Monosyllabe

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Le monosyllabe est un vers d'une syllabe (ou de deux syllabes si la seconde syllabe est muette). Il est rare qu'un poème soit uniquement fait avec des monosyllabes. Le plus souvent, le monosyllabe se trouve en alternance avec un ou des mètres plus longs.

Usage

Le monosyllabe (en grec monos = « seul »[1]), vers d'une syllabe, est rarement utilisé en isométrie, sauf, comme le relève Michèle Aquien, « cas de prouesse technique », par exemple un sonnet de Jules de Rességuier[1] :

Fort
Belle
Elle
Dort

Sort
Frêle !
Quelle
Mort !

Rose
Close,
La

Brise
L'a
Prise.

— Jules de Rességuier, Sur la mort d'une jeune fille

Le plus souvent, à l'instar des autres vers courts[2], il est employé en hétérométrie[3], comme dans le vers-écho, « où la reprise instantanée de la rime reproduit un effet semblable à celui de la rime couronnée »[1].

Le vers monosyllabe est à distinguer du vers monosyllabique, qui désigne un vers composé de mots monosyllabiques, tel le vers de Phèdre de Racine : « Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon cœur »[1].

Exemples

Monosyllabes en alternance avec d'autres mètres

Quarantain de Max Elskamp :

Un cœur de femme
Chante,
Et c'est ton âme
Lente

À la comprendre
Voix,
Qui te dis tendre
Foi ;

Car tu n'es pas
Dieu,
Et il n'y a
Cieux

Bleus dans ta vie
Luis,
Mais dits de pluie
Gris ;

Et tu n'es en
Somme,
De chair et sang,
Qu'homme,

Et qui le sais
Trop
Que ton cœur est
Clos.

Un cœur de femme
Dit
Que dans son âme
Luit

Pour toi amour
Cher,
Ainsi qu'un jour
Clair ;

Et c'est ton cœur
Nu,
Qui s'est, sans leurre,
Tu,

Car il l'avait
Su
Ce qu'elle était
Chair.

— Max Elskamp, Aegri Somnia, « Un cœur »

Monosyllabes utilisés seuls

Sonnet de Jean Goudezki :

Ô
Trève
Brève
Au

Haut
Rêve !...
Eau !...
Grève !

Là !
La
Plaine

Dort
Pleine
D'or.

— Jean Goudezki, Hercule ou La vertu récompensée, « À la campagne »

Bibliographie

Notes et références

  1. a b c et d Aquien 1993, p. 184.
  2. Buffard-Moret 2023, p. 57.
  3. Aquien 2018, p. 34.

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