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'''Mircea Snegur''' ({{Date|17|janvier|1940}}, [[Trifănești]], [[République socialiste soviétique moldave|RSS de Moldavie]]) est un homme politique [[Moldavie|moldave]], premier [[président de la république de Moldavie|président de la république]] de [[Moldavie]].


'''Mircea Snegur''', né le {{Date|17|janvier|1940}} à [[Trifănești]] dans le [[Royaume de Roumanie]] (''aujourd'hui en'' [[Moldavie]]) et mort le {{date|13 septembre 2023}} à [[Chișinău]] ([[Moldavie]])<ref>{{ru}} [https://www.thevoicemag.ru/stars/news/14-09-2023/umer-ot-neizlechimoi-bolezni-pervyi-prezident-moldavii-mircha-snegur/ « Умер от неизлечимой болезни первый президент Молдавии Мирча Снегур »], sur ''thevoicemag.ru'', 14 septembre 2023</ref>, est un [[homme d'État]] [[Moldavie|moldave]], premier [[président de la république de Moldavie|président de la République]] de 1990 à 1997.
== Carrière ==


== Carrière ==
=== Jeunesse ===
=== Jeunesse ===
À l'âge de 6 à 8 ans, le jeune Snegur est confronté avec sa famille à la [[Famine soviétique de 1946-1947|famine de 1946-1948]] qui a marqué, en Moldavie et Ukraine occidentale, toute sa génération. À l'issue de ses études scolaires, Snegur, devenu parfaitement [[Russe|russophone]], sort diplômé de l'Institut d'Agriculture de [[Chișinău]] (en [[russe]] Kichinev)<ref>Tatiana Ețco, ''Mircea Snegur'' sur [http://www.zdg.md/exclusiv/mircea-snegur-cetatenii-sunt-eroii-independentei Mircea Snegur: Cetățenii sunt eroii Independenței], ''Le veilleur'' {{n°|339}} du 25 août 2011 consulté le 21 octobre 2011, et ''Rétrospective depuis l'indépendance'' sur [http://www.conflict.md/comentarii.php?ID=1287].</ref>. À 24 ans, en [[1964]], il intègre le Parti communiste de la [[République socialiste soviétique moldave]].
Entre l'âge de six et huit ans, le jeune Snegur est confronté avec sa famille à la [[Famine soviétique de 1946-1947|famine de 1946-1948]] qui a marqué, en Moldavie et Ukraine occidentale, toute sa génération. À l'issue de ses études scolaires, Mircea Snegur, devenu parfaitement [[Russe|russophone]], sort diplômé de l'Institut d'agriculture de [[Chișinău]] (en {{lang-ru|Кишинёв}})<ref>Tatiana Ețco, ''Mircea Snegur'' sur [http://www.zdg.md/exclusiv/mircea-snegur-cetatenii-sunt-eroii-independentei Mircea Snegur: Cetățenii sunt eroii Independenței], ''Le veilleur'' {{n°|339}} du 25 août 2011 consulté le 21 octobre 2011, et ''Rétrospective depuis l'indépendance'' sur [http://www.conflict.md/comentarii.php?ID=1287].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=ro-RO|nom=admin|titre=Mircea Snegur: Cetăţenii sunt eroii Independenţei|url=https://www.zdg.md/interviuri/mircea-snegur-cetatenii-sunt-eroii-independentei/|site=Ziarul de Gardă|date=2011-08-25|consulté le=2023-09-16}}</ref>. À vingt-quatre ans, en 1964, il intègre le Parti communiste de la [[République socialiste soviétique moldave]].


=== Ingénieur agronome ===
=== Ingénieur agronome ===
De [[1967]] à [[1971]], Snegur travaille en tant qu'ingénieur [[Agronomie|agronome]] dans les fermes d'État (''sovkhozes'') et les fermes collectives (''kolkhozes'') de Moldavie. Il entre au ministère de l'agriculture de [[1971]] à [[1978]]. À l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|époque soviétique]] c'étaient des positions éminentes, car l'agronomie et l'agriculture se trouvant à la source de l'alimentation, les personnes qui y exerçaient des responsabilités non seulement ne manquaient de rien et n'étaient jamais confrontées aux [[Famine|disettes]] ou aux files d'attente, mais étaient à même de fournir de nombreuses familles en denrées<ref>Stepan Strogov, ''Journal d'un jeune homme soviétique'', Gallimard 1954, 311 pp.</ref>.
De 1967 à 1971, Mircea Snegur travaille en tant qu'ingénieur [[Agronomie|agronome]] dans les fermes d'État (''[[Sovkhoze|sovkhozes]]'') et les fermes collectives (''[[Kolkhoze|kolkhozes]]'') de Moldavie. Il travaille au ministère de l'agriculture de 1971 à 1978. À l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|époque soviétique]] c'étaient des positions éminentes, car l'agronomie et l'agriculture se trouvant à la source de l'alimentation, les personnes qui y exerçaient des responsabilités non seulement ne manquaient de rien et n'étaient jamais confrontées aux [[Famine|disettes]] ou aux files d'attente, mais étaient à même de fournir de nombreuses familles en denrées<ref>Stepan Strogov, ''Journal d'un jeune homme soviétique'', Gallimard 1954, 311 pp.</ref>.


=== Carrière politique ===
=== Carrière politique ===
{{section à sourcer|date= septembre 2023}}
Mircea Snegur mène une carrière d'[[apparatchik]] (ou de [[Bureaucratie|bureaucrate]], selon le terme [[Trotskisme|altermarxiste]]) au sein du [[Parti communiste de l'Union soviétique|PCUS]] sous le nom [[Russification|russifié]] de Mirtcha Ivanovitch Snegour. De [[1985]] à [[1989]], il fait partie du bureau politique du comité central du parti communiste de la RSS de Moldavie (le PCUS était divisé en 15 « partis-filiales », autant que de « [[République socialiste soviétique|Républiques unionales]] »). En 1989 il est désigné secrétaire général du Praesidium du Soviet Suprême de la RSS de Moldavie, c'est-à-dire chef de cette entité.
Mircea Snegur mène une carrière d'[[apparatchik]] (ou de [[Bureaucratie|bureaucrate]], selon le terme [[Trotskisme|altermarxiste]]) au sein du [[Parti communiste de l'Union soviétique|PCUS]] sous le nom [[Russification|russifié]] de Mirtcha Ivanovitch Snegour. De 1985 à 1989, il fait partie du bureau politique du comité central du parti communiste de la RSS de Moldavie (le PCUS était divisé en 15 « partis-filiales », autant que de « [[République socialiste soviétique|Républiques unionales]] »). En 1989 il est désigné secrétaire général du Praesidium du Soviet Suprême de la RSS de Moldavie, c'est-à-dire chef de cette entité.


La même année, grâce à la ''[[perestroïka]]'' et à la ''[[glasnost]]'' initiées par [[Mikhaïl Gorbatchev]], les majorités autochtones des « Républiques unionales » non-russes, manifestent et affirment leurs identités culturelles et linguistiques, demandant la fin de la [[russification]] et une réelle autonomie politique. Un « front populaire [[Moldaves|moldave]] » dirigé par [[Mircea Druc]] se constitue, qui demande ni plus ni moins que l'« ''abolition des conséquences du [[pacte germano-soviétique|pacte Hitler-Staline]]'' », c'est-à-dire, en pratique, la fin de l'[[occupation soviétique de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord]] donc le retour à la [[Roumanie]].
La même année, grâce à la ''[[perestroïka]]'' et à la ''[[glasnost]]'' initiées par [[Mikhaïl Gorbatchev]], les majorités autochtones des « [[République socialiste soviétique|Républiques unionales]] » non-russes, manifestent et affirment leurs identités historiques, culturelles et linguistiques, demandant la fin de la [[russification]] et une réelle autonomie politique. Un « front populaire [[Moldaves|moldave]] » dirigé par [[Mircea Druc]] se constitue, qui demande ni plus ni moins que l'« abolition des conséquences du [[pacte germano-soviétique|pacte Hitler-Staline]] », c'est-à-dire, en pratique, la fin de l'[[occupation soviétique de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord]] donc le [[Mouvement unioniste en Moldavie et Roumanie|retour à la Roumanie]].


Face au danger de [[dislocation de l'URSS]], Moscou donne des directives d'apaisement des tensions et c'est ainsi que Snegur et le bureau politique du comité central du parti communiste moldave laissent le Soviet de la République décider en [[1989]] le [[Système moldave officiel de translittération des caractères cyrilliques|retour à l'écriture latine]] et en [[1990]] le changement de nom de la République de ''Moldavskaïa sotchialistitchevskaïa sovetskaïa respublika'' (« RSS moldave », en [[russe]]) en ''Republica Moldova'' (« République de Moldavie », en [[roumain]]), tout en restant membre de l'URSS. Snegur reste à son poste de chef de la Moldavie avec le titre de « secrétaire général du Soviet Suprême de la République de Moldavie » d'[[avril]] 1990 jusqu'au {{Date|3|septembre|1990}} lorsqu'il devient « Président » alors que le PCUS s'effondre.
Face au danger de [[dislocation de l'URSS]], Moscou donne des directives d'apaisement des tensions et c'est ainsi que Snegur et le bureau politique du comité central du parti communiste moldave laissent le Soviet de la République décider en 1989 le [[Système moldave officiel de translittération des caractères cyrilliques|retour à l'écriture latine]] et en 1990 le changement de nom de la République de République socialiste soviétique moldave (en {{lang-ru|Молдавская Советская Социалистическая Республика}} et en {{lang-mo|Република Советикэ Сочиалистэ Молдовеняскэ}}) en « République de Moldavie », (''Republica Moldova'' en [[roumain]]), tout en restant membre de l'URSS. Snegur reste à son poste de chef de la Moldavie avec le titre de « secrétaire général du Soviet suprême de la République de Moldavie » d'avril au {{Date|3|septembre|1990}}, lorsqu'il devient « président » alors que [[Dislocation de l'URSS|le PCUS et l'URSS s'effondrent]].


Snegur prend acte de la volonté de la majorité autochtone [[Roumain|roumanophone]] (deux-tiers de la population), sans pour autant perdre de vue les craintes des colons russophones (un tiers de la population) ni la [[Géopolitique de la Russie|sphère d'influence russe]] ; il reste chef de l'état au moment de l'indépendance (août 1991) et fonde le [[Parti agrarien de Moldavie]]. Homme de compromis et s'affirmant adepte d'une ''[[realpolitik]]'', il est, avec sa doctrine dite « ''Un peuple, deux états'' » (''Un popor, două state'') perçu par les nationalistes moldaves comme un obstacle à l'[[Mouvement unioniste en Moldavie et Roumanie|union avec la Roumanie]], tandis que les russophones craignent qu'accorder à la majorité autochtone des droits égaux aux leurs (le droit de s'affirmer aussi facilement « roumain » que « russe » ou « ukrainien » en Moldavie) ne débouche sur leur marginalisation. Les russophones entament alors une lutte politique et culturelle pour que les [[Moldaves]] de langue [[roumain]]e ne puissent pas se définir comme « roumains » mais seulement comme « moldaves » (voir [[controverse identitaire en Moldavie]]), [[Transnistrie (État)|font sécession en Transnistrie]] en [[1992]] au prix d'une [[Guerre du Dniestr|guerre locale]] (comme [[Crise ukrainienne|plus tard en Ukraine orientale]]) et reconstituent en [[1993]] le [[parti des communistes de la république de Moldavie|parti communiste]], ferme partisan du maintien dans la [[Communauté des États indépendants|CEI pro-russe]].
Mircea Snegur prend acte de la volonté de la majorité autochtone [[Roumain|roumanophone]], sans pour autant perdre de vue les craintes des [[Colonisation de la Bessarabie|colons russophones]] ni la [[Géopolitique de la Russie|sphère d'influence russe]] ; il reste chef de l'État au moment de l'indépendance en {{date|août 1991}} et fonde le [[Parti agrarien de Moldavie]]. Homme de compromis et s'affirmant adepte d'une ''[[realpolitik]]'', il est, avec sa doctrine dite « Un peuple, deux États » (''Un popor, două state'') perçu par les nationalistes moldaves comme un obstacle à l'[[Mouvement unioniste en Moldavie et Roumanie|union avec la Roumanie]], tandis que les russophones craignent qu'accorder à la [[Peuple autochtone|majorité autochtone]] des droits égaux aux leurs (le droit de s'affirmer aussi facilement « roumain » que « russe » ou « ukrainien » en Moldavie) ne débouche sur leur marginalisation. Les russophones entament alors une lutte politique et culturelle pour que les [[Moldaves]] de langue [[roumain]]e ne puissent pas se définir comme « Roumains » mais seulement comme « Moldaves » (voir [[controverse identitaire en Moldavie]]), [[Transnistrie (État)|font sécession en Transnistrie]] en 1992 au prix d'une [[Guerre du Dniestr|guerre locale]] (comme [[Crise ukrainienne|plus tard en Ukraine orientale]]) et reconstituent en 1993 le [[parti des communistes de la république de Moldavie|parti communiste]], ferme partisan du maintien dans la [[Communauté des États indépendants|CEI pro-russe]].


La sécession de la Transnistrie prive la Moldavie de la majeure partie de son potentiel industriel : cette situation effraie les investisseurs et grève lourdement l'économie du pays. En 1995, Snegur refonde son parti en l'intégrant dans l'alliance de la « Renaissance et Conciliation de Moldavie » (''Renașterii și Concilierii din Republica Moldova''). Il reste aux commandes jusqu'aux élections du {{1er}} décembre [[1996]], qu'il perd face à [[Petru Lucinschi]], un millionnaire indépendant, lui aussi ancien responsable communiste, qui affirme pouvoir résoudre la crise politique et de redresser l'économie (ce qu'il tente, sans y parvenir mieux que Snegur). Mircea Snegur quitte ses fonctions le 15 janvier 1997.
La sécession de la Transnistrie prive la Moldavie de la majeure partie de son potentiel industriel : cette situation effraie les investisseurs et grève lourdement l'économie du pays. En 1995, Snegur refonde son parti en l'intégrant dans l'alliance de la « Renaissance et conciliation de Moldavie » (''Renașterea și Concilierea din Republica Moldova''). Il reste aux commandes jusqu'aux élections du {{date|1 décembre 1996}}, qu'il perd face à [[Petru Lucinschi]], [[oligarque]] richissime, lui aussi ancien responsable communiste, qui affirme pouvoir résoudre la crise politique et de redresser l'économie (ce qu'il tente, sans y parvenir mieux que Snegur). Mircea Snegur quitte ses fonctions le {{date|15 janvier 1997}}.


== Retraite et vie privée ==
=== Retraite et vie privée ===
Depuis, Mircea Snegur a fait, comme Gorbatchev en Russie, figure de « vieux sage » ayant assuré de son mieux une [[Économie de transition|transition difficile]], sans trouver de solution idéale, mais en limitant les dégâts (surtout en comparaison avec la [[Tchétchénie]], la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] ou l'[[Ukraine]]) ; il donna des conférences, se positionna en conseiller politique et rejoignit l'[[Alliance Notre Moldavie]]<ref>Ion Văduva-Popescu (coord.), art. {{ro}} « Mircea Snegur » dans ''Enciclopedia marilor poersonalități din istoria, știința și cultura românească de-a lungul timpului'', Ed. Geneze, vol. K-Z, 2003.</ref>.


Mircea Snegur était marié et a une fille, un fils et plusieurs petits-enfants.
Depuis, Mircea Snegur fait, comme Gorbatchev en Russie, figure de « vieux sage » qui a assuré de son mieux une transition douloureuse, sans trouver de solution idéale, mais en limitant les dégâts (surtout en regard de la [[Tchétchénie]], de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] ou de l'[[Ukraine]]) ; il donne des conférences, se positionne en conseiller politique et est membre de l'[[Alliance Notre Moldavie]].

Mircea Snegur est marié et a une fille, un fils et plusieurs petits-enfants.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{références}}
<references/>


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==

=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* ''Dicționar enciclopedic ilustrat de Nume proprii''#Mircea Snegur, Ed. Cartier, Bucarest, 2004
* ''Dicționar enciclopedic ilustrat de Nume proprii''#Mircea Snegur, Éd. Cartier, Bucarest, 2004
* ''Bol'shoi Rossiiskii entsiklopedicheskii Slovar, 2009, Ed. Drofa, Moscou 2009''
* ''Bol'shoi Rossiiskii entsiklopedicheskii Slovar'', Éd. Drofa, Moscou, 2009
* ''Enciclopedia Universală Britannica''#Mircea Snegur, Ed. Litera, Bucarest 2010
* ''Enciclopedia Universală Britannica''#Mircea Snegur, Éd. Litera, Bucarest, 2010
* ''Calendar Național'', Ed. Bibliotecii Naționale a Republicii Moldova, Chișinău 2010.
* ''Calendar Național'', Éd. Bibliotecii Naționale a Republicii Moldova, Chișinău, 2010.
=== Liens externes ===
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Dernière version du 12 novembre 2023 à 14:33

Mircea Snegur
Illustration.
Mircea Snegur en 2012.
Fonctions
Président de la république de Moldavie

(6 ans, 4 mois et 12 jours)
Premier ministre Mircea Druc
Valeriu Muravschi
Andrei Sangheli
Ion Ciubuc
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Petru Lucinschi
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Trifănești (Royaume de Roumanie)
Date de décès (à 83 ans)
Lieu de décès Chișinău (Moldavie)
Nationalité Moldave
Parti politique Indépendant
Diplômé de Institut d'agriculture de Chișinău

Mircea Snegur
Président de la république de Moldavie

Mircea Snegur, né le à Trifănești dans le Royaume de Roumanie (aujourd'hui en Moldavie) et mort le à Chișinău (Moldavie)[1], est un homme d'État moldave, premier président de la République de 1990 à 1997.

Carrière[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Entre l'âge de six et huit ans, le jeune Snegur est confronté avec sa famille à la famine de 1946-1948 qui a marqué, en Moldavie et Ukraine occidentale, toute sa génération. À l'issue de ses études scolaires, Mircea Snegur, devenu parfaitement russophone, sort diplômé de l'Institut d'agriculture de Chișinău (en russe : Кишинёв)[2],[3]. À vingt-quatre ans, en 1964, il intègre le Parti communiste de la République socialiste soviétique moldave.

Ingénieur agronome[modifier | modifier le code]

De 1967 à 1971, Mircea Snegur travaille en tant qu'ingénieur agronome dans les fermes d'État (sovkhozes) et les fermes collectives (kolkhozes) de Moldavie. Il travaille au ministère de l'agriculture de 1971 à 1978. À l'époque soviétique c'étaient des positions éminentes, car l'agronomie et l'agriculture se trouvant à la source de l'alimentation, les personnes qui y exerçaient des responsabilités non seulement ne manquaient de rien et n'étaient jamais confrontées aux disettes ou aux files d'attente, mais étaient à même de fournir de nombreuses familles en denrées[4].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Mircea Snegur mène une carrière d'apparatchik (ou de bureaucrate, selon le terme altermarxiste) au sein du PCUS sous le nom russifié de Mirtcha Ivanovitch Snegour. De 1985 à 1989, il fait partie du bureau politique du comité central du parti communiste de la RSS de Moldavie (le PCUS était divisé en 15 « partis-filiales », autant que de « Républiques unionales »). En 1989 il est désigné secrétaire général du Praesidium du Soviet Suprême de la RSS de Moldavie, c'est-à-dire chef de cette entité.

La même année, grâce à la perestroïka et à la glasnost initiées par Mikhaïl Gorbatchev, les majorités autochtones des « Républiques unionales » non-russes, manifestent et affirment leurs identités historiques, culturelles et linguistiques, demandant la fin de la russification et une réelle autonomie politique. Un « front populaire moldave » dirigé par Mircea Druc se constitue, qui demande ni plus ni moins que l'« abolition des conséquences du pacte Hitler-Staline », c'est-à-dire, en pratique, la fin de l'occupation soviétique de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord donc le retour à la Roumanie.

Face au danger de dislocation de l'URSS, Moscou donne des directives d'apaisement des tensions et c'est ainsi que Snegur et le bureau politique du comité central du parti communiste moldave laissent le Soviet de la République décider en 1989 le retour à l'écriture latine et en 1990 le changement de nom de la République de République socialiste soviétique moldave (en russe : Молдавская Советская Социалистическая Республика et en moldave : Република Советикэ Сочиалистэ Молдовеняскэ) en « République de Moldavie », (Republica Moldova en roumain), tout en restant membre de l'URSS. Snegur reste à son poste de chef de la Moldavie avec le titre de « secrétaire général du Soviet suprême de la République de Moldavie » d'avril au , lorsqu'il devient « président » alors que le PCUS et l'URSS s'effondrent.

Mircea Snegur prend acte de la volonté de la majorité autochtone roumanophone, sans pour autant perdre de vue les craintes des colons russophones ni la sphère d'influence russe ; il reste chef de l'État au moment de l'indépendance en et fonde le Parti agrarien de Moldavie. Homme de compromis et s'affirmant adepte d'une realpolitik, il est, avec sa doctrine dite « Un peuple, deux États » (Un popor, două state) perçu par les nationalistes moldaves comme un obstacle à l'union avec la Roumanie, tandis que les russophones craignent qu'accorder à la majorité autochtone des droits égaux aux leurs (le droit de s'affirmer aussi facilement « roumain » que « russe » ou « ukrainien » en Moldavie) ne débouche sur leur marginalisation. Les russophones entament alors une lutte politique et culturelle pour que les Moldaves de langue roumaine ne puissent pas se définir comme « Roumains » mais seulement comme « Moldaves » (voir controverse identitaire en Moldavie), font sécession en Transnistrie en 1992 au prix d'une guerre locale (comme plus tard en Ukraine orientale) et reconstituent en 1993 le parti communiste, ferme partisan du maintien dans la CEI pro-russe.

La sécession de la Transnistrie prive la Moldavie de la majeure partie de son potentiel industriel : cette situation effraie les investisseurs et grève lourdement l'économie du pays. En 1995, Snegur refonde son parti en l'intégrant dans l'alliance de la « Renaissance et conciliation de Moldavie » (Renașterea și Concilierea din Republica Moldova). Il reste aux commandes jusqu'aux élections du , qu'il perd face à Petru Lucinschi, oligarque richissime, lui aussi ancien responsable communiste, qui affirme pouvoir résoudre la crise politique et de redresser l'économie (ce qu'il tente, sans y parvenir mieux que Snegur). Mircea Snegur quitte ses fonctions le .

Retraite et vie privée[modifier | modifier le code]

Depuis, Mircea Snegur a fait, comme Gorbatchev en Russie, figure de « vieux sage » ayant assuré de son mieux une transition difficile, sans trouver de solution idéale, mais en limitant les dégâts (surtout en comparaison avec la Tchétchénie, la Géorgie ou l'Ukraine) ; il donna des conférences, se positionna en conseiller politique et rejoignit l'Alliance Notre Moldavie[5].

Mircea Snegur était marié et a une fille, un fils et plusieurs petits-enfants.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ru) « Умер от неизлечимой болезни первый президент Молдавии Мирча Снегур », sur thevoicemag.ru, 14 septembre 2023
  2. Tatiana Ețco, Mircea Snegur sur Mircea Snegur: Cetățenii sunt eroii Independenței, Le veilleur no 339 du 25 août 2011 consulté le 21 octobre 2011, et Rétrospective depuis l'indépendance sur [1].
  3. (ro) admin, « Mircea Snegur: Cetăţenii sunt eroii Independenţei », sur Ziarul de Gardă, (consulté le )
  4. Stepan Strogov, Journal d'un jeune homme soviétique, Gallimard 1954, 311 pp.
  5. Ion Văduva-Popescu (coord.), art. (ro) « Mircea Snegur » dans Enciclopedia marilor poersonalități din istoria, știința și cultura românească de-a lungul timpului, Ed. Geneze, vol. K-Z, 2003.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dicționar enciclopedic ilustrat de Nume proprii#Mircea Snegur, Éd. Cartier, Bucarest, 2004
  • Bol'shoi Rossiiskii entsiklopedicheskii Slovar, Éd. Drofa, Moscou, 2009
  • Enciclopedia Universală Britannica#Mircea Snegur, Éd. Litera, Bucarest, 2010
  • Calendar Național, Éd. Bibliotecii Naționale a Republicii Moldova, Chișinău, 2010.

Liens externes[modifier | modifier le code]