« Constitution du Japon » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
m ortho
Jack Demol (discuter | contributions)
m typographie
 
(18 versions intermédiaires par 13 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Infobox Norme juridique
{{Infobox Norme juridique
| désignation courte = Constitution du Japon
| désignation courte = Constitution du Japon
| image = Constitution of Japan original copy.jpg
| image = Constitution of Japan original copy.jpg
| upright =
| upright =
| légende = Constitution du Japon de 1947, exemplaire original.
| légende = Constitution du Japon de 1947, exemplaire original.
| titre = {{japonais|'''Constitution de l'État du Japon'''|日本国憲法|''Nihon-koku kenpō''}}
| titre = {{japonais|'''Constitution du Japon'''|日本国憲法|''Nihon-koku kenpō''}}
| abréviation =
| abréviation =
| sigle =
| sigle =
| référence =
| référence =
| organisation internationale =
| organisation internationale =
| pays = {{Japon}}
| pays = {{Japon}}
| territoire d'application = <!-- Si différent du pays ou de l'organisation internationale -->
| territoire d'application = <!-- Si différent du pays ou de l'organisation internationale -->
| langue = [[Japonais]]<!-- Langue(s) de rédaction du texte si pertinent -->
| langue = [[Japonais]]<!-- Langue(s) de rédaction du texte si pertinent -->
| type de norme = [[Constitution]]
| type de norme = [[Constitution]]
| branche = [[Droit constitutionnel]]
| branche = [[Droit constitutionnel]]
| rédacteur =
| rédacteur =
| législature =
| législature =
| gouvernement =
| gouvernement =
| ouverture à la signature =
| ouverture à la signature =
| adoption =
| adoption =
| signature =
| signature =
| sanction =
| sanction =
| promulgation = {{date|3|novembre|1946}}
| promulgation = {{date|3|novembre|1946}}
| entrée en vigueur = {{date|3|mai|1947}}
| entrée en vigueur = {{date|3|mai|1947}}
| version en vigueur =
| version en vigueur =
| modifications =
| modifications =
| abrogation =
| abrogation =
| lire en ligne = Sur le site de l'université de Montpellier : [http://mjp.univ-perp.fr/constit/jp1946.htm traduction en français de la constitution japonaise] ; sur le site de la bibliothèque du [[Parlement du Japon]] : [http://www.ndl.go.jp/constitution/etc/j01.html en japonais], [http://www.ndl.go.jp/constitution/e/etc/c01.html en anglais]
| lire en ligne = Sur le site de l'université de Montpellier : [http://mjp.univ-perp.fr/constit/jp1946.htm traduction en français de la constitution japonaise] ; sur le site de la bibliothèque du [[Parlement du Japon]] : [http://www.ndl.go.jp/constitution/etc/j01.html en japonais], [http://www.ndl.go.jp/constitution/e/etc/c01.html en anglais]
| précédent = [[Constitution de l'Empire du Japon|Constitution de l'empire du Japon]]
| précédent = [[Constitution de l'empire du Japon]]
| suivant =
| suivant =
}}
}}
La '''Constitution du Japon''', officiellement la {{japonais|'''Constitution de l'État du Japon'''|日本国憲法|''Nihon-koku kenpō''}} est la forme actuelle de loi fondamentale de l'[[Japon|État du Japon]] depuis [[1947]]. Votée le {{date|3|novembre|1946}}, sous l'[[occupation du Japon|occupation américaine]], elle est en vigueur depuis le {{date|3|mai|1947}}. Cette « constitution de 1947 », aussi appelée {{japonais|'''Constitution d'après-guerre'''|戦後憲法|Sengo kenpō}} ou {{japonais|'''Constitution de la Paix'''|平和憲法|''Heiwa kenpō''}}, est rédigée avec le souci de ne pas rééditer les erreurs du système précédent qui avait conduit au [[totalitarisme]].
La {{japonais|'''Constitution du Japon'''|日本国憲法|''Nihon-koku kenpō''}} est la forme actuelle de loi fondamentale du [[Japon]] depuis [[1947]]. Votée le {{date|3|novembre|1946}}, sous l'[[occupation du Japon|occupation américaine]], elle est en vigueur depuis le {{date|3|mai|1947}}. Cette « constitution de 1947 », aussi appelée {{japonais|'''Constitution d'après-guerre'''|戦後憲法|Sengo kenpō}} est rédigée avec le souci de ne pas rééditer les erreurs du système précédent qui avait conduit au [[totalitarisme]]{{référence nécessaire}}.


== La constitution Meiji de 1889 ==
== La constitution Meiji de 1889 ==


{{Article détaillé|Constitution de l'Empire du Japon}}
{{Article détaillé|Constitution de l'empire du Japon}}


Datant de [[1889]] et fondée sur le [[Constitution bismarckienne|modèle bismarckien]], la {{japonais|constitution de l'empire du Japon|大日本帝國憲法|Dai-Nippon-teikoku kenpō}} donne à l'[[empereur du Japon|empereur]] un très important pouvoir au titre notamment de commandant suprême de l'[[Armée impériale japonaise|Armée]] et de la [[Marine impériale japonaise|Marine]] et du [[Quartier-général impérial|quartier général impérial]] (''Daihonei'').
Datant de [[1889]] et fondée sur le [[Constitution bismarckienne|modèle bismarckien]], la {{japonais|constitution de l'empire du Japon|大日本帝國憲法|Dai-Nippon-teikoku kenpō}} donne à l'[[empereur du Japon|empereur]] un très important pouvoir au titre notamment de commandant suprême de l'[[Armée impériale japonaise|Armée]] et de la [[Marine impériale japonaise|Marine]] et du {{japonais|[[quartier général impérial]]|大本営|Daihon'ei}}.


== La constitution de 1947 ou d'après-guerre ==
== La constitution de 1947 ou d'après-guerre ==
Ligne 44 : Ligne 44 :
De fait, le Japon se dote toutefois avec la [[guerre froide]] d'une armée non officielle nommée « [[Armée japonaise|Force d'autodéfense]] ».
De fait, le Japon se dote toutefois avec la [[guerre froide]] d'une armée non officielle nommée « [[Armée japonaise|Force d'autodéfense]] ».


Les principes de la Constitution sont la [[souveraineté populaire]], la protection des [[droits fondamentaux]] et la [[paix perpétuelle]]. [[Article 9 de la constitution japonaise|L'article 9 de la constitution]] suscite souvent de l'étonnement à l'étranger, et des conflits au parlement japonais.
Les principes de la Constitution sont la [[souveraineté populaire]], la protection des [[droits fondamentaux]] et la [[paix perpétuelle]]. L'[[Article 9 de la constitution japonaise|article 9 de la constitution]] suscite souvent de l'étonnement à l'étranger, et des conflits au [[Diète du Japon|parlement japonais]].


Voici un extrait de la constitution :
Voici un extrait de la constitution :
Ligne 53 : Ligne 53 :


Pour atteindre le but fixé au paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre. Le droit de belligérance de l'État ne sera pas reconnu.}}
Pour atteindre le but fixé au paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre. Le droit de belligérance de l'État ne sera pas reconnu.}}

Les Japonais sont passés de l’ère des sujets à celle des citoyens. Malgré la conservation du « tennoïsme » (conférant à l’empereur et à l’institution impériale une place centrale), la Constitution se situe dans l'héritage de la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789]] avec pour objectif proclamé de « défendre les droits naturels et civils, sacrés et imprescriptibles »<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |prénom=Mizubayashi |nom=Akira |titre=« Langue servile » et société de soumission |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2020/08/AKIRA/62071 |site=Le Monde diplomatique |date=2020-08-01 |consulté le=}}</ref>.

Sous la pression américaine, le texte reprend également plusieurs réformes sociales : [[droit de grève]], [[convention collective|conventions collectives]], fin des [[monopole]]s et [[droit de vote des femmes|suffrage féminin]], la constitution japonaise étant la première au monde à évoquer le [[féminisme au Japon|droit des femmes]]<ref>[[John W. Dower]], interviewé par Gene Tempest, [https://www.lhistoire.fr/le-«-shogunat-macarthur-» « Le "shogounat MacArthur" »], ''[[L'Histoire]]'' n°413-414, août 2015, p. 111-115.</ref>.


=== Interprétations ===
=== Interprétations ===


Un film japonais {{japonais|''Le Ciel bleu du Japon''|日本の青空|Nihon no aozora|2007, financé par souscription}}<ref>[http://www.cinema-indies.co.jp/aozora/ Aozora].</ref> raconte, sous forme d'un docu-fiction, l'élaboration de la constitution japonaise actuelle, apparemment d'après des travaux récents d'historiens nippons, en accordant un rôle prépondérant aux Japonais dans la rédaction du texte : un rédacteur (M. Suzuki, premier prisonnier suite aux lois d'exception pendant la guerre) a rédigé des brouillons relus par un petit groupe de pacifistes, autres anciens prisonniers et résistants, puis soumis au responsable du parlement japonais pour la future constitution, lui-même soumettant cela aux Américains du ''[[Commandant suprême des forces alliées|General Headquarters]]''.
Un film japonais {{japonais|''Le Ciel bleu du Japon''|日本の青空|Nihon no aozora|2007, financé par souscription}}<ref>[http://www.cinema-indies.co.jp/aozora/ Aozora].</ref> raconte, sous forme d'un docu-fiction, l'élaboration de la constitution japonaise actuelle, apparemment d'après des travaux récents d'historiens nippons, en accordant un rôle prépondérant aux Japonais dans la rédaction du texte : un rédacteur (M. Suzuki, premier prisonnier à la suite des lois d'exception pendant la guerre) a rédigé des brouillons relus par un petit groupe de pacifistes, autres anciens prisonniers et résistants, puis soumis au responsable du [[Diète du Japon|parlement japonais]] pour la future constitution, lui-même soumettant cela aux Américains du ''[[Commandant suprême des forces alliées|General Headquarters]]''.


Le but premier du film est de faire valoir que cette constitution n'a pas été dictée par les Américains.
Le but premier du film est de faire valoir que cette constitution n'a pas été dictée par les Américains.


Toutefois, les archives officielles démontrent que le contenu de la nouvelle constitution diffère notablement du projet soumis initialement par le cabinet de [[Kijuro Shidehara]] et qu'il a été fortement influencé par les travaux de l'équipe de [[Douglas MacArthur]], [[Commandant suprême des forces alliées]] en février et mars 1946<ref>John Dower, ''[[Embracing Defeat]]'', 1999, pp. 374, 375, 377, 383, 384.</ref> ; les archives montrent aussi que les parlementaires japonais ont beaucoup discuté, parfois mot à mot, avec les autorités américaines et que ces négociations ont eu un impact sur l'écriture finale de la constitution<ref>[http://mainichi.jp/english/english/newsselect/news/20140215p2a00m0na011000c.html Records detail constitutional talks between Japan lawmakers, GHQ], ''Mainichi Shimbun'' 15/2/2014.</ref>.
Toutefois, les archives officielles démontrent que le contenu de la nouvelle constitution diffère notablement du projet soumis initialement par le cabinet de [[Kijuro Shidehara]] et qu'il a été fortement influencé par les travaux de l'équipe de [[Douglas MacArthur]], [[Commandant suprême des forces alliées]] en février et {{date-|mars 1946}}<ref>John Dower, ''[[Embracing Defeat]]'', 1999, pp. 374, 375, 377, 383, 384.</ref> ; les archives montrent aussi que les parlementaires japonais ont beaucoup discuté, parfois mot à mot, avec les autorités américaines et que ces négociations ont eu un impact sur l'écriture finale de la constitution<ref>[http://mainichi.jp/english/english/newsselect/news/20140215p2a00m0na011000c.html Records detail constitutional talks between Japan lawmakers, GHQ], ''Mainichi Shimbun'' 15/2/2014.</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
Ligne 68 : Ligne 72 :
{{Autres projets|commons=Category:Constitution of Japan}}
{{Autres projets|commons=Category:Constitution of Japan}}
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=|auteur=Éric Seizelet|titre=Monarchie et démocratie dans le Japon d'après-guerre |passage=|lieu=Paris |éditeur=Maisonneneuve Larose |année=1995|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Éric Seizelet|titre=Monarchie et démocratie dans le Japon d'après-guerre|éditeur=Maisonneneuve Larose|lieu=Paris|année=1995|isbn=}}.
* {{Ouvrage|langue=|auteur=Éric Seizelet, Régine Serra |titre=Le pacifisme à l'épreuve : Le Japon et son armée |passage=|lieu=|éditeur=Les Belles Lettres |année=2009|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Éric Seizelet|auteur2=Régine Serra|titre=Le pacifisme à l'épreuve|sous-titre=Le Japon et son armée|éditeur=Les Belles Lettres|année=2009|isbn=}}.
* {{Ouvrage|auteur=Michael Lucken, Emmanuel Lozerand, Anne Bayard-Sakai|titre=Le Japon après la guerre|éditeur=[[Éditions Philippe Picquier]]|année=2007}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Michael Lucken, Emmanuel Lozerand, Anne Bayard-Sakai|titre=Le Japon après la guerre|éditeur=[[Éditions Philippe Picquier]]|année=2007|isbn=}}.


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
Ligne 77 : Ligne 81 :
* [[Kempō Kinen Bi]]
* [[Kempō Kinen Bi]]
* [[Ritsuryō]]
* [[Ritsuryō]]
* ''[[Bunka no hi]]''


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
*{{fr}} [http://mjp.univ-perp.fr/constit/jp1946.htm Texte de la constitution japonaise]
*{{fr}} [http://mjp.univ-perp.fr/constit/jp1946.htm Texte de la constitution japonaise]
* Tessa Morris-Suzuki et Takahashi Shinnosuke (éd.), [https://apjjf.org/2018/5/Morris-Suzuki.html A New Constitution for Japan?], ''The Asia-Pacific Journal. Japan Focus'' 16.5.1 (19 février 2018)
* Tessa Morris-Suzuki et Takahashi Shinnosuke (éd.), [https://apjjf.org/2018/5/Morris-Suzuki.html A New Constitution for Japan?], ''The Asia-Pacific Journal. Japan Focus'' 16.5.1 ({{date-|19 février 2018}})



Dernière version du 7 août 2023 à 02:15

Constitution du Japon
Description de cette image, également commentée ci-après
Constitution du Japon de 1947, exemplaire original.
Présentation
Titre Constitution du Japon (日本国憲法, Nihon-koku kenpō?)
Pays Drapeau du Japon Japon
Langue(s) officielle(s) Japonais
Type Constitution
Branche Droit constitutionnel
Adoption et entrée en vigueur
Promulgation
Entrée en vigueur

Lire en ligne

Sur le site de l'université de Montpellier : traduction en français de la constitution japonaise  ; sur le site de la bibliothèque du Parlement du Japon : en japonais, en anglais

La Constitution du Japon (日本国憲法, Nihon-koku kenpō?) est la forme actuelle de loi fondamentale du Japon depuis 1947. Votée le , sous l'occupation américaine, elle est en vigueur depuis le . Cette « constitution de 1947 », aussi appelée Constitution d'après-guerre (戦後憲法, Sengo kenpō?) est rédigée avec le souci de ne pas rééditer les erreurs du système précédent qui avait conduit au totalitarisme[réf. nécessaire].

La constitution Meiji de 1889[modifier | modifier le code]

Datant de 1889 et fondée sur le modèle bismarckien, la constitution de l'empire du Japon (大日本帝國憲法, Dai-Nippon-teikoku kenpō?) donne à l'empereur un très important pouvoir au titre notamment de commandant suprême de l'Armée et de la Marine et du quartier général impérial (大本営, Daihon'ei?).

La constitution de 1947 ou d'après-guerre[modifier | modifier le code]

La constitution de l'État du Japon (日本国憲法, Nihon-koku kenpō?), forme totalement révisée de la précédente, date de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le , le gouvernement révèle les grandes lignes de la constitution, votée le et entrée en vigueur le . Elle est en partie inspirée par le travail de Douglas MacArthur alors commandant suprême des forces d'occupation alliées au Japon.

De fait, le Japon se dote toutefois avec la guerre froide d'une armée non officielle nommée « Force d'autodéfense ».

Les principes de la Constitution sont la souveraineté populaire, la protection des droits fondamentaux et la paix perpétuelle. L'article 9 de la constitution suscite souvent de l'étonnement à l'étranger, et des conflits au parlement japonais.

Voici un extrait de la constitution :

« Chapitre II. Renonciation à la guerre

Article 9. Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l'ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ou à la menace, ou à l'usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux.

Pour atteindre le but fixé au paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre. Le droit de belligérance de l'État ne sera pas reconnu. »

Les Japonais sont passés de l’ère des sujets à celle des citoyens. Malgré la conservation du « tennoïsme » (conférant à l’empereur et à l’institution impériale une place centrale), la Constitution se situe dans l'héritage de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 avec pour objectif proclamé de « défendre les droits naturels et civils, sacrés et imprescriptibles »[1].

Sous la pression américaine, le texte reprend également plusieurs réformes sociales : droit de grève, conventions collectives, fin des monopoles et suffrage féminin, la constitution japonaise étant la première au monde à évoquer le droit des femmes[2].

Interprétations[modifier | modifier le code]

Un film japonais Le Ciel bleu du Japon (日本の青空, Nihon no aozora?, 2007, financé par souscription)[3] raconte, sous forme d'un docu-fiction, l'élaboration de la constitution japonaise actuelle, apparemment d'après des travaux récents d'historiens nippons, en accordant un rôle prépondérant aux Japonais dans la rédaction du texte : un rédacteur (M. Suzuki, premier prisonnier à la suite des lois d'exception pendant la guerre) a rédigé des brouillons relus par un petit groupe de pacifistes, autres anciens prisonniers et résistants, puis soumis au responsable du parlement japonais pour la future constitution, lui-même soumettant cela aux Américains du General Headquarters.

Le but premier du film est de faire valoir que cette constitution n'a pas été dictée par les Américains.

Toutefois, les archives officielles démontrent que le contenu de la nouvelle constitution diffère notablement du projet soumis initialement par le cabinet de Kijuro Shidehara et qu'il a été fortement influencé par les travaux de l'équipe de Douglas MacArthur, Commandant suprême des forces alliées en février et [4] ; les archives montrent aussi que les parlementaires japonais ont beaucoup discuté, parfois mot à mot, avec les autorités américaines et que ces négociations ont eu un impact sur l'écriture finale de la constitution[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mizubayashi Akira, « « Langue servile » et société de soumission », sur Le Monde diplomatique,
  2. John W. Dower, interviewé par Gene Tempest, « Le "shogounat MacArthur" », L'Histoire n°413-414, août 2015, p. 111-115.
  3. Aozora.
  4. John Dower, Embracing Defeat, 1999, pp. 374, 375, 377, 383, 384.
  5. Records detail constitutional talks between Japan lawmakers, GHQ, Mainichi Shimbun 15/2/2014.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Éric Seizelet, Monarchie et démocratie dans le Japon d'après-guerre, Paris, Maisonneneuve Larose, .
  • Éric Seizelet et Régine Serra, Le pacifisme à l'épreuve : Le Japon et son armée, Les Belles Lettres, .
  • Michael Lucken, Emmanuel Lozerand, Anne Bayard-Sakai, Le Japon après la guerre, Éditions Philippe Picquier, .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]