« Idrissa Ouedraogo » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Navigation interactive dans l’historique
← Modification précédenteModification suivante →
Contenu supprimé Contenu ajouté
VisuelWikicode
Piku (discuter | contributions)
158 703 modifications
Yendifa (discuter | contributions)
684 modifications
Amélioration de la mise en forme de l'article, ajouts d'informations, ajouts de sources
Ligne 21 : Ligne 21 :
}}
}}


'''Idrissa Ouédraogo''' est un [[réalisateur]] [[Burkina Faso|burkinabè]], né le {{date|21|janvier|1954}} à [[Banfora]] au [[Burkina Faso]] et mort le {{date|18|février|2018}} à [[Ouagadougou]]. Son œuvre aborde souvent le conflit entre la vie rurale et la vie urbaine, la tradition et la modernité dans son pays natal, le Burkina Faso, et ailleurs en Afrique. Il est surtout reconnu pour son long métrage ''[[Tilaï]]'', qui remporte le Grand Prix au [[Festival de Cannes]] en 1990, et ''[[Samba Traoré]]'' en 1992, qui est nominé pour l'[[Ours d'argent]] au 43e [[Berlinale|Festival international du film de Berlin]]. Il décède le 18 février 2018.
'''Idrissa Ouédraogo''' est un [[réalisateur]] [[Burkina Faso|burkinabè]], né le {{date|21|janvier|1954}} à [[Banfora]] ([[Haute-Volta (colonie)|Haute-Volta]], actuel [[Burkina Faso]])<ref>Écrans d'Afrique - Numéros 3 à 10 Pan-African Federation of Film-Makers, Centro orientamento educativo (Italie) - 2001 « L'épreuve qui le guette désormais, et à laquelle le film de Ouédraogo se confronte victorieusement, est de continuer de croître en qualité et en puissance (technique, financière, organisationnelle), sans se perdre, sans perdre sa particularité et ... »</ref> et mort le {{date|18|février|2018}} à [[Ouagadougou]]<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=Le cinéaste Burkinabè Idrissa Ouedraogo est décédé|périodique=Le Monde|date=2018-02-18|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2018/02/18/le-cineaste-burkinabe-idrissa-ouedraogo-est-mort_5258808_3382.html|consulté le=2018-02-18|pages=}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Cinéma : le réalisateur burkinabè Idrissa Ouedraogo est mort|périodique=L'Orient-Le Jour|date=2018-02-18|lire en ligne=https://www.lorientlejour.com/article/1100542/cinema-le-realisateur-burkinabe-idrissa-ouedraogo-est-mort.html|consulté le=2018-02-18}}</ref>.


== Biographie ==
== Biographie ==


=== Enfance et études ===
=== Enfance et études ===
Idrissa Ouédraogo naît à Banfora<ref>Écrans d'Afrique - Numéros 3 à 10 Pan-African Federation of Film-Makers, Centro orientamento educativo (Italie) - 2001 « L'épreuve qui le guette désormais, et à laquelle le film de Ouédraogo se confronte victorieusement, est de continuer de croître en qualité et en puissance (technique, financière, organisationnelle), sans se perdre, sans perdre sa particularité et ... »</ref>, en 1954. Son enfance se déroule dans la ville d'[[Ouahigouya]], située dans la région nord de son pays natal. Il tournera ses films (aux décors africains) dans cette région. En 1976, il obtient un [[baccalauréat ès arts]]. Dans l'espoir d'offrir à leur fils des perspectives meilleures, ses parents, agriculteurs de profession, l'envoient à [[Ouagadougou]] pour poursuivre ses études. Là-bas, il intègre l'Institut africain d'études cinématographiques (Iafec) , dont il achève le cursus en 1981, il sort major de sa promotion en obtenant une maîtrise. Il part ensuite suivre un stage au [[VGIK]] (Institut fédéral d'État du cinéma) de [[Moscou]]<ref>{{Lien web |titre=OUEDRAOGO Idrissa |url=http://www.petiteacademie.gov.bf/Personnalite/Personnalite.asp?CodePersonnalite=454 |site=La Petite Académie}}</ref>{{,}}<ref name="parlons mooré">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Médias France intercontinents|titre=Cinémas africains d'aujourd'hui : guide des cinématographies d'Afrique : MFI, Medias France intercontinents|lieu=Paris|éditeur=[[Karthala]] : Radio France internationale|année=2007|pages totales=142|isbn=978-2-84586-889-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=1uVK8B5Sth4C&printsec=frontcover}}
Idrissa Ouédraogo a grandi dans un village proche de la ville de [[Ouahigouya]]. Il tournera ses films (aux décors africains) dans cette région.
⚫
</ref> et séjourne à [[Kiev]] quelque temps. Puis il va en France suivre les cours de l'[[Institut des hautes études cinématographiques]] (Idhec-[[Femis]]) et à la [[Sorbonne]], Paris I. Il obtient un DEA de cinéma<ref name="ciné ressources">{{Lien web |titre=Idrissa Ouedraogo |url=http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr/index.php?pk=5516 |site=Ciné-ressources |éditeur=Bibliothèque du film}}</ref> en 1985.


== Carrière ==
Il entreprend des études d'anglais à l'université de [[Ouagadougou]] puis, en 1977, s'inscrit à l'Institut africain d’études cinématographiques (Inafec) de Ouagadougou. En [[1981]], il sort major de sa promotion. Pour produire son film de fin d'étude, il crée la société de production « Les Films de l'Avenir ». Il s'agit d'un court-métrage de fiction intitulé ''[[Poko (film)|Poko]]''<ref name="site africulture">{{Lien web |url=http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3326 |titre=Bio et filmo d'Idrissa |site=Africultures}}</ref> qui obtient le prix du meilleur court-métrage au [[Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou]] ([[FESPACO]]). La même année, il devient fonctionnaire à la Direction de la Production Cinématographique du Burkina Faso, où il réalise plusieurs courts-métrages documentaires<ref name="ciné ressources">{{Lien web |url=http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr/index.php?pk=5516 |titre=Idrissa Ouedraogo |site=Ciné-ressources |éditeur=Bibliothèque du film}}</ref>.
Pour son projet de film de fin d'études, Idrissa Ouedraogo crée la société de production "Les Films de l'Avenir", qui ultérieurement évolue sous le nom de "Les Films de la Plaine"<ref name="ciné ressources" />. Ce court-métrage de fiction, intitulé ''[[Poko (film)|Poko]]''<ref name="site africulture">{{Lien web |titre=Bio et filmo d'Idrissa |url=http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3326 |site=Africultures}}</ref>, remporte le prix du meilleur court-métrage au[[Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou]] (FESPACO). Dans la même période, il intègre le corps des fonctionnaires à la Direction de la Production Cinématographique du Burkina Faso, où il réalise plusieurs courts-métrages documentaires<ref name="ciné ressources" />{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Idrissa Ouedraogo – Leaders Afrique |url=https://web.archive.org/web/20170303133911/http://www.leaders-afrique.com/idrissa-ouedraogo/ |date=2017-03-03 |consulté le=2024-05-20}}</ref>. Son premier court métrage est ''Pourquoi'' sorti en 1981.


Par la suite, Ouédraogo réalise une série de courts métrages, comprenant notamment "Les Écuelles" (1983), ''[[Les Funérailles du Larle Naaba]]'' (1984), ''Ouagadougou, Ouaga deux roues'' (1985) et ''Issa le tisserand'' (1985). Son ultime court métrage, ''Tenga'' (1985), parcourt le retour d'un villageois dans sa communauté d'origine après avoir vécu en ville<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Sharon A.|nom1=Russell|titre=Guide to African Cinema|éditeur=Bloomsbury Academic|date=1998|isbn=978-0-313-29621-5|lire en ligne=https://books.google.bf/books?id=PVhbVQPTSmcC&pg=PA111&redir_esc=y|consulté le=2024-05-20}}</ref>.
Il part ensuite suivre un stage au [[VGIK]] (Institut fédéral d'État du cinéma) de [[Moscou]]<ref>{{Lien web |url=http://www.petiteacademie.gov.bf/Personnalite/Personnalite.asp?CodePersonnalite=454 |site=La Petite Académie |titre=OUEDRAOGO Idrissa }}</ref>{{,}}<ref name="parlons mooré">{{Ouvrage
| langue = fr
| auteur1 = Médias France intercontinents
| titre = Cinémas africains d'aujourd'hui : guide des cinématographies d'Afrique : MFI, Medias France intercontinents
| lieu = Paris
| éditeur = [[Karthala]] : Radio France internationale
| année = 2007
| pages totales = 142
| isbn = 978-2-84586-889-2
| lire en ligne = https://books.google.com/books?id=1uVK8B5Sth4C&printsec=frontcover
}}
⚫
</ref> et séjourne à [[Kiev]] quelque temps. Puis il va en France suivre les cours de l'[[Institut des hautes études cinématographiques]] (Idhec-[[Femis]]) et à la [[Sorbonne]], Paris I. Il obtient un DEA de cinéma<ref name="ciné ressources"/> en 1985.

En [[1986]], il réalise son premier long métrage ''[[Yam Daabo]]'' (''Le Choix''). En [[1988]] sort ''[[Yaaba (film)|Yaaba]]'' : le film obtient le Prix de la Critique au [[Festival de Cannes]] en [[1989]] et le Prix du public au [[Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou|FESPACO]] la même année.

En [[1990 au cinéma|1990]], il réalise ''[[Tilaï]]'', transposition d'une tragédie grecque dans l'Afrique contemporaine et gagne le [[Grand prix du jury (Festival de Cannes)|Grand Prix du Jury]] à [[Festival de Cannes|Cannes]] en [[Festival de Cannes 1990|1990]], le Prix du meilleur long métrage au {{1er}} [[Festival du cinéma africain, d’Asie et d’Amérique latine (Milan)|Festival du cinéma africain]] de [[Milan]] en [[1991 au cinéma|1991]] ainsi que L’Étalon de Yennenga (Grand prix du FESPACO) la même année. À la même période, il crée sa société de production, « Les Films de la Plaine »<ref name="ciné ressources"/> à partir des « Films de l'Avenir ».


En 1986, il réalise son premier long métrage, ''[[Yam Daabo]]'' (''Le Choix''). Deux ans plus tard, ''[[Yaaba (film)|Yaaba]]'' voit le jour : ce film se voit décerner le Prix de la Critique au [[Festival de Cannes]] en [[1989]] ainsi que le Prix du public au FESPACO la même année. En 1990, il réalise ''[[Tilaï]]'', une adaptation d'une tragédie grecque dans le contexte africain contemporain, qui lui vaut le Grand Prix du Jury à [[Festival de Cannes|Cannes]] en 1990<ref>{{Lien web |titre=Festival de Cannes - From 15 to 26 may 2013 |url=https://web.archive.org/web/20121004073853/http://www.festival-cannes.com/en/archives/ficheFilm/id/167/year/1990.html |date=2012-10-04 |consulté le=2024-05-20}}</ref>, le Prix du meilleur long métrage au 1er [[Festival du cinéma africain, d’Asie et d’Amérique latine (Milan)|Festival du cinéma africain]] de [[Milan]] en 1991, ainsi que l’[[Étalon de Yennenga]] la même année.
Il continue de réaliser des longs métrages mais également des courts métrages et des séries de télévision.


En [[1991]], il met en scène ''[[La Tragédie du roi Christophe]]'' d'[[Aimé Césaire]] à la [[Comédie-Française]]. Son film ''[[Le Cri du cœur (film, 1994)|Le Cri du cœur]]'', tourné en [[1994 au cinéma|1994]], obtient l'année suivante le Prix du public lors du {{5e}} [[Festival du cinéma africain, d’Asie et d’Amérique latine (Milan)|Festival du cinéma africain]] de [[Milan]]. Lors de la {{8e|édition}} de ce festival, en [[1998 au cinéma|1998]], il reçoit le Prix du meilleur long métrage pour ''[[Kini et Adams]]'' ([[1997 au cinéma|1997]]).
En 1991, il met en scène ''[[La Tragédie du roi Christophe]]'' d'[[Aimé Césaire]] à la [[Comédie-Française]]. Samba Traoré, en 1993, le film est bien accueilli, se voyant nominé pour l'[[Ours d'argent]] au 43e [[Berlinale|Festival international du film de Berlin]]<ref>{{Lien web |titre={{!}} Berlinale {{!}} Archive {{!}} Annual Archives {{!}} 1993 {{!}} Prize Winners |url=https://web.archive.org/web/20140717095530/http://www.berlinale.de/en/archiv/jahresarchive/1993/03_preistr_ger_1993/03_Preistraeger_1993.html |date=2014-07-17 |consulté le=2024-05-20}}</ref>. Idrissa Ouedraogo poursuit avec son film ''[[Le Cri du cœur (film, 1994)|Le Cri du cœur]]'', tourné en 1994, qui remporte l'année suivante le Prix du public lors du 5e Festival du cinéma africain de Milan. Lors de la 8e édition de ce festival, en [[1998]], il reçoit le Prix du meilleur long métrage pour ''[[Kini et Adams]]'' ([[1997 au cinéma|1997]]). En 2001, il produit et réalise la série à succès ''[[Kadi Jolie]]''. En 2002, il contribue au film de réflexion collective ''[[11'09"01 - September 11]]'' sur [[Attentats du 11 septembre 2001|les attentats terroristes de New York en septembre 2001]]. En 2003, il préside le grand jury du Fespaco, présentant également son film ''La Colère des Dieux''. En collaboration avec [[Issa Traoré de Brahima]], la série [[Trois hommes, un village]] remporte le Prix spécial du jury série ou [[sitcom]] au FESPACO en 2005. Il est honoré en tant que commandeur de l’[[ordre national du Burkina Faso]] et [[chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres]] français.


== Critiques ==
En 2001, il produit et réalise la série à succès ''[[Kadi Jolie]]''.
La production cinématographique d'Idrissa Ouédraogo suscite des critiques, qui soulignent une orientation trop marquée vers l'attrait du public en Afrique et en Occident. Françoise Pfaff, parmi d'autres observateurs, le qualifie de conteur préférant les décors ruraux africains atypiques, illustrés par des scènes telles que "des images monotones de femmes battant du millet ou du maïs". Selon Pfaff, cette orientation aliène les spectateurs africains tout en ciblant principalement un public non africain<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Nwachukwu Frank|nom1=Ukadike|titre=Black African Cinema|éditeur=University of California Press|date=2023-09-01|isbn=978-0-520-91236-6|lire en ligne=https://books.google.bf/books?id=7tkkAc4KRpwC&pg=PA367&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false|consulté le=2024-05-20}}</ref>. En réponse à ces critiques, Sharon A. Russell plaide en faveur d'Idriss Ouédraogo, soulignant les contraintes auxquelles le réalisateur est confronté pour maintenir son activité cinématographique en Afrique. Russell insiste sur la nécessité pour Ouédraogo de répondre aux exigences de financement de ses projets futurs, tout en reconnaissant son talent pour réaliser des films dans des conditions souvent difficiles.


== Fin de vie et décès ==
En [[2002]], Idrissa Ouédraogo a participé au film de réflexion collective ''[[11'09"01 - September 11]]'' sur [[Attentats du 11 septembre 2001|les attentats terroristes de New York en septembre 2001]]. En 2003, il est président du grand jury du [[FESPACO]], il y présente son film ''La Colère des Dieux''. En 2003, en collaboration avec [[Issa Traoré de Brahima]], la série ''Trois hommes, un village'' obtient le Prix spécial du jury série ou sitcom au [[Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou|FESPACO]] en [[2005]].
En février 2015, peu avant l'ouverture du 24e Fespaco, Idrissa Ouédraogo annonce son intention de réaliser "un film important" traitant de la colonisation étrangère en Afrique, de la lutte anticoloniale et des figures marquantes de ce mouvement. Dans les années précédant sa disparition, ses proches relèvent son désenchantement à l'égard du cinéma africain contemporain, attribuant cette déception à une présumée insuffisance de talents et de moyens de production<ref>{{Article|langue=fr|titre=Idrissa Ouedraogo : « Le cinéma low-cost ne veut rien dire »|périodique=Le Monde.fr|date=2015-03-10|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/03/10/idrissa-ouedraogo-le-cinema-low-cost-ne-veut-rien-dire_4590615_3212.html|consulté le=2024-05-20}}</ref>.


Le 18 février 2018, vers 5 h 30 GMT, Idrissa Ouédraogo décède à la clinique Bois à Ouagadougou à l'âge de 64 ans<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=Le cinéaste Burkinabè Idrissa Ouedraogo est décédé|périodique=Le Monde|pages=|date=2018-02-18|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2018/02/18/le-cineaste-burkinabe-idrissa-ouedraogo-est-mort_5258808_3382.html|consulté le=2018-02-18}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Cinéma : le réalisateur burkinabè Idrissa Ouedraogo est mort|périodique=L'Orient-Le Jour|date=2018-02-18|lire en ligne=https://www.lorientlejour.com/article/1100542/cinema-le-realisateur-burkinabe-idrissa-ouedraogo-est-mort.html|consulté le=2018-02-18}}</ref>. Peu après son décès, le président burkinabé, [[Roch Marc Christian Kaboré]], exprime le sentiment que son pays "a perdu un cinéaste d'un immense talent". Le 20 février, il est inhumé au cimetière de Gounghin. En chemin, le cortège funèbre fait halte près de la place des Cinéastes, à proximité de l'hôtel de ville de Ouagadougou, où il est honoré par le maire de la ville. Le cortège marque également un arrêt devant la porte du Fespaco. Des personnalités politiques, religieuses et artistiques assistent à la procession funéraire, marquée par des honneurs militaires<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Cinéma : Idrissa OUEDRAOGO repose désormais au cimetière municipal de Gounghin - leFaso.net |url=https://lefaso.net/spip.php?article82060 |consulté le=2024-05-20}}</ref>.
Il est commandeur de l’[[ordre national du Burkina Faso]] et [[chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres]] français.


== Filmographie<ref name="ciné ressources"/> ==
== Filmographie ==
=== Réalisateur ===
=== Réalisateur ===
==== Longs métrages ====
==== Longs métrages ====
Ligne 100 : Ligne 89 :


==== Télévision ====
==== Télévision ====
* [[1999 au cinéma|1999]] : ''Entre l'arbre et l'écorce'' (programme de télévision)
* [[1999 au cinéma|1999]]: ''Entre l'arbre et l'écorce'' (programme de télévision)
* [[1999 au cinéma|1999]] : ''[[Kadi Jolie]]'' (série télévisée)
* [[1999 au cinéma|1999]]: ''[[Kadi Jolie]]'' (série télévisée)
* [[2005 au cinéma|2005]] : ''Trois hommes, un village'' avec [[Issa Traoré de Brahima]]
* [[2005 au cinéma|2005]]: ''Trois hommes, un village'' avec [[Issa Traoré de Brahima]]


=== Producteur ===
=== Producteur ===


* [[1989 au cinéma|1989]] : ''[[Yaaba (film)|Yaaba]] (Grand-mère)''
* [[1989 au cinéma|1989]]: ''[[Yaaba (film)|Yaaba]] (Grand-mère)''
* [[1990 au cinéma|1990]] : ''[[Tilai]] (La loi)''
* [[1990 au cinéma|1990]]: ''[[Tilai]] (La loi)''
* [[1992 au cinéma|1992]] : ''[[Samba Traoré]]''
* [[1992 au cinéma|1992]]: ''[[Samba Traoré]]''
* [[1995 au cinéma|1995]] : ''[[Guimba, un tyran, une époque]]'', réalisation : [[Cheick Oumar Sissoko]]
* [[1995 au cinéma|1995]]: ''[[Guimba, un tyran, une époque]]'', réalisation : [[Cheick Oumar Sissoko]]
* [[2003 au cinéma|2003]] : ''Kounandi'', réalisation : Appoline Traoré
* [[2003 au cinéma|2003]]: ''Kounandi'', réalisation : Appoline Traoré
* 2003 : ''Sous la clarté de la lune'', réalisation : Appoline Traoré
* 2003: ''Sous la clarté de la lune'', réalisation : Appoline Traoré
* [[2006 au cinéma|2006]] : ''Kato, Kato''
* [[2006 au cinéma|2006]]: ''Kato, Kato''


== Distinctions ==
== Distinctions ==
=== Récompenses ===
=== Récompenses ===
''[[Poko (film)|Poko]]'', 1981<br />
''[[Poko (film)|Poko]]'', 1981
* Prix du meilleur court-métrage au [[FESPACO]]<ref name="site officiel du Fespaco">{{Lien web |url=http://www.fespaco.bf/Palmares.html |titre=Participations et palmarès |site=Fespaco}}</ref>
* Prix du meilleur court-métrage au [[FESPACO]]<ref name="site officiel du Fespaco">{{Lien web |url=http://www.fespaco.bf/Palmares.html |titre=Participations et palmarès |site=Fespaco}}</ref>
* Prix de la Critique Internationale<ref name="Alexandre Tylski">{{Lien web |url=http://www.cadrage.net/films/yaaba.htm |site=Cadrage |titre=Yaaba & Idrissa Ouedraogo. Mise à l’écart des films africains, territoires intimes |année=2004 |auteur=Alexandre Tylski}}</ref>{{,}}<ref name="site africulture"/>
* Prix de la Critique Internationale<ref name="Alexandre Tylski">{{Lien web |url=http://www.cadrage.net/films/yaaba.htm |site=Cadrage |titre=Yaaba & Idrissa Ouedraogo. Mise à l’écart des films africains, territoires intimes |année=2004 |auteur=Alexandre Tylski}}</ref>{{,}}<ref name="site africulture"/>
Ligne 198 : Ligne 187 :


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* Vincent Malausa, « Idrissa Ouedraogo, éternelle jeunesse », ''[[Cahiers du cinéma]]'', {{numéro|743}}, {{date-|avril 2018}}, {{p.|50}}
* Vincent Malausa, «Idrissa Ouedraogo, éternelle jeunesse», ''[[Cahiers du cinéma]]'', {{numéro|743}}, {{date-|avril 2018}}, {{p.|50}}


=== Article connexe ===
=== Article connexe ===

Version du 21 mai 2024 à 01:41

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Ouedraogo.

Page d’aide sur l’homonymie

Pour le coureur cycliste homonyme, voir Idrissa Ouedraogo (cyclisme)

Idrissa Ouédraogo
Description de cette image, également commentée ci-après
Idrissa Ouédraogo au Cines del Sur 2007.
Naissance
Banfora (AOF)
Nationalité Drapeau du Burkina Faso Burkinabè
Décès (à 64 ans)
Ouagadougou (Burkina Faso)
Profession Réalisateur
Films notables Yaaba, Tilaï, Kadi Jolie

modifier Consultez la documentation du modèle

Idrissa Ouédraogo est un réalisateur burkinabè, né le à Banfora au Burkina Faso et mort le à Ouagadougou. Son œuvre aborde souvent le conflit entre la vie rurale et la vie urbaine, la tradition et la modernité dans son pays natal, le Burkina Faso, et ailleurs en Afrique. Il est surtout reconnu pour son long métrage Tilaï, qui remporte le Grand Prix au Festival de Cannes en 1990, et Samba Traoré en 1992, qui est nominé pour l'Ours d'argent au 43e Festival international du film de Berlin. Il décède le 18 février 2018.

Biographie

Enfance et études

Idrissa Ouédraogo naît à Banfora[1], en 1954. Son enfance se déroule dans la ville d'Ouahigouya, située dans la région nord de son pays natal. Il tournera ses films (aux décors africains) dans cette région. En 1976, il obtient un baccalauréat ès arts. Dans l'espoir d'offrir à leur fils des perspectives meilleures, ses parents, agriculteurs de profession, l'envoient à Ouagadougou pour poursuivre ses études. Là-bas, il intègre l'Institut africain d'études cinématographiques (Iafec) , dont il achève le cursus en 1981, il sort major de sa promotion en obtenant une maîtrise. Il part ensuite suivre un stage au VGIK (Institut fédéral d'État du cinéma) de Moscou[2],[3] et séjourne à Kiev quelque temps. Puis il va en France suivre les cours de l'Institut des hautes études cinématographiques (Idhec-Femis) et à la Sorbonne, Paris I. Il obtient un DEA de cinéma[4] en 1985.

Carrière

Pour son projet de film de fin d'études, Idrissa Ouedraogo crée la société de production "Les Films de l'Avenir", qui ultérieurement évolue sous le nom de "Les Films de la Plaine"[4]. Ce court-métrage de fiction, intitulé Poko[5], remporte le prix du meilleur court-métrage auFestival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Dans la même période, il intègre le corps des fonctionnaires à la Direction de la Production Cinématographique du Burkina Faso, où il réalise plusieurs courts-métrages documentaires[4],[6]. Son premier court métrage est Pourquoi sorti en 1981.

Par la suite, Ouédraogo réalise une série de courts métrages, comprenant notamment "Les Écuelles" (1983), Les Funérailles du Larle Naaba (1984), Ouagadougou, Ouaga deux roues (1985) et Issa le tisserand (1985). Son ultime court métrage, Tenga (1985), parcourt le retour d'un villageois dans sa communauté d'origine après avoir vécu en ville[7].

En 1986, il réalise son premier long métrage, Yam Daabo (Le Choix). Deux ans plus tard, Yaaba voit le jour : ce film se voit décerner le Prix de la Critique au Festival de Cannes en 1989 ainsi que le Prix du public au FESPACO la même année. En 1990, il réalise Tilaï, une adaptation d'une tragédie grecque dans le contexte africain contemporain, qui lui vaut le Grand Prix du Jury à Cannes en 1990[8], le Prix du meilleur long métrage au 1er Festival du cinéma africain de Milan en 1991, ainsi que l’Étalon de Yennenga la même année.

En 1991, il met en scène La Tragédie du roi Christophe d'Aimé Césaire à la Comédie-Française. Samba Traoré, en 1993, le film est bien accueilli, se voyant nominé pour l'Ours d'argent au 43e Festival international du film de Berlin[9]. Idrissa Ouedraogo poursuit avec son film Le Cri du cœur, tourné en 1994, qui remporte l'année suivante le Prix du public lors du 5e Festival du cinéma africain de Milan. Lors de la 8e édition de ce festival, en 1998, il reçoit le Prix du meilleur long métrage pour Kini et Adams (1997). En 2001, il produit et réalise la série à succès Kadi Jolie. En 2002, il contribue au film de réflexion collective 11'09"01 - September 11 sur les attentats terroristes de New York en septembre 2001. En 2003, il préside le grand jury du Fespaco, présentant également son film La Colère des Dieux. En collaboration avec Issa Traoré de Brahima, la série Trois hommes, un village remporte le Prix spécial du jury série ou sitcom au FESPACO en 2005. Il est honoré en tant que commandeur de l’ordre national du Burkina Faso et chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres français.

Critiques

La production cinématographique d'Idrissa Ouédraogo suscite des critiques, qui soulignent une orientation trop marquée vers l'attrait du public en Afrique et en Occident. Françoise Pfaff, parmi d'autres observateurs, le qualifie de conteur préférant les décors ruraux africains atypiques, illustrés par des scènes telles que "des images monotones de femmes battant du millet ou du maïs". Selon Pfaff, cette orientation aliène les spectateurs africains tout en ciblant principalement un public non africain[10]. En réponse à ces critiques, Sharon A. Russell plaide en faveur d'Idriss Ouédraogo, soulignant les contraintes auxquelles le réalisateur est confronté pour maintenir son activité cinématographique en Afrique. Russell insiste sur la nécessité pour Ouédraogo de répondre aux exigences de financement de ses projets futurs, tout en reconnaissant son talent pour réaliser des films dans des conditions souvent difficiles.

Fin de vie et décès

En février 2015, peu avant l'ouverture du 24e Fespaco, Idrissa Ouédraogo annonce son intention de réaliser "un film important" traitant de la colonisation étrangère en Afrique, de la lutte anticoloniale et des figures marquantes de ce mouvement. Dans les années précédant sa disparition, ses proches relèvent son désenchantement à l'égard du cinéma africain contemporain, attribuant cette déception à une présumée insuffisance de talents et de moyens de production[11].

Le 18 février 2018, vers 5 h 30 GMT, Idrissa Ouédraogo décède à la clinique Bois à Ouagadougou à l'âge de 64 ans[12],[13]. Peu après son décès, le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, exprime le sentiment que son pays "a perdu un cinéaste d'un immense talent". Le 20 février, il est inhumé au cimetière de Gounghin. En chemin, le cortège funèbre fait halte près de la place des Cinéastes, à proximité de l'hôtel de ville de Ouagadougou, où il est honoré par le maire de la ville. Le cortège marque également un arrêt devant la porte du Fespaco. Des personnalités politiques, religieuses et artistiques assistent à la procession funéraire, marquée par des honneurs militaires[14].

Filmographie

Réalisateur

Longs métrages

Courts métrages, documentaires et films collectifs

Télévision

Producteur

Distinctions

Récompenses

Poko, 1981

  • Prix du meilleur court-métrage au FESPACO[15]
  • Prix de la Critique Internationale[16],[5]
  • Mention Spéciale de l’Institut culturel africain (ICA)[16],[5]

Écuelles (les), 1983

Issa le tisserand, 1984

Yam Daabo, 1986

Yaaba, 1989

Tilaï, 1990

Samba Traoré, 1992

Le Cri du cœur, 1994

Kini et Adams, 1997

11'09"01 - September 11,2002

Trois hommes, un village, 2005

Décorations

Notes et références

  1. ↑ Écrans d'Afrique - Numéros 3 à 10 Pan-African Federation of Film-Makers, Centro orientamento educativo (Italie) - 2001 « L'épreuve qui le guette désormais, et à laquelle le film de Ouédraogo se confronte victorieusement, est de continuer de croître en qualité et en puissance (technique, financière, organisationnelle), sans se perdre, sans perdre sa particularité et ... »
  2. ↑ « OUEDRAOGO Idrissa », sur La Petite Académie
  3. ↑ Médias France intercontinents, Cinémas africains d'aujourd'hui : guide des cinématographies d'Afrique : MFI, Medias France intercontinents, Paris, Karthala : Radio France internationale, , 142 p. (ISBN 978-2-84586-889-2, lire en ligne)
  4. ↑ a b et c « Idrissa Ouedraogo », sur Ciné-ressources, Bibliothèque du film
  5. ↑ a b c d e f g et h « Bio et filmo d'Idrissa », sur Africultures
  6. ↑ « Idrissa Ouedraogo – Leaders Afrique », (consulté le )
  7. ↑ (en) Sharon A. Russell, Guide to African Cinema, Bloomsbury Academic, (ISBN 978-0-313-29621-5, lire en ligne)
  8. ↑ « Festival de Cannes - From 15 to 26 may 2013 », (consulté le )
  9. ↑ « | Berlinale | Archive | Annual Archives | 1993 | Prize Winners », (consulté le )
  10. ↑ (en) Nwachukwu Frank Ukadike, Black African Cinema, University of California Press, (ISBN 978-0-520-91236-6, lire en ligne)
  11. ↑ « Idrissa Ouedraogo : « Le cinéma low-cost ne veut rien dire » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. ↑ « Le cinéaste Burkinabè Idrissa Ouedraogo est décédé », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. ↑ « Cinéma : le réalisateur burkinabè Idrissa Ouedraogo est mort », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. ↑ « Cinéma : Idrissa OUEDRAOGO repose désormais au cimetière municipal de Gounghin - leFaso.net » (consulté le )
  15. ↑ a b c d e et f « Participations et palmarès », sur Fespaco
  16. ↑ a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t Alexandre Tylski, « Yaaba & Idrissa Ouedraogo. Mise à l’écart des films africains, territoires intimes », sur Cadrage,
  17. ↑ a b c d e et f « Awards for Idrissa Ouedraogo », sur IMDB
  18. ↑ « Le Palmarès 1990 », Festival de Cannes
  19. ↑ a b et c « Éditions du festival », Festival Cinéma Africano
  20. ↑ « A l'occasion des JCC, le président décore des personnalités de la scène cinématographique », sur businessnews.com.tn, (consulté le )

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Vincent Malausa, «Idrissa Ouedraogo, éternelle jeunesse», Cahiers du cinéma, no 743, , p. 50

Article connexe

Liens externes

v · m
Réalisateur
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Idrissa_Ouedraogo&oldid=215265630 ».