Français : En décembre 1915, André Mare rejoint la section camouflage des armées. Cette section est spécialisée dans l’ensemble des questions liées au camouflage. Une nouvelle problématique qui est née à la suite de la stabilisation des lignes de front et la nécessité de dissimuler les troupes et l’artillerie aux yeux de l’ennemi. Dès lors, les soldats de cette section vont s’employer à rendre les uniformes plus discrets et les différentes armes moins repérables. Afin de réaliser cette prouesse, les soldats de la section camouflage (dont l’immense majorité sont des artistes ou des décorateurs de théâtre dans le civil) vont s’inspirer des normes cubistes pour déstructurer les formes et les couleurs afin de rendre les pièces d’artilleries méconnaissables comme c’est le cas de ce canon 280. Ce dernier, peint en aplats de couleur de formes irrégulières, se fond dans son environnement (composé d’arbres et de maisons) jusqu’à disparaître complètement du champ de vision du spectateur. Il est juste possible de distinguer la pointe du canon et la plaque de métal qui permettait de protéger les artilleurs qui rechargeaient le canon. Le reste du canon est rendu indiscernable grâce à l’utilisation de formes géométriques déstructurées et d’aplats de couleurs très différents. Le but de ce procédé était donc de fondre le canon dans son environnement pour le dissimuler aux yeux de l’ennemi. L’objectif était ainsi double : attaquer l’ennemi sans pouvoir être repéré et éviter que le canon soit visible de l’ennemi pour ne pas être détruit.