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« Première chaîne de l'ORTF » : différence entre les versions

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{{Infobox Chaîne de télévision
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La '''première chaîne de l'ORTF''' (ou '''ORTF Télévision''') est une [[chaîne de télévision généraliste]] nationale [[France|française]] de l'[[Office de radiodiffusion-télévision française]] diffusée du {{date|25|juillet|1964|à la télévision}} au {{date|5|janvier|1975|à la télévision}}.
La '''première chaîne de l'ORTF''' ou '''ORTF Télévision''' est une [[chaîne de télévision généraliste]] nationale publique [[France|française]] de l'[[Office de radiodiffusion-télévision française]], diffusée sous ce titre du {{date|25|juillet|1964|à la télévision}} au {{date|5|janvier|1975|à la télévision}}, remplacée par la chaîne intitulée [[TF1]].

Cette chaîne fait suite à différentes formules et sociétés de télévision successives, couvrant dans un premier temps uniquement la région parisienne, dont [[Radiovision-PTT]] en 1935, [[Radiodiffusion nationale Télévision]] en 1937, [[Fernsehsender Paris]] en 1943 sous occupation allemande; elle devient [[RDF Télévision française]] puis est nommée [[RTF Télévision]] en 1944, avant de devenir la Première chaîne de l'ORTF en 1964. Depuis l'année 1949, la chaîne exploite le [[Noir et blanc#Télévision|noir et blanc]] en haute définition [[819 lignes]]. Malgré quelques essais et retransmissions simultanées sur d'autres chaînes publiques antérieurs à 1975, la première chaîne reste en noir et blanc jusqu'à l'apparition de [[TF1]].

La première chaîne historique est complétée par la deuxième chaîne publique [[RTF Télévision 2]] en décembre 1963 devenue [[Deuxième chaîne de l'ORTF]] en juillet 1964 puis en décembre 1972, par la [[Troisième chaîne couleur de l'ORTF]].


== Histoire de la chaîne ==
== Histoire de la chaîne ==
La loi n° 64-621 du {{date|27|juin|1964}}<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19640628&numTexte=&pageDebut=05636&pageFin= Loi n° 64-621 du 27 juin 1964 portant statut de l'Office de radiodiffusion-télévision française], Journal officiel du 28 juin 1964</ref> remplace la [[Radiodiffusion-télévision française]] (RTF) par l'[[Office de radiodiffusion-télévision française]] (ORTF), qui gagne en autonomie en n'étant plus placé que sous la tutelle du [[Ministère de l'Information (France)|ministère de l'Information]] afin de contrôler le respect de ses obligations de service public. La loi entre en application le {{date|25|juillet|1964|à la télévision}}<ref>[http://www.ina.fr/video/CAF90031484 Naissance de l'ORTF le 25 juillet 1964, Première chaîne de l'ORTF] sur ''ina.fr''.</ref>, ce qui entraîne le changement de nom de [[RTF Télévision]] en '''ORTF Télévision''', plus communément appelée '''première chaîne de l'ORTF'''.
La loi n° 64-621 du {{date|27|juin|1964}}<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19640628&numTexte=&pageDebut=05636&pageFin= Loi n° 64-621 du 27 juin 1964 portant statut de l'Office de radiodiffusion-télévision française], Journal officiel du 28 juin 1964</ref> remplace la [[Radiodiffusion-télévision française]] (RTF) par l'[[Office de radiodiffusion-télévision française]] (ORTF), qui gagne en autonomie en n'étant plus placé que sous la tutelle du [[Ministère de l'Information (France)|ministère de l'Information]] afin de contrôler le respect de ses obligations de service public. La loi entre en application le {{date|25|juillet|1964|à la télévision}}<ref>[http://www.ina.fr/video/CAF90031484 Naissance de l'ORTF le 25 juillet 1964, Première chaîne de l'ORTF] sur ''ina.fr''.</ref>, ce qui entraîne le changement de nom de [[RTF Télévision]] en '''ORTF Télévision''', plus communément appelée '''première chaîne de l'ORTF'''.


L'[[élection présidentielle française de 1965]] fait l'objet d'une campagne télévisée pendant laquelle chaque candidat a droit à deux heures d'antenne<ref>[http://www.ina.fr/video/CAF89046436/general-de-gaulle-video.html Discours du Général de Gaulle, candidat à la présidence de la République, 30 novembre 1965, Première chaîne de l'ORTF] sur ''ina.fr''.</ref>{{,}}<ref>[http://www.ina.fr/video/CAF00000528/jean-lecanuet-video.html Campagne électorale de Jean Lecanuet, candidat à la présidence de la République, 3 décembre 1965, Première chaîne de l'ORTF] sur ''ina.fr''.</ref>{{,}}<ref>[http://www.ina.fr/video/CAF89046729/francois-mitterrand-video.html Campagne électorale de François Mitterrand, candidat socialiste à la présidence de la République, 3 décembre 1965, Première chaîne de l'ORTF] sur ''ina.fr''.</ref>, suivie le 5 décembre d’une nuit entière de directs et de commentaires sur les résultats du premier tour<ref>[http://www.ina.fr/video/AFE86000474/election-presidentielle-la-grande-nuit-du-premier-tour-video.html Élection Présidentielle : la grande nuit du premier tour du 5 décembre 1965, Les Actualités françaises] sur ''ina.fr''.</ref>.
L'[[élection présidentielle française de 1965]] fait l'objet d'une campagne télévisée pendant laquelle chaque candidat a droit à deux heures d'antenne<ref>[http://www.ina.fr/video/CAF89046436/general-de-gaulle-video.html Discours du Général de Gaulle, candidat à la présidence de la République, 30 novembre 1965, Première chaîne de l'ORTF] sur ''ina.fr''.</ref>{{,}}<ref>[http://www.ina.fr/video/CAF00000528/jean-lecanuet-video.html Campagne électorale de Jean Lecanuet, candidat à la présidence de la République, 3 décembre 1965, Première chaîne de l'ORTF] sur ''ina.fr''.</ref>{{,}}<ref>[http://www.ina.fr/video/CAF89046729/francois-mitterrand-video.html Campagne électorale de François Mitterrand, candidat socialiste à la présidence de la République, 3 décembre 1965, Première chaîne de l'ORTF] sur ''ina.fr''.</ref>, suivie le {{date-|5 décembre}} d’une nuit entière de directs et de commentaires sur les résultats du premier tour<ref>[http://www.ina.fr/video/AFE86000474/election-presidentielle-la-grande-nuit-du-premier-tour-video.html Élection Présidentielle : la grande nuit du premier tour du 5 décembre 1965, Les Actualités françaises] sur ''ina.fr''.</ref>.


Nommé chef du bureau des coproductions de l'ORTF en 1967, [[Yves Jaigu]] met en place une structure informelle de coproduction qui réunit très régulièrement jusqu'en 1974 la [[Rai (télévision)|RAI]], la [[Télévision suisse romande|TSR]], la [[Radiodiffusion-Télévision belge, émissions françaises|RTB]], la [[télévision de Radio-Canada]] et des [[ARD|chaînes ouest-allemandes]] pour populariser via la télévision « les textes fondateurs de la civilisation européenne »<ref>[http://www.ina.fr/grands-entretiens/video/Television/Jaigu Entretien de J. Bourdon avec Yves Jaigu, « Pour une diversité des contenus » in ''Les Dossiers de l'Audiovisuel'' {{n°|100}}, chapitre 2], [[Institut national de l'audiovisuel]], décembre 2001.</ref>. C'est le début des grands feuilletons en coproduction de l'Office, adaptés de la littérature française et européenne.
Nommé chef du bureau des coproductions de l'ORTF en 1967, [[Yves Jaigu]] met en place une structure informelle de coproduction qui réunit très régulièrement jusqu'en 1974 la [[Rai (télévision)|RAI]], la [[Télévision suisse romande|TSR]], la [[Radiodiffusion-Télévision belge, émissions françaises|RTB]], la [[télévision de Radio-Canada]] et des [[ARD|chaînes ouest-allemandes]] pour populariser via la télévision « les textes fondateurs de la civilisation européenne »<ref>[http://www.ina.fr/grands-entretiens/video/Television/Jaigu Entretien de J. Bourdon avec Yves Jaigu, « Pour une diversité des contenus » in ''Les Dossiers de l'Audiovisuel'' {{n°|100}}, chapitre 2], [[Institut national de l'audiovisuel]], décembre 2001.</ref>. Cette période marque le début des grands feuilletons en coproduction de l'Office, adaptés de la littérature française et européenne.


Une [[grève]] débute à l’[[Office de radiodiffusion-télévision française|ORTF]] le {{date|13|mai|1968}} à laquelle se joignent la plupart des journalistes de l'Office le 25 mai. Elle dure jusqu'au 23 juin et entraîne, à partir du 22 mai, l'interruption des programmes dans la journée et en soirée, à l'exception du journal télévisé ''[[Télé-Soir]]'' réalisé par des journalistes non grévistes. Entre le 4 et le 23 juin, un programme minimum est à l'antenne de la première chaîne, composé de ''[[Télé-Soir]]'' à 20h00, suivi d'un film à 20h30, puis de la seconde édition du journal ''Télé-Nuit''. À l'issue de la grève, la reprise en main de l'Office par la direction entre août et octobre amène à [[Licenciement en France|licencier]], muter ou mettre en congé spécial entre 77 et 144 réalisateurs, producteurs et journalistes contestataires, dont [[Claude Darget]]. Le {{date|1|octobre|1968|à la télévision}} à {{Heure|19|56}}, la première chaîne ouvre ses écrans à la [[publicité]] « de marque »<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=Z7n888X4wXI Première page de publicité de la RFP pour les marques Régilait, les tricots Bel, Boursin, Schneider et le beurre Virlux, {{1er}} octobre 1968, Première chaîne de l'ORTF] sur ''YouTube.com''.</ref>, à raison de deux minutes qui passent à quatre en janvier 1969. La [[Régie française de publicité]], filiale de l’ORTF, est créée l'année suivante pour en assurer la commercialisation.
Une [[grève]] débute à l’[[Office de radiodiffusion-télévision française|ORTF]] le {{date|13|mai|1968}} à laquelle se joignent la plupart des journalistes de l'Office le {{date-|25 mai}}. Elle dure jusqu'au {{date-|23 juin}} et entraîne, à partir du {{date-|22 mai}}, l'interruption des programmes dans la journée et en soirée, à l'exception du journal télévisé ''[[Télé-Soir]]'' réalisé par des journalistes non grévistes. Entre le 4 et le {{date-|23 juin}}, un programme minimum est à l'antenne de la première chaîne, composé de ''[[Télé-Soir]]'' à 20h00, suivi d'un film à 20h30, puis de la seconde édition du journal ''Télé-Nuit''. À l'issue de la grève, la reprise en main de l'Office par la direction entre août et octobre amène à [[Licenciement en France|licencier]], muter ou mettre en congé spécial entre 77 et 144 réalisateurs, producteurs et journalistes contestataires, dont [[Claude Darget]]. Le {{date|1|octobre|1968|à la télévision}} à {{Heure|19|56}}, la première chaîne ouvre ses écrans à la [[publicité]] « de marque »<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=Z7n888X4wXI Première page de publicité de la RFP pour les marques Régilait, les tricots Bel, Boursin, Schneider et le beurre Virlux, {{1er}} octobre 1968, Première chaîne de l'ORTF] sur ''YouTube.com''.</ref>, à raison de deux minutes qui passent à quatre en {{date-|janvier 1969}}. La [[Régie française de publicité]], filiale de l’ORTF, est créée l'année suivante pour en assurer la commercialisation.


En [[1969]], le nouveau Premier ministre [[Jacques Chaban-Delmas]] organise un plan de libéralisation de l'audiovisuel qui supprime le [[Ministère de l'Information (France)|ministère de l'Information]] et sa tutelle sur l'Office en juin 1969. Dans la nuit du {{date|21|juillet|1969|à la télévision}}, des millions de téléspectateurs français assistent en direct sur la première chaîne aux [[Apollo 11#Premiers pas sur la Lune|premiers pas]] de [[Neil Armstrong]] sur la [[Lune]], commentés par [[Jean-Pierre Chapel]]<ref>[http://www.ina.fr/notice/voir/I00013182 Premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune, 21 juillet 1969, Première chaîne de l'ORTF] sur ''ina.fr''.</ref>. L'application du plan de libéralisation Chaban-Delmas amène la mise en place sur chaque chaîne de télévision, le 16 septembre 1969, d'unités autonomes d'information dont les directeurs, nommés pour une durée déterminée, peuvent librement choisir les journalistes et utiliser sous leur seule autorité les moyens mis à leur disposition, la qualité des productions et l'objectivité de l'information devant trouver leur meilleure garantie dans le talent, la liberté, l'émulation de la conscience professionnelle des journalistes<ref>Sophie Bachmann, [https://books.google.fr/books?id=cBx0N5yg3RgC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false ''L'Éclatement de l'ORTF''], Paris, L'Harmattan, 1997.</ref>. Réputé indépendant, [[Pierre Desgraupes]] est nommé à la direction de l'unité d'information autonome de la première chaîne de l'ORTF. Il constitue son équipe de journalistes et met à l'antenne un nouveau journal télévisé baptisé ''[[Information Première]]'' dès le {{date|3|novembre|1969|à la télévision}}.
En [[1969]], le nouveau Premier ministre [[Jacques Chaban-Delmas]] organise un plan de libéralisation de l'audiovisuel qui supprime le [[Ministère de l'Information (France)|ministère de l'Information]] et sa tutelle sur l'Office en {{date-|juin 1969}}. Dans la nuit du {{date|21|juillet|1969|à la télévision}}, des millions de téléspectateurs français assistent en direct sur la première chaîne aux [[Apollo 11#Premiers pas sur la Lune|premiers pas]] de [[Neil Armstrong]] sur la [[Lune]], commentés par Michel Anfrol et [[Jean-Pierre Chapel]]<ref>[http://www.ina.fr/notice/voir/I00013182 Premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune, 21 juillet 1969, Première chaîne de l'ORTF] sur ''ina.fr''.</ref>. L'application du plan de libéralisation Chaban-Delmas amène la mise en place sur chaque chaîne de télévision, le {{date-|16 septembre 1969}}, d'unités autonomes d'information dont les directeurs, nommés pour une durée déterminée, peuvent librement choisir les journalistes et utiliser sous leur seule autorité les moyens mis à leur disposition, la qualité des productions et l'objectivité de l'information devant trouver leur meilleure garantie dans le talent, la liberté, l'émulation de la conscience professionnelle des journalistes<ref>Sophie Bachmann, [https://books.google.fr/books?id=cBx0N5yg3RgC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false ''L'Éclatement de l'ORTF''], Paris, L'Harmattan, 1997.</ref>. Réputé indépendant, [[Pierre Desgraupes]] est nommé à la direction de l'unité d'information autonome de la première chaîne de l'ORTF. Il constitue son équipe de journalistes et met à l'antenne un nouveau journal télévisé baptisé ''[[Information Première]]'' dès le {{date|3|novembre|1969|à la télévision}}.


La télévision touche à présent un immense public : de 13,1 % des ménages équipés d'un poste de télévision en 1960, on est passé à 51,7 % en 1966 après la création de la deuxième chaîne, pour atteindre 70,4 % en 1970. En janvier 1970, les deux chaînes de télévision de l’ORTF sont dotées de directions distinctes. [[Roland Dhordain]] est nommé à la direction de la première chaîne en septembre 1971. Les actualités régionales sont proposées simultanément sur la première chaîne et en couleur sur [[la deuxième chaîne]] dès le mois d'avril 1970.
La télévision touche à présent un immense public : de 13,1 % des ménages équipés d'un poste de télévision en 1960, on est passé à 51,7 % en 1966 après la création de la deuxième chaîne, pour atteindre 70,4 % en 1970. En {{date-|janvier 1970}}, les deux chaînes de télévision de l’ORTF sont dotées de directions distinctes. [[Roland Dhordain]] est nommé à la direction de la première chaîne en {{date-|septembre 1971}}. Les actualités régionales sont proposées simultanément sur la première chaîne et en couleur sur [[Deuxième chaîne de l'ORTF|la deuxième chaîne]] dès le mois d'{{date-|avril 1970}}.


La loi {{numéro|72-553}}<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19720704&numTexte=&pageDebut=06851&pageFin= Loi {{numéro|72-553}} du 3 juillet 1972 portant statut de la radiodiffusion-télévision française], Journal officiel du 4 juillet 1972.</ref> du {{Date|3|juillet|1972}} sur le statut de l’[[ORTF]] entraîne la réorganisation de la direction des chaînes en deux régies de chaîne décentralisées et distinctes, plafonne les ressources publicitaires à 25 % et instaure un service minimum en cas de grève. Il s'ensuit le {{date|11|septembre|1972|à la télévision}} une réorganisation des unités d'information créées en 1969 dans chacune des chaînes et qui sont désormais intégrées à la direction des nouvelles régies. Les directions des unités d'information disparaissent de fait. Jugée trop indépendante, la rédaction de la première chaîne, dirigée par [[Pierre Desgraupes]], est [[Limogeage|limogée]] au profit de celle de ''[[24 heures sur la Deux]]'', dirigée par [[Jacqueline Baudrier]] et jugée moins agitée, qui est promue sur la première chaîne le {{date|11|septembre|1972|à la télévision}} en devenant ''[[24 heures sur la Une]]''. Les actualités régionales sont diffusées simultanément sur la première, la deuxième et [[la troisième chaîne]], nouvellement créée à partir de [[1973 à la télévision|1973]]. La même année, le [[Premier choc pétrolier|choc pétrolier]] contraint les émissions à s'arrêter à {{Heure|23}} pour cause d'économie d'énergie.
La loi {{numéro|72-553}}<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19720704&numTexte=&pageDebut=06851&pageFin= Loi {{numéro|72-553}} du 3 juillet 1972 portant statut de la radiodiffusion-télévision française], Journal officiel du 4 juillet 1972.</ref> du {{Date|3|juillet|1972}} sur le statut de l’[[ORTF]] entraîne la réorganisation de la direction des chaînes en deux régies de chaîne décentralisées et distinctes, plafonne les ressources publicitaires à 25 % et instaure un service minimum en cas de grève. Il s'ensuit le {{date|11|septembre|1972|à la télévision}} une réorganisation des unités d'information créées en 1969 dans chacune des chaînes et qui sont désormais intégrées à la direction des nouvelles régies. Les directions des unités d'information disparaissent de fait. Jugée trop indépendante, la rédaction de la première chaîne, dirigée par [[Pierre Desgraupes]], est [[Limogeage|limogée]] au profit de celle de ''[[24 heures sur la Deux]]'', dirigée par [[Jacqueline Baudrier]] et jugée moins agitée, qui est promue sur la première chaîne le {{date|11|septembre|1972|à la télévision}} en devenant ''[[24 heures sur la Une]]''. Les actualités régionales sont diffusées simultanément sur la première, la deuxième et [[Troisième chaîne couleur de l'ORTF|la troisième chaîne]], nouvellement créée à partir de [[1973 à la télévision|1973]]. La même année, le [[Premier choc pétrolier|choc pétrolier]] contraint les émissions à s'arrêter à {{Heure|23}} pour cause d'économie d'énergie.


Sur une idée de son président, [[Marceau Long]], l'ORTF organise le {{date|10|mai|1974|à la télévision}}, pour la première fois à la télévision et hors du cadre rigide de la campagne officielle, un [[Débat télévisé du second tour de l'élection présidentielle française|débat]] entre les deux candidats au second tour de l’[[Élection présidentielle française de 1974|élection présidentielle]], [[Valéry Giscard d'Estaing|Valéry Giscard d’Estaing]] et [[François Mitterrand]], arbitré par [[Jacqueline Baudrier]] et [[Alain Duhamel]] et diffusé simultanément et en direct sur la première chaîne et la [[deuxième chaîne de l'ORTF]]<ref>{{vidéo}} « [http://www.ina.fr/politique/elections/video/I07115725/jacqueline-baudrier-introduit-le-debat-valery-giscard-d-estaing-francois-mitterrand.fr.html Débat entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand le 10 mai 1974] » sur ''ina.fr''.</ref>.
Sur une idée de son président, [[Marceau Long]], l'ORTF organise le {{date|10|mai|1974|à la télévision}}, pour la première fois à la télévision et hors du cadre rigide de la campagne officielle, un [[Débat télévisé du second tour de l'élection présidentielle française|débat]] entre les deux candidats au second tour de l’[[Élection présidentielle française de 1974|élection présidentielle]], [[Valéry Giscard d'Estaing|Valéry Giscard d’Estaing]] et [[François Mitterrand]], arbitré par [[Jacqueline Baudrier]] et [[Alain Duhamel]] et diffusé simultanément et en direct sur la première chaîne et la [[deuxième chaîne de l'ORTF]]<ref>{{vidéo}} « [http://www.ina.fr/politique/elections/video/I07115725/jacqueline-baudrier-introduit-le-debat-valery-giscard-d-estaing-francois-mitterrand.fr.html Débat entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand le 10 mai 1974] » sur ''ina.fr''.</ref>.
La loi de réforme de l'audiovisuel {{numéro}}74-696 du 7 août 1974<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19740808&numTexte=&pageDebut=08355&pageFin= Loi {{numéro|74-696}} du 7 août 1974 relative à la radiodiffusion et télévision française], Journal officiel du 8 août 1974.</ref> supprime l’[[Office de radiodiffusion télévision française|ORTF]] et crée sept organismes autonomes dont trois sociétés nationales de programmes de télévision. Elle entre en application le {{date|1|janvier|1975}} et le dimanche {{date|5|janvier|1975|à la télévision}} à {{Heure|22|35}}{{refnec}}, [[Catherine Langeais]] clôture définitivement, en même temps que sa carrière de [[speakerine]], les programmes de la première chaîne de l'ORTF qui ferme son antenne pour laisser la place le lendemain à la nouvelle société nationale de programme [[Télévision française 1]] (TF1).
La loi de réforme de l'audiovisuel {{numéro}}74-696 du {{date-|7 août 1974}}<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19740808&numTexte=&pageDebut=08355&pageFin= Loi {{numéro|74-696}} du 7 août 1974 relative à la radiodiffusion et télévision française], Journal officiel du 8 août 1974.</ref> supprime l’[[Office de radiodiffusion télévision française|ORTF]] et crée sept organismes autonomes dont trois sociétés nationales de programmes de télévision. Elle entre en application le {{date|1|janvier|1975}} et le dimanche {{date|5|janvier|1975|à la télévision}} à {{Heure|22|35}}{{refnec}}, [[Catherine Langeais]] clôture définitivement, en même temps que sa carrière de [[speakerine]], les programmes de la première chaîne de l'ORTF qui ferme son antenne pour laisser la place le lendemain à la nouvelle société nationale de programme [[Télévision française 1]] (TF1).


== Identité visuelle ==
== Identité visuelle ==
Le logo de la première chaîne de l'ORTF reprend le logo atome de [[RTF Télévision]], évoquant aussi bien des ondes radioélectriques que le système solaire ou la course d'un électron dans un univers fermé, mais les trois lettres R, T et F ne sont plus placées au milieu des trois ellipses, mais sur l'axe médian de la grande lettre O, symbolisant l'Office, qui vient former une quatrième ellipse verticale légèrement décalée vers le haut afin de laisser l'espace nécessaire à la mention ''Télévision'' au bas du logo.
Le logo de la première chaîne de l'ORTF reprend le logo atome de [[RTF Télévision]], évoquant aussi bien des ondes radioélectriques que le système solaire ou la course d'un électron dans un univers fermé, mais les trois lettres R, T et F ne sont plus placées au milieu des trois ellipses, mais sur l'axe médian de la grande lettre O, symbolisant l'Office, qui vient former une quatrième ellipse verticale légèrement décalée vers le haut afin de laisser l'espace nécessaire à la mention ''Télévision'' au bas du logo.
[[Fichier:ORTF 1 (1972-1975).png|vignette|Logo alternatif de la Première chaîne à partir du 6 octobre 1972 jusqu'au 5 janvier 1975]]

Les indicatifs d'ouverture<ref>[http://www.ina.fr/video/I04253755/generique-ortf-video.html Indicatif d'ouverture d'antenne de la première chaîne de l'ORTF de 1964 à 1975] sur ''Ina.fr''.</ref> et de fermeture<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=K0R-tb0jyDE Indicatif de fermeture d'antenne de la première chaîne de l'ORTF de 1964 à 1975] sur ''YouTube.com''.</ref> d'antenne de la première chaîne de l'ORTF animent un enchevêtrement d'ellipses sur un fond étoilé{{note|texte=En 1974, le directeur de l'ORTF à Nantes révèle que le fond étoilé du générique de la première chaîne de l'ORTF était en fait la plaque sensible détériorée d'une caméra oubliée en fonctionnement face au soleil, qui l'avait grillée. Quelqu'un avait alors suggéré de l'utiliser comme nuit étoilée pour le nouveau générique de la première chaîne.|group=N}} qui, pour le premier, s'ordonnent pour former le logo de la première chaîne, et pour le second, se rétractent pour former une étoile qui disparaît, comme un ''[[big bang]]'' à l'envers.
Les indicatifs d'ouverture<ref>[http://www.ina.fr/video/I04253755/generique-ortf-video.html Indicatif d'ouverture d'antenne de la première chaîne de l'ORTF de 1964 à 1975] sur ''Ina.fr''.</ref> et de fermeture<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=K0R-tb0jyDE Indicatif de fermeture d'antenne de la première chaîne de l'ORTF de 1964 à 1975] sur ''YouTube.com''.</ref> d'antenne de la première chaîne de l'ORTF animent un enchevêtrement d'ellipses sur un fond étoilé{{note|texte=En 1974, le directeur de l'ORTF à Nantes révèle que le fond étoilé du générique de la première chaîne de l'ORTF représente alors en fait la plaque sensible détériorée d'une caméra oubliée en fonctionnement face au soleil, qui l'a grillée. Quelqu'un a alors suggéré de l'utiliser comme nuit étoilée pour le nouveau générique de la première chaîne.|group=N}} qui, pour le premier, s'ordonnent pour former le logo de la première chaîne, et pour le second, se rétractent pour former une étoile qui disparaît, comme un ''[[Big Bang]]'' à l'envers. La [[Indicatif musical|musique]] est commandée par l'ORTF, sur la suggestion de son conseiller musical [[Daniel-Lesur]], au [[compositeur]] [[Jean-Jacques Grünenwald]]<ref name=bovet>{{Article|url=https://search.proquest.com/openview/e3f6346bf37b16254b9f08f7cfbd1e9c/1?pq-origsite=gscholar&cbl=178199|titre=Courrier|auteur=[[Guy Bovet]]|périodique=[[La Tribune de l'orgue]]|lieu=[[Collombey-Muraz]]|volume=72|numéro=1|date=Mars 2020|page=47-48}}</ref>.


== Organisation ==
== Organisation ==
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{{boîte déroulante/début|titre=Dirigeants de la première chaîne de l'ORTF}}
{{boîte déroulante/début|titre=Dirigeants de la première chaîne de l'ORTF}}
;{{Souligner|Présidents-directeurs généraux}}
;{{Souligner|Présidents-directeurs généraux}}
* [[Arthur Conte]] : 14 juillet 1972 - 23 octobre 1973
* [[Arthur Conte]] : {{date-|14 juillet 1972}} - {{date-|23 octobre 1973}}
* [[Marceau Long]] : 23 octobre 1973 - 31 décembre 1974
* [[Marceau Long]] : {{date-|23 octobre 1973}} - {{date-|31 décembre 1974}}


;{{Souligner|Directeurs}}
;{{Souligner|Directeurs}}
;Télévision de l'ORTF
;Télévision de l'ORTF
* [[Claude Contamine]] : 23 juillet 1964 - 15 septembre 1967
* [[Claude Contamine]] : {{date-|23 juillet 1964}} - {{date-|15 septembre 1967}}
* [[Émile Biasini]] : 15 septembre 1967 - {{1er}} juin 1968
* [[Émile Biasini]] : {{date-|15 septembre 1967}} - {{date-|1 juin 1968}}
* André François : {{1er}} juin 1968 - septembre 1971
* André François : {{date-|1 juin 1968}} - {{date-|septembre 1971}}
;Première chaîne de l'ORTF
;Première chaîne de l'ORTF
* [[Roland Dhordain]] : septembre 1971 - 3 juillet 1972
* [[Roland Dhordain]] : {{date-|septembre 1971}} - {{date-|3 juillet 1972}}
* [[Jacqueline Baudrier]] : 3 juillet 1972 - 31 décembre 1974
* [[Jacqueline Baudrier]] : {{date-|3 juillet 1972}} - {{date-|5 janvier 1975}}


;{{Souligner|Directeurs des programmes}}
;{{Souligner|Directeurs des programmes}}
* [[Philippe Ragueneau]] : 23 juillet 1964 - {{1er}} juin 1968
* [[Philippe Ragueneau]] : {{date-|23 juillet 1964}} - {{date-|1 juin 1968}}
* [[Pierre Sabbagh]] : {{1er}} juin 1968 - septembre 1971
* [[Pierre Sabbagh]] : {{date-|1 juin 1968}} - {{date-|septembre 1971}}
* [[Jean Drucker]] : septembre 1971 - 31 décembre 1974
* [[Jean Drucker]] : {{date-|septembre 1971}} - {{date-|5 janvier 1975}}


;{{Souligner|Directeurs de l'information}}
;{{Souligner|Directeurs de l'information}}
* [[Raymond Marcillac]] : 25 juillet 1964 – 1965
* [[Raymond Marcillac]] : {{date-|25 juillet 1964}} – 1965
* [[Édouard Sablier]] : 1965 – {{1er}} juin 1968, puis juillet 1968 – avril 1969
* [[Édouard Sablier]] : 1965 – {{date-|1 juin 1968}}, puis {{date-|juillet 1968}}{{date-|avril 1969}}
* [[Jean-Louis Guillaud]] : avril 1969 – septembre 1969
* [[Jean-Louis Guillaud]] : {{date-|avril 1969}}{{date-|septembre 1969}}
* [[Pierre Desgraupes]] : septembre 1969 - 11 septembre 1972
* [[Pierre Desgraupes]] : {{date-|septembre 1969}} - {{date-|11 septembre 1972}}
* [[Jacques Alexandre]] : 3 juillet 1972 - 5 janvier 1975
* [[Jacques Alexandre]] : {{date-|3 juillet 1972}} - {{date-|5 janvier 1975}}


;{{Souligner|Directeurs du service des sports}}
;{{Souligner|Directeurs du service des sports}}
* [[Raymond Marcillac]] : 25 juillet 1964 - 1971
* [[Raymond Marcillac]] : {{date-|25 juillet 1964}} - 1971
* [[Georges de Caunes]] : 1971 - 5 janvier 1975
* [[Georges de Caunes]] : 1971 - {{date-|5 janvier 1975}}


;{{Souligner|Directrice de l'unité jeunesse}}
;{{Souligner|Directrice de l'unité jeunesse}}
* [[Jacqueline Joubert]] : 3 juillet 1972 - 31 décembre 1974
* [[Jacqueline Joubert]] : {{date-|3 juillet 1972}} - {{date-|5 janvier 1975}}
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Ces locaux sont toutefois mal adaptés aux nécessités de la télévision qui reste finalement dans son berceau historique du Centre Alfred-Lelluch au [[13-15 rue Cognacq-Jay]] dans le [[7e arrondissement de Paris|{{7e|arrondissement}}]] de Paris, bâtiment de huit étages qui abrite la direction des chaînes de télévision, les studios, régies et locaux techniques. La télévision dispose tout de même de deux studios de télévision situés au rez-de-chaussée de la Maison de l'ORTF, et notamment le mythique studio 102, aussi baptisé le « Théâtre 102 », ainsi que le studio 101 dans lequel est organisé notamment le « duel » présidentiel de 1974.
Ces locaux sont toutefois mal adaptés aux nécessités de la télévision qui reste finalement dans son berceau historique du Centre Alfred-Lelluch au [[13-15 rue Cognacq-Jay]] dans le [[7e arrondissement de Paris|{{7e|arrondissement}}]] de Paris, bâtiment de huit étages qui abrite la direction des chaînes de télévision, les studios, régies et locaux techniques. La télévision dispose tout de même de deux studios de télévision situés au rez-de-chaussée de la Maison de l'ORTF, et notamment le mythique studio 102, aussi baptisé le « Théâtre 102 », ainsi que le studio 101 dans lequel est organisé notamment le « duel » présidentiel de 1974.


L'ORTF peut compter également sur un important troisième lieu de production, les [[studios des Buttes Chaumont]] (aujourd'hui démolis) situés au 36, [[rue des Alouettes]] dans le [[19e arrondissement de Paris|{{19e|arrondissement}} de Paris]], qui abritent les plus grands studios de la télévision française (le studio 15 avait une superficie de {{unité|500|m|2}}). Des grandes émissions de divertissement ou des dramatiques y étaient produites, avec ses propres ateliers décors. Au démantèlement de l'ORTF en 1974, le lieu est attribué à la [[Société française de production]] (SFP).
L'ORTF peut compter également sur un important troisième lieu de production, les [[studios des Buttes Chaumont]] (aujourd'hui démolis) situés au 36, [[rue des Alouettes]] dans le [[19e arrondissement de Paris|{{19e|arrondissement}} de Paris]], qui abritent les plus grands studios de la télévision française (le studio 15 a une superficie de {{unité|500|m|2}}). Des grandes émissions de divertissement ou des dramatiques y étaient produites, avec ses propres ateliers décors. Au démantèlement de l'ORTF en 1974, le lieu est attribué à la [[Société française de production]] (SFP).


== Programmes ==
== Programmes ==
=== Émissions ===
=== Émissions ===
{{article détaillé|Liste des programmes diffusés sur la première chaîne de l'ORTF}}
{{catégorie détaillée|Émission diffusée sur la première chaîne de l'ORTF}}
{{catégorie détaillée|Émission diffusée sur la première chaîne de l'ORTF}}


En 1965, une version européenne de l'émission ''Intervilles'', baptisée ''[[Jeux sans frontières]]'', est créée par [[Guy Lux]] sur une idée de [[Charles de Gaulle]]. La première représentation d'''[[Au théâtre ce soir]]'' a lieu le {{date|28|août|1966|à la télévision}}. ''[[Volume (émission de télévision)|Volume]]'', une émission scientifique, présentée par [[Marc Gilbert]], est diffusée de 1970 à 1972.
En 1965, une version européenne de l'émission ''Intervilles'', baptisée ''[[Jeux sans frontières]]'', est créée par [[Guy Lux]] sur une idée du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]]. La première représentation d'''[[Au théâtre ce soir]]'' a lieu le {{date|28|août|1966|à la télévision}}. ''[[Volume (émission de télévision)|Volume]]'', une émission scientifique, présentée par [[Marc Gilbert]], est diffusée de 1970 à 1972.


=== Présentateurs et animateurs ===
=== Présentateurs et animateurs ===
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*[[Jean Bardin (animateur radio)|Jean Bardin]] <small>(1971)</small>
*[[Jean Bardin (animateur radio)|Jean Bardin]] <small>(1971)</small>
*[[Michel Bassi]] <small>(1970-1973)</small>
*[[Michel Bassi]] <small>(1970-1973)</small>
*[[Annik Beauchamps]] <small>(1974-1981)</small>
*[[Pierre Bellemare]] <small>(1964-1972)</small>
*[[Pierre Bellemare]] <small>(1964-1972)</small>
*[[Lucien Berthelot]] <small>(1964-1975)</small>
*[[Lucien Berthelot]] <small>(1964-1975)</small>
*[[André Campana]] <small>(1970-1973)</small>
*[[André Campana]] <small>(1970-1973)</small>
*[[Georges de Caunes]] <small>(1964-1975)</small>
*[[Georges de Caunes]] <small>(1964-1966)</small>
*[[Jacqueline Caurat]] <small>(1964-1975)</small>
*[[Jacqueline Caurat]] <small>(1964-1975)</small>
*[[Jacques Chabannes]] <small>(1964-1969)</small>
*[[Jacques Chabannes]] <small>(1964-1969)</small>
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*[[Odette Laure]] <small>(1964-1968)</small>
*[[Odette Laure]] <small>(1964-1968)</small>
*[[André Leclerc]] <small>(1964-1968)</small>
*[[André Leclerc]] <small>(1964-1968)</small>
*[[Pierre-Louis]] <small>(1964-1968)</small>
*[[Pierre-Louis (acteur)|Pierre-Louis]] <small>(1964-1968)</small>
*[[Guy Lux]] <small>(1964-1974)</small>
*[[Guy Lux]] <small>(1964-1974)</small>
*[[Raymond Marcillac]] <small>(1964-1972)</small>
*[[Raymond Marcillac]] <small>(1964-1972)</small>
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*[[Joseph Pasteur]] <small>(1969-1972)</small>
*[[Joseph Pasteur]] <small>(1969-1972)</small>
*[[Michel Péricard]] <small>(1972-1975)</small>
*[[Michel Péricard]] <small>(1972-1975)</small>
*[[Jean-François Robinet]] <small>(1972-1975)</small>
*[[Jean-François Robinet (journaliste)|Jean-François Robinet]] <small>(1972-1975)</small>
*[[Maurice Séveno]] <small>(1964-1968)</small>
*[[Maurice Séveno]] <small>(1964-1968)</small>
*[[François Loncle]] <small>(1964-1968)</small>
*[[François Loncle]] <small>(1964-1968)</small>
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*[[Évelyne Dhéliat]] <small>(1969-1975)</small>
*[[Évelyne Dhéliat]] <small>(1969-1975)</small>
*[[Jacqueline Huet]] <small>(1964-1975)</small>
*[[Jacqueline Huet]] <small>(1964-1975)</small>
*[[Catherine Langeais]] <small>(1964-1975)</small>
*[[Catherine Langeais]] <small>(1964-août 1971)</small>
*[[Anne-Marie Peysson]] <small>(1964-1968)</small>
*[[Anne-Marie Peysson]] <small>(1964-1968)</small>
*[[Denise Fabre]] <small>(septembre 1971-1975)</small>


== Diffusion ==
== Diffusion ==
La première chaîne de l'ORTF est diffusée en [[noir et blanc]] par la régie de diffusion de l'Office sur la [[Bandes de fréquences de la télévision terrestre#Bande III|bande III]] [[VHF]] (canal 8 A) par l'[[émetteur de télévision]] haute définition à [[819 lignes]] norme E de la [[tour Eiffel]], et par un réseau d'émetteurs [[télévision analogique terrestre|analogiques]] régionaux à forte puissance émettant généralement sur la [[Bandes de fréquences de la télévision terrestre#Bande III|bande III]] [[VHF]] en [[819 lignes]] norme E et plus rarement sur la [[Bandes de fréquences de la télévision terrestre#Bande I|bande I]] pour les émetteurs de [[Haute-Goulaine#Le Pylône de la Louée|Nantes Haute-Goulaine]] (canal F4V), [[Bastia]]-Serra di Pigno (canal F2V), [[Ajaccio]]-[[Coti Chiavari]] (canal F4H), [[Besançon]]-[[Émetteur du Lomont|Lomont]] (canal F4V), [[Carcassonne]]-[[Émetteur du pic de Nore|Pic de Nore]] (canal F4V), [[Caen]]-[[Mont Pinçon]], [[Troyes]]-[[Les Riceys]] (canal F2H), [[Limoges]]-[[Les Cars]] (canal F2H), [[Boulogne-sur-Mer]]-[[Mont Lambert]] (canal F4V), et [[Hyères]]-[[Cap Benat]]. La chaîne utilisait le [[canal 1 en France]].
La première chaîne de l'ORTF est diffusée en [[noir et blanc]] par la régie de diffusion de l'Office sur la [[Bandes de fréquences de la télévision terrestre#Bande III|bande III]] [[VHF]] (canal 8 A) par l'[[émetteur de télévision]] haute définition à [[819 lignes]] norme E de la [[tour Eiffel]], et par un réseau d'émetteurs [[télévision analogique terrestre|analogiques]] régionaux à forte puissance émettant généralement sur la [[Bandes de fréquences de la télévision terrestre#Bande III|bande III]] [[VHF]] en [[819 lignes]] norme E et plus rarement sur la [[Bandes de fréquences de la télévision terrestre#Bande I|bande I]] pour les émetteurs de [[Haute-Goulaine#Le Pylône de la Louée|Nantes Haute-Goulaine]] (canal F4V), [[Bastia]]-Serra di Pigno (canal F2V), [[Ajaccio]]-[[Coti Chiavari]] (canal F4H), [[Besançon]]-[[Émetteur du Lomont|Lomont]] (canal F4V), [[Carcassonne]]-[[Émetteur du pic de Nore|Pic de Nore]] (canal F4V), [[Caen]]-[[Mont Pinçon]], [[Troyes]]-[[Les Riceys]] (canal F2H), [[Limoges]]-[[Les Cars]] (canal F2H), [[Boulogne-sur-Mer]]-[[Mont Lambert]] (canal F4V), et [[Hyères]]-[[Cap Benat]]. La chaîne a exploité le [[canal 1 en France]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* [[Deuxième chaîne de l'ORTF]]
* [[Deuxième chaîne de l'ORTF]]
* [[Troisième chaîne couleur de l'ORTF]]
* [[Troisième chaîne couleur de l'ORTF]]
* [[Canal 10 (France)|Canal 10]]


=== Archivage et accès aux sources ===
=== Archivage et accès aux sources ===
* Les programmes diffusés par la Première chaîne de l'ORTF du 25 juillet 1964 au 5 janvier 1975 sont conservés à l'[[INA]] (Institut National de l'Audiovisuel). Les programmes et sources écrites en lien sont consultables dans les centres de l'[[Inathèque]].
* Les programmes diffusés par la Première chaîne de l'ORTF du {{date-|25 juillet 1964}} au {{date-|5 janvier 1975}} sont conservés à l'[[INA]] (Institut National de l'Audiovisuel). Les programmes et sources écrites en lien sont consultables dans les centres de l'[[Inathèque]].
* Des documents écrits en lien avec les programmes de la Première chaîne de l'ORTF sont conservés par l'INA : monographies éditées, collections de périodiques spécialisés, fonds d'archives écrites versés par des professionnels de l'audiovisuel ou des institutions, documents diffuseurs et de programmation (bulletin de presse, avant programme, programme définitif, rapport de chef de chaîne).
* Des documents écrits en lien avec les programmes de la Première chaîne de l'ORTF sont conservés par l'INA : monographies éditées, collections de périodiques spécialisés, fonds d'archives écrites versés par des professionnels de l'audiovisuel ou des institutions, documents diffuseurs et de programmation (bulletin de presse, avant programme, programme définitif, rapport de chef de chaîne).


===Liens externes===
=== Liens externes ===
* {{vidéo}} « [http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01283/une-retrospective-sur-l-ortf-des-origines-a-la-disparition.html Une rétrospective sur l'ORTF des origines à la disparition] », Journal télévisé de la première chaîne, 28 juillet 1974, sur le site Jalons de l'[[Institut national de l'audiovisuel|INA]]
* {{vidéo}} « [http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01283/une-retrospective-sur-l-ortf-des-origines-a-la-disparition.html Une rétrospective sur l'ORTF des origines à la disparition] », Journal télévisé de la première chaîne, {{date-|28 juillet 1974}}, sur le site Jalons de l'[[Institut national de l'audiovisuel|INA]]
* {{vidéo}} « [http://www.ina.fr/video/CAF91014480/les-nouvelles-societes-video.html Les nouvelles sociétés] », Journal télévisé de la deuxième chaîne, 5 janvier 1975, sur le site de l'INA
* {{vidéo}} « [http://www.ina.fr/video/CAF91014480/les-nouvelles-societes-video.html Les nouvelles sociétés] », Journal télévisé de la deuxième chaîne, {{date-|5 janvier 1975}}, sur le site de l'INA
* Notices Archives TV : [http://inatheque.ina.fr/doc/TV-RADIO/DA_CAF88048956_00/jt-20h-emission-du-27-juillet-1964?rang=201 Inathèque]
* Notices Archives TV : [http://inatheque.ina.fr/doc/TV-RADIO/DA_CAF88048956_00/jt-20h-emission-du-27-juillet-1964?rang=201 Inathèque]
* Notices Archives Sources écrites : [http://inatheque.ina.fr/doc/ECRIT/DE_19048/ortf-rapport-du-chef-de-chaine?rang=4 Inathèque]
* Notices Archives Sources écrites : [http://inatheque.ina.fr/doc/ECRIT/DE_19048/ortf-rapport-du-chef-de-chaine?rang=4 Inathèque]

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Dernière version du 14 mai 2024 à 15:53

1re chaîne de l'ORTF
Caractéristiques
Création
Disparition
(à 10 ans)
Propriétaire
Format d'image
Langue
Pays
Statut
Généraliste nationale publique
Siège social
Ancien nom
Diffusion
Diffusion
VHF bande III au standard 819 lignes
Chronologie

La première chaîne de l'ORTF ou ORTF Télévision est une chaîne de télévision généraliste nationale publique française de l'Office de radiodiffusion-télévision française, diffusée sous ce titre du au , remplacée par la chaîne intitulée TF1.

Cette chaîne fait suite à différentes formules et sociétés de télévision successives, couvrant dans un premier temps uniquement la région parisienne, dont Radiovision-PTT en 1935, Radiodiffusion nationale Télévision en 1937, Fernsehsender Paris en 1943 sous occupation allemande; elle devient RDF Télévision française puis est nommée RTF Télévision en 1944, avant de devenir la Première chaîne de l'ORTF en 1964. Depuis l'année 1949, la chaîne exploite le noir et blanc en haute définition 819 lignes. Malgré quelques essais et retransmissions simultanées sur d'autres chaînes publiques antérieurs à 1975, la première chaîne reste en noir et blanc jusqu'à l'apparition de TF1.

La première chaîne historique est complétée par la deuxième chaîne publique RTF Télévision 2 en décembre 1963 devenue Deuxième chaîne de l'ORTF en juillet 1964 puis en décembre 1972, par la Troisième chaîne couleur de l'ORTF.

Histoire de la chaîne[modifier | modifier le code]

La loi n° 64-621 du [1] remplace la Radiodiffusion-télévision française (RTF) par l'Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF), qui gagne en autonomie en n'étant plus placé que sous la tutelle du ministère de l'Information afin de contrôler le respect de ses obligations de service public. La loi entre en application le [2], ce qui entraîne le changement de nom de RTF Télévision en ORTF Télévision, plus communément appelée première chaîne de l'ORTF.

L'élection présidentielle française de 1965 fait l'objet d'une campagne télévisée pendant laquelle chaque candidat a droit à deux heures d'antenne[3],[4],[5], suivie le d’une nuit entière de directs et de commentaires sur les résultats du premier tour[6].

Nommé chef du bureau des coproductions de l'ORTF en 1967, Yves Jaigu met en place une structure informelle de coproduction qui réunit très régulièrement jusqu'en 1974 la RAI, la TSR, la RTB, la télévision de Radio-Canada et des chaînes ouest-allemandes pour populariser via la télévision « les textes fondateurs de la civilisation européenne »[7]. Cette période marque le début des grands feuilletons en coproduction de l'Office, adaptés de la littérature française et européenne.

Une grève débute à l’ORTF le à laquelle se joignent la plupart des journalistes de l'Office le . Elle dure jusqu'au et entraîne, à partir du , l'interruption des programmes dans la journée et en soirée, à l'exception du journal télévisé Télé-Soir réalisé par des journalistes non grévistes. Entre le 4 et le , un programme minimum est à l'antenne de la première chaîne, composé de Télé-Soir à 20h00, suivi d'un film à 20h30, puis de la seconde édition du journal Télé-Nuit. À l'issue de la grève, la reprise en main de l'Office par la direction entre août et octobre amène à licencier, muter ou mettre en congé spécial entre 77 et 144 réalisateurs, producteurs et journalistes contestataires, dont Claude Darget. Le à 19 h 56, la première chaîne ouvre ses écrans à la publicité « de marque »[8], à raison de deux minutes qui passent à quatre en . La Régie française de publicité, filiale de l’ORTF, est créée l'année suivante pour en assurer la commercialisation.

En 1969, le nouveau Premier ministre Jacques Chaban-Delmas organise un plan de libéralisation de l'audiovisuel qui supprime le ministère de l'Information et sa tutelle sur l'Office en . Dans la nuit du , des millions de téléspectateurs français assistent en direct sur la première chaîne aux premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune, commentés par Michel Anfrol et Jean-Pierre Chapel[9]. L'application du plan de libéralisation Chaban-Delmas amène la mise en place sur chaque chaîne de télévision, le , d'unités autonomes d'information dont les directeurs, nommés pour une durée déterminée, peuvent librement choisir les journalistes et utiliser sous leur seule autorité les moyens mis à leur disposition, la qualité des productions et l'objectivité de l'information devant trouver leur meilleure garantie dans le talent, la liberté, l'émulation de la conscience professionnelle des journalistes[10]. Réputé indépendant, Pierre Desgraupes est nommé à la direction de l'unité d'information autonome de la première chaîne de l'ORTF. Il constitue son équipe de journalistes et met à l'antenne un nouveau journal télévisé baptisé Information Première dès le .

La télévision touche à présent un immense public : de 13,1 % des ménages équipés d'un poste de télévision en 1960, on est passé à 51,7 % en 1966 après la création de la deuxième chaîne, pour atteindre 70,4 % en 1970. En , les deux chaînes de télévision de l’ORTF sont dotées de directions distinctes. Roland Dhordain est nommé à la direction de la première chaîne en . Les actualités régionales sont proposées simultanément sur la première chaîne et en couleur sur la deuxième chaîne dès le mois d'.

La loi no 72-553[11] du sur le statut de l’ORTF entraîne la réorganisation de la direction des chaînes en deux régies de chaîne décentralisées et distinctes, plafonne les ressources publicitaires à 25 % et instaure un service minimum en cas de grève. Il s'ensuit le une réorganisation des unités d'information créées en 1969 dans chacune des chaînes et qui sont désormais intégrées à la direction des nouvelles régies. Les directions des unités d'information disparaissent de fait. Jugée trop indépendante, la rédaction de la première chaîne, dirigée par Pierre Desgraupes, est limogée au profit de celle de 24 heures sur la Deux, dirigée par Jacqueline Baudrier et jugée moins agitée, qui est promue sur la première chaîne le en devenant 24 heures sur la Une. Les actualités régionales sont diffusées simultanément sur la première, la deuxième et la troisième chaîne, nouvellement créée à partir de 1973. La même année, le choc pétrolier contraint les émissions à s'arrêter à 23 h pour cause d'économie d'énergie.

Sur une idée de son président, Marceau Long, l'ORTF organise le , pour la première fois à la télévision et hors du cadre rigide de la campagne officielle, un débat entre les deux candidats au second tour de l’élection présidentielle, Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand, arbitré par Jacqueline Baudrier et Alain Duhamel et diffusé simultanément et en direct sur la première chaîne et la deuxième chaîne de l'ORTF[12]. La loi de réforme de l'audiovisuel no 74-696 du [13] supprime l’ORTF et crée sept organismes autonomes dont trois sociétés nationales de programmes de télévision. Elle entre en application le et le dimanche à 22 h 35[réf. nécessaire], Catherine Langeais clôture définitivement, en même temps que sa carrière de speakerine, les programmes de la première chaîne de l'ORTF qui ferme son antenne pour laisser la place le lendemain à la nouvelle société nationale de programme Télévision française 1 (TF1).

Identité visuelle[modifier | modifier le code]

Le logo de la première chaîne de l'ORTF reprend le logo atome de RTF Télévision, évoquant aussi bien des ondes radioélectriques que le système solaire ou la course d'un électron dans un univers fermé, mais les trois lettres R, T et F ne sont plus placées au milieu des trois ellipses, mais sur l'axe médian de la grande lettre O, symbolisant l'Office, qui vient former une quatrième ellipse verticale légèrement décalée vers le haut afin de laisser l'espace nécessaire à la mention Télévision au bas du logo.

Logo alternatif de la Première chaîne à partir du 6 octobre 1972 jusqu'au 5 janvier 1975

Les indicatifs d'ouverture[14] et de fermeture[15] d'antenne de la première chaîne de l'ORTF animent un enchevêtrement d'ellipses sur un fond étoilé[N 1] qui, pour le premier, s'ordonnent pour former le logo de la première chaîne, et pour le second, se rétractent pour former une étoile qui disparaît, comme un Big Bang à l'envers. La musique est commandée par l'ORTF, sur la suggestion de son conseiller musical Daniel-Lesur, au compositeur Jean-Jacques Grünenwald[16].

Organisation[modifier | modifier le code]

Dirigeants[modifier | modifier le code]

Capital[modifier | modifier le code]

La première chaîne de l'ORTF est une régie de l'Office de radiodiffusion télévision française, établissement public à caractère industriel et commercial dont le capital est détenu à 100 % par l'État.

Sièges[modifier | modifier le code]

La direction générale de l'Office de radiodiffusion télévision française siège à la « Maison » de l'ORTF au 116 avenue du Président-Kennedy, dans le 16e arrondissement de Paris.

Ces locaux sont toutefois mal adaptés aux nécessités de la télévision qui reste finalement dans son berceau historique du Centre Alfred-Lelluch au 13-15 rue Cognacq-Jay dans le 7e arrondissement de Paris, bâtiment de huit étages qui abrite la direction des chaînes de télévision, les studios, régies et locaux techniques. La télévision dispose tout de même de deux studios de télévision situés au rez-de-chaussée de la Maison de l'ORTF, et notamment le mythique studio 102, aussi baptisé le « Théâtre 102 », ainsi que le studio 101 dans lequel est organisé notamment le « duel » présidentiel de 1974.

L'ORTF peut compter également sur un important troisième lieu de production, les studios des Buttes Chaumont (aujourd'hui démolis) situés au 36, rue des Alouettes dans le 19e arrondissement de Paris, qui abritent les plus grands studios de la télévision française (le studio 15 a une superficie de 500 m2). Des grandes émissions de divertissement ou des dramatiques y étaient produites, avec ses propres ateliers décors. Au démantèlement de l'ORTF en 1974, le lieu est attribué à la Société française de production (SFP).

Programmes[modifier | modifier le code]

Émissions[modifier | modifier le code]

En 1965, une version européenne de l'émission Intervilles, baptisée Jeux sans frontières, est créée par Guy Lux sur une idée du général de Gaulle. La première représentation d'Au théâtre ce soir a lieu le . Volume, une émission scientifique, présentée par Marc Gilbert, est diffusée de 1970 à 1972.

Présentateurs et animateurs[modifier | modifier le code]

Journalistes[modifier | modifier le code]

Speakerines[modifier | modifier le code]

Diffusion[modifier | modifier le code]

La première chaîne de l'ORTF est diffusée en noir et blanc par la régie de diffusion de l'Office sur la bande III VHF (canal 8 A) par l'émetteur de télévision haute définition à 819 lignes norme E de la tour Eiffel, et par un réseau d'émetteurs analogiques régionaux à forte puissance émettant généralement sur la bande III VHF en 819 lignes norme E et plus rarement sur la bande I pour les émetteurs de Nantes Haute-Goulaine (canal F4V), Bastia-Serra di Pigno (canal F2V), Ajaccio-Coti Chiavari (canal F4H), Besançon-Lomont (canal F4V), Carcassonne-Pic de Nore (canal F4V), Caen-Mont Pinçon, Troyes-Les Riceys (canal F2H), Limoges-Les Cars (canal F2H), Boulogne-sur-Mer-Mont Lambert (canal F4V), et Hyères-Cap Benat. La chaîne a exploité le canal 1 en France.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En 1974, le directeur de l'ORTF à Nantes révèle que le fond étoilé du générique de la première chaîne de l'ORTF représente alors en fait la plaque sensible détériorée d'une caméra oubliée en fonctionnement face au soleil, qui l'a grillée. Quelqu'un a alors suggéré de l'utiliser comme nuit étoilée pour le nouveau générique de la première chaîne.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Loi n° 64-621 du 27 juin 1964 portant statut de l'Office de radiodiffusion-télévision française, Journal officiel du 28 juin 1964
  2. Naissance de l'ORTF le 25 juillet 1964, Première chaîne de l'ORTF sur ina.fr.
  3. Discours du Général de Gaulle, candidat à la présidence de la République, 30 novembre 1965, Première chaîne de l'ORTF sur ina.fr.
  4. Campagne électorale de Jean Lecanuet, candidat à la présidence de la République, 3 décembre 1965, Première chaîne de l'ORTF sur ina.fr.
  5. Campagne électorale de François Mitterrand, candidat socialiste à la présidence de la République, 3 décembre 1965, Première chaîne de l'ORTF sur ina.fr.
  6. Élection Présidentielle : la grande nuit du premier tour du 5 décembre 1965, Les Actualités françaises sur ina.fr.
  7. Entretien de J. Bourdon avec Yves Jaigu, « Pour une diversité des contenus » in Les Dossiers de l'Audiovisuel no 100, chapitre 2, Institut national de l'audiovisuel, décembre 2001.
  8. Première page de publicité de la RFP pour les marques Régilait, les tricots Bel, Boursin, Schneider et le beurre Virlux, 1er octobre 1968, Première chaîne de l'ORTF sur YouTube.com.
  9. Premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune, 21 juillet 1969, Première chaîne de l'ORTF sur ina.fr.
  10. Sophie Bachmann, L'Éclatement de l'ORTF, Paris, L'Harmattan, 1997.
  11. Loi no 72-553 du 3 juillet 1972 portant statut de la radiodiffusion-télévision française, Journal officiel du 4 juillet 1972.
  12. [vidéo] « Débat entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand le 10 mai 1974 » sur ina.fr.
  13. Loi no 74-696 du 7 août 1974 relative à la radiodiffusion et télévision française, Journal officiel du 8 août 1974.
  14. Indicatif d'ouverture d'antenne de la première chaîne de l'ORTF de 1964 à 1975 sur Ina.fr.
  15. Indicatif de fermeture d'antenne de la première chaîne de l'ORTF de 1964 à 1975 sur YouTube.com.
  16. Guy Bovet, « Courrier », La Tribune de l'orgue, Collombey-Muraz, vol. 72, no 1,‎ , p. 47-48 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Archivage et accès aux sources[modifier | modifier le code]

  • Les programmes diffusés par la Première chaîne de l'ORTF du au sont conservés à l'INA (Institut National de l'Audiovisuel). Les programmes et sources écrites en lien sont consultables dans les centres de l'Inathèque.
  • Des documents écrits en lien avec les programmes de la Première chaîne de l'ORTF sont conservés par l'INA : monographies éditées, collections de périodiques spécialisés, fonds d'archives écrites versés par des professionnels de l'audiovisuel ou des institutions, documents diffuseurs et de programmation (bulletin de presse, avant programme, programme définitif, rapport de chef de chaîne).

Liens externes[modifier | modifier le code]