté le=19 mai 2012 }}

* {{Faunaeur|11894|''Gryllidae''|consulté le=19 mai 2012 }}
=== Liens externes ===
* {{TPDB|56642|''Gryllidae'' Laicharting 1781|consulté le=19 mai 2012 }}
* {{CatalogueofLife | 8NKKY | Gryllidae Laicharting, 1781 | consulté le=19.03.2023 }}
* {{OrthopteraSF|1616|Gryllidae Laicharting, 1781|consulté le=19 mai 2012 }}
* {{Faunaeur2|e41b54e5-d3fd-440f-8284-b0868db9eeb3|''Gryllidae''|consulté le=19.03.2023 }}
* {{TPDB|56642|''Gryllidae'' Laicharting 1781|consulté le=19 mai 2012 }}
* {{ITIS|102281|''Gryllidae''|consulté le=19 mai 2012 }}
* {{ITIS|102281|''Gryllidae''|consulté le=19 mai 2012 }}
* {{ADW|Gryllidae|''Gryllidae''|consulté le=19 mai 2012 }}
* {{ADW|Gryllidae|''Gryllidae''|consulté le=19 mai 2012 }}
* {{NCBI|6995|''Gryllidae''|consulté le=19 mai 2012 }}
* {{NCBI|6995|''Gryllidae''|consulté le=19 mai 2012 }}
* [http://www.canal.ird.fr/canal.php?url=/programmes/recherches/grillons/index.htm Un parasite qui pousse les grillons des bois à se suicider...], vidéos sur Canal [[Institut de recherche pour le développement|IRD]] (Institut de recherche pour le développement)
* {{UICN liste|Gryllidae|consulté le=19 mai 2012 }}
* Un [http://grillons.pagesperso-orange.fr/ site informatif et récapitulatif] sur les grillons
* {{uBIO|5477586|''Gryllidae'' Laicharting 1781|consulté le=19 mai 2012 }}

* Le grillon est aussi source d'inspiration dans la [http://mtcn.free.fr/mtcn-musique-traditionnelle-midi-chant-populaire.php#grilou chanson populaire du comté de Nice : ''Griloulin'' (Petit Grillon)] {{fr}}.
{{Palette|Orthoptères}}
* [http://www.canal.ird.fr/canal.php?url=/programmes/recherches/grillons/index.htm Vidéos sur Canal [[Institut de recherche pour le développement|IRD]] (Institut de Recherche pour le Développement) - Un parasite qui pousse les grillons des bois à se suicider...]
* Un [http://grillons.pagesperso-orange.fr/ site informatif et récapitulatif] sur les grillons.


{{Portail|entomologie}}
{{Portail|entomologie}}


[[Catégorie:Gryllidae|*]]
[[Catégorie:Gryllidae| ]]
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Gryllidés · Grillons

Les Gryllidés (Gryllidae) sont une famille d'insectes orthoptères du sous-ordre des ensifères, plus communément appelés grillons.

Les femelles sont munies d'un long ovipositeur ensiforme (en forme d'épée) et possèdent de longues antennes fines.

On différencie les deux sexes principalement grâce à cet ovipositeur, mais aussi au fait que les mâles sont pourvus d'organes sonores situés à la base des élytres.

Il existe près de 5 000 espèces de Gryllidae dans le monde[1] dont une vingtaine en France (en comptant les courtilières et les grillons myrmécophiles)[2], et l'on retrouve des traces fossiles attestant de leur présence remontant au Trias supérieur.

Description[modifier | modifier le code]

Gryllus campestris femelle.
Acheta domesticus femelle : on distingue l'oviscapte noir au centre.
Acheta domesticus mâle : absence d'oviscapte.

La tête, presque sphérique, est flanquée de chaque côté d’yeux gros et saillants, les antennes sont longues et filiformes.

Le thorax, de forme trapézoïdale et d'apparence trapue, est résistant et robuste. L'extrémité de l'abdomen est munie de cerques.

Comme tous les insectes, les gryllidés possèdent six pattes. Les pattes postérieures sont très développées et adaptées au saut.

Chez la plupart des espèces, les ailes des grillons ne sont pas adaptées au vol. Les ailes antérieures sont développées en élytres constitués de chitine dure et résistante, faisant office de bouclier et d'organes stridulatoires ; les ailes ont donc perdu leur rôle d'organes locomoteurs.

Dimorphisme sexuel[modifier | modifier le code]

Il y a quelques différences qui permettent de distinguer les mâles des femelles :

  • ce sont en général les mâles de certaines espèces qui stridulent, pour attirer les femelles ;
  • les femelles possèdent un oviscapte, sorte de tube effilé à l'arrière, qu'elles enfoncent dans le sol pour y déposer les œufs (voir photos).

Biologie[modifier | modifier le code]

Le comportement des grillons est fort varié selon les espèces. La plupart des grillons aiment la lumière et la chaleur du soleil, d'autres comme les Troglophylus et les Dolichopoda (ce dernier genre dans la famille voisine des Rhaphidophoridae) sont troglobies et ne vivent donc que dans des grottes, des caves noires, ou plus exceptionnellement, dans les tunnels du métro.

En général, les grillons sont d'excellents fouisseurs, ils creusent des galeries parfois profondes et y vivent. D'autres espèces sont myrmécophiles ou termitophiles : elles vivent dans des nids de fourmis ou de termites mais ce comportement est plus rare.

Le grillon est omnivore. Sa durée de vie est d'environ un an.

Les grillons sont fort prisés des terrariophiles, car ils sont prolifiques et peuvent être aisément nourris. Les mâles de certaines espèces sont très agressifs les uns avec les autres. Aussi, dans certains pays, ce caractère est mis à profit pour l'organisation de combats de grillons mâles ; ces combats font l'objet, bien sûr, de paris.

« Chant d'appel » de Gryllus pennsylvanicus

Certaines espèces de grillons ont leur mâle qui stridule, le chant étant entendu grâce au tympan placé sur le tibia de la première paire de pattes. Trois types de chants ont été clairement interprétés : « chant d'appel » sexuel (le plus fréquent) qui a pour fonction d'attirer et d'orienter la femelle vers le territoire du mâle (phénomène de phonotaxie), « chant de cour » prélude à l'accouplement[3], « stridulation d'agressivité » afin d'intimider un autre mâle, d'accompagner un combat entre rivaux ou d'exprimer la victoire[4].

L'émission du chant est réalisée en soulevant obliquement les deux élytres. L'élytre droit, qui porte sur sa face inférieure la râpe stridulante ou archet (alignement de dents lamellaires), recouvre toujours l'élytre gauche pour frotter son grattoir ou chanterelle[5]. Deux zones membraneuses, la harpe et le miroir, amplifient les sons émis[6]. Le grillon est ainsi droitier, à l'inverse de la sauterelle[7]. Les grillons désensibilisent leur système auditif pour ne pas être assourdis par leur propre chant[8].

Certaines espèces, appelées « grillons thermomètres » (telle l'espèce Oecanthus pellucens, le Grillon d'Italie) émettent leurs chants (le terme exact étant grésillent ou grésillonnent) dont la fréquence dépend de la température ambiante selon la loi de Dolbear : nombre de grésillements (en 15 secondes) + 40[9].

Les grillons polynésiens Teleogryllus oceanicus ont une perception catégorielle du son. Ils connaissent deux mots : « ami » pour les sons dont la fréquence est inférieure à 13 kHz (ils s'interpellent entre eux avec des sons proches de 5 kHz), et « ennemi » pour les sons dont la fréquence est supérieure à 16 kHz (leurs prédateurs, les chauves-souris, émettent entre 25 et 80 kHz).

Des grillons sont parfois « poussés au suicide » par un ver parasite, Paragordius tricuspidatus[10]. La « manipulation parasitaire » consiste pour le ver à être avalé sous forme de larve par le grillon. Au bout d'un an, ayant atteint sa maturité sexuelle, le ver doit impérativement rejoindre l’eau pour se reproduire. Il émet alors une substance chimique qui agit sur le cerveau du grillon qui adopte un comportement erratique et ne réagit plus à certains stimuli synonymes de danger, l'amenant parfois à se noyer dans des ruisseaux, réservoirs, piscines voire dans des seaux d'eau[11].

Reproduction[modifier | modifier le code]

Les grillons ont une reproduction sexuée. Lorsque le mâle s'accouple avec la femelle, il introduit son appareil reproducteur dans les voies génitales de la femelle et y transfère son spermatophore. L'accouplement terminé, la majorité des femelles recourbe son abdomen de manière à présenter l'extrémité de l'oviscapte perpendiculairement à la surface du sol meuble et humide. Elle y enfonce alors son long ovipositeur grâce à la tarière (extrémité de l'oviscapte constituée par quatre valves, les ventrales perforant le sol et les dorsales permettant sa progression), et y dépose ses œufs un par un à l'aide de valves internes garnies d'aspérités pour empêcher une remontée des œufs. Ceux-ci peuvent dépasser le nombre de 700. Quelques semaines plus tard, les jeunes émergent des œufs complètement formés. En captivité, ils se réfugient dans la litière.

Systématique[modifier | modifier le code]

La famille de Gryllidae a été décrite par l'entomologiste autrichien Johann Nepomuk von Laicharting, 1781.

Noms vernaculaires[modifier | modifier le code]

Dans les régions francophones du Canada, les grillons sont parfois appelés « criquets ». Le personnage du Pinocchio de Walt Disney, Jiminy Cricket, est en fait un grillon.

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Liste des sous-familles[modifier | modifier le code]

Selon Orthoptera Species File (19 mai 2012)[12] :

Liste des genres[modifier | modifier le code]

Selon Orthoptera Species File (19 mai 2012)[12] :

Les Gryllidae et l'Homme[modifier | modifier le code]

Intérêt alimentaire[modifier | modifier le code]

Grillons frits (cuisine laotienne)

Leur richesse en protéines en fait une nourriture de choix pour d'autres animaux carnivores comme les mygales, les scorpions, les mantes, les lézards, etc.

Le grillon, auquel on attribue des vertus thérapeutiques, peut également constituer une nourriture pour les êtres humains. Plusieurs peuples les font griller ou frire[13].

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

  • Le grillon est source d'inspiration dans la chanson populaire du comté de Nice Griloulin (Petit Grillon)[14].
  • Le coureur cycliste italien Paolo Bettini a comme surnom « Le grillon ».
  • Le personnage de Walt Disney, Jiminy Cricket, est basé sur un grillon.

Élevage[modifier | modifier le code]

Le grillon a fait partie du pittoresque du sud de la France (et un peu partout dans le pays, dans le Nord également), au même titre que les cigales. Tuter les grillons était une activité prisée des enfants en été. Il s'agissait de repérer un grillon par son chant, de s'en approcher lentement, puis de trouver le trou (la « tute ») où l'insecte s'était réfugié. Une longue tige fine étant agitée dans le trou, le grillon sort et on le capture (en cas d'échec, le grillon devenu soupçonneux ne s'attrape plus par cette technique mais est délogé par l'inondation d'un verre d'eau), pour le mettre dans une petite cage spéciale : convenablement nourri, le grillon pouvait chanter longtemps[15].

Depuis 1982, un championnat du monde des tuteurs de grillons est organisé à Lavardens[16].

Concours de chants de grillons[modifier | modifier le code]

Dans la Chine ancienne, on organisait des concours de chants de grillons ; les meilleurs chanteurs se vendaient à des prix parfois élevés.

Combats de grillons[modifier | modifier le code]

Des combats de grillons (selon une gradation stéréotypée : escrime avec les antennes, écartement des mandibules, prise de mandibules, corps à corps) encore populaires parmi les personnes âgées sont organisés en Asie, principalement en Chine (6 millions d'amateurs dont 500 000 à Shanghaï où existe dans le vieux quartier de Qibao un « musée du grillon »[17]), Indonésie, Vietnam et à Madagascar[13].

Calendrier républicain[modifier | modifier le code]

Le nom du grillon fut attribué au 25e jour du mois de frimaire dudit calendrier révolutionnaire français[18], généralement chaque 15 décembre du grégorien.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Laure Desutter-Grandcolas, maître de conférences au Muséum National d’Histoire Naturelle, chargée de conservation des collections d'Orthoptères, « Le grillon » dans l'émission La Tête au carré sur France Inter, 18 juin 2013
  2. Élevage de grillons sur www.insectes.org
  3. Ce chant de cour, émis après quelques contacts antennaires, est plus bref, plus métallique et plus doux que le chant d'appel, les élytres étant en effet rabaissés sur le dos.
  4. Gilbert et Julien Cousteaux, « Les grillons », Insectes, no 129,‎ , p. 27 (lire en ligne)
  5. Illustration des organes stridulatoires
  6. Gilbert et Julien Cousteaux, op. cit., p. 28
  7. Jean-Henri Fabre, « Le grillon. Le chant. La parade », Souvenirs entomologiques, série VI, chap. 14
  8. Communication
  9. La formule pour convertir les °F en °C est : T°C = (T°F − 32) × 5/9 : (en) A. E. Dolbear, « The Cricket as a Thermometer », The American Naturalist, vol. 31, no 371,‎ , p. 970-971 (lire en ligne).
  10. (en) Thomas, F., Schmidt-Rhaesa, A., Martin, G., Manu, C., Durand P. & Renaud F., « Do Hairworms (Nematomorpha) manipulate their terrestrial host to seek water ? », Journal of Evolutionary Biology, no 15,‎ , p. 356-361
  11. (en) Vidéo de la séquence comportementale, Images tirées du documentaire « Le Manipulateur ». Copyright VB Films - satourne@club-internet.fr »
  12. a et b Orthoptera Species File, consulté le 19 mai 2012
  13. a et b Gilbert et Julien Cousteaux, op. cit., p. 29
  14. Voir sur mtcn.free.fr.
  15. Jean-Henri Fabre, « Le grillon. Le terrier. L'œuf », Souvenirs entomologiques, série VI, chap. 13
  16. « Les grillons sont à bonne école », sur ladepeche.fr, .
  17. Documentaire sur Arte « Une passion chinoise, les combats de grillons », ZDF, 2013, 4 min 40 s.
  18. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 21.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Laicharting, 1781 : Verzeichniß und Beschreibung der Tyroler-Insecten. I. Theil. Käferartige Insecten. I. Band.

Liens externes[modifier | modifier le code]