« Émile Cohl » : différence entre les versions
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'''Émile Cohl''', pseudonyme d’'''Émile Courtet''', né à [[Paris]] le {{Date de naissance|4|janvier|1857}} et mort à [[Villejuif]] le {{Date de décès|20|janvier|1938}}, est un [[dessin]]ateur et [[Image animée|animateur]] [[France|français]]. |
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Considéré comme l’un des inventeurs du [[dessin animé]], il a été l’élève du caricaturiste [[André Gill]]. |
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⚫ | Touche-à-tout de génie, il est tour à tour illustrateur, photographe, auteur de vaudevilles et de pièces de théâtre, comédien, peintre, journaliste, magicien. Caricaturiste reconnu à la fin du {{s-|XIX |
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⚫ | Touche-à-tout de génie, il est tour à tour illustrateur, photographe, auteur de vaudevilles et de pièces de théâtre, comédien, peintre, journaliste, magicien. Caricaturiste reconnu à la fin du {{s-|XIX}}, élève d'[[André Gill]], il flirte avec les mouvements qui influencent plus tard les [[Surréalisme|surréalistes]]. Il fréquente les cabarets du [[Le Chat noir|Chat noir]] près de [[Pigalle (quartier parisien)|Pigalle]] et du [[Lapin Agile]] à [[Montmartre]], et il est membre des groupes artistiques des [[Les Hydropathes|Hydropathes]] d'[[Émile Goudeau]], puis des [[Arts Incohérents|Incohérents]]. Ses caricatures paraissent dans de très nombreux journaux (''[[La Nouvelle Lune]]'', ''[[Les Hommes d'aujourd'hui]]''…). Du {{date-|23 décembre 1893}} au {{date-|14 juillet 1894}}, il dessine les unes de ''[[La Libre Parole illustrée]]'' ({{numéro|24}} au {{numéro|53}})<ref>[http://www.journaux-collection.com/recherche.php?&qu=&co=&ti=LIBRE+PAROLE+ILLUSTREE+%28LA%29&num=&da=&ta=&de=&av=2&new=&disp=&aff=1&= catalogue de ''La Libre Parole illustrée''].</ref>, dont quelques-unes présentent un caractère antisémite. Il propose des jeux et des énigmes dans le supplément illustré ''[[Nos loisirs]]'' (1906). |
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⚫ | Marié en 1881 avec Marie Louise Servat, il a une fille en 1883, qu'il prénomme Andrée, en hommage à [[André Gill]] : il organise une souscription pour soutenir son ami enfermé à l'[[Hôpital Esquirol|asile de Charenton]]<ref>[http://1895.revues.org/2283 Revue de l’Association française de recherche sur l’histoire du cinéma].</ref>. Cette même année, il travaille au journal ''[[Le Masque]]'' avec le photographe [[Charles Gallot]] qui l'initie vraisemblablement au maniement du [[collodion humide]], un an avant qu'il n'ouvre son atelier de photographe portraitiste, [[rue Saint-Laurent (Paris)|rue Saint-Laurent]] à Paris<ref>Clément Chéroux, ''La photographie n'est pas un fromage'', 1895, p.98-108 ([http://journals.openedition.org/1895/2353;DOI 10.4000/1895.2353 en ligne]).</ref><!-- (archives inédites) {{,}}<ref>André Courtet, ''Biographie d'Émile Cohl'' tapuscrit de 20 pages 4D, conservé dans les archives de la famille Courtet-Cohl.</ref> -->. |
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⚫ | À partir de 1886, son épouse entretient une liaison avec [[Willy (écrivain)|Henry Gauthier-Villars]], dit Willy (qui sera plus tard le mari de [[Colette]]) ; les deux amants ont un fils ensemble. Cet épisode provoque le second duel à l'épée de la vie d'Émile Cohl, le {{Date-|25|octobre|1886}}, le premier duel l'ayant opposé{{pourquoi}} à [[Jules Jouy]] en 1880. |
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Sa seconde épouse, Suzanne, fille d'[[Hippolyte Camille Delpy]], peintre de l'[[école de Barbizon]], élève de [[Jean-Baptiste Camille Corot|Jean-Baptiste Corot]] et [[Charles-François Daubigny]], lui donne un fils, prénommé André. |
Sa seconde épouse, Suzanne, fille d'[[Hippolyte Camille Delpy]], peintre de l'[[école de Barbizon]], élève de [[Jean-Baptiste Camille Corot|Jean-Baptiste Corot]] et [[Charles-François Daubigny]], lui donne un fils, prénommé André. |
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Émile termine sa vie dans une grande pauvreté et il |
Émile termine sa vie dans une grande pauvreté et il meurt à la suite des brûlures occasionnées par l'embrasement de sa barbe par la flamme d'une bougie. Ses cendres reposent à Paris au [[columbarium du Père-Lachaise]] (case n°24023). |
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== Un pionnier du dessin animé == |
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[[file:Pauvre Pierrot (Emile Reynaud, 1892).mp4.webm|vignette|redresse|''Pauvre Pierrot'' (1892), premier dessin animé français de l'histoire du précinéma.]] |
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En 1892, les [[Théâtre optique|pantomimes lumineuses]] d'[[Émile Reynaud]], les premiers [[dessin animé|dessins animés]] de l'histoire du [[précinéma]], sont projetées à [[Paris]] au [[musée Grévin]] à l’aide du [[Théâtre optique]], un système de projection sur grand écran de dessins tracés et coloriés directement sur une pellicule de {{unité|70|mm}} constituée d'une suite de carrés de gélatine protégés de l'humidité par un recouvrement de [[gomme-laque]]<ref>{{ouvrage |langue=fr |prénom1=Laurent |nom1=Mannoni |prénom2=Donata |nom2=Pensenti Campagnoni |titre=Lanterne magique et film peint |lieu=Paris |éditeur=La Martinière |lien éditeur=La Martinière Groupe |année=2009 |pages totales=334 |isbn=978-2-7324-3993-8 |passage=253 }}.</ref>. Le procédé fut abandonné par la suite car il ne permettait pas le tirage de copies<ref>{{Grammaire du cinéma|passage=23}}.</ref>. |
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[[file:Humorous Phases of Funny Faces.ogv|vignette|redresse|''Humorous Phases of Funny Faces'', réalisé par [[James Stuart Blackton]] (1906).]] |
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En 1906, on découvre un procédé nouveau pour le cinéma, ce que l’on nomme le « tour de manivelle », un {{citation|procédé (qui) fut appelé en France « mouvement américain ». Il était encore inconnu en Europe<ref>{{ouvrage |langue=fr |prénom1=Georges |nom1=Sadoul |lien auteur1=Georges Sadoul |titre=Histoire du cinéma mondial, des origines à nos jours |lieu=Paris |éditeur=Flammarion |lien éditeur=Groupe Flammarion |année=1968 |pages totales=719 |passage=407-408 }}.</ref>}}, car le tour de manivelle provient du studio [[Vitagraph Company of America|Vitagraph Company]] qui l'utilise pour mettre des objets inanimés en mouvement. C'est un comédien américain, [[James Stuart Blackton]], qui réalise alors le premier dessin animé sur support filmique de l'histoire du cinéma (ceux d'Émile Reynaud étant directement dessinés sur la pellicule, sans le truchement d'une [[prise de vues cinématographique|prise de vues]]), ''[[Humorous Phases of Funny Faces]]'' (''Phases amusantes de figures rigolotes''), où l'on voit, tracé en blanc à la craie sur un fond noir, un jeune couple qui se fait les yeux doux, puis vieillit, enlaidit, le mari fume un gros cigare et asphyxie son épouse grimaçante qui disparaît dans un nuage de fumée, la main de l'animateur efface alors le tout. Le [[dessin animé]] filmé sur pellicule de cinéma [[pellicule photographique|argentique]] [[Format 35mm|{{Unité|35|mm}}]], est né<ref>Ce film est en ligne sur Youtube<!-- Lien externe à préciser -->.</ref>. |
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À son tour, Émile Cohl crée ''[[Fantasmagorie (film, 1908)|Fantasmagorie]]'', qui est projeté pour la première fois le {{Date|17|août|1908}} |
À son tour, Émile Cohl crée ''[[Fantasmagorie (film, 1908)|Fantasmagorie]]'', qui est projeté pour la première fois le {{Date-|17|août|1908}} au [[théâtre du Gymnase Marie-Bell|théâtre du Gymnase]] à Paris, pour la société [[Gaumont]]. |
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De |
De 1908 à 1923, Émile Cohl réalise 300 films, pour la plupart des films précurseurs en matière de cinéma d'animation, puisqu'il manie avec autant de bonheur le dessin que les allumettes, le papier découpé ou encore les marionnettes, ou des objets divers comme des citrouilles. Ses films sont réalisés pour les compagnies cinématographiques françaises Lux, [[Gaumont]], [[Pathé]] et [[Éclipse]]. Il travaille aussi pour les [[Laboratoires Éclair]] à [[Fort Lee]] aux [[États-Unis]] de 1912 à 1914, comme directeur d'animation. |
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La créativité, aussi bien technique qu'artistique, |
La créativité, aussi bien technique qu'artistique, dont témoigne son œuvre subsistante {{Incise|seuls 65 films d'Émile Cohl ont été retrouvés}} en fait l'une des personnalités les plus inventives et les plus importantes des premiers temps du [[septième art]]. |
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== Créations dans le cinéma d’animation == |
== Créations dans le cinéma d’animation == |
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La Fantasmagorie (1908).webm|180 px|thumb|''Fantasmagorie'' (1908). Film entier Gaumont. |
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Un drame chez les fantoches (1908).webm|180 px|thumb|''Un drame chez les fantoches'' (1908). Film entier Gaumont. |
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Pieds-Nickelés (ECohl).jpg|150 px|thumb|''Les Pieds Nickelés'' (1917), avec [[Benjamin Rabier]]. |
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== Postérité == |
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* Son nom a été donné à une distinction qui récompense chaque année un film d'animation : le [[prix Émile-Cohl]]. |
* Son nom a été donné à une distinction qui récompense chaque année un film d'animation : le [[prix Émile-Cohl]]. |
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* Un [[Square Émile-Cohl|square]] du [[12e arrondissement de Paris|{{12e|arrondissement}} de Paris]] porte son nom depuis 1959 ; Paul Pavaux, rédacteur en chef du journal [[Ciné France]], pétitionne en ce sens le Conseil municipal de Paris le 24 janvier 1938<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Paul Pavaux |titre=Un hommage pour Georges Méliès et Emile Cohl |périodique=Ciné France |volume= |numéro=30 |date=11 février 1938 |pages= |issn= |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56060165/f1 |consulté le=13 octobre 2017 |id= }} {{citation|[…] je suggère même que le Conseil municipal débaptise le square des |
* Un [[Square Émile-Cohl|square]] du [[12e arrondissement de Paris|{{12e|arrondissement}} de Paris]] porte son nom depuis 1959 ; Paul Pavaux, rédacteur en chef du journal ''[[Ciné France]]'', pétitionne en ce sens le Conseil municipal de Paris le {{date-|24 janvier 1938}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Paul Pavaux |titre=Un hommage pour Georges Méliès et Emile Cohl |périodique=Ciné France |volume= |numéro=30 |date=11 février 1938 |pages= |issn= |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56060165/f1 |consulté le=13 octobre 2017 |id= }} {{citation|[…] je suggère même que le Conseil municipal débaptise le square des “arts-et-métiers”, pour lui donner à l'avenir, la dénomination de « Square Georges-Méliès-Emile-Cohl » […]}}.</ref>. |
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* À [[Lyon]], une école de dessin, l'[[École Émile-Cohl]], a été créée en |
* À [[Lyon]], une école de dessin, l'[[École Émile-Cohl]], a été créée en 1984. |
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* Son petit-fils, Pierre Courtet-Cohl (1932-2008), a |
* Son petit-fils, Pierre Courtet-Cohl (1932-2008), a travaillé pour la diffusion et la reconnaissance de l'œuvre d'Émile Cohl en France et à l'étranger. Très actif dans le milieu du cinéma d'animation et du précinéma, il est notamment à l'origine de la rétrospective du Centenaire Émile Cohl, organisée sous l'impulsion de [[Xavier Kawa-Topor]] et du [[Forum des images|Forum des Images]] à la [[Cinémathèque française]] en 2008, avec le concours des [[Archives françaises du film]] et de la Cinémathèque Gaumont. |
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File:Émile Cohl - commemorative plaque.JPG|Plaque commémorative au [[crématorium-columbarium du Père-Lachaise]] à [[Paris]]. |
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File:Square Émile-Cohl, Paris 12.jpg|Plaque du [[square Émile-Cohl]] à [[Paris]]. |
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== Notes et références == |
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''Emile Cohl, l'agitateur aux mille images'', Gaumont vidéo, 2012, coffret double DVD.<br> |
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=== Bibliographie === |
=== Bibliographie === |
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* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Émile Cohl|auteur1=|prénom1=Pascal|nom1=Vimenet|directeur1=oui|passage=|lieu=Montreuil/Annecy|éditeur=Éditions de l'Œil/Communauté de l'agglomération d'Annecy|année=2008|date=|pages totales=264|isbn=978-2-351-37063-6|lire en ligne=}}. |
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Émile Cohl|auteur1=|prénom1=Pascal|nom1=Vimenet|directeur1=oui|passage=|lieu=Montreuil/Annecy|éditeur=Éditions de l'Œil/Communauté de l'agglomération d'Annecy|année=2008|date=|pages totales=264|isbn=978-2-351-37063-6|lire en ligne=}}. |
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* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Émile Cohl|auteur1=|prénom1=Valérie|nom1=Vignaux|directeur1=oui|passage=|lieu=Paris|éditeur=Association française de recherche sur l'histoire du cinéma|collection=1895|numéro dans collection=53|année=2007|date=|pages totales=359|isbn=978-2-913-75853-7|lire en ligne=http://1895.revues.org/2163}}. |
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Émile Cohl|auteur1=|prénom1=Valérie|nom1=Vignaux|directeur1=oui|passage=|lieu=Paris|éditeur=Association française de recherche sur l'histoire du cinéma|collection=1895|numéro dans collection=53|année=2007|date=|pages totales=359|isbn=978-2-913-75853-7|lire en ligne=http://1895.revues.org/2163}}. |
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*[[Xavier Kawa-Topor]], |
* [[Xavier Kawa-Topor]], « Fantasmagorie d'Emile Cohl (1907) », in Xavier Kawa-Topor et Philippe Moins (dir.) ''Le Cinéma d'animation en 100 films'', Paris, Capricci, 2016, pp.10-15. |
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=== Vidéothèque === |
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* ''Émile Cohl. L'agitateur aux mille images, 1908-1910'', Gaumont vidéo, Paris, 2009, 323 min (2 DVD). |
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== Articles connexes == |
=== Articles connexes === |
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* [[Louis Feuillade]] |
* [[Louis Feuillade]] |
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* [[Émile Reynaud]] |
* [[Émile Reynaud]] |
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* [[École Émile-Cohl]] |
* [[École Émile-Cohl]] |
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=== Liens externes === |
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== Liens externes == |
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* {{Autorité}} |
* {{Autorité}} |
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* {{Bases cinéma}} |
* {{Bases cinéma}} |
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{{Portail|animation|cinéma français|réalisation audiovisuelle|photographie}} |
{{Portail|animation|cinéma français|réalisation audiovisuelle|photographie}} |
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{{DEFAULTSORT:Cohl, Émile}} |
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[[Catégorie:Caricaturiste français]] |
[[Catégorie:Caricaturiste français]] |
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[[Catégorie:Photographe français]] |
[[Catégorie:Photographe français]] |
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[[Catégorie:Animateur français]] |
[[Catégorie:Animateur français]] |
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[[Catégorie:Précurseur du cinéma]] |
[[Catégorie:Précurseur du cinéma]] |
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[[Catégorie:Réalisateur du muet]] |
[[Catégorie:Réalisateur du muet]] |
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[[Catégorie:Collaborateur de La Libre Parole]] |
[[Catégorie:Collaborateur de La Libre Parole]] |
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[[Catégorie:Hydropathe]] |
[[Catégorie:Hydropathe]] |
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[[Catégorie:Naissance en janvier 1857]] |
[[Catégorie:Naissance en janvier 1857]] |
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[[Catégorie:Naissance dans le 9e arrondissement de Paris]] |
[[Catégorie:Naissance dans le 9e arrondissement de Paris]] |
Version du 30 octobre 2019 à 18:54
Nom de naissance | Émile Courtet |
---|---|
Naissance |
Paris |
Nationalité | France |
Décès |
(à 81 ans) Villejuif |
Profession |
caricaturiste photographe artiste peintre réalisateur |
Films notables |
Fantasmagorie Génération spontanée |
Émile Cohl, pseudonyme d’Émile Courtet, né à Paris le et mort à Villejuif le , est un dessinateur et animateur français.
Considéré comme l’un des inventeurs du dessin animé, il a été l’élève du caricaturiste André Gill.
Biographie
Émile Courtet est né à Paris, mais à sept ans, à la suite du décès de sa mère, son père le place dans une famille aux Lilas, en banlieue. À 15 ans, il devient apprenti chez un bijoutier, mais il s’intéresse déjà davantage au dessin et à la prestidigitation[1].
Touche-à-tout de génie, il est tour à tour illustrateur, photographe, auteur de vaudevilles et de pièces de théâtre, comédien, peintre, journaliste, magicien. Caricaturiste reconnu à la fin du XIXe siècle, élève d'André Gill, il flirte avec les mouvements qui influencent plus tard les surréalistes. Il fréquente les cabarets du Chat noir près de Pigalle et du Lapin Agile à Montmartre, et il est membre des groupes artistiques des Hydropathes d'Émile Goudeau, puis des Incohérents. Ses caricatures paraissent dans de très nombreux journaux (La Nouvelle Lune, Les Hommes d'aujourd'hui…). Du au , il dessine les unes de La Libre Parole illustrée (no 24 au no 53)[2], dont quelques-unes présentent un caractère antisémite. Il propose des jeux et des énigmes dans le supplément illustré Nos loisirs (1906).
Il fréquente de nombreux écrivains tels que Victor Hugo et Paul Verlaine. Il rencontre également des cinéastes comme Sacha Guitry et Georges Méliès[3].
Marié en 1881 avec Marie Louise Servat, il a une fille en 1883, qu'il prénomme Andrée, en hommage à André Gill : il organise une souscription pour soutenir son ami enfermé à l'asile de Charenton[4]. Cette même année, il travaille au journal Le Masque avec le photographe Charles Gallot qui l'initie vraisemblablement au maniement du collodion humide, un an avant qu'il n'ouvre son atelier de photographe portraitiste, rue Saint-Laurent à Paris[5].
À partir de 1886, son épouse entretient une liaison avec Henry Gauthier-Villars, dit Willy (qui sera plus tard le mari de Colette) ; les deux amants ont un fils ensemble. Cet épisode provoque le second duel à l'épée de la vie d'Émile Cohl, le , le premier duel l'ayant opposé[pourquoi ?] à Jules Jouy en 1880.
Sa seconde épouse, Suzanne, fille d'Hippolyte Camille Delpy, peintre de l'école de Barbizon, élève de Jean-Baptiste Corot et Charles-François Daubigny, lui donne un fils, prénommé André.
Émile termine sa vie dans une grande pauvreté et il meurt à la suite des brûlures occasionnées par l'embrasement de sa barbe par la flamme d'une bougie. Ses cendres reposent à Paris au columbarium du Père-Lachaise (case n°24023).
Un pionnier du dessin animé
En 1892, les pantomimes lumineuses d'Émile Reynaud, les premiers dessins animés de l'histoire du précinéma, sont projetées à Paris au musée Grévin à l’aide du Théâtre optique, un système de projection sur grand écran de dessins tracés et coloriés directement sur une pellicule de 70 mm constituée d'une suite de carrés de gélatine protégés de l'humidité par un recouvrement de gomme-laque[6]. Le procédé fut abandonné par la suite car il ne permettait pas le tirage de copies[7].
En 1906, on découvre un procédé nouveau pour le cinéma, ce que l’on nomme le « tour de manivelle », un « procédé (qui) fut appelé en France « mouvement américain ». Il était encore inconnu en Europe[8] », car le tour de manivelle provient du studio Vitagraph Company qui l'utilise pour mettre des objets inanimés en mouvement. C'est un comédien américain, James Stuart Blackton, qui réalise alors le premier dessin animé sur support filmique de l'histoire du cinéma (ceux d'Émile Reynaud étant directement dessinés sur la pellicule, sans le truchement d'une prise de vues), Humorous Phases of Funny Faces (Phases amusantes de figures rigolotes), où l'on voit, tracé en blanc à la craie sur un fond noir, un jeune couple qui se fait les yeux doux, puis vieillit, enlaidit, le mari fume un gros cigare et asphyxie son épouse grimaçante qui disparaît dans un nuage de fumée, la main de l'animateur efface alors le tout. Le dessin animé filmé sur pellicule de cinéma argentique 35 mm, est né[9].
À son tour, Émile Cohl crée Fantasmagorie, qui est projeté pour la première fois le au théâtre du Gymnase à Paris, pour la société Gaumont.
De 1908 à 1923, Émile Cohl réalise 300 films, pour la plupart des films précurseurs en matière de cinéma d'animation, puisqu'il manie avec autant de bonheur le dessin que les allumettes, le papier découpé ou encore les marionnettes, ou des objets divers comme des citrouilles. Ses films sont réalisés pour les compagnies cinématographiques françaises Lux, Gaumont, Pathé et Éclipse. Il travaille aussi pour les Laboratoires Éclair à Fort Lee aux États-Unis de 1912 à 1914, comme directeur d'animation.
La créativité, aussi bien technique qu'artistique, dont témoigne son œuvre subsistante — seuls 65 films d'Émile Cohl ont été retrouvés — en fait l'une des personnalités les plus inventives et les plus importantes des premiers temps du septième art.
Créations dans le cinéma d’animation
-
Fantasmagorie (1908). Film entier Gaumont.
-
Un drame chez les fantoches (1908). Film entier Gaumont.
-
Les Pieds Nickelés (1917), avec Benjamin Rabier.
- 1908 : son premier dessin animé, Fantasmagorie.
- 1908 : le premier héros de dessin animé, Fantoche.
- 1908 : animation en volume, Les Allumettes animées.
- 1910 :
- son premier film de marionnettes, Le Tout Petit Faust ;
- le premier dessin animé en couleur, Le Peintre néo-impressionniste ;
- le premier dessin animé éducatif, La Bataille d'Austerlitz ;
- 1911 : la pixilation, Jobard ne peut pas voir les femmes travailler.
- 1917 :
- le premier dessin animé tiré d'une bande dessinée, Les Aventures des Pieds Nickelés ;
- la première série de dessins animés, Le Chien Flambeau ;
- Les Aventures de Clémentine avec Benjamin Rabier.
-
Les Douze travaux d'Hercule (1910). Film complet.
-
Les Aventures du baron du Crac (1910). Film complet.
-
Le Tout petit Faust (1910) (1910). Film complet.
-
Le Retapeur de cervelles (1910). Film complet.
-
Le Placier est tenace (1910). Film complet.
-
L'Enfance de l'art (1910), avec les techniques du papier découpé, de la pixilation et du dessin animé. Film complet.
-
En route (1910). Film complet.
-
Les Exploits de Feu Follet (1911). Film complet.
Filmographie
- 1908 : La Course aux potirons
- 1908 : Fantasmagorie
- 1908 : Le Cauchemar de Fantoche
- 1908 : Un drame chez les fantoches
- 1908 : Le Cerceau magique
- 1908 : Les Frères Boutdebois
- 1908 : Le Petit soldat qui devient Dieu
- 1908 : L'Hôtel du silence
- 1909 : Soyons donc sportifs
- 1909 : Clair de lune espagnol
- 1909 : Japon de fantaisie
- 1909 : Les Joyeux microbes
- 1909 : Les Couronnes - I - La couronne de ronces
- 1909 : Porcelaines tendres
- 1909 : Génération spontanée
- 1909 : Le Ratelier de la belle-mère
- 1909 : Les Lunettes féeriques
- 1909 : Monsieur Clown chez les Lilliputiens
- 1909 : Moderne école
- 1909 : Les Transfigurations
- 1909 : Les Locataires d'à-côté
- 1909 : Les Chaussures matrimoniales
- 1909 : Affaires de cœur
- 1910 : Cadres fleuris
- 1910 : Les Douze Travaux d'Hercule
- 1910 : Le Peintre néo-impressionniste
- 1910 : Le Mobilier fidèle
- 1910 : Le Binettoscope
- 1910 : Le Petit Chantecler
- 1910 : La Musicomanie
- 1910 : En route
- 1910 : Le Songe d'un garçon de café
- 1911 : Le Retapeur de cervelles
- 1914 : Les Allumettes fantaisies
- 1916 : Les Évasions de Bob Walter
- 1916 : Les Braves petits soldats de plomb
- 1916 : La Main mystérieuse
- 1916 : La Blanchisserie américaine
- 1916 : Croquemitaine et Rosalie
Postérité
- Son nom a été donné à une distinction qui récompense chaque année un film d'animation : le prix Émile-Cohl.
- Un square du 12e arrondissement de Paris porte son nom depuis 1959 ; Paul Pavaux, rédacteur en chef du journal Ciné France, pétitionne en ce sens le Conseil municipal de Paris le [10].
- À Lyon, une école de dessin, l'École Émile-Cohl, a été créée en 1984.
- Son petit-fils, Pierre Courtet-Cohl (1932-2008), a travaillé pour la diffusion et la reconnaissance de l'œuvre d'Émile Cohl en France et à l'étranger. Très actif dans le milieu du cinéma d'animation et du précinéma, il est notamment à l'origine de la rétrospective du Centenaire Émile Cohl, organisée sous l'impulsion de Xavier Kawa-Topor et du Forum des Images à la Cinémathèque française en 2008, avec le concours des Archives françaises du film et de la Cinémathèque Gaumont.
-
Plaque commémorative au crématorium-columbarium du Père-Lachaise à Paris.
-
Plaque du square Émile-Cohl à Paris.
Notes et références
- Sa biographie dans 1895.revues.org.
- catalogue de La Libre Parole illustrée.
- Qui mourra le même jour que lui, à quelques heures d'intervalle.
- Revue de l’Association française de recherche sur l’histoire du cinéma.
- Clément Chéroux, La photographie n'est pas un fromage, 1895, p.98-108 (10.4000/1895.2353 en ligne).
- Laurent Mannoni et Donata Pensenti Campagnoni, Lanterne magique et film peint, Paris, La Martinière, , 334 p. (ISBN 978-2-7324-3993-8), p. 253.
- Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, coll. « Cinéma », , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 23.
- Georges Sadoul, Histoire du cinéma mondial, des origines à nos jours, Paris, Flammarion, , 719 p., p. 407-408.
- Ce film est en ligne sur Youtube.
- Paul Pavaux, « Un hommage pour Georges Méliès et Emile Cohl », Ciné France, no 30, (lire en ligne, consulté le ) « […] je suggère même que le Conseil municipal débaptise le square des “arts-et-métiers”, pour lui donner à l'avenir, la dénomination de « Square Georges-Méliès-Emile-Cohl » […] ».
Annexes
Bibliographie
- (en) Donald Crafton, Emile Cohl, Caricature, and Film, Princeton, N.J, Princeton University Press, , 432 p. (ISBN 0-691-05581-5 et 978-0-691-05581-7).
- André Martin, André Martin. Écrits sur l'animation, t. 1, Paris, Dreamland, , 271 p. (ISBN 2-910-02763-5 et 978-2-910-02763-6).
- Pierre Courtet-Cohl et Bernard Génin (préf. Isao Takahata), Émile Cohl. L'inventeur du dessin animé, Sophia-Antipolis, Omniscience, , 1re éd., 176 p., Broché, avec 2 dvd-rom (ISBN 978-2-916-09716-9, présentation en ligne).
- Pascal Vimenet (dir.), Émile Cohl, Montreuil/Annecy, Éditions de l'Œil/Communauté de l'agglomération d'Annecy, , 264 p. (ISBN 978-2-351-37063-6).
- Valérie Vignaux (dir.), Émile Cohl, Paris, Association française de recherche sur l'histoire du cinéma, coll. « 1895 » (no 53), , 359 p. (ISBN 978-2-913-75853-7, lire en ligne).
- Xavier Kawa-Topor, « Fantasmagorie d'Emile Cohl (1907) », in Xavier Kawa-Topor et Philippe Moins (dir.) Le Cinéma d'animation en 100 films, Paris, Capricci, 2016, pp.10-15.
- Valérie Vignaux (dir.), « Émile Cohl », 1895, no 53, décembre 2007 (en ligne).
Vidéothèque
- Émile Cohl. L'agitateur aux mille images, 1908-1910, Gaumont vidéo, Paris, 2009, 323 min (2 DVD).
- Les Débuts de l'animation, Lobster Films, 2016, Les Pionniers de l'animation, coffret DVD.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- « Émile Cohl », illustrations dans la base iconographique HeidICON.
- Caricaturiste français
- Photographe français
- Photographe du XIXe siècle
- Animateur français
- Précurseur du cinéma
- Réalisateur français
- Réalisateur du muet
- Collaborateur de La Libre Parole
- Hydropathe
- Pseudonyme
- Naissance en janvier 1857
- Naissance dans le 9e arrondissement de Paris
- Décès en janvier 1938
- Décès à Villejuif
- Décès à 81 ans
- Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 87)