Méthylphénidate

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Méthylphénidate
Image illustrative de l’article Méthylphénidate
Identification
Nom UICPA (R,S)-phényl((R,S)-pipéridin-2-yl)acétate de méthyle
No CAS 113-45-1
No ECHA 100.003.662
Code ATC N06BA04
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C14H19NO2  [Isomères]
Masse molaire[1] 233,306 2 ± 0,013 3 g/mol
C 72,07 %, H 8,21 %, N 6 %, O 13,72 %,
Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité 11 à 52% (Oral)
Métabolisme Foie
Demi-vie d’élim. 2 - 4 heures
Excrétion

Urine


Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.
Comprimés de Ritalin dosés à 20 mg.

Le méthylphénidate ou MPH, est un médicament psychotrope de la classe des phényléthylamines. Sa principale indication est le trouble du déficit de l'attention ainsi que l'hyperactivité (TDAH). On le retrouve dans différents médicaments commerciaux, dont Ritaline®.

Historique

Son nom commercial provient du prénom, Rita, de la femme de Leandro Panizzon, chimiste qui synthétisa la molécule[2]. Il a été breveté en 1954 par la Compagnie Pharmaceutique Ciba (un précurseur de Novartis) et fut d'abord prescrit comme traitement dans la dépression et la narcolepsie chronique sous le nom de « Ritalin® » — sauf en Belgique où les lettres initiales « Rit » appartenant à la Société « RIT = Recherche et industrie thérapeutique » (actuellement GlaxoSmithKline), il fut appelé « Rilatine® ». C'est au début des années 1960 qu'il est utilisé pour soigner des enfants et adultes atteint de troubles de l'attention et d'hyperactivité. En 2005, le méthylphénidate était le médicament le plus généralement prescrit pour ces troubles.

La production et la prescription du méthylphénidate ont augmenté de manière significative dans les années 1990, particulièrement aux États-Unis, ce qui a eu pour effet de générer nombre d'études cliniques sur ce produit.

Législation

Il est répertorié par la Convention sur les substances psychotropes de 1971, ce qui en fait un produit contrôlé dans la plupart des pays. Ainsi, en France et en Belgique, il fait partie des substances réglementées assimilées aux stupéfiants. En France toujours, il ne peut être prescrit initialement que par un spécialiste en milieu hospitalier ou par un spécialiste habilité à le faire (psychiatre) ; le généraliste peut le renouveler, sur une période d'un an, au terme duquel le patient doit retourner consulter le spécialiste.

Pharmacologie

C'est un stimulant du système nerveux central, il agit en inhibant la recapture de la dopamine ainsi que celle de la noradrénaline (aussi appelée norépinéphrine, mais ce dernier terme est beaucoup moins utilisé), ce qui provoque une augmentation des concentrations extracellulaires de celles-ci dans le cerveau. Le méthylphénidate a aussi une activité IMAO[3]. La plupart des produits contenant du méthylphénidate contiennent un mélange racémique de dextro-méthylphénidate, qui est considéré comme ayant un effet plus satisfaisant.

Indications

On utilise le méthylphénidate dans le traitement :

Usages expérimentaux

Les resultats extrapolés à partir d’expériences sur des rats montreraient que l'on pourrait réduire la phase de réveil après une anesthésie générale de quelques heures à quelques minutes. Cette même molécule pourrait être également utilisée pour réveiller certains patients dans le coma [5]

Contre-indications

  • Le libellé mentionne des cas de mort subite chez des enfants ayant préalablement présenté des anomalies cardiaques. Pour eux et les adolescents présentant les mêmes risques, la prescription n'est pas recommandée.
  • Il est contre-indiqué notamment dans le cas d'une utilisation d'un antidépresseur tricyclique, ou certains autres médicaments de la classe des inhibiteurs de la mono-amine-oxydase (IMAO) (source : santé Canada)
  • Notez aussi que ces médicaments ne doivent pas être stoppés spontanément.[réf. nécessaire]

Effets secondaires

Ses effets secondaires sévères sont l'arythmie (cf. contre-indications, l'hypertension artérielle grave et des troubles hépatiques.)

Au niveau cardio-vasculaire, il peut entrainer une tachycardie. Au niveau gastro-intestinal, il peut entraîner des nausées voire des vomissements, ainsi que des douleurs abdominales. Il peut provoquer une sécheresse de la gorge, une accélération de la respiration, une perte d'appétit, des troubles de la vision, des spasmes musculaires, des maux de tête, de la nervosité voire des insomnies.

S'il est ingéré à doses régulières, il provoque une dilatation de la pupille (mydriase).

Le Ritalin, dès les premiers jours, peut entraîner également une baisse de l'appétit importante, particulièrement le midi, heure où l'activité du médicament est maximale (selon l'horaire de prise du médicament).

Les poussées de croissance de l'enfant se feront sentir beaucoup plus tard, mais ce retard sera rattrapé à l'adolescence, cependant après les autres.

Usage détourné

Il peut être utilisé, en dehors de ses indications thérapeutiques, par des toxicomanes, par des étudiants ou des sportifs cherchant à améliorer leurs performances. La Ritaline est aussi appelée kiddy coke soit drogue d'enfants[6].

Il est possible de voir un épisode de South Park (Saison 4, épisode 4), du Dr House (saison 2, épisode 11) et de Lie To Me (épisode 3 de la saison 1) où ce sujet est abordé. Bart Simpson en consomme lors d'un des épisodes de la série Les Simpson (sous le nom de Focusine). De même, dans la série Weeds, Andy en utilise afin de créer une nouvelle drogue sous forme de boisson (épisode 10 de la saison 6).

Controverse

La controverse sur le méthylphénidate porte sur deux points :

  • .L'utilisation croissante de ce médicament pour traiter les problèmes de l'adolescence. En 1995 10% des garçons américains sont sous Ritaline [7];
  • la sécurité du médicament, une étude non confirmée ayant mentionné des signes d'un potentiel cancérogène à long terme.

Opposition

Pour certaines personnes[8], il y a une explosion inquiétante de la demande de ce médicament, qui serait prescrit non plus seulement dans un véritable but thérapeutique mais sur la demande des enseignants[réf. nécessaire] ou sur l'insistance des parents. Cette explosion de la consommation de ces produits devrait être justifiée par une augmentation croissante des cas de troubles de l'attention et d'hyperactivité, or il semble que cette pathologie ne soit pas significativement plus répandue.

Les opposants[réf. nécessaire] à ce type de médication avancent que, du fait de son mode d'action, on suppose qu'à long terme les systèmes dopaminergiques pourraient être définitivement endommagés, ce qui pourrait mener les anciens consommateurs à avoir des penchants pour les drogues par la suite (même si aucun chiffre ne permet de vérifier cette assertion).

Du fait du nombre assez considérable d'études sur ce médicament, certains éléments négatifs sont parfois utilisés :

  • Certaines études tendent à démontrer qu'il ralentit la croissance mais ce retard pourrait se rattraper pendant l'adolescence.
  • Une étude publiée en 2005 sur 12 enfants ayant reçu des doses thérapeutiques standard de méthylphénidate sur 3 mois aurait mis en évidence un potentiel caractère cancérogène[9]. Toutefois les études postérieures n'ont pas confirmé ces inquiétudes et ne laissent pas penser à un danger particulier dans ce domaine[10],[11],[12],[13].

Points de vue favorables

Pour d'autres personnes[réf. nécessaire], l'explosion de la demande de ce médicament s'explique par une meilleure connaissance de la maladie et donc un meilleur diagnostic. La large prescription de ce médicament pour traiter les troubles de l'attention et d'hyperactivité et sa réponse thérapeutique positive servent de caution, à condition qu'il soit bien prescrit dans le cadre de troubles de l'attention et d'hyperactivité, et utilisé seul et sous contrôle médical.

Notes et références

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Blech J, Les inventeurs de maladies, chapitre Psychotropes et cours de récré, p124-125, Editions Babel
  3. Source : test cliniques du laboratoire qui commercialise le médicament « Biphentin » : [ http://www.purdue.ca/pdf/2006-03-29%20Biphentin%20PM%20FINAL_FR.pdf]
  4. http://www.biam2.org/www/Sub2805.html#SubPE
  5. A shot of Ritalin could reverse a general anaesthetic, Newscientist, (2832) 1 october 2011, p19
  6. http://www.dailymail.co.uk/news/article-494862/Ritalin-The-scandal-kiddy-coke.html
  7. 1995 : Une agence de l'Organisation mondiale de la santé, l'International Narcotics Board, déplore que 10 à 12% des garçons américains entre 6 et 14 ans sont sous Ritaline. http://www.psychonet.fr/2000/12/15/747-la-ritaline-en-question-aux-etats-unis
  8. C. Bursztejn, J.-C. Chanseau, C. Geissmann-Chambon, B. Golse, D. Houzel, « Ne bourrez pas les enfants de psychotropes ! », Enfances & Psy, n° 25, 1/2004, pp. 42-45. http://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2004-1-page-42.htm
  9. El-Zein R.A., et al. (2005). « Cytogenetic effects in children treated with methylphenidate ». Cancer Lett. 2005 Dec. 18;230(2):284-91.
  10. Susanne Walitza, Birgit Werner, Marcel Romanos, Andreas Warnke, Manfred Gerlach, and Helga Stopper, « Does Methylphenidate Cause a Cytogenetic Effect in Children with Attention Deficit Hyperactivity Disorder? », Environ Health Perspect. 2007 June; 115(6): 936–940.[ http://www.ncbi.nlm.nih.gov:80/pmc/articles/PMC1892117/?tool=pmcentrez]
  11. Walitza S, Kämpf K, Artamonov N, Romanos M, Gnana Oli R, Wirth S, Warnke A, Gerlach M, Stopper H., « No elevated genomic damage in children and adolescents with attention deficit/hyperactivity disorder after methylphenidate therapy. », Toxicol Lett. 2009 Jan 10;184(1):38-43. Epub 2008 Oct 28.[ http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19015014?ordinalpos=1&itool=PPMCLayout.PPMCAppController.PPMCArticlePage.PPMCPubmedRA&linkpos=1]
  12. Tucker JD, Suter W, Petibone DM, Thomas RA, Bailey NL, Zhou Y, Zhao Y, Muniz R, Kumar V., « Cytogenetic assessment of methylphenidate treatment in pediatric patients treated for attention deficit hyperactivity disorder. », Mutat Res. 2009 Jun-Jul;677(1-2):53-8. Epub 2009 May 22.[ http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19465145?ordinalpos=1&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel.Pubmed_SingleItemSupl.Pubmed_Discovery_RA&linkpos=3&log$=relatedarticles&logdbfrom=pubmed]
  13. Ponsa I, Ramos-Quiroga JA, Ribasés M, Bosch R, Bielsa A, Ordeig MT, Morell M, Miró R, de Cid R, Estivill X, Casas M, Bayés M, Cormand B, Hervás A., « Absence of cytogenetic effects in children and adults with attention-deficit/hyperactivity disorder treated with methylphenidate. », Mutat Res. 2009 Jun 18;666(1-2):44-9. Epub 2009 Apr 9.[ http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19457516?ordinalpos=1&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel.Pubmed_SingleItemSupl.Pubmed_Discovery_RA&linkpos=2&log$=relatedarticles&logdbfrom=pubmed]

Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes


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