12 000 ans av. J.-C., datation de pommes de terre fossiles sur le site de Monte Verde (Chili), probablement consommées par des populations aborigènes[1].
8000 ans av. J.-C., datation de restes de tubercules de pommes de terre retrouvés dans des grottes du canyon Chilca au Pérou[2].
1540, d'après une tradition locale du Haut-Vivarais, des trifolas (mot francisé en « truffoles » au XVIIIe siècle, pour désigner la pomme de terre) auraient été importées depuis Tolède (Espagne) par le moine franciscain Pierre Sornas originaire du hameau de Bécuse à Saint-Alban-d'Ay[7] (cette information, tirée d'un ouvrage postérieur publié en 1785, soit 245 ans plus tard, n'est confirmée par aucune source scientifique ou universitaire[8]).
1557, Jérôme Cardan, dans son ouvrage intitulé De Rerum varietate, est le premier auteur italien à mentionner la pomme de terre : « Sur le penchant des montagnes, dans la région du Pérou, les papas sont comme une espèce de truffe, dont on se sert en place de pain, et qui sont engendrées dans le sol... On les fait sécher et on les appelle cinno »[11],[12].
1578, au cours de son périple autour du monde, le corsaire anglais Francis Drake, reçut des pommes de terre de la part des indigènes Lafkenches de l'île Mocha (sud du Chili)[16].
1584, le père carmélite, Nicolò Doria, aurait rapporté en 1584 la pomme de terre d'Espagne à Gênes (Ligurie) où ce tubercule aurait été cultivé pour la première fois en Italie[17].
1587, Philippe de Sivry, seigneur de Walhain (en Hainaut) et préfet de la ville de Mons (Belgique) reçoit, sous le nom de taratouffli, des tubercules de pomme de terre envoyés par le légat du pape. Il en envoie deux à Charles de L'Écluse au début de 1588[20].
1596, le botaniste anglais John Gerard publie le catalogue des plantes de son jardin de Holborn, près de Londres, dont la pomme de terre, qu'il nomme Papus orbiculatus[21].
1596, le botaniste bâlois Gaspard Bauhin dans son Φυτοπιναξ (Phytopinax) donne la première description botanique et la première représentation publiée de la pomme de terre, qu'il nomme Solanum tuberosum[22].
Décembre1597, John Gerard publie son herbier (Herball, Generall Historie of Plants). La pomme de terre est décrite et illustrée sous le nom de potatoe of Virginia (pomme de terre de Virginie)[23].
1600, dans son Théâtre d'agriculture et mesnage des champs, l'agronome français Olivier de Serres cite la pomme de terre qu'il nomme « cartoufle »[24].
John Gerard, The Herball or Generall Historie of Plantes (1597).
1601, Charles de L'Écluse publie à Anvers son Rariorum plantarum historia (Histoire des plantes rares) dans lequel la pomme de terre est décrite précisément et illustrée sous le nom de Arachidna Teoph. Fortè; Papas Peruanorum[25].
1616, en France, selon Jean-Henri Fabre, « le premier plat de pommes de terre, alors rareté de haut prix, est servi à la table du roi Louis XIII »[31].
1620, le père Robert Clarke, un des frères de l'ordre des Chartreux obligés de quitter l'Angleterre à cette époque, introduit la culture de la pomme de terre près de Nieuport en Flandre-Occidentale[32].
1620, Gaspard Bauhin publie son Prodomos Theatri Botanici dans lequel il nomme la pomme de terre Solanum tuberosum esculentum (morelle tubéreuse comestible)[33].
1740, le froid intense de l'hiver 1739-1740, qui détruit la récolte de pommes de terre, suivi d'une sécheresse l'été suivant, entraîne une famine en Irlande[40].
1750, De Combles, agronome français, dans son École du potager (1re édition) décrit la pomme de terre sous le nom de « truffe » indiquant qu'elle est consommée par le « petit peuple »[41].
1756, Henri Louis Duhamel du Monceau, botaniste et agronome français, publie son Traité de la culture des terres dans lequel il rapporte des expériences de culture de la pomme de terre, notamment celle de M. de Villiers à Villiers-en-Lieu (Champagne) en 1755 et 1756. Ces pommes de terre étaient destinées à l'alimentation du bétail après cuisson à l'eau[43].
1766, l'agronomesuisse, Samuel Engel, publie son Traité de la nature, de la culture et de l'utilité des pommes de terre, dans le but de favoriser la culture de la pomme de terre en Suisse romande[45].
En 1771, l'académie de Besançon lance un concours sur les végétaux qui pourraient suppléer en cas de disette à ceux que l'on emploie communément, dont Parmentier remporte le premier prix.
1776, Adam Smith, dans la Richesse des nations(An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations), estime qu'en valeur alimentaire, un champ de pommes de terre produit trois fois plus qu'un champ de blé[50].
1794, à Paris, publication de La Cuisinière républicaine, qui enseigne la manière simple d'accommoder les pommes de terre, avec quelques avis sur les soins nécessaires pour les conserver, de madame Mérigot, premier livre de recettes consacré à la pomme de terre en France[54].
1802, John Malcolm introduit la pomme de terre en Perse[55]. La pomme de terre est alors appelée « prune de Malcolm », آلوئی مالکم ālū-i malqalm[56].
1803, visitant le Mexique, Alexander von Humboldt relate pour la première fois la présence de la pomme de terre cultivée dans ce pays. Il émet l'hypothèse que la plante a été importée des Andes par les Espagnols[57].
1811, année marquant l'apparition de plasma germinatif d'origine chilienne dans les variétés européennes de pomme de terre, jusqu'alors d'origine exclusivement andine[58].
1825, des « émeutes de la pomme de terre » éclatent dans l'île de Man lorsque l'évêque du lieu décide de lever la dîme sur la récolte de pommes de terre et de navets, et le contraignent à renoncer[60].
1827, William Kitchiner, cuisinier anglais publie The cook's oracle qui contient notamment une recette intitulée Potatoes fried in slices or shavings préfigurant les chips[61].
1845, le mildiou provoque une forte baisse de la récolte de pommes de terre dans toute l'Europe du Nord, particulièrement en Belgique et aux Pays-Bas (respectivement - 87 % et - 71 %)[66].
1853, érection à Offenbourg (Allemagne) d'une statue de Francis Drake tenant un plant de pomme de terre fleuri dans la main gauche, en l'honneur de celui qui « répandit l'usage de la pomme de terre en Europe ». Ce monument fut détruit pendant la Seconde Guerre mondiale[69].
1853, à Utica (New York), Chauncey E. Goodrich obtient, à partir d'une introduction du Chili, la variété 'Garnet Chili' qui eut une descendance prolifique, dont des variétés qui ont joué un rôle de premier plan telles que 'Early Rose', 'Russet Burbank' et 'Kennebec'[70],[71].
1883, Alexis Millardet, botaniste français, met au point la bouillie bordelaise pour lutter contre le mildiou, utilisée d'abord sur la vigne, puis sur la pomme de terre[79].
1886, France, publication de la deuxième édition du Catalogue méthodique et synonymique des variétés de pommes de terre par Henry Lévêque de Vilmorin[81].
1896, identification de l'agent de la galle verruqueuse par Schilbersky (université de Budapest) sous le nom de Chrysophlyctis endobiotica (renommé Synchytrium endobioticum en 1910 par Percival[84].
1910, découverte en Écosse de la résistance au mildiou de Solanum demissum, qui sera exploitée par la suite pour créer des variétés résistantes[87].
1912, les États-Unis décrètent un embargo sur les importations de pommes de terre en provenance des pays d'Europe touchés par la galle verruqueuse[86].
1936, à Bruxelles (Belgique), première « conférence internationale pour l'étude de la lutte en commun contre le doryphore » qui réunit des représentants de l'Allemagne, de la Belgique, de la France, de l'Italie, du Luxembourg, du Maroc, des Pays-Bas, de la Pologne, de la Suède, de la Suisse, de la Tchécoslovaquie et du Royaume-Uni[95].
1999, publication par Agrimedia de la première édition du « Catalogue mondial des variétés de pommes de terre ». L'édition 2007 recense plus de 4200 variétés[115].
2000, le CIP restitue 496 nouvelles variétés indigènes à des communautés indiennes du Pérou[116].
2003, aux États-Unis, au plus fort de la crise irakienne, certains restaurants rebaptisent les frites(French fries) en Freedom fries (frites de la liberté)[120].
2005, le Pérou instaure une « Journée nationale de la pomme de terre » (Día Nacional de la Papa) le 30 mai[121].
2007, afin de protéger la diversité génétique des variétés indigènes, le gouvernement régional de Cuzco (Pérou) décrète le bannissement des pommes de terre transgéniques de son territoire[122].
, en Russie, la commercialisation d'une variété de pomme de terre transgénique, 'Elizabeth', conçue pour résister au doryphore, est approuvée[126].
, lancement à Pékin du CIP-China Center for Asia and the Pacific (CCCAP), centre de recherche international dédié aux recherches sur la pomme de terre et la patate douce en Chine et dans la grande région Asie-pacifique, en partenariat entre le Centre international de la pomme de terre et le ministère chinois de l'Agriculture[127].
, annonce de la mise au point en Inde, par une équipe du National Institute of Plant Genome Research (NIPGR) et du Central Potato Research Institute (CPRI), d'une variété transgénique de pomme de terre enrichie en protéines. Appelée Protato, cette pomme de terre a reçu un gène de synthèse des protéines, AmA1, d'une Amarante cultivée, Amaranthus hypochondriacus[129],[130].
, en Espagne la société Newco et Neiker-Tecnalia (Institut basque de recherches agronomiques) lancent un projet de recherche pour la production de plants de pommes de terre par la technique aéroponique[131].
, publication dans la revue scientifique Nature des résultats du séquençage du génome de la pomme de terre mené par le Potato Genome Sequencing Consortium (PGSC)[132].
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