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« Celluloïd (dessin animé) » : différence entre les versions

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[[Fichier:File-Inkandpaint.jpg|thumb|200px|Mise en couleur d'un cello déjà encré.]]
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Le '''cello''', '''cellulo''', ou '''celluloïd''' ({{Lang|ja-Latn|''seruga''}} en [[japonais]], {{Lang|en|''cel''}} en [[anglais]]) est une feuille transparente d'[[acétate de cellulose]] sur laquelle on peint à la main les éléments en mouvement d'un [[dessin animé]] effectué en [[dessin animé#outils de l'animation traditionnelle|animation traditionnelle]]. Grâce à la transparence de ces feuilles, on peut superposer plusieurs cellos et créer des scènes complexes sans devoir redessiner chaque fois les éléments statiques situés à l'arrière-plan.
[[File:File-Inkandpaint.jpg|thumb|Peinture sur cellulo]]


À l'origine, le cello était composé de véritable [[celluloïd]], un mélange de nitrate de cellulose et de camphre. Bien qu'utilisé pendant toute la première moitié du {{s-|20|e}}, il était hautement inflammable et fut progressivement remplacé par l'[[acétate de cellulose]].
Le '''cello''', '''cellulo''', ou '''celluloïd''' ({{Lang|ja-Latn|''seruga''}} en [[japonais]], {{Lang|en|''cel''}} en [[anglais]]) est une feuille plastique transparente d'[[acétate de cellulose]] sur laquelle on peint à la main les différents éléments d'un [[dessin animé]]. Grâce à la transparence de ces feuilles, on peut superposer plusieurs cellulos et créer des scènes complexes sans tout redessiner à chaque fois.


== Historique ==
== Historique ==
À l'origine du dessin animé, tout était réalisé sur papier. Les œuvres de pionniers ont toutes été réalisées sur ce support.


À l'origine, les dessins animés étaient réalisés sur papier et les œuvres des pionniers de l'animation tels qu'[[Emile Cohl]] (en 1908) et [[Winsor McCay]] (en 1911) étaient réalisées sur ce support. Cependant, l'opacité du papier ne permettait pas de conserver les parties immobiles du dessin en leur superposant les parties animées<ref name=ben>
Mais l'opacité du papier posait plusieurs problèmes :
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En 1913, [[Raoul Barré]], un animateur canadien, mit alors au point un système de repérage des dessins : la [[Histoire du cinéma d'animation#règle à tenons|règle à tenons]] (''peg bar'' en anglais). Les feuilles de papier sont perforées en haut ou en bas du dessin, et ces perforations s'adaptent très exactement aux tenons métalliques d'une règle. Les dessins enregistrés image par image ne sont donc jamais décalés les uns par rapport aux autres<ref name=who>{{Cite book|url=https://books.google.com/books?id=FVShFCjVzvIC&pg=PA22|title=Who's who in Animated Cartoons: An International Guide to Film & Television's Award-winning and Legendary Animators|first=Jeff|last=Lenburg|date=August 23, 2006|publisher=Hal Leonard Corporation|via=Google Books}}</ref>.
À [[New York]], début 1910, le Québécois [[Raoul Barré]], prépare le terrain à la généralisation de l'animation sur cellulo. Il est en effet le premier à utiliser un support transparent en verre.


Mais ce sont par la suite les Américains [[Earl Hurd]] en 1914 puis [[John Randolph Bray]] en 1915 qui brevètent la technique d'animation sur cellulo, consistant à dessiner directement sur une fine feuille de plastique transparent.
Par la suite, vers 1914, les Américains [[Earl Hurd]] et [[John Randolph Bray]] mirent au point la technique d'animation sur cello consistant à dessiner directement sur une feuille de plastique transparent les éléments destinés à être animés, les couleurs étant peintes au verso. Ces éléments, posés sur un dessin de fond statique, sont les seuls à être modifiés. Cette technique réduit le nombre de fois qu'une image animée doit être redessinée et {{incise|la règle à tenons étant maintenant fixée aussi bien sur la table de travail des animateurs, des encreurs et des coloristes que sur le plateau de prise de vue}} permet aux studios de répartir le processus de production entre différentes équipes spécialisées<ref name=ben/>.


Cette « chaîne de montage » permettant de produire des films de manière beaucoup plus rapide et rentable, tous les grands studios américains comme ceux de [[Walt Disney Pictures|Disney]], [[Metro-Goldwyn-Mayer|MGM]], [[Warner Bros. Pictures|Warner]] et [[Hanna Barbera]] l'utilisèrent et y ajoutèrent parfois leurs propres perfectionnements (décors en trois dimensions par [[Fleischer Studios|les frères Fleischer]], usage de la caméra multiplane par Walt Disney… ). Mais pour l'essentiel, la technique reste la même : il s'agit toujours de tracer à l'encre les formes qui seront ensuite mises en couleur au verso<ref name=who/>.
À noter que le [[celluloïd]], qui donne son nom au cellulo, est en fait du [[nitrate de cellulose]], très toxique et inflammable, et qu'il a été ensuite remplacé par l'[[acétate de cellulose]].


Traditionnellement, les contours étaient donc encrés à la main, mais à partir des années 1960, ils furent presque exclusivement [[xérographie|xérographiés]]. Une autre percée importante dans l'animation des cellos fut le développement de l'[[Animation Photo Transfer]] (APT) {{incise |vu pour la première fois dans ''[[Taram et le Chaudron magique]]'', sorti en 1985<ref name=apt>{{en}} Douglas L. McCall, ''Film Cartoons : A Guide to 20th Century American Animated Features and Shorts'', {{p.|15}}, McFarland & Company, 1998 {{ISBN|978-0786424504}}}</ref>}}, un système photographique qui peut transférer des lignes ou des blocs de couleurs solides sur des cellos. Utilisé également pour la fabrication des pochoirs de [[sérigraphie]], le procédé repose sur des encres sensibles aux [[Ultraviolet|UV]] qui durcissent lorsqu'elles sont exposées à la lumière et adhèrent à la feuille de plastique, tandis que l'encre des zones non exposées est éliminée chimiquement de la feuille<ref name=ben/>.
Tous les grands studios américains comme [[Walt Disney Pictures|Disney]], [[Metro-Goldwyn-Mayer|MGM]], [[Warner Bros. Pictures|Warner]], [[Hanna Barbera]] ont utilisé cette technique, à laquelle ils ont ajouté quelques améliorations : décors en trois dimensions par les frères Fleischer, usage de la caméra multiplane par Walt Disney… Mais pour l'essentiel, la technique reste la même, il s'agit toujours de tracer à l'encre les formes qui seront ensuite remplies et colorées, le plus souvent à la gouache.


La technique des cellos a été abandonnée au début des années 2000, laissant la place aux techniques d'[[animation par ordinateur]]. Les studios Disney ont cessé de les utiliser en 1990 et au cours des quinze années suivantes, les autres grands studios d'animation les ont également abandonnés. Souvent jetés par les studios, ils sont désormais fortement recherchés par les collectionneurs et les maisons de vente aux enchères en vendent régulièrement<ref>[https://www.gazette-drouot.com/lots/1474952 Le Petit soldat], Paul Grimault, ''La Gazette Drouot''.</ref>.
Ainsi chaque image réellement filmée est le fruit d'un long travail comprenant plusieurs étapes. Cette technique favorise donc la division du travail entre plusieurs équipes, principe qui a été adopté dès l'origine par John Randolph Bray puis les chefs de studio qui l'ont suivi.


== Articles connexes ==
La technique des celluloïds a été abandonnée au début des années 2000, laissant la place aux techniques d'animation assistées par ordinateur. Souvent jetés par les studios d'animation japonais, les celluloïds et dessins de production sont désormais fortement recherchés par les collectionneurs. En France, les maisons de vente aux enchères en vendent régulièrement.
*[[Animation (audiovisuel)|Animation]]
*[[Histoire de l'animation]]
*[[Dessin animé]]
*[[Animation par ordinateur]]
*[[Liste de personnalités du cinéma d'animation]]


== Références ==
== La technique liée à l'utilisation du cellulo ==
{{Références}}
Le dessin de fond ou décor est réalisé sur un support transparent ou non, en plastique, papier, carton ou toile.
{{Traduction/Référence|en|Cel}}

Le cellulo est posé sur ce dessin de fond et, par effet de transparence, les éléments dessinés sur le cellulo s'intègrent au décor.

Plusieurs cellulos peuvent ainsi être superposés, ce qui permet une importante économie de travail puisque toutes les parties immobiles n'ont pas à être redessinées. Cela permet également de créer des effets de [[perspective de mouvement]] spectaculaires : lorsque des objets ne se déforment pas, ne bougent pas les uns par rapport aux autres et sont à une même distance de la caméra fictive, on les dessine sur un même calque. Pour rendre un mouvement de ''[[travelling]]'' latéral, on fait défiler les calques à des vitesses différentes, d'autant plus lente que le plan est éloigné. Un plan très lointain, comme des montagnes vues à plusieurs kilomètres, peut même être immobile.

== Notes et références ==
<references />

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Dessin animé]]
* [[Anime]]
* [[Celluloïd]]

{{Portail|Animation|Cinéma}}

[[Catégorie:Terme en animation]]

Version du 15 janvier 2020 à 18:43

Mise en couleur d'un cello déjà encré.

Le cello, cellulo, ou celluloïd (seruga en japonais, cel en anglais) est une feuille transparente d'acétate de cellulose sur laquelle on peint à la main les éléments en mouvement d'un dessin animé effectué en animation traditionnelle. Grâce à la transparence de ces feuilles, on peut superposer plusieurs cellos et créer des scènes complexes sans devoir redessiner chaque fois les éléments statiques situés à l'arrière-plan.

À l'origine, le cello était composé de véritable celluloïd, un mélange de nitrate de cellulose et de camphre. Bien qu'utilisé pendant toute la première moitié du 20e siècle, il était hautement inflammable et fut progressivement remplacé par l'acétate de cellulose.

Historique

À l'origine, les dessins animés étaient réalisés sur papier et les œuvres des pionniers de l'animation tels qu'Emile Cohl (en 1908) et Winsor McCay (en 1911) étaient réalisées sur ce support. Cependant, l'opacité du papier ne permettait pas de conserver les parties immobiles du dessin en leur superposant les parties animées[1].

En 1913, Raoul Barré, un animateur canadien, mit alors au point un système de repérage des dessins : la règle à tenons (peg bar en anglais). Les feuilles de papier sont perforées en haut ou en bas du dessin, et ces perforations s'adaptent très exactement aux tenons métalliques d'une règle. Les dessins enregistrés image par image ne sont donc jamais décalés les uns par rapport aux autres[2].

Par la suite, vers 1914, les Américains Earl Hurd et John Randolph Bray mirent au point la technique d'animation sur cello consistant à dessiner directement sur une feuille de plastique transparent les éléments destinés à être animés, les couleurs étant peintes au verso. Ces éléments, posés sur un dessin de fond statique, sont les seuls à être modifiés. Cette technique réduit le nombre de fois qu'une image animée doit être redessinée et — la règle à tenons étant maintenant fixée aussi bien sur la table de travail des animateurs, des encreurs et des coloristes que sur le plateau de prise de vue — permet aux studios de répartir le processus de production entre différentes équipes spécialisées[1].

Cette « chaîne de montage » permettant de produire des films de manière beaucoup plus rapide et rentable, tous les grands studios américains comme ceux de Disney, MGM, Warner et Hanna Barbera l'utilisèrent et y ajoutèrent parfois leurs propres perfectionnements (décors en trois dimensions par les frères Fleischer, usage de la caméra multiplane par Walt Disney… ). Mais pour l'essentiel, la technique reste la même : il s'agit toujours de tracer à l'encre les formes qui seront ensuite mises en couleur au verso[2].

Traditionnellement, les contours étaient donc encrés à la main, mais à partir des années 1960, ils furent presque exclusivement xérographiés. Une autre percée importante dans l'animation des cellos fut le développement de l'Animation Photo Transfer (APT) — vu pour la première fois dans Taram et le Chaudron magique, sorti en 1985[3] —, un système photographique qui peut transférer des lignes ou des blocs de couleurs solides sur des cellos. Utilisé également pour la fabrication des pochoirs de sérigraphie, le procédé repose sur des encres sensibles aux UV qui durcissent lorsqu'elles sont exposées à la lumière et adhèrent à la feuille de plastique, tandis que l'encre des zones non exposées est éliminée chimiquement de la feuille[1].

La technique des cellos a été abandonnée au début des années 2000, laissant la place aux techniques d'animation par ordinateur. Les studios Disney ont cessé de les utiliser en 1990 et au cours des quinze années suivantes, les autres grands studios d'animation les ont également abandonnés. Souvent jetés par les studios, ils sont désormais fortement recherchés par les collectionneurs et les maisons de vente aux enchères en vendent régulièrement[4].

Articles connexes

Références

  1. a b et c (en) Giannalberto Bendazzi, Cartoons: One Hundred Years of Cinema Animation, Bloomington, Indiana, Indiana University Press, (ISBN 0-253-20937-4, lire en ligne)
  2. a et b (en) Jeff Lenburg, Who's who in Animated Cartoons: An International Guide to Film & Television's Award-winning and Legendary Animators, Hal Leonard Corporation, (lire en ligne)
  3. (en) Douglas L. McCall, Film Cartoons : A Guide to 20th Century American Animated Features and Shorts, p. 15, McFarland & Company, 1998 (ISBN 978-0786424504)}
  4. Le Petit soldat, Paul Grimault, La Gazette Drouot.
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Cel » (voir la liste des auteurs).