Voir la source de Geoffroy de Lagasnerie

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{{Infobox Biographie2
 | charte =spécialiste des sciences sociales
 | image = Geoffroy de Lagasnerie (Paris 2019).jpg
 | légende= Geoffroy de Lagasnerie à Paris, en 2019.
}}

{{Sujet|Geoffroy de Lagasnerie}}, de son nom complet '''Geoffroy Daniel de Lagasnerie''', né le {{date de naissance|12|avril|1981}} à [[Fontenay-aux-Roses]] ([[Hauts-de-Seine]]), est un philosophe et sociologue français.

Il est considéré comme une figure de la [[Gauche radicale (politique)|gauche radicale]].

== Biographie ==
=== Famille et vie personnelle ===
Geoffroy Daniel de Lagasnerie<ref>Daniel de Lagasnerie étant son nom de famille complet. Cf [http://lettre.ehess.fr/index.php?4240 Lettre de l'École des hautes études en sciences sociales] : soutenance de thèse au nom de : Geoffroy Daniel de Lagasnerie.</ref>, né le {{Date-|12 avril 1981}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Claude-Odette Portefin |titre=Généalogie de la famille Delamotte |lieu=Paris |éditeur=C.O. Portefin |année=1989 |pages totales=102 |passage=53 |isbn= |lccn=89192051 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=8CcbAAAAYAAJ |ol=1793417M <!--PARAMETRE 'ol' N'EXISTE PAS -->}}.</ref>, est le troisième enfant issu du mariage de Jean-François Daniel de Lagasnerie, ingénieur diplômé de l'[[École nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace]], et d'Agnès de Goÿs de Meyzerac, issue d'une ancienne famille de la noblesse du [[Vivarais]]<ref>E. de Séréville, F. de Saint-Simon, ''Dictionnaire de la noblesse française'', 1975, {{p.|496}}.</ref>. La famille Daniel de Lagasnerie appartient à la bourgeoisie du [[Limousin (province)|Limousin]]<ref>[[Gustave Chaix d'Est-Ange]], ''Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du {{s-|XIX}}'', tome 13, pages 91 à 92 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1120067/f95.image.r= Daniel de Lagasnerie].</ref>.

Il est pacsé depuis 2003 à [[Didier Eribon]], dont il est le compagnon depuis 2001<ref name=":1">{{Lien web|langue=fr|prénom=Simon|nom=Blin|titre=Geoffroy de Lagasnerie, il n’y a pas débat|url=https://www.liberation.fr/debats/2020/10/14/geoffroy-de-lagasnerie-il-n-y-a-pas-debat_1802354|site=Libération.fr|date=2020-10-14|consulté le=2020-10-15}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Geoffroy de Lagasnerie : l’incroyable légèreté de "Libé" |url=https://tetu.com/2022/01/03/medias-chronique-daniel-schneidermann-liberation-livre-geoffroy-de-lagasnerie-corps-desir-loi-reflexion-politique-sexualite/ |site=tetu.com |consulté le=2023-05-11}}.</ref>. Il entretient, par ailleurs, un intense lien affectif avec [[Édouard Louis]] depuis les années 2010<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=L’amitié, c’est mieux à 3, pour Geoffroy de Lagasnerie (et Didier Éribon, et Édouard Louis) - Les Inrocks |url=https://www.lesinrocks.com/livres/lamitie-cest-mieux-a-trois-pour-geoffroy-de-lagasnerie-et-didier-eribon-et-edouard-louis-537232-06-03-2023/ |site=lesinrocks.com |consulté le=2023-05-11}}.</ref>.

=== Carrière ===
Ancien élève de l'[[École normale supérieure Paris-Saclay|École normale supérieure de Cachan]] (qu’il intègre en 2003 au terme de trois années de prépa B/L<ref name="Legifrance">[https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000787349&dateTexte=&categorieLien=id Journal Officiel du 14 mai 2003, page 8279, arrêté du 7 avril 2003] portant nomination d'élèves à l'École normale supérieure de Cachan au nom de : M. Daniel de Lagasnerie (Geoffroy).</ref>), il est [[Agrégation de sciences économiques et sociales|agrégé de sciences économiques et sociales]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Comment va la démocratie ?|url=https://info.arte.tv/fr/comment-va-la-democratie|site=ARTE Info|consulté le=2018-07-18}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Penser enfin le contemporain : Geoffroy de Lagasnerie|url=http://archives.magazine-litteraire.com/penser-enfin-le-contemporain-geoffroy-de-lagasnerie|site=archives.magazine-litteraire.com|consulté le=2018-07-18}}.</ref>.

En {{Date-|2012}}, Geoffroy de Lagasnerie obtient un doctorat {{refnec|en sociologie}} à l'[[École des hautes études en sciences sociales]] avec une thèse intitulée ''Les conditions de la création théorique'' et rédigée sous la direction de [[Jean-Louis Fabiani]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Lettre de l'EHESS n°54. Vie de l'École. Soutenances de thèses|url=http://lettre.ehess.fr/index.php?4240 |site=lettre.ehess.fr |éditeur=[[École des hautes études en sciences sociales]] |consulté le=2023-08-09 |date=2012-07}}.</ref>. Il s'était auparavant inscrit en doctorat auprès de [[Frédérique Matonti]] à l'[[Université Panthéon-Sorbonne|université Paris 1 Panthéon-Sorbonne]] en 2006<ref name="RiethBoucaud-Victoire">{{Lien web|langue=fr|prénom=Bruno|nom=Rieth|prénom2=Kévin|nom2=Boucaud-Victoire|titre=Didier Eribon, Geoffroy de Lagasnerie, Édouard Louis : le maître censeur et sa relève|url=https://www.marianne.net/societe/education/didier-eribon-geoffroy-de-lagasnerie-edouard-louis-le-maitre-censeur-et-sa-releve|site=marianne.net|date=2021-03-02|consulté le=2021-03-07}}.</ref>. Jean-Louis Fabiani déclare que cette thèse {{Citation|s’est avérée un peu décevante}}<ref name="RiethBoucaud-Victoire"/>, mais qu'elle était « tout à fait honorable » et a été soutenue « devant un jury régulièrement constitué »<ref name="libé" />. [[Christian Topalov]], [[Directeur de recherche au CNRS|directeur de recherche]] au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], émet un avis défavorable sur la qualité de la thèse, son intervention ayant pour conséquence que Lagasnerie n'obtient pas les [[Mention honorifique#France|félicitations]] du jury. Une sociologue déclare en 2021 à ''[[Marianne (magazine)|Marianne]]'' que la thèse était {{Citation|tellement mauvaise que le jury voulait faire un mauvais rapport}}<ref name="RiethBoucaud-Victoire"/>. Selon ''[[Libération (journal)|Libération]]'', Lagasnerie pratique des attaques frontales contre le milieu universitaire, qu'il s'est mis à dos ; la philosophe américaine [[Judith Butler]] prend sa défense, estimant « logique » qu’en retour de sa critique de l’institution « ceux qui contrôlent précisément les disciplines cherchent à l’écarter »<ref name="libé">{{Lien web |langue=fr |titre=Geoffroy de Lagasnerie, il n’y a pas débat |url=https://www.liberation.fr/debats/2020/10/14/geoffroy-de-lagasnerie-il-n-y-a-pas-debat_1802354/ |site=Libération |consulté le=2023-08-09}}.</ref>.

En 2013, il obtient une qualification aux fonctions de maître de conférences dans la section {{Citation|Sociologie, démographie}} du [[Conseil national des universités]]<ref>{{Lien web |langue=fr |format=pdf |titre=CNU section 19 "Sociologie, démographie". Rapport annuel d’activité. Session 2013 |url=https://academia.hypotheses.org/files/2013/10/CNU-19-Rapport-dactivite%CC%81-2013.pdf |date=2013 |site=academia.hypotheses.org |éditeur=[[Conseil national des universités]] |consulté le=2023-08-09}}.</ref>.

Il intègre en 2013 le corps des professeurs des écoles nationales supérieures d'art et enseigne depuis septembre de la même année la philosophie et la sociologie à l'[[École nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Équipe pédagogique|url=https://www.ensapc.fr/fr/ecole/equipe/|site=ENSAPC|date=|consulté le=2020-10-15}}.</ref>.

Il obtient une [[habilitation à diriger des recherches]] en philosophie à l'[[Université Panthéon-Sorbonne|université Paris 1 Panthéon-Sorbonne]] en 2018<ref name="HDR">{{Article|langue=fr|titre=Texte de soutenance d’habilitation à diriger des recherches où il définit la théorie politique comme son domaine de recherche|périodique=Le site de Geoffroy de Lagasnerie|date=2018-06-19|lire en ligne=https://geoffroydelagasnerie.com/2018/06/19/texte-de-soutenance-dhabilitation-a-diriger-des-recherches/|consulté le=2018-06-19}}.</ref>. En 2022, il obtient une qualification aux fonctions de professeur des universités dans la section « Philosophie » du Conseil national des universités<ref>{{Lien web |titre=Liste des qualifiés |url=https://www.galaxie.enseignementsup-recherche.gouv.fr/ensup/qualification/Resultats_2022/qualifies_PR_2022.pdf |format=pdf |consulté le=11/08/2022}}.</ref>.

{{Quand|Il dirige la collection « À venir » aux [[Librairie Arthème Fayard|éditions Fayard]]<ref>{{Lien web|titre=À venir|url=http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb420115206|site=catalogue.bnf.fr|consulté le=2016-03-25}}.</ref>}}. Il fait notamment publier {{incise|outre ses propres livres}} des ouvrages de [[Joan Wallach Scott|Joan W. Scott]], [[Didier Eribon]], [[Judith Butler]], [[Pierre Bergounioux]]. À partir de 2023, et à la suite de son départ des éditions Fayard, il dirige la collection « Nouvel avenir » aux [[éditions Flammarion]].

Ses travaux portent notamment sur la [[philosophie politique]], la [[théorie critique]], la [[sociologie du droit]] et la sociologie des intellectuels. Ses ouvrages sont traduits dans plusieurs langues dans divers pays<ref>{{Lien web|langue=de|prénom1=Passagen Verlag Ges.m.b.H|nom1=Wien|titre=Passagen Verlag: Affichage détails|url=http://www.passagen.at/cms/index.php?id=62&isbn=9783709202913&L=2|site=passagen.at|consulté le=2017-10-23|brisé le = 2024-02-09}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=es|titre=La última lección de Michel Foucault. Sobre el neoliberalismo, la teoría y la política|éditeur=[[Fondo de Cultura Económica]]|année=2015|pages totales=116|isbn=978-987-719-070-0|présentation en ligne=https://www.fce.com.ar/ar/libros/detalles.aspx?IDL=7755}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=pt|titre=A última lição de Michel Foucault|éditeur=Três Estrelas|année=2013|pages totales=168|isbn=978-85-65339-13-1|présentation en ligne=http://www.editora3estrelas.com.br/catalogo/livros/18624-a-ultima-licao-de-michel-foucault.shtml}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=福柯晚年向右转了吗？他的最后一课像一份世界的尸体解剖报告_思想市场_澎湃新闻-The Paper|url=http://www.thepaper.cn/newsDetail_forward_1481798|site=thepaper.cn|consulté le=2016-11-05}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=L'ARTE DELLA RIVOLTA|url=http://www.stampalternativa.it/libri/978-88-6222-537-3/geoffroy-de/l-arte-della-rivolta.html|site=stampalternativa.it|consulté le=2016-11-05|brisé le = 2023-11-01}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|prénom1=Stanford University|nom1=Press|titre=Judge and Punish: The Penal State on Trial {{!}} Geoffroy de Lagasnerie|url=https://www.sup.org/books/title/?id=28534|site=sup.org|consulté le=2018-05-10}}.</ref>.

Il est considéré comme une figure de la [[Gauche radicale (politique)|gauche radicale]]<ref>{{Lien web |auteur=Zineb Dryef  |titre=Edouard Louis : la vie avec ses frères d’armes et d’esprit |date=10 août 2018 |url=https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2018/08/10/edouard-louis-la-vie-avec-ses-freres-d-armes-et-d-esprit_5341064_4497186.html |site=[[M, le magazine du Monde]] }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Lucas Bretonnier |titre=Edouard Louis : gros melon et porte-flingues |date=14 juin 2018 |url=https://www.marianne.net/culture/edouard-louis-gros-melon-et-porte-flingues |site=marianne.net }}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |auteur=Mathieu Colinet |titre=Principes d’élection et de persécution vont de pair |url=https://plus.lesoir.be/183402/article/2018-10-09/principes-delection-et-de-persecution-vont-de-pair |site=Le Soir Plus |date=09-10-2018 |consulté le=01-06-2020}}.</ref>. En 2015, il est classé par le magazine ''[[Les Inrockuptibles]]'' parmi les cent créateurs qui, dans tous les domaines, « réinventent la culture »<ref>[http://www.lesinrocks.com/2015/06/23/actualite/les-100-qui-reinventent-la-culture-ledito-11755881/ « Les 100 qui réinventent la culture : l’édito »], ''[[Les Inrockuptibles]]'', 23 juin 2015.</ref>.

== Œuvres principales ==
=== ''Logique de la création'' ===
Dans ''Logique de la création. Sur l'Université, la vie intellectuelle et les conditions de l'innovation'' (2011), Geoffroy de Lagasnerie dénonce {{Citation|le grand renfermement des universitaires sur eux-mêmes au sein de l’Université}}<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom=Alexis|nom=Pierçon-Gnezda|titre=La philosophie en état de mort cérébrale ?|url=https://www.liberation.fr/societe/2013/10/21/la-philosophie-en-etat-de-mort-cerebrale_941253|site=Libération.fr|date=2013-10-21|consulté le=2020-10-20}}.</ref>, où se maintient selon lui une {{Citation|idéologie de la recherche obsédée par l’idée de maintenir une frontière entre l’interne et l’externe, les professionnels et les profanes}} qui conduit à {{Citation|détruire l’idée même de s’adresser à d’autres publics et de construire sa pensée en interaction avec l’espace social}}<ref name=":2">{{Lien web|langue=fr|titre=Geoffroy de Lagasnerie fait sortir les chercheurs de l’université|url=https://next.liberation.fr/livres/2011/02/10/geoffroy-de-lagasnerie-fait-sortir-les-chercheurs-de-l-universite_713713|site=Libération.fr|date=2011-02-10|consulté le=2020-10-20}}.</ref>.

Il fait l'éloge des intellectuels comme [[Pierre Bourdieu|Bourdieu]], [[Michel Foucault|Foucault]], [[Gilles Deleuze|Deleuze]], [[Jacques Derrida|Derrida]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La pensée universitaire en mal d'innovation|url=https://www.lesinrocks.com/2011/02/06/actualite/actualite/la-pensee-universitaire-en-mal-dinnovation/|site=Les Inrockuptibles|date=2011-02-06|consulté le=2020-10-20}}.</ref>, qui, en évoluant en marge de l'institution, ont pu selon lui s'émanciper des dogmes pour aboutir à des {{Citation|démarches authentiquement créatrices}} qui {{Citation|se définissent par leur souci de s’adresser à des publics hétérogènes, indéterminés et surtout à venir}}<ref name=":2"/>. Cependant certains intellectuels proches de Bourdieu rejettent ses travaux. Par exemple, la revue Savoir/Agir a pu dénoncer le style injurieux et diffamatoire de l'un de ses textes<ref>{{Lien web |titre=Communiqué - Savoir/agir |url=https://www.savoir-agir.org/Communique.html |site=www.savoir-agir.org |consulté le=2024-05-10}}</ref>.

=== ''La Dernière Leçon de Michel Foucault'' ===
À partir des derniers cours donnés par [[Michel Foucault]] au [[Collège de France]], Geoffroy de Lagasnerie souhaite développer une philosophie de l’émancipation à l’ère [[Néolibéralisme|néolibérale]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre="Foucault a été fasciné par le néolibéralisme, qui a fait écho à ses propres questionnements"|url=https://www.lesinrocks.com/2012/11/12/idees/actualite/foucault-a-ete-fascine-par-le-neoliberalisme-qui-a-fait-echo-a-ses-propres-questionnements/|site=Les Inrockuptibles|date=2012-11-12|consulté le=2020-10-20}}.</ref>, et se demande comment concevoir {{Citation|une investigation critique du néolibéralisme qui ne présenterait pas de manière valorisée ce que le néolibéralisme a défait, qui ne s’adosserait pas, consciemment ou inconsciemment, aux valeurs prélibérales}}, qu'il juge autoritaires et bureaucratiques<ref name=":3">{{Lien web|langue=fr|prénom=Serge|nom=Halimi|titre=Le laisser-faire est-il libertaire ?|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2013/06/HALIMI/49177|site=Le Monde diplomatique|date=2013-06-01|consulté le=2020-10-20}}.</ref>.

[[Serge Halimi]] remarque, dans ''[[Le Monde diplomatique]]'', que les positions de l'auteur le placent aux antipodes de celles de [[Jean-Claude Michéa]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Trois réflexions sur le libéralisme|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2013/06/A/49213|site=Le Monde diplomatique|date=2013-06-01|consulté le=2020-10-20}}.</ref>, et y voit {{Citation|les deux pôles entre lesquels tâtonne la gauche française}}<ref name=":3"/>. 

Jérôme Lamy évoque « l'usage mal maîtrisé », selon eux, du corpus foucaldien, d'où « la tentative ratée, par Geoﬀroy de Lagasnerie, de faire de Foucault un penseur du néolibéralisme »<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jérôme|nom1=Lamy|titre=Politique des savoirs :  Michel Foucault, les éclats d'une oeuvre|éditeur=Éditions de la Sorbonne|collection=Homme et société|date=2019|passage=15|isbn=979-10-351-0283-8|lire en ligne=https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb457109978|consulté le=2024-04-20}}</ref>. Mitchell Dean et Daniel Zamora considèrent que son ouvrage « pâtit de faiblesses importantes » et que « la plus grosse erreur que commet Lagasnerie est peut-être d’affirmer, dans une exégèse des cours de Foucault, que « l’homo œconomicus apparaît donc, au sens propre, comme un être ingouvernable. En fait, ce que dit Foucault du néolibéralisme et de ce qui le distingue du libéralisme classique, c’est précisément l’inverse :  « L’homo œconomicus, c’est celui qui est éminemment gouvernable » »<ref>{{Ouvrage|prénom1=Mitchell|nom1=Dean|prénom2=Daniel|nom2=Zamora|titre=Le dernier homme et la fin de la révolution :  Foucault après Mai 68|éditeur=Lux|collection=Futur proche|date=2019|passage=23|isbn=978-2-89596-302-8|lire en ligne=https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45795620q|consulté le=2024-04-20}}</ref>.

=== ''L'Art de la révolte. Snowden, Assange, Manning'' ===
Geoffroy de Lagasnerie consacre cet ouvrage aux [[Lanceur d'alerte|lanceurs d'alerte]] et activistes [[Edward Snowden]], [[Julian Assange]], et [[Chelsea Manning]], qu'il qualifie de « personnages exemplaires »<ref name=":4">{{Lien web|langue=fr|titre=“Assange, Manning et Snowden, un nouveau rapport à la politique”|url=https://www.lesinrocks.com/2015/01/24/livres/livres/assange-manning-et-snowden-un-nouveau-rapport-la-politique/|site=Les Inrockuptibles|date=2015-01-24|consulté le=2020-10-20}}.</ref>, et qui, selon lui, {{Citation|font quelque chose de singulier qui est d’inventer une nouvelle manière de se révolter, de faire de la politique, de comprendre ce qu’est un sujet politique}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Geoffroy de Lagasnerie : l'art de la révolte. Snowden, Assange, Manning|url=https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance/actualite-philosophique-invite-mystere-geoffroy-de|site=France Culture|consulté le=2020-10-20}}.</ref> par leur action consistant à {{Citation|réactiver l’exigence démocratique, à l’heure où les États utilisent les prétextes de la lutte contre le terrorisme et de la préservation de la sécurité nationale pour multiplier les dispositifs d’exception}}<ref name=":4"/>.

En 2016, Geoffroy de Lagasnerie organise une journée consacrée aux thèmes de ''L'Art de la révolte'', dans le cadre du festival « Hors Piste » du [[Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou|Centre Pompidou]], avec le concours de l'[[École nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy]] et de l'artiste [[Sylvie Blocher]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Hors Pistes 2016 : Les Anarchives de la révolte|url=https://www.centrepompidou.fr/cpv/agenda/FR_R-cb1322b8350a64844a1c3e096eb7c6a/FR_E-dc5eb34f1c90b7e267bd2a3b8da4666|site=centrepompidou.fr|consulté le=2020-10-20|brisé le = 2023-11-01}}.</ref>. Outre plusieurs intervenants issus du monde artistique et académique, comme [[Céline Sciamma]] ou [[Achille Mbembe]], on y retrouve Julian Assange, interrogé par [[Skype]]. Les organisateurs veulent voir dans cette journée {{Citation|quelque chose qui pourra valoir comme des états généraux de la politique contemporaine<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L’art de la révolte analysé de fond en comble à Beaubourg|url=https://www.lesinrocks.com/2016/05/02/idees/actualite/lart-de-revolte-a-beaubourg/|site=Les Inrockuptibles|date=2016-05-02|consulté le=2020-10-20}}.</ref>.}}

=== ''Juger. L'État pénal face à la sociologie'' ===
Dans cet essai, Geoffroy de Lagasnerie s'intéresse aux logiques de l'[[État]] répressif et élabore une critique radicale du [[Droit pénal en France|droit pénal]] au croisement des questions du pouvoir et de la violence<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=“Juger” : Geoffroy de Lagasnerie dévoile la réalité de la violence pénale|url=https://www.lesinrocks.com/2016/01/26/livres/livres/dans-juger-geoffroy-de-lagasnerie-raconte-une-autre-histoire-de-la-violence/|site=Les Inrockuptibles|date=2016-01-26|consulté le=2020-10-20}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La volonté de punir - Ép. 4/4 - Le pouvoir de la sanction|url=https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/entendez-vous-leco-emission-du-jeudi-21-mars-2019|site=France Culture|consulté le=2020-10-20}}.</ref>. Il voit dans le [[tribunal]] {{Citation|l’un des lieux les plus violents de la vie sociale}} où l'État oriente {{Citation|notre regard vers des individus plutôt que vers des phénomènes collectifs}}<ref name=":5">{{Lien web|langue=fr|prénom=Sonya|nom=Faure|prénom2=Anastasia|nom2=Vécrin|titre=Geoffroy de Lagasnerie: «Le tribunal apparaît comme un des lieux les plus violents de la vie sociale»|url=https://www.liberation.fr/debats/2016/01/15/geoffroy-de-lagasnerie-le-tribunal-apparait-comme-un-des-lieux-les-plus-violents-de-la-vie-sociale_1426684|site=Libération.fr|date=2016-01-15|consulté le=2020-10-20}}.</ref> et conteste la notion de responsabilité individuelle, en s'appuyant sur les travaux du sociologue [[Paul Fauconnet]]<ref name=":6">{{Lien web|langue=fr|prénom=Gilles|nom=Sainati|titre=“Juger”. L’État pénal face à la sociologie|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2016/10/SAINATI/56444|site=Le Monde diplomatique|date=2016-10-01|consulté le=2020-10-20}}.</ref>.

En s'inspirant de la [[justice réparatrice]], Lagasnerie souhaite repenser {{Citation|une gestion des illégalismes qui s’émanciperait de la logique de la pénalité et de la répression}}<ref name=":6"/> pour aboutir à un {{Citation|droit non pénal}} et une justice plus démocratique, qui {{Citation|ne fonctionnerait plus à la souveraineté}}<ref name=":6"/> et qui serait {{Citation|au service des individus et non un ordre qui s’impose à eux {{incise|victimes comme auteurs d’ailleurs}} de l’extérieur}}<ref name=":5"/>.

=== ''Penser dans un monde mauvais'' ===
Cet essai est décrit par [[Les Inrockuptibles|''Les Inrocks'']] comme une {{Citation|sorte de discours de la méthode adressé à ceux qui voudraient concilier écriture théorique et pratique contestataire, ou qui ne mesurent pas encore que toute forme d’écriture théorique ambitieuse constitue, en soi, une pratique contestataire}}<ref name=":7">{{Lien web|langue=fr|titre=Geoffroy de Lagasnerie contre “la grande confrérie de l’érudition inutile”|url=https://www.lesinrocks.com/2017/01/09/idees/idees/geoffroy-de-lagasnerie-contre-grande-confrerie-de-lerudition-inutile/|site=Les Inrockuptibles|date=2017-01-09|consulté le=2020-10-20}}.</ref>.

Lagasnerie veut placer la question de l'articulation de l'activité intellectuelle au monde réel au cœur de la réflexivité des chercheurs en [[sciences sociales]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=De l'esprit avec de Lagasnerie !|url=https://www.franceinter.fr/emissions/boomerang/boomerang-10-janvier-2017|site=franceinter.fr|consulté le=2020-10-20}}.</ref>, et vise ainsi à {{Citation|concevoir une pratique des sciences sociales qui soient en même temps une pratique de connaissance et une pratique déstabilisatrice}}<ref name=":7"/>. Il critique ce que [[Michel Foucault]] appelle « la grande confrérie de l'érudition inutile », dont la production d'un savoir vrai, neutre et « désengagé » lui apparaît comme une {{Citation|collaboration objective}} à l'ordre social<ref name=":8">{{Lien web|langue=fr|prénom=Hugo|nom=Lassalle|titre=Penser dans un monde mauvais|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2018/04/LASSALLE/58589|site=Le Monde diplomatique|date=2018-04-01|consulté le=2020-10-20}}.</ref>. Il invite à {{citation|penser par système}} et non plus par objet, pour {{citation|déconstruire les systèmes de pouvoir qui nous produisent inconsciemment}} et ainsi retrouver la vocation subversive des sciences sociales<ref name=":8"/>.

=== ''La Conscience politique'' ===
''La Conscience politique'' (2019) est une tentative de {{Citation|clore le cycle de la théorie politique}} traditionnelle, que Geoffroy de Lagasnerie juge productrice de {{Citation|récits qui se font passer pour du savoir alors qu’ils relèvent de la mythologie}} et dont le vocabulaire, selon lui, ne {{Citation|nous permet tout simplement pas de comprendre la vérité de notre condition}}<ref name=":9">{{Lien web|langue=fr|prénom=Geoffroy de|nom=Lagasnerie|titre=Entretien à propos de «La Conscience Politique»|url=https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/021119/entretien-propos-de-la-conscience-politique|site=Club de Mediapart|consulté le=2020-10-20}}.</ref>. Il cherche donc à inventer un nouveau langage politique, qui permettrait de s'affranchir {{Citation|d’une forme de légitimisme inscrit dans la pensée du droit et de l’État}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Geoffroy de Lagasnerie : “On a du mal à prendre la violence d’État au sérieux”|url=https://www.lesinrocks.com/2019/10/04/idees/idees/geoffroy-de-lagasnerie-on-a-du-mal-a-prendre-la-violence-detat-au-serieux/|site=Les Inrockuptibles|date=2019-10-04|consulté le=2020-10-20}}.</ref>. Il opère une critique générale contre la [[philosophie politique]] et certains de ses représentants, comme [[Thomas Hobbes]], [[Giorgio Agamben]], [[David Graeber]] ou [[Chantal Mouffe]]<ref name=":10">{{Lien web|langue=fr|titre=Geoffroy de Lagasnerie, philosophe du désordre : "La non-violence, ça n’existe pas"|url=https://www.franceinter.fr/emissions/par-jupiter/par-jupiter-08-octobre-2019|site=franceinter.fr|consulté le=2020-10-20}}.</ref>, mais également le [[Comité invisible]] qui, selon lui, n'a {{Citation|aucun rapport avec la contestation réelle}}<ref name=":9"/>.

Geoffroy de Lagasnerie fonde ce nouveau langage d'opposition sur les analyses du [[Black Panther Party]], notamment sur la nature « coloniale » du rapport entre les [[Afro-Américains|Noirs]] et la loi américaine. Ainsi, selon lui, {{Citation|voter, c’est utiliser l’État pour imposer sa volonté à quelqu’un d’étranger à soi}}, et {{Citation|c’est à dénier cette violence que servent les catégories abstraites et englobantes du discours politique}}, comme la [[démocratie]], le peuple, l'[[Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes|autodétermination]] ou la [[désobéissance civile]]<ref name=":9"/>. Il prône une {{Citation|compréhension réaliste de notre condition}}, qui exige de ne plus considérer l'État comme une entité autonome : {{Citation|ce ne sont pas des “Lois” qui s’imposent à nous, mais des volontés particulières déguisées en Lois et armées de la police}}<ref name=":9"/>.

Il réfute également la catégorie de la « [[non-violence]] »<ref name=":10"/> : {{Citation|Quelqu’un qui se dit non violent devrait en fait dire : je suis favorable au monopole étatique de la violence et au sacrifice de soi}}<ref name=":11">{{Lien web|langue=fr|prénom=christophe|nom=gueugneau|titre=Violence versus non-violence: le débat revient en force|url=https://www.mediapart.fr/journal/international/261019/violence-versus-non-violence-le-debat-revient-en-force|site=Mediapart|consulté le=2020-10-20}}.</ref>.

Il s'étonne, par ailleurs, que beaucoup aient {{Citation|du mal à prendre conscience de la réalité de la violence de l’État. L’État a beau mettre en prison, perquisitionner, menotter, mutiler, on le considère toujours comme un acteur de pacification}}<ref name=":9"/>. Sur la question de la violence, il se réclame de la pensée de [[Günther Anders]], à l'instar de [[Frédéric Lordon]]<ref name=":11"/>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Détruire le capitalisme avant qu’il ne nous détruise (à propos de Lubrizol)|url=https://blog.mondediplo.net/detruire-le-capitalisme-avant-qu-il-ne-nous|site=Le Monde diplomatique|date=2019-10-07|consulté le=2020-10-20}}.</ref>.

L'ouvrage a été salué comme une contribution essentielle à la théorie contemporaine dans un long article de discussion de Willam James Earle paru dans la revue académique de philosophie américaine ''Philosophical Forum''<ref>{{Article|langue=en|prénom1=William James|nom1=Earle|titre=A Critical Study of Geoffroy de Lagasnerie’s La conscience politique|périodique=The Philosophical Forum|volume=51|numéro=3|date=2020|issn=1467-9191|doi=10.1111/phil.12259|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/phil.12259|consulté le=2020-12-27|pages=199–219}}.</ref>.

=== ''Sortir de notre impuissance politique'' ===
Dans ''Sortir de notre impuissance politique'' (2020), Lagasnerie part du principe que la gauche régresse et accumule les échecs depuis des décennies et propose d'interroger ses stratégies et ses modes de pensée afin de les refonder pour que l'arc progressiste puisse redevenir puissant politiquement.

{{citation|En moins d’une centaine de pages, écrites avec clarté sous la forme d’une conférence, le philosophe et sociologue cherche les causes des échecs répétés du camp progressiste depuis des décennies, et les moyens de sortir de cette spirale du désespoir. Membre du [[Comité Adama]] et soutien de l’[[Action antifasciste Paris-Banlieue]] (entre autres), Geoffroy de Lagasnerie est immergé dans les luttes. Cela rend sa critique des failles du mouvement social d’autant plus aiguë}} estime ''[[Les Inrocks]]''<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Boycott, censure : ce que dit vraiment Geoffroy de Lagasnerie dans son livre|url=https://www.lesinrocks.com/2020/10/08/idees/idees/boycott-censure-ce-que-dit-vraiment-geoffroy-de-lagasnerie-dans-son-livre/|site=Les Inrockuptibles|date=2020-10-08|consulté le=2020-12-28}}.</ref>.

=== ''L'art impossible'' ===
''L'art impossible'' (2020), ouvrage qui développe une conférence aux [[Beaux-Arts de Paris]], réfléchit sur la création et sur les conditions de possibilité d'un « art politique ». Se demandant si être artiste ne revient pas à renoncer à la révolution, Geoffroy de Lagasnerie y aborde notamment les conséquences de l'autonomie de l'art, la honte qui peut saisir les créateurs ainsi qu'un certain nombre de catégories d'appréhension de l'art contemporain (fiction, énigmatisation, etc.).

« Avec l’art que Lagasnerie cultive de pousser les idées dans leurs derniers retranchements et de trancher dans le vif des évidences et des impensés, ses soixante-dix pages sont conçues comme une interpellation à destination des producteurs de biens culturels – en particulier écrivains et artistes, et au premier chef leur auteur », écrit Antoine Idier dans le magazine culturel ''[[Diacritik]]''. « Elles interrogent leur inconscient collectif, dans une proximité avec un autre texte publié cet automne par l’auteur, ''Sortir de notre impuissance politique'' (Fayard), qui partageait le format de courte intervention : il s’agit de mettre en cause un ensemble de mots d’ordre et de modes d’action, de représentations et de perceptions du monde, de dispositions incorporées qui sont spontanément mobilisés et revendiqués – dans les luttes politiques d’un côté, dans la culture de l’autre – et qui, loin de s’avérer efficaces, conduisent à entraver l’action et réduisent à l’impuissance »<ref>{{Lien web |langue=fr|prénom=Antoine |nom=Idier |titre=L’art et son heure de peine : Geoffroy de Lagasnerie (L’art impossible) |url=https://diacritik.com/2020/11/23/lart-et-son-heure-de-peine-geoffroy-de-lagasnerie-lart-impossible/ |site=DIACRITIK |date=2020-11-23 |consulté le=2021-12-11}}.</ref>.

=== ''3. Une aspiration au dehors'' ===
Il publie en 2022 ''3. Une aspiration au dehors.'' Sous-titré ''Éloge de l'amitié'', cet ouvrage mêle analyses théoriques et narrations biographiques sur la relation de l'auteur avec Didier Eribon et Édouard Louis pour produire une réflexion sur « la politique de l'existence ». Lagasnerie « érige l’amitié en projet politique »<ref>{{Article|prénom1=Jérôme|nom1=Bocquet|titre=L’amitié en politique, de la Résistance à l’Algérie|périodique=Parlement[s], Revue d'histoire politique|volume=N° HS 11|numéro=3|pages=127–151|date=2016-10-01|issn=1962-3968|doi=10.3917/parl2.hs11.0127|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/parl2.hs11.0127|consulté le=2023-12-29}}</ref>. Le livre se présente comme « un manuel d'existence » et l'auteur formalise « une théorie de ''“l’amitié créatrice”'' comme ''“le lieu d’une ascèse, un foyer d’invention d’une contre-culture où l’on puise des principes de décalage par rapport à la plupart des modes d’existence institués – pour vivre autrement.”'' Sans prétendre ériger cette vie-à-trois en modèle absolu, l’auteur salue sa vertu libératrice, par contraste avec l’amitié classique, entravée selon lui par des normes sociales, familiales ou conjugales »<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=L’amitié, c’est mieux à 3, pour Geoffroy de Lagasnerie (et Didier Éribon, et Édouard Louis) {{!}} Les Inrocks |url=https://www.lesinrocks.com/livres/lamitie-cest-mieux-a-trois-pour-geoffroy-de-lagasnerie-et-didier-eribon-et-edouard-louis-537232-06-03-2023/ |site=lesinrocks.com |consulté le=2023-12-29}}.</ref>. Le livre se veut aussi une critique politique de la famille et du familialisme. « Moi, j’associe beaucoup la famille à la déperdition, à la tristesse, l’ennui, la sociabilité, l’obligation. Alors que l’amitié est l’espace d’aspiration à une vie au-dehors, qui n’a pas de centre, une vie centrée sur la rencontre », déclare Lagasnerie sur France Inter lors de la sortie du livre<ref>{{Lien web |langue=fr |titre="J’associe beaucoup la famille à la déperdition, à la tristesse, l’ennui", affirme Geoffroy de Lagasnerie |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-lundi-06-mars-2023-7257683 |site=France Inter |date=2023-03-06 |consulté le=2023-12-29}}.</ref>.

== Prises de position ==
=== Débats académiques ===
Le 30 juillet 2014, Geoffroy de Lagasnerie cosigne avec l'écrivain [[Édouard Louis]] une tribune dans ''[[Libération (journal)|Libération]],'' appelant au [[boycott]] de la {{17e|édition}} du cycle de conférences « [[Les Rendez-vous de l'histoire]] » de Blois, ayant pour thème « Les Rebelles »<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Édouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie : “Un rebelle est forcément progressiste"|périodique=Les Inrocks|date=26/08/14|lire en ligne=https://www.lesinrocks.com/2014/08/26/actualite/edouard-louis-geoffroy-lagasnerie-rebelle-forcement-progressiste-11520670/|consulté le=2018-07-18|pages=}}.</ref>. Le boycott vise à protester contre l'invitation faite à [[Marcel Gauchet]] de prononcer la conférence inaugurale de l'événement, ce dernier étant à leurs yeux un intellectuel réactionnaire et {{citation|un rebelle contre les rébellions et les révoltes}}<ref>{{Article|auteur=Geoffroy de Lagasnerie et [[Édouard Louis]]|titre=Pourquoi nous appelons à boycotter les Rendez-vous de l’histoire de Blois|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|date=2014-07-30|url=http://www.liberation.fr/debats/2014/07/30/pourquoi-nous-appelons-a-boycotter-les-rendez-vous-de-l-histoire-de-blois_1072778|consulté le=2015-07-15}}.</ref>. Marcel Gauchet réagit à cette tribune en la qualifiant de {{citation|pignolerie parisienne » et de « bêtise rétrograde d’une [[extrême gauche]] en délire}}<ref>{{Lien web|auteur=[[Pierre Assouline]]|titre=Marcel Gauchet serait trop réactionnaire pour parler des rebelles|url=http://larepubliquedeslivres.com/marcel-gauchet-ne-serait-pas-assez-rebelle-pour-parler-des-rebelles/|périodique=La République des livres|date=2014-07-30|consulté le=2015-07-15}}.</ref>.

{{article détaillé|Les Rendez-vous de l'histoire#Controverse autour de l'édition 2014}}

En {{date-|juillet 2017}}, il accuse la sociologue [[Nathalie Heinich]] d'homophobie et de {{citation|prises de positions réactionnaires}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Sociologie et “homophobie” : un prix et une discorde|périodique=Libération.fr|date=9 juillet 2017|lire en ligne=http://www.liberation.fr/debats/2017/07/09/sociologie-et-homophobie-un-prix-et-une-discorde_1582689|consulté le=2017-08-04|pages=}}.</ref>, et lance une pétition visant à lui retirer le prix Pétrarque. La pétition est signée par plus de {{nombre|1800}} personnes, dont [[Didier Eribon]], [[Alain Seban]], [[Hélène Hazera]], [[Olivier Le Cour Grandmaison]], [[Jean-Loup Amselle]] et le directeur du [[Conseil représentatif des associations noires de France|CRAN]], [[Louis-Georges Tin]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Signez cette pétition !|url=https://www.change.org/p/le-monde-retrait-du-prix-france-culture-le-monde-%C3%A0-nathalie-heinich|site=Change.org|consulté le=2017-08-07}}.</ref>. Nathalie Heinich répond à Lagasnerie dans la revue ''Limite'', le qualifiant de {{citation|sociologue connu pour sa malveillance}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Nathalie Heinich : Pétrarque conte les ragots|périodique=Limite|date=13 juillet 2017|lire en ligne=http://revuelimite.fr/tribune-nathalie-heinich-contre-la-meute|consulté le=2017-08-04|pages=}}.</ref>.

=== Positions publiques ===
En 2015, Geoffroy de Lagasnerie cosigne avec [[Édouard Louis]] un manifeste intitulé « Intellectuels de gauche, réengagez-vous ! »<ref>{{Lien web |titre=Manifeste pour une contre-offensive intellectuelle et politique |url=http://blogs.mediapart.fr/blog/geoffroy-de-lagasnerie/260915/manifeste-pour-une-contre-offensive-intellectuelle-et-politique |consulté le=2015-11-22}}. Texte publié dans ''Le Monde'' daté du 27-28 septembre 2015, et republié en langue anglaise dans la ''[[Los Angeles Review of Books]]'' {{Lien web |langue=en-US |titre=Manifesto for an Intellectual and Political Counteroffensive |url=https://lareviewofbooks.org/essay/manifesto-for-an-intellectual-and-political-counter-offensive |site=The Los Angeles Review of Books |consulté le=2016-01-24}}.</ref>.

La même année, il est signataire de l'« appel des 800 » en faveur d'une politique d'accueil des [[migrant]]s plus respectueuse des [[droits de l'homme]] que celle appliquée par le gouvernement français<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Jungle de Calais : l'appel des 800|url=http://www.liberation.fr/france/2015/10/20/jungle-de-calais-l-appel-des-800_1407520|site=liberation.fr|date=2015/10/20}}.</ref>.

En 2016, il adresse avec Édouard Louis une lettre ouverte au Premier ministre [[Manuel Valls]], dans laquelle ils l'accusent de ne pas essayer de comprendre les causes du [[terrorisme]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Manuel Valls, vous n’avez rien fait contre le terrorisme|périodique=Libération.fr|date=3 août 2016|lire en ligne=http://www.liberation.fr/debats/2016/08/03/manuel-valls-vous-n-avez-rien-fait-contre-le-terrorisme_1470098|consulté le=2017-08-04|pages=}}.</ref>. Manuel Valls répond à cette lettre<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Manuel Valls : «Nous faisons tout contre le terrorisme»|périodique=Libération.fr|date=4 août 2016|lire en ligne=http://www.liberation.fr/france/2016/08/04/manuel-valls-nous-faisons-tout-contre-le-terrorisme_1470345|consulté le=2017-08-04|pages=}}.</ref> dans une tribune à ''Libération''<ref name="Figaro082016">{{Article|langue=fr|prénom1=Tristan Quinault|nom1=Maupoil|titre=Terrorisme : Valls dénonce la «cécité» de l'écrivain Édouard Louis|périodique=Le Figaro|date=2016-08-05|issn=0182-5852|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2016/08/05/25002-20160805ARTFIG00109-terrorisme-valls-denonce-la-cecite-de-l-ecrivain-edouard-louis.php|consulté le=2017-08-04}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Dans Libé, Edouard Louis et Manuel Valls se demandent pourquoi les terroristes sont méchants|périodique=Marianne|date=2016-08-05|lire en ligne=https://www.marianne.net/politique/dans-libe-edouard-louis-et-manuel-valls-se-demandent-pourquoi-les-terroristes-sont|consulté le=2017-08-04}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre="Nous faisons tout contre le terrorisme" : répond Manuel Valls à Edouard Louis|périodique=LExpress.fr|date=2016-08-04|lire en ligne=http://www.lexpress.fr/actualite/politique/nous-faisons-tout-contre-le-terrorisme-repond-manuel-valls-a-edouard-louis_1818757.html|consulté le=2017-08-04}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=de|prénom1=Felix|nom1=Stephan|titre=Frankreich: Links und linkser|périodique=Die Zeit|date=2016-08-09|issn=0044-2070|lire en ligne=http://www.zeit.de/kultur/2016-08/frankreich-terrorismusbekaempfung-manuel-valls-liberation|consulté le=2017-08-04}}.</ref>, où il déclare notamment :
{{citation bloc|Qui peut sérieusement soutenir que le gouvernement détourne les yeux face aux inégalités sociales, au chômage, à l'exclusion, aux discriminations, à la situation dans nos quartiers ? J'ai été l'un des premiers à dénoncer l'existence d'un ''[[apartheid]]'' social et territorial au sein de notre République<ref name="Figaro082016"/>.}}

À la suite de cet échange, Lagasnerie insiste sur la nécessité de rechercher des {{citation|explication[s] non terroriste[s] du terrorisme}}<ref>{{Lien web|titre=L’insurrection, et si elle était là ?|url=http://rue89.nouvelobs.com/2016/01/18/linsurrection-si-etait-262869|site=Rue89|consulté le=2016-01-24}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les terroristes se retrouveraient totalement dans le discours de Valls|url=http://www.arretsurimages.net/emissions/2016-01-15/Les-terroristes-se-retrouveraient-totalement-dans-le-discours-de-Valls-id8381|site=@rrêt sur images|consulté le=2016-01-24}}.</ref>.

En {{date-|septembre 2017}}, il signe une tribune dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' intitulée {{"|En défense des accusés du quai Valmy}}, soutenant des individus jugés au tribunal pour avoir incendié une voiture de police avec ses occupants, lors d'une [[manifestation]] organisée par le collectif « Urgence notre police assassine »<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=En défense des accusés du quai de Valmy|périodique=Libération.fr|date=14 septembre 2017|lire en ligne=http://www.liberation.fr/debats/2017/09/14/en-defense-des-accuses-du-quai-de-valmy_1596392|consulté le=2017-10-25|pages=}}.</ref>.

Au cours de cette même année, Geoffroy de Lagasnerie soutient la lutte d'[[Assa Traoré]] et la famille d'[[Affaire Adama Traoré|Adama Traoré]] contre les [[Violence policière|violences policières]] et déclare voir dans cette lutte le « centre du monde »<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Lettre à Assa Traoré|url=http://www.bondyblog.fr/201705201113/lettre-a-assa-traore/#.WYR6aIjyi73|site=bondyblog.fr|consulté le=2017-08-04}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=La mort d'Adama Traoré, une affaire d'État|périodique=Slate.fr|date=26 juillet 2017|lire en ligne=http://www.slate.fr/story/149028/mort-adama-traore|consulté le=2017-08-04|pages=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Assa Traoré, un an de combat pour la vérité|périodique=France Culture|date=21 juillet 2017|lire en ligne=https://www.franceculture.fr/emissions/itineraire-bis/assa-traore-un-de-combat-pour-la-verite|consulté le=2017-08-04|pages=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=10 choses à savoir sur Assa Traoré|périodique=L'Obs|date=18 mai 2017|lire en ligne=http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20170517.OBS9529/mort-d-adama-traore-10-choses-a-savoir-sur-sa-grande-soeur-assa.html|consulté le=2017-08-04|pages=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Adama Traoré : l'intellectuel Geoffroy de Lagasnerie et Assa Traoré appellent à une commémoration le 22 juillet|périodique=Clique.tv|date=2017-07-19|lire en ligne=https://www.clique.tv/affaire-adama-traore-lintellectuel-geoffroy-de-lagasnerie-et-assa-traore-appellent-a-un-grand-rassemblement-le-22-juillet/|consulté le=2017-08-04}}.</ref>. En 2019, il publie ''Le Combat Adama'' avec Assa Traoré, qui relate leurs années de lutte<ref>{{Lien web|langue=fr|nom=Togola|titre=Un jour, un livre: Le combat Adama ou la lutte pour le changement|url=https://blogs.mediapart.fr/togola/blog/250819/un-jour-un-livre-le-combat-adama-ou-la-lutte-pour-le-changement|site=Club de Mediapart|consulté le=2020-10-16}}.</ref>.

En avril 2020, il proteste contre le [[Confinement de 2020 en France|confinement]] en vigueur en [[France]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=“À l’air libre” : Macron et ses promesses sans garanties, les effets psy du confinement et nos corps surveillés|url=https://www.mediapart.fr/journal/france/140420/l-air-libre-macron-et-ses-promesses-sans-garanties-les-effets-psy-du-confinement-et-nos-corps-surveilles|site=Mediapart|consulté le=2020-10-20}}.</ref>, qui a selon lui {{Citation|produit un éclatement et une délégitimation de toutes les formes de vie non institutionnelles et familiales}}, en agissant comme un {{Citation|vecteur d’une normalisation d’un modèle familial}}<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom=Raphaël|nom=Kempf|titre=Et le gouvernement décida de confiner les libertés|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2020/05/KEMPF/61747|site=Le Monde diplomatique|date=2020-05-01|consulté le=2020-10-19}}.</ref>.

=== Choix électoraux ===
Sur [[France Inter]], le {{date-|30 septembre 2020}}, il déclare qu'il vote toujours pour le « moins pire », qu'il a voté pour [[Emmanuel Macron]] au second tour de l'[[Élection présidentielle française de 2017|élection présidentielle de 2017]], et qu'il {{citation|l'assume}}<ref>{{Lien vidéo|langue=fr|people=[[Nicolas Demorand]] , [[Léa Salamé]]|date=2020-09-30|titre=Geoffroy de Lagasnerie|url=https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-30-septembre-2020|medium=|consulté le=2020-09-30|émission=L'invité de 8 h 20 : le grand entretien|chaine=[[France Inter]]|durée=24}}.</ref>.

En {{date-|novembre 2018}}, il apporte son soutien aux candidats de [[La France insoumise]] dans le cadre de l’élection législative partielle de la [[Première circonscription de l'Essonne|première circonscription de l’Essonne]]<ref>{{Lien web|titre=Pourquoi nous soutenons toujours la candidature de Farida Amrani et Ulysse Rabaté|url=http://www.regards.fr/politique/article/pourquoi-nous-soutenons-toujours-la-candidature-de-farida-amrani-et-ulysse|site=regards.fr|date=5 novembre 2018|consulté le=7 novembre 2018|brisé le = 2024-02-09}}.</ref>.

Le {{date-|6 mai 2019}}, il annonce qu'il votera pour la liste de [[Manon Aubry]] de [[La France insoumise]] aux [[Élections européennes de 2019 en France|élections européennes]]<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom1=Geoffroy De|nom1=Lagasnerie|titre=Voter pour la liste de Manon Aubry, de la France insoumise le 26 mai prochain|url=https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/060519/voter-pour-la-liste-de-manon-aubry-de-la-france-insoumise-le-26-mai-prochain|site=Club de Mediapart|consulté le=2019-05-06}}.</ref>.

== Réception critique ==
=== Réception universitaire ===
Le politologue [[Achille Mbembe]] écrit, dans un commentaire sur ''L'Art de la révolte'', que Geoffroy de Lagasnerie est « sans doute l'un des plus talentueux [penseurs] de la nouvelle vague de la ''[[French Theory]]'' »<ref>{{Lien web|langue=en|nom1=Press|prénom1=Stanford University|titre=The Art of Revolt: Snowden, Assange, Manning {{!}} Geoffroy de Lagasnerie|page=onglet « reviews »|url=http://www.sup.org/books/title/?id=27861|site=sup.org|consulté le=2018-02-12}}.</ref>. À l'inverse, pour les sociologues [[Nathalie Heinich]] et Marc Joly, invités en {{date-|février 2018}} de l'émission ''[[Répliques]]'' animée par [[Alain Finkielkraut]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=La grande querelle des sociologues|périodique=France Culture|date=3 février 2018|lire en ligne=https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/la-grande-querelle-des-sociologues|consulté le=2018-02-12|pages=}}.</ref>, {{citation|personne ne prend au sérieux}} ses déclarations.

D'autres comptes rendus notent que {{citation|Lagasnerie ne s'appuie sur aucune investigation réelle, aucune donnée empirique}}<ref name="birnbaum">{{Article|auteur=[[Jean Birnbaum]]|titre=''Logique de la création'', de Geoffroy de Lagasnerie : la fabrique des débats intellectuels|périodique=[[Le Monde des livres]]|date=2011-01-13|url=https://www.lemonde.fr/livres/article/2011/01/13/grandeur-et-misere-du-debat-intellectuel_1465011_3260.html|consulté le=2015-07-13}}.</ref>, et que la réflexion y est {{citation|fragilisée par son manque de précision ([[Empirisme|empirique]] et [[Concept (philosophie)|conceptuelle]])}}<ref name="jouvenet">{{Article|auteur=[[Morgan Jouvenet]]|titre=Geoffroy de Lagasnerie, ''Logique de la création. Sur l’Université, la vie intellectuelle et les conditions de l’innovation''|périodique=Le Mouvement Social|numéro=240|année=2012|lire en ligne=http://www.lemouvementsocial.net/comptes-rendus/geoffroy-de-lagasnerie-logique-de-la-creation-sur-l%E2%80%99universite-la-vie-intellectuelle-et-les-conditions-de-l%E2%80%99innovation/|consulté le=2016-05-21|pages=155- 159}}.</ref>. Dans le cas de l'ouvrage ''Juger'', une recension critique de l'ouvrage note par exemple que la notion d'[[État de droit]] y est définie de manière {{citation|floue}} et {{citation|caricaturale}}, et que la démarche {{"|radicalement ''anti-empiriste''}} de l'auteur le conduit à raisonner {{citation|en vase clos}} sur la base de {{citation|généralités}} qui le conduisent à une {{citation|critique désincarnée et purement spéculative}}<ref name="zilsel">{{Article|auteur=[[Vincent-Arnaud Chappe]], [[Jérôme Lamy]] et [[Arnaud Saint-Martin]]|titre=Le tribunal des flagrants délires “sociologiques”|périodique=Carnet Zilsel|date=2016-01-30|url=http://zilsel.hypotheses.org/2415}}.</ref>. Cette critique a elle-même été interprétée de manière critique par [[Philippe Corcuff]] comme faisant de Lagasnerie un {{citation|[[bouc émissaire]]}} des dérèglements du {{citation|ressentiment}} générés par les institutions académiques<ref>{{Article|auteur1=[[Philippe Corcuff]]|titre=Guide de survie existentielle en milieu académique : de la police du ressentiment. Le cas Jérôme Lamy et Zilsel|périodique=Mediapart|date=18 avril 2017|lire en ligne=https://blogs.mediapart.fr/philippe-corcuff/blog/180417/guide-de-survie-existentielle-en-milieu-academique-de-la-police-du-ressentiment|pages=}}.</ref>. De la même manière, la philosophe [[Judith Butler]] juge « logique » qu’en retour de sa critique de l’institution {{citation|ceux qui contrôlent précisément les disciplines cherchent à l’écarter}}<ref name=":1"/>.

[[Bernard Lahire]], professeur de sociologie à l'ENS de Lyon, estime que Lagasnerie « s'assoit sur tout ce qui fait l'ordinaire du travail scientifique, [...], revendique le titre de sociologue pour légitimer ses analyses comme on enfile une blouse blanche pour vendre de la lessive<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Simon |nom=Blin |titre=Geoffroy de Lagasnerie, il n’y a pas débat |url=https://www.liberation.fr/debats/2020/10/14/geoffroy-de-lagasnerie-il-n-y-a-pas-debat_1802354/ |site=Libération |consulté le=2024-05-10}}</ref>.

Selon la philosophe [[Sandra Laugier]], Lagasnerie n'est certes pas un sociologue mais plutôt un {{citation|philosophe, voire un théoricien politique important}}<ref name="RiethBoucaud-Victoire" />.

=== Réception médiatique ===
Le journaliste Pierre Adeline évoque, au sujet de l'ouvrage ''L'Art de la révolte'', une {{citation|réflexion d’avant-garde}}<ref>{{Article|auteur=Pierre  Adeline|titre=L'Art de la révolte|périodique=[[Le Monde]]|date=2015-01-30|pages=15}}.</ref>.

Le {{date-|6 octobre 2017}}, la journaliste [[Judith Waintraub]], dans un article sur {{citation|les agents d’influence de l’islam}} publiée par ''[[Le Figaro Magazine]]'', liste des {{citation|intellectuels, responsables politiques ou acteurs associatifs de l'[[islamo-gauchisme]]}} qui, selon elle, {{citation|investissent l'espace médiatique}}, et elle cite une tribune de Lagasnerie. Ce dernier aurait recherché des justifications sociales à l'acte des jeunes ayant incendié un véhicule de police sur le [[quai de Valmy]], ce qui participerait à la lutte contre l'« [[islamophobie]] »<ref>{{lien web|auteur=Judith Waintraub|titre=Politiques, journalistes, intellos: enquête sur les agents d'influence de l'islam|url=http://premium.lefigaro.fr/actualite-france/2017/10/06/01016-20171006ARTFIG00069-politique-journalistes-intellos-enquete-sur-les-agents-d-influence-de-l-islam.php|site=lefigaro.fr|date=2017-10-06}}.</ref>.

[[Daniel Schneidermann]] présente généralement Lagasnerie sous un jour favorable<ref name="Schneidermann" />.

=== Polémiques ===
==== Critique du travail de David Dufresne sur les violences policières ====
Le {{date-|2 avril 2019}}, Geoffroy de Lagasnerie estime que le travail d'archivage et de compilation des violences policières de [[David Dufresne]], pendant le [[Mouvement des Gilets jaunes (France)|Mouvement des Gilets jaunes]], est {{citation|d'une certaine manière […] un peu complice de l'ordre policier}}<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |titre=Geoffroy de Lagasnerie : “La police ne sert pas d’abord à appliquer la loi mais à éliminer des groupes sociaux” |url=http://www.regards.fr/la-midinale/article/geoffroy-de-lagasnerie-la-police-ne-sert-pas-d-abord-a-appliquer-la-loi-mais-a |site=Regards.fr |date=2 avril 2019 |brisé le=2024-02-09}}.</ref>. La critique suscite de nombreuses réactions hostiles. [[Daniel Schneidermann]] y voit une stratégie promotionnelle pour le lancement de son ouvrage ''Le Combat Adama'', co-écrit avec [[Assa Traoré]], mais ajoute : {{citation|Le mérite de cette assertion est de rappeler une évidence : oui, le pouvoir médiatique de visibiliser, revient toujours à invisibiliser ce qu'on ne visibilise pas. Braquer le projecteur sur un visage mutilé, c'est toujours laisser dans l'ombre l'immense injustice qui oppresse le reste de l'univers. Il est bon de le savoir. Et de continuer tout de même}}<ref>{{Lien web|auteur1=Daniel Schneidermann|titre=Lagasnerie, Dufresne, et "le petit truc en trop"|url=https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/lagasnerie-dufresne-et-le-petit-truc-en-trop|site=arretsurimages.net|consulté le=2020-03-02}}.</ref>.

Quelques jours plus tard, Lagasnerie s'excuse nommément auprès de David Dufresne d'avoir employé le mot « complice », sur les ondes de [[France Culture]], tout en promouvant un {{citation|débat interne à la gauche », « dans un espace où on sait qu'on partage des combats communs, mais où on réfléchit ensemble sur la meilleure manière de les faire vivre}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Geoffroy de Lagasnerie : "En attirant l'attention sur un certains nombres [sic] de faits particulièrement violents on peut descandaliser des faits dont on s'est habitué alors qu'ils sont intrinsèquement violents"|url=https://www.dailymotion.com/video/x7594kj|site=Dailymotion|consulté le=2020-03-02}}.</ref>.

Selon Simon Blin, journaliste à ''[[Libération (journal)|Libération]]'', Lagasnerie plaide pour un débat, {{citation|lui qui refuse tant que l’on discute ses propres thèses}}<ref name=":1"/>.

==== Appel à la création de censures dans l'espace public ====
En septembre 2020, en marge de la sortie de son essai ''Sortir de notre impuissance politique'', Lagasnerie provoque une polémique à la suite d'un entretien chez [[France Inter]] en affirmant : {{Citation|Je pense que la politique est de l'ordre de l'antagonisme et de la lutte et j'assume totalement le fait qu'il faille reproduire un certain nombre de censures dans l'espace public, pour rétablir un espace où les opinions justes prennent le pouvoir sur les opinions injustes.}} Il ajoute qu'il ne s'agit pas pour lui d'être favorable à des interdictions d'État<ref name="Marianne" /> mais {{citation|à une forme de mépris que la gauche doit avoir pour les opinions de droite}} pour en freiner la {{citation|diffusion publique}} et, visant plus particulièrement ce qu'il qualifie de {{Citation|débats d'extrême droite ou semi racistes}} sur certaines chaînes d'information, arrêter d'en être {{citation|contaminés dans nos espaces de gauche}} et {{citation|les laisser tranquille dans leur coin, dans leur silence, les mépriser, les renvoyer à leur insignifiance}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Geoffroy de Lagasnerie : "La manifestation ou la grève sont des formes d’expression et plus d’action"|url=https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-30-septembre-2020|site=franceinter.fr|consulté le=2020-10-15}}.</ref>.

La [[maire de Paris]], [[Anne Hidalgo]], juge son discours « inspirant »<ref name=":1"/>. [[Daniel Schneidermann]] voit dans l'affirmation polémique de Lagasnerie une « punchline » qui a dépassé sa pensée, et estime que Lagasnerie, « poussé dans ses retranchements » sur son idée de « censure », s'est replié ensuite sur une idée de « boycott »<ref name="Schneidermann" />. Par contre, le journaliste Louis Nadau de ''[[Marianne (magazine)|Marianne]]'' voit dans l'affirmation polémique de Lagasnerie une nouvelle {{citation|"censure" pour les "impurs"}}<ref name="Marianne">[https://www.marianne.net/politique/gauche/censure-pour-les-impurs-la-gauche-riante-de-geoffroy-de-lagasnerie "Censure" pour les "impurs" : la gauche riante de Geoffroy de Lagasnerie], marianne.net, {{1er}} octobre 2020.</ref>. Le discours de Lagasnerie provoque une levée de boucliers sur les réseaux sociaux, tant à gauche qu'à droite<ref name=":1"/>{{,}}<ref>[https://www.tribunejuive.info/2020/10/02/le-sociologue-dextreme-gauche-geoffroy-de-lagasnerie-veut-retablir-une-certaine-forme-de-censure/ « Le sociologue d’extrême gauche Geoffroy de Lagasnerie veut rétablir “une certaine forme de censure” »], ''tribunejuive.info'', 2 octobre 2020.</ref>.

[[Daniel Schneidermann]] estime également que l'accueil fait au discours de Geoffroy de Lagasnerie contraste avec celui réservé aux caricatures de ''[[Charlie Hebdo]]'' : {{Citation|S’il est évident que Charlie a « le droit » de publier les caricatures de Mahomet, il n’est pas du tout certain que le philosophe Geoffroy de Lagasnerie bénéficie du même droit de prononcer quelques provocations le matin sur France Inter}}<ref name="Schneidermann">{{Lien web|langue=fr|prénom=Daniel|nom=Schneidermann|titre=''Charlie'' et Lagasnerie : sur deux blasphèmes|url=https://www.liberation.fr/debats/2020/10/04/charlie-et-lagasnerie-sur-deux-blasphemes_1801365|site=Libération.fr|date=2020-10-04|consulté le=2020-10-19}}.</ref>. [[Valérie Toranian]] juge la comparaison de Schneidermann {{citation|écœurant[e]}} car {{citation|ceux de ''Charlie'' sont morts pour la liberté d'expression}} tandis que, selon elle, Lagasnerie propose {{citation|justement de supprimer}} cette liberté d'expression par la création {{citation|de nouveaux espaces de censure…}}<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom=Valérie|nom=Toranian|titre=Les petites frappes de la pensée : apologie de la violence, terrorisme intellectuel, censure|url=https://www.revuedesdeuxmondes.fr/les-petites-frappes-de-la-pensee-apologie-de-la-violence-terrorisme-intellectuel-censure/|site=revuedesdeuxmondes.fr|date=2020-10-12|consulté le=2021-03-02}}.</ref>.

== Publications ==
=== Ouvrages ===
* ''Après tout. Entretiens sur une vie intellectuelle'' (avec [[René Schérer]]), [[Les éditions Cartouche]], 2007 {{ISBN|9782915842210}}
* ''L'Empire de l'université. Sur Bourdieu, les intellectuels et le journalisme'', [[Éditions Amsterdam]], 2007 {{ISBN|9782915547535}}
* ''Sur la science des œuvres. Questions à Pierre Bourdieu (et à quelques autres)'', Éditions Cartouche, 2011 {{ISBN|9782915842739}}
* ''Logique de la création. Sur l'Université, la vie intellectuelle et les conditions de l'innovation'', [[Librairie Arthème Fayard|Fayard]], {{coll|À venir}}, 2011 {{ISBN|978-2213655840}}
* ''La Dernière Leçon de Michel Foucault. Sur le néolibéralisme, la théorie et la politique'', Fayard, {{coll|À venir}}, 2012 {{ISBN|9782213671413}}
* ''L'Art de la révolte. Snowden, Assange, Manning'', Fayard, {{coll|À venir}}, 2015 {{ISBN|978-2-213-68578-6}}
* ''Juger. L'État pénal face à la sociologie'', Fayard, {{coll|À venir}}, 2016 {{ISBN|2213666547}}
* ''Penser dans un monde mauvais'', [[Presses universitaires de France]], 2017 {{ISBN|9782130785507}}
*''Le Combat Adama'' (avec [[Assa Traoré]]), [[Éditions Stock]], 2019 {{ISBN|9782234087620}}
*''La Conscience politique''. Fayard, 2019 {{ISBN|978-2-213-70131-8}}
*''Sortir de notre impuissance politique'', Fayard, 2020 {{ISBN|9782213717104}}
*''L'Art impossible'', Presses universitaires de France, {{coll|Des mots}}, 2020 {{ISBN|978-2-13-082546-3}}
* ''Mon corps, ce désir, cette loi : réflexions sur la politique de la sexualité'', Fayard, 2021 {{ISBN|9782213721590}}
* ''3. Une aspiration au dehors'', [[Éditions Flammarion|Flammarion]], 2023 {{ISBN|9782080420015}}
*''Se méfier de Kafka'', Flammarion, 2024

=== Chapitres d'ouvrages ===
* « Exister socialement. Sur la sociologie et les théories de la reconnaissance » in [[Édouard Louis]] (dir), ''Pierre Bourdieu, l'insoumission en héritage'', PUF, {{coll|Hors collection}}, 2013
* « Que signifie penser ? », in [[François Caillat]] (dir.), ''Foucault contre lui-même'', [[Presses universitaires de France|PUF]], {{coll|Des mots}}, 2014

=== Préfaces ===
* Préface à ''[[La Désobéissance civile]]'' de [[Henry David Thoreau|Thoreau]], Milles et une nuits, 2022

=== Articles ===
{{…}}
* {{Article|langue=fr|titre=L'inconscient sociologique|périodique=[[Les Temps modernes (revue)|Les Temps modernes]]|issn=0040-3075|année=2009|numéro=654|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-les-temps-modernes-2009-3-page-99.htm|consulté le=2016-05-21|pages=99-108}}

=== Prix ===
* 2016 : Prix de l'écrit social pour son ouvrage ''Juger, L'État pénal face à la sociologie''<ref>{{Lien web|prénom1=Super|nom1=Utilisateur|titre=Prix Ouvrage|url=http://www.arifts.fr/index.php/le-prix/prix-ouvrage.html|site=arifts.fr|consulté le=2016-11-06}}.</ref>.

== Notes et références ==
{{Références nombreuses|taille=24}}

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Liste de familles subsistantes d'ancienne bourgeoisie française]]
* [[Pierre Bourdieu]], [[Michel Foucault]]
* [[Sociologie historique du politique]]
* [[Philosophie de l'histoire]]
* [[Anthropologie politique]]
* [[Édouard Louis]]
* [[Didier Eribon]]

=== Vidéographie ===
* {{Lien web |langue=fr|auteur=Blast |titre=Se révolter face aux crimes du capitalisme (interviews de G. de Lagasnerie par Soumaya Benaissa)|url=https://www.youtube.com/watch?v=rvU_DPUeD5I |consulté le=2022-04-12}}

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog Blog] de Geoffroy de Lagasnerie sur l'espace « invité » de ''[[Mediapart]]''
* [http://www.franceculture.fr/personne-geoffroy-de-lagasnerie.html Interventions de Geoffroy de Lagasnerie] sur [[France Culture]]
* {{Lien web|titre=Contre l'université : entretien avec Geoffroy de Lagasnerie|url=http://www.hors-serie.net/Aux-Ressources/2015-01-24/Geoffroy-de-Lagasnerie-id57|site=Hors-série|date=2015-01-24|consulté le=2015-07-14}}

{{portail|philosophie|sociologie|politique française|LGBT}}

{{DEFAULTSORT:Lagasnerie, Geoffroy de}}
[[Catégorie:Sociologue français du XXIe siècle]]
[[Catégorie:Philosophe français du XXIe siècle]]
[[Catégorie:Naissance en avril 1981]]
[[Catégorie:Naissance à Fontenay-aux-Roses]]
[[Catégorie:Élève de l'École normale supérieure Paris-Saclay]]
[[Catégorie:Personnalité ayant fait son coming out]]