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<p align=justify>Longtemps monopole de [[Bâle]], les métiers mécaniques sont introduits après 1772 à [[Saint-Étienne]] qui va devenir le grand centre de fabrication du ruban de soie. En 1786, il y avait dans la région stéphanoise 15.250 métiers (2.246 seulement à Bâle) produisant pour 17 millions de francs dont près de la moitié était exportée. Après les épreuves de la Révolution et de l'Empire, l'industrie du ruban connaît un essor très important et de 1815 à 1856, Saint-Étienne connaît un véritable âge d'or. Les Stéphanois réussissent à adopter la mécanique Jacquard au métier de ruban et l'utilisation du [[métier Jacquard]] dans le ruban permet de produire une plus grande variété de rubans. En 1846, le chiffre d'affaire de Saint-Étienne est de 46 millions de francs contre 20 millions pour sa grande rivale Bâle. Entre 1857 et 1866, une grave crise affecte l'industrie du ruban mais Bâle, qui a développé de grandes usines contrairement à Saint-Étienne, supporte plus facilement la situation. Cependant, le traité de [[libre-échange]] de 1860 entre la France et le [[Royaume-Uni]] ouvre l'important marché britannique au ruban stéphanois et provoque la ruine de [[Coventry]].
<p align=justify>Longtemps monopole de [[Bâle]], les métiers mécaniques sont introduits après 1772 à [[Saint-Étienne]] qui va devenir le grand centre de fabrication du ruban de soie. En 1786, il y avait dans la région stéphanoise 15.250 métiers (2.246 seulement à Bâle) produisant pour 17 millions de francs dont près de la moitié était exportée. Après les épreuves de la Révolution et de l'Empire, l'industrie du ruban connaît un essor très important et de 1815 à 1856, Saint-Étienne connaît un véritable âge d'or. Les Stéphanois réussissent à adopter la mécanique Jacquard au métier de ruban et l'utilisation du [[métier Jacquard]] dans le ruban permet de produire une plus grande variété de rubans. En 1846, le chiffre d'affaire de Saint-Étienne est de 46 millions de francs contre 20 millions pour sa grande rivale Bâle. Entre 1857 et 1866, une grave crise affecte l'industrie du ruban mais Bâle, qui a développé de grandes usines contrairement à Saint-Étienne, supporte plus facilement la situation. Cependant, le traité de [[libre-échange]] de 1860 entre la France et le [[Royaume-Uni]] ouvre l'important marché britannique au ruban stéphanois et provoque la ruine de [[Coventry]].


<p align=justify>Désormais, le ruban bon marché l'emporte sur le ruban de luxe avec la démocratisation de la consommation. La Fabrique utilise moins de [[soie]] et davantage de [[coton]]. La production dispersée dans des ateliers familiaux recule au profit de l'usine. Le [[protectionnisme]] favorise la mise en place d'industries nationales aux dépens de Saint-Étienne et de Bâle : ainsi aux États-Unis, la ville de [[Paterson]] devient un grand centre de production. En Allemagne, la fabrique est dispersée entre [[Krefeld]], Barmen et Elberfeld (ces deux villes formant aujourd'hui [[Wuppertal]]).
<p align=justify>Désormais, le ruban bon marché l'emporte sur le ruban de luxe avec la banalisation de la consommation. La Fabrique utilise moins de [[soie]] et davantage de [[coton]]. La production dispersée dans des ateliers familiaux recule au profit de l'usine. Le [[protectionnisme]] favorise la mise en place d'industries nationales aux dépens de Saint-Étienne et de Bâle : ainsi aux États-Unis, la ville de [[Paterson]] devient un grand centre de production. En Allemagne, la fabrique est dispersée entre [[Krefeld]], Barmen et Elberfeld (ces deux villes formant aujourd'hui [[Wuppertal]]).


<p align=justify>A la veille de la première guerre mondiale, la rubanerie occupait 30 000 personnes et faisait vivre avec les industries annexes plus de 80 000 personnes autour de Saint-Étienne.
<p align=justify>A la veille de la première guerre mondiale, la rubanerie occupait 30 000 personnes et faisait vivre avec les industries annexes plus de 80 000 personnes autour de Saint-Étienne.

Version du 11 décembre 2006 à 12:03

La rubanerie est l'industrie et le commerce du ruban.

Particularités du ruban

Le ruban est un tissu étroit, employé comme lien, bordure, ornement dans le vêtement, la parure ou l'ameublement. Il se distingue de l'étoffe par l'existence d'une lisière visible qui forme sa bordure indispensable. Le ruban englobe, outre le beau ruban de mode, le ruban de décoration, les étiquettes textiles et écussons, les sangles et autres rubans techniques, le ruban élastique pour lingerie, la passementerie d'ameublement, le tissu à usage médical.

En raison de sa particularité, le ruban a connu une précoce mécanisation : en effet, un métier pouvant tisser plusieurs pièces à la fois, le métier dit à la Zurichoise, est mis au point dès le XVIIe s. De ce fait et en raison du rôle de la mode, exigeant une grande souplesse pour s'adapter à ses caprices, la production a combiné pendant longtemps le travail à domicile dans le cadre de la Fabrique (domestic system en France mais verlagsystem en Suisse) et l'usine. A côté du ruban de soie, il faut signaler l’importance du ruban commun ou utilitaire en toile de lin ou en coton ou en métissé en Normandie, dans le Lieuvin, et en Belgique à Comines-Warneton.

Un bref historique

Longtemps monopole de Bâle, les métiers mécaniques sont introduits après 1772 à Saint-Étienne qui va devenir le grand centre de fabrication du ruban de soie. En 1786, il y avait dans la région stéphanoise 15.250 métiers (2.246 seulement à Bâle) produisant pour 17 millions de francs dont près de la moitié était exportée. Après les épreuves de la Révolution et de l'Empire, l'industrie du ruban connaît un essor très important et de 1815 à 1856, Saint-Étienne connaît un véritable âge d'or. Les Stéphanois réussissent à adopter la mécanique Jacquard au métier de ruban et l'utilisation du métier Jacquard dans le ruban permet de produire une plus grande variété de rubans. En 1846, le chiffre d'affaire de Saint-Étienne est de 46 millions de francs contre 20 millions pour sa grande rivale Bâle. Entre 1857 et 1866, une grave crise affecte l'industrie du ruban mais Bâle, qui a développé de grandes usines contrairement à Saint-Étienne, supporte plus facilement la situation. Cependant, le traité de libre-échange de 1860 entre la France et le Royaume-Uni ouvre l'important marché britannique au ruban stéphanois et provoque la ruine de Coventry.

Désormais, le ruban bon marché l'emporte sur le ruban de luxe avec la banalisation de la consommation. La Fabrique utilise moins de soie et davantage de coton. La production dispersée dans des ateliers familiaux recule au profit de l'usine. Le protectionnisme favorise la mise en place d'industries nationales aux dépens de Saint-Étienne et de Bâle : ainsi aux États-Unis, la ville de Paterson devient un grand centre de production. En Allemagne, la fabrique est dispersée entre Krefeld, Barmen et Elberfeld (ces deux villes formant aujourd'hui Wuppertal).

A la veille de la première guerre mondiale, la rubanerie occupait 30 000 personnes et faisait vivre avec les industries annexes plus de 80 000 personnes autour de Saint-Étienne.

Aujourd’hui, une cinquantaine d’entreprises employant 3000 personnes travaillent dans ce secteur dans la région stéphanoise pour le marché mondial.

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