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Géoingénierie

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Le concept actuel de géo-ingénierie concerne la manipulation délibérée du climat terrestre pour contrecarrer les effets du réchauffement climatique dû à l'émission de gaz à effet de serre. Cette idée fait suite à la crainte que les changements climatiques ne deviennent tellement importants que des effets graves soient dorénavant inévitables, ou que des mécanismes de rétroaction accélèrent les changements climatiques même si les émissions étaient drastiquement réduites. Il y a également un courant d'opinion qui encourage la géo-ingénierie car elle pourrait éviter ou retarder les difficultés et le prix d'une transition vers une économie à basses émissions de carbone. Cependant, la plupart des scientifiques, des environnementalistes et des ingénieurs qui prennent parti pour la géo-ingénierie le voient comme une mesure additionnelle requise pour stabiliser le climat, et non comme une alternative à une économie à basses émissions de carbone.

Introduction

Dans un contexte de prise de conscience des phénomènes climatiques mis en jeu sur Terre, un certain nombre de scientifiques et hommes politiques s'interrogent sur la possibilité de sciemment les modifier au moyen de la technologie disponible aujourd'hui.

Les moyens

Un certain nombre de méthodes seraient disponibles pour modifier le climat et notamment pour lutter contre le changement climatique observé aujourd'hui.

Augmentation de la quantité d'aérosols dans l'atmosphère

Suite à l'éruption du Mont Pinatubo en 1991, Paul Crutzen développa l'idée d'utiliser du soufre ou certains dérivés soufrés pour produire massivement des aérosols qui limiteraient l'éclairement en surface de la Terre.

Une étude scientifique menée aux États-Unis a montré qu’une diminution de 1,8% de la luminosité solaire peut suffire à compenser le réchauffement climatique[réf. nécessaire] qui est dû à un doublement de la quantité de dioxyde de carbone atmosphérique. Plusieurs études montrent que, bien que non trivial, les obstacles logistiques semblent facilement surmontable. Cette option a même été qualifiée "d'extraordinairement bon marché" par l'économiste Scott Barrett[1]. Le coût estimé entre 1 et 8 milliards de dollars par an est jugé insignifiant à l'échelle de l'économie mondiale et comparé aux investissements nécessaire pour réduire les émissions de CO2. À cause de ses implications mondiales, le déploiement de cette technologie et même les premiers tests posent de graves problèmes de gouvernance. L'absence d'autorité mondiale et les faibles coûts induits pourraient virtuellement autoriser un pays, ou un petit groupe de pays à décider seuls du lancement d'un tel projet. Malgré les possibles conséquences physiques, chimiques ou climatiques qui pourraient découler de cette méthode de production d'aérosols.

Si cette méthode permet certainement d'éviter un réchauffement climatique, les modèles informatiques de la stratosphère montrent qu'elle n'évite en rien un changement climatique. Même si la température moyenne de la Terre reste constante par rapport à son niveau actuel, elle peut être localement changée. Les modèles suggèrent un réchauffement des pôles et un rafraichissement des tropiques, ainsi qu'une réduction des précipitations moyennes[2].

Du sulfate de fer pour développer le plancton

Vingt pourcents de l’océan sont recouverts de déserts planctoniques, principalement autour de l’Antarctique, qui constituent des zones pauvres en chlorophylle et riches en nutriments[réf. nécessaire]. Victor Smetacek part de ce constat pour développer un projet de fertilisation de l’océan Austral. En effet, selon lui, il suffirait de déverser du sulfate de fer dans le sillage d’un tanker dans cette zone du globe pour permettre le développement d’algues planctoniques capables de stocker d’impressionnantes quantités de carbone provenant du CO2 dissous dans l’eau. D’après les calculs de M. Smetacek[réf. nécessaire], cette technique permettrait de faire disparaître un milliard de tonnes de carbone par an, dès aujourd’hui, ce qui représente 15% des émissions de gaz carbonique actuelles[réf. nécessaire].

Les conséquences écologiques de l'application de cette techniques n'ont pas été étudiées.

Une variante consisterait à tapisser le sol des océans de calcaire pour éviter une trop grande variation du pH de l'eau, synonyme de destruction des coraux et de l'écosystème marin). Les océans éviteraient ainsi l'acidification et seraient à même de continuer à capturer le Co2 [3]

Parasol spatial

Pour contrer le réchauffement climatique, on pourrait envoyer dans l’espace, à 1,5 millions de kilomètres de la Terre, 1600 milliards d’écrans de 60cm de diamètre, pesant chacun 1g.[réf. nécessaire] Ceux-ci ne dévieraient alors qu’une partie des rayons solaires avant qu’ils n’atteignent la Terre. L’instigateur de ce projet est le professeur Roger Angel, soutenu par la NASA. Ce bouclier spatial permettrait d’atténuer les rayons du soleil et donc de diminuer la température de la Terre. Pour le professeur, il n’est pas question de construire une structure complexe dans l’espace ou d’utiliser la Lune comme base d’assemblage et de lancement. En effet, l’idée consiste à déployer dans l’espace une multitude de petits écrans indépendants les uns des autres, très légers et munis d’un système de positionnement.

Création de puits de carbone

L'idée est de stocker le CO2 sous une forme évitant sa fuite dans l'atmosphère[4]. La création de puits de carbone peut se faire selon différents moyens.

Une solution apparemment simple pour stocker du carbone serait de planter des arbres. Cependant cette technique suggère deux éléments difficiles à mettre en œuvre :

  • couper systématiquement tout arbre ayant terminé sa croissance, car au-delà la respiration et l'absorption équilibrent le bilan carbone de la plante.
  • trouver une manière de stocker le bois sans que celui-ci soit brûlé (CO2) ou livré à la décomposition (dégagement de CO2 et de CH4)[5].

Notes et références

  1. http://ideas.repec.org/a/kap/enreec/v39y2008i1p45-54.html
  2. The Economist, http://www.economist.com/node/17414216
  3. Les 7 projets de géo-ingénierie dont on parle, 24 mars 2010
  4. "Réparer la planète : La révolution de l'économie positive - Prix du Livre Environnement 2008" de Maximilien Rouer et Anne Gouyon - Éditeur : Jean-Claude Lattès et BeCitizen (co-édition) (2007)
  5. Géo-ingénierie, l’ultime recours ? : Que propose-t-on de faire ?

Sources